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ELECTRONIQUE ANALOGIQUE 1
10/07/2023
Cours 2 – Amplificateur opérationnel
Ludovic OBONGUI
Ingénieur en Sciences et Techniques Industrielles
AMPLIFICATEUR OPERATIONNEL OU
AOP
I. Amplification électronique
C'est donc un quadripôle actif à base d'un ou plusieurs composants actifs (transistor,
amplificateur opérationnel, etc.).
1. La distorsion
Un amplificateur doit fournir une tension de sortie ayant la même forme que le signal d'entrée,
mais d'amplitude supérieure. Si la forme du signal de sortie (à l'amplitude près) est différente de la
forme du signal d'entrée, on dit qu'il y a distorsion.
a. La distorsion d'amplitude
Cette distorsion a lieu si la bande passante de l'amplificateur n'est pas suffisante pour amplifier
l'ensemble des fréquences (spectre) composant le signal. Cependant, si le signal d'entrée est
sinusoïdal, le signal de sortie le sera également.
b. La distorsion harmonique
Cette distorsion est provoquée par un défaut de linéarité de l'amplificateur. Si le signal d'entrée
est sinusoïdal, le signal de sortie ne l'est plus. Cette sinusoïde déformée peut être considérée comme
la somme d'une sinusoïde pure (fondamentale) et de sinusoïdes de fréquences multiples de cette
fondamentale (harmoniques). Le taux de distorsion harmonique sera fonction du rapport entre ces
harmoniques et la fondamentale. Le taux de distorsion harmonique (abrégé THD, TOTAL HARMONIC
DISTORTION en anglais) est un indicateur de la qualité du traitement du signal dans un appareil.
Le signal de sortie d'un amplificateur est composé généralement de plusieurs fréquences, qui
devraient être amplifiées strictement en même temps. La forme d'un tel signal complexe ne sera plus
conservée si le temps de propagation des fréquences qui le composent n'est pas le même. Ces
retards sont peu audibles pour l'oreille. Cependant, si l'amplificateur doit amplifier des signaux
numériques, cette distorsion devient très gênante et peut conduire à des erreurs sur les bits transmis
et décodés. Pour cette raison, cette caractéristique est très importante pour les amplificateurs de
signaux numériques. On quantifie cette distorsion en précisant les différences de retard en fonction
de la fréquence. Il est aussi possible de préciser la courbe du déphasage en fonction de la fréquence.
Cette courbe doit être une droite pour ne pas avoir de distorsion de propagation de groupe. Pour cette
raison, les amplificateurs sans cette distorsion sont parfois qualifiés « à phase linéaire ».
d. La distorsion d'intermodulation
Si des étages d'amplification sont non linéaires, on observera en plus de la distorsion harmonique,
l'apparition de « fréquences parasites » qui sont des combinaisons linéaires des fréquences
composant le signal à amplifier. Ce type de défaut est très gênant pour les amplificateurs traitant de
signaux radioélectriques, car ces fréquences parasites peuvent perturber les liaisons radios. Cette
distorsion peut également être gênante pour les amplificateurs audios, car l'oreille pourra percevoir
ces fréquences parasites qui sont surajoutées au signal.
2. La contre-réaction
a. Fonctionnement
La contre-réaction soustrait au signal d’entrée une image réduite du signal de sortie avant de
l’amplifier. Son principal effet est de diminuer le gain du système. Cependant, les distorsions dues à
l’amplificateur sont elles aussi soustraites au signal d’entrée. De cette façon, l’amplificateur amplifie
une image réduite et inversée des distorsions.
Un amplificateur de conception soignée, ayant tous ses étages en boucle ouverte (sans contre-
réaction), peut arriver à un taux de distorsion de l’ordre du « pour cent ». À l’aide de la contre-réaction,
un taux de 0,001 % est courant. Le bruit, y compris les distorsions de croisement, peut être
pratiquement éliminé.
C’est l’application qui dicte le taux de distorsion que l’on peut tolérer. Pour les applications de
type hi-fi ou amplificateur d’instrumentation, le taux de distorsion doit être minimal, souvent moins
de 1 %.
