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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

DEDICACES

J e dédie ce mémoire à toute ma famille

Mémoire de Master en Génie civil option Géotechnique présenté par DJADJOUKOA Jacques
i
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

REMERCIEMENTS

Mes remerciements vont :

À mon Directeur de Mémoire Pr MADJA DOUMBAYE Jérémie qui m’a proposé


ce travail et a assuré son suivi malgré ses diverses occupations de tout ordre. Qu’il
trouve ici l’expression de ma profonde gratitude ;
Au Président du jury Pr. MANJIA Marceline pour avoir accepté de présider le jury
de ma soutenance ;
A l’examinateur Dr Deodonne KUNWUFINE pour avoir accepté d’évaluer ce
travail ;
Au Directeur de l’ENSTP, le Pr NKENG George ELAMBO pour les efforts
consentis ;
Le Professeur CARLO MAJORANA pour les efforts qu’il effectue pour rendre
possible la coopération avec l’université de Padoue ;
Au Chef de Département de Génie Civil Pr MBESSA Michel pour ses conseils ;
Au corps enseignant pour les connaissances transmises et pour les efforts fournis qui
m’ont été d’un grand soutien et pour leurs multiples conseils ;
À tous mes camarades de promotion pour leur sympathie ;
Mes parents M. et Mme MOKOGO, mes frères et sœurs et mes amis qui n’ont
cessés de me soutenir et de m’encourager durant ces années de formation.
L’entreprise NFRA-SOL et son personnel, pour leurs chaleureuses accueilles et pour
avoir accepté de mettre à ma disposition les moyens humains et techniques nécessaires
pour mener à bien mon étude.
À tous ceux qui ont participé de près ou de loin à la réalisation de ce document.

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LISTES DES ABREVIATIONS

AASHTO: American Association for State Highway and Transportation officials

AG: Analyse Granulométrique

ASTM: American Society for Testing and materials

CBR: Californian Bearing Ratio

CEBTP: Centre Expérimental des Recherches et d’Études du Bâtiment et Travaux Publics

GLAR: Grave Latéritique Argileuse Rougeâtre

HRB: Highway Research Board

IP: Index Plasticity

LCPC: Laboratoire Central des Ponts et Chaussées

CPS : Classification Pédologique des sols

MIT: Massachusetts Institute of Technology

NF: Norme Française

SETRA : Service d’Études Techniques des Routes et Autoroutes

SHRP: Strategic Highway Research Program

SUPERPAVE: Superior Performing Asphalt Pavement

USCS: Unified Soil Classification System

WL: Water Limit

CCTP: Cahier des Clauses Techniques et Particulières

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RESUME

Les projets routiers sont très coûteux parce qu'ils nécessitent beaucoup de terrassements.
Parfois, le sol en place a une capacité portante insuffisante, d'où la nécessité de rechercher un bon sol
dont les caractéristiques sont définies dans le cahier des charges. Lorsqu'un tel matériau n'est pas à
proximité de la zone de construction, son transport rend le projet plus coûteux et la période de
réalisation très longue. L’objectif général de ce mémoire est d’étudier les paramètres géotechniques
d’un mélange sol-bitume. Pour mieux appréhender le sujet, on a procédé par une revue de la littérature
sur les notions des sols et bitumes d’une part et les différentes techniques de stabilisation existantes
d’autre part. La méthodologie utilisée dans ce mémoire consiste à faire des essais géotechniques sur
le sol et le bitume, des essais de portances sur le mélange sol-bitume avec remplacement partiel du
sol (latérite) par 2%, 4%, 6% et 8% de bitume fluidifié. Les principaux résultats obtenus de ces essais
nous ont permis de caractériser nos matériaux, de déterminer l’apport du bitume fluidifié sur le sol.
On remarque que l’ajout du bitume fluidifié de classe 400/600 augmente la capacité portante du sol.
Ce mélange sol-bitume avec un pourcentage de 0.5 à 3.5% peut être utilisé comme matériaux de
chaussée pour les routes à trafic léger et moyen et 4% pour la couche de base des routes dont le trafic
est lourd.

Mots clés : latérite, bitume fluidifié, capacité portante, trafic.

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ABSTRACT

Road projects are very expensive because they require a lot of earthworks. Sometimes the soil
in place has insufficient load-bearing capacity, hence the need to look for a good soil with the
characteristics defined in the specifications. When such a material is not near the construction area,
its transport makes the project more expensive and the construction period very long. The general
objective of this thesis is to study the geotechnical parameters of a soil-bitumen mixture. To better
understand the subject, a literature review was carried out on the concepts of soils and bitumen on the
one hand and the various existing stabilization techniques on the other. The methodology used in this
article consists of geotechnical tests on soil and bitumen, bearing capacity tests on the soil-bitumen
mixture with partial replacement of the soil (laterite) by 2%, 4%, 6% and 8% fluidized bitumen. The
main results obtained from these tests enabled us to characterize our materials and determine the
contribution of fluidized bitumen to the soil. It should be noted that the addition of 400/600 class
fluidized bitumen increases the bearing capacity of the soil. This soil-bitumen mixture with a
percentage of 0.5 to 3.5% can be used as pavement materials for light and medium traffic roads and
4% for the base layer of roads with heavy traffic.

Keywords: laterite, fluidized bitumen, load-bearing capacity, traffic.

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LISTES DES FIGURES

Figure 1.1.Représentation schématique du cycle géologique (Robitaille, 2003) ................................4


Figure 1.2. Abaque de Casagrande (Lorenzo Brezzi, 2018). ............................................................13
Figure 1.3.Etat de consistance des matériaux, (Robitaille et Tremblay, 2003). ................................13
Figure 1.4.Compilation des classifications toutes d’origine américaine. (Robitaille et Tremblay,
2003)...................................................................................................................................................18
Figure 1.5.Coupe tripode fait de bitume conservé au musée du Louvre (Trudeau, 2012). ...............25
Figure 1.6. Production de bitume par raffinage du pétrole (Trudeau, 2012) ....................................26
Figure 1.7.Exemple typique de variation de l’indice de pénétrabilité à l’aiguille d’un bitume avec la
température (Fond, 2014). ..................................................................................................................27
Figure 1.8. Classification du bitume selon le SHRP (Trudeau, 2012). .............................................31
Figure 2.1. Traitement de sol au ciment (www.pussemier.be)..........................................................33
Figure 2.2. Traitement de sol à la chaux, (http://www.bretagne.developpement-durable.gouv.fr) ..35
Figure 2.3.Traitement de sol aux pouzzolanes (www.taitementsol.fr).. ...........................................35
Figure 2.4.Traitement de sol aux cendres volantes (www.fr.wikipédia.org). ...................................36
Figure 2.5. Traitement de sol aux laitiers (www.fr.wikipédia.org). ..................................................37
Figure 2.6. Ajout d'un sol fin à un sol grenu (www.doc.ferm.fr°). ...................................................39
Figure 2.7.Utilisation de Géomembrane pour la stabilisation d'un remblai, (Batiproduits.com)......42
Figure 2.8. Utilisation du géogrille pour la stabilisation d'une plateforme de chaussée,
(Batiproduits.com)..............................................................................................................................42
Figure 4.1. Communes de Yaoundé. .................................................................................................54
Figure 4.2. Préparation de la latérite. ................................................................................................57
Figure 4.3. Préparation du bitume. ....................................................................................................58
Figure 4.4.Courbe de l’analyse granulométrique. .............................................................................59
Figure 4.5.Courbe Proctor de la latérite. ...........................................................................................60
Figure 4.6.Courbe CBR en fonction du nombre de coups. ...............................................................61
Figure 4.7.Courbe de la densité sèche en fonction du nombre de coups. .........................................62
Figure 4.8.Courbe pression en fonction de l’enfoncement. ..............................................................62
Figure 4.9.Courbe Proctor GLAR+2% de bitume. ............................................................................64
Figure 4.10.Courbe Proctor GLAR+4% de bitume. ..........................................................................65
Figure 4.11.Courbe Proctor GLAR + 6% de bitume. ........................................................................65
Figure 4.12.Courbe Proctor GLAR + 6% de bitume. ........................................................................66

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Figure 4.13.Courbes des densités sèches basées sur le pourcentage de bitume fluidifié à 10,25 et 55
coups...................................................................................................................................................67
Figure 4.14.Courbes CBR fonction du pourcentage du nombre de coups. .......................................68
Figure 4.15.Courbes CBR de la GLAR+ 2 % de bitume fluidifié. ...................................................69
Figure 4.16. Courbes de la force fonction de l'enfoncement + 2% de bitume. .................................70
Figure 4.17.Courbes CBR de la GLAR+ 4% de bitume fluidifié. ....................................................70
Figure 4.18.Courbes de la force fonction de l'enfoncement + 4% de bitume. ..................................70
Figure 4.19.Courbes CBR de la GLAR+ 6% de bitume fluidifié. ....................................................71
Figure 4.20.Courbes de la force fonction de l'enfoncement + 6% de bitume. ..................................71
Figure 4.21.Courbes CBR de la GLAR+ 8% de bitume fluidifié. ....................................................72
Figure 4.22. Courbes de la force fonction de l'enfoncement + 8% de bitume. .................................72
Figure 4.23. Courbe de l’évolution du CBR en fonction du pourcentage de bitume fluidifié. .........73

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LISTES DES TABLEAUX

Tableau 1.1.Ordre de grandeur des surfaces spécifiques des minéraux argileux, (Robitaille et
Tremblay, 2003). ..................................................................................................................................8
Tableau 1.2. Ordre de grandeur de certains sols, (Robitaille et Tremblay, 2003). ...........................11
Tableau 1.3. Classification des sols selon Burmister (Alberto Bisson, 2016). .................................12
Tableau 1.4. Valeurs de bleu mesurées pour un mélange de deux minéraux (Robitaille et Tremblay,
2003)...................................................................................................................................................14
Tableau 1.5. La classification des sols basés sur le diamètre équivalent des particules (Robitaille et
Tremblay, 2003). ................................................................................................................................19
Tableau 1.6. Appellation des sols selon la proportion des types de sols (Robitaille et Tremblay, 2003).
............................................................................................................................................................19
Tableau 1.7.Préfixes et suffixes des symboles de groupe du système USCS (Robitaille, Tremblay,
2003)...................................................................................................................................................21
Tableau 1.8.Numéros de groupe ainsi que leur appellation (suivant la classification AASHTO). ...23
Tableau 1.9. Composition du pétrole brut en termes de provenance. ...............................................25
Tableau 1.10. Bitume à caractère solide standards (Fond, 2014). ....................................................29
Tableau 1.11.Bitume purs : spécification française 65-001 (Mariama et Aïcha., 2003) .................29
Tableau 1.12.Classements des bitumes fluidifiés standards (Mariama et Aicha, 2003). ..................30
Tableau 2.1. Tableau de synthèse indiquant, en fonction de la plasticité du sol (traduite par la valeur
de l’IP ou de la MB, traitement de stabilisation à envisager ainsi que les dosages pratiqués (CRR,
2009)...................................................................................................................................................38
Tableau 2.2.1. Guide pour le choix d’un stabilisant, (Overseas Road Notes 31, 4th edition, 1993).
............................................................................................................................................................43
Tableau 4.1.Caractéristiques climatiques de la ville de Yaoundé (Elena, 2017). .............................55
Tableau 4.2.Propriétes physiques et mécaniques de la latérite. ........................................................59
Tableau 4.3.CBR de la latérite en fonction du nombre de coups. .....................................................60
Tableau 4.4.Densités sèches en fonction du nombre de coups. ........................................................61
Tableau 4.5. Propriétés du bitume utilisé. .........................................................................................63
Tableau 4.6.Résultats de l’essai Proctor à l’OPM des différents mélanges. .....................................64
Tableau 4.7.Densité à sec basée sur le pourcentage de bitume fluidifié à 10, 25 et 55 coups. .........66
Tableau 4.8.CBR basé sur le pourcentage de bitume fluidifié à 10, 25 et 55 coups. ........................67
Tableau 4.9.Changement de classe de sol par ajout du bitume fluidifié. ..........................................68
Tableau 4.10.Evolution du CBR en fonction du pourcentage du bitume fluidifié. ..........................73

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Tableau 4.11.Propositions pour l'utilisation de la latérite étudiée dans les travaux routiers. ...........74

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TABLES DES MATIERES

DEDICACES ........................................................................................................................................ i

REMERCIEMENTS ............................................................................................................................ii

LISTES DES ABREVIATIONS ........................................................................................................ iii

RESUME............................................................................................................................................. iv

ABSTRACT ......................................................................................................................................... v

LISTES DES FIGURES...................................................................................................................... vi

LISTES DES TABLEAUX .............................................................................................................. viii

TABLES DES MATIERES ................................................................................................................. x

INTRODUCTION GENERALE.......................................................................................................... 1

LES SOLS ET BITUMES .................................................................................................2

1.1. Sols ............................................................................................................................................2

1.2. Formation des sols .....................................................................................................................3

Du point de vue de la géologie ...........................................................................................3

Mécanisme de transformation des sols...............................................................................4

Facteurs influençant la constitution des sols ......................................................................6

1.3. Types de sols .............................................................................................................................6

Sols à gros grains................................................................................................................7

Sols à grains fins ................................................................................................................7

1.4. Caractéristiques géotechniques des sols ....................................................................................9

Propriétés physiques ...........................................................................................................9

Caractéristiques mécaniques ............................................................................................15

1.5. Classification des sols .............................................................................................................17

Systèmes de classifications et de dénomination des sols s’appuyant sur l’analyse


granulométrique .........................................................................................................................17

Systèmes de classification utilisant l’analyse granulométrique et les limites d’Atterberg.


....................................................................................................................................................20

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Classification AASHTO (HRB) .......................................................................................22

1.6. Bitume .....................................................................................................................................24

Historique .........................................................................................................................24

Origine ..............................................................................................................................25

Propriétés physiques des bitumes .....................................................................................26

Classification du bitume pour le revêtement ....................................................................28

Classification du Bitume Selon le système SUPERPAVE de SHRP...............................31

Conclusion .......................................................................................................................................... 31

LES TECHNIQUES DE STABILISATION...................................................................32

2.1. Stabilisation chimique .............................................................................................................32

Traitement aux liants hydrauliques ..................................................................................32

Traitement aux liants hydrocarbonés ...............................................................................37

Traitement aux produits chimiques ..................................................................................37

Traitement mixte ..............................................................................................................38

2.2. Stabilisation mécanique...........................................................................................................38

Ajout d’un sol fin à sol grenu ...........................................................................................39

Ajout d’un sol grenu (ou une fraction moléculaire) à un sol fin ......................................39

Eliminations des fines et /ou éléments grossiers d’un sol ................................................39

Lithostabilisation ..............................................................................................................40

Utilisation des géosynthétiques ........................................................................................40

2.3. Choix des stabilisants ..............................................................................................................43

2.4. Caractéristiques des matériaux utilisés ...................................................................................43

Conclusion .......................................................................................................................................... 44

METHODOLOGIE .........................................................................................................45

3.1. Reconnaissance du site ............................................................................................................45

Collecte des matériaux .....................................................................................................45

3.2. Nature et provenance des matériaux constitutifs du mélange .................................................45

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La laterite..........................................................................................................................45

Le bitume..........................................................................................................................45

3.3. Essais géotechniques réalisés sur les matériaux ......................................................................46

Teneur en eau par étuvage ................................................................................................46

Analyse granulométrique par tamisage ou A.G ...............................................................46

Méthode du pycnomètre à eau .........................................................................................47

Limites d’Atterberg ..........................................................................................................47

Essai Proctor modifié .......................................................................................................49

Essai de portance CBR après immersion .........................................................................50

Essai de pénétrabilité à l’aiguille .....................................................................................50

Essai pour déterminer le point de ramollissement: méthode bille et anneau ...................51

Essai de densité relative à 25 °C: méthode au pycnomètre ..............................................51

Détermination de la pseudo-viscosité ............................................................................52

3.4. Préparation et composition du mélange ..................................................................................52

PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS ................................53

4.1. Présentation générale de la zone d’étude ................................................................................53

Localisation ......................................................................................................................53

Climat ...............................................................................................................................54

Relief ................................................................................................................................55

Hydrologie ........................................................................................................................55

Végétation ........................................................................................................................56

Situation économique .......................................................................................................56

4.2. Données collectées ..................................................................................................................56

Matériaux collectés ..........................................................................................................56

Resultats des essais géotechniques ...................................................................................58

4.3. Proposition pour l’utilisation de la latérite traitée dans les différentes couches de structure de
chaussée ..........................................................................................................................................74

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CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES ......................................................................... 76

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ........................................................................................... 78

ANNEXES ......................................................................................................................................... 82

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INTRODUCTION GENERALE

La route est une infrastructure à durée de vie qui permet la circulation des personnes et des
marchandises d'un point à un autre par divers moyens de transport à tout moment, à un coût donné et
dans des conditions de confort et de sécurité. La construction routière est toujours confrontée au
problème du coût, car l'acquisition d'équipements et de matériaux divers tels que les granulats
calibrés, la latérite, le bitume, le bois, le béton, l'acier et autres nécessite généralement des ressources
financières considérables. Les emprunts en quantité et qualité ne sont pas toujours existants à
proximité des sites de projets. De nombreux trajets en camion sur des longues distances sont effectués
tous les jours sur les chantiers de construction de routes, rendant les projets plus coûteux.
L'amélioration des matériaux trouvés sur le site pour l'utilisation dans la structure de la chaussée
pourrait réduire ces coûts.

Le Cameroun, dans son objectif d’atteindre l’émergence à l’horizon 2035, s’est lancé dans la
construction des infrastructures d’envergure pour l’aménagement de son territoire. Cette volonté
conduit au développement des infrastructures telles que les routes, les autoroutes, et chemins de fer.
Ces voies de transit, de plus en plus indispensables, de par le volume croissant des échanges que
connaissent ces derniers, de nouvelles contraintes apparaissent. Parmi lesquelles la rareté des
matériaux répondant aux exigences des CCTP et le cout onéreux généré par le transport des dits-
matériaux. Ceci dit, l’utilisation de certains sols à l’instar des latérites, comme matériaux de
construction en géotechnique routière, commence à en faire une ressource rare dans certaines parties
du pays. Aussi, cette rareté du matériau induit la nécessité d’étudier de nouvelles techniques
d’amélioration.

L’objectif de notre étude est donc de pouvoir déterminer les paramètres géotechniques pour
l’utilisation d’un sol-bitume dans la construction routière. Pour ce faire, le présent travail est divisé
en quatre chapitres. Le premier chapitre consiste à présenter les notions sur les sols et bitumes en
mettant en exergue les caractéristiques fondamentales. Le deuxième chapitre pour sa part, met en
exergue les différentes techniques de stabilisation en géotechniques routière. Le troisième chapitre,
est la méthodologie présentant le chemin suivi pour répondre aux attentes de nos recherches. Ce
chapitre met en exergue les différents essais géotechniques utilisés pour cette étude. Et enfin, le
chapitre quatre quant à lui consacre un condensé des résultats et interprétations des essais réalisés
dans le cadre de cette recherche.

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

LES SOLS ET BITUMES

Introduction

Selon le dictionnaire Larousse, le sol est la surface sur laquelle on se tient. Cette surface peut
servir à des usages différents qui seront fonction de son utilisateur. C’est ainsi que pour les ingénieurs
civils, le sol servira à la construction des ouvrages tels que les routes, les immeubles, les barrages;
quant aux agronomes, le sol sera utilisé pour la pratique de l’agriculture. L’appréciation du sol étant
fonction de son usage, il sera question dans ce chapitre de comprendre les contours d’un sol afin de
mieux cerner l’étendue de ses possibilités et de mieux l’utiliser dans les projets. Ensuite nous
parlerons des bitumes en général à savoir leur origine, leurs utilisations dans les travaux de génie
civil.

1.1. Sols

Du point de vue géologique, les sols sont souvent formés de matériaux meubles provenant de
l’altération sur place de roches plus dures ou de matériaux récemment déposés. Il peut également
s’agir de matériaux artificiels liés à l’action de l’homme.
En géotechnique, on considère comme sol tous les matériaux de l’écorce terrestre constitués des
sols cohérents, des sols pulvérulents et enfin des roches compactes.
La mécanique des sols étant l’une des branches de la géotechnique au même titre que la
mécanique des roches, définit les sols comme étant la partie superficielle de l’écorce terrestre qui est
le plus souvent sollicitée par les constructions humaines excluant de ce fait les roches compactes.
Du point de vue de l’ingénieur, on distinguera les sols et les roches simplement en suivant
Terzaghi. Les deux sont des assemblages de grains minéraux qui, pour les sols à l’opposé des roches,
ne sont pas liés entre eux par des forces de cohésion fortes et permanentes et sont sensibles à l’action
de l’eau.
Le sol est un matériau polyphasique constitué de trois phases : La première phase dite solide
est constituée de grains essentiellement minéraux et c’est elle qui montre la plus grande variabilité.
La seconde phase quant à elle, dite liquide est constituée généralement par de l'eau et pour finir nous
avons la phase gazeuse qui est constituée généralement par de l'air.
Une autre définition proche de la définition précédente définit les sols comme des agrégats de
grains de minéraux qui peuvent être séparés sous l’effet des actions mécaniques relativement faibles
et constituées de quatre phases. La phase liquide est constituée en deux éléments : l’eau libre et l’eau
interstitielle.

