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Mathématiques CPEC .

Exercices d’algèbre planche1

Exercice 1 1. Montrer que si n est un entier naturel, il existe un polynôme Bn et un seul


s’annulant pour x = 0 et satisfaisant pour tout x ∈ R la relation :

Bn (x) − Bn (x − 1) = xn

et que ce polynôme est de degré n + 1.


2. Etablir que si n et p sont deux entiers naturels on a :

Bn (p) = 1n + 2n + . . . + pn

3. Etablir que les polynômes Bn ont en commun la racine −1.


4. Etablir la formule
Z x Z 0
Bn+1 (x) = (n + 1)x Bn (t)dt − (n + 1)x Bn (t)dt
0 −1

5. Déterminer les polynômes B0 , B1 , B2 .


6. Montrer que tout polynôme P de degré n + 1 s’écrit de manière unique :
n
X
P (x) = λk Bk (x)
k=0

où λ0 , . . . ,λn sont des constantes.

7. Déterminer ces constantes lorsque P (x) = (x + 1)n+1 .


Preuve

1. On vérifie facilement que l’application φ : R[X] 7−→ R[X] qui à P (X) associe
P (X) − P (X − 1) est un endomorphisme de R[X].
Soit F = {P ∈ R[X] / d◦ P = n + 1 et P (0) = 0}.
F est un sous espace de R[X] de dimension n + 1, une base de F étant
{X, X 2 , . . . , X n+1 }. Pour tout P ∈ F , on a :

φ(P ) = 0 qui implique P (0) = P (−1) = P (−2) = .... = 0

P admet une infinité de racines : c’est le polynôme nul.


Si bien que φ est un isomorphisme de F dans Rn [X]. Tout polynôme de Rn [X] et en
particulier xn admet un seul antécédent dans F .
Conclusion :
Il existe un polynôme Bn et un seul vérifiant :

d◦ Bn = n + 1


Bn (0) = 0 et Bn (x) − Bn (x − 1) = xn

1
2. A partir de Bn (x) − Bn−1 (x) = xn et en remplaçant successivement x par 1, 2, . . . , p on
a: 

 Bn (1) = 1n
Bn (2) − Bn (1) = 2n


 ... = ...
Bn (p) − Bn (p − 1) = pn

En additionnant toutes ces relations il reste :


Bn (p) = 1n + 2n + . . . + pn

3. Dans Bn (x) − Bn (x − 1) = xn remplaçons x par 0 et :


Bn (0) − Bn (−1) = 0n ⇒ Bn (−1) = 0
1  0 0

4. Soit le polynôme Qn (x) = Bn+1 (x) − Bn+1 (0) .
( n+1
Qn (0) = 0
Il vérifie : 1  0 0

Qn (x) − Qn (X − 1) = Bn+1 (x) − Bn+1 (x − 1)
n+1
D’autre part par dérivation de Bn+1 (X) − Bn+1 (x − 1) = xn+1 on obtient
1  0 0
(x − 1) = xn .

Bn+1 (x) − Bn+1
n+1
D’après la question 1), Qn = Bn et par conséquent :
0 0
Bn+1 (x) = (n + 1)Bn (x) + Bn+1 (0)
0 0
En intégrant Bn+1 (t) = (n + 1)Bn (t) + Bn+1 (0) sur [0; x] il vient :
Z x
0
Bn+1 (x) = (n + 1) Bn (t)dt + xBn+1 (0) (1)
0
0
Calculons Bn+1 (0)et pour cela remarquons que :
Z 0 Z 0 Z 0
0 0 0
(n + 1)Bn (t)dt = Bn+1 (t)dt − Bn+1 (0) dt = [Bn (0) − Bn (−1)] − Bn+1 (0)
−1 −1 −1
Z 0
0
Mais [Bn (0) − Bn (−1)] = 0 et donc : (n + 1)Bn (t)dt = Bn+1 (0).
−1
Il suffit de remplacer dans la relation (1) pour arriver à :
Z x Z 0
Bn+1 (x) = (n + 1)x Bn (t)dt − (n + 1)x Bn (t)dt
0 −1

5. B0 est un polynôme de degré 1 du type B0 (x) = ax car B0 (0) = 0 d’où :


B0 (x) − B0 (x − 1) = ax − a(x − 1) = 1 ⇒ a=1 ⇒ B0 (x) = x
De même posons B1 (x) = ax2 + bx. On a :
1 1 1
B1 (x) − B1 (x − 1) = x ⇒ a=b= ⇒ B1 (x) = x2 + x
2 2 2
Pour B2 on procède de manière identique et on trouve :
1 1 1
B2 (x) = x3 + x2 − x
3 2 3

