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La Formule au Moyen Âge II

Formulas in Medieval Culture II

Actes du colloque international de Nancy et


Metz, 7-9 juin 2012
Proceedings of the International Conference,
Nancy and Metz, 7th-9th June 2012

Édités par
Isabelle Draelants et Christelle Balouzat-Loubet

F
Légende de la photographie de couverture :

Miniature de paon tirée de l’Aviarium d’Hugues de Fouilloy, entourée de la formule Clamor


pavonis, terror doctoris : « Cri du paon, terreur du docteur ». Ms. Saint-Omer, Bibliothèque de
l’Agglomération, 94, f. 34v. Avec la gracieuse autorisation de la Bibliothèque de Saint-Omer.

© 2015, Brepols Publishers n.v., Turnhout, Belgium.

All rights reserved. No part of this publication may be reproduced stored in a retrieval
system, or transmitted, in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying,
recording, or otherwise, without the prior permission of the publisher.

ISBN 978-2-503-55432-7
D/2015/0095/7

Printed in the EU on acid-free paper.


Les formules rédactionnelles dans les
quodlibets des maîtres en théologie de
l’Université de Paris au xiiie siècle
Sophie Delmas

(Université Lumière Lyon 2 – France)

Quodlibetal questions are a specific kind of disputed questions which the master
in theology had to hold each academic year at Paris during the Advent and Lent.
This kind of question appears by 1230 in the mendiwcant orders: the Franciscan
Alexander of Hales and the Dominican Guerric of Saint-Quentin († 1245) are
the first to hold quolibeta. Quodlibetal questions continued to be conducted during
thirteenth and fourteenth centuries. Audience members (a quolibet) asked mas-
ter of theology the questions for debate, questions about anything (de quolibet)
In 1936, Palémon Glorieux published an article (Divus Thomas 42, 1939) in
which he studied different formulae which introduce the questions. Thanks to re-
cent works and critical editions (particularly Chris Schabel (dir.), Theological
Quodlibeta in the Middle Ages. I. The Thirteenth Century, Leiden-Boston:
Brill, 2006), the aim of this communication is to renew the proposed classification:
did these formulae evolve in time? Did masters repeat the same formulae or did
they innovate?

Les questions quodlibétiques ou quodlibets sont des questions disputées


particulières que les maîtres de l’Université devaient organiser deux fois par
an, à l’Avent et au Carême1. Ce type de question apparaît à Paris vers 1230

1 B. C. Bazan et al., Les questions disputées et les questions quodlibétiques dans les facultés de théologie, droit
et médecine, Turnhout : Brepols Publishers, 1985, p. 157.

La formule au Moyen Âge, II, éd. par Isabelle Draelants et Christelle Balouzat-Loubet, Turnhout,
2015 (Atelier de Recherches sur les Textes Médiévaux, 23), p. 351-362
© F H G10.1484/M.ARTEM-EB.5.103358
352 LITTÉRATURE UNIVERSITAIRE – UNIVERSITARY LITERATURE

chez les mendiants : les premiers quodlibets conservés sont ceux du franciscain
Alexandre de Halès et du dominicain Guerric de Saint-Quentin († 1245).
Les quodlibets restent des exercices universitaires fondamentaux durant les
xiiie et xive  siècles. Selon la définition traditionnelle, n’importe qui (a quo-
libet) pouvait poser des questions sur n’importe quel sujet (de quolibet) à un
maître, devant un large public, même extra-universitaire. Ces exercices se dé-
roulent en deux temps : il s’agit d’abord d’une séance orale au cours de laquelle
le maître répond aux questions qui lui sont posées. Cette séance est suivie d’une
seconde session, appelée détermination : à cette occasion, les questions sont
revues, remises dans l’ordre. La majorité des textes conservés correspondent à
cette seconde séance.
Le quodlibet comprend plusieurs questions. Un quodlibet est généralement
désigné par un chiffre romain, et les différentes questions posées sont ensuite
numérotées en chiffres arabes : ainsi, l’expression « quodlibet X, 7 », corres-
pond à la septième question du quodlibet X. Les formules qui nous intéressent
ici sont donc de deux sortes. Il s’agit d’une part de celles qui introduisent le dé-
but du quodlibet. Par exemple, le quodlibet II du franciscain Eustache d’Arras
commence ainsi : « Certaines questions ont été posées concernant l’Église, les
sacrements ecclésiastiques, Dieu, les anges et la nature »2. D’autre part, il s’agit
des formules qui présentent chacune de ces questions. Ainsi, la question 1 du
quodlibet II d’Eustache d’Arras est formulée de la façon suivante : « Quant au
premier point, certaines questions ont d’abord été posées à propos de l’office
ecclésiastique. C’est la raison pour laquelle d’abord on a demandé pourquoi
pendant le Carême l’Alléluia n’est pas chanté dans l’église »3.

