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QUID

Moyen-Orient

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Table des matières

Table des matières....................................................................................................................................... 2

Problématiques du Moyen-Orient........................................................................................................... 3

Ta dissertation déjà rédigée...................................................................................................................... 4

Le Cours........................................................................................................................................................ 5
Le temps de l’hégémonie occidentale - du lendemain de la Première Guerre mondiale aux années
1950........................................................................................................................................................................................... 5
Le rééquilibrage en faveur des puissance régionales des années 1950 aux années 1980......................7
Depuis 1980, le pétrole est utilisé comme un outil de développement régional et est au cœur des
équilibres géostratégiques mondiaux.......................................................................................................................... 9
Le Moyen-Orient dans la mondialisation.................................................................................................................. 13
Les défis du Moyen-Orient.............................................................................................................................................. 17
Les inégalités au Moyen-Orient.................................................................................................................................... 20
Le Moyen-Orient : la zone la plus instable du monde.......................................................................................... 24

Cartographie.............................................................................................................................................. 29
L’eau facteur de tensions................................................................................................................................................ 29
Le pétrole chance ou malédiction pour le Moyen-Orient ?................................................................................30
Une région sous influence étrangère.......................................................................................................................... 31

Plans pour s’entrainer............................................................................................................................. 32


Etats, sociétés et économies du Moyen-Orient dans la mondialisation.......................................................32
« Le grand Moyen-Orient », une notion pertinente ?........................................................................................... 37
De l’Afghanistan au Maghreb, un arc de crises....................................................................................................... 39
Une hégémonie américaine sur le MO? (1945 à nos jours)...............................................................................42
Dans quelle mesure peut-on dire qu’Israël est une grande puissance régionale ?..................................45
Le pétrole : malédiction ou bénédiction pour la région du golfe persique ?..............................................47
La gestion des ressources au Moyen-Orient............................................................................................................ 49

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Problématiques du Moyen-Orient
 Le MO un enjeu stratégique ? Terme stratégique est global. Cela suppose donc de
s’intéresser aux différents facteurs, mais aussi acteurs qui font de cette région une zone
sensible dans les rivalités que ce soit à l’échelle mondiale ou régionale. Le sujet laisse à
penser que les peuples et les Etats de la région n’ont pas la maîtrise de leur propre destin.
Faut-il y voir les effets d’une infériorité géopolitique, d’une malédiction pétrolière, d’une
absence d’unité ou d’une insuffisance de développement économique et social ?

 La mondialisation définit quatre types d’espaces : un centre d’impulsion, des périphéries


intégrées ou émergentes, périphéries dominées unies au centre par les flux de produits bruts
et par une DIT.: N’y a-t-il qu’un type d’intégration ? La question est le statut du Moyen-
Orient dans la mondialisation ? Le MO ne serait-il pas l’espace voulant bénéficier des
bienfaits économiques de la mondialisation en refusant la domination des puissances
extérieures et l’abandon de ses valeurs culturelles

 Véritable poudrière, le Moyen-Orient peut-il se pacifier de lui même, ou ce processus


nécessite t-il une intervention externe ?

 Alors qu’une résolution rapide du conflit israélo-palestinien semble de moins en moins


probable, se pose inévitablement la question des causes de cet enlisement. N’y aurait-il pas
un manque de volonté de tous les partis (Israël, Palestine, EU, pays arabes,…) de mettre
fin à une situation qui avantage tout le monde ?

 L’eau est-elle un simple catalyseur de tensions ou une cause possible de conflit à elle
seule ?

 A l’instar de l’Europe pendant la Guerre Froide, le MO est-il le terrain d’affrontement des


grandes puissances d’hier –Russie, EU- et de demain –Chine ?

 Peut-on parler d’une véritable révolution sociale au MO ?

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Ta dissertation déjà rédigée

Introductions

La question des ressources permet de définir en partie la région du MO. Pays du croissant
fertile et de la péninsule arabique affichent des caractéristiques communes : présence de ressources
en hydrocarbures très importantes (ex : 65% des réserves mondiales de pétrole) MAIS pénurie
localisée d’eau (ex : Yémen et AS).
S’interroger sur acteurs et bénéficiaires de l’exploitation des ressources naturelles. Dans quelle
mesure l’exploitation des ressources permet de penser la région du MO ?

Conclusions

Le marché pétrolier s’est ainsi équilibré entre les majors et les compagnies nationales, mais
aussi au niveau de la diversification des pays producteurs (essor africain). Enfin, la formation dès les
années 1980 d’un véritable marché régulé du pétrole, le marché spot, soumis à la loi de l’offre et
de la demande, a reconfiguré le rapport entre les consommateurs et les producteurs. Le marché
spot s’oppose ainsi au marché physique à terme traditionnel où les livraisons étaient différées à un
prix prédéterminé. Dès lors, la souplesse du marché spot a réduit les rapports de forces intervenant
dans le marché pétrolier : ce marché spot qui en 1979 représentait 2% des échanges internationaux
pétroliers, contre 50% actuellement. Le rapport entre pays producteurs et consommateurs a
également évolué, d’abord au niveau du contrôle de la production (cf. prise de contrôle progressive
de la production par pays producteurs). Le MO qui exporte 80% e sa production pétrolière, tant vers
les pays développés que vers les émergents et ceux en développement, est au cœur des routes
maritimes internationales (détroit d’Ormuz qui voit passer 40% du pétrole mondial exporté par voies
maritimes – Bab el Mandeb qui voit circuler chaque jour 2/3 des flux pétroliers du Golfe Persique).

Dans l’histoire du MENA, l’intervention des pays extérieurs a souvent été déstabilisante pour
la région. C’est semble-t-il, sans pouvoir identifier un facteur plus qu’un autre, des facteurs internes
qui sont responsables, et constituent des défis.
Rien n’est impossible, parce que la région a connu des périodes de stabilité, parce que le
développement est envisageable au regard de l’Asie. D’autre part, des processus de réconciliation
sont possibles, lassitude des peuples (cf. conflit israélo-arabe).

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Le Cours
Moyen-Orient et pétrole sont les deux faces d’une même pièce, c’est pour cela que la première partie de ce
Quid se concentre sur les problématiques tournant autour de l’extraction et de la transformation l’or noir
et de son histoire.

Le temps de l’hégémonie occidentale - du lendemain


de la Première Guerre mondiale aux années 1950
 Partage du Moyen-Orient entre les Occidentaux dès la Première Guerre
mondiale
 Les facteurs : Le pétrole est une énergie stratégique pour les Européens que ce soit dans
le cadre militaire ou celui des industries de la 2ème révolution industrielle (automobile
notamment). En effet en 1911, Winston Churchill décide de convertir au pétrole la flotte
de guerre britannique (Royal Navy) dans le but d’en faire des navires plus rapides que
ceux fonctionnant encore au charbon. Pour assurer ses approvisionnements, le
gouvernement britannique prend une participation majoritaire dans l’Anglo-Persian
Company fondée en 1908 après la découverte des immenses réserves de pétrole au
Moyen-Orient. De plus, de nouvelles sources pétrolières deviennent indispensables pour
les Européens à cause de la révolution russe (février 1917) car ils n’ont plus accès au
pétrole de Bakou (Azerbaïdjan).
Deux autres composantes peuvent être prises en compte, tout d’abord les véléités de
puissance et de contrôle des Européens, plus l’empire est gros, mieux c’est… alors
pourquoi ne pas prendre le contrôle du Liban ou de l’Iran ? Du côté britannique il y aussi
un véritable enjeu de contrôle de la route des Indes, qui depuis l’inauguration du canal de
Suez passe par la Mer Rouge et le golfe d’Aden.
 Ainsi dès la PGM s’organise le partage du MO entre les Occidentaux avec des tracés de
frontières et la délimitation de zones d’influence : Exemple des accords secrets Sykes-
Picot entre Anglais et Français en 1916 prévoyant le partage du MO à la fin de la guerre.
Ainsi, suite à la défaite de l’Empire ottoman, l’empire est partagée entre les grandes
puissances européennes. La France reçoit en mandat le Liban et la Syrie en 1920, tandis
que la Grande-Bretagne reçoit l’Irak, la Transjordanie et la Palestine.
 Le MO devient alors une zone d’investissement pour les compagnies
pétrolières occidentales
 L’arrivée des USA sur zone : Les compagnies américaines obtiennent des concessions
(droits d’exploitation) en Arabie Saoudite et Emirats dans le début des années 1930, car
l’exploitation des champs pétrolifères y est moins coûteuse qu’aux EU. Exemple : en
1933, le roi Saoud accorde une concession sur toute la partie Est du pays à la Standard Oil
of California.

 Une exploitation de plus en plus organisée : La présence des trois puissances de


l’époque est symbolisée par leur participation dans l’Iraqi Petroleum Company fondée en
1928 à partir de capitaux français (ceux de la Compagnie Française des Pétroles),
britanniques (ceux de l’Anglo Persian Company) et américains (ceux de la Standard Oil
of New Jersey). L’avènement de cette exploitation occidentale est les accords
d’Achnacarry (Ecosse, 1928) qui marquent la naissance d’un véritable cartel du pétrole

5
formé par les « Seven Sisters » (les 5 américaines Standard Oil of New Jersey, Standard
Oil of California, Standard Oil of New York, Gulf Oil, Texaco, l’hollandaise Royal Dutch
Shell, et la britannique Anglo Persian Oil Company). Ces compagnies se partagent
géographiquement les zones d’exploitation et s’entendent sur les prix.
Les Seven sisters négocient des concessions avec les Etats en échange de Royalties (12%
du prix affiché par les compagnies). Les Majors contrôlent toute la chaine de production
et de vente, quasi intouchables.

 C’est seulement après la seconde guerre mondiale que l’exploitation du


pétrole au MO devient massive : le MO représente moins de 5% de la
production mondiale (15Mt) en 1938 contre 35% en 1972 (880Mt).
 Le pétrole devient plus que jamais stratégique : Le pétrole est le moteur de l’expansion
industrielle du monde, ce qui est symbolisé par le basculement du charbon vers le pétrole
(en 1948, la consommation de pétrole dépasse celle du charbon: les croissances
américaine et japonaise qui se sont en partie fondées sur l’exploitation du pétrole d’abord
exporté à prix faibles (oscillation autour de 1$ pendant la guerre froide) jusque dans les
années 1970.

 Le MO, pré carré des majors : A la fin des années 1960, le marché pétrolier est largement
dominé par les Occidentaux via les « Seven Majors ». En 1969, les 7 Majors +1
(Compagnie Française des Pétroles) contrôlent 60% de la production mondiale de pétrole
et 50% du raffinage et de la distribution. Les Majors entrainent la formation d’enclaves
(ce qu’on appelle les Oil Cities) qui bénéficient d’extraterritorialité économique au prix
de royalties (redevance qui représente un pourcentage des prix fixés par le cartel des 7
Majors).

 Une réserve inégalée : Le MO représente en plus 60% des réserves mondiales de pétrole
dont le coût d’exploitation est très faible (entre 1 et 2$ le baril contre 10$ en mer du
Nord). Ce pétrole est d’une bonne qualité notamment l’Arabian Light iranien très prisé.
Le pétrole est destiné à 80% à l’exportation. Aujourd’hui le gaz devient lui aussi
important (Algé, Qatar, Iran) : 20% mond

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Le rééquilibrage en faveur des puissance
régionales des années 1950 aux années 1980
 Reprise progressive de l’activité pétrolière par les pays producteurs
 Hégémonie des Majors qui commence à être menacée dans les 1960 sur plusieurs
fronts :
 Essor des Independents américaines qui prennent position au MO en offrant de
plus fortes royalties aux pays producteurs. En parallèle, pour se détacher de la
dépendance à l’égard des 7 sisters, certains Etats tentent créent leur propre
entreprise nationale : par exemple, l’Italie créé l’ENI (Ente Nazionale Idrocarburi)
en 1953.
 Les pays producteurs peuvent désormais jouer sur la concurrence avec une
diversité des entreprises pétrolières : ils en profitent pour accroître leurs
revenus. Le principe de fifty-fifty mis en place au milieu des années 1950 consiste
à partager les bénéfices en parts égales entre les compagnies et les pays
producteurs. Ainsi la clause du fifty-fifty est accordée par les Américains au
Koweït en 1951, à l’Irak en 1952.
 Création du cartel de l’OPEP à Bagdad en 1960 suite à la baisse du prix du
pétrole décidée par les seven sisters. En effet, cette baisse du prix du pétrole n’est
pas dans leur intérêt du fait de la baisse des royalties indexées sur le prix du brut.
Ainsi, entre 1950 et 1960, le prix du pétrole saoudien est passé de 1,8$ le baril à
1,3$. S’ajoute à cela la volonté de créer un autre cartel face à celui d’Achnacarry.
Ce cartel défend les intérêts des pays producteurs en imposant aux compagnies
pétrolières implantées au MO l’élévation des royalties. Ainsi, en lors de la réunion
de Caracas les pays de l’OPEP fixent à 55% des recettes le taux minimum des
royalties. De plus, la période est marquée par une participation progressive des
Etats pétroliers dans les entreprises d’extraction tout au long des années 1970.
Ainsi, Riyad possède 25% du capital d’Aramco en 1950, 60% en 1974, puis
100% en 1976.

L’OPEP, un outil dépassé aujourd’hui ?

Apparaît comme un acteur puissant, notamment impliqué dans la hausse des prix lors du 1er
choc pétrolier, usée comme chantage à la libération de territoires occupés par Israël lors de la
guerre du Kippour. En réalité, c’est l’OPEAP (Organisation des Pays Arabes exportateurs de
pétrole) qui déclenche la crise et l’OPEP décide alors du quadruplement des prix en 1973-74.
Mais situation devient vite difficile : les majors prospectent ailleurs, dans les NOPEP, les
quotas au sein de l’OPEP ne sont pas respecté (Venezuela, Nigéria) et de nombreux clivages
apparaissent : pro-URSS (Algérie)/pro-USA (Arabie Saoudite), ceux aux réserves
abondantes/non abondantes ... L’Arabie doit jouer le rôle d’amortisseur.
Second choc trompeur. L’Arabie tente de nouveau de jouer les amortisseurs, mais, lasse, finit
par relancer sa production d’où une baisse des prix qui rajoute au chaos : l’OPEP ne maitrise
plus vraiment les prix. Néanmoins, devrait aujourd’hui profiter de la montée des émergents,
qui tendent un peu le marché et redonne de la légitimité au cartel.

Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute  L'OPEP : des signes de divisions

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 Néanmoins les pays Occidentaux s’opposent à cette reprise en tentant de reverser les
régimes qui menacent leurs intérêts pétroliers  : Ainsi Mossadegh nationalise l’Anglo-
Iranian Oil Comapany en 1951 en Iran mais est renversé deux ans plus tard (1953) par un
complot occidental permettant le retour au pouvoir du Chah d’Iran, pro-américain, de
1953 à 1979. Ce dernier confie l’exploitation de son pétrole à un consortium international
dominé par les Américains.
 Le premier choc pétrolier a marqué le renversement des rapports de force et de
dépendance entre les pays Occidentaux et les pays du MO  : Suite à la guerre du Kippour
de 1973, le pétrole est utilisé comme une arme politique par les pays producteurs arabes.
Ils l’utilisent comme moyen de pression contre les pays qui soutiennent Israël ou qui sont
contre les intérêts des pays producteurs arabes : ils mettent ainsi en place un embargo
total contre les Pays-Bas (il domine tout le secteur pétrolier en Indonésie, pays à majorité
musulmane), l’Angola (qui est encore une colonie Portugaise), les EU (qui soutiennent
Israël), et l’Afrique du Sud (à cause du régime de l’apartheid).
Le choc pétrolier de 1973 est également un moyen d’augmenter les revenus issus du
pétrole pour les pays producteurs. Le prix du baril est multiplié par 4 en de 1973 à 1974,
et la manne pétrolière est ainsi passée de 5MM$ en 1970 à 140MM$ en 1975.
 Le 2ème choc pétrolier de 1979 montre la dépendance des pays consommateurs de
pétrole à l’égard de la stabilité interne des pays producteurs : Ainsi, pendant la
révolution iranienne où le shah d’Iran est renversé par l’Ayatollah Khomeiny, les
exportations sont interrompues alors que le pays représente 20% des exportations
mondiales. Le prix du baril de Téhéran double en 1979. L’augmentation des prix est
généralisée à tout le pétrole de la région : triplement des prix de l’OPEP en 1979.
La dépendance des pays occidentaux s’observe par les crises conséquentes dont les chocs
ont été les éléments déclencheurs. La dépendance s’élargit également au niveau des PED
avec le recyclage des pétrodollars à l’origine de la crise de la dette.

