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Historique
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Propriétés
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Applications
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Transformation
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Nitinol Janvier 2008
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HISTORIQUE
La mémoire de forme est une propriété de certains matériaux déjà connue dans
l’antiquité, dans le cas de pots en argile. Lors de leur fabrication, lorsqu’un défaut
apparaissait, comme une déformation en creux, et était corrigé alors que l’argile res-
tait encore malléable, cela n’améliorait pas beaucoup le résultat car le défaut faisait
à nouveau son apparition après la cuisson.
Il a fallu attendre le vingtième siècle pour constater que des alliages métalliques
présentent un effet comparable. La transformation de la microstructure, qui provo-
que les caractéristiques de mémoire de forme, a été découverte en 1932 à partir
d’un alliage or-cadmium. Une transformation compatible a été également observée
en 1938 avec un alliage à base de laiton.
Mais c’est seulement en 1951 que l’effet mémoire de forme a pu être constaté même
dans un lingot composé d’un alliage or-cadmium, par Read et ses collaborateurs.
Bien que plusieurs autres alliages à mémoire de forme aient été découverts depuis
lors, le nitinol est resté le plus répandu et utilisé. Cela vient du fait, d’une part, que
cet alliage est composé de constituants facilement disponibles et de coûts raison-
nables, et d’autre part que le nitinol fait preuve d’un effet de mémoire de forme
nettement plus marqué par rapport à d’autres alliages comparables. De plus, il ré-
siste mieux à la surchauffe, et il peut subir un nombre considérablement plus impor-
tant de cycles de déformation sans déperdition de l’effet de mémoire de forme.
Densité [g/cm3] 6.4 ... 6.5 7.8 ... 8.0 7.1 ... 7.2
Résistance à la traction [Mpa] 800 ... 2000 400 ... 700 700 ... 800
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L.C. Chang and T.A. Read, Trans. AIME, 1951, v. 191, p. 47
2
W.J. Buehler, J.V. Gilfrich, R.C. Wiley, J. Applied Physics, v. 34, 1963, p. 1475
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Des alliages nickel-titane ont surtout été fabriqués au cours des années 1960–
1970 par de nombreuses entreprises. Néanmoins, le succès était souvent mitigé.
Un grand nombre de brevets a été déposé pour des produits possibles, mais la
plupart d’entre eux ne furent jamais suivis d’applications. La toute première utili-
sation commerciale a été lancée par la Foxboro Instruments Company, qui a mis
au point un actuateur à goupille pour un enregistreur à papier déroulant. En 1969,
la Raychem Corporation de Menlo Park a élaboré un produit qui est resté jusqu’à
aujourd’hui la principale application du nitinol: Cryofit®, un manchon de couplage
pour les circuits hydrauliques.
Des millions de ces manchons ont été utilisés sans la moindre panne. Environ à
la même époque, le nitinol a fait également son apparition en orthodontie car, en
raison de ses caractéristiques de superélasticité, il convenait parfaitement aux ap-
pareils dentaires. Au cours des années quatre-vingt, le Japon et la Russie se sont
également lancés dans la mise au point d’alliages de nitinol. La commercialisation
des nouveaux produits reposait surtout sur les caractéristiques de superélastici-
té. Jusqu’au début des années quatre-vingt-dix, un nombre croissant d’entreprises
fabriqua des produits à base de nitinol. La société Shape Memory Applications Inc.,
rachetée en 2001 par Johnson Matthey, fabrique une gamme étendue d’alliages à
base de nitinol disponibles sous de nombreuses formes, ou comme produits finis.
Ces alliages sont fabriqués principalement pour des applications médicales, mais
d’autres secteurs industriels ont également découvert le nitinol.
Manchons de couplage Cryofit®
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PROPRIÉTÉS DU NITINOL
Pour résumer encore une fois, l’effet de mémoire de forme repose sur la modification
de phase sans diffusion et réversible des structures austénitique et martensitique,
sans modification de volume. Au contraire, les atomes des mailles élémentaires se
placent selon une disposition jumelée par simple déformation de cisaillement.