2
6. Les polynômes B0 , B1 ,. . . ,Bn forment une famille de n + 1 polynômes à degré
échelonné. Cette famille est une base de Rn+1 [X] et tout polynôme P de degré n + 1
s’écrit de manière unique :
Xn
P (x) = λk Bk (x)
k=0

3
Exercice 2 Oral HEC 97

1. En développant (z + 1/z)3 et (z + 1/z)5 montrer qu’il existe un polynôme T tel que


T (z + 1/z) = z 5 + (1/z)5 .
2. Montrer T [2 cos(θ)] = 2 cos(5θ)
3. (a) Montrer que pour tout a > 2 il existe un réel x tel que x + 1/x = a
(b) Montrer ∀y, y > 2 ⇒ T (y) > 2.
4. Chercher les racines réelles de T (x) = 2 et T (x) = −2
Preuve

1. Développons.
 3
1 3 1
z+ = z 3 + 3z + + 3
z z z
En
 utilisant
5 le binôme :
1 10 5 1
z+ = z 5 + 5z 3 + 10z + + 3 + 5 . Modifions cette expression.On écrit :
z z z z
 5  
5 1 1 3 1 2
z + 5 = z+ − 5 z + 3 + 2z + .
z z z z
   3  
3 1 1 1
On remplace z + 3 par z + −3 z+ et on obtient :
z z z
 5  3  
5 1 1 1 1
z + 5 = z+ −5 z+ +5 z+
z z z z
Le polynôme T recherché est :
T (x) = x5 − 5x3 + 5x

2. Si z est un complexe de module 1 et d’argument θ (2π) alors :


1
2 cos θ = z + z = z + si bien que :
 z
1 1
T (2 cos θ) = T z + = z 5 + 5 = z 5 + (z)5 = 2 cos 5θ.
z z
3. (a) Soit a > 2.
1
x + = a ⇔ x2 − ax + 1 = 0.
x
a > 2 ⇒ a2 − 4 > 0. Cette équation admet deux solutions.On peut rajouter
que ces deux solutions ont pour somme a et pour produit 1 : elles sont toutes deux
positives.
(b) Soit y > 2. Montrons que T (y) > 2.
1
Puisque y > 2, il existe un réel x > 0 tel que y = x + . On a alors :
  x
1 1
T (y) = T x + = x5 + 5 .
x x
x10 − 2x5 + 1 (x5 − 1)2
T (y) − 2 = = ≥ 0 donc :
x5 x5
∀y > 2 , T (y) > 2

4
4. Racines réelles de T (x) = 2 et T (x) = −2.
Etudions les variations de T . Comme T est impaire, on restreint l’intervalle d’étude à
[0; +∞[.
T est dérivable et sa dérivée est : T 0 (x) = 5(x4 − 3x2 + 1). Posons X = x2 . Le
polynôme X 2 − 3X + 1 admet deux racines distinctes :
√ √
3+ 5 3− 5
α= ' 2, 618 ; β = ' 0, 617
2 2
On déduit alors une factorisation de T 0 (x) :
√ √ p p
T 0 (x) = 5(x − α)(x + α)(x − β)(x + β)

et on déduit le signe de T 0 (x).


√ √ √ √
T 0 (x) ≥ 0 ⇔ x ∈ [0; β] ∪ [ α; +∞[ et T 0 (x) ≤ 0 ⇔ x ∈ [ β; α]
Représentation graphique de T (X) sur R
10

-10 -5 5 10

-5

-10

On constate que : p √
T ( β) = 2 ; T ( α) − 2
D’autre part 2 est une racine évidente de l’équation T (X) = 2.
Conclusion √ √
T (x) = 2 ⇔ x ∈ {− √ α, √ β, 2}
T (x) = −2 ⇔ x ∈ {− β, α, −2}

5
Exercice 3 Les polynômes de Tchébychev
Soit E l’espace vectoriel des polynômes à coefficients réels.
1. Ecrire cos 2θ puis cos 3θ en fonction de cos θ
2. On considère une suite Tn de polynômes réels définie par :

T0 (X) = 1 ; T1 (X) = X ∀n ≥ 2 ; Tn (X) + Tn−2 (X) = 2X.Tn−1 (X)