 L’hégémonie des pays producteurs se fissure dans les années 1980


 Les réponses aux chocs pétroliers de la part des pays occidentaux ont amené une
réduction de la place du MO dans le monde. Face à la hausse du prix du pétrole, les pays
occidentaux mettent en place :
 Une substitution au niveau des sources d’énergie notamment le nucléaire : la
France (dès 1969) et le RU sont devenus des grandes puissances nucléaires. Ainsi,
en France, le plan Messmer de 1974 prévoit la construction de 13 centrales
nucléaires en 10 ans.
 Une diversification de leurs fournisseurs pour ne plus être dépendants de
l’OPEP ; ils se sont notamment tournés vers le pétrole africain (effort de
prospection soutenu notamment dans le Golfe de Guinée)
 L’exploitation de grands gisements inexploités devenus rentables grâce à la
hausse des prix du baril (notamment ceux en Alaska et en Mer du Nord
(Norvège)).
 Ainsi, la part des exportations de pétrole du MO dans les exportations mondiales passe
de 50% en 1970 à 20% en 1986.
 La fin de cette hégémonie est marquée par le contrechoc pétrolier de 1985 . Le Cheikh
Yamani ministre saoudien du pétrole décide de lancer une guerre des prix au sein de
l’OPEP en baissant le cours du baril. Il est maintenu à un niveau faible pour ne pas que

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les consommateurs changent de source d’énergie. Cette décision politique s’est traduite
par un non respect des quotas de production fixés en 1982 au sein de l’OPEP et donc, par
une surproduction. D’aout 85 à aout 86, le prix du baril passe ainsi de 30$ à 8$. Le contrechoc est la
manifestation d’une fissuration de la cohésion du bloc de l’OPEP, qui deviennent désormais des pays
compétiteurs entre eux.

Depuis 1980, le pétrole est utilisé comme un outil


de développement régional et est au cœur des
équilibres géostratégiques mondiaux
 La rente pétrolière a été mise au service du développement économique au
MO
 D’abord, le pétrole est une source d’énergie permettant l’industrialisation  : de
nombreuses industries sont créés dans de secteurs de l’industrie pétrolière (pétrochimie,
raffinage). En Arabie Saoudite par exemple est créée en 1976 la SABIC (Saudi Basic
Industries Corporation), faisant désormais partie des 10 premières firmes chimiques
mondiales. Ainsi, la production chimique de l’Arabie Saoudite est multipliée par 7 entre
1985 et 2005. Pétrochimie pilier de l’industrialisation des pays rentiers démarre en Algé
en 1970 avec Messi-Messaoud (éthylène, résines, méthanol, ammoniac,…). Mais le plus
important est l’Arabie, complexe de Jubail (90 000 ha), production de chimie de base
mais aussi PVC, polyester, engrais, protéines pour l’alimentation, condensats…

 Les exportations pétrolières sont aussi des sources de devises permettant la


diversification des économies : au-delà de l’industrie pétrolière, des pays tentent de se
diversifier autour d’autres secteurs industriels comme la sidérurgie. Ainsi, l’aluminerie
avait une capacité de 120 000t annuelle en 1971, contre 2,6M de tonnes en 2011. De plus,
le Golfe Persique étant une zone de passage stratégique comme route pétrolière majeure,
certains pays comme le Bahreïn investissent dans la réparation navale. Ainsi, Bahreïn
possède actuellement la plus grande cale sèche au monde. Les revenus du pétrole ont
également permis une diversification financière faisant du MO une nouvelle plateforme
financière mondial (Manama, à Bahreïn abrite 150MM$ d’actifs financiers). Le secteur
tertiaire largement porté par le secteur financier représente 35% du PIB de l’Arabie
Saoudite.

 L’industrialisation s’est accompagné d’une urbanisation, rendue possible grâce aux


investissements de la manne pétrolière dans des infrastructures  : le taux de croissance
urbaine de 8% depuis 1960. Ainsi, la région a un taux d’urbanisation très élevé (supérieur
à 80%, 95% au Koweït) et compte des grandes villes comme Riyad (5M d’habitants) ou
Koweït City (2M). Les pays ont pu également mettre en place de véritables réseaux de
communication (construction de 167 000km de routes carrossables en Arabie Saoudite).

 La rente a néanmoins pu entraver un développement rationnel


 Dutch Disease : l’accumulation des recettes d’exportation entraine l’appréciation de la
monnaie nationale ce qui pénalise les exportations et rend moins compétitifs les autres
secteurs de l’économie. Inversement elle favorise les importations : le secteur pétrolier
finit ainsi par handicaper les autres secteurs de l’industrie.
L’industrialisation au détriment de l’agriculture : cf. dépendance alimentaire

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 Des investissements non productifs : l’Arabie Saoudite a tenté de développer une
agriculture moderne dans un environnement désertique. Grâce à une politique d’irrigation
soutenue par des fonds publics, le pays a atteint l’autosuffisance alimentaire et est même
devenu exportateur de céréales en 1995. Mais cette politique fut un gouffre financier car
le blé dont le coût de production était 4 fois supérieur aux cours mondiaux (le plus cher
du monde) étaient subventionnés par le gouvernement, à tel point que l’Arabie Saoudite a
renoncé à sa production céréalière en 2007.

 Cependant, la rente pétrolière a rendu les pays du MO dépendant à l’égard de la source


de revenus qu’elle représente : source de revenu permettant notamment des dépenses
capitales pour ces pays (alimentations, médicaments, industries, etc.). Or la rente est
instable car le cours du pétrole est volatile. Ainsi, le cours du pétrole est passé de
10$/baril en 1998, à 144$ en 2008, à 30$ en 2009 puis à 100$ en 2012.

 Pas d’émergence d’une classe d’entrepreneurs mais au contraire d’une bourgeoisie


pétrolière cherchant à perpétuer le cycle de la rente : aux Emirats Arabes Unis, le salaire
mensuel moyen dans le secteur public est de 550$ contre 700$ dans le privé
 Enfin, le pétrole peut être l’origine de motivations belliqueuses :
 La guerre Iran-Irak 19801988 : Volontés de contrôler le Chott el Arab, qui sert
de frontière au 2 pays (Sud). Enjeux important depuis la découverte de pétrole
avec raffineries des deux pays sur les deux rives (Kharg et Fao irk). Le
Khouzistan : plaine qui prolonge la Mésopotamie sur sa rive gauche, peuplée
d’arabophones mais rattachée à l’Iran et revendiquée par l’Irak. Il y a aussi des
explications plus politiques… Arrivée au pouvoir de Khomeiny ranime
l’opposition idéologique entre les 2 régimes avec 2 figures fortes. Saddam envahi
l’Iran en 1980 en pensant que le régime est affaibli par la révolution, mais réaction
rapide de l’Irn et début d’une guerre de 8 ans. Objectif de l’Irk était de prendre le
contrôle du Chott pour assurer la sécurité de ses installations pétrolières et de leur
débouché maritime. Volonté de montrer l’Irk est le leader du monde arabe, mais
fail car Syrie soutient l’Iran.
 En 1990, l’Irak de Saddam Hussein envahit le Koweït afin de prendre
possession de réserves pétrolières estimées à 20% du pétrole mondial. Les
conséquences sur le développement sont surtout une baisse de la production : en
1989, 1,5M barils étaient produits par jour au Koweït, et en 1991, ce chiffre n’est
plus que de 200 000.

 Typologie des utilisations de la rente


 Algérie et Iran, économie de rente freine le processus de réforme et obère les tentatives
de diversification de l’économie tout en favorisant le maintien d’un taux de chômage
élevé, l’inflation du secteur public et le développement du protectionnisme.
 Pays du Golfe sauf Iran, moins peuplés, réformateurs, ont pu moderniser leurs
infrastructures et se développer grâce à de nouvelles privatisations.
 Pays pauvres en ressources naturelles, ont besoin de réformes approfondies de la
gouvernance et de l’économie, leur croissance étant étroitement conditionnée à une
meilleure intégration aux circuits d’échanges et d’investissements internationaux.
 Les pays qui manquent de main d’œuvre, nécessité de l’immigration, Aux Emirats et au
Qatar par exemple, les immigrés constituent la majeure partie de la main d’œuvre et de la
population elle même. Cependant les pays du Golfe tendent désormais à restreindre

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l’immigration et à réduire les effectifs de travailleurs étrangers=>répercussions directes
sur les pays bénéficiant des transferts de salaires et coût social élevé.
 Les pays où la main d’œuvre abonde , problème de chômage, ont besoin de créer
suffisamment d’emplois pour une population en pleine expansion.
=>l’explosion démographique risque de poser le problème structurel le plus important
pour la stabilité de l’ensemble de la région.

Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute  Algérie l'avenir du régime et des relations avec la France

 La hausse du baril dans les années 2000 a permis aux pays du Moyen-Orient
de devenir des investisseurs de premier rang : le prix du baril est passé de
70$ en 2005 à 144$ en 2008.
 Formation de financiers capables de gérer les fonds financiers . Bahreïn, première
grande place financière avec la création d’une Zone franche financière en 1975.
Aujourd’hui l’émirat gère 17% des actifs du Golfe, notamment ceux des grandes fortunes
saoudiennes. Mais Dubaï prend de plus en plus d’importance grâce à des infrastructures
ultra modernes et une législation très permissive. Des fonds souverains se développent en
même temps Ainsi, Abu Dhabi Investment Authority devient le 1er détenteur de fonds
souverain dans le monde en 2011. En 2007, KIA a acheté 5% de City Group, la première
banque américaine et en devient ainsi son premier actionnaire (avant de revendre sa part
en 2011).

 Rééquilibrages stratégiques :
 Les pays du MO développent les énergies renouvelables pour préparer leur sortie du
pétrole (Masdar près d’Abu Dhabi: projet de ville durable le plus ambitieux du monde. Ce
projet représente 18MM$. Les voitures y sont proscrites, les transports ne produisent pas
une seule émission de CO2, et l’électricité est fournie par des panneaux photovoltaïques
sur le toit des immeubles). Par ailleurs, l’Agence Internationale pour les Energies
Renouvelables a installé son siège à Abu Dhabi en 2009.

 Explosion des revenus pétroliers qui doivent être géré mais qu’il faut aussi faire
fructifier. Cette hausse leur permet une nouvelle diversification de leurs économies les
rendant ainsi moins dépendants des revenus pétroliers : tourisme (en 1990, 200 000
touristes à Dubaï contre 9M en 2010). Cf. investissement dans le secteur des transports.

Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film  Le marché pétrolier/Géopolitique du pétrole

 Routes des hydrocarbures 


 Une triple polarisation : avec les zones à excédents de production (golfe Persique, de
Guinée ...), à excédents de consommation (UE, Nord-Est des USA, Japon, côte chinoise)
et à capacité de raffinage (côtes). La saturation de certains passages ou leurs dangers
(accident, piraterie) favorise la multimodalité : la route la plus courte n’est pas toujours la

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plus rentable (préférence pour le contournement par le Cap afin d’éviter Suez en 2009) :
dépendance aux évènements.

 Les mers, principales zones de transit : Le Golfe Persique est le centre névralgique.
Passé Ormuz, deux branches : vers l’Asie/Océanie (approvisionnements des économies
émergentes et du Japon ; rivalités sino-américaine car dépendance chinoise à ces
approvisionnements alors que la sécurité est assurée par les USA) et vers
Europe/Amérique du Nord (par Bab-el-Mandel et Suez, ou en contournant le Cap).
Second système, moins important, part de la baie de Maracaibo (Venezuela) et de la baie
de Campêche (Mexique), mais approvisionne surtout le Golfe du Mexique.
75% du transport de pétrole se fait par voie maritime. Surveillance aussi bien civile
(pollution) que militaire (piraterie) : points de passage importants par l’OTAN (Ormuz,
Bosphore, Malacca) ; les bases américaines navales offre un réseau de points d’appui, le
tout parachevé par la surveillance satellite. Au cœur des enjeux durant la GF (expansion
URSS le long des côtes africaines), les inquiétudes se portent aujourd’hui sur l’expansion
chinoise dans l’Océan Indien (collier de perles ; projet de passage à travers l’Asie
centrale, au cœur du « Grand Jeu »).

 Réseau continental important complément. L’Amérique du Nord dispose du réseau le


plus important, alors que celui de l’Europe (élargie à l’Afrique du Nord et la Sibérie)
manque encore de cohérence : réseaux occidental et oriental (PECO) imparfaitement
interconnectés. Mais nombreux projets, pour pallier les tensions Russie/Ukraine et créer
de nouvelles portes d’entrée. Le gaz pourrait ainsi devenir le deuxième réseau d’une
Europe de l’énergie intégrée, après l’électricité. Futur de ce réseau continental peut être
l’Amérique Latine (Hugo Chavez) ou l’Asie (projet Iran-Hong-Kong en passant par
l’Himalaya !)

Détroit d’Ormuz : la porte piégée ?

Au débouché du Golfe, entre Iran et Oman, 30% du pétrole mondial.


Zone hautement stratégique : le budget militaire omanais représente 10% de son PIB
(deuxième derrière la Corée du Nord), Ve flotte américaine, base de Diego Garcia.
Atteinte à la circulation : mines durant la guerre Iran-Irak 1980-1988, et menaces Iran-EU=>
recherches de routes alternatives : pipe-line Irak-Turquie, terminaux en Mer Rouge,
contournement via Afghanistan et Pakistan et construction par la Chine de bases (Gwadar au
Pakistan) pour sécuriser ses approvisionnements.
Importance de la Turquie, de la Syrie, des républiques d’Asie Centrale et du Pakistan pour
l’énergie. Difficultés américaines : Iran, Irak et Pakistan.

12
Le Moyen-Orient dans la mondialisation
 L’insertion du MO dans la mondialisation passe largement par l’exportation
d’hydrocarbures qui représentent 75% de leurs exportations : Malgré la faible
diversification, ces pays ont des taux d’ouvertures importants (40% en moyenne et 70%
pour les pays producteurs). De plus, le MO est un grand importateur de produits
alimentaires (cf. dépendance alimentaire) et de technologies (70% des importations).
Ainsi, la mondialisation fait du MO une zone dépendante à la fois à l’égard des marchés
internationaux pour leurs exportations, ainsi qu’à l’égard de ses pays fournisseurs (UE et
Asie Orientale et de Sud-Est).
La question de la migration : le pétrole a fait du MO de véritables eldorados pétroliers. En
1985, le Golfe accueillait 5M d’étrangers alors qu’en 2010, il accueille 18M d’étrangers,
soit 40% de la population

 Un nouveau pôle financier international : cf supra


 Un nouveau pôle de la culture
 Au niveau des média : création en 1996 de la chaîne qatarie Al Jazzera, surnommée la
CNN arabe, qui compte 40M de téléspectateurs quotidiens en 2008. Volonté de
contrebalancer la toute puissance de l’Arabie Saoudite (jugée pro-américaine) en
contrôlant l’information. Rôle croissant dans l’univers médiatique mondial avec
l’ouverture d’antennes en Europe, aux US et aux Balkans. Souvent jugée trop proche des
islamistes (filme les bombardements américains contre les civils en Irak, invite les
responsables du Hamas lors de la seconde intifada en 2000). Canal choisi par Ben Laden
pour diffuser ses vidéos (Ben avec un AK47, Ben prépare une bombe, Ben va à la pêche,
Ben charge la benne, Nicolas j’espère que tu as compris)

 Organisation de grands évènements sportifs : depuis 2004, grand prix de Formule 1 à


Bahreïn et organisation de la coupe du monde de football au Qatar en 2022.
 Des flux touristiques qui explosent  : Croissance de 17% du trafic international au MO en
2013, avec notamment l’émergence des pays du Golfe sur la scène globalisée de l’espace
aérien (grandes compagnies comme Emirates (4ème compagnie aérienne mondiale en
2012 en terme de nombre de passagers internationaux), ou encore Qatar Airways et
Etihad dont le carnet de commandes d’avion dépasse celui d’Air France-KLM avec plus
de 700 avions). Hubs ultramodernes comme le nouvel aéroport Al Maktoum de Dubaï (4
terminaux, 6 pistes de 4500 m et 64 points de stationnement adaptés à l’A380). Dubaï
détient ainsi le 6ème rang mondial du trafic aérien, et la 8ème place pour le trafic de
conteneur.
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film  Dubaï ville mondialisée mondialisée/ Istanbul, ville carrefour

 La religion, outil de rayonnement, le cas de la Mecque : Principale ville sainte de


l’Islam, située dans le Hedjaz, pèlerinage du Hadj. 1.2 millions d’habitants, 6 millions de
pèlerins dont beaucoup d’étrangers (+6% en 2007). Lieux saints et tradition wahhabite =>
prestige pour l’Arabie Saoudite. Mais met la dynastie des Al Saoud en difficulté pour
trois raisons : responsabilité vis-à-vis de la communauté musulmane ; doit entretenir de
bonnes relations avec les EU (défense et pétrole), d’où tensions avec d’autres pays ; mise

13
en cause de la moralité (pays de référence, mais également le plus critiqué). A la fois
présence occidentale forte et présence djihadiste (attentat du Hadj en 1979, 300 morts).