En 1939, Palémon Glorieux, spécialiste de la littérature quolibétique, fai-


sait paraître un article dans lequel il étudiait les procédés rédactionnels des
quodlibets, en particulier les différentes formules qui introduisent le début du
quodlibet4. Il aboutissait ainsi à l’établissement de cinq types de quodlibets :
le quodlibet ordinaire dans lequel l’auteur explique rapidement que les ques-
tions se classent selon tel ou tel sujet ; le quodlibet ex abrupto : l’auteur suit un
plan mais ne le présente pas ; le quodlibet à introduction dans lequel l’auteur
légitime le choix ou rappelle les circonstances de son quodlibet, ce type étant
très proche du premier ; le quodlibet à sommaire : l’auteur divise, subdivise en
insérant l’énoncé des questions ; le quodlibet à prologue : une idée générale,
appuyée sur un texte scripturaire ou une citation patristique, permet d’intro-
duire le quodlibet.

2 S. Delmas, Un franciscain à Paris au milieu du xiiie siècle. Le maître en théologie Eustache d’Arras, Paris :
Éditions du Cerf, 2010, p. 377.
3  Ibid.
4 P. Glorieux, « Le quodlibet et ses procédés rédactionnels », Divus Thomas, 42 (1939), p. 61-93.
S. DELMAS - LES FORMULES RÉDACTIONNELLES DANS LES QUODLIBETS 353

À partir des éditions et des publications récentes, notamment les travaux


réunis par Chris Schabel, l’objectif de cette communication est de renouveler
et d’approfondir la typologie proposée par Palémon Glorieux en l’inscrivant
plus particulièrement dans une perspective chronologique5. Nous essaierons
plus particulièrement de comprendre dans quelle mesure l’étude des formules
quodlibétiques reflète l’évolution de l’enseignement théologique au xiii e siècle.
Pour cela, nous nous intéresserons d’abord aux formules qui présentent le quod­
libet et correspondent à son incipit, puis celles qui annoncent chaque question
quodlibétique tout en insistant sur les permanences et les mutations.
Par souci de cohérence, le corpus de cette étude se limite à un lieu, la faculté
de théologie de Paris, et à un cadre chronologique défini, le xiiie  siècle. La
documentation est déjà très abondante et couvre une période qui a vu naître et
éclore la littérature quodlibétique avec des auteurs prolifiques tels que Thomas
d’Aquin, Gérard d’Abbeville ou Godefroid de Fontaines6.

1 – L’introduction des quodlibets

L’étude des formules introduisant le quodlibet sont intéressantes à plusieurs


titres. Elles nous informent notamment sur la nature de l’exercice universitaire
et sur la réorganisation des questions faites par le maître lors de la seconde
séance, c’est-à-dire lors de la détermination.
Selon la définition classique du quodlibet, on l’a vu, n’importe qui (a quo-
libet) pouvait poser des questions sur n’importe quel sujet (de quolibet) à un
maître. Les formules débutant le quodlibet montrent que les termes pour dési-
gner cet exercice sont variés. Pour Palémon Glorieux, « la forme du mot est
assez fantaisiste : on trouve en effet dans les manuscrits du xive et xve siècles :

5 C. Schabel (éd.), Theological Quodlibeta in the Middle Ages. I. The Thirteenth Century, Leiden : Brill,
2006.
6  L’essentiel de cette étude s’appuie sur les données de la base de données des quodlibets théologiques
(1230-1350) établie par l’EHESS à partir du répertoire de P. Glorieux [en ligne], disponible sur <http://
quodlibase.ehess.fr/> (consulté le 25 juin 2012). Les quodlibets des maîtres suivants ont été retenus (figure
entre parenthèses la période de leur activité d’enseignement) : Adénulphe d’Anagni (1270-1287) ; Alexandre
de Halès (1210-1245) ; Bernard de la Treile (1280-1290) ; Berthaud de Saint-Denis (1282-1296) ; Eustache
d’Arras (1268-1269)  ; Eustache de Grandcourt (1290-1303)  ; Ferarius Catalanus (1272-1276)  ; Geoffroy
de Bléneau (1240-1250)  ; Gérard d’Abbeville (1260-1270)  ; Gilles de Rome (1271-1295)  ; Godefroid de
Fontaines (1275-1304)  ; Guerric de Saint-Quentin (1233-1242)  ; Guillaume de Baglione (1260-1273)  ;
Guillaume de la Mare (1265-1280) ; Hannibald de Hannibaldis (1260-1262) ; Henri de Gand (1265-1293) ;
Jean de Weerde (1268-1292) ; Jean Peckham (1260-1279) ; Matthieu d’Aquasparta (1271-1287) ; Nicolas de
Bar (1286-1310) ; Nicolas du Pressoir (1273-1286) ; Pierre de Tarentaise (1250-1270) ; Pierre de Saint-Omer
(1289-1309) ; Pierre d’Auvergne (1275-1304) ; Pierre de Falco (1286-1288) ; Rainier de Clairmarais (1290-
1300) ; Ranulphe de la Houblonnière (1270-1280) ; Raymond Rigaud (1285-1288) ; Richard de Mediavilla
(1283-1294)  ; Servais du Mont-Saint-Eloi (1282-1291)  ; Simon de Lens (1273-1285)  ; Thomas d’Aquin
(1252-1274).
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quodlibet, quolibet, quotlibet, quodlibeta, quolibeta. Mais ces variations mêmes


