Vous êtes sur la page 1sur 17

Raphaëlle BOUCHER

Communication et cultures étrangères


601ZP6LG groupe 03

Travail sur un personnage


Augusto Boal et le Théâtre de l’opprimé

Travail présenté à
Mme Nathalie PIETTE

Technique en Théâtre-Production
Collège Lionel-Groulx
Le 12 décembre 2021
Introduction
Les plus grands dramaturges sont souvent associés à de certaines périodes. Sophocle
à la Grèce antique, Shakespeare à la période élisabéthaine, Wagner et Victor Hugo au
romantisme et ainsi de suite. Cependant, qui est la figure du théâtre contemporain?
Après plusieurs recherches j’ai retrouvé un dramaturge qui a surement eu son rôle
dans la démarche du théâtre contemporain en Amérique du Sud : Augusto Boal et
son théâtre de l’opprimé.
Après m’être renseigner sur Augusto Boal, il m’est venu une question : Augusto Boal,
originaire du Brésil, à créer le théâtre de l’opprimé qui deviendra très populaire. En
quoi Boal et son Théâtre de L'opprimé ont-ils donné des ailes au théâtre engagé?
Pour pouvoir répondre à cette question, il faudrait savoir qui est Augusto Boal et
qu’est-ce que le théâtre opprimé.
Augusto Boal et sa vie
En 1931, Augusto Boal nait à Rio de Janeiro, au Brésil et il décèdera Il décède le 2 mai
2009 dans sa ville natale. Dramaturge, professeur, écrivain, théoricien et metteur en
scène, il deviendra l’une des figures de proue du théâtre brésilien.
En 1956, Il fondera le théâtre Arena, où il sera le directeur artistique, il fera jouer des
auteurs brésiliens et il adaptera même des génies du théâtre tels que Molière,
Machiavel, Lope de Vega… Mais surtout, il s’approchera du théâtre de l’opprimé. Le
but de son théâtre est de raconter la vie quotidienne du Brésil pour que le peuple ait
une image à laquelle s’associer. 1Malheureusement, dès 1964, un coup d’état militaire
surgira et coupera l’herbe en dessous du pied d’Augusto Boal, ce qui l’obligera à
continuer ces représentations illégalement. En 1971, il se fera arrêter et envoyer en
exil en Argentine, au Pérou et au Portugal.
Pour répondre aux oppressions qu’il vivra face aux dirigeants de son pays il créera le
théâtre de l’opprimé. Après son exil, il continuera d’approfondir le théâtre de
l’opprimé, il travaillera sur quelques mise en scène à New York, en France et dans
d’autres pays. C’est en 1977 que Boal montrera au grand jour le théâtre de l’opprimé.
Aussi, il créera un centre d’études et de diffusion des techniques actives d’expression
appelé le CEDITADE, en 1979. En plus de gérer ce groupe il continuera d’écrire et de
mettre en scène des pièces comme : Coup de poing sur la pointe du couteau, Théâtre
de la tempête, On a toujours cent ans… Pendant, ses années à l’étranger, il inventera
les premières techniques introspectives du théâtre de l’opprimé et écrira son premier
livre : L’arc-en ciel du désir (1980).
Quand il reviendra au Brésil, il dirigera le Centro de Teatro do Oprimido où l’on aide
sur plusieurs plans le peuple brésilien (santé mentale, éducation, mouvement des

1
Jacques NICHET,«BOAL Augusto (1931-2009)», Encyclopaedia Universalis,
URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/augusto-boal/ (consulté le 6 mars 2021)
travailleurs…). En 1992, il deviendra homme politique en rentrant à la chambre
législative. Par la suite il inventera le théâtre législatif, un mélange entre le Théâtre-
Forum et une forme théâtrale d’une assemblée démocratique.2