La mondialisation ne s’est pas accompagnée d’une régionalisation des échanges car les Etats sont spécialisés dans des
productions similaires (économie pétrolière). Ainsi, il n’y a pas de complémentarité des économies et le commerce
intra-régional ne représente que 3% du commerce total de la région. Le chercheur Michael Hudson de l’université
de Georgetown parle ainsi d’une « désitégration régionale » dans The Middle East Dilemma (1998) à propos
du MO.
Culture

 Qui pour diriger et fédérer la région ?


 Emirats Arabes Unis : Etat du Golfe fédérant 7 Etats, 4,5 M d’habitants. Nés en 1971
après la fin du protectorat britannique, ils deviennent très riches grâce au commerce
d’hydrocarbures (10% des réserves mondiales d’hydrocarbures début 2009).
Icône de la mondialisation : diversification (tourisme, hautes technologies), hub mondial,
constructions futuristes ... Mais controverse sur le coût social d’un tel développement, et
fragilité mise en évidence par la crise de 2008. Tradition d’ouverture, d’échanges,
stabilité politique et volontarisme des dirigeants.
Mais limites : écarts de richesses entre les Emirats (Abu Dhabi en tête), rivalités
malsaines entre les Emirats (Dubaï/Abu Dhabi), mauvaise réputation pour les finances
(blanchiment), problèmes environnementaux, sociaux (place des femmes, tensions et
inégalités avec les immigrés). Sous la protection de l’OTAN, du RU, de la France et des
USA (coopération militaire). Menaces de l’Arabie Saoudite (surveillance aux frontières)
et de l’Iran (certes, Dubaï 1er partenaire commercial de Téhéran, mais menaces
militaires). Pôle d’équilibre dans une région tourmentée, d’où intégration au Conseil de
Coopération du Golfe.

 Arabie Saoudite (AS) : 28M d'habitants. 1er exportateur de pétrole et pays des 2
principaux lieux saints de l'Islam (La Mecque et Médine). Doit son existence à la dynastie
des Saoud, la présence de La Mecque, le pétrole, l'alliance US.
Le sabre, le Coran et l'or (noir) : Unification en 1744 grâce au soutien d'un chef de tribu
(Ibn Saoud) à un prédicateur musulman rigoriste (ibn Abd al-Wahhab) qui fonde le
wahhabisme (courant sunnite qui prône islam littéraliste et puritain). Mais Royaume
défait en 1818 ; puis un descendant (Abd a Aziz Ibn Saoud) vainc les tribus alliées aux
Ottomans et unifie le Nejd en 1921. Royaume du « Hedjaz et du Nejd » reconnu par le
RU en 1927, devient AS en 1932. 1933 : concessions pétrolières accordées à l'Américain
SOCAL qui s'associe à 3 compagnies Arabian American Oil Cny, 1944. Pétrole de
qualité (arabian light), exportation aisée par la mer. 1945 : accords de Quincy établissent
une « relation spéciale » avec EU. Echange son pétrole contre sa sécurité: pacte bilatéral
de défense militaire en 1951.
Une puissance originale : 2% des terres cultivables hors irrigation, société inégalitaire et
discriminatoire envers les femmes (interdites de conduire), les étrangers non musulmans
(esclavage aboli qu’en 1965roh), influence mondiale considérable. 11,7% du PIB à la
défense (3e effort mondial). Matériel moderne qu'il renforce régulièrement. La Mecque et
Médine attirent 2M de pèlerins étrangers en 2010 pour le hajj (grd pèlerinage) et autant le
reste de l'année (petit pèlerinage : Oumra) : source de devises : chaque pèlerin rapporterait

14
2000€ à l'éco locale. Rayonnement exceptionnel : tous les musulmans prient en direction
de La Mecque ; AS finance la construction de mosquées dans le monde, diffuse l'islam
rigoriste wahhabite par intermédiaire d'associations d'entraide, ONG …  énorme soft
power : qui prendrait le risque d'une révolte d'1M de musulmans en cas d'invasion du
Royaume ?
Dispose du pouvoir de l'argent : 1er rang des exportations de pétrole (10% monde).
10MM$/an sont dépensés pour la propagation de l'islam. Construction d'infrastructures
(autoroutes, CDF, oléoducs) ; le pétrole a financé un urbanisme de l'abondance, éducation
de masse (nb d'étudiants x10 entre 79 et 01) souvent sans rentabilité éco.
Craintes et ambiguïtés : Monarchie aux aguets, craint tensions internes (minorité chiite
du Hasa 10% de la pop). Famille royale (30K people) au mode de vie luxueux
contestations (prise d'otage à La Mecque en 79), attentats dans les '90 et 00. Le régime
redistribue la manne pétrolière selon une logique clientéliste pour calmer les
mécontentements ; surveille avec vigilance les 7M d'immigrés Ibn Saoud signe accords
du Quincy car craint un retour des descendants d'Hussein (Hachémites) qui règnent en
Irak/Jordanie : peur de l'Irak de S. Hussein : AS pense que l'invasion du Koweït par
Bagdad prépare son invasion. Aujd'hui, l'Iran inquiète. Construction de frontières solides
avec l'Irak. Relations US très bonnes sous Bush Sr. (Vice-président) : accord pour freiner
la production en 86 (pour soulager les producteurs texans), accueil des troupes US quand
invasion du Koweït. Mais dégradation sous Clinton, trop lié à Israël pour l'AS. Tensions :
15/19 terroristes du 11/09 étaient Saoudiens + Ben Laden (bien que déchu de la
nationalité)
Iran : principal rival pour le leadership musulman (spirituel et pô) depuis 79, peur d'un arc
chiite avec Bagdad.

 Iran : Pays étendu sur 1,648 million de km2 et peuplé de 75,1 millions d’habitants.
Héritier de l’ancien Empire perse.
 Le géant perse : Position centrale de carrefour, géant démographique, énorme marché
potentiel. Richesses en énergies  réserves off-shore en pétrole et gaz (3e et 2e rangs
dans le monde). Situation idéale pour la production et évacuation d’hydrocarbures
(contrôle de la Caspienne et d’Ormuz). Poids militaire trouble : armée régulière et milice
politique des Pasdarans assez fanatisée. Globalement moyens vétustes, mais maitrise dans
le domaine des vecteurs balistiques (= missiles), des drones (drone bombardier
« Karrar ».)  Volonté de devenir une grande puissance
 Contradictions et faiblesses de l’Iran : Collaboration au sommet d’un pouvoir
d’essence religieuse (Guide suprême de la Révolution  l’ayatollah) et d’un pouvoir
d’essence politique (hiérarchie étatique classique assez symbolique). Attention :
l’ayatollah Khomeiny est mort en 1989 et l’actuel Guide suprême est l’ayatollah
Khamenei.
 Faiblesses économiques structurelles de l’Iran : Dépendance au pétrole : 30% PIB et
85% des exports MAIS import de 40% de son pétrole raffiné. ET importateur de gaz
naturel. Faiblesse du secteur privé (80% de l’éco entre les mains de l’Etat : corruption,
clientélisme). Forte inflation (12%) et crise du logement
La société : Ecart entre le traditionalisme des dirigeants et une société en mutation :
standards démographiques modernes. Consommation de drogue (opium) dans le
Balouchistan iranien (frontière avec le Pakistan), diffusion des moyens de communication
et d’information.
L’Iran et le monde : nationalisme et islamisme : Forte profondeur historique de l’Iran,
originalité (principal peuple indo-européen de la région et le principal pays chiite.)
importance du pétrole dans les relations internationales. Union de l’Iran et de la Syrie

15
contre l’Irak. Aujourd’hui l’hostilité envers Israël est le principal axe de la politique
étrangère de l’Iran, avec un soutien au Hezbollah. USA perçus comme le « Grand Satan »
selon l’ayatollah Khomeiny, qui mettent en place des sanctions commerciales avec
d’autres pays contre l’Iran (« poste avancé de la tyrannie » Georges Bush).
 L’Iran et le nucléaire : Enjeu de l’enrichissement de l’uranium, nécessaire au nucléaire
civil comme militaire (mais à plus fort enrichissement). Problème du contrôle de l’activité
d’enrichissement. L’Iran est aussi la plus importante puissance chiite (la seule) de la
région. Pour le futur, on ne peut exclure la possibilité d’un retournement complet de la
position de l’Iran envers les États-Unis. Après tout, peu de temps après l’humiliante prise
d’otages de l’ambassade des États-Unis à Téhéran, l’administration américaine avait su
s’entendre avec l’Iran dans l’affaire des ventes d’armes connue sous le nom d’Irangate,
ventes opérées de surcroît par l’intermédiaire d’Israël. De plus, les États-Unis n’ont-ils
pas rendu le meilleur service à l’Iran en renversant le régime de Saddam Hussein et en
donnant dans les faits le pouvoir aux chiites irakiens ? De la même manière, l’Iran fut le
premier bénéficiaire de la chute du régime des talibans en Afghanistan. Le besoin vital
d’investissements étrangers pour moderniser ses infrastructures pétrolières pourrait inciter
l’Iran, à la faveur d’un changement politique, à s’ouvrir à la coopération internationale.
En tous les cas, quelle que soit la façon dont l’Iran pourrait être amené à une forme
d’ouverture, il offrirait aux compagnies américaines la solution la plus économique pour
désenclaver la Caspienne. D’autre part, une grande partie de la surenchère du régime
vient de ce que l’Iran craint pour sa sécurité. L’affirmation farouche de son droit à
développer un programme nucléaire civil et la crainte de l’encerclement (notamment par
les puissances nucléaires voisines que sont Israël et le Pakistan), doublement aggravé par
la présence militaire occidentale en Irak et en Afghanistan, sont au cœur de la politique
iranienne. Laisser l’Iran réaliser son programme et s’affirmer comme puissance nucléaire
pourrait conduire à apaiser les tensions régionales, aussi vrai que l’arme nucléaire relève
juste de la dissuasion.

Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film  géopolitique du pétrole : le cas de l'Arabie Saoudite
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute  Riyad entre le Yémen et la Syrie/ Rôle et logique de l'Iran au Moyen-
Orient / Oman un sultanat à part.

Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film  La politique étrangère turque/La Turquie, le retour vers l'Orient
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute  Les dernières élections Truques entre changement et continuité /
Comment expliquer la politique régionale d'Ankara ?

16
Les défis du Moyen-Orient
 La malédiction du pétrole cf. supra dutch disease, constitution d’une bourgeoisie
pétrolière qui maintient le pays dans l’économie de rente

 La dépendance alimentaire : est d’abord due à la faiblesse de l’agriculture du MO. En


effet, conditions climatiques (aridité) sont peu propices à une agriculture productive. De
gros efforts de mobilisation des ressources hydriques par l’irrigation ont été mis en œuvre
pour pallier le problème de l’aridité, mais pas de réelle augmentation de la production, car
irrigation souvent mal contrôlée. Agri consomme 90% de l’eau, 65% étant évaluée en
pure perte. De plus, les Etats ont privilégié l’industrie et l’économie pétrolière dans le
cadre de leur développement. A ces facteurs s’ajoutent l’augmentation de la demande
alimentaire intérieure causée par la croissance démographique, l’amélioration des
conditions qui a entrainé une augmentation des rations (la ration alimentaire passée de
2200 à 3000 calories/jour entre 1990 et 2010) La pop qui a quintuplé en 50 ans en
passant de 100M en 60 à 500M aujourd’hui, amélioration des conditions de vie qui ont
fait  la conso de nourriture (+3000 Kcal/jour). Croissance urbaine signifie aussi abandon
de l’autoconsommation et donc importations. De plus les urbains adoptent les habitudes
alimentaires de pays dev, augmentation et diversification de la demande.
Ainsi, le MO représente 20-25% des importations mondiales de biens alimentaires alors
que la région ne représente que 7% de la population mondiale. La production nationale ne
couvre que 40% des besoins alimentaires de l’Algérie. Ainsi, le MO est exposé à une
forte dépendance vis à vis des puissances agricoles extérieures. Seule la Turquie n’a pas
besoin d’importer massivement des céréales, de sucre, d’huiles végétales et plus
récemment de viande et de lait.

 L’eau
 Rareté et inégale répartition :7% de la pop mondiale pour seulement 1,1% des ressources
hydriques renouvelables. Disponibilité par hab 1230m3/an seuil de pénurie fixé à 1000.
Inégalités très fortes entre des pays tranquilles (Turquie) et d’autres sous pression
(Arabie) et d’autres sous très forte pression (Qatar 30m3, Libye 100. 5 pays en dessous du
seuil (45% pop). Peu de ressources internes (Nil qui vient d’Ethiopie, Tigre/Euphrate),
crée des situations de dépendance.

 Une mobilisation des eaux aux résultats médiocres  : Superficie des terres irriguées a
doublée en 50 ans et l’agri consomme 90% de l’eau de la région, mais 65% est gaspillée.
Retenues d’eau souvent de taille modeste, surtout dans les pays du Maghreb. Maroc 140
grands barrages qui lui permettent d’irriguer 9 grands périmètres  besoin de pomper
dans les nappes phréatiques ou aquifères. Arabie précurseur 21km3/an (25% du débit du
Nil), a permis les champs ronds au milieu du désert. Mais cette ressource est rare et ne se
renouvelle plus, c’est donc un one shot.

 L’aménagement des grands fleuves : 1971 barrage d’Assouan qui permet d’emmagasiner
les crues du Nil pour que les paysan aient de l’eau toute l’année et ne soient plus
tributaires des crues, il permet alors 2 récoltes par an. Le barrage a rendu possible une
nouvelle conquête du désert. Mais l’agri nationale n’arrive toujours pas à nourrir le pays
qui compte 85M d’hab. Aménagement du Tigre et de l’Euphrate commencé après la 2GM
avec la construction de barrages pour contenir les inondations et permettre l’irrigation.

17
Canaux entre le Tigre et l’Euphrate (car débit réduit avec les barrages turcs), entre
Bagdad et le Golfe. Fin des travaux d’aménagement en 2015 avec les derniers barrages
turcs.

Tensions et conflits pour l’eau :


 Eau urbaine, eau agricole : Une consommation urbaine en forte croissance. Nombre de
citadins qui a doublé en 20 ans, majoritaires dans toute la région. La conso d’eau par
citadins à elle aussi beaucoup augmenté à la fois au niveau des besoins domestiques que
pour la construction, les touristes,… Conso en eau de Marrakech x3 en 10 ans  course
aux captages autour des villes. L’eau part de plus en plus vers les villes aux dépends de
l’agri irriguée. Concurrence sauvage dommageable pour l’environnement. La ville se
ravitaille de plus en plus loin, le rayon hydraulique » grandit. Kabylie qui alimente Alger
(70km)

 Un avenir très incertain pour l’Egypte «  Le seul facteur qui pourrait déclencher une
guerre en Egypte est l’eau » Ghali : Eaux du Nil partagées par un traité international (de
59) qui laisse à l’Egypte 80% des eaux du fleuve. Mais c’est l’Ethiopie qui fournit 90%
du débit annuel. Les aménagements (Assouan) égyptiens ne sont pas suffisants pour
subvenir aux besoins de la pop qui devrait atteindre 95M dans 10 ans. Projet de la
Nouvelle Vallée qui va demander encore plus d’eau.
Mais c’est sans compter le bassin de 300M de personnes en amont de l’Egyote. Le
Soudan veut étendre ses surfaces irriguées, même chose en Ethiopie qui devrait peser plus
lourd que l’Egypte en 2025 et qui a besoin de plus de surfaces irriguées. Les pays des
grands lacs eux aussi prévoient de pomper dans le lac Victoria pour étancher la soif de
leurs agricultures.