(a) Etablir que : ∀θ : Tn (cos θ) = cos nθ


(b) Donner le degré de Tn (X) ainsi que le coefficient du terme de plus haut degré
3. Déduire du 2) que l’équation Tn (cos θ) = 0 admet n racines distinctes et réelle situées
dans l’intervalle [−1; 1]
Preuve

1. La première de ces formules est la plus connue :

cos 2θ = 2(cos θ)2 − 1

Pour l’autre nous écrivons : cos 3θ = cos θ + 2θ = cos θ. cos 2θ − sin θ. sin 2θ
Nous remplaçons sin 2θ par 2 sin θ cos θ, nous utilisons la première formule et on
parvient à :
cos 3θ = 4(cos θ)3 − 3 cos θ
2. (a) démontrons par récurrence que ∀θ ∈ IR , Tn (cos θ) = cos nθ
Ceci est vrai pour n = 0 et n = 1 d’après l’énoncé. Supposons que ce soit vrai au
rang n − 1 et prouvons le au rang n
Tn (X) + Tn−2 (X) = 2Tn−1 (X) ⇔ Tn (X) = 2XTn−1 (X) − Tn−2 (X) donc :
Tn (cos θ) = 2 cos θTn−1 (cos θ) − Tn−2 (cos θ) et l’utilisation de l’hypothèse de
récurrence donne : Tn (cos θ) = 2 cos θ cos (n − 1)θ − cos (n − 2)θ et on remplace
1
cos θ cos (n − 1)θ par [cos nθ + cos (n − 2)θ]
2
Finalement il reste :
Tn (cos θ) = cos n.θ
La formule est donc vraie au rang n
(b) Ecrivons les premiers termes de cette suite de polynômes pour essayer de prévoir et
ensuite démontrer le coefficent du plus haut degré.
Nous avons d’après la question 1) et la question 2)a) :

T2 (cos θ) = 2(cos θ)2 − 1 ; T3 (cos θ) = 4(cos θ)3 − 3 cos θ


On peut entrevoir que Tn est un polynôme de degré n et le coefficient du terme de
plus haut degré semble étre 2n . Justifions tout ceci par récurrence.
C’est vrai pour n = 0
Supposons que ces affirmations soient vraies pour le polynôme Tn−1 (X). Comme
le terme de plus haut degré de Tn est donné par l’expression 2XTn−1 (X) il est
facile de conclure que les affirmations sont vraies rang n.

6
3. ∀x ∈ [−1; 1] , ∃θ unique ∈ [0; π] tel que x = cos θ
Résoudre Tn (X) = 0 est équivalent à résoudre Tn (cos θ) = 0 c’est à dire : cos nθ = 0
π
cos nθ = 0 ⇔ nθ = (2k + 1) avec k ∈ {0, 1, ..., n − 1}
2
Les n racines distinctes (car cos est une bijection de [0; π] vers [−1; 1]) sont :

(2k + 1).π
Xk = cos
2n

7
Exercice 4 INSEEC 95 E
On définit une suite (Pn ) de polynômes par :

 P0 (x) = 1

P1 (x) = x
x(x − n)n−1
∀n ≥ 1

 P (x) =
n
n!
1. Vérifier que pour n ≥ 2 on a : Pn0 (x) = Pn−1 (x − 1)
2. Démontrer par récurrence sur l’entier k ≥ 1 que pour tout n ≥ k :

Pn(k) (x) = Pn−k (x − k)


(k) (n)
3. Soient n, k, n > k des entiers. Calculer Pn (k) et Pn (x) pour x ∈ IR
4. Soit Em l’espace vectoriel sur IR des polynômes de degré inférieur ou égal à m à
coefficients dans IR. Montrer que (P0 , P1 , ..., Pm ) forment une base de Em
5. Soit Q ∈ Em ; montrer que les coordonnées de Q dans cette base sont les nombres
Q(k) (k) 0 ≤ k ≤ m
6. A tout Q ∈ Em on fait correspondre le polynôme φ(Q)(x) = Q(x) − Q0 (x + 1)
Montrer que φ est un endomorphisme de Em . Déterminer la matrice M de φ dans la base
(P0 , P1 , ..., Pm )
7. Montrer que φ est inversible et calculer M −1
Preuve

1. Pn est un polynôme de degré n dérivable sur IR et sa dérivée est :


1  1
Pn0 (x) = (x − n)n−1 + (n − 1)x(x − n)n−2 = (x − n)n−2 ((x − n) + (n − 1)x)

n! n!
Après réduction il reste :
1 1
Pn0 (x) = (x − n)n−2 (n(x − 1)) = (x − 1) [(x − 1) − (n − 1)] = Pn−1 (x − 1)
n! (n − 1)!

