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1.

Techniques de mise en œuvre du chauffage haute fréquence

Les installations haute fréquence industrielles (6,78 MHz, 13,56 MHz et 27,12 MHz)
comprennent en général un générateur d’ondes HF, une ligne de transmission d’énergie, un
applicateur, une boîte d’adaptation dont la fonction est d’accorder l’impédance du circuit.

Le schéma de principe d’une installation haute fréquence est présenté sur la figure 1.

1.1. Générateur haute fréquence

 Oscillateur
Dans l’état actuel de la technique, les générateurs HF de puissance sont souvent conçus à
partir d’un principe, le montage auto-oscillateur, qui comprend un circuit oscillant, un
interrupteur rapide et une source haute tension continue. La figure 2 représente le schéma de
principe d’un générateur auto-oscillateur
Le circuit oscillant est excité par des impulsions provenant d’un tube à vide. En régime établi,
la fréquence de fonctionnement est stabilisée donc autour de la fréquence de résonance du
circuit oscillant.
Un couplage de sortie, analogue à un transformateur, permet de prélever la puissance du
circuit oscillant pour la transmettre à l’applicateur.
Pour limiter les dérives en fréquence, le circuit oscillant doit posséder un coefficient de
surtension Q élevé pour des raisons de prix, mais aussi de rendement. On ne dépasse guère
des valeurs de Q de 100 en HF, car le courant réactif augmente avec Q, ce qui majore
rapidement les pertes.
C’est pourquoi, à la conception classique en circuit LC à éléments localisés, on substitue le
plus souvent une conception en cavité résonnante : ligne coaxiale court-circuitée aux
extrémités, par exemple.
Le tube à vide, généralement une ou plusieurs triodes, fonctionne en régime de commutation
(classe C) ; en effet, la fréquence et la puissance à transiter interdisent l’utilisation de
composants à semiconducteurs.
Un générateur HF est caractérisé par quatre grandeurs fondamentales : la puissance utile, le
rendement, la fréquence et l’impédance nominale.
 La puissance utile du générateur dépend essentiellement de la source haute tension
continue (5 000 à 15 000 V) et du point de fonctionnement de la triode.

 Le rendement du générateur, entre puissance HF et réseau, est surtout déterminé par


le point de fonctionnement de la triode ; celui-ci dépend de l’impédance « vue » par la
triode entre anode et cathode, de la polarisation de la grille, et du couplage entre la
grille et le circuit oscillant.

 La fréquence du signal de sortie et sa stabilité sont liées à la conception du circuit


oscillant : fréquence de résonance, surtension.

 L’impédance nominale du générateur est égale à l’impédance de l’applicateur qui,


reliée à la sortie du générateur, permet à la triode de travailler au point de
fonctionnement choisi. Or, dans une installation HF industrielle, l’impédance que
présente l’applicateur est fonction des caractéristiques du matériau à traiter. Toute
variation de celles-ci va entraîner un décalage de la fréquence de résonance de
l’applicateur : le matériau n’absorbe qu’une partie de l’énergie émise par le
générateur. L’énergie non absorbée est consommée en partie dans les selfs de
montage (chauffage) ou remonte vers le générateur, créant ainsi un phénomène
d’onde stationnaire, responsable de flashes et de perturbations par rayonnement.
Pour pallier cet inconvénient, la valeur de l’impédance nominale du générateur est ramenée à
celle de l’applicateur ; pour transformer un générateur existant, il suffit de modifier le
secondaire du couplage de sortie et, dans certains cas, de lui ajouter un élément passif réglable
(par exemple, un condensateur sous vide).
Pour assurer le transfert optimal de toute l’énergie issue du générateur vers le produit, il faut
qu’il y ait identité entre les impédances de sortie du générateur et d’entrée de l’applicateur.
Le système fonctionne correctement pour des variations de charges minimes et nécessite, dans
le cas contraire ou dans le cas d’un changement de la charge, des mises au point que ne
peuvent assurer que des spécialistes haute fréquence. C’est pour pallier cet inconvénient que
la technologie 50 Ω a été développée.

