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Riassunto Introduction à la

traductologie
Lingua Francese
Università degli Studi di Catania
11 pag.

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CHAPITRE 2: Aperçu historique de la traduction.
L'histoire de la traduction a fait l'objet de nombreuses études. Il est possible de distinguer
plusieurs perspectives: certains font l'histoire de la traduction en tant que pratique, par opposition à
l'histoire de la traduction en tant que réflexion théorique; d'autres s'appuient sur la vie et les œuvre
des traducteurs, par opposition à ceux qui étudient les traités et les préfaces; d'autres encore relient
l'histoire de la traduction à son contexte sociopolitique, par opposition à ceux qui la décrivent
comme activité universelle et communément pratiqueé. En somme, l'histoire de la traduction est une
construction intellectuelle qui dépend de l'inter-prétation personnelle de l'historien. D'où la
problématique de l'objectivité dans l'écriture de cette histoire particulière. Per exemple, selon
Berman, constituer une histoire de la traduction est indispensable d'un point de vue
épistémologique.
Il y a des mythes fondateurs de la traductologie.
Le premier est celui de la "Tour de Babel": peu après le Déluge, les hommes decident de bâtir une
ville et une tour dont le sommet touche le ciel, alors Dieu brouille leur langue afin qu'ils ne se
comprennent plus, et les disperse sur toute la surface de la Terre. Selon ce mythe la traduction serait
une réponse à la dispersion des langues et un moyen de retrouver l’unité originelle des humains;
d’où la démonstration d’un lien entre traduction et sacralité.
Le second mythe est celui de la "Bible des Septante": sous le pharaon Ptolomée II Philadelphe, 70
savants juifs ont miraculeusement produit des versions identiques de l’Ancien Testament, tout en
travaillant séparemment ("Version des Septante").
Dans After Babel, Steiner propose de diviser l’histoire de la réflexion traductologiques en quatre
périodes distinctes. La première période débute par le précepte de Cicéron de ne pas traduire
verbum pro verbo et elle se caractérise par une approche empirique de la traduction et une
insistance sur le rôle déterminant du traducteur. La deuxième période est celle de la théorie
herméneutique, à dominante philosophique, de Schleiermacher (1813) à Valéry Larbaud (1946). La
troisième période débute avec l'essor des recherches sur la traduction automatique (T.A.) et elle est
axée sur une approche formaliste. La quatrième période se caractérise par un renouvellement des
interrogations herméneutiques sur la traduction et l'interprétation. Malgré son intérêt, cette
périodisation a été parfois critiquée et complétée en raison de l’inégale longueur des périodes.
D’autres traductologues, dont Guidère, préfèrent à l'ordre chronologique une présentation
thématique de l’histoire de la traduction car certains débats théoriques appartiennent à toutes les
époques.
Dans l'ensemble, l'histoire de la traduction est faite de la coexistence de contraires qui semblent
s'alimenter réciproquement.
Théorie vs Pratique. L'opposition entre la théorie et la pratique divise les formateurs et les
professionnels: les premiers récusent l'intérêt même d'une quelconque théorie de la traduction, se
réclamant d'un empirisme radical; les seconds démontrent les mérites d'une réflexion critique et
raisonnée en emploiant une théorisation privée d'exemplification. Aujourd’hui la pratique occupe
une place bien plus considérable que les réflexions théoriques, mais il faudrait faire une synthèse
entre les deux approches qui ne sont contradictoires qu’en apparence.
Traduisible vs Intraduisible. Les réactions contradictoires à l’une des traductions plus anciennes,
l’Ancien Testament, mettent en évidence deux conceptions radicalement opposées de la traduction:
pour certains, la traduction permet de transmettre et de perpétuer la Révélation, donc il s'agit d'un
outil efficace d'évangélisation; pour d'autres elle constitue un acte innommable et blasphématoire
qui menace le mystère de la Parole de Dieu, qui ne peut pas être transposée dans le language des
humaines. D’où la problématique de “l’objection préjudicielle”, voire “l’impossibilité théorique de
traduire” (Ladmiral): elle porte toujours préjudice à l’essence du texte. Cette problématique a été
dépassée, démentie par la pratique quotidienne.
Art vs Science. L'une des questions qui a longtemps occupé les traducteurs et les théoriciens de la
traduction a été de savoir si la traduction était un art ou une science. Vinay et Darbelnet se
réclament d’une conception scientifique de la traduction, en réaction aux approches artistiques, mais

