BTS Tertiaires

Session 2023

Épreuve : Culture générale et expression

Durée de l’épreuve : 4 heures

PROPOSITION DE CORRIGÉ

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Le thème choisi pour le sujet de Culture Générale et Expression est :

« Dans ma maison » (comme l’année précédente)

1. SYNTHESE DE DOCUMENTS

Le corpus :
La synthèse de documents comporte 4 documents.

Le 1er document : Il s’agit d’un texte littéraire. C’est un roman russe du XIXème
siècle écrit par Ivan GONTCHAROV dont le titre éponyme est Oblomov. L’extrait
décrit l’intérieur de sa maison et plus particulièrement sa chambre. C’est une
demeure sale, peu entretenue

Le 2ème document est un article intitulé « Entre les pierres du mur », publié dans
la revue Autrement en 1990 et rédigé par Gaëtane Lamarche-Vadel. Ce texte est
essentiellement argumentatif. L’auteure présente la maison comme un lieu
chaleureux mais qui se referme de plus en plus sur lui-même. Le danger est que
la maison ne soit plus ce lieu ouvert aux autres et hospitalier.

Le 3ème document est un essai de Mona Chollet, Chez soi, une odyssée de
l’espace domestique publié en 2015. Elle dresse un tableau pessimiste de la
société et présente la maison comme un refuge et la solution à tous ces maux.

On peut noter que les documents 2 et 3 font référence au philosophe Bachelard

et à son essai Les espaces poétiques de la maison publié en 1957

Le dernier document est le document iconographique. Il s’agit de l’affiche du film

Tanguy d’Etienne Chatillez sorti en 2001. On y voit Tanguy dans le lit de ses
parents entre son père et sa mère. Une phrase accompagne l’affiche : à 28 ans,
il habite toujours chez ses parents.

Exemple d’accroche pour l’introduction :

En dessinant un carré surmonté d’un triangle, n’importe qui reconnaît une

maison. En outre, l’intitulé du thème « Dans ma maison » avec la présence de
la préposition « dans » insiste sur l’intérieur de ce lieu.

Les problématiques possibles :

En quoi la maison est-elle un espace fermé et intime, un lieu qui protège de

l’extérieur ?
Ce lieu intime et protecteur est-il encore un espace partagé ?
Pourquoi la maison devient-elle parfois un lieu hermétique à l’extérieur ?
A trop se sentir bien « chez soi », n’éprouve-t-on pas parfois des difficultés à
affronter le monde extérieur ?
En quoi la maison est-elle un lieu à la croisée de l’intime et du social ?
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Le plan détaillé :

Nb : comme il s’agit d’un plan détaillé (et non d’une rédaction), les références
aux documents sont indiquées entre parenthèses et par le numéro du document.
Lors de la rédaction, les références sont à intégrer à la rédaction et le candidat
doit indiquer le nom de l’auteur/ titre de l’œuvre/ date de publication.

I. L’intérieur de la maison, un endroit privé

1. La maison est un lieu dans lequel on habite seul ou à plusieurs

Certains choisissent la solitude comme Mona Chollet (3) ou le personnage

Oblomov (1). D’autres, au contraire, vivent à plusieurs, en famille comme
Tanguy qui partage la maison de ses parents (4).
Peu importe combien d’habitants compte la maison, le bien-être est un
sentiment partagé par Lamarche-Vadel (2) et par Tanguy (4) à en croire le
sourire sur son visage.

2. La maison est un lieu intime

Dans la maison, certains lieux sont plus intimes que d’autres. Par exemple, la
chambre à coucher est un lieu très privé. Le personnage d’Oblomov (1) décide
même d’y vivre en permanence car il aime rester couché.
Quant au personnage de Tanguy, il ne se contente pas d’habiter chez ses parents,
il partage même leur chambre puisqu’il est assis dans leur lit, entre sa maman
et son papa. (4)
Plus généralement, c’est toute la maison qui doit rester un lieu intime (2) même
si elle doit également être un lieu d’accueil.