Le théâtre de l’opprimé et son histoire


Le Théâtre de l’opprimé est une forme qui englobe plusieurs styles et sortes
théâtrales. Cette démarche fût mise en place par Augusto Boal. Le but du théâtre de
l’opprimé, à la base, était de faire voir au peuple brésilien, sous un autre œil, la
domination et l’oppression que le gouvernement les faisait supporter. Le théâtre de
l’opprimé est un véritable appel à la révolution de la population paysanne et à son
engagement. 3Une des particularité du théâtre de l’opprimé est que la division
acteur/public n’existe plus. Comme je l’ai dit plus haut, le théâtre de l’opprimé
englobe plusieurs styles et genres, en voici les principaux :
1. Le théâtre-forum, apparu dans les années 60, est une forme que consiste à
prendre des acteurs inexpérimentés, les faire jouer une scène sur des
situations oppressantes ou des problèmes sociaux. Quand la scène finit, le
joker, qui a le rôle de meneur de jeu, encourage le public de donner des
alternatives à la scène et donc de faire des échanges d’acteurs pour voir un
changement dans le cours des évènements de la scène4.
2. Le théâtre Législatif serait la conclusion aux techniques du théâtre de
l’opprimé. Son but consiste en deux choses : montrer au public une vision plus
intégrale des problèmes gouvernementales, sociaux, … Ainsi que donner la
possibilité aux citoyens de réfléchir à des compromis puis les soumettre aux
responsables gouvernementaux.5
3. Le théâtre de l’invisible serait apparu car il aurait été trop difficile et
dangereux de militer ouvertement dans les rues. Donc, Augusto Boal aurait
inventé cette forme pour remédier à ce problème. Ce genre consiste à
composer des scénettes représentant un conflit, une violence quotidienne
(comme celle fait aux femmes et aux immigrés) et de les jouer dans les rues,
les supermarchés, les cinémas, etc. Donc, la masse est confronter à ce conflit
sans savoir que c’est un spectacle. Augusto Boal à parfaitement définie cette
2
Marilyn II, « Le théâtre Législatif », éCohérence,
URL : http://echomediens.free.fr/docs/eCoherence-Theatre-Legislatif.pdf (consulté le 7 mars
2021)
3
Pierre LÉNEL, « Théâtre de l’opprimé et intervention sociale », France, Presses de Sciences Po, (2011),
p.89-104
4
Anonyme, « Théâtre-forum », Wikipedia, (2021), URL: https://fr.wikipedia.org/wiki/Th
%C3%A9%C3%A2tre_forum#:~:text=Le%20th%C3%A9%C3%A2tre%2Dforum%20est%20une,th
%C3%A9%C3%A2tre%20de%20l'opprim%C3%A9%20%C2%BB. (Consulté le 5 mars 2021)
5
Marilyn II, « Le théâtre Législatif », éCohérence,
URL : http://echomediens.free.fr/docs/eCoherence-Theatre-Legislatif.pdf (consulté le 7 mars
2021)
forme en une seule phrase que je cite : « Le but du théâtre invisible est de
rendre visible une violence invisible, c’est-à-dire de révéler une violence. »6

Le théâtre de l’opprimé et ses répercussions


Le théâtre de l’opprimé à beau venir d’un seul homme latino-américain, il est sûr que
cette forme à aider l’avancement théâtrale dans plusieurs pays et peut-être même
dans d’autres domaines. Car, comme je l’ai dit plus haut, il a énormément voyagé et
travailler dans différents milieux théâtraux comme à Paris ou à New York. J’ai
énormément aimé travailler sur son cas et sur son histoire car il a inspiré et aidé tant
de gens grâce à son milieu et surtout c’est un domaine qui me passionne et adore
donc cette recherche fût un magnifique retour aux sources pour moi. Aussi, l’un de
mes dramaturges favoris est Michel Tremblay qui est l’un des pionniers qui a amené
la révolution tranquille auprès de la classe ouvrière ainsi que le joual dans ses pièces.
Je me demande s’il ne se serait pas inspiré du théâtre de l’opprimé intégrer le joual
dans l’univers théâtrale québécois.
Fiche de lecture numéro 1
 Le sujet : Le livre parle en général du Théâtre de l’opprimé et de avancements sociaux
qu’il a fait. Pour la partie sur laquelle je me concentre il s’agit de la biographie d’Augusto
Boal.
o Les auteurs : Mado Chatelain-Le Pennec avec participation de Julian Boal
o Titre : Dans les coulisses du social : Théâtre de l’opprimé
o Maison d’édition : Éditions Érès, France, 2010
o Nbre de pages :230 (cependant je me suis concentrée des sur les pages 211 à 213)
o Collection : Trames
 Les mots-clés : Théâtre de l’opprimé, Augusto Boal et biographie
 Un résumé : Pour les pages qui m’ont préoccupé, il s’agit de la biographie pratiquement
complète d’Augusto Boal.
 Les définitions : Théoricien : Personne qui élabore, défend une théorie sur un sujet.
Introspection(if) : Analyse du sujet par lui-même, action d’observation et de regard
attentif sur soi.
 Des citations : « Il est l’une des figures majeures du théâtre brésilien de la seconde
moitié du XXe siècle et du théâtre contemporain international. » (p.211)
« Un théâtre parisien du XIIe arrondissement porte en son honneur le nom Théâtre de
l’Opprimé-Augusto Boal. » (p.212)
 Des commentaires personnels : Très bonne biographie, seulement je trouve qu’il
manque quelques définitions, ce n’est pas tout le monde qui sait ce qu’est le théâtre de
l’opprimé ou le théâtre législatif.

Fiche de lecture numéro 2


 Le sujet : Augusto Boal et son théâtre de l’opprimé
o L’(es) auteur(s) : Jacques Nichet
6
Anonyme, « Qu’est-ce que le théâtre de l’invisible? », (2007), réseau NO PASARAN,
URL : http://nopasaran.samizdat.net/spip.php?article1236 (consulté le 8 mars 2021)
o Titre : BOAL Augusto – (1931-2009)
o Maison d’édition : Encyclopaedia Universalis, France
o Nbre de pages : 1 page
o Collection : Metteurs en scène, théâtre occidental
 Les mots-clés : Théâtre de l’opprimé, Augusto Boal
 Un résumé : Cette fois encore c’est une biographie d’Augusto Boal cependant, on y
décrit un peu le théâtre de l’opprimé ainsi que le rapport théâtre et société.
 Les définitions : Préfiguration : Présenter par avance tous les caractères de (une chose à
venir).
 Des citations : « Le théâtre est une arme, c'est au peuple de s'en servir. » (Encyclopaedia)
« Assez du théâtre qui ne fait qu'interpréter la réalité : il faut la transformer. »
(Encyclopaedia)
 Des commentaires personnels : La façon qu’il d’écrit ce que le théâtre de l’opprimé
dénonce et fait pour une société est magistrale.