2. La formule à établir est vraie au rang 1. On la suppose vraie au rang n et on la justifie au


rang n + 1.

0
Pn(k) (x) = Pn−k (x − k) ⇒ Pn(k+1) (x) = Pn−k (x − k) = Pn−k−1 (x − k − 1)
(en utilisant la réponse à la question 1).) et finalement on a bien :

Pn(k+1) (x) = Pn−(k+1) (x − (k + 1))

3. De cette question découle :

Pn(k) (k) = Pn−k (0) = 0 et Pn(n) (x) = P0 (x − n) = 1

4. (P0 , P1 , ..., Pm ) est une base de Em car c’est une famille de m + 1 polynômes à degrés
échélonnés.

8
5. Soit Q un polynôme de Em . Il s’écrit de manière unique :
m
X m
X
(k) (k)
Q= λ j Pj ⇒ Q (x) = λj Pj (x)
j=0 j=0

Mais ∀j , Pj est un polynôme de degré j et par conséquent :


(
(k)
Pj = 0 si k > j
(k)
Pj (k) = 0 si j > k question 3)

Il restera alors Q(k) (k) = λk et le polynôme Q s’écrit :


m
X
Q= Q(k) (k)Pk
k=0

6. Il est facile de montrer que φ est un endomorphisme. Pour dresser la matrice de φ dans la
base (P0 , P1 , ..., Pm ), cherchons les images des polynômes (P0 , P1 ,...,Pm ) par φ.
On aura : φ(Pk )(x) = Pk (x) − Pk0 (x + 1) et en utilisant la question 3), il vient :

φ(Pk )(x) = Pk (x) − Pk0 (x + 1) = Pk (x) − Pk−1 (x)

La matrice M de φ se présente sous la forme :


 
1 −1 0 . . . 0
 0
 1 −1 . . . 0 

M =  ...
 

 0 0 . . . 1 −1 
0 0 0 ... 1

7. M est triangulaire supérieure. Aucun des pivots n’est nul donc M est inversible.
8. M peut se décomposer en M = I − N où
 
0 1 ... ... 0
 0 0 1 ... 0 
 
N = ... ... ... ... ... 

 0 0 ... ... 1 
0 0 0 ... 0

On reconnaı̂t une matrice nilpotente d’indice m ⇔ N m = 0. On note alors :

I − N m = I = (I − N )(I + N + N 2 + ... + N m ) = M.(I + N + N 2 + ... + N m )

M est inversible et son inverse est : I + N + N 2 + ... + N m .

9
Exercice 5 Soit E = Rn [X] l’espace vectoriel des polynômes à coefficients réels de degré
inférieur ou égal à n. On considère l’application ∆ qui à tout polynôme P de Rn [X] associe le
polynôme Q défini par :
Q(X) = P (X + 1) − P (X)
On définit ∆n par ∆ ◦ ∆n pour tout n ≥ 1 et on convient que ∆0 est l’application identique de
IRn [X] .
Les polnômes x −→ xk (k ≥ 0) seront notés gk
1. Montrer que les applications ∆n sont des endomorphismes de Rn [X]
2. (a) Montrer que les polynômes ∆(g1 ), ...., ∆(gn ) forment une base de Rn−1 [X]
(b) Montrer que ∆(Rn [X]) = Rn−1 [X]
(c) Etablir que ∆k (Rn [X]) = Rn−k [X]
x(x − 1)....(x − n + 1)
3. On pose : P0 (x) = 1; P1 (x) = x; ......; Pn (x) = .
n!
Trouver une relation entre ∆Pk+1 et Pk .
4. Montrer que (P0 , P1 , ...., Pn ) est une base de Rn [X]. En déduire que si Q ∈ Rn [X] alors ;
n
X
Q(x) = ∆k (Q(0))Pk (x)
k=0

Preuve

1. Montrons que les applications ∆n sont des endomorphismes de Rn [X]. Pour ∆ cela se
fait sans difficulté. Démontrons par récurrence que les applications ∆n sont des
endomorphismes de Rn [X].
C’est déja vrai pour n = 1. Supposons que ∆n soit un endomorphisme de Rn [X].
∆n+1 sera aussi un endomorphisme de Rn [X] car :
∆n+1 = ∆ ◦ ∆n
et on sait que L(E) est stable pour la loi o.