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

1.2. Formation des sols

La formation des sols est le résultat d’un ensemble de transformations qui se sont produites à
la suite de certains évènements comme les séismes, les éruptions volcaniques, les tremblements de
terre ou directement liés aux activités humaines telles que l’édification des remblais par exemple sur
de très longues périodes.
Tout d’abord, une vue géologique de la formation des sols présentera son côté historique. Ce
processus étant long, il sera également question de mentionner les mécanismes permettant la mutation
des roches et enfin, on présentera les facteurs potentiels agissant sur la constitution des sols.

Du point de vue de la géologie

Suivant la définition du dictionnaire informatique (38 Dictionnaires et Recueils de


Correspondance), la géologie est une science qui étudie l'origine de la Terre, son histoire, sa forme,
les matériaux qui la composent et les processus qui ont agis sur elle ou qui agissent encore. En ce qui
concerne spécifiquement la formation des sols, il a été identifié deux modes. La formation naturelle
de sols qui est la plus répandue et la plus lointaine puis la formation anthropique liée aux activités
humaines.
Formations naturelles

Les formations du substratum et les formations superficielles récemment plaquées sur le


substratum constituent les deux modes de formation naturelle des sols. En effet, la formation du
substratum est étroitement liée à l’existence de la terre. Elle est la plus ancienne. Ceci étant elle est
toujours représentée sur une carte géologique. La nature et les propriétés des sols issus du substratum
sont assez homogènes.
Contrairement aux formations du substratum, les formations superficielles sont plus récentes
et elles reposent sur les premiers. Les formations superficielles sont dits autochtones lorsque celles-
ci ont un lien direct avec le substratum. Ici, les transformations du substratum n’ont pas été déplacées.
Dans le cas où après dégradations il s’en est suivi un transport et dépôt des particules, ces formations
superficielles sont allochtones. Dans la meilleure partie des cas, ces formations sont dues aux agents
extérieurs. Ils se caractérisent par leur hétérogénéité sur les plans de la géométrie, de leur composition
ainsi que de leurs propriétés tant horizontalement que verticalement.
Du point de vue de la géologie, la formation des sols n’est qu’une des étapes menant à la
formation des roches sédimentaires comme on peut le voir sur la figure 1.1.

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Figure 1.1.Représentation schématique du cycle géologique (Robitaille, 2003)

Formations anthropiques

Durant son existence, l’homme est appelé à améliorer son cadre de vie à travers la construction
d’ouvrages divers tels que les stades, les routes et autres infrastructures ou tout simplement comme
lieu de déchargement des déchets ou des matériaux impropres à la construction. C’est ainsi que les
remblais construits d’une part et les autres dépôts non construits d’autre part, se retrouvent dans la
catégorie des formations anthropiques des sols.

Les sols des remblais construits présentent des caractéristiques mécaniques et physiques
homogènes parce que lors de la mise en place de ceux-ci, ils avaient été contrôlés. Ce n’est pas le cas
pour les autres dépôts non construits. En effet, le remblaiement « sauvage » d’anciennes exploitations
de sables, ou d’emprunts des matériaux routiers ou encore la technique des préchargements appliquée
sur des sols marécageux par l’entremise des remblaiements « sauvages » visant à améliorer les
caractéristiques des dits sols, présenteront une grande hétérogénéité tant sur le plan physique que
mécanique.

Mécanisme de transformation des sols

Le mécanisme de transformation des sols est basé tout d’abord sur un processus mécanique
de désagrégation physique de la roche mère ne modifiant pas la structure des minéraux et d’un autre
processus chimique d’altération de la roche mère modifiant et parfois même détruisant la structure
minérale de la roche. Lorsque ces deux processus se rencontrent sur un sol, on parle d’altération

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physico chimique. Le troisième et dernier processus de formation des sols est lié au transport et dépôt
des particules sous l’action des divers agents climatiques.

Désagrégation physique

Dans le livre de mécanique des sols, l’érosion est l’ensemble des phénomènes qui enlèvent
tout ou partie des matériaux de la surface du sol (Robitaille.V et Tremblay.D, 2003). Cependant, ce
phénomène dépend d’une part de la mobilité des matériaux et d’autres part, des constituants du sol
plus ou moins fortement liés entre eux.
Les roches situées à la surface du sol sont exposées à l’action répétée et agressive de
mécanismes de dégradation physique gouvernés par les conditions climatiques. L’humidité est le
principal agent de désagrégation physique. En effet, l’eau qui gèle dans les minces fissures de la roche
y exerce une pression suffisante pour provoquer l’éclatement en surface. Les cycles répétés de gel et
de dégel agrandissent des fissures et morcellent la roche en débris de plus en plus petits. Le
ruisselement des eaux de surface et l’impact dynamique de la houlée sont aussi des agents de
désagrégation physique d’origine hydraulique.
Dans le processus de désagrégation physique dans les régions au climat semi-aride, les
variations diurnes et nocturnes de température causent à long terme l’éclatement des roches.

Altération chimique

Robitaille. et Tremblay (2003) affirme que tout comme dans le processus de désagrégation
physique, l’eau constitue le principal agent de l’altération chimique des roches et ceci qu’elle soit
pure ou chargée de gaz carbonique. La dégradation chimique des sols se produit lorsque certaines
réactions chimiques telles que l’hydrolyse, l’oxydation et la carbonatation viennent à modifier la
structure du sol. Elles peut également se produire par l’action chimique des plantes et des animaux.
Le processus chimique de dégradation se caractérise par la dissolution et l’altération (transformation)
hydrothermale.

Transport et dépôt

Après que la roche ait subi des désagrégations physiques et des altérations chimiques, elle
peut rester sur place ou alors être déplacée vers un autre point. Dans le cas où il n’y a pas de
déplacement, celle.ci évolue sur le site même de la transformation pour former des horizons distincts.
Ces sols sont dits autochtones de formations superficielles. Lorsqu’ils sont emportés par les agents
de transport tel que le vent, le ruisselement, les courants marins et autres ils se déposent dans les
bassins de sédimentation. Ces sols sont dits allochtones de formations superficielles.

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5
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Facteurs influençant la constitution des sols

Les sols en général étant exposés à la nature, certains facteurs découlant de cet environnement
ont une influence prépondérante sur le processus de formation des sols ainsi que sur leur
comportement mécanique. Cela s’explique par le fait que deux sols identiques possédant les mêmes
constituants minéralogiques et situés dans des zones géographiques différentes auront différentes
propriétés géotechniques.
Parmi les facteurs ayant une influence sur la constitution des sols ont peut citer le climat
(pluviométrie, et la température), la végétation, le relief, la présence permanente d’eau dans un sol et
l’effet des courants marins sur le relief côtier, pour ne citer que ceux.là.
A titre d’illustration, il a été constaté que la régularité des pluies provoquent un ruissellement
important entrainant les dégradations du sol. Aussi, l’eau, qu’elle soit pure ou chargée de gaz
carbonique favorise les réactions chimiques.
Les courants marins détruisent les fonds côtiers pour constituer des bassins sédimentaires sous-
marins.
Dans les zones de fortes végétation, les sols sont protégés contre l’érosion à cause de la tenue
par les racines. Il s’en suit une constitution de la couche végétale par accumulation des débris
organiques.
Dans les zones à faible densité végétale, les vents sont des agents de destruction du relief et
de transport des débris rocheux comme on peut le constater dans la zone sahélienne.
L’un des constats marquants de l’impact du climat sur un sol est la couleur rouge des latérites
situées dans les zones à climat équatorial ayant une pluviométrie annuelle d’environ 1500 mm et de
25°C de température moyenne (Robitaille et Tremblay (2003)). Ce même matériau aura une couleur
jaune dans la zone septentrionale du Cameroun où le climat est chaud et de pluviométrie annuelle ne
dépassant pas 800 mm par an.
1.3. Types de sols

La phase solide des sols est constituée de particules qui peuvent supporter des contraintes
importantes. Ces particules peuvent être différenciées par leur forme, leur couleur et leur dimension.
Pour ce qui est du critère dimensionnel des sols, on distingue deux types de sols comprenant les sols
à gros grains qui sont visibles à l’œil nu et les sols à grains fins nécessitant l’usage des loupes ou des
microscopes pour les observer.

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Sols à gros grains

Les sols à gros grains ont des dimensions comprises entre 80µm pour les plus petites particules
à des diamètres supérieurs à 300 mm pour les blocs (Robitaille et Tremblay (2003)). Suivant un ordre
décroissant de ces dimensions, on distingue les blocs, les cailloux, les graviers et les sables. Prenant
comme critères essentiels la perméabilité des sols et les conditions de mise en œuvre des particules,
ceux.ci ont été répartis en deux groupes constitués des sols à grande perméabilité et celui des sols de
bonne perméabilité.

Sols à grande perméabilité

Ce groupe est composé de blocs dont les diamètres sont supérieurs à 300 mm et des cailloux
de diamètre minimal 80 mm ont une grande perméabilité. Ces blocs, de par leur grosseur et leur poids
sont utilisés dans les travaux de construction des barrages en terre ou des aménagements portuaires
et la protection des berges qui sont mis en œuvre grâce à des engins de chantier qui peuvent manipuler
de lourdes charges. Ces matériaux sont utilisés spécifiquement dans l’exécution des enrochements
pour la protection des affouillements ou encore pour assurer la stabilité des murs dans le cas des
barrages. Ces matériaux sont également utilisés dans les travaux de maçonnerie et notamment dans
la construction des murs de soubassement.

Sols de bonne perméabilité

Ce groupe est constitué de gravier et de sable. Ces sols ont des diamètres compris entre 80µm
et 80mm (Robitaille et Tremblay (2003)) et ont une bonne perméabilité. De par leur aptitude à se
compacter facilement et leur stabilité après compactage, ceux.ci sont utilisés comme couche de base
ou de fondation dans la construction des routes. Les graviers utilisés dans la construction ferroviaire
prennent le nom des ballasts. Les graviers et les sables, de par leur bonne perméabilité sont également
utilisés pour la confection des matériaux drainants. Ils sont également utilisés pour la formulation des
bétons hydrauliques et des bétons bitumineux ainsi que des enduits superficiels. Dans ces deux
derniers cas, ces sols étant soumises à des sollicitations liées au trafic des poids lourds, ils doivent
avoir une résistance élevée au choc, à l’usure ainsi qu’au polissage.

Sols à grains fins

Les sols fins sont des particules qui ne sont pas visibles à l’œil nu. Ils sont constitués des silts
dont les diamètres varient de 0,002mm à 80 µm et des argiles possédant des diamètres inférieurs à 20
µm (Robitaille et Tremblay (2003)). Ces deux types de sols ont des comportements très différents.

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Prenant également comme critère essentiel la perméabilité des sols, ceux.ci ont été répartis en deux
types constitués des sols à faible perméabilité et des sols non perméables.

Sols à faible perméabilité

Les silts encore appelé limons appartiennent à ce type de sol. Ils sont visibles grâce à l’usage
des loupes ou des microscopes optiques et sont de forme sphérique. De par la forme de leurs particules
ainsi que la faiblesse de leur dimension, ceux.ci ont une surface spécifique grande et de ce fait, leur
perméabilité est faible. Les silts sont de fines particules issues des rocs. Les sols silteux sont
compressibles et accusent un grand tassement sous l’action des charges. Les sols silteux bien que
faisant partis des sols à grains fins sont considérés comme pulvérulents car il n’existe pas d’attraction
entre les particules.

Sols non perméables

Les argiles sont des sols non perméables voir même étanche. Elles sont observables grâce au
microscope électronique et ont une forme en feuillet. Elles sont constituées de particules cristallines
issues de l’altération chimique des constituants du roc. Les principaux types de minéraux argileux
sont la kaolinite, la montmorillonite et l’illite. La forme en feuillet des argiles, jumelée à la faiblesse
de leur dimension font en sorte que ceux-ci possèdent une surface spécifique très grande. La surface
spécifique d'un sol est la somme de toutes les surfaces extérieures des particules contenues dans une
unité de masse du sol. La surface spécifique est extrêmement importante car c'est sur cette interface
solide- liquide que se produisent la plupart des phénomènes physico-chimiques. Le tableau 1.1
présente l’ordre de grandeur des surfaces spécifiques de certains minéraux argileux.
Tableau 1.1.Ordre de grandeur des surfaces spécifiques des minéraux argileux, (Robitaille et
Tremblay, 2003).

Désignation Rapport largeur épaisseur Surface spécifique (m2/g)

sable propre 1 2.10.4

Kaolinite 10 – 20 10 – 70

Illite 20 – 50 80 - 100

Montmorillonite (smectite) 200 – 400 500

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Les argiles sont pratiquement imperméables et c’est l’une des raisons pour lesquelles elles
sont utilisées dans la construction des barrages en terre et notamment pour la construction du noyau
central. Elles sont également très compressibles.

La particularité des argiles contrairement aux autres types de sol est que leurs particules
s’attirent mutuellement et se regroupent. La cohésion est le nom que porte ce phénomène d’attraction
des particules. Cette propriété des argiles fait en sorte qu’à une teneur en eau adéquate, ce sol à
l’aptitude d’être façonné et dans ce cas on dit qu’il est plastique. La présence des argiles dans un sol
doit être traitée avec beaucoup de précautions car, malgré le fait que l’argile soit en faible proportion
dans un mélange, elle peut modifier les propriétés de l’ensemble du mélange comme la cohésion et
la plasticité.
Les argiles face à la présence d’eau ont des comportements bien distincts. En effet, la
résistance au cisaillement d’un sol argileux sec sera plus grande que lorsque le même sol est en
présence d’eau où elle est nettement plus faible. C’est à ce titre que lors du calcul d’une fondation ou
d’une stabilisation des talus d’un sol argileux par exemple, les calculs seront effectués à court terme
lorsqu’elles sont en présence d’eau et une autre à long terme après que le sol a eu à se consolider et
cela se traduit par l’absence d’eau. Cette approche n’est pas utilisée pour des sols pulvérulents compte
tenu du fait que l’eau se dissipe rapidement et les calculs dans ce cas se font à court terme uniquement.

1.4. Caractéristiques géotechniques des sols

Les sols étant des matériaux naturels, et par conséquent ne possédant pas des caractéristiques
exactes comme c’est le cas pour les matériaux tels que les aciers, les bétons qui sont des produits
issus d’un processus de formation contrôlée. Les sols possèdent des traits distinctifs qui permettent
de présager de leur réaction, leur comportement vis-à-vis de certains changements climatiques et
notamment la présence d’eau dans le sol. Pour les identifier, les paramètres suivants ont été définis.
Les paramètres liés à la nature du sol, les paramètres d’état qui sont fonction des conditions
climatiques et enfin les paramètres liés au comportement mécanique des sols. On procèdera à la
définition de ces propriétés tout en précisant si possible des ordres de grandeur aidant à la
classification de ces sols. On distinguera pour un sol donné ses propriétés physiques et ses
caractéristiques mécaniques.

Propriétés physiques

Comme élément faisant partie des propriétés physiques des sols, il y a le paramètre de nature
qui détermine les propriétés des sols qui ne changent pas ou alors très peu durant leur mise en œuvre.

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Il s’agit de la granularité et de l’argilosité des sols et le poids spécifique. Les autres propriétés telles
que l’indice de vides, les différentes densités sèche et humide, la teneur en eau, le degré de saturation
varie considérablement durant la mise en œuvre. Les limites de consistance d’un sol plus souvent
connu sous le nom de limites d’Atterberg déterminent quant à elle les teneurs en eau qui permettent
d’assurer le changement d’état d’un sol. Ces limites sont la limite de retrait, la limite de plasticité et
enfin la limite de liquidité.
Il sera présenté l’importance de ces propriétés physiques ainsi que les essais conduisant à leur
détermination.

Granulométrie

La granulométrie d’un sol est définie à la suite d’une opération de tamisage de celui-ci. Cet
essai s’appelle analyse granulométrique et suivant la grosseur des particules, il sera utilisé l’analyse
granulométrique par tamisage à sec pour des sols dont les particules sont supérieures à 80 µm et à
analyse granulométrique par sédimentométrie pour des particules inférieures à 80 µm.
En fonction de la grosseur des particules, certains tamis doivent se retrouver dans la série des
tamis. Le tamis de 80 µm détermine la proportion des fines dans un sol, le tamis de 2mm détermine
la proportion des sables et celle des graves dans un sol et enfin nous devons déterminer le diamètre
maximum du sol. En rappel au-dessus du diamètre de 50 mm, le sol est dit grossier.
L’expression des résultats de cette analyse est représentée sous forme de courbe dite courbe
granulométrique. Selon la forme de ces courbes, l’on peut avoir une courbe continue au cas où tous
les tamis possèdent des refus; ou encore une courbe discontinue lorsque plus de trois tamis consécutifs
ne possèdent pas des refus et enfin une courbe dite étalée si plusieurs classes granulaires y sont
représentées.
Il est possible de calculer les coefficients de courbure et d’uniformité pour décrire la forme
des courbes granulométrique. L’insuffisance de ces formules est qu’elles s’appliquent sur des sols
dont le pourcentage des passants au tamis 80 µm est inférieur à 10%.
Le coefficient d’uniformité permet de déterminer l’étalement de la courbe granulométrique.
Il se calcule par la formule suivante.
𝐃𝟔𝟎 𝑬𝒒. . 𝟏
Cu =
𝐃𝟏𝟎
D60 = diamètre effectif des particules qui correspond à 60% du passant
D10 = diamètre effectif des particules qui correspond à 10% du passant

L’ordre de grandeur de CU est le suivant:

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

(a) Si CU ≤ 2 granulométrie très serrée


(b) Si 2 ≤ CU ≤ 5 granulométrie serrée
(c) Si 5 ≤ CU ≤ 20 granulométrie semi-étalée
(d) Si 200 ≤ CU ≤ 200 granulométrie étalée
(e) Si 200 ≥CU granulométrie très étalée
Le coefficient de courbure quant à lui décrit la forme de la courbure granulométrique entre les
diamètres effectifs D10 et D60. Il se calcule par la formule donnée à l’équation 2.
(𝐃𝟑𝟎)𝟐 𝑬𝒒. . 𝟐
Cc =
𝐃𝟏𝟎 ∗ 𝐃𝟔𝟎
Où D30 = diamètre effectif des particules qui correspond à 30% du passant.
Lorsque la valeur du coefficient de courbure se situe entre 1 et 3 et que le coefficient
d’uniformité est supérieur à 4 pour le gravier et à 6 pour le sable, la courbe granulométrique descend
d’une façon assez régulière, indiquant ainsi la présence d’une grande variété de diamètres. Dans un
tel cas, on dit que la granulométrie est bien graduée. Dans le cas contraire, on dira que la
granulométrie est mal graduée.

Teneur en eau

Cet essai est réalisé sur des sols pour déterminer la quantité d’eau présente dans celui.ci. Elle
s’exprime en pourcentage et c’est le rapport entre le poids de l’eau contenu dans ce sol sur le poids
des grains secs obtenu après passage à l’étuve. Sa valeur est fonction de l’environnement climatique
dans lequel le sol se trouve et il peut aller de sol très sec à sol très humide pour peu que ce sol soit
arrosé par une pluie. L’équation 3 donne la formule de la teneur en eau.
𝑷𝒐𝒊𝒅𝒔 𝒆𝒂𝒖 (𝑷𝒘)
(W) = 𝑷𝒐𝒊𝒅𝒔 𝒔𝒐𝒍 𝐬𝐞𝐜(𝑷𝒔) 𝑬𝒒. . 𝟑
Il a été défini un ordre de grandeur des teneurs en eau de certains sols tel que défini ci-contre
(Robitaille et Tremblay, 1997).
Tableau 1.2. Ordre de grandeur de certains sols, (Robitaille et Tremblay, 2003).

Nature du Sol Ordre de grandeurs


Sable 2 < W < 15 (%)

Limon 10 < W < 30 (%)


Argile 20 < W < 50 (%)
Argile molle 50 < W < 100 (%)
Vases et tourbes 80 < W < 300 (%)

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Limites de consistances

Afin de déterminer les teneurs en eau assurant le changement d’état d’un sol, on effectue les
limites d’Atterberg ou encore appelé limites de consistance.
Cet essai est effectué sur les sols fins de diamètre inférieur à 400 µm pour déterminer les
teneurs en eau Wp (%) limite de plasticité qui assure le passage d’un sol de l’état solide à l’état
plastique et Wl (%) limite de liquidité assurant le passage du même sol de l’état plastique à l’état
liquide. La limite de retrait Wr (%) qui assure le passage d’un sol de l’état solide sans retrait à l’état
semi-solide avec retrait.
Wr (%) est la limite de retrait
Wp (%) est la limite de plasticité
Wl est la limite de liquidité
Connaissant ces limites, il est alors possible de calculer l’indice de plasticité Ip et l’indice de
consistance Ic d’un sol.
Ip, indice de plasticité, il définit l’étendue du domaine plastique du sol entre les limites de liquidité et
de plasticité.
Ip = Wl - Wl
Le tableau 1.3 est la classification des sols proposée par Burmister en fonction de la valeur de l’indice
de plasticité.