Fiche de lecture numéro 3


 Le sujet : Biographie D’Augusto Boal
o L’(es) auteur(s) : Anonyme
o Titre : Augusto Boal
o Maison d’édition : Wikipédia, États-Unis, 2021
o Nbre de pages : 1 page
o Collection : -
 Les mots-clés : Théâtre de l’opprimé, Augusto Boal, biographie
 Un résumé : Cette fois encore c’est une biographie d’Augusto Boal cependant, on peut
avoir la liste de ses ouvrages ainsi que les articles, livres et revues où l’on parle de lui.
 Les définitions : Subversive : Qui renverse ou menace l'ordre établi, les valeurs reçues.
 Des citations : Il n’y a pas de citations inspirantes car il s’agit d’un texte explicatif, avec
beaucoup de faits.
 Des commentaires personnels : C’est un texte très banal sur la vie d’Augusto Boal mais,
j’ai beaucoup apprécié la bibliographie de ses œuvres et d’articles qui parlent de lui à la
fin.

Fiche de lecture numéro 4


 Le sujet : Les origines du théâtre de l’opprimé (article présent dans la revue)
o L’(es) auteur(s) : Il y a plusieurs auteurs mais celui qui m’intéresse est Pierre Lénel.
o Titre : la revue s’appelle Éducation populaire et intervention sociale mais le titre de
l’article est Théâtre de l’opprimé et intervention sociale : Aux sources de l’éducation
populaire?
o Maison d’édition : Presses de Sciences Po, France, 2011
o Nbre de pages : revue=130 pages, article=16 pages
o Collection : -
 Les mots-clés : Théâtre de l’opprimé, engagements sociaux, article, théâtre-forum
 Un résumé : Cet article parle des origines du théâtre de l’opprimé, de ses techniques et
de ses rapports sociaux comme affrontement.
 Les définitions : Conscientisation : Une prise de conscience.
 Des citations : « C’était le début de ce qui allait devenir le théâtre de l’opprimé : on ne
proposait plus des solutions, on ne donnait plus des conseils mais on présentait une
situation d’oppression construite pour et par une population précise afin de provoquer la
mise en débat avec celle-ci. » (p.91)
 Des commentaires personnels : L’auteur fût très engagé et clair sur la forme du théâtre
de l’opprimé, je n’ai rien à dire.

Fiche de lecture numéro 5


 Le sujet : Le théâtre Législatif
o L’(es) auteur(s) : Marlyn II
o Titre : Le Théâtre Législatif
o Maison d’édition : éCohérence, France
o Nbre de pages : 5 pages
o Collection : -
 Les mots-clés : Théâtre Législatif, Augusto Boal, Théâtre de l’opprimé
 Un résumé : Cet article explique comment le théâtre législatif fonctionne, d’où il vient et
quel est son but.
 Les définitions : Protagoniste : Personne qui joue le premier rôle dans une affaire.
 Des citations : « L’objectif est double : procurer aux spect-acteurs une vision plus
globale des problèmes et en même temps permettre aux citoyens de chercher des
consensus pour qu'ils les soumettent aux responsables et aux élus de la démocratie
délégative. » (p.1)
 Des commentaires personnels : La forme de théâtre est très bien expliquée cependant je
trouve cela très cours comme texte. Le texte ne fait qu’une page puis ce sont des photos.

Fiche de lecture numéro 6


 Le sujet : Le théâtre de l’invisible
o L’(es) auteur(s) : Anonyme
o Titre : Dossier Théâtre de l’opprimé : Qu’est ce que le théâtre de l’invisible
o Maison d’édition : réseau NO PARSAN, France, 2007
o Nbre de pages : 1 page
o Collection : Théâtre de l’opprimé
 Les mots-clés : Théâtre de l’invisible, théâtre de l’opprimé, Augusto Boal
 Un résumé : Cet article explique comment le théâtre de l’invisible fonctionne, d’où il
vient et quel est son but.
 Les définitions : Conflictuelle: Qui constitue une source de conflits.
 Des citations : « Non pas de créer une violence, dit Augusto, mais de « rendre visible une
violence invisible », c’est-à-dire de « révéler une violence » (p.1)
« Toutes les personnes qui sont là sont impliquées dans son explosion, explosion dont les
effets durent encore longtemps après la fin de la scène. [...] L’impact de ce théâtre libre
est beaucoup plus violent et plus durable. » (p.1)
 Des commentaires personnels : J’ai beaucoup aimé que l’auteur utilise des extraits
d’interviews d’Augusto Boal, cela rend le texte plus vivant.
 Conclusion
J’avais entendu parler des problèmes sociaux en Amérique-latine mais je ne pensais
pas que le gouvernement était fautif aussi. J’avais vu dans certains journaux et
documentaires des bandes de rues organisées, des criminels et des harceleurs mais je
ne pensais pas que le gouvernement était aussi souvent corrompu, médiocre et
injuste dans l’histoire de l’Amérique du Sud. Et dire que certains pays sont encore
dans cette oppression, cela doit être moins pire qu’avant mais, ils n’ont pas encore
fini le combat.
Ouvrages et sites de consultation et de référence
- Jacques NICHET, « BOAL Augusto (1931-2009) », Encyclopaedia Universalis,
URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/augusto-boal/ (consulté le 6 mars 2021)