laissent entendre que le terme authentique est quodlibet7. »
La précision selon laquelle les questions sont posées par n’importe qui, c’est-
à-dire « a quolibet » n’apparaît pas dans notre corpus. En revanche, le fait que
le thème porte sur n’importe quel sujet est souvent mentionné puisque ces
formules introductives contiennent fréquemment l’expression « au sujet de
n’importe quoi » (de quolibet). Celle-ci est en général précédée par l’expres-
sion « dans cette question » (in hac questione) ou dans cette dispute (in hac
disputatione). De nombreux auteurs précisent même qu’il s’agit d’une dispute
« générale » ou « commune » (generalis, plus rarement communis) : in gene-
rali disputatione, in nostra generali disputatione. Ces termes, selon Olga Wei-
jers, font sans doute allusion au « caractère général et ouvert de l’assistance et
des sujets discutés8 ». Dans notre corpus, le mot quodlibet en tant que nom
commun n’apparaît que vers 1280, par exemple chez Bernard de Trilia (quod­
libet primum, quodlibet secundum) ou chez Gilles de Rome (in nostro quod­
libet). L’utilisation du terme quodlibet ne s’impose donc que dans le dernier
quart du xiiie siècle, au moment où cet exercice universitaire connaît son plein
épanouissement.
Ainsi, les maîtres ou les étudiants en théologie retiennent de cet exercice
non pas la nature de l’auditoire, mais plutôt la diversité des sujets proposés.
La désignation de l’exercice par le mot quodlibet semble donc provenir davan-
tage de cette diversité des sujets que de la variété de l’auditoire : cette dernière
idée, communément admise et répétée, vient de Palémon Glorieux qui cite à
propos de l’exercice quodlibétique l’expression « de quolibet ad uoluntatem
cuiuslibet », présente chez Humbert de Romans. Ce passage n’a cependant
rien à faire avec l’exercice quodlibétique puisqu’il concerne un autre exercice
universitaire, les collations9.
Tous les quodlibets présentent dès la première phrase des éléments récur-
rents. Cette phrase contient d’abord soit un adjectif cardinal qui annonce
le nombre de questions, soit un adjectif ordinal qui débute la numérotation
des questions qui forment le quodlibet (primum, secundum ou primo, secun-
do). Certaines formules sont typiques de certains auteurs et constituent en
quelque sorte une « marque de fabrique » : chez Guerric de Saint-Quentin
et chez Henri de Gand, on lit toujours l’annonce du nombre de questions :
« dans notre dispute ont été posées x questions »10. Plus rarement est précisée
la date du quodlibet, comme chez Nicolas du Pressoir et chez Berthaud de

7 P. Glorieux, La littérature quodlibétique de 1260 à 1320, I, Kain : Le Saulchoir, 1925, p. 21 n. 1. À l’époque
de l’humanisme, on a aussi forgé le terme quodlibetista.
8 O. Weijers, Terminologie des Universités au XIIIe siècle, Roma : Edizioni dell’Ateneo, 1987, p. 358.
9  Ibid., p. 360, n. 227.
10  Guerric de Saint-Quentin, quodlibet I : quesita sunt in hac questione de quolibet quatuor. Quodlibet II :
in hac disputatione de quolibet octo sunt quesita. Quodlibet III : quesita sunt VI in hac questione de quolibet.
Quodlibet V : quesita sunt 12. Quodlibet VI : in hac questione de quolibet quesita sunt septem.
S. DELMAS - LES FORMULES RÉDACTIONNELLES DANS LES QUODLIBETS 355

