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Pourquoi utiliser la désobéissance civile ?

La désobéissance civile est donc un mode de contestation de l'ordre établi


pour maintenir les principes fondateurs bafoués par le pouvoir. D'un point
de vue philosophique, c'est un droit légitime à la révolte, laquelle peut être
considérée sous l'angle sociologique comme une pratique d'action
collective non violente.12 avr. 2021

Quand la loi est injuste la désobéissance est un devoir ?


Lois justes et lois injustes. La désobéissance civile devient un devoir pour
tous ceux qui sont soucieux de la dignité humaine, qui ne veulent pas
collaborer avec l'injustice et qui cherchent, en enfreignant la loi, à enrayer
la machine qui produit l'oppression.

Quel est le but de la désobéissance civile ?


La désobéissance civile est une forme de résistance qui consiste à refuser
d'obéir aux lois ou aux jugements d'ordre civil. Elle a pour objectif d'attirer
l'attention de l'opinion publique sur le caractère inique ou injuste d'une loi
avec l'espoir d'obtenir son abrogation ou son amendement.

Est-ce que la désobéissance civile est un droit ?


La désobéissance civile se sert du droit plus que des rouages traditionnels
de la politique instituée pour exprimer une revendication. C'est pourquoi
elle ne peut se développer que dans une démocratie dans laquelle
l'indépendance de la justice est une pratique bien établie.
La corruption appauvrit les sociétés de
l’Afrique de l’Ouest
 

DAKAR, 5 janvier 2014 (IRIN) - Dans de nombreux pays d’Afrique de


l’Ouest, qui affichent déjà des indicateurs de développement alarmants, la
corruption généralisée gangrène des services publics de piètre qualité.
D’après les observateurs, les pots-de-vin menacent la bonne gouvernance et
font sombrer de plus en plus de gens dans la pauvreté.

« Pour mettre un visage sur la corruption… prenez des enfants qui


marchent des kilomètres pour se rendre à l’école, car il n’y a pas de
transports publics », a déclaré Harold Aidoo, directeur exécutif de l’Institut
pour la recherche et le développement démocratique (IREDD) à Monrovia,
la capitale du Liberia.

« Vous avez des femmes et des mères qui meurent en accouchant, car il n’y
a pas de médicaments, ni d’équipements de première nécessité dans les
hô pitaux, pas plus que de professionnels de santé qualifiés. Vous constatez
que beaucoup de populations pauvres n’ont pas accès à l’eau potable », a-t-il
dit.

Par rapport aux années précédentes, le nombre de pays d’Afrique de l’Ouest


considérés comme extrêmement corrompus a augmenté en 2013, à cause
de l’instabilité politique présente dans des pays comme le Mali, la Guinée et
la Guinée-Bissau. C’est ce que révèle l’Indice de perception de la corruption
(IPC) de l’organe de surveillance mondiale, Transparency International.

Les pots-de-vin, les élections truquées, les transactions douteuses avec des
firmes multinationales intervenant dans le secteur des ressources
naturelles, ainsi que les transferts de fonds illégaux vers l’étranger, font
partie des formes de corruption les plus répandues.

La région concentre 11 pour cent de la population mondiale, mais


représente 24 pour cent de la charge mondiale de morbidité. Elle est aussi
fortement touchée par le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme. D’après
l’institution d’aide au développement, la Société financière internationale
(IFC), la région manque pourtant de ressources nécessaires, y compris pour
dispenser des services de santé de base.
Près de la moitié des décès d’enfants de moins de cinq ans dans le monde
ont lieu en Afrique. Le continent affiche aussi le taux de mortalité
maternelle (TMM) le plus élevé, d’après les organisations.

Les parents doivent parfois verser des pots-de-vin pour que leurs enfants
puissent suivre leur scolarité dans de bonnes écoles, a expliqué Pierre
Lapaque, représentant de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le
crime (ONUDC) pour l’Afrique de l’Ouest et du centre.

« Il est évident que la corruption porte directement atteinte au


développement durable en Afrique de l’Ouest, comme il est évident qu’elle
touche principalement les couches de la société les plus pauvres et les plus
démunies. »

Transferts de fonds illégaux

Pas moins de 1 300 milliards de dollars sont sortis illégalement d’Afrique au


cours des trente dernières années, d’après un rapport de Global Financial
Integrity (GFI), une organisation de défense des droits située à Washington
qui surveille les flux financiers illégaux.

L’industrie pétrolière du Nigeria est gangrénée par des accusations de


corruption, ce qui créé des tensions avec les populations autochtones qui
ont porté plainte pour négligence et se sont rebellées dans les régions
productrices de pétrole, au sud du pays. Selon un rapport préliminaire
publié en mai 2013 par l’Initiative pour la transparence dans les industries
extractives (ITIE) du Liberia, presque tous les contrats d’extraction signés
depuis 2009 enfreignent la réglementation.