Tableau 1.3. Classification des sols selon Burmister (Alberto Bisson, 2016).

Indice de plasticité (Ip) Plasticité

0 non plastique

1–5 très faiblement plastique

5 – 10 faiblement plastique

10 – 20 moyennement plastique

20 – 40 Plastique

>40 très plastique

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

La figure 1.2 représente l’abaque de Casagrande, il permet également de classifier la


proportion de sol inférieur à 400µm d’un sol en fonction de son indice de plasticité et de sa limite de
liquidité.

Figure 1.2. Abaque de Casagrande (Lorenzo Brezzi, 2018).

Il permet d’apprécier la consistance d’un sol, connaissant les limites d’Atterberg d’un sol et sa teneur
en eau naturel (Wn). L’équation 4 donne la formule pour l’indice de consistance.
(𝑾𝒍 − 𝑾𝒏) 𝑬𝒒. 𝟒
𝑰𝒄 =
𝑰𝒑

L’indice de consistance étant calculé, la figure 1.3 nous renseignera sur l’état de consistance de ce
matériau.

Figure 1.3.Etat de consistance des matériaux, (Robitaille et Tremblay, 2003).

La valeur de bleu de méthylène

Afin de déterminer la richesse en argile d’un sol, il est pratiqué sur celui-ci l’essai au bleu de
méthylène. Le résultat de cet essai dépend à la fois de la nature des argiles ainsi que de leur quantité.

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Cet essai permet d’apprécier l’activité de la fraction argileuse d’un sol en mesurant la surface
interne et externe des grains argileux. Du fait que leurs surfaces sont chargées électriquement, elles
absorbent une quantité de bleu de méthylène proportionnelle aux surfaces disponibles, lorsqu'elles
sont mises en présence d'une solution de ce colorant.
Cette mesure utilise les propriétés d'absorption que les particules argileuses sont quasiment seules à
posséder dans le sol. La nature de la fraction argileuse est exprimée dans cet essai par la surface
spécifique pour un sol donné. La surface totale développée dépend de la nature minéralogique comme
il a été présenté au paragraphe 1.3.2.2.
Le tableau 1.4 montre comment évolue la valeur de bleu dans un mélange de deux argiles
minéralogiquement définies composé d’une kaolinite et d’une montmorillonite constitué de plusieurs
dosages. Ces valeurs ont été obtenues expérimentalement. Cette mesure utilise les propriétés
d'adsorption que les particules argileuses sont quasiment seules à posséder dans le sol. La nature de
la fraction argileuse est exprimée dans cet essai par la surface spécifique ; pour un sol donné, la
surface totale développée dépend de la nature minéralogique comme il a été présenté au paragraphe
1.3.1.2.
Tableau 1.4. Valeurs de bleu mesurées pour un mélange de deux minéraux (Robitaille et Tremblay,
2003).

Kaolinite Montmorillonite Valeur de bleu VB Indice de plasticité Ip


Na

100 0 3,5 30

90 i0 5,8 41

75 25 11 94

50 50 19,5 204

25 75 24,5 310

10 90 35 420

0 00 42 458

Le principe de l'essai est d'introduire dans une suspension de sol, des quantités croissantes de
bleu de méthylène, par doses successives, jusqu'à ce que toutes les surfaces d'absorption étant

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

saturées, il apparaît un début d'excès. À partir de la quantité totale de bleu introduite et du poids du
sol sec, on calcule la valeur qui correspond à 100g de sol qui est appelée la "valeur de bleu" de ce sol.
La valeur du bleu notée VBS est très utilisée dans la classification des sols pour les terrassements. Le
tableau 1.4 donne la relation entre l’indice de plasticité et la valeur de bleu. Cela peut expliquer le
fait que cet essai ne soit pas systématiquement effectué lors de l’identification d’un sol argileux.

Caractéristiques mécaniques

Les paramètres de nature d’un sol ayant été déterminés, il est alors possible de présager du
comportement de ce sol. Dans le cas où ces paramètres sont bons pour être utilisé comme couche de
forme, on peut alors commander des essais pour la détermination de ces caractéristiques mécaniques.
Les paramètres d’un sol liés à son comportement mécanique sont. Les paramètres de l’essai Proctor
(densité sèche maximale et teneur en eau optimale) et la portance de ce sol (CBR). Si le matériau doit
être soumis à des actions extérieures comme les sollicitations liées au trafic par exemple, il sera
question pour ces matériaux de voir leur comportement au choc et à l’usure et cela passera par
l’exécution des essais comme le Los Angeles et le Micro Deval.
Paramètres Proctor

Lorsqu’un matériau est appelé à être utilisé comme couche de forme ou comme couche de
fondation et autre, il est nécessaire que l’on sache quel est sa densité sèche maximale. Afin de
répondre à cette question, on a recours à l’essai Proctor qui a pour objectif la détermination de la
teneur en eau optimale (Wopt) d’un sol qui permettra d’avoir une densité sèche maximale (γmax) pour
une énergie de compactage donnée.
Les résultats attendus au terme de cet essai sont la teneur en eau optimale (Wopt, exprimée en
pourcentage) et la densité sèche maximale (γmax, exprimée en KN/m3).
Un extrait d’une étude menée par la (Direction des études générales et de la normalisation du
ministère de l’équipement du Cameroun, 1988) donne les critères de choix du moule à utiliser en
fonction du diamètre des plus gros grains du sol. C’est ainsi que pour des sols dont le diamètre
maximum des grains est inférieur à 5 mm, il est autorisé d’utiliser le moule Proctor mais le moule
C.B.R. est conseillé. Lorsque le diamètre est compris entre 5 et 20 mm, on doit utiliser le moule
C.B.R. et conserver le sol intact lors de l’exécution de l’essai. Pour finir, si le plus gros diamètre du
sol est supérieur à 20 mm, il faudra tamiser à 20 mm puis peser le refus, au cas où le pourcentage de
refus est inférieur à 25%, l’essai se fait dans le moule C.B.R. mais sans y intégrer le refus (échantillon
écrêté à 20 mm). Si au contraire le pourcentage de refus est supérieur à 25%, l’essai Proctor ne peut
être effectué.

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Robitaille et Tremblay (1997) estiment que le compactage joue un rôle important dans les
travaux de terrassement. Sachant que le but de l’essai Proctor est d’avoir pour un sol donné la plus
grande densité sèche, cela ne peut se produire que si l’indice des vides de ce sol est minimal et cela
passe par une réduction maximale du volume des vides dans ce sol par rapport à son état initial. La
conséquence directe de cette modification est la variation des propriétés du sol qui ont un lien direct
avec l’indice des vides du sol et notamment la perméabilité, le gonflement et le retrait, la
compressibilité et la résistance au cisaillement.
Indice de Portant Californien (C.B.R.)

Face à l’exigence d’avoir de faibles déformations dans les travaux routiers et beaucoup plus
en ce qui concerne l’exécution des remblais et des couches de formes, il faudrait s’assurer de
l’aptitude de ce matériau. Pour y parvenir, ce sol compacté dans une éprouvette sera soumis à un
poinçonnement à vitesse constante de 1,27 mm/ minute à l’aide d’un piston ayant une section de 19,3
cm². La portance du sol d’un sol se détermine avec l’essai C.B.R. (Californian Bearing Ration). La
capacité portante du sol est d’autant meilleure que l’indice C.B.R. est plus élevé. Le matériau testé
devant être utilisé dans un environnement où il sera exposé aux intempéries et notamment les pluies,
celui.ci doit être mis dans des conditions défavorables. C’est ce qui justifie l’immersion de
l’éprouvette durant quatre jours en général dans l’eau avant son poinçonnement.
Hormis les couches de remblais et celle de la couche de forme dont les matériaux doivent
avoir un indice portant qui respecte les exigences du maître d’Ouvrage, la plateforme de la chaussée
doit aussi avoir une bonne portance. A cet effet, il est recommandé de vérifier cette dernière sur les
30 derniers centimètres de cette plateforme.
Ci-dessous présenter un ordre de grandeur des portances de sol :
(a) Le sol est très mauvais si. 2 ≤ C.B.R. ≤ 5% ;

(b) Le sol est mauvais si. 5 ≤ C.B.R. ≤ 10% ;


(c) Le sol est moyennement bon si. 10 ≤ C.B.R. ≤ 20% ;
(d) Le sol est bon si. 20 ≤ C.B.R. ≤ 40% ;
(e) Le sol est très bon si. C.B.R. ≥ 70% ; (cas rare)

Los Angeles

L’essai Los Angeles est utilisé pour déterminer la résistance aux chocs des granulats devant
être utilisés comme couche de roulement ou encore comme couche de forme. L’essai consiste à
introduire dans le cylindre de la machine Los Angeles une masse de granulat de diamètre compris
entre 4 et 50 mm ainsi que de boulets normalisés. Ce mélange est soumis à 500 rotations et au terme

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

de ce cycle, on mesure la masse de sol inférieur à 1,6mm pour calculer la résistance au choc de ce
granulat.

Micro Deval

Les systèmes de classification des sols basés sur les résultats de l’analyse granulométrique sont
multiples. Ici, il sera question de présenter une première classification des sols basée sur le diamètre
équivalent des particules. Les deux autres classifications prennent en compte d’une part le diamètre
équivalent mais aussi les proportions de ces diamètres.

1.5. Classification des sols

Plusieurs systèmes de classifications des sols ont été établis, le premier s’appuyant sur les
résultats de l’analyse granulométrique uniquement et le second s’appuyant sur les résultats de
l’analyse granulométrique et les limites d’Atterberg.

Systèmes de classifications et de dénomination des sols s’appuyant sur l’analyse


granulométrique

Les systèmes de classification des sols basés sur les résultats de l’analyse granulométrique
sont multiples. Ici, il sera question de présenter une première classification des sols basée sur le
diamètre équivalent des particules. Les deux autres classifications prennent en compte d’une part le
diamètre équivalent mais aussi les proportions de ces diamètres.

Classification suivant la dimension des particules

La toute première classification des sols commence par la délimitation des types de sol suivant
leur diamètre. C’est ainsi que la figure 1.4 est une compilation des classifications toutes d’origines
américaines suivant différentes normes.

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

ASTM American Society for Testing and materials (1980)


AASHTO American Association for State Highway and Transportation officials (1978)
M.I. T. Massachusetts institute of Technologie(1948)
USCS Unified Soil Classification System

Figure 1.4.Compilation des classifications toutes d’origine américaine. (Robitaille et Tremblay,


2003).

Un autre outil de classification ou d’appellation des sols sur la base de l’analyse


granulométrique tirée du livre de mécanique des sols théorie et pratique de Vincent Robitaille classe
les sols en fonction de la proportion des passants à chaque type de sol. En effet, en fonction de la
proportion des passants à chaque tamis, il recommande l’utilisation d’une terminologie appropriée au
pourcentage de chaque type de sol (gravier, sable limon et argiles). Le tableau 1.5 indique
l’appellation à donner aux sols selon la proportion des types de sols.

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Tableau 1.5. La classification des sols basés sur le diamètre équivalent des particules (Robitaille et
Tremblay, 2003).

Type de sol Diamètre équivalent (mm)


Blocs > 300
Cailloux 80 à 300
Gravier 5 à 80
Gravier grossier 20 à 80
Gravier fin 5 à 20
Sable 0.08 à 5
Sable grossier 2à5
Sable moyen 0,4 à 2
Sable fin 0,08 à 0,4
Limon 0.002 à 0.08
Argile < 0.002

Une autre classification des sols basée sur le diamètre équivalent des particules selon la norme
iii du ministère des transports du Québec et le projet 2501 – 007 du BNQ) est présentée dans le tableau
1.6. Dans ce tableau six types de sol sont identifiés. De façon décroissante, il y a les blocs, les cailloux,
les graviers, les sables, les silts et les argiles.
Tableau 1.6. Appellation des sols selon la proportion des types de sols (Robitaille et
Tremblay, 2003).

Proportion des types de sols Terminologie Exemples


> 35% Nom Gravier, sable, silt, etc
20% à 35 % Adjectif Graveleux, sableux, etc,
10 à 20% Un peu Un peu de silt, de sable, etc.
< 10% Des traces Avec des traces d’argiles, de silt,
etc.

Classification triangulaire de Feret

Cette classification est simple d’utilisation. Elle consiste à positionner les différentes
proportions obtenues après tamisage d’un sol sur le triangle équilatéral divisé en dix zones portant

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

une appellation conventionnelle. Sur la base du triangle sont portées les proportions de limon (%), et
sur les côtés les proportions de sable (%) à gauche et les proportions d’argile à droite (%). Le point
de rencontre de ces trois proportions dans le triangle correspond à une appellation prédéfinie. Pour y
parvenir, on trace le pourcentage d’argile sur l’horizontal, celui du sable est tracé parallèlement à
l’axe des argiles et enfin le pourcentage de limons est tracé parallèlement à l’axe des sables.
Une insuffisance demeure dans la classification triangulaire de Feret. En effet, ce triangle ne
prend pas en compte la présence des graves, ce qui réduit son champ d’application.
Une autre classification similaire est utilisée par les pédologues. Elle a été conçue pour les agronomes
du ministère de l’agriculture du Canada et porte le nom de « Classification pédologique des sols ».
Son utilisation est également similaire à la première. Les différences existent uniquement sur la forme
du triangle qui est rectangle et est divisé en 13 zones portant une appellation conventionnelle.

Systèmes de classification utilisant l’analyse granulométrique et les limites d’Atterberg.

Les systèmes de classification s’appuyant sur les courbes granulométriques sont limités à
cause de l’absence de renseignements sur la plasticité des sols. Il a été ainsi conçu d’autres systèmes
permettant de corriger ce manquement. Il s’agit notamment des classifications unifiées (USCS),
classification AASHTO encore appelé classification HRB, classification LPC modifiée…
Les classifications LPC modifiée et unifiée sont semblables, seule la classification unifiée (USCS)
sera présentée.

Classification unifiée (USCS)

La classification USCS a été conçue en 1948 par Arthur Casagrande pour résoudre des
problèmes liés à la construction des infrastructures et des pistes d’atterrissage. La signification de ce
sigle en anglais est Unified Soil Classification System. L’intérêt de cette classification est qu’elle ne
se limite pas à classer les sols mais va au-delà en précisant les domaines d’applications pour les
constructions citées ci-dessus.
Dans cette classification, il existe deux grandes catégories de sols: la famille des sols à gros
grains lorsque plus de 50% des particules sont retenues au tamis 80µm et la famille des sols à grains
fins lorsque plus de 50% des particules passent à travers le tamis 80µm. Dans cette famille de sols à
grains fins se trouvent des sols fortement organiques remarquables par leur couleur noire et la
présence des matières organiques. Ces sols sont également reconnaissables par la présence des odeurs.
Ils sont compressibles, se tassent assez et retiennent beaucoup d’eau. Ces sols sont désignés par les
lettres « PT » et ils sont classés comme sols non utilisables. Avec l’évolution de la technologie, des

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

techniques d’amélioration des sols existent désormais. Nous pouvons ainsi les substituer totalement
ou partiellement et dans un autre cas, faire un pré chargement.
Dans cette classification, quinze (15) groupes de sols sont identifiés chacun par deux lettres
de l’alphabet. Le tableau 1.7 donne les préfixes et suffixes des symboles de groupe du système
USCS.

Tableau 1.7.Préfixes et suffixes des symboles de groupe du système USCS (Robitaille, Tremblay,
2003).

Préfixes Signification Suffixes Signification


G Gravier W Bien gradué
S Sable P Mal gradué
M Silteux
C Argileux
M Silt L Faible plasticité WL< 50%
C Argile H Forte plasticité WL > 50%
O Sol fin organique
Pt Sol fortement organique. (pas de suffixes)
terre noire, tourbe

Les éléments d’entrée qui permettent de faire la classification unifiée sont :


(a) l’analyse granulométrique grâce à qui il est possible d’avoir des informations comme le
pourcentage de passant au tamis 80 µm, le pourcentage de passant au tamis 5mm et enfin
dans le cas où le pourcentage des passants au tamis 80 µm est inférieur à 5%, on détermine
les diamètres effectifs (D60 ; D30 et D10) permettant de calculer les coefficients de courbure
CC et d’uniformité CU.
(b) Les limites d’Atterberg quant à elles permettent d’avoir les informations sur la limite de
liquidité et la limite de plasticité qui permettent de déduire l’indice de plasticité. Lorsqu’on
estime que le sol est riche en matières organiques, la limite de liquidité est mesurée sur le
sol séché au four.

Une fois ces deux essais effectués, plusieurs options se présentent:

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21
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

(a) Le pourcentage de fines est inférieur à 5%. ici on se base uniquement sur l’analyse
granulométrique. Connaissant les coefficients d’uniformité CU et de courbure CC, le sable
ou le gravier peut être « bien gradué ou mal gradué ».
(b) Le pourcentage de fines est supérieur à 12%. Dans ce cas, la présence des fines constituées
de limons et d’argiles influence la plasticité de l’ensemble du sol d’où l’introduction des
limites de liquidité et de l’indice de plasticité pour la classification de ce sol. Ces données
sont introduites dans le diagramme de Casagrande et en fonction de la position du point par
rapport à la ligne (a), on peut dire si le sol est argileux à travers le point au-dessus de cette
ligne ou silteuse (limoneuse) si le point est sous la ligne A. La plasticité du sol est forte si
la limite de liquidité est supérieure à 50% et dans le cas où la limite de liquidité est inférieure
à 50%, ce sol est peu plastique.

(c) Le pourcentage de fines est compris entre 5 et 12%. Dans ce cas, le mode de classification
est semblable au cas précédent. L’appellation des sols est composée de quatre lettres.
(d) Le pourcentage de fines est supérieur à 50%. Dans ce cas les sols sont à grains fins et on
utilise la limite de liquidité et l’indice de plasticité pour déterminer si le sol est argileux au
cas où le point d’intersection est au-dessus de la ligne A et limoneux ou organique s’il est
sous la ligne A. Dans ce dernier cas, le sol doit être inspecté visuellement pour voir s’il est
de couleur noire, signe de la présence des matières organiques ou encore on peut déterminer
la limite de liquidité après que le sol a séché dans le four. Si la variation entre les deux est
supérieure à 25%, le sol est organique.

Classification AASHTO (HRB)

La classification AASHTO plus connue dans notre contexte comme étant la classification
HRB est la classification qui est généralement appliquée au Cameroun. Elle a été conçue en 1929 par
Terzaghi et Hogentogler. Elle utilise les mêmes éléments d’entrée que dans la classification USCS.
On citera entre autres : l’analyse granulométrique qui renseigne sur le pourcentage de passant au
tamis 75 µm d’une part, le pourcentage de passant au tamis 425 µm d’autre part et enfin le
pourcentage de passant au tamis 2 mm. Quant aux limites d’Atterberg, elles donnent les informations
sur la limite de liquidité et l’indice de plasticité.
Le tableau 1.8 présente les 8 groupes principaux numérotés d’A-1 à A-8 avec le groupe A-3
qui occupe plutôt la deuxième position au détriment du groupe A-2.
Aussi, seuls les groupes A-3, A-4 et A-6 ne sont pas subdivisés.

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Tableau 1.8.Numéros de groupe ainsi que leur appellation (suivant la classification AASHTO).

Type de sols Numéros Appellation


A-1 Fragments de roc, graviers et sables
Sols à gros grains A-3 Sable fin
A-2 graviers et sables silteux ou argileux
A-4
Sols silteux
A-5
Sols à grains fins A-6
Sols argileux
A-7
A-8 Terre noire

La procédure de classification est toute simple et une fois que nous avons toutes les données
d’entrée (tamisât à 75 mm, indice de plasticité, limite de liquidité, tamisât à 425µm) il est juste
question de suivre l’organigramme de la classification AASHTO (HRB).
Il est important de souligner que les sols du groupe A-8 ne sont pas pris en compte dans les
procédures d’identification AASHTO. Ceux.ci sont identifiés directement sur le terrain par une
inspection visuelle afin de détecter la présence des matières organiques. Pour y parvenir, il faudra
observer la présence dans ce sol des fibres, des débris végétaux, la couleur foncée du sol ainsi que
l’odeur. En effet, un sol ayant ces différents signes est une terre noire et ne peut être utilisé pour la
construction.
La seule opération de calcul ici est la détermination de l’indice de groupe du sol qui est placé
entre parenthèses à la suite du numéro de groupe. En effet, la finalisation de l’identification surtout
pour les sols silteux et argileux, passe par la connaissance de cet indice de groupe. Celui-ci fournit
des précisions sur les performances du sol comme matériau d’infrastructure routière.
Il faudra calculer cet indice pour voir comment se comporte ce matériau dont la formule est, indice
de groupe = (F-15) [0,2 + 0.005 (WL - 40)] + 0,01(F-15) (IP-10)
Où F est le nombre entier des passants exprimé en pourcentage ;
IP est l’indice de plasticité et
WL est la limite de liquidité.
Dans le cas où nous avons un sol de classe A-2-6 ou A-2-7 correspondant à des graviers et
sables argileux, (indice de groupe se calcule avec la seconde expression uniquement et dans ce cas,
l’indice de groupe = 0,01(F-15) (IP-10).