Saint-Denis11. Chez Henri de Gand, on trouve de nombreux adverbes tem-


porels tels que « nuper », « hesterna », « pridie », qui confirment que ces
textes correspondent à une rédaction après la première session12. Plus rarement
encore est indiqué le nom de l’auteur comme pour Geoffroy de Bléneau ou
Bernard de Trilia. Ce dernier précise même son titre (maître en théologie) et
son appartenance à l’ordre dominicain13.
Le verbe utilisé est toujours demander (querere). Dans la mesure où la majo-
rité des quodlibets retenus ont été mis par écrit après la tenue orale de l’exer-
cice, le verbe est au passif et au parfait : « quesitum est », « quesita sunt »,
mais cela n’empêche pas de rencontrer également le présent ou l’imparfait
passif « queritur » ou « queruntur » ou encore « querebatur », « quere-
bantur ». On peut trouver quelques variantes dans le vocabulaire, mais qui
ne sont pas significatives : chez Thomas d’Aquin, dans la quodlibet VIII, on
peut lire « notre question reposait sur trois éléments » (Questio nostra circa
tria uersebatur). De même, chez Nicolas du Pressoir, dans le quodlibet I, on
peut lire « on a discuté » (disputatum fuit). Chez Henri de Gand, dans les
quodlibets V et X, on relève également l’expression : proponebantur questiones.
Le même auteur utilise aussi la formule « disputatio nostra generalis undecima
continebat 30 proposita » dans les quodlibets XI, XIV, XV. Plus intéressant,
le maître séculier Gérard d’Abbeville, signale dans les quodlibets XI, XIV et
XV avoir réorganisé les questions posées : il explique que tout ce qui lui a été
demandé lors de la première séance orale a été ramené à un certain nombre
d’éléments lors de la seconde (ad sex reducuntur quecumque querebantur, Ad
sex questiones possunt reduci quecumque in nostra generali disputatione fuerunt
quesita, ad quinque reducebantur quecumque querebantur). La même indication
se lit chez le franciscain Matthieu d’Aquasparta : Ea que quesita sunt ad duo

Henri de Gand, quodlibet III : nuper in nostra generali disputatione querebantur viginti octo. Quodlibet IV :
in superiori disputatione nostra generali querebantur triginta septem. Quodlibet V : in nostra disputatione
generali nuper facta de quolibet proponebantur questiones 41. Quodlibet VIII : in disputatione nostra de quo-
libet octava, querebantur 37. Quodlibet X : in nostra disputatione generali decima proponebantur questiones
17. Quodlibet XI : disputatio nostra generalis undecima continebat 30 proposita. Quodlibet XIV : disputatio
nostra de quolibet 14 continebat questiones 17. Quodlibet XV : disputatio nostra de quolibet ultimo habita,
scilicet quintadecima, continebat questiones 16.
11  Nicolas du Pressoir, quodlibet  I  : anno Domini millesimo ducentesimo septuagesimo tertio, imminente
Nativitate Domini disputatum fuit de quolibet. Quodlibet II : anno Domini millesimo ducentesimo septuage-
simo tertio, imminente solempnitate paschali, quesitum est de quolibet. Quodlibet III : anno Domini .M°CC°.
septuagesimo quarto, imminente Nativitate Domini, quesita sunt. Berthaud de Saint-Denis quodlibet I : anno
Domini Mo CCo Octogesimo primo die iovis ante letare Ierusalem.
12 P. Porro, « Doing Theology (and Philosophy) in the first Person : Henry of Ghent’s quodlibeta », in
Theological Quodlibeta in C. Schabel (éd.), The Middle Ages. I. The Thirteenth Century, p. 171-231, notam-
ment p. 179.
13  Geoffroy de Bléneau, quodlibet I : questio est quolibet fratris Gaufridi. Bernard de Trilia, quodlibet I :
quodlibet primum fratris Bernardi de trilia. Quodlibet  II  : secundum quodlibet fratris Bernardi de trilia
magistri in theologia parisius ordinis predicatorum.
356 LITTÉRATURE UNIVERSITAIRE – UNIVERSITARY LITERATURE

possunt reduci (quodlibet II, question 1)14. De même, dans ses quodlibets II à


VI, Gilles de Rome explique que les questions posées ont été ramenées à un
ordre (ad ordinem) et même à un ordre dû (ordinem debitum) : cette indication
mérite sans doute réflexion et fait allusion au plan alors en vigueur dans l’Uni-
versité de Paris. Pour Gilles de Rome, cet ordre va du général au particulier, par
exemple de Dieu à la créature, ce qui nous conduit à évoquer la question des
plans étudiés naguère par Palémon Glorieux.
C’est une constante, les questions quodlibétiques sont toujours réorgani-
sées par thèmes lors de la seconde séance. Ces thèmes peuvent être annoncés
au début du quodlibet, ou au fur et à mesure que les questions sont posées.
Récemment, Kevin White s’est intéressé à la façon dont Thomas d’Aquin a
réorganisé ses questions quodlibétiques lors de la détermination : il a étudié le
plan de ces quodlibets en suivant l’ordre chronologique et a montré que les pre-
miers quodlibets avaient une inspiration patristique (distinction nature/grâce/
gloire), biblique (tête et membres), puis ensuite plus philosophique (choses
humaines et divines)15.
Sur le modèle de cette analyse, il est possible d’étudier l’évolution des thèmes
annoncés dans les plans. Ces thèmes sont souvent issus de la culture théologique
ou philosophique du maître. Le premier point que nous pouvons souligner est
la permanence durant tout le xiiie siècle de la division entre Dieu et les créa-
tures. Cependant, des évolutions sont nettement perceptibles. Jusqu’aux années
1250, on relève de nombreuses références directes à la Bible, qu’il s’agisse de
questions sur ce qui est dans l’Écriture sainte chez Alexandre de Halès ou de la
distinction paulinienne entre la tête et les membres, déjà évoquée, chez Tho-
mas d’Aquin. À partir des années 1260, les formules introductives témoignent
de l’irruption du vocabulaire philosophique, notamment aristotélicien dans
la faculté de théologie, puisqu’on retrouve des termes tels que le couple âme/
puissances, « habitus », « ens »16. Au même moment, les références à la société
sont plus explicites dans les catégories utilisées : il y est par exemple question
des prélats, des moines, des rois17.