- Marilyn II, « Le théâtre Législatif », éCohérence, URL :


http://echomediens.free.fr/docs/eCoherence-Theatre-Legislatif.pdf (consulté le 7 mars
2021)
- Pierre LÉNEL, « Théâtre de l’opprimé et intervention sociale », France, Presses de
Sciences Po, (2011), p.89-104, URL : https://www.cairn.info/revue-agora-debats-
jeunesses-2011-2-page-89.htm#:~:text=Le%20th%C3%A9%C3%A2tre%20de%20l'opprim
%C3%A9%20est%20certes%20un%20espace%20de,les%20met%20%C2%AB%20en
%20sc%C3%A8ne%20%C2%BB. (Consulté le 6 mars)
- Anonyme, « Théâtre-forum », Wikipedia, (2021), URL: https://fr.wikipedia.org/wiki/Th
%C3%A9%C3%A2tre_forum#:~:text=Le%20th%C3%A9%C3%A2tre%2Dforum%20est
%20une,th%C3%A9%C3%A2tre%20de%20l'opprim%C3%A9%20%C2%BB. (Consulté le 5
mars 2021)
- Anonyme, « Dossier Théâtre de l'opprimé : Qu'est-ce que le théâtre de l'invisible »,
réseau NO PARSAN, France, (2007), URL : http://nopasaran.samizdat.net/spip.php?
article1236, (consulté le 8 mars 2021)
- Anonyme, « Augusto Boal », Wikipédia, États-Unis, (2021), URL :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Augusto_Boal, (consulté le 9 mars 2021)
- Mado Chatelain-Le Pennec avec participation de Julian Boal, « Dans les coulisses du
social : Théâtre de l’opprimé », Éditions Érès, France, (2010), collections Trames, 200
pages, URL : https://www.cairn.info/dans-les-coulisses-du-social--9782749212920-page-
211.htm, (consulté le 5 mars 2021)

Les origines du théâtre de l’opprimé


Le théâtre de l’opprimé est à l’origine une réponse « esthétique et politique » (Boal,
1996 ; Boal, 1997, p. 17) à la répression qui s’exerçait sur le continent latino-américain
au cours des années 1970. Cette forme de théâtre est née de tournées effectuées au Brésil
par Augusto Boal et ses comédiens : des comédiens professionnels montaient des
« spectacles politiques », « engagés », cherchant à faire comprendre aux « masses »
populaires la logique de la domination et de l’oppression dont ils étaient l’objet. Ces
spectacles de « conscientisation » politique avaient un véritable objectif d’éducation du
peuple de manière à l’appeler à résister. C’est peu à peu, au contact des populations très
souvent paysannes, que la forme « théâtre de l’opprimé » s’est construite. Une seule
anecdote peut faire comprendre les débuts de ce qui n’était pas encore à l’époque la
méthode de ce théâtre : lors d’une tournée qui proposait un spectacle pour engager les
paysans à défendre leurs terres, la mise en scène s’achevait par un final grandiose où les
comédiens brandissaient des fusils de bois en disant : « Nous sommes prêts à verser notre
sang pour défendre notre terre ! » La puissance et la justesse de la mise en scène étaient
telles que le public fut vite convaincu et enthousiaste. À la fin de la représentation, les
paysans-spectateurs s’approchèrent des comédiens et d’Augusto Boal : « Oui vous avez
raison, nous allons prendre des armes et défendre ensemble les terres. » S’ensuivit une
grande perturbation des comédiens et de Boal qui prirent conscience du fait qu’ils ne
pouvaient ainsi « tromper » leur public et l’engager à faire ce qu’eux ne pouvaient pas
faire. C’était le début de ce qui allait devenir le théâtre de l’opprimé : on ne proposait
plus des solutions, on ne donnait plus des conseils mais on présentait une situation
d’oppression construite pour et par une population précise afin de provoquer la mise en
débat avec celle-ci.

8C’est ainsi que le théâtre de l’opprimé est devenu une démarche de jeux et de
techniques qui aident les citoyens à comprendre et à analyser les situations sociales,
institutionnelles et politiques que nous connaissons aujourd’hui. Depuis l’époque de son
invention, le théâtre de l’opprimé a quitté le Brésil et l’espace spécifique du continent
latino-américain. Il s’est développé dans de nombreuses régions du monde, notamment
en Europe et en Asie. De moyen de lutte contre l’oppression dans un régime dictatorial, il
est devenu un théâtre « populaire » qui permet de travailler les logiques institutionnelles
et politiques à l’œuvre dans les régimes démocratiques.