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

1.6. Bitume

Du latin bitumen, le bitume est défini par le dictionnaire de la langue française Larousse
comme une matière organique naturelle ou provenant de la distillation du pétrole, à base
d'hydrocarbures, foncée, très visqueuse ou solide, utilisée dans le bâtiment et les travaux publics
notamment pour le revêtement des routes. Le bitume est un hydrocarbure qui s’est constitué
naturellement, durant une très longue période, à partir du plancton accumulé et enfoui au fond des
bassins sédimentaires. Il contient en moyenne 80 à 85 % de carbone, 10 à 15% d’hydrogène, 2 à 3 %
d’oxygène et, en moindre quantité, du soufre, de l’azote et divers métaux à l’état de traces. A la
température ambiante, il est très visqueux, presque solide et présente deux caractéristiques
importantes: c’est un agglomérant avec un fort pouvoir adhésif et il est imperméable à l’eau
(U.S.I.R.F, 2011).

Historique

Dans l’antiquité, le bitume était une matière première de valeur entrant dans l’économie du
Proche orient. Adhésif, imperméable et malléable, ses propriétés avaient trouvé une multitude
d’applications, notamment pour l’étanchéité des embarcations ou le jointement des blocs de pierre.
Les égyptiens s’en servaient pour recouvrir les chaussées royales, colmater canaux, digues et citernes.
Leurs médecins tiraient même profit de ses vertus antiseptiques. Leurs dentistes soignaient les caries
avec un mélange de bitume et d’argile. Les géographes grecs et romains évoquent les nombreuses
sources exploitées dès leur époque: Bakou, sur la mer caspienne, hit, près de Babylone, Susiane, près
de Suse, en Perse, Qayarah, près de Kirkouk, en Mésopotamie, etc. En Amérique du nord, les sables
bitumineux de l’Athabasca tiennent leur nom de la rivière Athabasca qui passe au cœur de l’Alberta
et qui laisse apparaître sur ses rives le sable bitumineux. Par le passé, ce bitume était utilisé par les
tribus indiennes de la région pour imperméabiliser leurs canoës (figure 1.5).

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Figure 1.5.Coupe tripode fait de bitume conservé au musée du Louvre (Trudeau, 2012).

Origine

Le bitume possède deux origines, le bitume d’origine naturel et le bitume d’origine industrielle.

Bitume d’origine naturel

Le bitume existe à l’état naturel sous forme de résidu d’anciens gisements de pétrole dont les
éléments les plus légers ont été éliminés au cours du temps par une sorte de distillation naturelle, les
éléments légers étant très volatils à température ambiante (Fond, (2014)). Le bitume naturel est aussi
issu de la polymérisation du pétrole au contact d’argiles. Un bitume naturel contient entre 50 et 60
% de bitume pur. Le plus connu de ces bitumes naturels est le bitume de Trinidad qui relève du
premier type de gisements. Il contient environ 56% de bitume pur. Ils proviennent également comme
des matériaux dur et friable dans les veines des roches asphaltiques (gilsonite), dans des
imprégnations calcaires et dans les formations de grès. Les plus connus sont celles de Madagascar,
en France le Gard Pont-du-Château, et en suisse dans le Val travers.

Bitume d’origine industrielle

Ce sont des hydrocarbures colloïdaux dispersé dans le pétrole brut. Ils sont obtenus par le
raffinage et le traitement du pétrole brut. La plupart des bitumes routières proviennent du raffinage
des pétroles bruts. De nos jours, les bitumes naturels sont moins importants que les bitumes raffinés.
Les pétroles bruts proviennent principalement du Venezuela, d’Arabie, du Koweït et du Nigeria.
Leurs compositions varient de source en source.

Tableau 1.9. Composition du pétrole brut en termes de provenance.

Venezuela Arabie Nigeria


Essence [%] 3 21 33
Kérosène [%] 6 14 20
Gazole léger [%] 7 10 16
Gazole Lourd [%] 26 28 30
Bitume [%] 58 27 1

La préparation industrielle des bitumes asphaltiques ou brais de pétrole comprend trois


opérations principales:

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

(a) La déshydratation des pétroles (séparation de l'eau libre ou émulsionnée);


(b) La distillation fractionnée, séparant les composants du pétrole brut en plusieurs
groupes homogènes;
(c) Le raffinage, destiné à purifier certains des produits de distillation.

Ces opérations sont illustrées à la figure 1.6 ;

Figure 1.6. Production de bitume par raffinage du pétrole (Trudeau, 2012)

Propriétés physiques des bitumes

Les propriétés des bitumes sont l’imperméabilité, l’adhésivité, la susceptibilité thermique et


le vieillissement ;

Imperméabilité

Le bitume est un matériau imperméable à l’eau et à la vapeur. Que ce soit à l’air ou à l’eau, le
bitume a une très bonne étanchéité. Voilà pourquoi le bitume est considérer comme un bon matériau
de revêtement car elle réduit en quelque sorte l’absorption d’eau qui est souvent la cause de plusieurs
dégradations routières.

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Adhésivité

L’adhésivité est liée à la propriété de mouillage (adhésivité active). Elle dépend du couple de
matériaux (par exemple du couple bitume-granulats). L’adhésion et le mouillage augmentent avec la
fluidité, d’où une sensibilité de l’adhésivité à la température. L’adhésion aux granulats est
généralement bonne. Le problème essentiel en adhésion est d’éviter le mouillage des granulats par
l’eau plutôt que par le liant. La compétition entre le mouillage de l’eau et du liant peut avoir pour
effet une décohésion liant granulats. La résistance au déplacement par l’eau est appeler l’adhésivité
passive.

Susceptibilité thermique

On désigne par susceptibilité thermique la sensibilité des propriétés mécaniques à la


température. Cette propriété nous permet de voir à quel point les propriétés mécaniques du liant sont
affectés par une variation de température. Par exemple la variation de l’indice de pénétrabilité à
l’aiguille avec la température (Figure 1.7).

Figure 1.7.Exemple typique de variation de l’indice de pénétrabilité à l’aiguille d’un bitume avec
la température (Fond, 2014).

Vieillissement

On appelle vieillissement l’évolution des propriétés du liant (bitume) au cours du temps sous
l’effet de perte d’huiles et de l’oxydation. On observe principalement un durcissement et une
diminution de la susceptibilité thermique. Un des tests classiques de vieillissement pour les bitumes
consiste à mesurer l’écart de masse pour un séjour de 5h à 163°C (Fond, 2014).

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27
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Classification du bitume pour le revêtement

Les bitumes se distinguent selon leur caractère solide (dureté) et leur caractère fluide. Ces
bitumes ont des essais propres à eux selon leur caractère.

Bitumes à caractère solide

Ce sont des produits obtenus par raffinage de bruts de pétrole et ne comportent aucun ajout.
Ils ne peuvent être mis en œuvre qu’à chaud à des températures supérieures à 130°C. On distingue
les bitumes 20/30; 40/50; 60/70; 80/100; et 180/200 (Fond, 2014). Ils sont généralement considérés
comme des bitumes purs.

Dans les pays tropicaux, on a longtemps utilisé le 80/100 presque exclusivement, puis on a
employé un bitume plus dur 60/70 résistant mieux à l’orniérage sous climat chaud. On a même
proposé le 40/50, mais il apparait que ce bitume, trop dur a un comportement à moyen terme
défavorable car il vieillit trop vite. Les bitumes les plus satisfaisants sont le 60/70 et le 80/100
(C.E.B.T.P, 1984). Mais les plus utilisés dans les travaux routiers au Cameroun sont le 60/70
pour les zones tropicales comme Yaoundé et le 40/50 pour les zones arides comme Maroua qui
résistent mieux à la température.

Les essais permettant de classer le bitume pur sont les tests de pénétration à l’aiguille (NF T
66-004) et le point de ramollissements par billes et anneaux (NF T 66-008). La pénétrabilité à
l’aiguille permet de déterminer la consistance du bitume à 25°C. Plus la pénétration est élevée, plus
l’échantillon de bitume est mou. Le point de ramollissement est mesuré par la méthode des billes et
anneaux et peut être défini comme la température 𝑇𝑅&[°𝐶] à laquelle le bitume ne peut plus supporter
le poids d’une bille d’acier et commence à couler. Cela devrait décrire un changement de phase (de
viscoélastique à visqueux). Les bitumes purs sont les types de bitumes qui entre généralement dans
la composition du béton bitumineux.

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Tableau 1.10. Bitume à caractère solide standards (Fond, 2014).

Classe Matériaux Pénétrabilité à Point de Température Température


l’aiguille ramollissement de pompage d’enrobage

20/30 Bitumes Purs 1.5 à 3.5 mm 52 à 65 °C 135 °C 180 °C


40/50 Bitumes Purs 3.5 à 5.5 mm 47 à 60 °C 125 °C 170 °C
60/70 Bitumes Purs 5.5 à 7.5 mm 43 à 56 °C 120 °C 165 °C
80/100 Bitumes Purs 7.5 à 10.5 mm 41 à 51 °C 115 °C 155 °C
180/220 Bitumes Purs 17.5 à 22.5 mm 34 à 43 °C 105 °C 145 °C

Les spécifications techniques pour les bitumes généralement utilisé dans le béton bitumineux
sont consignées dans le tableau 1.11

Tableau 1.11.Bitume purs : spécification française 65-001 (Mariama et Aïcha., 2003)

Classes bitumes
Caractéristiques 180/220 80/100 60/70 40/50

Pénétrabilité à 25°C, 100g, 5s (1/10 mm) 180 à 220 80 à 100 60 à 70 40 à 50


Point de ramollissement bille et anneau (° C) 34 à 43 41 à 51 43 à 56 47 à 60
Pourcentage de pénétration restante après
perte de masse au chauffage par rapport à la > 70 > 70 > 70 > 70
pénétrabilité initiale
Perte de masse au chauffage (163°C pendant
<2 <2 < 1 < 1
5 H) en %
Point d’éclair (Vase ouvert) en °C 230 230 230 230
Ductilité à 25°C > 100 > 100 > 80 > 80
Solubilité dans le tétrachloriéthylène (C2Cl5)
> 99.5 > 99.5 > 99.5 > 99.5
en %
Teneur en paraffine (%) < 4.5 < 4.5 < 4.5 < 4.5
Densité relative à 21° C (au pycnomètre) 1.00 à
1.00 à 1.07 1.00 à 1.07 1.00 à 1.10
1.10

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Bitumes à caractère fluide.

Ce sont des bitumes purs auquel sont incorporé de produit légers provenant de la distillation
du pétrole. Les différents types sont les bitumes fluidifiés ou cutbacks et les bitumes fluxés. On
distingue les cut-backs 0/1, 10/15, 150/250, 400/600, et 800/1400 et les bitumes fluxés 400/600,
800/1200, 1200/1600 et 1600/2400. Au Cameroun les plus utilisés sont les cut-backs de classes 0/1;
10/15 et 400/600. On les utilise à des températures de 100°C à 110°C. L’essai qui permet de classer
les bitumes fluidifiés est l’essai de pseudo-viscosité (NF T 66-005). Cet essai permet température
d’essai choisie (25°C ou 40°C). Elle ne s’applique pas aux bitumes fluidifiés contenant des
polymères. Ces types de bitumes entre généralement dans la préparation des enduits superficiels.

Tableau 1.12.Classements des bitumes fluidifiés standards (Mariama et Aicha, 2003).

Températur Température de Température


Classe Matériaux Pseudo viscosité
e limite Pompage d’enrobage

25 °C, Ø 0.4 mm

0/1 Bitumes -fluidifiés < 30 s 60 °C 15 °C 25 °C

25 °C, Ø 10 mm

10/15 Bitumes -fluidifiés 10 à 15 s 100 °C 45 °C 75 °C

150/250 Bitumes -fluidifiés 150 à 250 s 160 °C 70 °C 120 °C

400/600 Bitumes -fluidifiés 400 à 600 s 170 °C 90 °C 140 °C

40 °C, Ø 10 mm

800/1400 Bitumes -fluidifiés 80 à 200 s 185 °C 100 °C 160 °C

25 °C, Ø 10 mm

400/600 Bitumes –fluxés 400 à 600 s 150 °C 70 °C 130 °C

40 °C, Ø 10 mm

800/1200 Bitumes –fluxés 90 à 140 s 160 °C 80 °C 140 °C

1200/1600 Bitumes –fluxés 140 à 200 s 170 °C 90 °C 150 °C

1600/2400 Bitumes –fluxés 200 à 300 S 175 °C 100 °C 155 °C

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Classification du Bitume Selon le système SUPERPAVE de SHRP

En 1987, les États-Unis ont créé le « Strategic Highway Research Program » (SHRP). Ce
programme avait pour but de développer de nouvelles méthodes de caractérisation des matériaux. Il
y a eu un investissement de 50 millions de dollars pour trouver une meilleure façon de classifier
et de caractériser le bitume. Le système SUPERPAVE (Superior Performing Asphalt Pavement) est
issu de cette recherche. Le système SUPERPAVE comble plusieurs lacunes des essais empiriques
traditionnels. Il est basé sur l’évaluation de la performance du bitume aux températures critiques de
l’enrobé. Les essais SUPERPAVE sont plus proches de la rhéologie du matériau. De plus, il introduit
la notion de vieillissement dans les essais (Stéphane TRUDEAU, 2012).

Figure 1.8. Classification du bitume selon le SHRP (Trudeau, 2012).

Le système de classification SUPERPAVE définit les températures d’utilisation du bitume.


La dénomination PG H-L indique toujours la température limite élevée « H » au-dessus de laquelle
le bitume est susceptible de présenter des déformations irréversibles (fluage) et la température limite
basse « L » au-dessous de laquelle le bitume est susceptible de fissurer par retrait thermique. Ainsi,
sans même être un expert en pénétration et viscosité, la dénomination du bitume donne
immédiatement les renseignements clés concernant son utilisation. La température élevée correspond
à la température moyenne la plus élevée des 7 journées les plus chaudes de l’année à 20 mm de la
surface du revêtement. Cette température est généralement beaucoup plus élevée que celle de l’air.
La température basse correspond à la température la plus froide de l’année à la surface du revêtement.

Conclusion
Dans ce chapitre on a pu avoir une idée générale sur les sols et son utilisation dans le domaine
de la géotechnique routière. On a présenté les types de sol et leur classification. Puis on a procédé à
la présentation du bitume et la classification. Pour enfin clôturé sur ses propriétés essentielles qui
dépendent généralement de ses caractéristiques. Dans le chapitre suivant on présentera les différentes
techniques de stabilisation en géotechnique routière existante.

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31
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

LES TECHNIQUES DE STABILISATION

Introduction

Le traitement des sols a pour objet de rendre utilisable un sol qui ne présente pas les
caractéristiques requises pour servir, sans préparation, à supporter une route. Ainsi, il permet de
valoriser les matériaux aux caractéristiques inadaptées et non utilisables à l’état naturel tels que
limons, argiles, sables, marnes, matériaux évolutifs, etc. Le procédé a pour finalité d’améliorer
l’aptitude d’un matériau au compactage, diminuer la sensibilité au gel et à l’eau, augmenter la
résistance mécanique et la portance (augmentation du frottement interne et de la cohésion). En
géotechnique routière, il existe plusieurs techniques de stabilisation des sols qui sont regroupés en
deux grandes catégories: stabilisation chimique et stabilisation mécanique. Le chapitre présente les
différentes techniques de stabilisation, le choix de différents stabilisants et les caractéristiques des
matériaux ainsi stabilisés.

2.1. Stabilisation chimique

La stabilisation chimique permet, grâce à la réaction du produit avec les composantes du


matériau, une augmentation de la cohésion du matériau. Elle consiste à incorporer au sol les liants
hydrauliques routiers ou liants hydrocarbonés. Il s’agit dans tous les cas d’augmenter la cohésion des
matériaux en utilisant une réaction chimique provoquée par l’eau et les matériaux eux-mêmes.

Traitement aux liants hydrauliques

Les liants hydrauliques sont des poudres fines constituées de sels minéraux anhydres réactifs
en présence d’eau. Ils s’hydratent en présence d’eau pour former un matériau solide, véritable roche
artificielle. Le traitement des sols aux liants hydrauliques est une technique qui consiste à incorporer,
au sein du sol, cet élément d’apport avec éventuellement de l’eau et de les mélanger plus ou moins
intimement, jusqu’à l’obtention d’un matériau homogène pour lui conférer les propriétés nouvelles.
Traitement au ciment

Le ciment est utilisé dans le but d’obtenir un développement rapide et durable des résistances
mécaniques et des stabilités à l’eau et au gel. Les réactions du ciment avec un sol consistent
essentiellement en une hydratation des silicates et aluminates de calcium anhydres, avec passage par
la phase soluté suivie de la cristallisation des produits hydratés: c’est la prise hydraulique. Les
avantages du traitement au ciment sont:
(a) Augmentation de la résistance du sol et de la durabilité;

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32
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

(b) Réduction de la compressibilité et du gonflement;


(c) Formation d’une couche dure, cohérente et imperméable.
La stabilisation des sols au ciment trouve son application tant pour les couches de surfaces
que pour la zone supérieure de la couche de fondation ou de la sous couche de fondation ou de la sous
couche de routes et chemins de toute nature.
La technique d’amélioration des couches de chaussée en graveleux latéritiques améliorés par
l’ajout de ciment a fait l’objet de nombreuses études dans plusieurs pays se situant en zones tropicales
et intertropicales (Wooltorton, 1947 ; De Graft-Jonhson & Irwin, 1959 ; Autret, 1980 ; Gense, 1984).
Le pourcentage de ciment ajouté varie dans de larges proportions en fonction des caractéristiques
géotechniques du sol latéritique à améliorer et des performances mécaniques escomptées. Pour que
le résultat soit acceptable, les caractéristiques des graveleux latéritiques devront être les suivants :
(a) teneur en matières organiques < 1,5%,
(b) passant à 80 µm < 35%,
(c) indice de plasticité < 30,
(d) module de plasticité (m* x IP) < 2 500.
Avec m: le passant à 0,425 mm .
La figure 2.1 illustre un traitement de sol au ciment.

Figure 2.1. Traitement de sol au ciment (www.pussemier.be).

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33
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Traitement à la chaux

La chaux est obtenue par cuisson de carbonate de calcium pur (CaCO3). Elle se présente sous
deux formes:
(a) Sous forme de chaux vive (CaO) : CaO3→CaO+CO2 (T>900° C)

(b) Sous forme hydratée (Ca(HO2) : CaO + HO2 →Ca(OH)2 +Chaleur

Compte tenu de ses propriétés, la chaux modifie de façon sensible le comportement des sols fins
argileux ou limoneux, grâce à trois actions distinctes (Puiatti, 2013) :
(c) Une diminution de la teneur en eau : la teneur en eau d’un mélange sol-chaux se
trouve abaissée en raison de:
(i) L’apport de matériaux secs ;
(ii) La consommation de l’eau nécessaire à l’hydratation de la chaux (chaux vive) ;
(iii) L’évaporation d’eau suite à la chaleur dégagée par la réaction d’hydratation et par l’aération
provoquée par le malaxage.
(d) Des modifications immédiates des propriétés géotechniques du sol: l’incorporation de la
chaux dans un sol argileux, développe une agglomération des fines particules argileuses en
éléments plus grossiers et friables: c’est la floculation.
Les indices de ces réactions sur le mélange sol-chaux sont:
(i) Une diminution de l’indice de plasticité Ip;
(ii) Une augmentation de l’indice portant immédiat IPI ;
(iii) Un aplatissement de la courbe Proctor avec diminution de la densité de l’optimum Proctor,
et augmentation de la teneur en eau (matériaux limoneux, argileux et matériaux évolutifs
comme les marnes, schistes, craies, Ip > 20).
La chaux vive ou la chaux éteinte peuvent être utilisées ; la chaux vive étant évidemment plus
efficace que la chaux éteinte, mais pose des problèmes de sécurité et d’hydratation en pays humide.
Selon les recommandations de (Lyon Associates, 1971; CEBTP, 1984; Bagarre, 1990), le matériau
doit avoir une plasticité supérieure à 10, et un pourcentage de mortier (passant à 0,425 mm) supérieur
à 15. On doit obtenir un CBR minimal de 60 pour 95% du poids volumique maximal à l’OPM après
3 jours de cure à l’air et 4 jours d’immersion. Les exemples de traitement à la chaux de graveleux
latéritiques sont surtout Kenyans, Ougandais mais des opérations du même type ont été envisagées
dans plusieurs autres pays qui ont la possibilité de produire de la chaux (Congo, Cameroun, Sénégal).
Les pourcentages de chaux utilisés pour l’amélioration des performances mécaniques sont le plus
souvent compris entre 4 et 7%. La figure 2.2 illustre un traitement de sol à la chaux.

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34
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Figure 2.2. Traitement de sol à la chaux, (http://www.bretagne.developpement-durable.gouv.fr)

Traitement aux pouzzolanes

Les pouzzolanes peuvent être à l’état naturel ou artificiel. Les pouzzolanes naturelles sont des
matériaux résultant des émissions explosives de laves lors des phénomènes volcaniques alors que les
pouzzolanes artificielles ne sont que des résidus de combustion du charbon produits dans les
industries et/ou centrales d’incinération. Elles sont utilisées en technique routière pour améliorer l’état
hydrique d’un sol et pour réaliser les assises en graves-pouzzolanes.la figure 2.3 illustre un traitement
de sol aux pouzzolanes.