 Tigre et Euphrate : les eaux de la discorde : Pays en aval (Irak, Syrie) qui dépendent
fortement de la Turquie et de ses aménagements car elle contrôle 80% du débit de
l’Euphrate et 40% du Tigre. Tensions vives au bord de l’affrontement militaire  1973
remplissage de la retenue du barrage syrien, tensions avec l’Irak. Tentative de médiation
de l’Arabie mais échec.
Des tensions autour du GAP : Affrontement le plus sérieux en 1990 avec la mise en eaux
d’Atatürk et de son réservoir de 1,5x le débit annuel de l’Euphrate à la frontière syrienne.
A la fin des aménagements, les débits devraient être réduits d’un tiers. Danger de la
pollution des eaux à cause de l’irrigation.

 L’inégale répartition des eaux du Jourdain : 5 états se partagent les eaux de la vallée, les
eaux courantes du Jourdain, ses affluents, les nappes souterraines. Seulement 2,3km3
pour 15M d’habitants soit 180m3/hab/an. Eau ressource extrêmement rare  compétition
féroce pour le contrôle des eaux. Le nouvel Etat d’Israël n’a quasiment pas de ressources
hydriques, et tous les plans de partages des eaux sont des échecs. Mise en place d’une
véritable guerre de l’eau par exemple pour le contrôle du plateau du Golan.
La répartition est inégale, en 2010 un Israélien vit avec 300m3, un palestinien avec 100 et
un Gazaoui avec 81. Les nappes sont très polluées et impropres à la consommation
comme dans la bande de Gaza. Jourdain tellement pompé que la mer morte n’est plus
irriguée et sa taille se réduit à vu d’œil, si rien n’est fait elle disparaitra dans 50 ans.

Les ressources non conventionnelles faiblement utilisées


 Le dessalement de l’eau de mer : Procédé datant des années 60, fortement utilisé dans la
péninsule arabique. Le coût a fortement baissé et se situe aujourd’hui à 0,50$ le m3. Mais

18
cette technique n’est possible que dans les pays riches en ressources énergétiques. Mais
cette eau reste chère et uniquement destinée à la consommation quotidienne (seulement
10% de la demande). De plus en cas de conflits cibles faciles pour les
bombardements/marrées noires ciblées. Technique utilisée au Maroc, Algérie, Egypte,
Gaza, Israël pour fournir les villes et les sites touristiques.
 Les techniques de recyclage des eaux : Encore peu sollicitées, mais entrain de changer
car coût 3 fois moindre que celui de l’eau dessalée. Seulement lourds
investissements/entretient et pas d’habitat spontané. La ville du Caire reconstruit tout ses
équipements pour pouvoir traiter 2Km3 d’ici 2015. Seul Israël recourt massivement au
retraitement des eaux ce qui fournit 20% de la conso du pays.

 Les économies d’eau, seul outil efficace face à la pénurie  ? 60% de l’eau de
l’agriculture est mal utilisée, avec l’arrosage à outrance, de jour,… Besoin de développer
le goutte-à-goutte qui ne gaspille pas d’eau. Pertes importantes au cours du transport dans
les canalisations (au minimum 30%). Solutions simples mais changements d’habitude
plus longs.

 Faut-il faire payer l’eau ? Pour l’islam l’eau est un don de Dieu gratuit, naturel,
inépuisable et ne peut donc pas être payante. Pour le FMI/BM moyen efficace de réduire
le gaspillage, mais si possible pour la population urbaine, plus compliqué dans les
campagnes tant le niveau de vie est bas. On ne peut pas résoudre les problèmes hydriques
que par les lois du marché.

Frédéric Lasserre dans Conflits hydrauliques et guerres de l’eau : tous les « conflits » autour de l’eau
ont été des violences localisées, ponctuelles et populaires.
=>Le MO est le lieu d’apparition de l’hydrogéopolitique. Le problème de l’eau est récurrent et crucial
pour la région, est-il cependant un facteur assez déstabilisant pour déclencher une réelle guerre de l’eau
entre les Etats du MO ?

19
Les inégalités au Moyen-Orient
 Entre les pays 
Les inégalités entre les pays du MO sont largement dues à l’inégale répartition géographique
des gisements d’hydrocarbures :
 Opposition très forte entre la balance commerciale des pays exportateurs
d’hydrocarbures (excédant de 370MM$) et les autres (déficitaire de 150MM$)
 L’inégale distribution de la rente pétrolière à l’échelle du MO  : 10% de la population du
MO s’accapare 70% de la rente pétrolière. Elle est de 40 000$ par tête par an au Qatar
contre 2000$ par habitant en moyenne au MO.
 Inégalités des PIB : en 2012, le plus élevé est l’Arabie Saoudite avec 730MM$ (19 ), le
ème

plus bas est le Yémen (90ème PIB mondial) avec 35MM$


 Inégalités de l’IDH dont la fracture la plus flagrante est la frontière israélo-
palestinienne : IDH de la Palestine de 0,67 contre 0,90 pour l’Israël
 La Turquie est le seul pays émergent de la région avec une croissance annuelle de 5 à 8%
depuis les années 2000. C’est la 15ème économie mondiale en 2013 et elle est membre du
G20.
 L’enclave israélienne : l’Israël est le seul pays développé de la région avec une économie
diversifiée (secteur tertiaire de 70% de PIB)

Focus : Les dividendes pour la paix du gaz israélien

Dans le grand jeu énergétique proche-oriental: Israël possède 2 atouts: Tamar et Léviathan.
Encore faut il que le gouvernement de Nétanyahou joue le jeu de cette diplomatie du gaz. Les
2 gisements se situent au large d’Haïfa, et la découverte surprise dans la ZEE d’Israël fut une
immense surprise et une aubaine: stopper la dépendance énergétique avec l’Egypte d’où
provenait la moitié du gaz israélien jusqu’en 2010. Tamar pourrait permettre de couvrir ses
besoins pendant 25 ans. Leviathan en fait le double et d’autres gisements semblent
prometteur: 40% du gaz devrait être exporté.
La dimension géopolitique du gaz israélien est importante, à même d’influencer le jeu
régional. La Jordanie est le client le plus probable, mais la Turquie aussi, gros consommateur
de gaz naturel et qui voudrait réduire sa dépendance à la Russie (70%) d’autant plus que les
relations commerciales ne sont pas altérées par l’éloignement diplomatique. On peut citer la
Palestine et l’Egypte, le gaz sans changer entièrement les rapports, pourrait être une brique
de plus dans l’édifice bilatéral s’ils nouent des partenariats.

 Trois défis expliquent que le Proche Orient aspire à l’unité.


 Ces trois défis ont en fait la même origine : la proximité de l’Europe et le renversement
du rapport de force. Alors que les Turcs menacent encore Vienne en 1683, leur empire
entre en léthargie au xixème siècle. D’où un triple défi : de la dépendance (prise d’Alger
en 1830), de la modernisation et de l’identité.

 Face au défi de l’identité, il répond par l’islam  : Une histoire prestigieuse et ancienne.
La plus vieille ville du monde n’est-elle pas, dit-on, Jéricho (VIIIème millénaire av.

20
J.C.) ? Lieu de l’invention de l’écriture (vers 3 000 ?), de l’alphabet, des débuts de
l’agriculture et de l’élevage. L’islam contribue de deux façons à l’unité.
 Au sein de chaque nation, il est la référence essentielle. Toutes les constitutions
locales (sauf Israël, la Turquie, le Liban) font de l’islam la religion d’état, ou du
moins stipulent que le chef de l’état doit être musulman (Syrie). Mais la Tunisie a
inscrit dans la constitution l’égalité sans discrimination et rejette la charia comme
source principale du droit du pays (janvier 2014) ; en revanche l’islam est défini
comme « religion de la Tunisie » - c’est donc un compromis difficile.
 Face à l’extérieur, il sert de ciment contre les « invasions extérieures » vécues
comme une agression, mais aussi comme une entrée inacceptable des infidèles
dans le dar-el-islam (maison de l’islam).

 Face au défi de la dépendance, il répond par le panarabisme  : L’arabité est une réalité
liée à l’islam. Le Coran est rédigé en arabe, commenté en arabe, même si des traductions
existent. Pourtant les Arabes perdent le contrôle politique de l’islam dès 1258 (fin du
califat abbasside). Malgré leurs promesses, les Européens se partagent la région. Accords
Sykes-Picot (1916) ensuite révisés (San Remo) Pourtant, fait significatif, les Lieux Saints
échappent à la colonisation et Ibn Séoud unifie l’Arabie en 1926 (le pays prend le nom
d’Arabie saoudite en 1932).
Le nationalisme monte : Turquie de Mustapha Kemal, Perse de Reza Shah, mouvements
de décolonisation…Mais l’indépendance n’empêche pas les puissances de conserver leur
influence, et leur rivalité contribue à diviser la région pendant la guerre froide. Cf.
Mossadegh. RU et EU
Le nationalisme pan arabe est représenté par le Baas créé en 1947. Ensuite les hommes
politiques se réclamant du panarabisme sont nombreux. Nasser paraît proche d’eux. La
création d’Israël (1948) avive ces courants nationalistes. Plusieurs tentatives sont faites
pour créer un état arabe uni : entre Egypte, Syrie et partiellement et partiellement Yémen
(1958-1962). Le Baas arrive au pouvoir en Syrie et en Iraq (en 1963 dans les deux pays).
Mais il se scinde en 1966.

 Face au défi du développement, il répond par le «  socialisme arabe ». Des éléments


d’unité qui tiennent à la continuité méridienne , mouvements de révoltes dans tous ces
pays, en Turquie avec le PKK et en Irak avec différent mouvement Barzani. Tout ceci va
être attisé par certaines puissances, les Soviétiques notamment contre l’Iran et la Turquie.
Ce Kurdistan autonome peut rassembler autour de lui l’ensemble des Kurdes, d’abord
pour des raisons de diversité du peuple turc. Les kurdes Irakiens au contraire se sont
Problème géopolitique avec la Turquie, les EU sont génés par rapport à la Turquie.

Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute  Les Kurdes, nouvelle place, nouveau rôle
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film  Le kurdistan ? Un nouveau pays ?

21
 Au sein des pays avec des inégalités régionales
 Entre les villes et les campagnes : le raccordement à l’évacuation des eaux est de 80% à
Amman (capitale de la Jordanie) contre 11% dans les campagnes environnantes. Pour
lutter contre disparités régionales, les Etats du MO mettent en place des politiques
d’aménagement territorial dans les zones enclavés. Exemple du GAP (projet d’Anatolie
du Sud-Est en Turquie lancé en 1981: il consiste à irriguer 1,7M d’hectares de terres
arides grâce à 22 barrages construits sur le Tigre et l’Euphrate. La production de coton y
est passée de 150 000 à 450 000 tonnes entre 1981 et 2012.

 Avec l’espace particulier des déserts : On trouve les plus vastes zones désertiques dans
ces régions, à priori des espaces vides d’hommes où la vie se résume à un petit nombre
d’espèces végétales et animales. Pourtant ils sont aujourd’hui de plus en plus soumis à
des enjeux géopolitiques … Pourquoi une telle réévaluation de leur rôle ??
 Croissance démographique spectaculaire : de 2M à 6M dans le Sahara Egyptien.
Pour plusieurs raisons : forte natalité + sédentarisation +  économies extractives
+ Volonté de contrôle des territoires (Néguev)
 Urbanisation : renforcement de villes existantes + créations économiques (Ouargla en
Algérie près du gisement de Hassi Messaoud)
 Implantations militaires : AMD (Israël au Néguev), impératifs stratégiques 
terroristes, bande d’Aozou, conflits frontaliers (Lybie//Tchad Irak//Arabie
Irak//Koweït)

 Au sein des pays avec des inégalités structurelles


 Cf. Inégalités secteur public secteur privé
 Inégalités sociales de redistribution des richesses : Modèle de captation de la rente et de
la redistribution (dépenses sociales mais aussi gonflement du secteur public). Or  prix
mat 1ère a fait s’effondrer les budgets des Etats et donc leur capacité de soutenir l’éco. De
plus fin de la guerre froide=fin de aides.

 Ségrégation urbaine : ces inégalités structurelles sont reflétées par les inégalités urbaines.
Les immigrés vivent à la périphérie des villes dans des camps de travail. Ils vivent dans
des conditions précaires car ils n’ont pas accès aux politiques de redistribution sociale, et
en Arabie Saoudite, ils sont entièrement dépendants de leur kafil dans le cadre du système
du kafala. En effet, tout migrant vivant en Arabie Saoudite doit avoir un parrain qui est le
seul à pouvoir lui ouvrir un compte bancaire ou lui signer un bail immobilier. Cette
précarité est double: d’abord au niveau de l’instabilité de leur situation. Par exemple,
suite à la montée du chômage en Arabie Saoudite (30% chez les moins de 25 ans en
2012), le gouvernement a mis en place une « saoudinisation des emplois » en expulsant
140 000 immigrés entre novembre et décembre 2013. Mais précarité également visible au
niveau des conditions de travail : d’après l’ambassade du Népal à Doha, au moins 44
ouvriers népalais employés sur des chantiers de construction des sites de la Coupe du
monde 2022 au Qatar sont morts entre le 4 juin et le 8 août. Jeunes pour la plupart, ils ont
été victimes d'attaques et insuffisances cardiaques ainsi que d'accidents sur leur lieu de
travail. Tous exerçaient dans des conditions d'exploitation qui s'apparentent à de

22
l'esclavage moderne. Au rythme actuel des décès sur les chantiers au Qatar, au moins 4
000 ouvriers pourraient mourir dans l'Emirat avant même le coup d'envoi du Mondial
2022, a accusé la Confédération internationale des syndicats.

Focus : L’Egypte, pire pays arabe pour les femmes

Enquête de la Fondation Thomson Reuters : harcèle- ment sexuel, excision, trafic humain,
mariages forcés, lois discriminatoires et faible représentation en politique. En Syrie ou en
Irak, violences sexuelles, trafic humain et mariages forcés jalonnent le parcours des
réfugiées.
Le Yémen la talonne au bas du classement.
20ème, l’Arabie saoudite voit ses mesures en faveur de la représentation des femmes saluées
en dépit d’atteintes toujours majeures à leurs droits.

 Vers une meilleure gouvernance ? Dans le MENA, quelques signes : le Maroc (charte
de 1997, élections qui débouchent sur l’arrivée au pouvoir des socialistes en 1998) ;
même le Golfe (début de droits pour les femmes qui votent au Koweït, parlement élu ;
mais l’émir nomme les ministres qui sont tous issus de la famille princière en 2009 ! Et
les partis ne sont pas reconnus). En Jordanie le Parlement est élu de façon démocratique
depuis 1989 (levée de la loi martiale qui avait suivi septembre noir), mais la loi favorise
les zones rurales et les tribus, d’où un large clientélisme ; les Frères musulmans
boycottent. En Arabie, les femmes votent depuis 2011, elles entrent au Parlement
(consultatif) en 2013. Edouard Tétreau parle pour ce pays d’un « printemps arabe
silencieux ». Le paradoxe est que les régimes stables et monarchiques sont ceux où les
progrès des droits des femmes sont le plus sensibles.