3. La maison est un refuge

Les documents 2 et 3 font référence à Bachelard car il envisage la maison comme

un nid, une coquille. Comme pour les animaux, la maison est un lieu qui protège
ses habitants.
La maison dans laquelle vivent nos parents est également un lieu qui rassure,
c’est pourquoi le personnage de Tanguy reste chez ses parents plutôt que d’avoir
son propre logement. (4)
De par sa construction « en dure » la maison nous protège. Mona Chollet évoque
les quatre murs de sa maison (3) et le titre du document 2 est « entre les pierres
du mur ». En outre, ce document mentionne les barreaux et les caméras qui
sécurisent la maison.

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 II. Pourquoi sommes-nous tant liés à ce lieu, n’y a-t-il pas
des limites à cet attachement ?

1. La maison s’oppose au monde extérieur, hostile, angoissant, effrayant

L’intérieur de la maison se distingue du monde extérieur, du dehors présenté

comme hostile (2 ;3). Les agressions, les menaces (2 ;3) et les vols (2) sont
fréquents. Pour Mona Chollet, c’est la société tout entière qui est terrifiante, elle
nous étouffe, elle connait de nombreuses catastrophes … Ainsi, la maison
apparaît comme un lieu paisible.

2. La maison permet de réaliser différentes activités

A l’intérieur de notre maison, il nous est possible de faire de nombreuses tâches.

Oblomov (1) utilise sa chambre à coucher bien évidemment pour dormir mais
aussi pour travailler (c’est un cabinet de travail) et pour recevoir (c’est une salle
de réception), un espace multi fonction. Les documents 2 et 3 évoquent une
activité très agréable, celle de pouvoir rêver lorsque l’on est dans sa maison.
Mona Chollet ajoute même à cette activité celle de lire.

3. Le repli sur soi, la difficulté de s’ouvrir aux autres

En 1990, Lamarche-Vadel (2) alerte déjà sur les maisons qui se protègent de
tout, qui utilisent trop de moyens de sécurité. La maison n’est plus un lieu
d’hospitalité car elle n’est plus ouverte aux autres. Dix ans plus tard, le film
Tanguy (4) met en scène un jeune de 26 ans qui n’arrive pas à quitter le nid et
qui vit toujours chez ses parents à 28 ans. A se sentir trop protéger par la maison
familiale, il éprouve des difficultés à acquérir son indépendance. Cas extrême,
celui du personnage d’Oblomov (1) qui reste en permanence dans sa maison. Il
se néglige, il ne s’habille même plus et il reste allongé la plupart de la journée.
Le personnage n’a plus aucune interaction avec le monde extérieur. En outre, sa
maison devient sale et insalubre

Pistes pour la conclusion :

Notre maison est un lieu agréable où l’on se sent bien.

Cependant, il ne faut pas demeurer sans cesse chez soi afin d’éviter de se replier
sur soi même et d’avoir peur d’affronter les autres
Après le confinement, certaines personnes ont éprouvé des difficultés à ressortir
de chez elles.
En outre, n’oublions pas que la maison est également un lieu ouvert aux autres,
un espace de convivialité.

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 2. TRAVAIL D’ECRITURE PERSONNELLE

Le sujet :

Selon vous, la maison est-elle toujours un refuge ?

Ce sujet d’écriture personnelle invite à utiliser un plan concessif, de type certes …

mais

Le sujet nous interroge sur l’aspect protecteur de la maison. La maison est-elle

un lieu où l’on s’abrite et si oui de quoi, pourquoi ?

Exemple d’accroche pour l’introduction :

Maison, villa, demeure, studio, château, loft, pavillon, la maison peut prendre
des formes différentes mais elle s’avère souvent être un abri pour ceux qui y
habitent. Avoir un toit nous protège et il est indispensable à la dignité humaine.

Le plan détaillé :

CERTES, LA MAISON EST UN REFUGE, un abri, un cocon protecteur, notre

« chez soi »

- Un refuge contre les intempéries. A la préhistoire, l’homme se construit

des abris, il vit dans des grottes puis il se construit un habitat pour s’abriter
des intempéries (et des bêtes féroces).

- Un refuge contre les ennemis. Au Moyen Age, le château-fort sert de

refuge en temps de guerre.