T [°C]
(c)
(a) (b)
Déformation
Si nous déformons une pièce, par exemple un fil métallique qui, lorsqu’il est droit,
dispose de la structure décrite plus haut (schéma 1[a]), seule la disposition
jumelée de certains cristaux est modifiée (schéma 1[b]). L’opération ne requiert
pas de forces importantes, et la déformation est apparemment durable. On parle
également ici de pseudoplasticité. Si nous chauffons ce fil métallique déformé, la
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5
Ms Af
100
% austénite
0
Mf As
Température
Schéma 2 : Températures de transformation et hystérésis
Pour que l’effet de mémoire de forme soit conservé, les transformations doivent
avoir lieu sans diffusion. La condition pour cela est que les températures de modi-
fication de phases ne dépassent pas 300 °C. Si des alliages à mémoire de forme
sont chauffés à plus de 400 °C, ils modifient ou perdent leurs caractéristiques de
mémoire.
L’effet unidirectionnel
L’exemple décrit plus haut du fil métallique déformé qui reprend sa forme d’origine
après un échauffement représente l’effet unidirectionnel.
Etat d’origine
Déformation
Echauffement
L’effet bidirectionnel
Dans le cas de l’effet bidirectionnel, la tension accumulée lors de la déformation est
éliminée à nouveau par l’échauffement et la modification de phase. Il est également
possible d’obtenir, au moyen de tensions internes, une déformation qui se neutralise
progressivement de manière autonome. En faisant intervenir avec doigté des ten-
sions internes (intrinsèques) et externes (extrinsèques), comme avec un ressort de
rappel ou autre, il est possible de procéder à un «training» du matériau et de provo-
quer un phénomène connu sous le terme d’effet bidirectionnel.
Martensite fortement
déformée et pliée-dépliée
Effet universel
Schéma 5: Effet universel (schématiquement)
Pseudoélasticité ou superélasticité
Le terme correct est pseudoélasticité. Le terme «superélasticité» a été créé à
l’origine par des spécialistes du marketing car il a un effet spectaculaire et plus ven-
deur. Néanmoins, il s’est tellement répandu qu’il est devenu synonyme de «pseu-
doélasticité».
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Les alliages superélastiques peuvent être déformés jusqu’à dix fois plus que les
aciers à ressorts classiques, sans subir de déformation plastique. Les alliages spé-
ciaux monocristallins peuvent même être déformés jusqu’à vingt fois plus sans au-
cune détérioration ni déformation durable. Les alliages à mémoire de forme font
alors encore une fois preuve d’un comportement intéressant: après une brève
déformation élastique, qui évolue linéairement en fonction de la tension mécanique
appliquée, un plateau apparaît alors, au niveau duquel le matériau se déforme sans
qu’il soit nécessaire d’augmenter considérablement la contrainte, c’est-à-dire la
tension. Ce comportement est très inhabituel car l’acier à ressorts, par exemple,
se déforme de manière presque linéaire en fonction de la tension appliquée, et il
s’écarte de cette courbe linéaire seulement peu de temps avant la rupture.
Edelstahl
Acier à ressort Etat d’origine
Tension [kpsi]
Pliage
Superelastisches N itinol
Nitinol superélastique Relâchement
Extension [%]
Médecine
Schéma 7: Agrafes permettant une réparation osseuse après une fracture (schématiquement)
L’agrafe reste dans cet état jusqu’à ce qu’elle soit introduite dans deux trous per-
cés dans l’os à cet effet. Comme cela a lieu également à l’état «froid», il n’est pas
nécessaire d’ouvrir l’agrafe par pliage, ni d’appliquer d’autre force. Cela facilite con-
sidérablement la pose et évite ainsi tout glissement de l’os. Dès que l’agrafe s’est
échauffée pour prendre la température du corps, elle passe en phase austénitique
et cherche ainsi à reprendre sa forme prédéterminée. Les deux parties de l’os sont
alors resserrées l’une contre l’autre.
forme ouverte par pliage forme prédéterminée
Pour améliorer encore la biocompatibilité du nitinol, qui est déjà excellente, des
essais sont entrepris afin de revêtir la surface d’une couche de phosphate de cal-
cium. Celle-ci est destinée à empêcher l’éventuelle libération d’ions de nickel, et à
simuler pour le corps humain une structure minérale semblable à celle des os.
Fils-guides
La chirurgie fait intervenir de plus en plus des méthodes aussi peu invasives que
possible. Elles nécessitent des incisions plus petites que dans le cas des opérations
Revêtement de phosphate de calcium classiques, et présentent donc beaucoup moins d’inconvénients pour les patients.