Figure 2.3.Traitement de sol aux pouzzolanes (www.taitementsol.fr)..

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35
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Traitement aux cendres volantes

Les cendres thermiques produisent des quantités importantes de résidus de combustion, dont
les cendres volantes récupérées par dépoussiérage des fumées, avant l’évacuation dans les cheminées.
Ce sont des matériaux fins (<200 μm) et légers. Ils peuvent être silico-alumineuse (forte teneur en
silice et alumine: propriétés pouzzolaniques) ou sulfo-calciques (forte teneur en sulfates et chaux:
propriétés hydrauliques). En technique routière, ils sont utilisés pour réaliser les assises en graves-
cendres volantes. Pour mieux appréhender ce traitement, nous allons l’illustré par la figure 2.4.

Figure 2.4.Traitement de sol aux cendres volantes (www.fr.wikipédia.org).

Traitement aux laitiers (métallurgies)

Dans un haut fourneau, la production de la fonte s’accompagne de celle d’un liquide


surnageant où se retrouve la gangue du minerai combinée aux fondants ajoutés. Ce liquide, sous-
produit de l’industrie sidérurgique est le laitier. En technique routière, le laitier est principalement
utilisé pour la réalisation d’assises en graves-laitiers (Mouton, 1998). La figure 2.5 illustre un
traitement de sol aux laitiers.

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Figure 2.5. Traitement de sol aux laitiers (www.fr.wikipédia.org).

Traitement aux liants hydrocarbonés

Les liants hydrocarbonés sont des matériaux constitués essentiellement d’assemblage


d’atomes de carbone et d’hydrogène qui, au contact de particules solides telles que les granulats,
développent des forces d’adhésion assurant de la sorte une certaine rigidité, des résistances aux
déformations en traction, compression et cisaillement. Les principaux liants hydrocarbonés sont: le
bitume et le goudron. Le bitume est un produit de distillation des huiles minérales tandis que le
goudron provient de la distillation du charbon. Les graves, si elles ne sont pas trop argileuses, peuvent
être stabilisés aux liants hydrocarbonés. Leur grande stabilité mécanique est assurée par le frottement
interne élevé dû au squelette minéral et par la forte cohésion apportée par le bitume. Les dosages à
respecter varient en fonction du type d’application, de la nature et de la qualité des matériaux à traiter
(2% - 8%) (Trudeau ,2012).

Traitement aux produits chimiques

Certains produits chimiques à base de chloride de calcium, hydroxyde de calcium, silicates,


enzymes, polymers, sont utilisés en construction routière pour améliorer la capacité portante des sols
(Bakar et al, 2014). On les trouve aux marchés sous les noms commerciaux : Probase TX-85 (produit
du « Probase manufacturing Sdn.Bhd. Company », Malaysia), Termite Saliva (produit du « Norwood
hall Pty Ltd », Australia), Renolith (produit du « Renolith technology Corporation », Thailand),
Perma-Zyme (Produit du « Global Zyme », Thailand), Con-Aid (produit du « Con-Aid Asia Co.
Ltd », Thailand), ANSS (produit du « solid Environmental solutions », Israël), etc.

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Traitement mixte

Le traitement mixte consiste à améliorer la qualité d’un sol par combinaison de deux ou
plusieurs stabilisants en vue d’atteindre les performances mécaniques souhaitées. Il existe plusieurs
combinaisons mais la plus utilisée est celle de la chaux-ciment. Dans le cas où le sol est humide (on
préconise la chaux), et peu argileux (on préconise le ciment), on utilise d’abord la chaux à faible dose
(0.5 à 2%) et ensuite le ciment, ces liants ayant une action complémentaire. Le traitement préalable à
la chaux par son action d’assèchement immédiate du sol amène celui-ci à un état optimal pour la
stabilisation au ciment (Génie Hippique, 2004). Le tableau 2.1 présente une synthèse de traitement
mixte couramment utilisé.

Tableau 2.1. Tableau de synthèse indiquant, en fonction de la plasticité du sol (traduite par la
valeur de l’IP ou de la MB, traitement de stabilisation à envisager ainsi que les dosages pratiqués
(CRR, 2009).

2.2. Stabilisation mécanique

La stabilisation mécanique consiste en l’amélioration du squelette granulaire d’un sol par


l’ajout d’un matériau afin d’augmenter les possibilités de compactage et la résistance d’un sol. Les
techniques de stabilisation mécaniques les plus connues sont: ajout d’un sol fin à un sol grenu, ajout
d’un sol grenu (ou une fraction) à un sol fin, élimination des fines ou éléments grossiers d’un sol, la
litho stabilisation et l’utilisation des géosynthétiques.

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Ajout d’un sol fin à sol grenu

C’est une méthode utilisée en technique routière pour stabiliser les granulats concassés non
plastique. Les propriétés cohésives des sols fins servent à unifier le mélange ce qui augmente la
plasticité et la résistance du sol. Le principe en est que les éléments fins en faible proportion
vont remplir les vides entre les éléments grossiers, et en présence d’eau, ils vont jouer le rôle de liant.
Cette technique est illustrée par la figure 2.6.

Figure 2.6. Ajout d'un sol fin à un sol grenu (www.doc.ferm.fr°).

Ajout d’un sol grenu (ou une fraction moléculaire) à un sol fin

Ajout du sable et/ou cailloux à un sol fin sert à donner du squelette à ce dernier, ce qui
augmente les performances mécaniques. La technique est utilisée surtout pour les plateformes
argileuses.
Eliminations des fines et /ou éléments grossiers d’un sol

L’élimination des fines et/ou éléments grossiers d’un sol est une méthode utilisée pour
améliorer la granulométrie et la portance d’un sol. L’opération est coûteuse ce qui limite son emploi.

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Lithostabilisation

La lithostabilisation est une forme de stabilisation mécanique d’une latérite de qualité


médiocre par adjonction de concassés (pourcentage souvent supérieure à 10%). Son objectif principal
est d’obtenir du mélange un matériau présentant de meilleures performances géotechniques
(essentiellement la portance). Les concassés souvent utilisés sont les concassés de granite, de basalte,
de grès et de silexite. L’évaluation de la dureté des nodules sur les sols résiduels utilisés en
construction routière est une notion qui pendant longtemps a fait l’objet de recherche. Mais jusqu’à
l’époque contemporaine, la question sur l’impact réel de ces nodules sur le sol latéritique compacté
n’est pas résolue. Aucun procédé universel n’est utilisé pour l’évaluer (Tockol, 1993).

Novais-Ferreira & Correia (1965) avaient tenté de mettre au point un essai permettant
d’évaluer la dureté des nodules contenus dans les graveleux latéritiques. Cet essai consiste à
déterminer le « Hardness Index » ou indice de dureté, qui est le rapport entre la somme des refus sur
les tamis 25 mm, 20 mm, 12,5 mm, 10 mm, 5 mm, 0,8 mm, 0,40 mm, 0,080 mm, avant et après un
essai Los Angeles modifié, c’est-à-dire sans utilisation de boulets en imprimant 200 à 300 tours à la
machine. Un indice de dureté de 0,80 serait la limite inférieure acceptable. Mais cet essai n’a pas été
normalisé.

Afin de mieux se rapprocher de la réalité, on a tendance de plus en plus à utiliser l’essai de


compactage pour évaluer la dureté des nodules (Lompo, 1980 ; Tockol, 1993). Le même principe que
l’essai de Novais-Ferreira & Correia est appliqué pour déterminer l’indice de dureté, mais cette fois-
ci en considérant les granulométries avant et après compactage. La plupart des rares études portées
sur les sols latéritiques « lithostabilisés » ont été entreprises dans le but d’évaluer leur impact sur les
performances mécaniques et géotechniques. Cependant, peu d’études ont été consacrées à une
recherche fine et poussée sur les modifications microstructurales des graveleux latéritiques
contenants un fort taux de nodules après compactage. La teneur en nodules pouvant éventuellement
avoir des effets sur les performances mécaniques, une analyse de la microstructure permettrait de
mieux interpréter les résultats géotechniques. On pourrait également tenter de mettre en relation
l’aspect microstructural et l’aspect mécanique avant et après mélange et compactage.

Utilisation des géosynthétiques

Le recours aux propriétés des géosynthétiques pour les infrastructures routières appartient aux
techniques d’avant-garde car les géosynthétiques améliorent de manière significative le
comportement mécanique des sols meubles ou mou. Du fait de leurs capacités à se déformer et leur

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

grande résistance mécanique il est possible d’associer le comportement de certains sols à celui des
tissus pour obtenir un sol au comportement spécifique.
Les géosynthétiques de renforcement utilisés dans les couches de chaussée sont
essentiellement des géogrilles, géotextiles et géocomposites en polymère (Watn, 2011). Le
renforcement est installé dans la structure de chaussée sous, et parfois dans, les couches de base, la
couche de fondation, la couche de forme ou le sol support stabilisé. Son rôle consiste à augmenter
significativement la capacité portante du sol mou en répartissant les charges dues au trafic sur une
surface plus large ce qui résulte en une réduction de la pression appliquée sur le sol mou et donc à
moins de déformations lors de la construction et pendant la durée de service. En technique routière,
les géosynthétiques sont employés soit pour la construction de routes nouvelles, soit pour la
réhabilitation et la mise à niveau de routes existantes. Ils permettent:
(a) un meilleur compactage,
(b) des économies des matériaux d’apport,
(c) une augmentation et protection de la capacité portante,
(d) un contrôle du tassement différentiel et des remontées des fissures,
(e) d’éviter l’interpénétration du sol naturel avec les agrégats (rôle de séparation) et de conserver
intégralement les propriétés des matériaux d’apport.
Les méthodes de dimensionnement des ouvrages ainsi renforcés sont nonobstant loin d’être
parfaites et des efforts de recherches importants sont encore à réaliser, notamment sur la résistance
au poinçonnement des géotextiles. Les figures 2.7 et 2.8 illustrent l’utilisation de quelques
géosynthétiques pour la stabilisation des sols en géotechniques routières.

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Figure 2.7.Utilisation de Géomembrane pour la stabilisation d'un remblai, (Batiproduits.com)

Figure 2.8. Utilisation du géogrille pour la stabilisation d'une plateforme de chaussée,


(Batiproduits.com).

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

2.3. Choix des stabilisants

Quelques fois, plusieurs stabilisants donnent de bons résultats, mais l’un peut être mieux
adapté que les autres. Quelques facteurs influençant le choix (sélection) d’un stabilisant sont:
(a) Exigences techniques (performances souhaitées);
(b) Conditions du site (mise en œuvre) ;
(c) Temps ;
(d) Disponibilité du stabilisant ;
(e) Economie ;
(f) Résultats des tests au laboratoire (type du sol) :

Tableau 2.2.1. Guide pour le choix d’un stabilisant, (Overseas Road Notes 31, 4th edition, 1993).

2.4. Caractéristiques des matériaux utilisés

La stabilisation du sol est l’un des meilleurs procédés de construction de différentes couches
de chaussées. Selon UNESCO (2009), la caractéristique importante de la stabilisation au ciment et à
la chaux, est que la résistance assez élevée que l’on obtient avec les sols secs et compactés se retrouve
avec les sols stabilisés même lorsqu’ils sont soumis à l’eau. Surtout avec le ciment, les mélanges
peuvent aussi atteindre des résistances qui dépassent beaucoup celles des sols secs compactés. Les
résistances élevées ne constituent pas forcément un avantage, car elles s’accompagnent d’un retrait
et d’une fissuration qui résultent de tension interne. Ainsi, la proportion normale nécessaire de ciment
ou de chaux va de 3 à 7% du poids de sol.
Avec la stabilisation à la chaux, la présence d’éléments argileux est nécessaire dans le sol pour
permettre la réaction de stabilisation. Le sol doit contenir au moins 15% d’éléments fins (passant par
le tamis de 0.080mm) et avoir un indice de plasticité d’au moins 10%. Avec le ciment, on peut

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43
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

stabiliser le sol qu’il soit plastique ou non. On juge des possibilités de stabilisation d’un sol au ciment
ou à la chaux sur le résultat des essais au laboratoire. L’essai de base est l’essai de mouillage-séchage.
Pour le dimensionnement, on fait en général appel à l’essai CBR avec les sols graveleux, et on utilise
plutôt l’essai de compression simple sur les sols plus fins.
Le traitement au bitume trouve son emploi principal dans la stabilisation des sols sableux. Sa
fonction consiste à assurer la cohésion qui fait défaut dans ces sols non plastiques. Dans ce domaine,
on obtient les meilleurs résultats avec des sables bien calibrés dans lesquels les éléments fins ne sont
pas plastiques et ne dépassent pas 10%. Avec certains sables, il peut être nécessaire de chauffer le
matériau et d’utiliser les bitumes durs, afin d’obtenir une stabilité suffisante. En général, les
proportions de bitume nécessaire se situent entre 4 et 6%, les plus fortes proportions correspondant
aux sables plus fins.
Tous les sols stabilisés doivent être protégés par un revêtement bitumineux. Sans cette
protection, ils seront rapidement usés par la circulation. Avec les sols stabilisés au ciment et à la
chaux, la première chose à faire est une imprégnation avec un cut -back fluide. Cette imprégnation
peut également favoriser la stabilisation du sol en empêchant l’évaporation.

Conclusion
L’objectif de ce chapitre était de présenter les différentes techniques de stabilisations
couramment utilisé en géotechnique routière. Comme méthode de stabilisation on a : la stabilisation
chimique (traitement aux liants hydrauliques, traitement aux liants hydrocarbonés, traitements aux
produits chimiques et le traitement mixte), la stabilisation mécanique (ajout d’un sol fin à un sol
grenu, ajout d’un sol grenu à un sol fin, éliminations des fines et/ou éléments grossier d’un sol, la
lithostabiliation et l’utilisation des géosynthétiques). Ensuite les paramètres pour les choix des
stabilisants et les caractéristiques ont été présentés. Compte tenu de la disponibilité des stabilisants,
le présent travail se limite à l’amélioration du sol au bitume fluidifié. Dans le chapitre suivant
nous présenterons la méthodologie de notre étude.

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44
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

METHODOLOGIE

Introduction

La méthodologie est la partie permettant d'établir la procédure de la recherche afin d'atteindre


les objectifs fixés. En d'autres termes, il s'agira de décrire les différents éléments constitutifs de notre
recherche. Il s'agira de la présentation de la zone d'étude par le biais d'une reconnaissance site, ainsi
que de la présentation de l'approche méthodologique qui guidera le présent travail. Dans le cas d'une
approche méthodologique, on décrira la collecte des données à partir des matériaux qui seront utilisés
et les différents essais géotechniques réalisés. A la fin, une exploitation des résultats sera présentée.

3.1. Reconnaissance du site

La reconnaissance du site se fera à partir d'une recherche documentaire dont le but essentiel
est de connaître d'une part les paramètres physiques de notre site à savoir, l'emplacement du site, le
relief, le climat, la géologie, l'hydrologie, la faune et la flore et d'autre part les paramètres socio-
économiques que sont la démographie et les activités économiques de la région.Collecte des données

La collecte de données est basée sur la collecte de matériaux et sur des essais géotechniques.

Collecte des matériaux

Comme notre travail consiste à améliorer l'utilisation la capacité portante du sol par ajout de
bitume dans la construction routière, les matériaux qui seront collectés sont la latérite et le bitume.

3.2. Nature et provenance des matériaux constitutifs du mélange

Dans cette étude, les matériaux qui constituent les mélanges sont la latérite (GL) et le bitume
de classe 50/70.
La laterite

La latérite utilisée pour cette étude est une grave latéritique rougeâtre et provient de la zone d’emprunt
de Leboudi situé dans l’arrondissement de Yaoundé 6 dans la région du centre Cameroun.
Le bitume

Le bitume utilisé dans notre étude, a servi comme échantillon pour un contrôle sur ce bitume
dans un projet de construction de l’autoroute Yaoundé-Douala par Infrastructure et sol (INFRA-
SOL). Le bitume a été livré en quantité suffisante, ce qui nous a permis d’avoir un bitume suffisant

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45
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

pour notre étude. Le bitume utilisé ici est un bitume pur semi dur de classe 50/70 et conforme aux
normes NF T 65-000 et NF T 65-001.
3.3. Essais géotechniques réalisés sur les matériaux

Les essais sur les matériaux ont été réalisés à Infrastructure et Sol (INFRA-SOL), un
laboratoire géotechnique de catégorie B. Ces essais nous permettent de vérifier la conformité des
matériaux aux normes prescrites avant leurs utilisations dans le mélange. Les essais décrits ci-dessous
sont ceux qui ont été réalisé sur les matériaux (Sol et bitume) qui constitue le mélange.
Teneur en eau par étuvage

L’essai est réalisé selon la norme NF P 94-050. Le but de cet essai est de déterminer la teneur
en eau pondérale d’un matériau (w %) qui est le rapport du poids d’eau que le matériau contient au
poids de ses éléments secs, après dessiccation, à l’étuve à 105 °C (60° C dans le cas des matériaux
contenant des éléments organiques). Cet essai est réalisé sur les graviers, le sable de concassage et
les granulats de coques. La teneur à eau d’un matériau est calculée selon l’équation 4.

𝑀ℎ −𝑀𝑠
𝑊= 𝑀𝑆
∗ 100 (𝑒𝑛 %) 𝑬𝒒. 𝟒

Où est 𝑴𝒉 la masse humide avant étuvage et 𝑴𝒔 la masse sèche après étuvage à 105 ° C.

Analyse granulométrique par tamisage ou A.G

L’AG est réalisée suivant la norme NF P 94-056. Cet essai consiste à séparer les éléments qui
constituent un matériau selon leur grosseur en employant des tamis successifs à maille carrée de
dimensions différentes et défini selon la norme. Le matériau est d’abord laver pour évacuer toutes les
fines (particules de taille < 80µm), puis sécher à l’étuve pendant 24h. Le but de l’essai est de
représenter la grosseur et les pourcentages pondéraux respectifs des différentes familles de grains
constituant l’échantillon du matériau à l’aide d’une courbe granulométrique qui est une représentation
des pourcentages des tamisât ou ceux des séchages) sur les tamis en fonction des ouvertures des
mailles des tamis. Pour les particules inférieures à 80 micron, l’AG est faite en utilisant la méthode
par sédimentation (NF P 94-057). Les résultats de l’AG nous permettront de déterminer les
pourcentages de chaque granulat qui entre dans la composition du mélange en telle sorte que la courbe
granulométrique du mélange puisse entrer dans le fuseau granulaire donnée.

Mémoire de Master en Génie civil option Géotechnique présenté par DJADJOUKOA Jacques.
46
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Méthode du pycnomètre à eau

L’essai est fait selon la norme NF P 94-054. Le but de cet essai est de déterminer le poids
spécifique du sol qui consiste à mesurer le volume propre du sol à l’exclusion des vides et à calculer
le rapport entre leur poids et leur volume. L’essai se déroule suivants les étapes comme suit:

(a) Une prise d’essai d’au moins 150 g du matériau est prélevée et placé à l’étuve pour éliminer
toutes les traces d’eau contenu dans le matériau.
(b) Le pycnomètre et son bouchon sont pesés à vide (m1)
(c) La prise d’essai est introduite dans le pycnomètre et l’ensemble des deux est pesé (m2).
(d) Le pycnomètre avec le matériau est rempli d’eau distillée jusqu’au repère du bouchon et
laissé pendant 24 heures (pour laisser le temps d’éliminé tous les vides dans le matériau).
Le mélange (matériau + eau) est remué pour faciliter la dissipation des vides.
(e) Après les 24 h, le totale est pesé (m3), puis le pycnomètre est vidé, nettoyé et rempli d’eau
distillé jusqu’au repère du bouchon et l’ensemble est pesé (m4)

Le poids spécifique est calculé selon l’équation (3.2)

𝐌𝐒 𝑬𝒒. 𝟓
𝐏𝐒 =
𝐕𝐒

ou 𝑀𝑠 (équation 3.3) est la masse propre du sol sans vides et Vs le volume propre du sol et est défini
comme étant le volume d’eau déplacé par le sol (équation 3.4).

𝑴𝑺 = 𝒎𝟐 − 𝒎𝟏 𝑬𝒒. 𝟔
𝑽𝒔 = 𝒎𝟒 + 𝒎𝟐 − 𝒎𝟏 − 𝒎𝟑 /𝝆𝒆 𝑬𝒒. 𝟕
Ou 𝝆𝒆 est la densité de l’eau à la température lue.