 Où va le monde arabe ? : Les enjeux de la transition  : LIVRE de Hasni Abidi 2011


(universitaire). S'il est trop tôt pour faire un bilan des révolutions arabes, les enjeux de la
transition démocratique sont déjà là. En effet après plusieurs décennie de dictature, le
mode de gouvernance est à reconstruire, or si elle n'est pas assez rapide cette transition
apparaîtra plus comme une régression. Avec le danger d'une conter révolution. Selon les
cas, on peut parler de transition brutale ou douce, volontariste ou réticente, impulsée ou
subie. Mais la démocratie semble désormais accessible à tous. Les peuples arabes peuvent
se l'approprier comme idée. valeur, et mode de gouvernement. Toutefois, la période
actuelle voit l'apparition d'interrogations communes : quelles forces combleront le vide
politique ? Comment la démocratie évoluera-t-elle dans un milieu majoritairement
musulman ? Quel sera le rôle des sociétés, qui veulent devenir acteurs de la vie politique
de leur pays ? Quelle place laisser aux intervenants extérieurs, notamment l'Europe qui
avait soutenu les anciens régimes pour des raisons sécuritaires (migrants, terrorisme
pétrole) ? Depuis 2011, le monde arabe n'est plus en dehors de l'Histoire, et a montré
qu'il n'est ni immobile ni stagnant.

23
Le Moyen-Orient : la zone la plus instable du
monde
 Conflits interétatiques 
Ils sont compliqués au MO car ils mettent en jeu un grand nombre de facteurs comme les
ressources naturelles (hydrocarbures, eau), les religions et les possessions territoriales.
Exemple du conflit israélo palestinien :
 Religion : judaïsme contre l’islam

Jérusalem : les villes superposées

Capitale d’Israël (non reconnue) proclamée par la Knesset en 1980, 700.000 habitants,
fondée vers -1700. Passe aux mains des arabes en 638 avant de devenir la capitale d’un
royaume chrétien au XIe siècle. Repasse sous domination ottomane jusqu’en 1917.
Partagée en 1948 entre le nouvel Etat d’Israël et la Transjordanie. Intégralement conquise par
Israël au cours de la guerre des 6 jours.
Jérusalem juive : ombilic religieux (temple de Salomon), ombilic politique et symbolique
(capitale antique et objectif sioniste). Légitime le sionisme par ce lien.
Jérusalem palestinienne : sacralisée par les croisades, rôle politique => lieu saint. Légitimité
en tant que capitale palestinienne par la continuité historique.
Chrétiens : 8.000, faible importance. Communautés : syriaque, copte, grecque, arménienne,
catholique.
Enjeux de peuplement, colonies, axes routiers avec la Galilée et la Judée, etc.

 Au niveau territorial : 2 Etats sur un même territoire. En 1947, l’ONU partage la


Palestine en 2 Etats (un Etat juif, Israël sur 56% du territoire, et l’Etat palestinien arabe
séparé en 2 région, la bande de Gaza et la Cisjordanie). Par l’extension de leurs colonies
sur l’Etat palestinien, Israël tente de s’accaparer le territoire palestinien (le nombre de
colons israéliens en Cisjordanie est passé de 100 000 en 1993 à 300 000 en 2010).

 Il existe également un véritable enjeu autour de l’eau  : Israël est extrêmement


dépendant des nappes phréatiques de Cisjordanie et des eaux du Jourdain qui prend sa
source dans le plateau du Golan, israélien depuis 1981. Ainsi, 2/3 de l’eau d’Israël
provient de territoires situés à l’extérieur de ses frontières fixées initialement par l’ONU
en 1947 (1/3 de Cisjordanie et Gaza, 1/3 du lac de Tibériade et du Yarmouk)
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film  Israël Palestine : conflit pour l'eau

 Du coté palestinien, zoom sur le Fatah  : Organisation politique et militaire palestinienne


crée en 1959 au Koweït par Yasser Arafat, qui est aujourd’hui le mouvement majoritaire

24
au sein de l’OLP. Au début mouvement de résistance surtout militaire, mais tournant dans
les années 1980, privilégie le canal diplomatique et la reconnaissance
internationalePalestine entre comme membre observateur à l’ONU en Nov 12. Mort de
Yasser en 2004  remplacé par Mahmoud Abbas, mais il ne fait pas l’unanimité et
montée du Hamas, qui a gagné les élections législatives à Gaza. Fatah chassé de Gaza et
ne contrôle plus que la Cisjordanie.
 Ainsi, la congrégation de ces facteurs a fait de la région une zone instable  : Ensemble des conflits
armés entre Israël et les pays arabes entre 48 et aujourd’hui. Attention les enfants ce n’est
pas seulement le conflit israélo-palestinien. 6 conflits majeurs, mais une constante, la
supériorité militaire d’Israël. Ce conflit a fait 50 000 morts depuis 1950:
 Guerre de 1948 : Suit immédiatement la proclamation de l’Etat sémite le 15 mai
1948. Tous les voisins (Syrie, Liban, Jordanie, Irak) d’Israël attaquent les
frontières du nouveau pays. Pendant 1 an Israël résiste puis écrase ses adversaires
et conquiert un gros bout de Palestine. Cessez-le feu en 1949, 1M d’Arabes de
Palestine déplacés.

 Guerre de Suez (1956) : Nationalisation du canal par Gamal Abdel Nasser le 26


juillet. 29 octobre réponse conjointe du RU de la France et d’Israël, Is s’empare de
Gaza et de tout le Sinaï, RU/FR se parachutent au dessus du Canal et occupent la
zone. Pression diplomatique de l’URSS et des EU, retrait le 10 novembre.

 Guerre des 6 jours (juin 1967) : Guerre préventive contre ses voisins. Véritable
succès pour Israël qui triple sa superficie, prend le contrôle de Gaza, du plateau du
Golan et de Jérusalem Est. Golan commande 1/3 de l’approvisionnent en eau du
pays.

 Guerre du Kippour (octobre 1973) : Entre le 6-24 oct, attaque d’Israël par
l’Egypte et la Syrie. Profitent du Kippour pour attaquer Israël. Contre offensive
rapide d’Is aidée par les EU  reprise du Golan, arrive jusqu’au Caire avant le
cessez le feu de l’ONU. Déclenche le premier choc pétrolier, avec la suspension
de la livraison de pétrole aux EU de pétrole saoudien le 20 octobre (roi Fayçal).
Quadruplement des prix.

 Guerre du Liban (juin 1982) : « Opération de paix en Galilée », volonté de


sécuriser la frontière nord et d’affaiblir l’OLP largement implantée au Liban.
L’armée se retrouve aux portes de Beyrouth, Arafat est pris au piège. Cessez-le
feu imposé par les EU, évacuation de l’OLP vers Tunis par la France. Envoi d’une
Force multinationale de Sécurité par l’ONU. Le Liban est évacué sauf les « fermes
de Chebaa » 15 exploitations, riches en eau, qui cristallisent les tensions entre Is,
le Liban et la Syrie.

 Seconde guerre du Liban (juillet 2006) : Enlèvement de deux soldats israéliens,


opération « juste Rétribution » d’un mois lancée par Is. Détruit une grandes partie
des infrastructures du Hezbollah, +1000 civils. Exemple de conflit asymétrique
entre Is et la guérilla du Hezbollah. Israël est sortie vainqueur de tout ses conflits,
mais importance cruciale de l’aide américaine tant diplomatique que militaire.
3MM d’aide militaire depuis 2004 pour renforcer la « Marge militaire

25
qualitative ». Is possède surement la bombe A depuis 1960(mais pas
officiellement) avec des bombardiers et 3 sous-marins lanceurs.

 Oslo ou le rêve fracassé : Depuis l’assassinat d’Itzhak Rabin en 1995, les acquis d’Oslo
semblent chaque jour plus fragiles, mais les 2 parties hésitent à déclarer la mort des accords.
Le 13 septembre 1993 est signée «La déclaration des principes» entre Rabin et Arafat, sous
l’égide de Clinton. Pour la 1ère fois les 2 Etats se reconnaissaient et cherchaient ensemble des
solutions. Cet héritage conserve des liens entre les 2 parties: concertation, coordination et
arrangements économiques qui préserve la relative stabilité en Cisjordanie.
Les négociations ont repris fin-juillet 2013 après 3 ans d’interruption: montrent que la
majorité pense que seule la solution de 2 Etats peut aboutir à la paix. Mais ces accords ne
sont pas une garantie: Netanyahou a menacé de les abroger de même que Mahmoud Abbas,
protestant contre l’étranglement économique de son gouvernement par Israël.
Plusieurs causes peuvent être avancées: le défaut d’Oslo est son cantonnement à des accords
intérimaires alors qu’on voulait négocier sur un statut permanent. La 2ème intifada de 2000
enterre ces accords. Mais leur héritage implique de savoir raison garder de la part des 2
protagonistes.
Le processus de paix est pourvoyeur d’emplois et d’aides étrangères pour l’AP, évite la
stigmatisation internationale d’Israël et redore l’image des EU et leur action au MO.
Toutefois les récents développement (assassinats en série d’Israélien, bombardements sur la
bande de Gaza,…) font plutôt penser à un début de 3ème intifada qu’à une résolution du
conflit.

 Conflits intra-étatiques 
 Guerre civile de Syrie qui a éclaté en 2011 dans le cadre du Printemps Arabe. La
population revendique un nouveau système politique remettant ainsi en cause le régime
dictatorial de Bachar El-Assad. En se prolongeant dans le temps, le conflit syrien est
devenu à la fois guerre civile, guerre énergétique (IS tire son argent du pétrole), guerre
par procuration (Russie, coalition occidentale, pays du Golfe,…) et aussi guerre sainte
(persécution des chrétiens et des Kurdes). En août 2015, le conflit avait fait au moins 200
000 morts et a peut-être dépassé les 300 000 victimes d'après les estimations de diverses
ONG et de l'ONU. De nombreux massacres, crimes de guerre et crimes contre l'humanité
ont été commis, principalement par le régime syrien et l'État islamique. Le camp loyaliste
est responsable de la majorité des victimes civiles de la guerre, souvent par le fait de
bombardements aériens. Des armes chimiques ont également été employées. La moitié de
la population syrienne a été déplacée pendant le conflit, plus de quatre millions de Syriens
ont fui le pays.
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute  Les conséquences démographiques de la guerre en Syrie

Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute  La coalition contre IS, véritablement efficace ?/Pourquoi ne sait-on
pas réduire militairement IS?/Pays du golf, les relations avec les mouvements
islamiques/Chamboulements au MO, quels scénarios après IS ?

26
 Terrorisme et piraterie 
 Genèse du mouvement : Constitution d’un terreau favorable à l’éclosion de mouvements
de plus en plus violents et divers. Luttes nationales comme au Liban (Hezbollah) en
Palestine (Hamas). Tentative de prise de pouvoir et de rejet des occidentaux par la
violence (Talibans, AQMI,…)
 Portrait d’une star … Ben Laden  : Il est le premier à avoir constitué un réseau
international d’organisations terroristes avec Al-Qaïda (la Base), plus de 100 attentats que
l’on peut ranger en 2 catégories : Les équipes avec des nationalités variées qui organisent
des attentats souvent dans les pays occidentaux. 1er attentat contre le World Trade Centre
en 1993, puis ambassade américaine à Nairobi (250morts) et 9/11, Madrid en 2004.
Equipes nationales autonomes surtout entre sunnites et chiites  Arabie très touchée
(Riyad 2004), Casa 2007, Charm El-Cheikh en 2005, 88morts.
Organisation affaiblie par la guerre en Afghanistan, mais réseau qui survit grâce à des
antennes de plus en plus indépendantes (AQMI, AQDFL,…), Ben buté le 1er mai 2011
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film  L'Islam en conflit

 La guerre en Irak de 2003 a 2011 a plongé le pays dans un chaos total 


 Insécurité (dizaine d’attentats et meurtres par jour), appauvrissement (1/3 de la pop en
dessous du seuil de pauvreté selon l’ONU), décrépitude des services publics (privation de
l’eau potable pour 40% de la population), ainsi qu’une généralisation de la corruption :
selon Transparency International, seules la Birmanie et la Somalie sont plus corrompues que
l’Irak. Suite à l’occupation américaine de 2003 à 2011 qui a exacerbé les sentiments
communautaires, l’Irak sombre peu à peu dans une guerre civile à cause de la fracture chiite
sunnite. Cette fracture a entrainé une véritable épuration religieuse mutuelle pendant la guerre
(entre 2004 et 2007, les attentats interposés ont causé la mort de 35 000 morts). Cette fracture
est ravivée par l’arrivée au pouvoir du PM Al-Maliki en 2006 issu de la minorité chiite, en
opposition au règne de Saddam Hussein, sunnite. Ainsi, la fracture s’est manifeste également
par une nouvelle géographie des quartiers de Bagdad. Avant la guerre, la ville était
caractérisée par une grande mixité ethnique (la rive gauche du Tigre accueillait 40% de
sunnites et 55% de Chiite. Désormais, la rive gauche accueille 85% de sunnites, tandis que la
rive droite accueille 80% de chiites.

 Conséquences de l’instabilité dans la région :


 Présence des puissances extérieures (cf.) Le besoin des puissances étrangères de sécuriser
leurs approvisionnements en hydrocarbures les a conduit à mener une géopolitique
d’intervention dans la zone, soit via la lutte contre l’instabilité de la région, soit via celle
contre le terrorisme : Par exemple, suite à l’invasion du Koweït par l’Irak en 1990 se forme
une coalition internationale de 29 pays pour libérer le pays : 700 000 soldats participent en
1991 à l’opération « bouclier du désert », destruction aérienne massive de janvier 1991 qui
aboutit à la guerre de reconquête du Koweït. Bahreïn abrite le centre de commandement de la
5ème flotte américaine et 25 000 soldats américains

27
L’UE intervient contre la piraterie dans le Golfe d’Aden, où le nombre d’attaques est passé de
5 en 2005 à 175 en 2009: l’opération Atalante de 2008.
Plus récemment la Russie a décidé d’intervenir directement en Syrie et d’y effectuer des
bombardements aériens.

Focus : la première Guerre du Golfe

Opérations menées en janvier/février 1991 au Koweït sous mandat de l’ONU. Invasion du


Koweït par l’Irak en août 1990 : une coalition internationale est mise sur pied par les USA.
Près d’un million d’hommes (USA, alliés et pays arabes) sont postés dans le Golfe,
notamment en Arabie Saoudite.
L’Irak n’ayant pas satisfait aux demandes de la communauté internationale, déclenchement
de l’opération Desert Storm en janvier 1991 : les forces irakiennes sont repoussés hors du
Koweït très vite. Premier conflit post-Guerre Froide consacrant l’hyperpuissance américaine,
qui semble néanmoins promouvoir la coopération multilatérale. Mais l’unilatéralisme
reprend vite le dessus : bombardements sur Bagdad sans mandat de l’ONU fin 1998 car le
régime de Saddam Hussein toujours en place.
Contrôle inédit de l’opinion (après le fiasco de la guerre du Vietnam, l’armée américaine
apprend à manipuler l’opinion : légende des soldats irakiens débranchant les couveuses dans
les hôpitaux koweitiens).

Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film  Le projet américain : le Great Middle East / Le Moyen-Orient sous influence/ Le
Moyen-Orient, un pivot géopolitique
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute  Le rôle des EU dans le chaos actuel

 Course à l’armement : le MO représente 40% du total des commandes militaires en 2013.


L’Arabie Saoudite est ainsi le premier client des exportations militaires françaises en 2013.
Israël consacre 8% de son budget à la défense, presque un record mondial, et le pays est
accompagné de 5 autres pays du MO dans le top 10 des ratios budget défense/PIB.

 Frein à la prospérité économique : pendant la seconde intifada, le PIB israélien a chuté de


30% à cause du retrait des investissements, de l’insécurité, mais aussi des dépenses
d’armement qui ont explosé et qui ont été compensées par une réduction de l’investissement
dans les infrastructures ou les projets de recherche par exemple.
 Les populations civiles et le développement : victimes des conflits (cf. Irak)

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Cartographie

L’eau facteur de tensions


Le Moyen-Orient dans son ensemble, entre vides et pleins

Le cas turc, un cas d’école

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Le pétrole chance ou malédiction pour le Moyen-
Orient ?