 Générateur amplificateur HF 50 Ω
Le principe et la conception du générateur restent inchangés, mais l’impédance de sortie est
fixée à une valeur purement réelle, par exemple 50 Ω. Cela permet de standardiser les
générateurs qui deviennent de simples composants interchangeables que l’on peut tester en
usine, à pleine puissance sur des charges à eau.
Les générateurs amplificateurs 50 Ω sont pilotés par un quartz, ce qui permet de garantir la
stabilité de la fréquence d’émission à mieux que 10−5 quelle que soit la charge ; de cette
manière le matériel d’émission répond aux exigences de la norme EN 55011.

Un générateur piloté par quartz est généralement constitué de deux éléments distincts :
l’oscillateur à quartz, appelé aussi pilote, équipé de préamplificateurs à transistors, et l’étage
de puissance ; la séparation des deux fonctions assure une grande souplesse de commande.
Par rapport à un générateur auto-oscillateur classique, les avantages sont les suivants :
 La variation de puissance s’obtient en réglant le niveau d’excitation donné par les
préamplificateurs grâce à un atténuateur variable commandé par une tension 0-10 V.
 Ce principe de commande se traduit par une variation de l’amplitude de la sinusoïde
sans altération de sa forme. Ainsi les risques de flashes à bas niveau d’émission sont
fortement réduits, notamment aux bornes des électrodes de l’applicateur. On n’utilise
que le niveau de puissance néces de puissance d’émission d’un générateur piloté par
quartz répond dans des temps très faibles, de l’ordre de la microseconde. Cet avantage
permet de réguler très finement la puissance avec une grande souplesse de commande,
mais aussi de réagir quasi instantanément à l’apparition d’un flash.
Ce temps de réponse extrêmement courte permet également d’éviter la détérioration
des électrodes. Un tel système permet de plus d’envisager des régulations d’émission
de puissance sur la tension mesurée aux électrodes de l’applicateur. La puissance
s’ajuste ainsi automatiquement aux variations d’humidité de la charge dans le cas
d’une opération de séchage par exemple.

1.2 Ligne de transmission d’énergie

Considérons un tronçon de deux conducteurs tels que représenté à la figure 3 a. Le schéma


équivalent à cet ensemble est donné à la figure 3 b, en tenant compte des capacités et
inductances linéiques des conducteurs.
Pour un réseau électrique de fréquence 50 Hz, les effets de capacité parallèle et de self série
entre les deux conducteurs alimentant un appareil n’apparaissent pas.
À basse fréquence, les effets de self Lω et de capacité 1/Cω n’entraînent pas de perte de
courant autre que celle due à la résistance linéique des conducteurs.
Pour des fréquences plus élevées comme les radiofréquences, on assiste à un double effet se
traduisant par :
 une fuite de courant par la capacité (tout se passe comme si le courant était
directement dévié dans le fil retour) ;
 un « blocage » du courant par l’effet de self.
Pour éviter ces phénomènes, on utilisera des lignes coaxiales pour les hautes fréquences
(figure 4).

saire et non pas une forme de puissance en rapport avec celle obtenue avec une
commutation en angle de phase comme c’est le cas pour les auto-oscillateurs où la
variation de puissance est réalisée par des thyristors montés au primaire du
transformateur haute tension

 La stabilité de fréquence est imposée par le pilote à quartz.


De plus, le niveau d’harmoniques est nettement plus faible (environ 40 dB) qu’avec un
générateur à thyristors.

 La commande
2. TECHNIQUES DE MISE EN ŒUVRE DU CHAUFFAGE
MICRO-ONDE

Dans le cas d'un dispositif de traitement micro-ondes classique dans un four microondes
ménager, l'inconvénient majeur réside dans la difficulté de prédire la forme du champ
électrique dans la cavité (cas de la propagation multimode).

Pour pallier ce problème, on préfère utiliser des cavités microondes monomode qui
présentent l'avantage de disposer d’une forme des champs électriques incidents
mieux maîtrisée. Ceci permet aussi de faciliter la modélisation du dispositif pour mieux
comprendre les interactions micro-ondes-matière et proposer des solutions d’optimisation.

La figure 4.1 suivante présente de manière schématique quelques éléments constituants une
cavité micro-ondes monomode avec propagation d’ondes stationnaires en guide d’ondes
rectangulaire.