Un fil-guide s’utilise par exemple pour atteindre un emplacement endommagé par
l’intermédiaire d’une artère. Avec d’autres appareils, il permet alors de pratiquer
l’intervention chirurgicale à cet endroit. Grâce aux caractéristiques particulières du
nitinol, telles que son élasticité élevée et sa grande stabilité en cas de pliage et de
torsion, tout en restant suffisamment rigide afin de pouvoir faire avancer le fil en
poussant, ce matériau est particulièrement approprié pour cette application.
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Hypotubes
Les hypotubes sont des tubes très flexibles à parois minces qui sont utilisés eux
aussi en chirurgie minimalement invasive. Ils sont insérés dans un vaisseau le long
d’un fil-guide. Ce dernier est ensuite ôté. Les hypotubes passent même autour de
coudes étroits sans s’infléchir par compression. Il est alors possible d’introduire des
cathéters, instruments chirurgicaux minuscules, médicaments, lasers etc., rapide-
ment et de manière ciblée sans blesser les vaisseaux ni devoir rechercher à nouveau
la voie de passage à chaque fois.
Instruments chirurgicaux
S’ils sont fabriqués en nitinol, les microciseaux, scalpels ou outils de préhension
peuvent être repliés de manière extrême et conduits vers leur emplacement d’utilisation
Hypotubes au moyen d’un hypotube. Ils se déplient alors sous l’effet de leurs caractéristiques de
superélasticité afin de pouvoir remplir leur fonction. Ils sont ensuite retirés après usage
et déformés fortement à nouveau afin de repasser à travers les hypotubes étroits.
Stents
Un stent ressemble à treillis métallique de forme tubulaire.
Instruments Stents
La fonction d’un stent est de maintenir une artère ouverte. Il permet de désobs-
truer une artère rétrécie pour cause de pathologie, au moyen d’une opération. Un
stent est alors posé à l’endroit concerné afin d’empêcher qu’un rétrécissement ou
une obstruction ne se reproduisent. Ici aussi, les caractéristiques de superélasticité
du nitinol et son excellente biocompatibilité prédestinent ce matériau à ce genre
d’applications. La fabrication fait intervenir généralement un tube en nitinol qui est
transformé ensuite en stent par découpage au laser. Enfin, au moyen de traite-
Flexibilité et indéformabilité ments thermiques, le stent est ajusté pour atteindre son diamètre final. Des usi-
d’un stent en nitinol
nages ultérieurs permettent de rendre l’usure du matériau quasiment inexistante,
et d’améliorer la résistance à la corrosion. Un traitement de surface permet de mini-
miser les risques de coagulation du sang ou de tumeurs dans le corps. Le stent peut
être alors comprimé et placé dans un hypotube. ll se déploie de manière autonome
dans l’artère. Le stent choisi doit avoir un diamètre légèrement supérieur à celui de
l’artère, afin de maintenir constamment une légère pression. Mais il est néanmoins
mobile et accompagne les mouvements du corps.
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Technique
Silicone
Servomoteur Kosmak
Ce servomoteur ,élaboré par des chercheurs en mécanique de l’université de la
Ruhr, est de construction extrêmement compacte. Il consomme de l’énergie seule-
ment lorsqu’il modifie sa position, et pas pour conserver une des deux positions
finales. Le cœur du moteur est un fil métallique à mémoire de forme placé dans un
tube en aluminium. Lorsqu’une tension est appliquée, il s’échauffe et se contracte
contre la résistance d’un ressort de rappel. Il entraîne alors la rotation d’un disque
fixé à son extrémité. Le disque fait tourner l’arbre de transmission qui est fixé sur
lui, et ouvre par exemple un volet d’aération. Pour maintenir cette position malgré le
ressort de rappel, le fil devrait néanmoins être constamment rétracté, et donc chauf-
fé. De l’énergie serait alors dépensée durablement. Pour éviter cela, un dispositif
de bascule électronique «flip-flop» intervient. Il fonctionne comme un stylo à bille: un
levier à cran est fixé sur le disque au moyen d’une articulation et, en même temps
qu’elle, le levier est actionné par le fil. Ce dernier peut entraîner le disque seulement
jusqu’à une butée intégrée. Lorsque le disque l’a atteinte, le fil tire seulement le
levier vers le haut, jusqu’à ce qu’il s’encliquette à un certain endroit. Si le clapet doit
être refermé, le fil doit alors se contracter à nouveau par échauffement. C’est ainsi
que s’ouvre le mécanisme de bascule électronique. Le ressort de rappel remet alors
le clapet en position initiale, pendant que le fil refroidit.