Limites d’Atterberg

C'est l’un des essais d’identification les plus importants. Les limites d’Atterberg sont réalisées
selon les recommandations de la norme (NFP 94-051). L‘essai s‘effectue en deux phases :

a. La limite de liquidité WL

Après échantillonnage, une masse (m) de sol est mise imbiber dans un récipient d‘eau à la
température ambiante, pendant au moins 24 h. Une fois imbibé, le matériau est tamisé par voie humide
au tamis de 400. L‘eau de lavage et tamisât sont recueillis dans un bac. Apres une durée de décantation

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

d‘au moins 2 h, l‘eau claire du bac est siphonnée sans entraîné de particules solides. L‘eau
excédentaire est évaporée une température ne dépassant pas 50°C. Une quantité du 70g de tamisât a
été malaxée afin d‘obtenir une pate presque liquide. Avec une spatule, on mit la pâte dans une
coupelle propre et sèche, cette pate est étalée en plusieurs couche afin d‘éviter d‘emprisonner des
bulles d‘air.

On place une pâte de sol (une épaisseur de 15 à 20 mm) dans la coupelle de l'appareil de
Casagrande. La pâte de sol est séparée en deux par une rainure axiale au moyen d'un outil spécial et
on applique à la coupelle une série de coups jusqu'à ce que les lèvres de la rainure se rejoignent sur à
peu près 1 cm. On note le nombre de chocs nécessaires et on détermine la teneur en eau à l'étuve du
sol. Les essais sont effectués avec des teneurs en eau croissantes ou décroissantes.

La limite de liquidité est la teneur en eau pour laquelle on observe une fermeture des lèvres de la
rainure après 25 chocs. Elle peut se déterminer graphiquement grâce à 3 ou 4 essais successifs ou, si
le nombre de coups est compris entre 15 et 35, à partir d'un seul essai au moyen de la formule:

𝑵 𝟎,𝟏𝟐𝟏 𝑬𝒒. 𝟖
𝑾𝑳 = 𝑾 ∗ ( )
𝟐𝟓

WL= teneur en eau correspondant à la limite de liquidité;

W = teneur en eau de la pâte de sol;

N = nombre de chocs correspondants à W.

b. Détermination de limite de plasticité

Cette limite a une importance fondamentale en géotechnique car elle indique la sensibilité
d’un sol aux modifications de sa teneur en eau. L’essai est effectué conformément aux
recommandations de la norme (NF P 94-051). On forme une boulette à partir de la pâte préparée, on
roule la boulette sur une plaque lisse à la main de façon à obtenir un rouleau de 3mm de diamètre et
10 à 15 cm de long La limite de plasticité est la teneur en eau pour laquelle le rouleau se brise
lorsqu'on atteint le diamètre de 3 ± 0,5 mm. A partir de ces limites, et par définition, on peut
déterminer l’indice de plasticité noté Ip. L'indice de plasticité est couramment utilisé pour mesurer
l'argilosité. Il représente la plage de teneurs en eau d'un sol donné correspondant à un comportement
plastique de ce sol. Ainsi, si l'indice de plasticité du sol est élevé, le sol est dit argileux et ses
variations de volume peuvent être importantes en fonction de la modification de la teneur en eau du
sol. La relation entre la teneur en eau à l'état naturel et les limites de liquidité et de plasticité
traduit le comportement d'un sol. L’indice de plasticité a une grande importance dans tous les

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48
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

problèmes de géotechnique. Le GTR9 2 (Guide Technique pour la Réalisation des remblais et


des couches de forme septembre 992) retient pour lp les seuils d’argilosité suivant :

Essai Proctor modifié

L’essai Proctor est réalisé suivant la norme NF P 94-093. Cet essai permet de déterminer les
caractéristiques de compactage d’un matériau. Ces caractéristiques sont la teneur en eau optimale et
la masse volumique sèche maximale. Le principe de cet essai consiste à humidifier un matériau à
plusieurs teneurs en eau et à le compacter, pour chacune des teneurs en eau. Pour chacune des valeurs
de teneur en eau considérées, on détermine la masse volumique sèche du matériau et on trace la
courbe des variations de cette masse volumique en fonction de la teneur en eau. Cette courbe, appelée
courbe Proctor, présente une valeur maximale de la masse volumique de la teneur en eau du matériau
sec qui est obtenue pour une valeur particulière de la teneur en eau. Ce sont ces deux valeurs qui sont
appelées caractéristiques optimales de compactage Proctor modifié. La courbe Proctor se détermine
en cinq points minimum.

Les parts sont humidifiées à des teneurs en eau différentes telles qu’elles soient reparties entre
0.8 WOPM et 1.2 WOPM. Le matériau est malaxé pendant l’introduction de l’eau, afin d’assurer une
incorporation homogène à l’eau.

Lorsque le sol comporte une proportion m % d’éléments de plus de 20 mm de diamètre,


inférieur ou égale à 30 % on détermine ses caractéristiques Proctor moyennant une correction des
valeurs ρd et W % déterminées sur la fraction 0/20 du matériau soumis à l’essai. Les formules
suivantes permettent de calculer les différentes données.

𝑤 ′ = (1 − 𝑚)𝑤 𝑬𝒒. 𝟏𝟎

𝑷𝒅 𝑬𝒒. 𝟏𝟏
𝑷′𝒅 = 𝑷
𝟏+𝒎( 𝒅 −𝟏)
𝑷𝒔

𝟏 𝟏 𝑬𝒒. 𝟏𝟐
𝑺′𝒓 = 𝒘′ / 𝝆𝑾 ( − )
𝑷′𝒅 𝑷𝑺

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49
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Essai de portance CBR après immersion

L’essai est réalisé suivant la norme NF P 94-078. Cet essai permet de déterminer l’indice CBR
après immersion qui est une grandeur utilisée pour caractériser la portance d’un sol ou d’un matériau
granulaire. Si le sol contient des éléments supérieurs à 20 mm dans une proportion inférieure à 30 %,
ils sont élimés par tamisage. L’essai est alors réalisé sur la partie restante. On réalise l’essai dans trois
conditions différentes. Les teneurs en eau sont toutes égales à WOPM tandis que les densités sèches
sont différentes. On varie les densités sèches à l’aide de l’énergie de compactage. L’un est compacté
à 55 coups, tandis que l’autre est à 25 coups et le dernier est à 10 coups. L’état de saturation de chaque
éprouvette est celui obtenu après quatre jours d’immersion.

Apres compactage, retourné le moule contenant l’éprouvette pour la face supérieur de


l’éprouvette se retrouve en contact avec l’embase. Positionner le disque de gonflement sur
l’éprouvette avant de mettre en place les surcharges dans le volume libéré par le disque d’espacement.
Immerger l’éprouvette quatre jours ± 2 heures. Relever la valeur totale du gonflement atteint. Retirer
le moule et l’éprouvette du bac à immersion et après égouttage, exécuter le poinçonnement. Le
principe général de l’essai consiste à mesurer les forces à appliquer sur un poinçon cylindrique pour
le faire pénétrer de 2.5 mm et 5 mm dans une éprouvette de matériau. L’éprouvette de matériau se
trouve dans des conditions d’état (masse volumique sèche, teneur en eau, état de saturation) bien
définies. La pénétration est faite à vitesse constante de 1.27 ± 0.1 mm/min. L’indice recherché est
définie comme étant la plus grande valeur des deux valeurs ci- dessous.

𝑬𝒇𝒇𝒐𝒓𝒕 𝒅𝒆 𝒑é𝒏é𝒕𝒓𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 à 𝟐.𝟓 𝒎𝒎 𝒅′ 𝒆𝒏𝒇𝒐𝒏𝒄𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 (𝒆𝒏 𝑲𝑵) 𝑬𝒒. 𝟏𝟑


𝒙 𝟏𝟎𝟎
𝟏𝟑.𝟑𝟓
𝑬𝒇𝒇𝒐𝒓𝒕 𝒅𝒆 𝒑é𝒏é𝒕𝒓𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 à 𝟓 𝒎𝒎 𝒅′ 𝒆𝒏𝒇𝒐𝒏𝒄𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 (𝒆𝒏 𝑲𝑵) 𝑬𝒒. 𝟏𝟒
𝒙 𝟏𝟎𝟎
𝟏𝟗.𝟗𝟑
Essai de pénétrabilité à l’aiguille

L’essai de pénétrabilité est réalisé sur le bitume livré pour l’étude. L’essai est réalisé selon la
norme NF T 66-004. La pénétrabilité à l’aiguille d’un produit bitumineux est donnée par la
profondeur exprimée en dixième de millimètre (0.1mm), à laquelle une aiguille type chargée de
100g, pénètre dans l’échantillon de bitume, à une température de 25°C en 5 secondes. Le bitume est
d’abord chauffé à une température inférieure à 100° C (pour ramollir), puis il est homogénéisé et
prélevé dans un gobelet normalisé (de dimensions intérieure d = 55 mm ; h = 35 mm). Par la suite
l’ensemble est immergé dans un bain marie à 25° C, ensuite le gobelet est placé sous l’aiguille
chargée à 100g, et enfin l’aiguille est libérée pendant la durée de 5 secondes dans l’échantillon.

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50
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

La profondeur de pénétration de l’aiguille dans l’échantillon est aussitôt mesurée. Cet essai permet
de déterminer la consistance du bitume à 25°.

Essai pour déterminer le point de ramollissement: méthode bille et anneau

Cet essai est gouverné par la norme NF T 66-008. Le but de cet essai est de déterminer le
point de ramollissement du bitume donné. Le point de ramollissement est défini comme étant la
température 𝑇R&B [°𝐶] à laquelle le bitume ne peut plus supporter le poids d’une bille d’acier et
commence à couler, ce qui décrit un changement de phase (de viscoélastique à visqueux).
L’échantillon de bitume est versé dans un anneau en acier (de dimension diamètre interne d = 19mm
; hauteur h = 6 mm) et, après refroidissement, le bitume est mis en suspension dans un bain marie
remplie d’eau à 5° C. Une bille d’acier (poids P = 3,5 g ; d = 9,5 mm) est placée au centre de
l’échantillon. Le bain est chauffé à une vitesse contrôlée de 5° C /min. Pendant que le bitume se
ramollit, la balle et le bitume coule vers le bas (profondeur de 25 mm), le lorsque le bitume touche le
fond la température est notée et cette température est celle qui définit le point de ramollissement d’un
bitume.

Essai de densité relative à 25 °C: méthode au pycnomètre

Cet essai est réalisé suivant la norme NF T 66-007. Le but de cet essai est de déterminer la
densité relative du bitume livré qui est défini comme étant le rapport entre le poids du bitume
et le poids d’eau occupé par le bitume (la différence entre le poids de l’eau et le poids de l’eau déplacé
par le bitume). L’essai est réalisé selon les étapes suivantes :

a) Le pycnomètre est pesé et on note son poids (a)


b) Puis le pycnomètre est rempli d’eau distillé (ou à l’absence d’une eau distillée, une
eau chauffée, puis refroidit à 25° C peut être utilisé) et son poids est noté (b)
c) Ensuite le bitume est introduit dans le pycnomètre sans eau et le poids de l’ensemble est noté
(c)
d) Et enfin on introduit le bitume et l’eau dans le pycnomètre et on pèse le poids de l’ensemble
(d) et la densité relative à 25° C est calculée selon l’équation (3.11).

(𝑐−𝑎) 𝑬𝒒. 𝟏𝟓
𝐷𝑅;25° 𝐶 = (𝑏−𝑎)−(𝑑−𝑐)

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Détermination de la pseudo-viscosité

Cet essai est réalisé suivant la norme NT F 66-005. Cet essai permet de déterminer la pseudo-
viscosité, exprimées en unités conventionnelles, des bitumes fluidifiés et des bitumes fluxés au moyen
d’un appareil normalisé de température déterminer et mesurer. Elle ne s’applique pas au bitumes
fluidifiés ou fluxés contenant des polymères (cut-back bitumen or road-oils). La pseudo6viscosité
caractérise l’aptitude à l’écoulement à une température d’essai choisie. L’échantillon est chauffé dans
des conditions normalisées. Une prise d’essai est versée dans l’appareil et maintenue à une
température de 5 °C, la durée d’écoulement de 50 ml indique conventionnellent la valeur de la pseudo-
viscosité du bitume fluidifié ou fluxé.

3.4. Préparation et composition du mélange

Le mélange est fait selon les normes françaises citées dans les paragraphes 3.2.5 et 3.2.6. Les
essais à effectuer sur le mélange sol-bitume sont les essais Proctor modifié et CBR à 4 jours
d’immersion avec un pourcentage de bitume fluidifié à 2 %, 4 %, 6 %, 8 %.

Conclusion

Le but de ce chapitre était de faire une présentation générale des essais géotechniques réalisés
en laboratoire sur les différents composants du mélange sol-bitume. Avant d’effectuer les essais sur
le mélange, il fallait d’abord procédée à la préparation des matériaux, ce qui a été présenté dans ce
chapitre. Les différents essais présentés dans ce chapitre nous permettront d’identifier les matériaux
constitutifs du mélange à travers leurs résultats. Et enfin les résultats de ces essais nous permettront
également d’étudier le comportement du sol avec ajout de bitume à différent pourcentages. Les
résultats de ces essais et leurs interprétations sont représentés dans le chapitre suivant.

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

PRESENTATION ET INTERPRETATIONS DES


RESULTATS

Introduction

Dans ce chapitre, il sera question de présenter et d’interpréter les résultats obtenus suivant la
méthodologie que nous avons adoptée au chapitre 3. Dans cette partie, nous présenterons
principalement la zone d’étude et les données collectées. Concernant les données collectées, il s’agira
essentiellement de présenter les résultats sur les matériaux collectés et les différents essais
géotechniques réalisés sur ceux-ci. Ainsi il sera d’abord présenté les résultats issus de l’identification
complète du sol à travers les essais tels que la teneur en eau, l’analyse granulométrique, les limites
d’Atterberg, l’essai Proctor et l’essai CBR, puis les essais de caractérisations du bitume dont les
principaux sont la pénétrabilité à l’aiguille, le point de ramollissement bille et anneau, la densité
relative et la pseudo-viscosité et enfin les essais de portance effectués sur le mélange sol-bitume.

4.1. Présentation générale de la zone d’étude

Elle consiste à présenter les paramètres physiques à savoir la localisation, le climat, le relief,
l’hydrologie, la végétation ainsi que les paramètres socio-économiques de la zone d’étude.

Localisation

Yaoundé, capitale du Cameroun, est le siège de la Région Centrale et du Département du


Mfoundi. La ville est située sur le plateau sud du Cameroun, au milieu de la forêt équatoriale, entre
la latitude 3°52'12'' Nord et la longitude 11°31'12'' Est. La ville de Yaoundé est limitée à l’ouest par
l’arrondissement de de Mbankomo, à l’Est par le département de la Mefou et Afamba, au Sud par le
département de la Mefou et Akono et au nord par l’arrondissement d’Okola. Elle se trouve à environ
200 km de la côte atlantique. Sur son axe principal (d'est en ouest), il s'étend sur 23,4 km et couvre
une zone urbaine de près de 18 000 ha pour un total de sept communes illustrer à la figure 4.1.

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53
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Figure 4.1. Communes de Yaoundé.

Climat

La ville de Yaoundé est soumise à un climat de type équatorial (Yaoundéen) caractérisé par
deux saisons sèches qui alternent avec deux saisons humides. Elles sont réparties comme suit :

(a) Une grande saison sèche de décembre à mars


(b) Une petite saison de pluie de mars à juin
(c) Une petite saison sèche de juin à aout

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

(d) Une grande saison de pluie de septembre à novembre

Les caractéristiques climatiques de la ville de Yaoundé sont présentées dans le tableau 4.1.

Tableau 4.1.Caractéristiques climatiques de la ville de Yaoundé (Elena, 2017).

Janvier

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Aout
e
Septembr

Octobre
e
Novembr
e
Décembr
Température
24.5 24.5 24.6 24.3 24.1 23.3 22.8 22.6 23.1 23 23.6 23.9
(°C)
22 53 143 181 215 163 79 98 253 298 114 24

De l’analyse de ce tableau, il en ressort que la ville de Yaoundé présente une température


moyenne annuelle de 23,7 °C et une précipitation annuelle moyenne de 136,9. Le mois de mars est
le mois le plus chaud avec 24.6 °C et le mois d’août le plus froid avec 22.6 °C. Entre le plus sec et le
plus humide, il en découle que les précipitations maximales s’observent entre septembre et octobre.

Relief

La ville de Yaoundé, encore appelée ville aux sept collines, a une topographie très accidentée.
Elle est implantée sur un réseau de colline dominé par les monts Mbam Minkom (1 295 m) et le mont
Nkolondom (1 221 m) dans le secteur nord-ouest de Yaoundé. Au sud-ouest, se trouve le mont
Eloumdem (1 159 m). Les différents quartiers s’ordonnent en fonction du relief accidenté du site de
la ville laissant une place importante à la végétation dans les bas-fonds.

Hydrologie

Le réseau hydrographique de la ville est très dense et essentiellement composé du cours d’eau
Mfoundi et de ces affluents. Le Mfoudi constitue le principal cours d’eau dans lequel se jettent de
nombreux affluents notamment Ekozoa, Abiergué, Tongolo, Ntem, Mingoa, Olézoa, Biyeme, Tsomo,
Osogui, Ake, et Ewoué. Ceux-ci assurent le drainage naturel des eaux de ruissellement et des eaux
superficielles qui sont rejetées dans le fleuve Mefou qui à son tour, déverse ses eaux dans le fleuve
Nyong. A côté de ces cours d’eaux, la ville compte quelques lacs et étangs naturels ou artificiels dont
les eaux sont rendues dangereuses pour la santé publique, à cause des déversements des eaux des
stations d’épuration non fonctionnelles (cas du lac municipal), des ordures ménagères et des eaux de
latrines situées dans les zones marécageuses.

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55
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Végétation

Elle est de type intertropical avec prédominance de la forêt humide. Cependant avec
l’urbanisation, et l’anthropisation du milieu, on à faire a des reliques de forets sur les montagnes et
plusieurs arbres fruitiers dans la ville.

Situation économique

L'économie camerounaise est la plus diversifiée d'Afrique centrale. Du point de vue de


l'infrastructure (bâtiment), on peut dire qu'une ville est d'autant plus développée qu'elle possède des
bâtiments de qualité alignés dans un ordre urbanistique. La ville de Yaoundé, siège des institutions
politiques et disposant en son sein de grandes universités d'Etat (Soa, Ngoa-ekele) et de grandes
écoles de formation (ENSTP, ENSP...) ; cette dernière est donc confrontée à une croissance
démographique. Afin d'accueillir le trop-plein de population, Yaoundé voit naître des bâtiments en
béton qui contribuent à l'économie du pays. Les pouvoirs adjudicateurs sont soit des tiers impliqués
dans l'immobilier, soit le public (logement social). Quand on parle de bâtiments (béton armé), dans
la ville de Yaoundé, on voit aussi des hôpitaux, des centres commerciaux, des hôtels...). Cela souligne
également la contribution économique du bâtiment à l'économie de la ville.

4.2. Données collectées

Il s’agira dans cette section de présenter les matériaux collectés et les résultats des différents
essais réalisés sur ceux-ci.

Matériaux collectés

Dans cette étude, les matériaux qui constituent les mélanges sont la latérite (GL) et le bitume
de classe 50/70.
La laterite

La latérite utilisée pour cette étude est une grave latéritique rougeâtre (figure 4.2) et provient
de la zone d’emprunt de Leboudi situé dans l’arrondissement de Yaoundé 6 dans la région du centre
Cameroun.

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56
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Figure 4.2. Préparation de la latérite.

Le bitume

Le bitume utilisé dans notre étude, a servi comme échantillon pour un contrôle dans un projet
de construction de l’autoroute Yaoundé-Douala par INFRA-SOL illustrer à la figure 4.3. Le bitume
a été livré en quantité suffisante, ce qui nous a permis d’avoir un bitume suffisant pour notre étude.
Le bitume utilisé ici est un bitume pur semi dur de classe 50/70 et conforme aux normes NF T 65-
000 et NF T 65-001.

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Figure 4.3. Préparation du bitume.

Resultats des essais géotechniques

Il s’agira ici de présenter les résultats isssus des différents essais effectués sur la latérite, le bitume et
le mélange sol-bitume.

Identification complete de la laterite

Les essais effectués sur le sol ont eu pour but d’identifier et de classifier le sol pour qu’il soit
utilisé dans la construction routière. L’identification du sol à porter sur :
(a) La granulométrie appréciée par l’analyse granulométrique (tableau 4.2) ;
(b) Le poids spécifiques déterminé en utilisant la méthode du pycnomètre à eau ;
(c) La limite de liquidité et l’indice de plasticité pas les limites d’Atterberg ;
(d) Les caractéristiques de compactage (la teneur en eau optimale et la densité sèche
maximale) appréciée par l’essai Proctor modifié ;
(e) La capacité portante appréciée par l’essai CBR à 4 jours d’immersion.

Ces essais dont les fiches sont présentées en (Annexe 1) donnent les résultats répertoriés dans
le tableau 4.1 à part les courbes granulométrique, Proctor et CBR qui sont représentées
respectivement par les figures 4.1, 4.2 et 4.3.

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Tableau 4.2.Propriétes physiques et mécaniques de la latérite.

