L’Intelligence Artificielle comme protagoniste d’une reconfiguration

L’Intelligence Artificielle est une technique mise en œuvre afin de faire des machines capables de
simuler l’intelligence humaine. Son application se déroule sur les moteurs de recherche, voitures
autonomes, compréhension du langage naturel, entre autres. Dès l’arrivée du ChatGPT, un modèle
de langage qui se spécialise sur le dialogue, l’attention est mise sur les conséquences qu’un tel outil
comme l’IA peut produire sur plusieurs champs sociaux. L’arrivée du ChatGPT a encouragé plusieurs
réflexions sur l’Intelligence Artificielle et ses conséquences sur la vie humaine. Mais cette technique
est-elle si importante ? Comment s’insère-t-elle dans l’histoire du capitalisme ? La consolidation de
l’Intelligence Artificielle va-t-elle transformer l’espace du pouvoir ? Le texte essaie de chercher des
éléments clés pour imaginer des scénarios possibles.

L’hypothèse que l’innovation constitue le moteur du capitalisme, bien observé pendant la révolution
industrielle, oriente l’analyse vers les différents outils qui ont servi à optimiser la production et le
travail, et à augmenter, par conséquent, les profits du capital. L’histoire du développement du
capitalisme nous permet donc de substituer les mots « Intelligence Artificiel » par plusieurs autres :
machine à vapeur, téléphone, ordinateur, internet. Mais les différentes générations ont vu un
élément qui a accompagné ce processus : la substitution du travail humain par la machine.

Dans ce cadre d’idées, l’Intelligence Artificielle est déjà en train d’accomplir plusieurs tâches
réalisées auparavant par la force humaine, ou au moins de réduire la quantité de travail humain
nécessaire pour arriver à une production déterminée. Ça peut arriver à deux scénarios possibles  :
d’une part, l’optimisation sur la production peut donner l’opportunité de réduire les heures de
travail par semaine, en augmentant aux travailleurs et travailleuses le temps dédié au temps libre ou
aux loisirs, sans aucune diminution sur leurs salaires. D’autre part, le scénario le plus proche de
l’histoire est celui où les propriétaires du capital cherchent à augmenter la production en utilisant un
nouvel outil technologique, et en réduisant l’argent investi dans le travail humain. Ce dernier
scénario aura pour conséquence le déplacement du marché du travail de la population la moins
qualifiée, en renforçant les inégalités et la pauvreté.

Cette situation ne saura pas être résolue qu’en essayant de renforcer l’organisation collective pour la
défense des droits du travail, d’une part, et d’exiger une politique de l’État qui cherche à protéger la
classe ouvrière, tout en lui donnant les outils nécessaires pour pouvoir faire partie de l’intégration de
nouvelles technologies -plus puissantes à chaque fois- dans la production économique. Une telle
organisation demande ainsi une conscientisation politique à propos non seulement de l’actualité,
mais aussi de l’histoire du capitalisme en tant que cadre de compréhension de notre présent.

Tout ceci étant, une nouvelle hypothèse peut ouvrir le chemin de réflexion : si l’Intelligence
Artificielle serait une technique constitutive d’une reconfiguration des pouvoirs -surtout du pouvoir
économique-, elle peut se constituer aussi comme un outil politique d’intégration et de défense de
la collectivité, en cherchant à l’établir comme un outil d’amélioration de la vie humaine.