Le concept de contre-réaction est utilisé avec les amplificateurs opérationnels pour définir
précisément le gain, la bande passante et beaucoup d’autres paramètres.
3. Bande passante
En électronique, la bande passante d'un système est l'intervalle de fréquences dans lequel
l'affaiblissement du signal est inférieur à une valeur spécifiée. C'est une façon sommaire de
caractériser la fonction de transfert d'un système, pour indiquer la gamme de fréquences qu'un
système peut raisonnablement traiter.
La bande passante doit être distinguée de la largeur de bande d'une définition plus générale et
qui concerne aussi bien les systèmes que les signaux.
Par analogie, dans le domaine des réseaux informatiques, spécialement les accès à internet à haut
débit, on utilise le terme bande passante pour désigner le débit binaire maximal d'une voie de
transmission.
1. Définitions et symboles
Un amplificateur opérationnel (aussi dénommé AO, AOP, ALI ou AIL) est un amplificateur
différentiel : c'est un amplificateur électronique qui amplifie une différence de potentiel électrique
présente à ses entrées.
Initialement, les AOP ont été conçus pour effectuer des opérations mathématiques dans les
calculateurs analogiques : ils permettaient d'implémenter facilement les opérations mathématiques
de base comme l'addition, la soustraction, l'intégration, la dérivation et d'autres. Par la suite,
l'amplificateur opérationnel est utilisé dans bien d'autres applications comme la commande de
moteurs, la régulation de tension, les sources de courants ou encore les oscillateurs.
2. Le brochage
L'entrée notée e+ (ou V+) est dite non inverseuse tandis que l'entrée e- (ou V-) est dite
inverseuse, ceci en raison de leur rôle respectif dans les relations entrée/sortie de l'amplificateur. La
différence de potentiel entre ces deux entrées est appelée tension différentielle d'entrée (ε). Les deux
entrées peuvent avoir des potentiels communs, alors l’AOP est dite idéal.
La broche d'alimentation positive repérée Vcc+ est parfois aussi appelée 𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉, 𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉, 𝑜𝑜𝑜𝑜 𝑉𝑉𝑉𝑉 +. La
broche d'alimentation négative repérée Vcc− est parfois aussi appelée 𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉, 𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉, ou Vs-. Le caractère
doublé qui se trouve en indice de la lettre V fait référence au nom de la broche du transistor à laquelle
cette alimentation sera généralement reliée. Ainsi, les appellations 𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉 𝑒𝑒𝑒𝑒 𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉 sont généralement
réservées aux AOP bipolaires (C pour Collecteur et E pour Émetteur) tandis que les appellations
𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉 𝑒𝑒𝑒𝑒 𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉 sont généralement réservées aux AOP à effet de champ (D pour Drain et S pour Source).
Le premier étage a une structure différentielle, c’est-à-dire qu’il délivre en sortie une grandeur
proportionnelle à la différence des potentiels des entrées.
Le second étage amplifie et adapte en impédance la grandeur fournie par le premier étage. Il
assure de plus une translation des niveaux continus de façon à ne pas limiter l’excursion des signaux,
et imposer une tension Vs nulle lorsque l’écart (V + − V−) est nul. Cette translation est indispensable
puisque les liaisons entre les différents étages laissent passer les signaux continus.
Enfin, l’étage de sortie permet de fournir Vs avec une impédance de sortie faible.
Du point de vue fonctionnel, la tension est proportionnelle à la différence de potentiel qui existe
entre les deux bornes d’entrée, ce qui s’exprime par la relation :
Ad est appelée amplification différentielle (ordre de centaines de mille). L’AOP possède une
impédance d’entrée 𝑍𝑍𝑍𝑍 et l’impédance de sortie 𝑍𝑍𝑍𝑍.
La résistance d’entrée différentielle est la résistance vue du côté entrée. Cette résistance est assez
élevée, de l’ordre du MΩ. La résistance de sortie de l’amplificateur opérationnel qui est la résistance
de sortie du dernier étage peut être calculée : son ordre de grandeur est la dizaine de Ω.
4. AOP idéale
Pour l’amplificateur opérationnel idéal, les équations obtenues sont en général simples du fait de
ses propriétés.