 Une région convoitée et stratégique de part ses ressources abondantes


- Pays membres de l’OPEP (Oman, pétromonarchies, AS, Irak, Iran)
- AS premier producteur mondial
- Flux de brut et de plus en plus de produits raffinés
- détroits majeurs pour la circulation du pétrole (Bab el Mandeb, Ormuz)
- canal de Suez + UPM
- Routes maritimes et destinations + Piraterie et flottes étrangères en Somalie

 Impact spatial des enjeux pétroliers 


- Ports pétroliers d’exportation : Yanbu, Umm Saïd, Ras Tanura, Koweït, Manama, Port Soudan, Port-
Saïd, Tripoli, Bakou, …)
- Réserves de gaz naturel : entre le Qatar et l’Iran + Israël
- Oléoducs

 Mais le MO reste une région instable et fragmentée


- Différents courants religieux entre chiisme (Iran, Syrie, Irak en hachurée) et sunnisme (le reste)
- Etats en voie de fragmentation : Afghanistan, Pakistan, Irak, Somalie, Soudan, Syrie
- Territoires échappant à l’autorité centrale : sud-Soudan, Nord Irak, Sinaï, Kurdistan turcs et iranien,
Baloutchistan, Waziristân, Darfour, Somaliland, …), Gaza
- Attentats liés au pétrole : Irak, AS, Yémen (en mer)
- Pays riverains de la mer Capsienne, instables (conflits gelés)
- Extension spatiale du MO avec de nouveaux producteurs voisins et concurrents (Turkménistan, mer
Capsienne, Soudan).
- Budgets militaires avec une croissance de plus de 5% : la péninsule arabique
- Danger nucléaire iranien

31
Une région sous influence étrangère

 Le Moyen-Orient une région stratégique pour toutes les puissances


- Présence militaire américaine (Israël, AS, Djibouti, Irak, Turquie)
- Pays sous influence américaine (les mêmes plus Géorgie, Egypte, EAU, Koweït)
- Conflits internationaux (guerres du Golfe, Somalie, Darfour, Palestine, Irak, Afghanistan)
- Etats ennemis des EU faisant partie des Rogue states : Iran, Syrie
- Pays du Grand Moyen Orient alliés des EU : tous sauf Syrie, Iran et Afghanistan.
- Arrivée massive de capitaux chinois centrés sur les ressources naturelles : Iran, Soudan, Irak

Pour le rayonnement mondial


- Un acteur financier majeur grâce à sa rente et ses fonds souverains : indiquer toute les
pétromonarchies (Abu Dhabi investment Authority)
- Une région attractive : tourisme en mer rouge, Dubaï
- Des infrastructures qui la connecte au reste du monde : ports (Dubaï, Jeddah, Manama, Alexandrie,
Haïfa) hub aéroportuaire (Dubaï)
- Un rayonnement culturel avec Al Jazeera, la coupe du monde 2018, les grands prix (Bahreïn, Abu
Dhabi)
- Rayonnement religieux autour de lieux saints: la Mecque, Médine, Jérusalem, Nadjaf (Irak)
- 5 des 15 plus hautes tours du monde : La Mecque, Dubaï (x2), Koweït, Doha
- Flux de main d’œuvre étrangère venant du reste du MO ou d’Asie

32
Plans pour s’entrainer

Etats, sociétés et économies du Moyen-Orient


dans la mondialisation
Problématique : Mondialisation définit quatre types d’espaces : un centre d’impulsion, des
périphéries intégrées ou émergentes, périphéries dominées unies au centre par les flux de produits
bruts et par une DIT.: N’y a-t-il qu’un type d’intégration ? La question est le statut du Moyen-Orient
dans la mondialisation ? Le MO ne serait-il pas l’espace voulant bénéficier des bienfaits
économiques de la mondialisation en refusant la domination des puissances extérieures et
l’abandon de ses valeurs culturelles
I. Certes, le MO n’est pas en dehors de la mondialisation, mais il apparaît bien comme
périphérie dominée.
A) Le MO est un espace marginalisé sur le plan socioéconomique et se caractérisant par des
régimes politiques de type périphérique
1) Les retards économiques du MO
 Dépendance alimentaire : 50% pour l’Irak et pour l’Egypte (2 importateur mondial de blé), AS
ème

(4 importateur mondial de riz),  pas de révolution agricole suffisante.


ème

 Faible différentiation de l’industrie par rapport au pétrole. Les retards industriels = déficits
commerciaux. Liban : 25% du PIB ; Jordanie : 1/3 du PIB. Pas d’entreprise moyen-orientale
parmi les 50 premières entreprises mondiales Israël, AS, Turquie = 2/3 de la production
 Retard socioéconomiques : part de la population vivant avec moins de 2$ par jour : 45% en
Egypte. Mortalité infantile : Syrie 24‰. Classements IDH : entre 60 et 90ème rang : Jordanie,
Turquie, Liban : Yémen : 128.

2) L’emprise des Etats sur les économies dans le cadre de stratégies rentières peu efficaces
 Dutch disease : échec des socialismes panarabes ; Etats autoritaires peu attractifs pour les IDE. +
corruption

3) Un autoritarisme et un conservatisme des Etats qui se traduit aussi le plan socioéconomique


 Etats ralliés au capitalisme libéral : l’Egypte s’ouvre : Infitah. Trois effets : Sadate renvoie les
conseillers soviétiques, revirement géopolitiquecapitaux américains; pour pouvoir accueillir ces
capitaux : privatisations, zones franches. Mais dès 1977 : émeutes à cause de l’envolée des prix
des produits alimentaires, maintenus bas par Nasser pour acheter la paix sociale mouvements
islamistes (Frères musulmans et assassinat de Sadate en 1981).
 Autoritarisme socioculturel (si mondialisation = occidentalisation) : discrimination des femmes,
minorités (cf. Irak de Saddam Hussein).
B) En effet, il occupe un statut de périphérie dominée comme le souligne sa participation aux flux
de la mondialisation
1) Le MO ne participe pas aux flux de la mondialisation
 5% des exportations mondiales malgré le pétrole (équivalent du Japon : 700 milliards de $ mais
AS en fait 200 à elle toute seule)

33
 Importations : armes, produits manufacturés, produits alimentaires de base : 3% des importations
mondiales. Donc en tout seulement 4% du commerce mondial pour 9% pop.

2) Une fourniture de main d’œuvre au rabais qui se fait au profit des pays du centre de la
mondialisation
 Taux d’émigration net en % de la pop. totale : Egypte, Liban : 1 à 2%, Iran : 4% ; Oman : 12%.
Participation à la DIT, incapacité des Etats à retenir leur population qualifiée.

3) La nature des flux


 Le commerce les armes fournies par les fabricants occidentaux : perpétue l’ordre colonial, ce qui
arrange bien les FTN. Dépenses d’armes comparées aux dépenses publiques d’éducation :
France : 2,5%, 6% ; Israël : 8%, 7%, AS : 8%, 7%; EAU : 7%, 1%.; trafic de drogue : Khat au
Yémen
C) Il se singularise en conséquence par son faible poids dans la gouvernance de la mondialisation
1) Un rôle très limité dans les organisations internationales
 Certes, quelques postes importants : Mohammed el-Baradei, président de l’AIEA ; Boutros-
Ghali : secrétaire général de l’ONU dans les années 1990.
 Mais dans l’ensemble, pas d’autres postes de gouvernance : OMC, OMS,

2) L’OPEP : un contre exemple ?


 L’OPEP créée en dehors de la période de la mondialisation; comprend la majorité des Etats
exportateurs de pétrole de la région mais aussi d’ailleurs. OPAEP : 1968.
 Chocs pétroliers 1973 et 1979 ; mais contre-choc pétrolier des années 1980, rôle des Majors,
importance croissante des NOPEP : Norvège, Russie.
 Diversification énergétique des pays importateurs : diversification géographique ; diversification
des bilans énergétiques : réduction pétrole et gaz contre charbon, nucléaire
 Mésententes au sein de l’OPEP : invasion du Koweït par l’Irak en 1990.

3) Faible poids dans la mondialisation sportive


 Pas de représentant dans les grandes organisations sportives internationales : CIO par exemple.
 Des contre-exemples : formule1, golf, course hippique. Organisation des grandes compétitions :
JO, Coupe du monde de foot, pas de tournoi de grand Chelem, etc.
 Investissements sportifs au Qatar.

II. Cette situation ne résulte pas d’un refus global des Etats, des économies et des sociétés de la
région à participer aux dynamiques de la mondialisation
A) La modernisation socioéconomique et socioculturelle du MO est une réalité qui interdit de voir
dans son statut périphérique une malédiction civilisationnelle
1) Il y a d’incontestables progrès socioéconomiques liés à l’ouverture à la mondialisation
 Turquie : taux de croissance record dans les années 1990 grâce à une politique d’ouverture 
économie émergente réactivation de la demande d’adhésion à l’UE.
 Préparation de l’après pétrole dans les pétromonarchies : modèle Dubaï :
- Existence avant le pétrole (19ème): émirat commerçant plus grand souk d’or de Deiba
- Choix des émirs de faire de Dubaï une plaque tournante pour les transports  agrandissement
du port pour accueillir des super tankers, et portes-conteneur ; zone franche de Jebel Ali 1979 ;
création de la compagnie Fly Emirates 1985.
- Conflits qui drainent les activités et les capitaux vers Dubaï : embargos, guerre Iran Irak

34
- Une stratégie d’enclave globalisée : cité entrepôt. Corollaire : effacement du l’Etat mais
maintien de la famille régnante au sommet.

2) Ces progrès socioéconomiques se sont traduits d’ailleurs par l’apparition d’un MO importateur
de main d’œuvre mondiale
 Pétromonarchies accueillent des populations immigrées, au départ de la région, puis en
provenance d’Asie. Part des étrangers dans la pop. active : 85% Koweït, 90% EAU/Qatar
 Emplois : industrie pétrolière, services hôteliers, services à la personne (scandales).

3) Une ouverture et une modernité socioculturelle favorisant l’intégration à la mondialisation


 Progrès des droits des femmes : électrices au Koweït depuis 2005, Turquie : droit de vote 20 ans
avant la France). % de femmes parlementaires : France = 20% ; 15% Israël ; Irak et EAU : 25%.
 Abonnés à la téléphonie mobile. Entre 110 et 125% : Israël, EAU, Bahreïn
 Processus de démocratisation (mondialisation s’accompagne d’une diffusion des valeurs
politiques et culturelles du centre) : élection locales au suffrage universel en AS (dans d’autres
régions du monde, la démocratisation a commencé par le bas pour reconstruire l’Etat de droit :
reconstruction démocratie en Allemagne et Japon en 1945)
 élection législatives au Koweït après la crise de 1991  légitime l’existence du pays
construction de la conscience nationale, démocratisation
 progrès des droits de l’homme en Turquie pour remplir critères de Copenhague
 Irak : a été démocratisé depuis l’intervention américaine (parallèle historique avec Allemagne et
Japon),
 Iran élections au suffrage universel (mais pas de séparation des pouvoirs : Guide suprême,
président de la république simple exécutant). Emeutes lors des dernières fraudes électorales : la
société civile s’empare du débat public  débat pluraliste, même s’il s’inscrit ne remet pas en
cause l’existence de la république islamique  forme de démocratisation.

B) D’ailleurs, certaines économies du MO peuvent êtres de vraies actrices de la mondialisation


1) Les pétrodollars et leur recyclage ont joué un rôle conjoncturel pour amortir les chocs pétroliers
 Investissement direct de portefeuille dans les pays occidentaux : actions, obligations →
 Conséquence de cet afflux de liquidités : crédit facile pour les pays du Tiers-Monde, dont on
pensait qu’il pouvait être en voie d’émergence, même si pour l’instant taux de solvabilité assez
faible  crise de dette au tournant des années 1970
 Mais inversement, lors du contre-choc pétrolier, les liquidités se font plus rares, qui se surajoute à
la crise de la dette.

2) A partir des pétrodollars, l’essor des fonds souverains traduit plus qu’une volonté agressive de
revanche sur l’occident : recherche d’une intégration et d’un partenariat avec les pays occidentaux.
 Fonds souverain : organisme financier public, alimenté et géré par l’Etat. Objectif : investir dans
des activités économiques ou financières permettant une diversification sectorielle, et donc la
pérennité de la croissance et du processus.
 Caractéristiques des fonds souverains du MO : assis sur la rente pétrolière. Koweït, 1953.
Décision politique. Prééminence des pays du Golfe: 40% de la masse globale des fonds
souverains. N°1 : ADIA, 800 à 900 milliards de dollars; KIA (Kuwait Investment Authority): 300
milliards.
 Nature des investissements : divers, avec une gestion très prudente. Faillite de celui de Dubaï.
Impact économique : renchérissement de la dette, croissance moins forte. Impact géopolitique :
revanche d’Abu Dhabi qui se substitue à Dubaï pour le paiement des dettes

35
 Jusqu’en 2008 : volonté de diversifier sectoriellement et géographiquement. Limites : soupçon des
acteurs occidentaux qu’ils préparent une revanche politique sur l’Occidentaux. En 2006, l’affaire
de Dubaï Ports World rachète une société financière britannique qui gère les grands ports de la
côte est des EU. Levée de boucliers nationalistes (medias) : des éléments stratégiques de la
souveraineté économique des EU passent aux mains d’acteurs arabes  polémique politico-
émotionnelle.

3) La finance islamique ?
 Ensemble des secteurs financiers des pays musulmans qui essayent de réaliser une synthèse entre,
la charia, et l’acceptation de relever les défis de la mondialisation. Elle repose sur six piliers tous
charia-compatibles :
- Interdit de l’usure : taux d’intérêt hors des conditions du marché : excessifs, s’adressant à des
débiteurs dans le besoin.
- Interdit d’une prise de risque excessive.
- Interdit de l’investissement dans des secteurs jugés illicites placements éthiques (jeu,
drogue, prostitution, …)
- Adossement des activités financières à des actifs tangibles  pas de bulle spéculative
- Partage des profits et des pertes entre prêteurs et emprunteurs.
 Les sociétés financières sont souvent des banques publiques. Exemple : Melli (Iran), en 2008
avait 80MM de $. Au total : plus de 800MM de $, avec une croissance de 15%. Trois facteurs de
ce take off : découverte récentes par les banques islamiques des mérites du financement des
particuliers, intérêts croissant des particuliers dans le monde musulman pour les arguments
religieux en vigueur dans ces institutions.
 Londres est aujourd’hui la première place financière islamique du monde. Le but recherché par les
autorités de la City est : l’inclusion financière des populations musulmanes (argent qui dort) ;
asseoir la suprématie de Londres sur les opérations financières mondiales. La plupart des
instruments financiers de la crise financière actuelle étant interdits dans la finance islamique, ce
secteur souffre moins de la crise que le secteur
 Limites : 80% des clients bancaires du Golfe ne sont pas séduits pas la finance islamique parce
que l’offre de produits financiers est jugée insuffisante Deuxième raison : divisions religieuses
limites la taille du marché (Iran VS AS). Les banques commerciales occidentales proposent aussi
des produits de finance islamique.
C) Mais l’inégalité de ses progrès et de ses ouvertures définit plusieurs MO
1) Première possibilité : l’économie
Les économies développées ou en voie d’intégration rapide au centre
 Turquie : parmi les 10 premiers exportateurs mondiaux de blé, 10 premiers producteurs d’acier et
d’électricité.
 EAU : 5 exp mondial de sucre (importé, raffiné), 9 pour alu ; Dubaï : 7ème port mondial
ème

 Périphéries intégrées
 Les marges

Taux d’investissement par rapport au PIB


 Définition IDE : investissement à finalité productive → rachat de part, ouverture d’une filiale,
investissement dans une entreprise locale. France : 3% du PIB.
 Entre 8 et 20% du PIB : Jordanie, Liban, Bahreïn : Egypte et Israël.
 Entre 2 et 5% : Oman, Qatar, Syrie, Irak, Turquie, AS.
 Moins de 0,5% : Iran (0,3% : sanctions internationales, lois d’Amato-Kennedy 96), Yémen,
Territoires palestiniens, Koweït (0,1% : fiscalité sur les bénéfices d’IDE. En effet, jusqu’en 2007,
le taux d’imposition des bénéfices est de 55%. 2005 : taux ramené de 55 à 15%).

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2) 2ème possibilité : le niveau de développement
 PNB par habitant. Moyenne mondiale : 10 000$.:
 Haut revenus : Israël, AS : 24 000$, 23ème place mondiale + pétromonarchies
 Revenus moyens : Iran, Liban, Turquie ;
 Bas revenus (2 000 à 5 000$) : Egypte, Jordanie, Syrie, Yémen.