Essais de laboratoire
Sol étudié (Grave Latéritique) Spécifications
Teneur en eau W (%) 0.157 /

Poids spécifiques (g/cm3) 2.8 /


Limites WL 68.4
< ou = 30
d'Atterberg IP 26
Essai Proctor W (%) 0.12
/
modifié DS optimale 1.936
Essai CBR à quatre jours
32 < ou > 30
d'immersion

Les propriétés physiques et mécaniques de la latérite sont représentées dans le tableau tandis
que l’analyse granulométrique est représentée dans la figure 1. Le poids spécifique est conforme à
ceux généralement utilisé en couche de chaussée (1.8 à 3). La valeur de l’indice de plasticité nous
permet de dire que le sol utilisé est une grave latéritique argileuse très plastique. Les valeurs de l’essai
Proctor et du CBR à 4 jours d’immersion nous permettent de dire que ce sol peut être utilisé en couche
de chaussée. Les figures 2, et 3 représentent respectivement la courbe Proctor et la Courbe CBR de
la latérite.

La figure 1 présente résultat de l’analyse granulométrique.


120.00

100.00

80.00

60.00
%Tamisats

40.00

20.00

0.00
0.01 0.1 1 10 100
Diamètre (mm)

Figure 4.4.Courbe de l’analyse granulométrique.

L’observation de la figure 1, nous permet de conclure que le sol est un gravier bien nivelé.

La figure 2 illustre la courbe Proctor de la latérite

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

1.960

1.940

1.920

1.900

1.880
Densité sèche(g/cm3)

1.860

1.840

1.820

1.800

1.780

1.760
- 2.0 4.0 6.0 8.0 10.0 12.0 14.0 16.0 18.0

Teneur en eau(%)

Figure 4.5.Courbe Proctor de la latérite.

La courbe de compactage illustrée à la figure 4.2 permet d'identifier les références à l’optimum
Proctor modifié, la densité sèche maximale et la teneur en eau optimale respectivement 1.936 et 12%.

La CBR final s’obtient en projetant sur l’axe des abscisses de la courbe ci-dessus, l’ordonnée
correspondant à 95% de la densité sèche maximale obtenue à l’essai Proctor.

La figure 4.3 nous illustre la courbe CBR obtenu à partir du couple (Nombre de coup ; CBR corrigé)
du tableau 4.2.

Tableau 4.3.CBR de la latérite en fonction du nombre de coups.

Nombre de coups CBR


10 13
25 49
55 78

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60
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

90
80
70

CBR en % 60
50
40
30
20
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Nombre de coups

Figure 4.6.Courbe CBR en fonction du nombre de coups.

Les données du tableau 4.2 et de la figure 4.3 montrent que le CBR est de 13, 49 et 78
respectivement pour 10. 25 et 55 coups. Ainsi, le CBR obtenu augmente avec le nombre de coups. A
partir de ces valeurs, nous pouvons dire que notre latérite est de bonne qualité.

Comme le CBR, la densité sèche augmente avec le nombre de coups (tableau 4.3 et figure
4.4), ce qui signifie que le compactage évolue avec le nombre de coups.

Tableau 4.4.Densités sèches en fonction du nombre de coups.

Nombre de coups Densités sèches


10 1.781
25 1.890

55 1.991

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

2.050

2.000

Densité sèche 1.950

1.900

1.850

1.800

1.750
0 10 20 30 40 50 60
Nombre de coups

Figure 4.7.Courbe de la densité sèche en fonction du nombre de coups.

La figure 4.4 nous présente la variation de la pression en fonction de l’enfoncement donnée


par la feuille Excel :

Effoncement Vs Pression
20
18
16
14
12
Pression (P en Mpa)

10 55 Coups
8
25 Coups
6
4 10 Coups
2
0
0 2 4 6 8 10

Enfoncement (e en mm)

Figure 4.8.Courbe pression en fonction de l’enfoncement.

En principe, plus le nombre de coups augmente, plus le compactage du sol est important. La
figure 4.5 montre exactement l’évolution croissante des courbes en fonction du nombre de coups, ce
qui satisfait ce principe. Nous observons bien qu’à plus de 6mm d’enfoncement, les courbes
respectent le principe de croissance de la pression en fonction de l’enfoncement et du nombre de
coups.

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Liant hydrocarboné

Le liant hydrocarboné utilisé dans cette étude est un bitume pur de type semi dur. Avant
l’utilisation de ce bitume dans notre étude, il avait servi comme échantillon pour un contrôle (pour
voir si le bitume est conforme) dans le projet de construction de l’autoroute Yaoundé-Douala. Les
caractéristiques de ce bitume ont été répertoriées dans le tableau 4.5. Ces caractéristiques ont été
trouvées par le biais des essais effectué en laboratoire mentionnés dans les paragraphes 3.4.7,
3.4.8, 3.4.9 et 3.4.10. Les fiches des essais réalisés sur ce bitume sont représentées en Annexe 2.

Tableau 4.5. Propriétés du bitume utilisé.

Résultats
Caractéristiques Spécifications
obtenus
Pénétration à 25° C, 100 g, 1/10 mm 60 50-70

Point de ramollissement bille et anneau (° C) 45 43-56

Densité relative à 25° C au pycnomètre (g/Cm3) 1 1-1.10

Pseudo-viscosité à 25° C 533 400-600

Les caractéristiques montrent que le bitume utilisé dans cette étude est un bitume pur de classe
50/70 conformes aux normes NF T 65-000 et NF T 65-001.

Mélange des matériaux utilisés.

La confection a été faite selon les normes des essais des essais de portance (Proctor et CBR).
Nous avons progressivement fait varier le pourcentage de bitume dans le mélange afin d’analyser
l’interaction entre nos deux matériaux (GLR+ bitume).

a. Essais Proctor

Le tableau 4.6 répertorie les données OPM obtenu sur les différents mélanges. Les fiches
Proctor de ses essais représentées en Annexe 3.

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Tableau 4.6.Résultats de l’essai Proctor à l’OPM des différents mélanges.

Densités sèches max Teneur en eau optimale


Mélange sol bitume
(g/cm3) (%)
Grave Latéritique Argileuse 1.852
14
Rougeâtre + 2% de bitume
Grave Latéritique Argileuse 1.839
12.3
Rougeâtre + 4% de bitume
Grave Latéritique Argileuse 1.810
12.2
Rougeâtre + 6 % de bitume
Grave Latéritique Argileuse 1.83
9.6
Rougeâtre + 8 % de bitume

Les différentes teneurs en eau à l’OPM montrent que la teneur en eau diminue avec
l’augmentation de la teneur en bitume dans le mélange.

Les figures 4.6, 4.7, 4.8 et 4.9 illustrent l’allure des courbes Proctor obtenues sur nos différents
mélanges.

PROCTOR +2% DE BITUME .F


1.860

1.840

1.820
Densité sèche(g/m3)

1.800

1.780

1.760

1.740
- 2.00 4.00 6.00 8.00 10.00 12.00 14.00 16.00 18.00 20.00

Teneur en eau(%)

Figure 4.9.Courbe Proctor GLAR+2% de bitume.

Mémoire de Master en Génie civil option Géotechnique présenté par DJADJOUKOA Jacques.
64
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

PROCTOR + 4% DE BITUME.F
1.850

1.840

1.830

1.820
Densité sèche(g/cm3)

1.810

1.800

1.790

1.780

1.770
- 2.00 4.00 6.00 8.00 10.00 12.00 14.00 16.00 18.00

Teneur en eau(%)

Figure 4.10.Courbe Proctor GLAR+4% de bitume.

PROCTOR 6%
1.820

1.800

1.780
Densité Sèche(g/cm3)

1.760

1.740

1.720

1.700
- 2.0 4.0 6.0 8.0 10.0 12.0 14.0 16.0 18.0

Teneur en eau(%)

Figure 4.11.Courbe Proctor GLAR + 6% de bitume.

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65
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

PROCTOR 8%
1.840

1.820

1.800
Densité sèche (g/Cm3)

1.780

1.760

1.740

1.720

1.700

1.680
- 2.0 4.0 6.0 8.0 10.0 12.0 14.0 16.0
Teneur en eau

Figure 4.12.Courbe Proctor GLAR + 6% de bitume.

b. Essai CBR à 4 jours immersion

Les essais ont été effectués suivant la norme citée dans le paragraphe 3.2.6. Les fiches relatives
au CBR de chaque mélange sont représentées en Annexe 4.

i. Densités sèches du mélange


Les densités sèches obtenues par compactage des mélanges de latérite et du bitume dans
différentes proportions sont présentées au tableau 4.6 et à la figure 4.10.
Tableau 4.7.Densité à sec basée sur le pourcentage de bitume fluidifié à 10, 25 et 55 coups.

Nombre de Pourcentage de bitume fluidifié

coups 0% 2% 4% 6% 8%

10 1.781 1.686 1.686 1.652 1.662

25 1.89 1.766 1.766 1.753 1.762

55 1.991 1.86 1.86 1.823 1.839

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66
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

2.5

2
Densité sèche

1.5
10 Coups
1 25 Coups
55 Coups
0.5

0
0% 1% 2% 3% 4% 5% 6% 7% 8% 9%
% bitume fluidifié

Figure 4.13.Courbes des densités sèches basées sur le pourcentage de bitume fluidifié à 10,25 et 55
coups.

D'après le tableau 5 et la figure 5, l'ajout du bitume fluidifié à la latérite jusqu'à un maximum


de 8% au cours d'une période de compactage diminue la densité à sec du remblai de 1.81 à 1.662, de
1,890 à 1,762 et de 1,991 à 1,839 respectivement pour 10, 25 et 55 coups.

ii. CBR des mélanges


Les essais CBR effectués sur la latérite mélangée à du bitume fluidifié dans
différentes proportions ont donné les résultats suivants du tableau 4.7et de la figure 4.11.

Tableau 4.8.CBR basé sur le pourcentage de bitume fluidifié à 10, 25 et 55 coups.

Nombre de Pourcentage de bitume fluidifié

coups 0% 2% 4% 6% 8%

10 13 17 28 15 13

25 49 62 67 45 43

55 78 73 110 71 52

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67
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

120

100

80
CBR

60 10 Coups
25 Coups
40 55 Coups

20

0
0% 1% 2% 3% 4% 5% 6% 7% 8% 9%
% de Bitume fluidifié

Figure 4.14.Courbes CBR fonction du pourcentage du nombre de coups.

Selon le tableau 4.7 et la figure 4.11, l'ajout du bitume fluidifié améliore la capacité portante de la
latérite. En gardant à l'esprit la méthode de conception des chaussées du Centre expérimental du
bâtiment et des travaux publics (CEBTP, 1984). Ces valeurs conduisent à la conclusion que
l'adjonction de bitume fluidifié améliore la portance de la latérite jusqu’à 4%. Cependant, nous
observons un changement de classe de sol pour les 10 coups. Cette évolution de la classe de sol
s’effectue pour un pourcentage allant de 0 à 4%, puis reste stable au-delà de 4%. Le tableau 7 illustre
les changements de la classe de sol observée.

Tableau 4.9.Changement de classe de sol par ajout du bitume fluidifié.

Nombre de Pourcentage de bitume fluidifié


coups
0% 2% 4% 6% 8%

10 13 (S3) 17 (S4) 28 (S4) 15 (S3) 13(S3)

25 49 (S5) 62 (S5) 67 (S5) 45 (S5) 43 (S5)

55 78 (S5) 73 (S5) 110 (S5) 71(S5) 52 (S5)

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68
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Les courbes CBR des différents mélanges sont illustrés par les figures 4.12, 4.14, 4.16 et 4.18. Tandis
que les courbes des différents enfoncements en fonction des pressions sont illustrés par les figures
4.13, 4.15, 4.17 et 4.19.

Ds Vs ICBR
1.95

1.9

1.85
Densité sèche

1.8

1.75

1.7

1.65
0 10 20 30 40 50 60 70 80
ICBR

Figure 4.15.Courbes CBR de la GLAR+ 2 % de bitume fluidifié.

Effoncement vs Pression
25

20

15
Pression

55 Coups

10 25 Coups
10 Coups

0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Effoncement

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69
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Figure 4.16. Courbes de la force fonction de l'enfoncement + 2% de bitume.

D S VS ICBR
1.88
1.86
1.84
1.82
DENSITÉ SÈCHE

1.8
1.78
1.76
1.74
1.72
1.7
1.68
1.66
0 20 40 60 80 100 120
ICBR

Figure 4.17.Courbes CBR de la GLAR+ 4% de bitume fluidifié.

Effort vs Déformation
30

25
Pression

20

15 55 Coups
25 Coups

10 10 Coups

0
0 2 4 6 8 10

Enffoncement

Figure 4.18.Courbes de la force fonction de l'enfoncement + 4% de bitume.

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70
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Ds vs ICBR
1.84
1.82
1.8
Densité sèche (g/cm3)

1.78
1.76
1.74
1.72
1.7
1.68
1.66
1.64
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
ICBR

Figure 4.19.Courbes CBR de la GLAR+ 6% de bitume fluidifié.

Effort Vs Déformation

14

12

10
Déformation

8
55 Coups

6
25 Coups

4
10 Coups

0
0 2 4 6 8 10

Effort

Figure 4.20.Courbes de la force fonction de l'enfoncement + 6% de bitume.

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71
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Ds Vs ICBR
1.86

1.84

1.82

1.8
Densité sèche (g/cm3)

1.78

1.76

1.74

1.72

1.7

1.68

1.66

1.64
0 10 20 30 40 50 60 70
ICBR

Figure 4.21.Courbes CBR de la GLAR+ 8% de bitume fluidifié.

Effoncement Vs Pression
14

12

10
Pression

8
55 Coups
6
25 Coups
10 Coups
4

0
0 2 4 6 8 10

Effoncement

Figure 4.22. Courbes de la force fonction de l'enfoncement + 8% de bitume.

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72
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

iii. Evolution de la portance CBR en fonction du taux d’amélioration


L’évolution du CBR à 95% de l’optimum Proctor en fonction du taux d’amélioration est
illustrée par le tableau 4.9 et la figure 4.20.

Tableau 4.10.Evolution du CBR en fonction du pourcentage du bitume fluidifié.

Pourcentage de bitume fluidifié CBR

0 32

2 48

4 82

6 43

8 42

90

80

70

60

50
CBR

40

30

20

10

0
0% 2% 4% 6% 8% 10%
% Bitume

Figure 4.23. Courbe de l’évolution du CBR en fonction du pourcentage de bitume fluidifié.

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73
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

La figure 4.20 montre que la latérite restructurée atteint une portance maximale pour
l’amélioration à 4% de bitume fluidifié. Par ailleurs, au-delà de 4% le CBR commence à diminuer.

4.3. Proposition pour l’utilisation de la latérite traitée dans les différentes


couches de structure de chaussée

Il ressort clairement de ce qui précède que la latérite étudiée peut être améliorée par l'ajout du
bitume fluidifié et utilisée pour les travaux routiers dans les conditions indiquées au tableau 4.10.
Pour des raisons d’économie, nous allons faire varier nos pourcentages de bitume fluidifié dans la
gamme de [0-4]% pour mieux apprécier les données. Ces données seront classées selon les exigences
des différentes couches de chaussées en fonction du CBR (CEBTP, 1984)

Tableau 4.11.Propositions pour l'utilisation de la latérite étudiée dans les travaux routiers.

% de bitume CBR Utilisations


fluidifié ajouté

0 32 Utilisé en couche de Fondation pour les Trafics T1,

0.5 35 T2 et T3 (CBR>30)

1 39

1.5 43 Utilisé en couche de fondation pour les trafics T4 et

2 48 T5 (CBR>35)

2.5 56

3 69 Utilisé en couche de fondation pour le trafic T5

3.5 78 (CBR>60)

4 82 Utilisé en couche de base (CBR>80)

Mémoire de Master en Génie civil option Géotechnique présenté par DJADJOUKOA Jacques.
74
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Conclusion

La présente recherche s’est limitée à l’amélioration de la portance CBR du sol car c’est une
condition sine qua non pour une utilisation du sol dans les différentes couches de chaussée. Tenant
compte d’autres conditions comme l’indice de plasticité, pourcentage des fines, teneur en matières
organiques, le sol ne peut être utilisé qu’en remblai/terrassement, couche de forme et couche de
fondation après élimination des matières organiques.

Mémoire de Master en Génie civil option Géotechnique présenté par DJADJOUKOA Jacques.
75
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES

Tout au long de ce mémoire, il était question pour d’étudier les paramètres géotechniques
d’un sol-bitume. Après une revue de la littérature sur les sols et bitumes d’une part et les différentes
techniques de stabilisation existantes d’autre part ; constituant alors la base de notre étude. La suite
de notre travail a été articulée autour de deux grands axes. Une caractérisation des matériaux, à savoir
la latérite, à travers des essais géotechniques (la teneur en eau pondérale, le poids spécifique, les
limites d’Atterberg, l’analyse granulométrique, le Proctor modifié et le CBR à 4 jours d’immersion)
et le bitume à travers des essais géotechniques (pénétrabilité à l’aiguille, point de ramollissement bille
et anneau, densité relative et la pseudo-viscosité). Les essais géotechniques de portance, à savoir le
Proctor modifié et le CBR à 4 jours d’immersion ont été effectués sur le mélange sol-bitume à
différentes proportions de bitume fluidifié; en particulier 0%, 2%, 4%, 6%, et 8%. L’exploitation des
résultats de la méthodologie sus décrites a abouti à un bitume fluidifié de classe 400/600 et les indices
CBR respectifs après 4 jours d'immersion à 95% de la densité sèche maximale obtenus lors des
différents mélanges à 0%, 2%, 4%, 6% et 8% étaient respectivement de 32, 48, 82, 43 et 42.

L’étude a montré que le traitement de la latérite sujet notre étude pour une utilisation en couches
de chaussée est possible en vue d’établir la plate-forme de chaussée, couche de forme et couche de
fondation moyennant certaines conditions :

(a) Pour le traitement au bitume, le dosage peut être limité à 4% car un surdosage est inutile voire
néfaste à la résistance du matériau. Les matériaux stabilisés au bitume doivent être utilisé en
couche de base pour éviter que la fondation de la chaussée soit trop rigide.
(b) La teneur en eau est un élément important de la réussite du traitement. Elle doit être
déterminée avec délicatesse. Plus la teneur en eau augmente, plus la résistance diminue.

Les avantages écologiques et économiques du traitement des sols sont importants, à savoir :
la limitation des mouvements des camions (évacuation de déblai), la limitation des besoins en
matériaux d’apport ou la valorisation de matériaux de déblais pour la création d’une piste de chantier
efficace et sans risque dû aux intempéries, etc. La technique est simple, efficace mais réservée à des
entreprises spécialisées car moindre erreur conduirait des dégâts importants.

Dans l’optique d’assurer une continuité objective de cette étude, nous formulons les perspectives
au choix suivantes :

(a) Etendre la recherche sur d’autres techniques de stabilisation en géotechnique routière et


expérimenter plusieurs dosages ;

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76
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

(b) Une étude économique est nécessaire pour compléter l’étude au laboratoire ce qui
permettra une comparaison entre les prix et donc un choix techniquement et
économiquement justifié;
(c) Etendre la recherche sur plusieurs types de sol et mettre les résultats sous forme de base
de données ce qui permettra une utilisation plus aisée des résultats obtenus
(d) Il est nécessaire de vérifier à long terme la portance les matériaux stabilisés car
certains matériaux perdent leur résistance progressivement au fur et à mesure des temps.
(e) Les essais de Proctor modifié et CBR après 4 jours d’immersion pourront être complétés
par d’autres essais comme essai de compression simple, compression diamétrale,
analyse granulométrique et limites d’Atterberg après compactage, etc.
(f) Une étude peut être menée sur d'autres matériaux disponibles dans certaines régions du
Cameroun, tels que : Karal (au Nord et à l'Extrême-Nord), pouzzolane et scories (à l'Ouest,
au Littoral et Sud-Ouest), la fibre de riz (dans l'Extrême-Nord) ou les dérivés du coton
(Grains, coquilles, poudre dans l’extrême-Nord), les dérivés de la canne à sucre (dans la
région du centre).

Mémoire de Master en Génie civil option Géotechnique présenté par DJADJOUKOA Jacques.
77
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
A- Articles dans les revues et périodiques.

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Mémoire de Master en Génie civil option Géotechnique présenté par DJADJOUKOA Jacques.
79
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

E- les Normes

1. NF P 94-050 : Norme Française, Septembre 1995, sols : détermination de la teneur en eau


pondérale des matériaux, 9p.
2. NF P 94-054 : Norme Française, Octobre 1991, sols : détermination de la masse volumique
des particules solides, 6p.
3. NF P 94-056 : Norme Française. , Mars 1996, sols : analyse granulométrique d’un sol,
méthodes par tamisage. Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur
JNGG2014 – Beauvais 8-10 juillet 2014, 16p.
4. NF P 94-057 : Norme Française. , Mai 1992, sols : analyse granulométrique d’un sol, méthode
par sédimentation, 20p.
5. NF P 94-051 : Norme Française. , Mars 1993, sols : détermination des limites d’Atterberg,
limite de liquidité à la coupelle, limite de plasticité au rouleau, 17p.
6. NF P 94-068 : Norme Française. , Octobre 1998, sols : Reconnaissance et essais : mesure de la
capacité d’adsorption de bleu de méthylène d’un sol ou d’un matériau rocheux,11p.
7. NF P 94-078:Norme Française. , Mai 1997, Sols : reconnaissance et essais – Indice CBR après
immersion – Indice CBR immédiat – Indice Portant Immédiat – Mesure sur échantillon
compacté dans le moule CBR, 12p.
8. NF P 94-093 : Norme Française. , Octobre 1999, Sols : reconnaissance et essais –
Détermination des référence de compactage d’un matériau : Essai Proctor normal, Proctor
modifié, 20p.
9. NF T 66-004 : Norme Française., Décembre 1986, pétroles et dérivés, produits bitumineux :
Pénétrabilité à l’aiguille, 20p.
10. NF T 66-005 : Norme française, Décembre 1986, produits pétroliers – Bitumes fluidifiés et
bitumes fluxés : Détermination de la pseudo-viscosité, 16p.
11. NF T 66-007 : Norme Française., Avril 1957, produits noirs : Détermination de la densité
relative des produits bitumineux, méthode du pycnomètre.12p.
12. NF T 66-008 : Norme Française., Juillet 1979, produits noirs : Détermination du point
de ramollissement des produits bitumineux, méthodes des billes et anneau, 16p.