Une impédance de sortie nulle permet de placer en sortie une charge de valeur quelconque sans
que la tension Vs soit affectée par la valeur de la charge en sortie.
+ 𝑽𝑽𝑽𝑽𝑽𝑽𝑽𝑽 Et – 𝑽𝑽𝑽𝑽𝑽𝑽𝑽𝑽 sont les tensions d’alimentation de l’AOP lorsque ce dernier est saturé
(Lorsque les tensions d’entrée et de sortie dépassent les tensions d’alimentation).
5. Caractéristiques
a. La tension de décalage
Souvent la tension de sortie Vs est nulle lorsque ε est différent de 0. Cette valeur particulière est
appelée tension de décalage. Elle correspond à la tension d’entrée qu’il faut appliquer pour que la
sortie soit nulle. La tension de décalage résulte soit d’un défaut de symétrie dans l’étage différentiel,
soit d’un défaut dans les étages amplificateurs. En pratique, la tension de décalage est de quelques
millivolts.
b. Amplification et gain
Comme indiqué dans l’amplification électronique, l’amplification est le rapport entre la grandeur
de sortie et la grandeur d’entrée. La grandeur peut être une tension, une intensité, ou une puissance.
Les amplificateurs opérationnels sont de plus en plus utilisés dans les domaines les plus variés.
Nous pouvons classer leurs applications en deux familles de montage qui se subdivisent suivant les
grands thèmes de l’électronique : Les montages linéaires comme les amplificateurs, les filtres ou
encore les convertisseurs, et les montages non linéaires.
Seuls, les montages linéaires seront étudiés. L’amplificateur opérationnel n’est jamais utilisé seul.
Il est toujours associé à un réseau qui introduit une réaction comme dans les systèmes bouclés. Dans
la suite de ce cours nous n’utiliserons que des amplificateurs opérationnels idéaux qui sont caractérisés
par :
1. L’AOP inverseur
Il en résulte :
Nous remarquons que l’amplification est fixée par un rapport de deux résistances externes dans
le cas d’un amplificateur opérationnel idéal. L’impédance d’entrée est donnée par 𝑍𝑍𝑍𝑍 = 𝑅𝑅1 et
l’impédance de sortie est nulle.
2. L’AOP non-inverseur
Nous appliquons le diviseur de tension sur l’entrée « – » et nous avons directement la tension Ve
sur l’entrée « + ». Or :
D’où :
Il s’agit d’une contre-réaction de tension en tension. Nous remarquons que la tension de sortie
et la tension d’entrée sont en phase et que l’amplification est toujours supérieure à l’unité. Le
montage se comporte donc comme un véritable amplificateur.
4. Montage soustracteur
Avec le même montage que précédemment, en injectant une tension à travers R comme indiquée
sur figure ci-dessous, et grâce au théorème de superposition on peut écrire :
5. Montage intégrateur
Le courant d’entrée de l’amplificateur opérationnel étant nul, le courant I qui passe dans la
résistance R est le même qui parcourt le condensateur. Il en résulte :
La tension de sortie est proportionnelle à l’intégrale de la tension d’entrée. Nous disons que le
montage est intégrateur. En régime établi avec 𝑉𝑉𝑉𝑉 = Û 𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆(𝑤𝑤𝑤𝑤), la fonction de transfert complexe
devient :
𝟏𝟏 𝒑𝒑𝒑𝒑
Module et phase 𝒑𝒑𝒑𝒑𝒑𝒑 =
𝑹𝑹𝑹𝑹𝑹𝑹 𝟐𝟐
6. Montage dérivateur
Pour le montage dérivateur, nous procédons de la même façon que pour le montage intégrateur,
d’où :
En d’autres termes :
𝑽𝑽𝑽𝑽 𝒅𝒅𝒅𝒅𝒅𝒅 (𝒕𝒕) 𝒅𝒅𝒅𝒅𝒅𝒅 (𝒕𝒕)
𝑰𝑰 = = −𝑪𝑪. ≫ 𝑽𝑽𝑽𝑽 = −𝑹𝑹𝑹𝑹
𝑹𝑹 𝒅𝒅𝒅𝒅 𝒅𝒅𝒅𝒅