14  Je remercie Amandine Postec de m’avoir transmis ses transcriptions des formules quodlibétiques de
Matthieu d’Aquasparta.
15 K. White, « The quodlibeta of Thomas Aquinas », in C. Schabel (éd.), Theological Quodlibeta in the
Middle Ages. I. The Thirteenth Century, p. 49-133, notamment p. 55-60.
16  C’est le cas pour le terme « ens » chez Gilles de Rome, quodlibet II : ut questiones in nostro secundo
quolibet proposite ad debitum ordinem reducantur, dicendum quod in eo primo querebatur de pertinentibus ad
totum ens in generali, et secundo de pertinentibus ad ens in speciali. Quodlibet IV : ut questiones in hoc nostro
quarto quolibet quesite ad ordinem reducantur, sic distinguemus propositas questiones, quia quedam quereban-
tur pertinentia ad ens divinum, quedam vero pertinentia ad ens creatum. Chez Pierre d’Auvergne, quodli-
bet V : utrum ens simpliciter sit bonum per essentiam suam aut per aliquid additum realiter ab ipso differens.
17  Prenons l’exemple significatif de Gérard d’Abbeville, quodlibet  XVI  : in nostra generali disputatione
plura fuerunt quesita, primo circa prelatos et monachos ; secundo, circa reges ; tertio, circa uirtutes, scilicet circa
uirtutem orationis.
S. DELMAS - LES FORMULES RÉDACTIONNELLES DANS LES QUODLIBETS 357

Ainsi, l’étude des formules introduisant le quodlibet montre qu’aux yeux


des théologiens, ce qui importe le plus est la diversité des questions posées :
les thèmes s’éloignent de la Bible pour se rapprocher des préoccupations plus
philosophiques ou sociales. Voyons à présent si l’étude des formules des dif-
férentes questions posées cette fois à l’intérieur du quodlibet confirme cette
première conclusion.

2 – Les formules des questions quodlibétiques

Comme le laissaient présager les premières conclusions, les questions posées


au début du xiiie  siècle montrent encore un lien important avec la Bible. Il
s’agit non seulement de références à des passages bibliques mais aussi à des cita-
tions patristiques à propos desquels des explications vont être demandées aux
maîtres. Ainsi, il semble que le quodlibet, comme la question disputée, naisse
d’un problème d’interprétation18. Cela est particulièrement significatif chez
les premiers auteurs de disputes quodlibétiques, chez le franciscain Alexandre
de Halès, les dominicains Guerric de Saint-Quentin et Geoffroy de Bléneau
avant 1250.
En effet, les auditeurs demandent parfois d’éclairer la compréhension de cer-
tains passages de la Bible comme dans le quodlibet I, question 6 (Cum dicatur
XVIII Ecclesiastici : qui uiuit in eternum circuit omnia simul, utrum in primo
exitu rerum create sint anime uel quotidie creentur novae) et question 8 (quomo-
do intelligitur illud Genesis I « Requieuit Deus » etc.) d’Alexandre de Halès. De
même, dans le quodlibet II, 15, le maître franciscain est interrogé sur le sens de
Sagesse 17, 11 (Item occasione huius queritur de intellectu cuiusdam auctoritatis
XVII sapientia). Ce lien avec le texte biblique est particulièrement clair dans
le début du quodlibet IV que vient de publier Aleksander Horowski puisque
le maître franciscain s’interroge sur certaines choses qui doivent être détermi-
nées à propos de l’Écriture sainte (Queritur de quolibet et primo de Scriptura
sacra in comparatione ad alias […] Queritur secundo de quibusdam, que in Sacra