Méthodes et techniques du théâtre forum


9Des séquences théâtrales, renouant avec les formes traditionnelles du théâtre populaire
(saynètes, théâtre forain, farces et sketches), plus que des spectacles au sens convenu du
terme, racontent des histoires « vraies » construites collectivement par le croisement des
rencontres préalables avec ceux qui les vivent et ceux qui ont demandé à la compagnie
NAJE [6][6]C’est la compagnie NAJE (Nous n’abandonnerons jamais l’espoir,
… d’intervenir (syndicats, salariés précaires, cadres, immigrés, groupes de femmes,
adolescentes, délégations régionales de ministères…). Les scènes disent les situations, en
dévoilent les enjeux en les présentant sur le mode opprimé/oppresseur : ce qui est en jeu
est bien la recherche des logiques politiques. Point de psychologie, ni de visée
thérapeutique ou de soin dans la construction ou l’intention des scènes. Si, au départ,
celles-ci s’inspirent d’histoires personnelles très concrètes et ordinaires, c’est pour mieux
dénoncer au regard de cet ordinaire vécu raconté et théâtralisé les rapports de force
inégalitaires, les dominations unilatérales ainsi que les violences sociales et symboliques
quotidiennement endurées par les plus opprimés au sein des institutions [7][7]Les actions
du théâtre de l’opprimé sont parfois assimilées à….
10Construites rigoureusement sur l’opposition opprimé/oppresseur, elles proposent au
public une situation qu’il faut penser et transformer : c’est le côté forum du spectacle. Le
spectacle est joué une première fois pour que chacun dans le public en saisisse le sens et
les enjeux. Puis chaque scène est rejouée une deuxième fois. Alors, le public peut venir
sur scène, prendre la place du personnage avec lequel il se sent en solidarité pour
« jouer » son point de vue, un autre point de vue, pour qu’ensemble soit élaborée une
action transformatrice et que soient testées immédiatement ses conséquences.

11Cette technique constitue un moyen pour discuter, débattre des logiques d’action et des
logiques du système d’oppression. Si, bien sûr, le contexte contemporain, celui des
démocraties occidentales, est très différent de celui du Brésil de la fin des années 1960, il
n’en demeure pas moins traversé par des logiques institutionnelles, des dynamiques de
pouvoir qui bien souvent ne se donnent pas immédiatement à voir. Aussi, s’il n’est pas
question de mettre sur le même plan démocraties et dictatures, les oppressions ne sont
hélas pas seulement dictatoriales, et les régimes démocratiques n’ont pas pour autant
résolu la question de la « participation » de tous les citoyens, ni celle des multiples
« difficultés » que subissent leurs populations : déficit démocratique, fortes inégalités,
discriminations multiples touchant certaines catégories de la population, les signes
spécifiques de ce que l’on pourrait caractériser comme « oppression » ne manquent pas.
Cette méthode permet de rehausser le quotidien, confiné bien souvent au psychologique,
au niveau du politique ou plus simplement du social, mais en tout cas au niveau
d’instances qui ne renvoient pas seulement à l’individu, pris, croit-il souvent, dans les
méandres de sa subjectivité.

Théâtre forum
Le théâtre-forum est une méthode de théâtre interactif, mise au point dans
les années 1960 par l'homme de théâtre brésilien Augusto Boal, dans les favelas
de São Paulo. Le théâtre-forum est une des formes du « théâtre de l'opprimé ».
Le théâtre de l'opprimé a été conceptualisé par Boal comme étant un théâtre qui
« est fait par le peuple et pour le peuple »1. Sophie Coudray précise que "c’est le
peuple qui doit être à l’origine de ses propres représentations et pour cela qui
doit être en mesure de produire lui-même un théâtre qui correspond à son point
de vue et à ses aspirations et dont il peut faire usage dans ses luttes2."
Il s'agit de dénoncer et de mettre en scène des situations d'injustice, pour aider
les communautés qui en sont victimes à reprendre leur destinée en main.

Sommaire

 1Principes, spécificités, objectifs

 2Animation
 3Un public actif

 4Prolongements

 5Notes et références

 6Documents audiovisuels et articles

o 6.1Autres sources

 7Voir aussi

Principes, spécificités, objectifs[modifier | modifier le code]


Pour Boal, "le théâtre est nécessairement politique". Il prolonge en disant que le
théâtre est une arme, une arme très efficace que les classes dominées doivent
se réapproprier, les classes dominantes n'ayant de cesse de chercher à le
confisquer pour le mettre au service de leur domination3.
Le principe du théâtre-forum tel que voulu par Boal est que les comédiens non
professionnels, issus d'une communauté vivant une oppression, improvisent puis
fixent une scène de quelques minutes sur des thèmes illustrant des situations
d'oppression ou de tension problématiques en lien avec la réalité sociale,
économique, sanitaire de cette communauté. Ils vont ensuite la jouer face à la
communauté à qui est destiné le message. À la fin de la scène — dont la
conclusion est en général catastrophique —, le meneur de jeu
appelé joker assiste le public dans un échange au cours duquel celui-ci construit
collectivement sa représentation de ce qu'il a vu. Le joker incite alors le public à
envisager des alternatives à la scène et convie les membres du public à
remplacer un acteur pour expérimenter quelque chose qui infléchirait le cours
des événements.
Ross Kidd4 considère que cette méthode d'éducation populaire5 remplit les
fonctions suivantes :