- Un refuge contre les tourments extérieurs. La maison est un lieu paisible.

Pour le philosophe Bachelard, La poétique de l’espace, 1957, la maison est
comme un « berceau » qui nous rassure et nous protège. De plus, Espèces
d’espaces de Georges Perec (1974) explique que la porte de notre maison
nous protège car elle sépare le chez moi et le monde extérieur.

- Un refuge contre le Covid 19. En mars 2020, nous sommes tous confinés
dans notre maison afin de limiter la circulation du Corona virus. L’affiche
de Mathieu Persan porte un message très clair « Restez à la maison ».

- Un refuge pendant la guerre. Durant la Seconde Guerre Mondiale, le

couvre-feu est souvent décrété. Il était par exemple, interdit de sortir de
chez soi entre 22h et 6h du matin. Les caves des maisons pouvaient aussi
être des abris contre les bombardements aériens.

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 - Comment font ceux qui n’en ont pas, les SDF qui vivent dans la rue, les
réfugiés et les migrants qui vivent dans des camps ? Comment font ceux
qui n’ont pas de toit et donc pas de dignité ? La Fondation Abbé Pierre
lutte contre le mal logement et mène des campagnes de sensibilisation.
Aujourd’hui, près de 140 000 personnes sont sans domicile fixe en France.
Sophie Djigo évoque le sort des migrants de Calais confinés dans la
« jungle ».

MAIS, LA MAISON EST AUSSI UN LIEU HOSTILE, DANGEREUX, qui ne

protège pas

- Un lieu où sont commis des assassinats, des crimes.

Les féminicides et toutes les violences conjugales.
L’assassinat de toute une famille : l’affaire Dupont de Ligonnès. En 2011,
il tue sa femme, ses quatre enfants avant de les couler sous une dalle de
béton.
Le cinéma compte de nombreux films : Halloween, la nuit des masques
(1978), Michael assassine sa sœur puis fait d’autres victimes dans le
quartier.
The Shinning, film d’horreur de Kubrick, 1980, folie meurtrière d’un
homme.

- Un lieu de l’inceste, du viol, de la pédophilie

Le film Festen de T.Vinterberg, 1998. A l’occasion des 60 ans du père de
famille, toute la famille est rassemblée dans cette demeure bourgeoise.
Cependant, Christian, le fils déclare que son père s’est rendu coupable
d’inceste envers lui et sa sœur jumelle qui s’est suicidée un an auparavant.

- Un lieu de l’intrusion
Les cambriolages sont ressentis comme des violences morales voire
comme un viol par certains habitants.
Intrusion progressive de deux jeunes gens comme dans le film Parasite,
2019

- Un lieu du mal être, une prison

Les hikikomoris : ces jeunes japonais qui restent enfermés, cloitrés chez
eux car ils ont peur du monde extérieur. Ils s’isolent socialement en restant
dans leur logement.
Les condamnés qui portent un bracelet électronique, la maison devient
réellement leur prison.

- Un lieu effrayant
Les maisons hantées (nombreuses dans les contes et les films d’horreur)
Le Horla de Maupassant, 1887, le personnage sent la présence d’un être
surnaturel dans la maison.

- La maison n’est plus un refuge en temps de guerre. Lors des

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 bombardements massifs de l’armée russe, de nombreux civils ukrainiens
ont vu leur maison détruite et se retrouver à la rue.

- La maison n’est plus un refuge en temps de catastrophes naturelles.

Récemment, les séismes en Turquie et en Syrie ont détruit de nombreux
habitants et beaucoup de personnes se retrouvent sans logement.

Pistes pour la conclusion :

Notre maison, notre chez soi, notre nid douillet, notre cocon protecteur peut
également s’avérer être un lieu hostile, effrayant, angoissant, traumatisant.
Habitation de l’homme depuis la préhistoire, n’a-t-on pas parfois envie de quitter
notre maison afin d’explorer le monde, de partir à l’aventure, de s’évader du
quotidien. Une « invitation au voyage « ne serait-elle pas la bienvenue en cette
veille de période estivale ?

Ce corrigé type n’est pas exhaustif. Il a été réalisé en temps réel, soit en 4
heures.

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