18 O. Weijers, Queritur utrum. Recherches sur la "disputatio" dans les universités médiévales, Turnhout :
Brepols Publishers, 2009, p. 31. Voir aussi S. Delmas, « Alexandre de Halès et le studium franciscain de
Paris. Aux origines de la question des chaires franciscaines et de l’exercice quodlibétique », in A. Sohn
et J. Verger (éd.), Les collèges réguliers en Europe au Moyen Âge et à la Renaissance, Bochum : Winkler
(Ouvertures. Perspectives interculturelles en histoire, politique et religion), 2012, p. 37-47. Cette étude des for-
mules dans les quodlibets aurait pu aussi concerner les questions disputées : cependant, nous avons pour
l’instant écarté cette éventualité pour deux raisons. D’une part, il n’existe pas de répertoire mis à jour des
questions disputées à la faculté de théologie de Paris. D’autre part, les questions quodlibétiques sont plus
ancrées que les questions disputées dans les débats universitaires et permettent de mieux sentir l’évolution
chronologique des formules. Notons que les expressions « queritur utrum » se retrouvent également dans
les autres exercices universitaires tels que les commentaires bibliques, les commentaires des Sentences ou les
Sommes de théologie.
358 LITTÉRATURE UNIVERSITAIRE – UNIVERSITARY LITERATURE

Scriptura habent determinari)19. Ceux de Guerric relèvent des discordances


entre l’Ancien et le Nouveau Testament concernant le nombre de préceptes
de charité (quodlibet III, A1), s’interrogent sur les pleurs en enfer à partir de
Luc 13 (quodlibet III, A5), sur le monde à partir de 2 Petr. 3 (quodlibet VI, 3),
sur les souffrances de l’enfer à partir de Job 2420.
Dans d’autres cas, c’est une citation patristique qui est mal comprise. Dans
le quodlibet II d’Alexandre de Halès, un passage d’Augustin suscite plusieurs
questions21. Dans le quodlibet III de ce même maître franciscain, deux ques-
tions portent sur l’explicitation d’un passage d’Augustin (quod. III, 7 : deinde
queritur de hoc quod dicit Augustinus quod Deus est omnia sua et quod. III,
12 : postea queritur de quodam uerbo quod dicit Augustinus super Genesim ubi
uidetur plane dicere quod Christus descendens ad inferos aliquod de dampnatis
liberauit). Dans le quodlibet II, on remarque la même chose pour des cita-
tions de Grégoire (quod. II, 10 : queritur de hoc quod dicit Gregorius super illud
Job 28 non adequabitur ei uitrum quod uniuscuiusque mentem ab alterius oculis
corporum non abscondet; et queritur utrum loquatur de oculis corporalibus aut
spiritualibus). Chez Guerric de Saint-Quentin, la question du mode d’existence
de l’âme dans le corps naît également d’un passage patristique, il s’agit du De
spiritu et anima d’Augustin (quodlibet III, A6)22.
Chez Geoffroy de Bléneau, on retrouve encore une question quodlibétique
(I, 9) qui repose à la fois sur une citation patristique, un passage du De natura
boni d’Augustin et sur une citation biblique, à savoir livre biblique de la Sagesse

19 A. Horowski, « Questione “De quolibet IV” di Alessandro di Hales », Collectanea Franciscana, 81


(2011), p. 31-70.
20  Guerric de Saint-Quentin, Quaestiones de quolibet, éd. W. Principe, with Editiorial Revision
and Preface by J. Black. Introd. by J.-P. Torrell, Toronto : Pontifical Institute of Mediaeval Studies, 2002
(Studies and Texts 143).
21  Alexandre de Halès, quodlibet II, questions 1-5 : primum est de anima in se, scilicet (1) utrum ipsa sit
sue potentia uel non. Secundum est de hoc quod dicit Augustinus, animam esse ad imaginem Trinitatis. Tercio
queritur de anima in relatione ad eius culpam et penam ei proportionalem. (2) Cum enim dicit Augustinus
quod anima creata sit ad ymaginem Trinitatis, unde secundum ipsum trinitati increate respondet ex parte
anime Trinitas creata que est per hec tria determinata, memoria, intelligentia et voluntas secundum que dicun-
tur animam esse ad ymaginem Trinitatis increatam, queritur primo utrum penes hec tria attendatur imago
Trinitatis in anima.(3) Et supposito quod sic, queritur secundum penes que attendatur distinctio huius trini-
tatis create que sic est in anima, scilicet aut penes potentias anime aut penes actus. (4) Tercio, supposito quod
distinctio huius trinitatis attendatur in relatione potentiarum ad actus qui sunt intelligere, uelle et meminisse,
queritur de comparatione horum accidentium quoad conuenientiam eorum et differentiam et ordinem. (4a)
Sed occasione huius queritur de intellectu huius auctoritatis, scilicet utrum ordinem illum necesse est appropriari
intelligentiam et uoluntatem filio et memoriam. (4b) Item occasione queritur cum anima sit ad ymaginem
secundum memoriam, intelligentiam et uoluntatem, necesse est memoriam esse in Deo sicut et in anima. (4c)
Circa tercium sic queritur : cum anima dicatur esse ad ymaginem Trinitatis secundum illos actus intelligere,
uelle et meminisse, utrum secundum eos dicatur ad imaginem prout referuntur supra animam secundum quod
dicitur quod anima intelligit se et uult se et sui meminit, uel prout referuntur ad deum secundum quod dicitur
quod anima intelligit deum et diligit deum et meminit Dei.
22  Guerric de Saint-Quentin, Quaestiones de quolibet.
S. DELMAS - LES FORMULES RÉDACTIONNELLES DANS LES QUODLIBETS 359