 Développement communautaire ;
 Prise de conscience politique ;
 Éducation corrective ;
 Conscientisation et organisation communautaire.
Il s'agit d'une technique de théâtre participative qui vise à la conscientisation et à
l'information des populations opprimées d'une façon ou d'une autre.
Selon René Badache, si le théâtre-forum de Boal se voulait un outil de contre-
pouvoir, mobilisé pour les opprimés et les opposant à des oppresseurs
"objectifs", les usages actuels dans le cadre du Théâtre institutionnel vont plutôt
intégrer une perspective de questionnement de la complexité des rapports dans
l’organisation. La finalité devient dès lors de « faire émerger les
dysfonctionnements des organisations au-delà des symptômes évoqués et des
modalités par lesquelles le pouvoir est incorporé »6, ce qui rompt avec une vision
manichéenne des tensions qui traversent les rapports humains, sans renier la
visée politique de la méthode.
De son côté, Sophie Coudray souligne la visée "révolutionnaire et émancipatrice"
bien plus qu'artistique. Pour elle, la méthode doit "permettre à des opprimés, ni
acteurs, ni professionnels du théâtre, d’utiliser un arsenal des techniques
théâtrales afin de mettre au jour les ressorts de l’oppression qu’ils subissent, de
s’entraîner à y faire face, d’élaborer des stratégies permettant d’engager un
rapport de force". Pour elle, les visées révolutionnaires d'origine n'ont pas lieu
d'être reniées2.
Le théâtre-forum a été notamment utilisé auprès de populations non
alphabétisées dans les projets de développement en pays du Sud (par exemple
en Inde, au Rajasthan, au Bengale et au Maharashtra). Il est aussi en usage
dans les pays développés pour soulever des problèmes de société, dans l'école
ou dans l'entreprise 7,8,9. Des mouvements actifs de la transition écologique et
sociétale mobilisent également cette technique10,11.
La méthode a obtenu une reconnaissance précoce en France et notamment à
Nancy, le directeur du théâtre Universitaire de la ville, Jack Lang ayant
invité Boal à un séjour en France en 197812 alors qu'il était poursuivi dans son
pays pour son activisme en faveur des plus démunis.

Dossier Théâtre de l’opprimé


Qu’est-ce que le théâtre de l’invisible  ?

« Initier une Zone d’autonomie temporaire [TAZ]


peut impliquer des stratégies de violence et de défense,
mais sa plus grande force réside dans son invisibilité
- l’État ne peut pas la reconnaître
parce que l’Histoire n’en a pas de définition. »
Hakim Bey, Zones d’autonomie temporaire

Le théâtre invisible a été inventé en Amérique latine, à un moment où il devenait trop


dangereux de militer de façon traditionnelle ouvertement. On joue une scène au milieu
de gens qui ne sont pas des spectateurs : dans la rue, la queue d’un cinéma, un
restaurant, un marché, un train... Ceux qui se trouvent là assistent à la scène par
hasard et ignorent qu’il s’agit d’un spectacle.

Il s’agit de provoquer dans la réalité une situation conflictuelle qui pose un problème
politique. Non pas de créer une violence, dit Augusto, mais de « rendre visible une violence
invisible », c’est-à-dire de « révéler une violence ». Par exemple, « c’est très violent s’il y a à
manger pour tout le monde mais que des gens meurent de faim » ; ainsi pour les violences
contre les immigrés ou contre les femmes, toutes les violences sociales qui sont cachées, ou
bien « qu’à force de voir, on ne voit plus ».
Une scène de théâtre invisible va rendre une de ces oppressions violemment visible.
« Toutes les personnes qui sont là sont impliquées dans son explosion, explosion dont les
effets durent encore longtemps après la fin de la scène. [...] L’impact de ce théâtre libre est
beaucoup plus violent et plus durable. » [1] On cherche à provoquer un débat en paroles et
en actes, à savoir ce que pensent les gens sur un problème, dans un lieu et à un moment
donné. On cherche également à susciter, comme dans le théâtre-forum, des réactions de
révolte et de solidarité.

Il ne s’agit pas de couillonner les gens, comme une caméra cachée. Pour éviter cette dérive,
au Théâtre de l’opprimé de Paris on s’est imposé la règle de ne jamais dire qu’il s’agit de
théâtre, en aucun cas, même quand ça tourne mal. On assume jusqu’au bout ! L’autre
contrainte, c’est de toujours préparer des scènes sur des sujets qui nous
impliquent. D’un certain point de vue c’est donc un peu une manipulation, mais d’un autre
non, car on ne sait jamais où ça va : on pose une question de manière violente, on met les
autres en question, mais aussi nous-mêmes.