2.1. Les générateurs micro-ondes

Les dispositifs micro-ondes dédiés à la recherche et développement sont la plupart du temps


constitués d'un générateur micro-ondes à puissance variable. Ce générateur peut être soit
constitué de magnétrons ou à base de semi-conducteurs (transistors). On préférera utiliser ces
derniers dits à « état solide » car ils possèdent un spectre de fréquence précis et modulable
avec précision (par exemple dans la
principalement de limiter les pertes de puissances micro-ondes qui seraient rencontrées dans
un câble coaxial de longueur importante avec des connecteurs intermédiaires au niveau de la
transition guide-coaxial.

2.2. L’applicateur

Dans le cas d’un traitement de produits alimentaires par micro-ondes, la conception de


l'applicateur qui contient l'échantillon est une phase primordiale sur laquelle il faut
particulièrement s’attarder.
la conception de l'applicateur microondes conditionne toute l'efficacité du traitement
thermique sur le produit
Comme illustré sur la figure 4.3, ces applicateurs sont positionnés la plupart du temps entre la
source micro-ondes et l’extrémité du guide d'ondes (charge absorbante ou court-circuit
suivant si l’on considère une onde progressive ou stationnaire).
Dans le cas d’une propagation d’ondes progressives, la puissance absorbée sur la charge en
sortie de guide d’ondes est souvent mesurée par calorimétrie en fonction de la différence de
température de l’eau qui la traverse. À partir de la puissance micro-ondes incidente et de la
mesure de puissance réfléchie, on peut alors estimer la puissance absorbée par le produit
moyennant les pertes de puissances ou niveau du guide d'ondes et des diverses connexions
intermédiaires le cas échéant.
Dans le cas d’une propagation d’ondes stationnaire, l'extrémité du guide est terminée par une
plaque métallique qui réfléchit l'ensemble de l'onde incidente. Dans ce mode de propagation,
le principe général consiste à positionner le produit dans un endroit de la cavité afin
d'optimiser le rendement énergétique de la source vers la charge (adaptation d’impédance).
Si une plaque métallique est positionnée au bout d'un guide vide, la puissance réfléchie doit
être égale à 100%. Le fait d'introduire un produit au sein du guide va modifier la propagation
de l'onde stationnaire et la position des ventres et des nœuds du champ électrique suivant l'axe
de propagation. Sans aucun réglage complémentaire, la puissance micro-ondes incidente ne
sera jamais égale à la puissance absorbée par l'échantillon (sauf cas particulier et très aléatoire
en fonction de la géométrie des produits et de leurs caractéristiques diélectriques).
C’est là qu’interviennent les éléments d’adaptation d’impédance pour maximiser le
rendement énergétique.

2.3. Notion d’adaptation d’impédance

Dans le cas d’une propagation d’ondes stationnaires, afin de maximiser le transfert d’énergie
microondes vers la charge diélectrique à traiter, il est nécessaire de créer une cavité
résonnante entre l'élément d'adaptation et l’extrémité du guide d’ondes (plaque métallique).
La cavité résonnante permet ainsi d’imposer une forme particulière au champ
électromagnétique (ondes stationnaires) afin d’accumuler de l’énergie pour chauffer de
manière optimale le produit à traiter.
Pour ceci, la puissance réfléchie est un paramètre important à contrôler et à minimiser au
cours du procédé.
Au niveau technique, on distingue souvent deux types d'éléments d'adaptation d'impédance :
les vis plongeantes (ou stubs) et les iris de couplage. Les vis plongeantes (les plus répandues)
sont constituées de cylindres positionnés le long du grand côté du guide d’ondes et qui
peuvent translater dans la direction transverse à la propagation des ondes dans le guide.
Suivant les cas, on peut rencontrer des adaptateurs à 3 vis plongeantes ou plus.
Par défaut les vis affleurent la surface du grand côté du guide (figure 4.4). Le fait de
modifier la distance des vis par rapport à la paroi métallique du guide d'ondes permet de
modifier la forme du champ électrique au sein de la cavité. Il n'existe pas de règles absolues
concernant le réglage des vis plongeantes et cela résulte souvent d'une démarche empirique.

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