III. Mais le MO démontre que sans intégration régionale, un tel espace ne peut peser dans la
mondialisation et y intégrer avec profit économies et sociétés
A) Des conflits internes génèrent une instabilité peu propice à une bonne intégration dans la
mondialisation
1) Des conflits internes aux différents pays montrant une fracture entre l’Etat et les sociétés
 Liban : guerre civile jusqu’en 1990. Egypte : Frères musulmans, Coptes + Kurdistan.
 Printemps arabes, place Tahrir, Manama avec intervention de l’armée  réformes sociales

2) Des conflits régionaux interétatiques sont un obstacle à la mondialisation et poussant à


l’ingérence extérieure
 Course au leadership régional entre Turquie, AS et Iran
 Conflit israélo-arabe.
 Pax americana dont on peut se demander si elle est véritablement stabilisatrice avec le conflit
israélo-arabe (Grand MO). Accords de Camp Davis (72), Oslo, Genève (13),
 Problème de l’Iran réglé par les EU  Amato Kennedy 96

B) Cette conflictualité explique l’impossible intégration régionale pourtant préalable à la maîtrise


et à la gouvernance de la mondialisation
1) Une absence d’intégration par le bas
 Echanges économiques très peu régionalisés (taux de régionalisation commerciale < 20%).
 Diasporas hors du MO qui favorisent peu l’intégration régionale

2) Les limites d’une intégration par le haut


 GAFTA, Ligue arabe depuis 1945, CCG plus sécuritaire qu’économique mais victime de la
disproportion entre AS et pétromonarchies. Projet d'unité de compte commune. Organisation de la
conférence islamique (OCI) : aucune intégration régionale.
 Greatter Middle East puis Broader Middle East
 Union pour la Méditerranée grande œuvre du début du XXIe siècle.
 La Turquie frappe à la porte de l’UE.

C) La faiblesse des Etats qui en résulte et le refus d’une modernisation à l’occidentale favorise un
islamisme qui conforte l’image d’un MO en périphérie et dangereux
1) L’échec du panarabisme a renforcé l’islamisme qui adopte une position ambiguë avec la
mondialisation
 Condamne la mondialisation culturelle occidentale et l’hégémonie EU
 Les islamistes critiquent également le libéralisme socioéconomique tendance égalitariste et
socialisante.
 Presque altermondialistes : l’Umma est transnationale forme d’internationalisation. Utilisation des
moyens technologiques de la mondialisation.

37
2) Un islamisme suffisant pour justifier en Occident une image huntingtonienne de l’Occident alors
qu’il est en perte de vitesse dans sa terre natale
Olivier Roy : L’échec de l’islamisme politique, déclin de l’islamisme car au pouvoir il se dénature
AKP, trop fragmenté (Deux partis Chiites au Liban Hamal et Hezbollah )

38
« Le grand Moyen-Orient », une notion pertinente ?
Il faut commencer par définir la zone : le Levant, la Sublime Porte, le Middle-East, le Proche-Orient après la
chute de l’empire ottoman. Ce regard a été renouvelé après le 11.09 et a amené les Américains dans leur lutte
contre le terrorisme à fonder une nouvelle notion, celle du GMO. Cette notion a-t-elle des raisons d’être
internes, ce qui fonde la notion de pertinence (qui se rapporte au fond de la cause), ou est-elle
superficiellement plaquée à un ensemble beaucoup plus complexe  ?

I. À travers un certain nombre d’élément d’unité mais aussi de conflit, on peut poser la
notion de pertinence pour la région

A. Les facteurs naturels.


L’aridité qui entraîne des conflits autour de l’eau et des tensions agricoles avec des déficits agro-alimentaires
qui entraînent des importations massives de certains produits.
B. Historiquement et culturellement.
Trois empires : l’empire romain, l’empire Omeyyade et l’empire ottoman.
L’Islam se diffuse dès l’empire Omeyyade à l’Est et à l’Ouest.
La langue : l’arabe, la plus parlé et la plus lu dans l’ensemble de la région.
Unité culturelle et sociopolitique : rôle des femmes…
C. Des facteurs économiques.
Des pays en développement (IDH et paradoxe entre IDH et PIB).
Absence de démocratie dans l’ensemble de la zone (sauf en Israël et Liban).

Denis de Rougemont : « De loin, l’Europe est évidente », pareil pour le GMO.

II. Toutefois, cette pertinence est largement remise en cause avec un examen plus
approfondi des différents pays.

A. Pertinence de l’unité religieuse : Chiites/Sunnites.


Islam divisé.
Chrétiens aussi.
Juifs aussi (séfarades, ashkénazes).
B. Dans les niveaux et les modes de développement.
Israël : le seul pays développé de la région. À côté, toute la gamme de pays en développement, pays pétroliers
peuplés ou non, pays en faillite, pays tout sec, pays tout mouillé. Mode de développement différent : industrie
industrialisante en Algérie, tourisme en Tunisie, service au Maroc.
C. Des conflits internes.
Iran/Irak, Israël/arabes, guerre du Golfe, guerre civile libanaise…
Les tentatives pour unifier la région ont été inefficace : Nasser, Baas, Ligue Arabe, CCG (81).
Inégalités extrêmement importantes coeff GINI estimé à 0,45 en Saoud (pas de calcul montre bien que le sujet
est sensible).
Mais alors pourquoi cette notion et pour qui ???

III. Pour qui et pourquoi cette notion est-elle pertinente ?

A. Les Américains.

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Au-delà du poids géopolitique, il y a le pétrole, le terrorisme et mission américaine. C’est ancien : Mossadegh
en 53, Quincy.
Aujourd’hui, changement de position, depuis la chute de l’URSS, l’Islam a remplacé le communisme comme
ennemi à combattre (Huntington), d’où la volonté d’une imposition extérieur de la démocratie.
B. Les Européens.
L’Europe n’adhère pas à cette vision et a réussi depuis 2004 a la transformé en une notion de partenariat pour
un avenir commun avec la région du Moyen-Orient élargi et l’Afrique du Nord. L’Europe insiste sur deux
éléments : il est hors de question que la réforme démocratique soit imposée de l’extérieur. Les Européens
proposent donc dans le cadre d’un partenariat (Barcelone en 95) de mettre en place l’euromed (pays côtiers de
la Méditerranée) et seulement dans un cadre économique avec des aides concernant les problèmes de
migration.
C. Les pays intéressés.
Difficulté à dégager un leader régional, malgré une foule de candidats : Turquie (Europe), Iran (Chiite),
Égypte (pauvre)… Pour certains dirigeants, cette notion a pu être acceptée. Mais les populations sont
traversées de différents courants : anti-occidentaux mais attraction très forte pour le mode de vie occidental.
D. La Russie et la Chine.
Ses intérêts semblent se limiter aux républiques d’Asie Centrale et les intérêts de la Chine sont limités dans la
zone tant qu’elle a accès au pétrole.

Conclusion : faire le point sur la question qui est posée. La notion a constitué un électrochoc positif et le
projeta subi des retouches importantes grâce aux Européens (non imposition de la démocratie).
Remettre un problème spécifique dans un contexte plus large : ici la puissance américaine, on voit qu’elle
est atténuée, qu’elle n’est pas ultra giga méga puissante et que le rôle de l’Europe est loin d’être négligeable.

De Gaulle : vers l’Orient compliqué je volais avec des idées simples (1961)

40
De l’Afghanistan au Maghreb, un arc de crises

Problématique : Pourquoi une telle spécificité des conflits alors qu’il semble y avoir une unité ?
Faut-il privilégier des causes internes ou externes ?
Faut-il privilégier telle ou telle explication : division ethnique, religieuse derrière une unité factice,
l’échec du développement, l’instabilité politique, la faiblesse des régulations internes ? ou voir la
conjonction d’un faisceau de facteurs inexplicablement mêlés et rendant compliqués la résolution des
crises ?

I- Malgré des facteurs d’unité, une région dont la diversité est problématique pour sa stabilité

A) D’indéniables facteurs d’unité confèrent une spécificité indéniable

1. L’islam marque le temps, l’espace, la vie quotidienne


- dans cet espace, le profane et le sacré rythment le temps, l’espace, la vie quotidienne

2. Des valeurs culturelles partagées


- civilisation commune, des ères géolinguistiques, une longue histoire commune

3. Identité géographique
- aridité, steppes, déserts…

B) Derrière ces facteurs d’unité, une profonde diversité ethnico-linguistique et religieuse

1. Diversité ethnolinguistique
- l’arabe, d’autres langues sémitiques, langues indoeuropéennes, langues occidentales

2. Diversité religieuse complexe


- islam dominant, mais lui-même divisé (chiite, sunnite, kharijite), et minorités non
musulmanes (juifs, chrétiens…)

3. Au bout du compte, une typologie complexe peut être établie


- Etats à forte unité religieuse et diversité ethnolinguistique
- diversité religieuse et diversité ethnolinguistique
- diversité religieuse et unité ethnolinguistique

C) Des héritages historiques et des conditions politiques qui différencient les espaces

1. Des héritages séculaires différents au-delà d’une histoire commune


- empire ottoman, empire perse
- modes de domination différents au temps de la colonisation
- des pays qui n’ont pas été colonisés

2. Un émiettement politique né de la décolonisation peut propice à la stabilité et posant la


question du respect des frontières
- existence d’entités préexistantes
- un certain nombre d’Etats-Nations naissent de la décolonisation
- un émiettement problématique car faute de hiérarchie, on a un espace éclaté

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3. Des systèmes politiques différents
- nature différente des Etats, formes de régimes différents, opposition entre démocratie et
régime autoritaire

II- En conséquence, une terre de conflits, un arc de crises

A) Des motifs variés expliquent l’importance de ces conflits

1. Liés à la répartition inégale des richesses


- la question de l’eau, les ressources en hydrocarbures, des voies d’écoulement stratégiques

2. La question des frontières et des ambitions de puissance


- héritage de la période coloniale, conflits multiples

3. Les questions religieuses


- affrontements entre chiites, sunnites, animistes, chrétiens

B) Des conflits de nature diverse et à des échelles différentes au sein de la zone

1. Des conflits internes sous la forme de guerres civiles


- Liban, Algérie, Darfour, kurdes

2. Des conflits interétatiques innombrables


- pour les frontières, pour les territoires, pour les îles

3. Des conflits qui juxtaposent guerre civile et implication de puissance

C) Des conflits plus larges, ampleur internationale

1. Le conflit israélo-arabe (voir cours Suissa)

2. Le Golfe arabo-persique
- révolution iranienne
- conflits depuis 70 (Iran/Irak, Irak/ONU, guerre d’Irak 2003)

3. Les guerres d’Afghanistan, un nouveau « Grand Jeu »


- guerre civile 79/89, guerre 94/2001

III- D’autant que les moyens pour prévenir ou résoudre les conflits sont insuffisants

A) L’échec du développement est manifeste

1. Les retards de développement et la pauvreté indéniable


- CERTES quelques progrès (Turquie, Israël, Qatar, EAU)
- MAIS problèmes de développement (santé, éducation …)

2. Ces échecs traduisent ceux des politiques économiques conduites


- combat perdu de l’agriculture, résultats médiocres de l’industrie
- MEME SI quelques bonnes choses (tourisme)

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3. Les limites de la bonne gouvernance et de la démocratisation
- MENA peu touché par la démocratisation, pouvoirs autoritaires

B) Des projets de rassemblement communautaire échouent ou contribuent à de nouvelles


divisions

1. L’Etat-nation rencontre des limites dans la région (clivages ethniques, Etats aux mains de
clans)

2. L’échec du panarabisme a été patent=évident

- crise du panarabisme depuis les années 70 (division sur la cause palestinienne, tensions
Irak/Irak)

3. Un islamisme qui monte en puissance notamment depuis 70


- 3 foyers (Wahhabisme, Frères Musulmans, chiisme)
- fruit de plusieurs facteurs (réaction identitaire face à l’occident)
- constat d’échec, islamisme mais pas de panislamisme

C) La faiblesse des moyens de régulation explique cet arc de crises

1. Certes, le MENA n’est pas forcément voué aux crises


- processus de réconciliation
- terrorisme islamique contenu, banalisation géopolitique

2. La faiblesse de la coopération régionale constitue un obstacle


- résultats limités de la Ligue Arabe, de l’UMA ou du Conseil de Coopération du Golfe

3. L’action des puissances ou des organisations extérieures est peu efficace voire déstabilisante

- le MENA excite les convoitises


- les puissances extérieures attisent les conflits plus qu’elles ne les règlent

Conclusion : Dans l’histoire du MENA, l’intervention des pays extérieurs a souvent été
déstabilisante pour la région. C’est semble-t-il, sans pouvoir identifier un facteur plus qu’un autre,
des facteurs internes qui sont responsables, et constituent des défis.
Rien n’est impossible, parce que la région a connu des périodes de stabilité, parce que le
développement est envisageable au regard de l’Asie. D’autre part, des processus de réconciliation
sont possibles, lassitude des peuples (cf. conflit israélo-arabe).

43
Une hégémonie américaine sur le MO? (1945 à nos
jours)
Hégémonie = d’hégémôn en grec, chef, guide, domination. Suprématie d’1 peuple d’1 État, lui
assurant le contrôle + ou – direct d’1 gd nb de terris.
Présence US dans le Golfe remonte à la nécessité de remplir le vide stratégique ouvert par le retrait
des forces brit en 71. Nixon est alors obligé de mettre en place la pol des 2 piliers (Iran/AS) pour
sécuriser les intérêts US dans la région.  quels défis ont conduit les USA à imposer, assez
tardivement, une hégémonie régionale directe ou indirecte ? dans quelle mesure la tentation de
l’hyperhégémonie s’est-elle retournée contre ses promoteurs US ?

I. l’influence régionale des USA, relativement tardive, ne peut ê qualifiée d’hégémonique


avant les 80’s
A. la doctrine Eisenhower, version tardive du containment
- le containment ne s’applique d’abord qu’aux marges septentrionales, en réponse aux visées
soviétiques sur les terris turc et iranien : 52 : adhésion de la Turquie à l’OTAN, 53 :
renversement en Iran du PM Mossadegj jugé trop proche du parti Toudeh
- POURTANT USA restent à l’écart du pacte de Bagdad (55). Il faut attendre crise de Suez,
Égypte, Irak et Syrie se rapprochant alors de Moscou pour que 57 : doctrine Eisenhower de
containment (appliquée au Liban en 58). L’hégémonie construite à la faveur de la GF
demeure toutefois largement indirecte, prenant appui sur la Turquie et l’Iran dans le même
tps que Londres se désengage de la région (71)

B. la question pétrolière est cependant antérieure au containment


- dès 1920’s : Standard Oil of California brise le monopole brit sur l’exploitation du pétrole
ottoman, devenu irakien
- 1945 : Quincy

C. même si l’idée sioniste a, dans l’histoire religieuse US, des racines profondes,
l’engagement quasi inconditionnel aux côtés d’Israël est relativement tardif
(Kennedy, puis accords Camp David 78)

II. 1980 – 2003 : l’accentuation de l’hégémonie apparaît cô la réponse US aux tentatives


hégémoniques iraniennes puis irakienne
A. l’hégémonie par le hard power contre l’Iran et l’Irak
- stratégie US totalement remise à plat par Carter : la sécurité de la région passe par 1
interventionnisme direct et non plus par l’appui sur les 2 piliers, puisque l’1 d’entre eux va
faire défaut (Iran : 79 : renversement du Shah)
- guerre Iran-Irak = tournant : USA st au bord de la confrontation ac Iran et conflit légitime
présence navale US dans les eaux du Golfe : Carter puis Reagan déploient Task force aux
EAU, vendre armes à AS, 88 : quasi totalité de la marine iranienne est anéantie. Invasion du

44
Koweït (90) fait des USA 1 hégémôn au sens grec : essentiel de la tête et du corps d’1
coalition IN de 27 pays

B. double endiguement DUAL CONTAINEMENT (1993)


- pour contrer peur de Hussein et des ayatollahs chiites : USA promeuvent « dual
containment » (contre Irak et Iran classés parmi les Rogue States puis sur l’axe du mal
(Bush)) ex : loi d’Amatao (96) permet de sanctionner toute E investissant en Iran et en Libye
- Oslo (93) : USA = principal médiateur
- Présence mili à Dharhan des USA (base fermée dans 60’s dans un contexte de poussée
nationaliste)
- Prgm Pétrole contre nourriture en Irak (détourné par Hussein), embargo qui suscite les
réticences à l’ONU , pousse l’adminastration Clinton à renforcer la pression sur Hussein par
le « multilatéralisme renforcé »