Le Théâtre Législatif
Ce nouvel outil de démocratie participative est l’aboutissement des techniques du Théâtre
de l’Opprimé. Il utilise le Théâtre-Forum et une forme théâtralisé d’assemblée
démocratique. L’objectif est double : procurer aux spect-acteurs une vision plus globale
des problèmes et en même temps permettre aux citoyens de chercher des consensus pour
qu'ils les soumettent aux responsables et aux élus de la démocratie délégative. À partir de
1992, année de son élection comme député à la Chambre législative de Rio de Janeiro,
Augusto Boal commence à travailler sur une nouvelle forme de théâtre, le Théâtre-
Législatif, qui a pour but essentiel de développer la démocratie à travers le théâtre. Après
avoir cherché pendant de nombreuses années à politiser le théâtre, le voici maintenant
engagé sur une nouvelle voie qui lui donne les moyens de théâtraliser le politique.
Augusto Boal voit dans son élection une occasion unique de faire entrer au parlement,
pour la première fois de l'histoire politique, une troupe entière de 26 comédiens pour
donner la possibilité à ses concitoyens de s'exprimer, d'évoquer leurs souhaits, de faire
part de leurs désirs. 14 nouvelles lois furent le fruit de cette expérimentation. De la même
manière que le Théâtre-Forum permet aux spectateurs de devenirs protagonistes de
l'action dramatique, le Théâtre-Législatif fait du citoyen un législateur. Une première
partie sensibilise le public aux enjeux et à la complexité du problème exposé. Durant
l’interactivité du Théâtre-Forum, les spectateurs peinent à dénouer la situation mise en
scène. Les argumentations, les comportements ne suffisent pas, il y a un manque
structurel (loi nouvelle ou application de loi existante, dispositif, aménagement…). Les
spect-acteurs sont alors invités à proposer des lois, des applications de lois, des
aménagements, des actions, etc. Ces propositions sont triées et analysées par des juristes,
des techniciens et des élus, défendues et critiqués par des spect-acteurs puis soumises au
vote à main levée. Enfin les propositions adoptées remontent dans les institutions
concernées.
Augusto Boal

Modifier - modifier le code - modifier Wikidata

Augusto Pinto Boal ou Augusto Boal (16 mars 1931 à Rio de


Janeiro au Brésil - 2 mai 2009 à Rio de Janeiro) est
un écrivain, dramaturge, metteur en scène, théoricien, homme de théâtre, et
homme politique brésilien contemporain, qui est l'une des figures majeures du
théâtre brésilien de la seconde moitié du XX  siècle. Il a notamment créé la
e

méthode du Théâtre de l'Opprimé.

Sommaire

 1Biographie

 2Bibliographie

 3Voir aussi

 4Liens externes

Biographie [modifier | modifier le code]


Augusto Boal commence par faire des études de chimie qui le mèneront jusqu'au
doctorat, et conduit parallèlement ses activités théâtrales. Il fonde en 1956 (à 25
ans) le Teatro de Arena de São Paulo, dont il devient directeur artistique
et metteur en scène.
Il y développe jusqu'en 1964, à côté de mises en scène classiques, un théâtre
populaire de rue et contestataire dans lequel il développe le personnage
du spect-acteur. Les coups d'État successifs de 1964, puis de 1968 mettent fin à
toute possibilité de pratiquer cette sorte de théâtre social, considéré comme une
pratique subversive. Boal, qui publie Le théâtre de l'opprimé en 1971, est bientôt
arrêté, torturé et contraint à l'exil vers Paris, où il poursuivra son travail. Il y créé
notamment le premier Centre du Théâtre de l’Opprimé en 1979.
Pendant les années 1970, Augusto Boal voyage dans toute l'Amérique latine,
expérimente diverses formes de théâtre participatif et éducatif, écrit et
systématise sa pratique théâtrale. Il organisera le premier festival international du
Théâtre de l'opprimé à Paris en 1981.
Après la fin de la junte militaire au Brésil, Boal revient à Rio de Janeiro en 1986.
Il y établit un important Centre du Théâtre de l'opprimé et plusieurs compagnies
qui mettent en pratique le théâtre-forum et le théâtre image.
Dès 1981, il se penche sur le théâtre thérapeutique et ce qu'il nomme « le flic
dans la tête », l'un des exercices principaux de la technique de l'arc-en-ciel du
désir, issue de discussions avec son épouse psychanalyste. Son troisième
livre L'arc en ciel du désir : du théâtre expérimental à la thérapie est un essai sur
cette méthode de théâtre et thérapie.
En 1992, il est élu législateur municipal à Rio de Janeiro sur la liste de gauche
du Parti des Travailleurs du futur Président Lula et entame une nouvelle
expérience : celle du théâtre législatif.
En 1996, le Centre du Théâtre de l’Opprimé de Paris s'installe dans le
XIIe arrondissement, sous la direction artistique de Boal (actuellement dirigé par
Rui Frati, depuis 1998). Le théâtre porte en son honneur le nom « Théâtre de
l'Opprimé - Augusto Boal »[1] [archive].
Augusto Boal est décédé le 2 mai 2009 à Rio de Janeiro.

BOAL AUGUSTO (1931-2009)

Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis

Né à Rio de Janeiro, Augusto Boal fonde en 1956, à São Paulo, le théâtre Arena,
qui raconte l'histoire et la vie quotidienne du Brésil. Mais dès 1964 il est contraint,
par les dictateurs qui prennent le pouvoir dans son pays, à continuer son action
théâtrale clandestinement, puis à partir de 1971 en exil en Argentine, au Pérou et
au Portugal. En réponse aux oppressions, il invente le Théâtre de l'opprimé,
radicalisant son expérience de théâtre politique : « Le théâtre est une arme, c'est
au peuple de s'en servir. » Aussi Augusto Boal refuse-t-il l'oppression du théâtre
comme forme qui enferme le spectateur dans la passivité. Il faut au contraire
amener les participants à transformer le cours du jeu ; la représentation n'est
plus préfabriquée par des spécialistes dans un lieu spécifique, elle s'invente
chaque fois sur les lieux mêmes de l'activité quotidienne (usines, villages, lycées,
foyers, etc.), à partir de situations concrètes proposées par l'assistance, mises
en jeu avec la participation du plus grand nombre, selon des techniques
appropriées qui pourront toujours être réutilisées ensuite, après le passage des
acteurs militants. Le théâtre est préfiguration de la révolution : on se change en
jouant, on joue pour changer la vie. « Assez du théâtre qui ne fait qu'interpréter
la réalité : il faut la transformer. » Mais il n'y aura de réelle possibilité de
transformation que si les techniques de jeu sont massivement diffusées,
massivement pratiquées.
Ce théâtre reste aussi loin du happening spontané que du répertoire à
reproduire. Il repose sur des règles précises, même si elles sont modifiables. On
s'exerce à déjouer l'oppression quotidienne, à trouver ensemble des solutions à
des problèmes en apparence insolubles (théâtre-forum), à lire une autre vérité
dans un journal mensonger (théâtre-journal), ou encore à provoquer incognito
des événements révélateurs dans des lieux publics ou dans la rue (théâtre
invisible). On aura moins le souci de la perfection (qui isole le virtuose), que celui
de l'intervention, même maladroite, de chacun. Tout homme doit retrouver sa [...]

A ugusto BOAL est né en 1931 à Rio de Janeiro, Brésil. Il est


décédé le 2 mai 2009 dans la même ville.
2Dramaturge, professeur, écrivain, théoricien, metteur en scène.
Créateur de la méthode du théâtre de l’opprimé, homme de théâtre et
homme politique, il est l’une des figures majeures du théâtre brésilien
de la seconde moitié du XXe siècle et du théâtre contemporain
international.

3Un théâtre parisien du XIIe arrondissement porte en son honneur le


nom Théâtre de l’Opprimé-Augusto Boal.
4En tant que directeur artistique du Théâtre Arena de São Paulo de
1956 à 1971, tout en pratiquant un théâtre qui le conduira vers le
théâtre de l’opprimé, il met en scène des auteurs brésiliens et d’autres
qu’il adapte comme Molière, Lope de Vega, Machiavel… des
spectacles musicaux de la série « Arena » racontent l’histoire de
Zumbi, Tiradentes, Bahia, etc.
5En 1971, Arturo Ui de Bertolt Brecht est considéré comme une
provocation au régime militaire. C’est la dernière mise en scène de
Boal au Brésil avant son arrestation.
6Après son exil, parallèlement à sa poursuite du théâtre de l’opprimé,
Augusto Boal continue son travail de metteur en scène à New York, au
Festival de Nancy en France et dans d’autres pays en Europe, en
Argentine.
7Au Portugal où il réside de 1977 à 1978. Boal met en scène plusieurs
auteurs et autres artistes portugais.
8En 1977, Augusto Boal introduit le théâtre de l’opprimé en France. En
1979, le Groupe Boal devient le CEDITADE (Centre d’études et de
diffusion des techniques actives d’expression) dont le premier président
a été l’écrivain français Émile Copfermann. Boal fixe sa résidence à
Paris. Tout en assurant la direction artistique et pédagogique du groupe,
il poursuit son travail d’écriture et de mise en scène en France et à
l’étranger. Parmi ses nombreuses créations, on peut citer : 1979 – Coup
de poing sur la pointe du couteau, pièce autobiographique sur son exil,
Théâtre de la Tempête, Paris, 1981 – On a toujours cent ans, sur le
syndicalisme en France, Théâtre du Soleil, Paris, 1982 – Plus rien à
Calingasta de J. Cortazar, au Schauspielhaus de Graz, Autriche
– L’ogre méchant et les gentils marchands de couteaux, théâtre-forum
sur la guerre des Malouines, Paris, 1983 – Zumbi en Autriche – Le
dragon vert et la famille Sourde, sur le racisme, Paris – L’incroyable
histoire d’Erendira et de sa grand-mère diabolique d’après G. Garcia
Marquez, TEP, Paris, 1984 – spectacle-conférence : 15 ans de Théâtre
de l’opprimé au Théâtre Présent, Paris ; O Corsário do Rei de Boal, Rio
de Janeiro, 1985 – La Malasangre de Griselda Gambaro au
Schauspielhaus de Nuremberg – Phèdre de Racine au Brésil, 1986 – Le
public de F. Garcia Lorca au Schauspielhaus de Wüppertal… Il met en
scène deux opéras de Bizet et Verdi sous la forme de samb’opera.
9À Paris il crée les premières techniques introspectives du théâtre de
l’opprimé, L’arc-en-ciel du désir, livre qu’il publie en 1980.
Boal dirige ensuite le Centro de Teatro do Oprimido do Rio de Janeiro
qui travaille sur plusieurs axes dans tout le territoire brésilien : santé
mentale, éducation, prisons, mouvement des travailleurs sans-terre, etc.
En 1992 il est élu à la chambre législative de Rio de Janeiro. Il crée le
Théâtre législatif. Boal continuera à donner des conférences et des
stages dans le monde. Sa dernière intervention publique aura lieu à
Paris à l’UNESCO le 27 mars 2009, lors de la célébration de la Journée
mondiale du théâtre.

Nombre de mots :2242 mots

Vous aimerez peut-être aussi