Levier à cran
Moteur thermique
Un entraînement permettant un mouvement rotatif durable est réalisable au moyen
d’un fil de nitinol sans fin. C’est ce que l’on appelle la machine Wang, qui fait inter-
venir l’écart de température qui apparaît entre un bain d’eau et son environnement.
Le dispositif est plongé de façon légèrement inclinée dans une cuvette contenant
de l’eau tiède. Il est important que la roue soit plongée moins profondément qu’à
sa mi-hauteur. Ainsi, au point initial (1), schéma 12, auquel le fil entre en contact
avec la roue, il se produit une température plus élevée qu’un point de contact
terminal (2). En traversant le bain d’eau, le fil essaie de se redresser, ce qui provoque
une rotation. Cela peut se constater en observant très attentivement le processus.
Le fil est légèrement écarté sur la côté de déroulement. Il est parfois nécessaire de
donner un léger coup sur l’ensemble.
carburant qui est ensuite injectée dans la chambre d’explosion. Le canal de raccor-
dement entre la soupape de réglage et la pompe d’injection est évidé. La méthode
courante pour refermer le côté ouvert est d’y souder un bouchon métallique. Mais
il arrive que la soudure comporte des défauts, ce qui provoque des réclamations.
Ainsi, en 1995 par exemple, 89% de toutes les réclamations provenaient d’une
usure de la soudure. Une tige en nitinol permet d’apporter une nouvelle solution à
ce problème. Elle est d’abord préparée de façon à présenter un diamètre supérieur
à celui du trou foré, puis son diamètre est réduit. Pour le montage, le goujon est
inséré dans le trou, et l’ensemble est chauffé jusqu’à 150, voire 200 °C. Le nitinol
passe alors à la phase austénitique, et il reprend sa forme d’origine avec un diamè-
tre plus élevé. Des tests de longue durée à des pressions nettement supérieures
à celles appliquées en fonctionnement normal ont montré que ce bouchon devient
défaillant seulement dans des conditions dans lesquelles les bouchons soudés
classiques n’auraient plus tenu depuis longtemps.
TRANSFORMATION
Il est possible d’effectuer une soudure avec les alliages de Sn/Ag en faisant in-
tervenir un fondant agressif et à condition de maîtriser parfaitement le processus.
Celui-ci peut être facilité si la pièce de nitinol a été munie d’un revêtement en nickel
ou or/nickel. D’autre part, l’effet de mémoire de forme s’utilise souvent pour réali-
ser un assemblage avec d’autres matériaux. La société Johnson Matthey propose
un kit de soudage du nitinol qui contient le fondant approprié, l’alliage d’apport et
des instructions pour le soudage.
Revêtement
La galvanisation du nitinol nécessite une préparation particulière afin d’ôter entière-
ment la couche de dioxyde de titane. Il faut alors effectuer un nettoyage par pro-
jection ou une attaque chimique. Il faut également prendre en considération que la
couche apposée résiste également aux déformations et tensions extrêmes auxquel-
les la pièce en nitinol est soumise. Si le bain est mal préparé, cela peut provoquer
également une fragilisation par l’hydrogène.
Des revêtements en matières plastiques sont très souvent utilisés. Il faut alors veiller
à ce que les procédures ultérieures de cuisson, utilisées par exemple pour le Téflon,
ne provoquent pas de modification des propriétés spécifiques du matériau. Dans ce
cas, la couche d’oxyde améliore l’adhésion la plupart du temps, contrairement à un
revêtement galvanique.
Déformation
L’écrouissage est difficile à réaliser car il fragilise le matériau. Les étapes de traite-
ment thermique suivantes permettent d’éliminer partiellement ces problèmes, mais
elles risquent de modifier les propriétés du matériau.
Le traitement thermique est souvent utilisé car il est très simple à effectuer. Une
pièce est fixée dans la position souhaitée, et le traitement à la chaleur est appliqué
de façon à ce que cette forme soit conservée. Il faut néanmoins prendre encore une
fois en considération que les propriétés du matériau, telles que la température de
modification de phases ou la tension de plateau, se trouvent nettement modifiées.
Cela pose des difficultés si nous voulons modifier la forme d’une pièce en nitinol
déjà conditionnée. Il faut alors régler à nouveau ces propriétés.
stents, filtres
* Contient de faibles quantités de chrome; tous les autres sont des alliages Ni-Ti binaires.
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