2. (a) Montrons que ∆(g1 ),..., ∆(gn ) forment une base de IRn−1 [X].
k−1
X
k
∀1 ≤ k ≤ n , ∆(x ) = (x + 1) − x = k k
Ckp xp c’est à dire que :
p=0

∆(xk ) = 1 + Ck1 x + Ck2 x2 + ..... + Ckk−1 xk−1


On peut affirmer que ∆(g1 ),..., ∆(gn ) sont dans Rn−1 [X] et ils forment une base de
IRn−1 [X] car c’est une famille de n polynômes à degrés échelonnés.
X n
(b) Soit P un polynôme de IRn [X].On l’écrit : P (x) = ak x k .
k=0
Cherchons ∆(P ).
n
X
∆(P )(x) = ak ∆(xk ) et comme ∆(a0 ) = 0 il reste :
k=0
n
X
∆(P )(x) = ak ∆(xk )
k=1

10

∆(xk ) 1≤k≤n est une base de Rn−1 [X] donc nous avons établi que :

∆(Rn [X]) ⊂ Rn−1 [X]

Déterminons ker(∆).
Soit P un polynôme de ker(∆). Pour tout  réel x on a ∆(P )(x) = 0 et avec les
notations précédentes et comme ∆(xk ) 1≤k≤n est une base de IRn−1 [X] , on
conclut que :
a1 = a2 = .... = an = 0 ⇒ P = a0
Réciproquement si P est un polynôme constant, ∆(P ) = 0 et nous pouvons
afirmer que :
le noyau de ∆ est le sous espace vectoriel des polynômes constants : il est de
dimension 1 d’où : dim(Im(∆) = dim(∆(Rn [X]) = n.

∆(Rn [X]) ⊂ Rn−1 [X] ; dim(∆(Rn [X]) = n ⇒ (∆(Rn [X]) = Rn−1 [X]
(c) Par récurrence et sans difficulté on prouve que :

∆k (Rn [X]) = Rn−k [X]

3. Trouvons une relation entre ∆(Pk+1 ) et Pk .


(x + 1)x(x − 1)...(x − (k − 1)) x(x − 1)...(x − k)
Pk+1 (x + 1) − Pk+1 (x) = −
(k + 1)! (k + 1)!
x(x − 1)...(x − (k − 1))
Ceci s’écrit : [(x + 1) − (x − k)] qui après simplification
(k + 1)!
donne :
x(x − 1)...(x − (k − 1))
Pk+1 (x + 1) − Pk+1 (x) = = Pk (x) ⇔ ∆(Pk+1 ) = Pk
k!

4. (P0 , P1 , ..., Pn ) est une famille de n + 1 polynômes de Rn [X] à degrés échelonnés. C’est
donc une base de Rn [X].
Xn
Soit Q un polynôme de Rn [X]. Il s’écrit Q(x) = ak Pk (x). Déterminons ses
k=0
coordonnées dans la base (P0 , P1 , ..., Pn ).
A partir de la formule ∆(Pk+1 ) = Pk , on montre par une récurrence triviale que :

∆p Pk+1 = Pk−p+1

En particulier nous déduisons que : ∆i Pi = P0 = 1 et ∆i Pj = 0 si j < i.


Avec tout ceci on obtient : ∆i Q(x) = ai + ai+1 P1 (x) + ... + an Pn−i (x) et par
conséquent :
X n
i
ai = ∆ Q(0) ⇒ Q(x) = ∆k (Q(0))Pk (x)
k=0

11
Exercice 6 ESG 2001 S algèbre
On considère les matrices à coefficients réels :
     
1 0 0 0 1 1 a b b
I= 0 1 0  ; A= 1 0 1  ; M = b a b 
0 0 1 1 1 0 b b a
1. Calculer A2 et exprimer la matrice A2 en fonction des matrices A et I. En déduire que A
est inversible et exprimer A−1 en fonction de A et I.
2. Etablir par récurrence que pour tout entier naturel n strictement supérieur à 1, il existe
deux réels un et vn tels que : An = un A + vn I
3. On considère les uites (αn ) et (βn ) définies pour tout entier n > 1 par :