(11, 21) (In libro de natura boni, et in libro Sap. Omnia fecit Dominus in numero,
pondere et mensura).
À partir de 1250, ces références à la Bible ou aux Pères de l’Église dispa-
raissent peu à peu. Chez Gérard d’Abbeville et Thomas d’Aquin qui sont
des auteurs prolifiques de quodlibets, ces questions sur des textes bibliques
ou patristiques se font rares. Chez Thomas d’Aquin, auteur de plus de 260
questions quodlibétiques réunies dans onze quodlibets, on trouve seulement
deux références patristiques : il s’agit d’une allusion à Augustin dans le quodli-
bet VII, question 1, a. 4 (Utrum notitia, quam Augustinus dicit prolem mentis,
sit accidens, uel non) mais ici, la définition d’Augustin n’est pas au cœur de la
question. Puis, dans le quodlibet II, question 3 : « Ensuite, on s’est interrogé
sur le temps selon lequel Dieu meut la créature spirituelle, selon Augustin »
(Deinde quesitum est de tempore, per quod Deus mouet creaturam spiritualem,
secundum Augustinum). Chez Gérard d’Abbeville, auteur de 291 questions
quodlibétiques réparties en vingt quodlibets, on ne relève plus que trois ques-
tions liées à la Bible23.
Ainsi, même si ces références explicites au texte biblique ou aux Pères ne
sont pas majoritaires dans les questions posées, elles occupent une place im-
portante dans ces premiers quodlibets (20 % des questions quodlibétiques
d’Alexandre de Halès), alors qu’elles sont pratiquement absentes des quodlibets
postérieurs : elles représentent à peine 1 % des questions quodlibétiques chez
Thomas d’Aquin et Gérard d’Abbeville. Au moment où naissent les premières
séances quodlibétiques, l’auditoire demande des explications précises sur tel ou
tel passage d’un texte autoritatif, biblique ou patristique. Peut-être s’agissait-il
davantage d’un public d’étudiants, désireux d’éclairer certaines questions res-
tées sans réponse.
Du reste, l’étude des formules quodlibétiques témoigne de l’apparition
d’Aristote dans l’enseignement et des interrogations qu’il suscite. Ainsi, vers
1270, chez Henri de Gand ou Gilles de Rome naissent des interrogations sur
celui qui est alors appelé le « Philosophe ». Le vocabulaire est ici intéressant
puisqu’on s’interroge sur l’intention (intentio) d’Aristote à propos de l’intellect
possible24. Ce terme d’« intentio » a été remarqué chez Thomas d’Aquin25 :
ce dernier préfère à l’exploitation dialectique des autorités la recherche du

23  Gérard d’Abbeville, quodlibet VI, 12 : occasione illius uerbi Matth. VII : a fructibus eorum cognoscetis
eos, quid intelligatur per fructus,.utrum scilicet opera manifesta uel occulta. Quodlibet VII, 20 : queritur de illo
uerbo II Mach.,5 : Iudas Machabeus qui decimus fratrum fuerat secessit in desertum locum ; quo ordine fuerit
decimus cum non habuerit nisi sex fratres. Quodlibet XVI, 12 : queritur de expositione illius uerbi : Dominus
regnabit in eternum et ultra. On peut aussi signaler Jean Peckham, quodlibet I, 9  : queritur de paradiso
occasione illius littere : plantauit Deus paradisum in eden secundum orientem, de quo oriente hec intelligatur,
de equinoctiali an de alio. Guillaume de la Mare quodlibet I, 10 : utrum ille modus correctionis qui ponitur
Matth. XVIII, sit in precepto.
24  Gilles de Rome, quodlibet II, 20 : utrum fuerit de intentione Philosophi quod intellectus possibilis nume-
raretur numeratione corporum.
25 M.-D. Chenu, Introduction à l’étude de saint Thomas d’Aquin, Paris : Vrin, 1993, p. 129-130.
360 LITTÉRATURE UNIVERSITAIRE – UNIVERSITARY LITERATURE