F-sites internet

1. www.pussemier.be.
2. www.taitementsol.fr.
3. www.fr.wikipédia.org.

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80
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

4. www.bretagne.developpement-durable.gouv.fr.
5. www.doc.ferm.fr.
6. www.batiproduits.com.

Mémoire de Master en Génie civil option Géotechnique présenté par DJADJOUKOA Jacques.
81
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

ANNEXES

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82
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Annexes 1 : Fiches des essais géotechniques du poids spécifiques, limites d’Atterberg, essai Proctor,
essai CBR à 4 jours d’immersion.

POIDS SPECIFIQUE DES SOLS (NF P94-054)

PROJET: Mémoire de fin d'étude


NATURE: Latérite argileuse rougeâtre

N° Pycnomètre
N° Désignation
QR NO
1 Poids pycno (P1) 191.1 190.7
2 Poids pycno +eau (P2) 507.3 505.1
3 Poids eau = 2-1 316.2 314.4
4 Température 28.6 28.6
5 Densité de l'eau à la T° lue 0.996 0.996
6 Volume du pycno = 3/5 317.47 315.66
7 Poids matériau+pycno (P3) 446 445.7
8 Poids matériau = 7-1 254.9 255
9 Poids total = 2+8 762.2 760.1
10 Poids pycno + matériau + eau (P4) 671.3 669.9
11 Poids d'eau déplacé = 9-10 90.9 90.2
12 Volume du matériau P5 = 11/5 91.27 90.56
13 Poids Spécifique = 8/12 2.79 2.82
14 Moyenne 2.80

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

LIMITES D'ATTERBERG (NF P94-051)

PROJET: Mémoire de fin d'étude


Latérite argileuse
NATURE: rougeâtre

1. LIMITE DE LIQUIDITE

Nombre de
coups 17 22 27 32
N° de la tare
Poids total
humide a g 17.96 19.65 20 17.82
Poids total sec b g 13.75 15.1 15.5 14.5
Poids de la tare c g 8.12 8.69 8.82 9.4
Poids de l'eau d a-b g 4.21 4.55 4.5 3.32
Poids du
matériau sec e b-c g 5.63 6.41 6.68 5.1
74.8
Teneur en eau f d/e % 71.0 67.4 65.1

2. LIMITE DE PLASTICITE

Limite de
N° de la tare liquidité
Poids total humide a g 11.28 11.13 WL(25) = 68.4
Poids total sec b g 10.58 10.54
Limite de
Poids de la tare c g 8.93 9.15 plasticité
Poids de l'eau d a-b g 0.7 0.59 WP = 42.4
Poids du matériau
sec e b-c g 1.65 1.39
Indice de
Teneur en eau f d/e % 42.42 42.45 plasticité
IP = WL-WP =
Moyenne w % 42.4 26

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Annexes 2 : Fiches des essais effectuer sur le bitume.

PENETRABILITE A L'AIGUILLE (NF EN 1426)

Provenance: Autoroute Yaoundé- Douala Nature: Bitume pur de classe 50/70


Date de prélèvement: 12 Avril 2019
Date de l'essai: 12 Avril 2019

Type et n° de
gobelet B1 B1 B1 B2 B2 B2
Charge de
pénétration 100 100 100 100 100 100
Pénétrabilité 65 51 66 55 57 65
Température
d'essai 25 25 25 25 25 25
Moyenne par
61
gobelet 59
Moyenne
générale 60

DETERMINATION DU POINT DE RAMOLISSEMENT DES PRODUITS BITUMINEUX


Méthode "BILLE et ANNEAU" (NF T 66-008)

Provenance: Autoroute Yaoundé- Douala Nature: Bitume pur de classe 50/70


Date de prélèvement: 12 Avril 2019
Date de l'essai: 17 Avril 2019

1 Assemblage de l'appareillage (15 mn à 5° C)

2 Elévation de la température (5°C par minute)

Anneau n° 1 Anneau n° 2
Point de ramollissement
45.0 °C 45.1 °C

Moyenne 45.05 °C

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

DETERMINATION DE LA DENSITE RELATIVE


Méthode du pycnomètre (NF T 66-007)

Provenance: Autoroute Yaoundé- Douala Nature: Bitume pur de


classe 50/70
Date de prélèvement: 12 Avril 2019
Date de l'essai: 13 Avril 2019

n° pycnomètre Formule DY PRIU


Poids pycnomètre a 153.7 152.3
Poids pycnomètre +
eau b 509.1 507.9
Poids d'eau e 355.4 355.6
Température de l'eau f 26.7 26.5
Densité de l'eau g 0.997 0.997
Volume du
pycnomètre h = e/g 356.519 356.706
Poids pycnomètre +
bitume i 509.2 509.5
Poids bitume j 355.5 357.2
Densité relative du
bitume k = j/h 0.997 1.001
Moyenne 1.000

DETERMINATION DE LA PSEUDO-VISCOSITE (NF T 66-005)

Provenance: Autoroute Yaoundé- Douala Nature: Bitume pur de classe 50/70


Date de prélèvement: 22 Avril 2019
Date de l'essai: 25 Avril 2019

Essai N° 1 2 3
Orifice de 10 mm
Temps d'écoulement 8 mn 53 s
Moyenne 8 mn 53 s

Observations: Le temps d'écoulement étant de 533 s on a donc un bitume fluidifié de classe


400/600 obtenu avec un pourcentage de diluant (Pétrole) de 28%

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Annexe 3 : Fiches des essais Proctor effectuer sur les mélanges

ESSAI PROCTOR MODIFIE + 2% DE BITUME FLUIDIFIE (NF P 94-093)

1. CARACTERISQUES DU MOULAGE
POIDS NET DU MOULAGE
g 6000 6000 6000 6000 6000

EAU DE GACHAGE %g 2 4 6 8 10

N° DE LA TARE g

POIDS TOTAL HUMIDE a g 420 420 420 420 420

POIDS TOTAL SEC b g 384 379 369 363 357

POIDS DE LA TARE c g

POIDS DE L'EAU d a-b g 36 41 51 57 63

POIDS DU MATERIAU SEC e b-c g

TENEUR EN EAU f d/e % 9.38 10.82 13.82 15.70 17.65


INTENSITE DE COMPACTAGE: 55 coups par
2. DENSITE couche sur 5 couches

N° DU MOULE #

POIDS TOTAL HUMIDE g g 8703 8897 9065 9104 8959

POIDS DU MOULE h g 4414 4414 4414 4414 4414

POIDS NET HUMIDE i g-h g 4289 4483 4651 4690 4545

VOLUME DU MOULE j cm3 2207 2207 2207 2207 2207

DENSITE HUMIDE k i/j g/cm3 1.943 2.031 2.107 2.125 2.059

DENSITE SECHE l k/(1+w) g/cm3 1.777 1.833 1.851 1.837 1.750

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Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

ESSAI PROCTOR MODIFIE + 4% DE BITUME FLUIDIFIE (NF P 94-093)

1. CARACTERISQUES DU MOULAGE
POIDS NET DU MOULAGE
g 6000 6000 6000 6000 6000

EAU DE GACHAGE %g 0 2 4 6 8

N° DE LA TARE g

POIDS TOTAL HUMIDE a g 350 350 350 350 350

POIDS TOTAL SEC b g 328 319 312 309 303

POIDS DE LA TARE c g

POIDS DE L'EAU d a-b g 22 31 38 41 47

POIDS DU MATERIAU SEC e b-c g

TENEUR EN EAU f d/e % 6.71 9.72 12.18 13.27 15.51


INTENSITE DE COMPACTAGE: 55 coups par
2. DENSITE couche sur 5 couches

N° DU MOULE #

POIDS TOTAL HUMIDE g g 8602 8836 8969 8986 8830

POIDS DU MOULE h g 4414 4414 4414 4414 4414

POIDS NET HUMIDE i g-h g 4188 4422 4555 4572 4416

VOLUME DU MOULE j cm3 2207 2207 2207 2207 2131

DENSITE HUMIDE k i/j g/cm3 1.898 2.004 2.064 2.072 2.072

DENSITE SECHE l k/(1+w) g/cm3 1.778 1.826 1.840 1.829 1.794

Mémoire de Master en Génie civil option Géotechnique présenté par DJADJOUKOA Jacques. vi
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

ESSAI PROCTOR MODIFIE + 6 % DE BITUME FLUIDIFIE (NF P 94-093)

1. CARACTERISQUES DU MOULAGE
POIDS NET DU MOULAGE
g 6000 6000 6000 6000 6000

EAU DE GACHAGE %g 0 2 4 6 8

N° DE LA TARE g

POIDS TOTAL HUMIDE a g 333 333 333 333 333

POIDS TOTAL SEC b g 308 301 296.5 292 287

POIDS DE LA TARE c g

POIDS DE L'EAU d a-b g 25 32 36.5 41 46

POIDS DU MATERIAU SEC e b-c g

TENEUR EN EAU f d/e % 8.1 10.6 12.3 14.0 16.0


INTENSITE DE COMPACTAGE: 55 coups par
2. DENSITE couche sur 5 couches

N° DU MOULE #

POIDS TOTAL HUMIDE g g 8510 8730 8899 8913 8827

POIDS DU MOULE h g 4414 4414 4414 4414 4414

POIDS NET HUMIDE i g-h g 4096 4316 4485 4499 4413

VOLUME DU MOULE j cm3 2207 2207 2207 2207 2207

DENSITE HUMIDE k i/j g/cm3 1.856 1.956 2.032 2.039 2.000

DENSITE SECHE l k/(1+w) g/cm3 1.717 1.768 1.809 1.788 1.723

Mémoire de Master en Génie civil option Géotechnique présenté par DJADJOUKOA Jacques. vii
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

ESSAI PROCTOR MODIFIE + 8 % DE BITUME FLUIDIFIE (NF P 94-093)

1. CARACTERISQUES DU MOULAGE
POIDS NET DU MOULAGE
g 6000 6000 6000 6000 6000

EAU DE GACHAGE %g 0 2 4 6 8

N° DE LA TARE g

POIDS TOTAL HUMIDE a g 430 430 430 430 430

POIDS TOTAL SEC b g 397 391 384 377 385

POIDS DE LA TARE c g

POIDS DE L'EAU d a-b g 33 39 46 53 45


POIDS DU MATERIAU
SEC e b-c g

TENEUR EN EAU f d/e % 8.3 10.0 12.0 14.1 -


INTENSITE DE COMPACTAGE: 55 coups par
2. DENSITE couche sur 5 couches

N° DU MOULE #

POIDS TOTAL HUMIDE g g 8746 8849 8774 8707 0

POIDS DU MOULE h g 4414 4414 4414 4414 0

POIDS NET HUMIDE i g-h g 4332 4435 4360 4293 0

VOLUME DU MOULE j cm3 2207 2207 2207 2207 0

DENSITE HUMIDE k i/j g/cm3 1.963 2.010 1.976 1.945 -

DENSITE SECHE l k/(1+w) g/cm3 1.812 1.827 1.764 1.705 -

Mémoire de Master en Génie civil option Géotechnique présenté par DJADJOUKOA Jacques. viii
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Annexe 4: Fiches des essais CBR effectuer sur les mélanges

ESSAI CBR + 2 % DE BITUME FLUIDIFIE (NFP 94 - 078)

ECHANTILLON APRES IMMERSION


Nbre de coups 55 Coups 25 Coups 10 Coups
N° du moule III H2 P1
Poids total humide 11660 11260 11205
Poids du moule 7009 6948 7162
Poids matériau humide 4651 4312 4043
Volume du moule 2207 2169 2141
Densité humide 2.107 1.988 1.888

N° de la tare
Poids humide 360 360 360
Poids sec 324 324 324
Poids de l'eau 36 36 36
Teneur en eau moulage 11.11 11.11 11.11
Densité sèche avt immers. 1.897 1.789 1.700

REF OPM
Densité sèche 1.852 1.852 1.852
Teneur en eau 14 14 14
COMPACITE 102.4 96.6 91.8

ECHANTILON APRES IMMERSION


N° de coups
Gonflement 4ème Jour
Poids total humide + moule 11842 11556 11607
Poids total humide 4833 4608 4445
Poids échantillon sec 4,186 3,881 3,639
Poids d'eau absorbée 647 727 806
Teneur en eau après immers. 15.46 18.74 22.16

POINCONNEMENT
Enfoncements Effort sur l'anneau (KN)
mm 55 Coups 25 Coups 10 Coups
0.2 3.58 1.35 1.21
0.4 4.98 2.81 1.37
0.6 5.35 3.19 1.68
0.8 6.52 4.34 1.95
1 7.51 5.57 2.15
1.5 8.45 6.05 2.53
2 9.35 7.36 2.66
2.5 10.14 8.77 2.87

Mémoire de Master en Génie civil option Géotechnique présenté par DJADJOUKOA Jacques. ix
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

3 11.54 9.28 3.05


3.5 12.72 10.2 3.22
4 13.52 11.33 3.65
4.5 14.59 12.47 3.93
5 15.83 13.57 4.14
6 16.56 14.75 4.57
7 17.43 15.89 4.82
8 18.54 16.08 5.05
9 19.05 17.18 5.23
10
2.5 68 58 16
Valeur Corrigée du CBR 5 73 62 17

ESSAI CBR + 4 % DE BITUME FLUIDIFIE (NFP 94 - 078)

ECHANTILLON APRES IMMERSION


Nbre de coups 55 Coups 25 Coups 10 Coups
N° du moule K3 Jack CO2
Poids total humide 11703 11072 10928
Poids du moule 7138 6738 6877
Poids matériau humide 4565 4334 4051
Volume du moule 2207 2207 2160
Densité humide 2.068 1.964 1.875

N° de la tare
Poids humide 426 426 426
Poids sec 383 383 383
Poids de l'eau 43 43 43
Teneur en eau moulage 11.2 11.2 11.2
Densité sèche avt immers. 1.860 1.766 1.686

REF OPM
Densité sèche 1.839 1.839 1.839
Teneur en eau 12.3 12.3 12.3
COMPACITE 101.1 96.0 91.7

ECHANTILON APRES IMMERSION


N° de coups
Gonflement 4ème Jour
Poids total humide + moule 11864 11317 11259
Poids total humide 4726 4579 4382

Mémoire de Master en Génie civil option Géotechnique présenté par DJADJOUKOA Jacques. x
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Poids échantillon sec 4,065 3,859 3,607


Poids d'eau absorbée 661 720 775
Teneur en eau après immers. 16.26 18.65 21.48

POINCONNEMENT
Enfoncements Effort sur l'anneau (KN)
mm 55 Coups 25 Coups 10 Coups
0.2 8.69 7.21 3.49
0.4 9.11 7.93 3.66
0.6 10.37 8.43 3.95
0.8 11.66 9.55 4.12
1 12.98 10.21 4.45
1.5 13.95 11.35 4.63
2 14.75 12.17 4.91
2.5 15.94 13.32 5.22
3 16.67 13.58 5.62
3.5 17.71 13.71 5.97
4 18.87 13.89 6.17
4.5 19.42 14.35 6.35
5 20.45 14.68 6.56
6 21.17 15.45 6.78
7 22.75 16.61 6.95
8 23.3 17.81 7.05
9 24.35 18.15 7.15
10
2.5 110 91 33
Valeur Corrigée du CBR 5 95 67 28

ESSAI CBR + 6 % DE BITUME FLUIDIFIE (NFP 94 - 078)

ECHANTILLON APRES IMMERSION


Nbre de coups 55 Coups 25 Coups 10 Coups
N° du moule Job W M
Poids total humide 11397 11554 10967
Poids du moule 6971 7317 7024
Poids matériau humide 4426 4237 3943
Volume du moule 2178 2168 2141
Densité humide 2.032 1.954 1.842

N° de la tare
Poids humide 330 330 330

Mémoire de Master en Génie civil option Géotechnique présenté par DJADJOUKOA Jacques. xi
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

Poids sec 296 296 296


Poids de l'eau 34 34 34
Teneur en eau moulage 11.49 11.49 11.49
Densité sèche avt immers. 1.823 1.753 1.652

REF OPM
Densité sèche 1.81 1.81 1.81
Teneur en eau 12.6 12.6 12.6
COMPACITE 100.7 96.8 91.3

ECHANTILON APRES IMMERSION


N° de coups
Gonflement 4ème Jour
Poids total humide + moule 11610 11793 11266
Poids total humide 4639 4476 4242
Poids échantillon sec 3,931 3,763 3,502
Poids d'eau absorbée 708 713 740
Teneur en eau après immers. 18.0 19.0 21.1

POINCONNEMENT
Enfoncements Effort sur l'anneau (KN)
mm 55 Coups 25 Coups 10 Coups
0.2 3.22 1.15 1.03
0.4 4.57 2.42 1.39
0.6 5.91 3.61 1.62
0.8 6.26 4.81 1.88
1 7.44 5.01 2.02
1.5 8.93 6.52 2.31
2 9.41 7.14 2.53
2.5 10.53 8.45 2.73
3 11.06 8.75 2.95
3.5 11.33 9.02 3.15
4 11.54 9.57 3.36
4.5 11.79 9.91 3.58
5 11.92 10.13 3.79
6 12.21 10.48 4.18
7 12.61 10.87 4.54
8 12.89 11.06 4.95
9 13.05 11.34 5.22
10
2.5 71 56 15
Valeur Corrigée du CBR 5 54 45 15

Mémoire de Master en Génie civil option Géotechnique présenté par DJADJOUKOA Jacques. xii
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

ESSAI CBR + 8 % DE BITUME FLUIDIFIE (NFP 94 - 078)

ECHANTILLON APRES IMMERSION


Nbre de coups 55 Coups 25 Coups 10 Coups
N° du moule W2 2 3000
Poids total humide 11713 11328 10866
Poids du moule 7397 7156 7014
Poids matériau humide 4316 4172 3852
Volume du moule 2159 2178 2132
Densité humide 1.999 1.916 1.807

N° de la tare
Poids humide 425 425 425
Poids sec 391 391 391
Poids de l'eau 34 34 34
Teneur en eau moulage 8.70 8.70 8.70
Densité sèche avt immers. 1.839 1.762 1.662

REF OPM
Densité sèche 1.83 1.83 1.83
Teneur en eau 9.6 9.6 9.6
COMPACITE 100.5 96.3 90.8

ECHANTILON APRES IMMERSION


N° de coups
Gonflement 4ème Jour
Poids total humide + moule 11917 11561 11175
Poids total humide 4520 4405 4161
Poids échantillon sec 3,938 3,807 3,515
Poids d'eau absorbée 582 598 646
Teneur en eau après immers. 14.8 15.7 18.4

POINCONNEMENT
Enfoncements Effort sur l'anneau (KN)
mm 55 Coups 25 Coups 10 Coups
0.2 2.05 0.98 0.86
0.4 3.26 1.19 1.28
0.6 4.52 2.43 1.42
0.8 5.72 3.56 1.75
1 6.96 4.25 1.86
1.5 7.56 5.09 2.12
2 8.61 6.29 2.25

Mémoire de Master en Génie civil option Géotechnique présenté par DJADJOUKOA Jacques. xiii
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

2.5 9.91 7.53 2.44


3 10.24 8.15 2.69
3.5 10.51 8.54 2.79
4 10.87 8.93 3.02
4.5 11.25 9.17 3.19
5 11.56 9.61 3.36
6 12.01 9.97 3.73
7 12.37 10.35 4.03
8 13.12 10.88 4.21
9 13.94 11.13 4.35
10
2.5 66 49 13
Valeur Corrigée du CBR 5 52 43 13

Annexe 5 : Article publié

Mémoire de Master en Génie civil option Géotechnique présenté par DJADJOUKOA Jacques. xiv
Etude des paramètres géotechniques d’un sol-bitume

ARTICLE PUBLIE EN 2019 PAR ‘ELECTRONIC JOURNAL OF GEOTECHNICAL


ENGINEERING, EJGE’ INTITULE ‘THE GEOTECHNICAL PARAMETERS OF A
SOIL-BITUMEN’. VOLUME 24 PAGE 907 – 918.

Mémoire de Master en Génie civil option Géotechnique présenté par DJADJOUKOA Jacques. xv

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