αn+1 = 2un+1 + vn+1
βn+1 = un+1 − vn+1
(a) Etablir une relation de récurrence entre αn+1 et αn puis entre βn+1 et βn en
fonction de n, puis l’expression de un et vn en fonction de n.
(b) Donner l’expression de An en fonction de n. Cette expression peut-elle être utilisée
quand n = 0, n = 1 ou quand n est un entier négatif.
4. Montrer que M est une combinaison linéaire de A et de I.
5. Calculer M n en fonction de a, b, n, A et I
Preuve

1. Un rapide calcul maticiel montre que A2 = 2I + A.


1 1
On a alors : A(A − I) = I donc A est inversible et A−1 = (A − I)
2 2
2. Soit Pn la propriété : il existe deux réels un et vn tels que An = un A + vn I.
P1 est vraie avec u1 = 1 et v1 = 0. Supposons que Pn soit vraie et montrons qu’elle
implique Pn+1 .
Si Pn est vraie : An = un A + vn I et An+1 = un A2 + vn A = (un + vn )A + 2un I.
Il suffit de poser
un+1 = un + vn ; vn+1 = 2un
et Pn+1 est vraie.
3. (a) • αn+1 = 2(un + vn ) + 2un = 2(2un + vn ) = 2αn
• βn+1 = un + vn − 2un = −un + vn = −βn
La suite (αn ) (respectivement (βn )) est une suite géométrique de raison 2
(respectivement de raison -1) et de premier terme α1 = 2u1 + v1 = 2
(respectivement β1 = 1) donc

αn = 2(2)n−1 = 2n ; βn = (−1)n−1
Par suite :
αn + βn αn − βn
un = ; vn =
3 2
soit en remplaçant :
2n + (−1)n−1 2n + (−1)n
un = ; vn =
3 2

12
(b)
 
2n + (−1)n 2n + (−1)n−1 2n + (−1)n−1
n n−1 n n
 2 3 3 
n 2 + (−1) 2 + (−1) 
2n + (−1)n−1 2n + (−1)n 2n + (−1)n−1

A = A+ I=
 
3 2

 3 2 3 
 2n + (−1)n−1 2n + (−1)n−1 2n + (−1)n 
3 3 2

4. n
X
n n
M = bA + aI ⇒ M = (bA + aI) = Cnp an−p bp Ap
p=0

13
Exercice 7 Soit E un espace vectoriel sur IR. On se propose de déterminer les
endomorphismes de E vérifiant :

(u − I)(u − 2I) = 0

où I désigne l’application identique.


1. Montrer que u − I et u − 2I commutent.
2. Si E1 est le noyau de u − I et E2 celui de u − 2I, montrer que E1 et E2 sont
supplémentaires.
3. En supposant que E soit de dimension finie, montrer qu’il existe une base par rapport à
laquelle la matrice de u est diagonale, les coefficients de la diagonale étant 1 ou 2.
Preuve

1. (u − 2I)(u − I) = u2 − 3U + 2I et ceci n’est rien d’autre que (u − I)(u − 2I).


2. On pose E1 = ker(u − I) et E2 = ker(u − 2I).

(a) Soit x ∈ E1 ∩ E2 . On a alors :


u(x) = x et u(x) = 2x et par suite 2x = x ⇒ x = 0. On a donc :

E1 ∩ E2 = ∅

(b) On peut écrire :


x = (u(x) − x) − (u(x) − 2x)
avec :
u(x) − x ∈ E2 car (u − 2I)(u − I) = 0 et
u(x) − 2x ∈ E1 car (u − I)(u − 2I) = 0. On a donc prouvé que :

∀x ∈ E ∃x1 = u(x) − 2x ∈ E1 , ∃x2 = u(x) − x ∈ E2 : x = x1 + x2

E1 et E2 sont bien supplémentaires.


3. Soit B1 une base de E1 et B2 une base de E2 .
Puisque E = E1 ⊕ E2 une base B de E est B1 ∪ B2 . Par rapport à cette base la matrice
de u est du type :  
M1 0
0 M2
où :    
1 ... ... ... 2 ... ... ...
 0 1 ... ...   0 2 ... ... 
M1 =  
 ... ... ... ...  ; M2 =  
 ... ... ... ... 
0 ... ... 1 0 ... ... 2
avec si dimE1 = p et dimE2 = q, M1 ∈ Mp (IR) et M2 ∈ Mq (IR).

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