C. terrorisme islamiste et hyperhégémonie US


- USA n’entendent plus superviser la région mais la transf (Bush).
- 9/11 = à mettre en relation avec présence US en AS dont l’épicentre est la base de Dharan :
présence considérée cô 1 souillure de la terre sacrée de l’islam par des partisans de Ben
Laden
- mars 2003 : début guerre d’Irak (grimé en état terroriste)  victoire rapide précédé d’1
discours optimiste et pacificateur sur les charmes d’1 « GMO » démocratique
- roi Abdallah modifie relations avec USA surtout ap 11 sept : proximité sécuritaire et
NRJétique conservée MAIS distance pol, diversification des relations avec Chine

III. l’enlisement/épuisement US en Irak et la reprise du conflit israélo-palestinien facilitent


les tentations anti-hégémoniques des acteurs régionaux et extra-régionaux
A. enlisement et effet pervers du hard power en Irak
- persistance du conflit en Irak = aussi catastrophique pour image de l’Amérique ds la
région que dans le monde

B. les puissances anti-hégémoniques


- terrorisme salafiste d’al-Qaïda, diatribes antisionistes et antiUS du président iranien
Ahmadinejad (2005)
- contestation de l’hégémonie se traduit par approfondissement d’un programme nucléaire
dangereux pour la sécurité d’Israël et par l’activation de relais chiites en Irak et au Liban
(Hezbollah)
- Chine et Russie : contestatrice de facto de l’hégémonie US ds la région : Moscou fournit
centrale Busher en combustible et s’opposer à une intervention de l’ONU en Surie

C. l’effritement du camp US ?


- piliers traditionnel de l’influence US tendent à se fissurer :
o Turquie révise son partenariat stratégique ac Israël, se rapproche des États arabes et
s’inquiète de l’autonomisation du Kurdistan
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o AS et Égypte ne st plus des alliés inconditionnels
- Cependant le récent succès (nov 2013) de la négociation sur le nucléaire iranien entre
UE, secrétaire d’État John Kerry et le ministre iranien des affaires étrangères Mohamed
Zarif a souligné le poids des négociations parallèles menées par Washington depuis 7 mois
avec le nouveau régime iranien (Rohani)
- De 3 grands acteurs régionaux, Irak, Iran, AS, seul l’Irak a perdu son statut : les USA en
st à l’origine MAIS les intérêts US se heurtent au regain de puissance de Téhéran qui a
vu son ennemi irakien disparaître : tensions début 2012 autour d’Ormuz, menaces
israéliennes d’intervention sur les installations nucléaires iraniennes, mettent les USA
d’Obama dans 1 posture délicate : celle du choix. Opéré dans le sens de l’ouverture par J.
Kerry et le nouveau gouvernement Rohani en nov 2013, le choix se montrera-t-il payant ?

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Dans quelle mesure peut-on dire qu’Israël est une
grande puissance régionale ?
Puissance nucléaire et militaire de 1e plan, Israël est cependant rarement cité dans la liste
des grandes puissances mondiales. Petit pays handicapé par 1 terri exigu et 1 pop limitée,
Israël offre 1 paysage contrasté qui rend sa catégorisation difficile : son PIB et la structure
de son éco le rattachent au pays dév MAIS il reste affecté de prblème de pauvreté et des
conflits communautaires violents + caractéristiques des PED. La puissance d’Israël est-elle
handicapée par son absence de pouvoir d’influence régional ?

I. la puissance d’Israël mobilise essentiellement le « hard power »


A. les ressources militaires d’Israël font du pays une grande puissance
- c’est par le biais de guerres gagnées contre les coalitions de voisins que « l’Armée de
Défense d’Israël » (Tsahal) s’est affirmée comme la force militaire majeure de la région
(guerre des 6 Jours, du Kippour)
- 2012 : dépenses mili = 6,5% du PIB  nation la + militarisée du monde
- forte place des milis ds la vie pol d’Israël ex : général Ariel Sharon = haut dignitaire

B. les conquêtes territoriales lui donnent les moyens de peser dans la région
- 48 – 73 : puissance mili israélienne = facteur principal de la croissance terri (gains
territoriaux par guerre des 6 jours, Kippour : Sinaï, Gaza, Cisjordanie, Golan, Jérusalem-Est)
- si ces conquêtes terris ont fragilisé la place d’Israël dans la région en affaiblissant sa
souveraineté, la capacité constamment démontrée de garder le contrôle mili des zones
occupées, tout en continuant une politique de colonisation de peuplement ont affirmé la
puissce politique d’Israël

C. les ressources économiques d’Israël la range dans les pays développés


- 80’s : vague de libéralisme éco en Israël qui a renforcé la compétitivité des E : accent mis
sur le mili, biotechnologies (Teva Pharmaceutical) avec fort soutien à la R&D (5% du PIB
en 2009)
- dans une perspective de marketing du pays, Israël se présente cô la « nation des start ups » :
2009 : 63 E étaient cotées au NASDAQ (nb record)
- pays a bien résisté à crise 2008 – 09
- 2012 : découverte de gisements gaziers offre de nouvelles perspectives de développement

II. les opportunités de mobiliser le « soft power » apparaissent délaissées


A. la légitimité d’Israël au sein des OI ne lui garantit pas la reconnaissance de
ses voisins
- participe à OCDE et OMC
- partenaire privilégie de l’UE

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- gde majorité des pays du monde reconnaissent son existence MAIS 82 : Égypte reconnaît
Israël  sanctions de la Ligue Arabe ; Syrie, Iran, Algérie ne reconnaissent pas Israël
- initiatives régionales comme UPM ont buté sur le problème de l’intégration d’Israël,
généralement refusée par ses voisins

B. la capacité d’attraction culturelle d’Israël s’exerce surtout dans les pays du


Nord
- 2008 : célébration du 60e anniv de la naissance d’Israël au Salon du livre de Paris 
rayonnement culturel du pays à l’étranger MAIS rayonnement fort en Europe et aux USA
est pratiquement absent des pays de la région
- rayonnement culturel affaibli par attaque systématique opérée sur son soft power par
certains défenseurs de la cause palestinienne. Ex : campagne BDS (Boycott, Divestment,
Sanction) vise à promouvoir le boycott des produits israéliens, en particulier les produits
culturels

C. la position essentiellement défensive d’Israël vis-à-vis de ses voisins pénalise


sa capacité à rayonner dans la région
- Jordanie : a reconnu Israël 90’s MAIS coopération dans domaine de la gestion de l’eau est
malaisée : il faut acteur tierce (ex : Bq mondiale s’occupe du financement pour 1 pipeline de
la mer Rouge à la mer Morte 2013 // MERC (Middle East Regional Cooperation Program)
doit intervenir pr enseignement sup et recherche et pour promouvoir coopération entre
universités israéliennes et arabes)  financé par USA

III. les difficultés d’Israël à se présenter comme le leader régional illustrent les
clivages idéologiques de la région
A. le conflit israélo-palestinien polarise l’hostilité des pays voisins
- hostilité à Israël = facteur d’unité de pays arabes et moyen-orientaux
- ex : antisionisme = pol partagée par de nombreux régimes de la région et jusqu’aux pritemps
arabes, constituait 1 moteur commode de légitimité pour des régimes ex : Tunisie a servi de
base arrière à l’OLP de Yasser Arafat, ce qui a été instrumentalisé sous Ben Ali via 1
vigoureux antisionisme d’État

B. l’image d’Israël dans la région souffre de ses relations privilégiées avec les
USA
- alliés USA dans la région : Égypte, AS, Israël MAIS image d’Israël souffre de sa proximité
avec USA = « le Grand Satan » (propagande islamiste)

C. Israël a manqué des occasions de se positionner comme leader démocratique


de la région
- printemps arabe = occasion manquée : bien que de nbeux défenseurs d’Israël aiment à
décrire le pays cô la seul démocratie de la région, il n’a pas su transf le vigoureux
pluralisme de sa vie pol ou sa liberté de la presse bien ancrée en atouts pr exercer 1
leadership démocratique ds la région

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49
Le pétrole : malédiction ou bénédiction pour la région du
golfe persique ?
pétrole = bénédiction pour les élites locales / malédiction pour les observateurs occis. Le pétrole
a joué 1 rôle déterminant dans l’histoire contemporaine du Golfe persique : 60% des réserves
pétrolières prouvées. Face à cette situation singulière qui rend nécessaire 1 gouvernance adaptée,
les États du Golfe ont adopté des stratégies de développement. Ce développement rapide assure-t-il
une sérénité pérenne au Golfe persique ?

I. l’émancipation des États du Golfe


A. pour les pays du Golfe, le pétrole fut d’abord un vecteur d’affirmation face à
l’influence britannique dominante de la région
- AS y échappe en favorisant les intérêts US : 1944 : création de l’Aramco, 1945 : accord de
l’USS Quincy
- Iran : renversement par les USA sur sollicitation brit puis fin de la présence brit avec en
1956 : la crise de Suez

B. indépendances et nationalisations des productions pétrolières


- indés accordées par Brit aux protectorats du Koweït (1961), Bahreïn, EAU, Oman, Qatar
(1971)
- 1960 : OPEP
- 70’s : nationalisations des activités pétrolières pr AS, EAU, Irak, Koweït, Qatar, Iran

C. le nationalisme pétrolier prend la forme d’un nationalisme de puissance


- les États du Golfe utilisent le pétrole comme un outil de contrainte face aux pays dév :
blocus ponctuels (56, 67, 73), manne des pétro$ (70’s), vecteur de modernisation

II. une dépendance commune à l’égard des revenus pétroliers


 nécessité d’1 bonne gouvernance pour intégrer les revenus pétroliers
A. les revenus pétroliers sont captés par un cercle restreint de dirigeants qui décident de
leur affectation
- gestion par l’achat de paix sociale par la redistribution de la rente finançant des prgms
sociaux OU affectation à des dépenses de sécurité, alliant l’État et l’armée pour réprimer
toute contestation
- nationalisme, socialisme ou islamisme instrumentalisés pour maintenir le statu quo
- plan IN : recyclage des pétro$ (fonds d’investissements, acquisitions de matériels),
immobilier, tourisme

B. revenus pétroliers provenant des exportations sont très fluctuants


- revenus des 6 États de l’OPEP du Golfe passent de 634Mds en 2008 à 366Mds en 2009
- volatilité des prix MAIS seule AS capable de faire varier la prod et les prix à court terme

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- dutch disease
- trajectoires très différentes selon les pays

III. les choix nationaux : entre désillusions et exubérances


A. AS, Iran et Irak : désillusions de puissances régionales trop fragiles
- AS : roi Fayçal (75) : modernisation respectueuse des principes islamiques, seul appui pr les
USA après 79. Après chute des cours et pols de quotas (81 – 86) : AS préserve le fragile
équilibre entre cultiver la proximité avec UAS tt en soutenant les groupuscules islamiques
- Les subsides versés aux mouvements islamistes ont favorisé l’émergence des djihadistes

B. Monarchies du Golfe : exubérance de petits états trop prospères


- croissance sans fin des EAU, du Qatar, manne de 2008, IDH en hausse, modernité
architecturale
- mirage de développement des EAU : leviers énergétique, migratoire, financier : modèle
remis en cause par la chute des courts puis la crise de l’immobilier (50% de chute à Dubaï)

Ccl : pr éviter le dutch disease, diversification des activités, gestion attentive des revenus
pétroliers, complément par le gaz, dvlpt des ZF à Dubaï du tourisme au Qatar. MAIS forte
dépendance aux ressources naturelles, tensions pols nées des révoltes au Machrek

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La gestion des ressources au Moyen-Orient

I. une exploitation des ressources pour quelle moderniation ?


A. moderniser les infrastructures pour exploiter les ressources
- nécessiter d’investir dans des infrastructures lourdes
- coût des exploitations pétrolières et des mep de barrages gigantesques sur les fleuves (ex :
projet Gap en Turquie : 22 barrages étaient prévus)
- effet d’entraînement sur les infrastructures de transports : routes, ports, chemins de fer
(ex : BBB fin 19e)

B. exploiter les ressources pour moderniser le pays


- phénomène généralisé : urbanisation et sédentarisation.
- Ex AS : gratuité de la scolarisation et des transports publics
- Modernisation de l’agri grâce aux techniques d’irrigation (très important pr les pays du
croissant fertile, mise en valeur des bassins fluviaux principaux)  élévation du niveau de
vie et possibilité de répondre aux besoins alimentaires liés à l’accroissement naturel

C. un cercle vertueux ?
- pays parmi les + inégalitaires malgré leur richesse. Ex : 10% de la pop profite de 70% de la
rente pétrolière en AS
- gestion des ressources = outil pour des politiquess ambiguës (ex : projet du Gap sur terri
occupé par minorité kurde a permis satisfaire les Kurdes modérés (élévation de leur niveau de
vie) ET pops kurdes ont été déplacées loin des frontières Iran, Irak ce qui coupe le PKK de
ses bases arrières dans les pays voisins)
- quid de la modernisation sociale (place des femmes) ?

Transition : modernisation ≠ homogénéisation sociale MAIS renforcement des inégalités. Qu’en


est-il à l’échelle IN ?

II. un élément majeur de la géopolitique du MO, source de coopération ou de conflits ?


A. des partenariats IN anciens
- modernisation a nécessité l’investissement des K étrangers. Ex : 45 : accord Quincy en 45
(USA/AS)  privilège d’exploitation pétrolière pr cies US jusqu’à nationalisation d’Aramco
en 80
- tentatives de partenariats au niveau régional : OPEP, Ligue Arabe, CCG. MAIS coopération
très limitée (ex : politiques divergente de l’AS en 79 lors du choc pétrolier). Intérêts
nationaux restent prioritaires.

B. des conflits interétatiques multiples


- expliquer certains conflits sous l’angle d’une concurrence pour l’exploitation des
ressources

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- eau : guerre de 67 éclate dans un contexte de tension hydrique (cf. sujet sur eau). Guerre des
6 jours = tournant majeur pour l’eau : Israël occupe désormais l’essentiel de a vallée du
Jourdain, Cisjordanie et ses nappes phréatiques et plateaux du Golan
- pétrole : guerre du Golfe : accaparement des ressources pétrolières du Koweït par l’Irak

C. et une intervention IN dans les conflits


- 91 : intervention de l’ONU dans guerre du Golfe : Irak et son pétrole sous embargo
- 2003 : intervention US avait aussi pour but de sécuriser l’approvisionnement en pétrole des
USA alors que relations avec AS se détérioraient (contexte de l’après 11 sept)

Transition : les interventions extés soulignent le manque d’unité pol de la région ET


accroissement de la pression autour de l’exploitation des ressources qui est accentuée par la
perspective de l’épuisement des ressources

III. une gestion cruciale : les choix de la mise en valeur et les nouvelles perspectives
A. solution interne : trouver d’autres ressources
- nucléaire : une sol ? Iran (Nader Barzin) : argument de modernisation civile MAIS risque de
déstabilisation IN :
 USA craignent que Iran gagne en force par rapport aux USA, qui perdraient alors
leur facile accès au pétrole du MO
 développement du nucléaire pourrait entraîner une tentation de prolifération nucléaire dans
les PED et perturber l’efficacité du système IN multilatéral
 affaiblissement du rôle de gendarmes du monde des US ?
- mise en valeur touristique MAIS choix très dépendant de la situation politique et qui pose
des questions de développement durable (conso excessive d’eau …)

B. diversifier l’économie
- phénomène de land grabbing (Qatar) et d’IDE (AS investit dans le raffinage et la
distribution des carburants aux USA)
- choix qui ont une double conséquence: ils ne profitent pas l’éco locale ET maintiennent la
fortune des élites en place

Ccl:
Caractéristiques des ressources de ces pays st proches et permettent de dégager un ensemble régional MAIS enjeux de
l’exploitations accroissent l’interdépendance et les rivalités dans la région. De façon paradoxale, l’exploitation des
ressources naturelles a fait entrer les pays du MO dans la mondialisation MAIS la région qui se dégage est davantage
définit de manière négative, par les conflits qui se cristallisent autour de la question de leur gestion. MAIS il ne s’agit
pas d’1 facteur explicatif, qu’il conviendrait d’adosser aux problématiques religieuses et politiques.

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