« Sur le plan économique, quand des millions de dollars disparaissent


chaque année à cause de la corruption, les effets sur la société sont
dévastateurs », a déclaré M. Aidoo. « C’est particulièrement destructeur en
termes de croissance, de développement et de bien-être pour notre
population. »

Corruption politique

Beaucoup de campagnes politiques en Afrique sont entachées d’irrégularité


et de fraudes. « Les élections sont exposées à la corruption, non seulement
par le biais des fraudes électorales ou du contrô le des fraudes, mais aussi
dans la façon dont nos élites politiques s’accrochent au pouvoir », a déclaré
Tendai Murisa, directeur d’un programme sur le développement agricole
durable et les flux financiers à TrustAfrica.
« La corruption permet de perpétuer le régime et une de leurs méthodes
pour y arriver consiste à acheter des voix, ce qui nuit vraiment à la qualité
de la démocratie », a déclaré M. Murisa. Il a souligné qu’un gouvernement
considéré comme corrompu ne jouissait pas de la confiance des gens,
souvent réduits au silence ou ignorés lorsqu’ils dénoncent la corruption.

Comme les pauvres ont davantage besoin des services publics, ils
consacrent un plus grand pourcentage de leurs revenus au versement de
pots-de-vin aux fonctionnaires, y compris aux directeurs d’école. La
corruption aggrave la pauvreté des plus vulnérables. Au Sierra Leone, 69
pour cent des gens pensent que la police est corrompue et ce chiffre atteint
78 pour cent au Nigeria, d’après M. Lapaque de l’ONUDC.

Lutte difficile contre la corruption

Malgré des efforts pour améliorer la transparence et la reddition de


comptes sur l’ensemble du continent, la lutte contre la corruption en
Afrique subsaharienne régresse depuis dix ans, selon les Indicateurs
mondiaux de gouvernance (WGI) de 2013 développés par la Banque
mondiale. À l’exception de l’Afrique du Sud et du Botswana, l’Afrique
subsaharienne a affiché le plus faible pourcentage mondial de contrô le de la
corruption.

« Si le recrutement de fonctionnaires au sein des services [publics] d’un


pays est axé sur le népotisme ou la corruption, au lieu d’être axé sur le
mérite et les compétences, cela créé de graves problèmes », a déclaré M.
Lapaque. « Non seulement il y a moins de postes disponibles pour ceux qui
le méritent, mais cela compromet la règle de droit et entrave la croissance
économique. »

Une mauvaise gouvernance porte souvent atteinte aux services de sécurité,


ce qui peut conduire à une augmentation du crime organisé local et
transnational, le trafic d’armes et de drogues notamment. Cela porte aussi
atteinte aux droits de l’homme. « Notre gouvernement échoue très souvent
à préserver nos ressources, provoquant ainsi des fuites économiques à
l’intérieur et à l’extérieur de notre économie », a déclaré M. Murisa.

Stratégies

Pour combattre la corruption, les gouvernements doivent d’abord


reconnaître qu’il y a un réel problème. « Ils doivent faire en sorte que les
structures nationales chargées de lutter contre la corruption disposent de
moyens suffisants et que le personnel ait la possibilité de travailler de
manière indépendante, sans interférence politique », a affirmé Marie-Ange
Kalenga, coordinatrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest à Transparency
International.

« Ils doivent aussi garantir l’existence d’un cadre juridique adapté,


conforme aux instruments régionaux et internationaux de lutte contre la
corruption. Ils doivent également sensibiliser les citoyens ordinaires à la
lutte contre la corruption et promouvoir l’intégrité au niveau individuel »,
a-t-elle expliqué.

Pour M. Lapaque, cela pourrait passer par la création d’une entité


anticorruption indépendante ou la garantie d’une indépendance des juges
et des procureurs vis-à -vis des politiques. Les organisations de la société
civile et les ONG (organisations non gouvernementales) pourraient
contribuer à l’élaboration de codes de conduite et à la promotion de
l’intégrité. Elles pourraient également prô ner l’adoption d’une législation
adaptée et aider à former des organismes anti-corruptions, a ajouté Mme
Kalenga.

Il faut donner aux citoyens la possibilité de dénoncer la corruption et


d’obtenir réparation s’ils en sont victimes. Cela pourrait aussi être
bénéfique, tout comme la mise en place de budgets transparents et la
participation des citoyens au choix des dépenses publiques, a indiqué M.
Lapaque.

« La transparence est un facteur important pour construire des


gouvernements démocratiques qui rendent des comptes à leurs citoyens »,
a déclaré Tom Cardamone, directeur général de GFI. « Je pense que c’est ce
dont nous avons besoin pour arrêter les flux financiers illégaux et mettre fin
à la corruption. »

« Si nous récupérions juste 50 pour cent de ce que nous perdons


actuellement à cause de la corruption, cela pourrait se traduire par une
amélioration du système éducatif ou du réseau routier. Nous pourrions
garantir le retour de nos enfants à l’école, le maintien des systèmes de
sécurité sociale, ainsi que le fonctionnement correct des systèmes de
prestation des soins de santé », a déclaré M. Murisa.

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