sens historique des textes, de l’« intentio auctoris » qu’il tente de cerner par le
contexte, les lieux parallèles, les genres littéraires. Il fait du reste appel à cette
expression pour Augustin, Denys, Anselme et encore plus Aristote. Les théolo-
giens s’interrogent également sur les conséquences de la pensée aristotélicienne
en partant de ses fondements26.
Enfin, l’examen des formules propres aux questions quodlibétiques permet
de mieux appréhender l’apparition des casus théologiques, c’est-à-dire l’exposé
d’un problème. Cette méthode d’enseignement vient des écoles de droit où
elle est très répandue à la fin du xiie siècle. La discussion de ces cas pratiques
n’est donc pas seulement l’apanage des sommes et manuels de confesseurs27.
Dans les quodlibets, la formulation de la question est typique : le cas à étudier
est présenté, puis la question qui en découle est posée. Les expressions qui se
retrouvent alors sont les suivantes : « ponitur talis casus », « alius casus »,
« talis casus, casus ».
La première occurrence d’un casus théologique se lit dans le quodlibet III, 22
du franciscain Eustache d’Arras, sans doute en 126828. Le maître évoque le cas
de l’entrée fallacieuse d’un jeune homme dans les ordres : déguisé en femme, il
s’introduit dans un monastère de moniales dans l’intention de déflorer l’une
d’entre elles et fait sa profession. Le problème est de savoir s’il est tenu de res-
pecter le serment fait devant l’abbesse29.
La généralisation des casus dans les quodlibets est perceptible une décennie
plus tard. Deux exemples sont particulièrement significatifs dans la mesure
où ils correspondent à la décennie 1290. Le premier est celui d’Eustache de
Grandcourt : sur les onze questions du quodlibet III, cinq ont pour point de
départ des casus. De même sur les cinq questions du quodlibet IV, quatre sont
des casus. Le second exemple est celui du cistercien Rainier de Clairmarais,
auteur de huit questions quodlibétiques réparties en deux quodlibets : cinq
d’entre elles sont des casus.

* * *

26  Henri de Gand, quodlibet  IX, 14  : utrum ex fundamentis Aristotelis possit ostendi quod intellectus in
omnibus sit unus numero, an contrarium possit demonstrari et quodlibet IX, 17 : utrum suppositis funda-
mentis Philosophi sit necesse ponere quod semper fuerit homo, et homo ab homine ex parte ante in infinitum.
27 E. Marmursztejn, «  Du récit exemplaire au casus universitaire  : une variation théologique sur le
thème de la profanation d’hosties par les juifs (1290) », Médiévales, 20 (2001), p. 37-64, notamment p. 42.
28 S. Delmas, Un franciscain à Paris…, p. 68.
29  Secundo queritur de intrante religionem fallaciter et dolose. Et est casus : quidam clericus iuuenis, ut deflo-
raret quamdam iuuenculam monialem, simulauit se esse mulierem, et intrauit illud monasterium monialium
et stetit ibi per annum, et fecit professionem in manu abbatisse et professus regulam beati tamquam monia-
lis. Postea, impleta sua libidine, exiuit monasterium. Queritur utrum episcopus possit eum compellere ad hoc
quod sit monachus sive religiosus de cetero per totum tempus uite sue, et loquor religiosus in eodem ordine.
S. Delmas, Un franciscain à Paris…, p. 231.
S. DELMAS - LES FORMULES RÉDACTIONNELLES DANS LES QUODLIBETS 361

L’étude des formules quodlibétiques est tout à fait révélatrice de l’évolution


de l’enseignement de la théologie à Paris au xiiie siècle. En effet, elle témoigne
des mutations sur le plan des méthodes intellectuelles et sur le plan du contenu.
Sur le plan méthodologique, l’étude des formules témoigne de trois étapes :
avant 1250, l’exercice quodlibétique reste proche de la méthode de la lectio,
c’est-à-dire le questionnement sur n’importe quel point (de quolibet) d’un texte
autoritatif, qu’il soit biblique ou patristique. Entre 1250 et 1290, la forme « ca-
nonique » du quodlibet s’impose avec la formule « queritur utrum ». Après
1290, à cette forme canonique s’ajoutent les casus, à savoir un questionnement
sur un problème spécifique.
Sur le plan du contenu, les formules témoignent également de l’évolution
de l’histoire des savoirs  : aux questions théologiques traditionnelles (qui
peuvent parfois être rapprochées des commentaires bibliques ou des Sen-
tences) s’ajoutent des questions philosophiques au vocabulaire spécifique qui
témoignent de l’avènement de l’aristotélisme.
Cette enquête mériterait désormais d’être élargie non seulement du point
de vue spatial (par exemple à l’Angleterre où Jean Pecham introduit la dispute
quodlibétique à la fin du xiiie siècle) que du point du vue chronologique (avec
les quodlibets du xive siècle).
362 LITTÉRATURE UNIVERSITAIRE – UNIVERSITARY LITERATURE

Bibliographie

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