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pour concilier les deux conceptions il avancent que la traduction “devient un art une fois qu’on en a
assimilé les techniques”. Selon eux, la traduction est une application pratique de la stylistique
comparée; selon Mounin la traduction est "un art, mais un art fondé sur une science" et elle a le
droit de devenir une branche de la linguistique.
Auteur vs Traducteur. Cette opposition est née pendant l'époque contemporaine et s’est accentuée
au fil des siècles; il y a eu l'institutionnalisation du statut de l’écrivain et marginalisation du
traducteur car e traducteur est perçu tantôt comme un rival, tantôt comme un serviteur. Pour
Schleiermacher, le rôle du traducteur se résume à regler les rapports de l’auteur et du public: il peut
“amener l’auteur au lecteur ou bien conduire le lecteur vers l’auteur”. Cary résolut cette dichotomie,
faisant appel au lecteur: son modèle est Jacques Amyot (1513-1593), qui conçoit la fidélité comme
un équilibre entre le fond et la forme, le traducteur assumant une fonction de médiateur entre
l’auteur et le lecteur.
Original vs Copie. La notion d’original et de copie dépendent du contexte considéré et de l'époque
concernée, mais il faut attendre le XX siècle pour qu'une définition claire se trouve affirmée. Tout
au long du Moyen Age, les "originaux" sont souvent perçus comme une source d'inspiration toutà
fait libre de droit, qu'il est souvent recommandé d'imiter. L'acte de traduction se distingue encore
mal de l'écriture parce que les deux activités sont pratiquées par la même personne et souvent on
traduit d’une autre traduction. Le cheminement vers la reconnaissance du droit de la propriété
intellectuelle est lent.
Traduction vs Imitation. Au XVIe siècle les traducteurs passent de la traduction à la paraphrase
pure et simple, en invoquant le principe aristotélicien de la mimèsis (imitation). Suivant la Poétique
d’Aristote, le débat traductologieque se concentre autour des modalités d’imitation: faut-il imiter
l’oeuvre telle qu’elle est (simple imitation) ou telle qu’elle devait être (stylisation)? La réponse a
varié selon les époques et les courants de pensée, allant de l'imitation la plus servile dans le cadre de
la traduction littérale jusqu'à la réécriture libre dans le cadre des “belles infidèles”.
Sacre vs Profane. Tout au long du Moyen Age, tout était écrit ou traduit en latina, mais
progressivement les traductions vont se faire du latin vers les langues "profanes" ou "vulgaires",
puis entre le différentes langues "vulgaires". La traduction religieuse a été parmi les plus anciennes
pour des raisons de prosélitisme (Bible, Coran). Fondement des premières théorisations, parfois
c’est un frein car elle se base sur le respect absolu de la Parole de Dieu (version littérale).
Autrement, elle devient une perversion du sens sacré. Cependant la traduction biblique a donné un
statut aux langues vernaculaires en les enrichissant.
Fidelité vs Liberté. Le débat su la "fidelité" en traduction est l'un des plus anciens et des plus
complexes: entre les tenants de la littéralité la plus stricte et les défenseurs enthousiastes des "belles
infidèles", le traducteur ne sait plus quoi faire. La fidélité a constitué longtemps une sorte de dogme
imposé par la traduction biblique; par la suite ces préoccupations se sont étendues au domaine de la
traduction profane. Il faut attendre le XX siècle et la séparation de l’Etat et des Eglises pour voir
apparaître une approche critique, désacaralisée et débarassée de la dualité fidélité/liberté. Steiner
propose d’envisager le problème en termes de degré de fidélité, selon la typologie de traduction.
Le mot vs L'idée. En production le traducteur se trouve face à ce dilemme: à quoi doit-il s’en tenir?
Cette dichotomie s’explique par l’idée que le texte est une combinaison de "fond" et de "forme" ou
de "mots" et de "sens"; selon Guidère, si on le considère comme un "tout", la fidélité cesse d’être un
problème et dévient un choix parmi d'autres sur la gamme des actions coscientes du traducteur. Déjà
Saint Jérôme suggère une adaptation au type de texte à traduire: le "mot-à-mot" pour les textes
sacrés et l’"idée-à-idée" pour les textes profanes. En somme, la méthode de traduction serait à
déterminer en fonction de la nature de l'original.
La lettre vs L'esprit. Cette dichotomie est liée à la réception et marque le début de la controverse
entre "sourciers" et "ciblistes". Selon Cicéron, pour bien traduire, il faut garder le ton et la valeur
des expressions dans leur ensemble. Selon Beauzée, rien n'est ni plus difficile ni plus rare que de
garder un juste milieu entre la licence du commentaire et la servitude de la lettre, en effet: un
attachement trop scrupuleux à la lettre détruit l’esprit, et c’est l’esprit qui donne la vie; tandis que

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trop de liberté détruit les traits caractéristiques de l’original, on en fait une copie infidèle. D'après
Meschonnic, on n’oppose plus l’exactitude à la beauté, mais on vise la beauté par l’exactitude et
plutôt même on vise un public.
National vs Etranger. Le XIX siècle est marqué par la montée des nationalismes dans toute
l'Europe et la traduction va êtreperçue à travers le prisme déformant de l'idéologie nationaliste selon
l'opposition "national" versus "etranger". Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, la tendance générale est à
l’adaptation des oeuvres étrangères aux attentes du public et à la recherche d'une beauté stylistique
même au prix d'un écart significatif de l'original. On commence à distinguer les contours d'une
"École française" de la traduction. Selon Berman, le traducteur est comme un médiateur culturel
chargé de faire connaître l’étrangeté de l’Autre.
Vainqueur vs Vaincu. La traduction apparaît comme le moyen pour le conquérant d'assimiler les
peuples vaincus et d'intégrer rapidement l'acquis de leur culture, donc la traduction reflète
également un rapport de domination et/ou de soumission entre vainqueur et vaincu:
traditionnellement, dans les relations administratives internationales. Elle serait à l’apanage du
vainqueur, ultime victoire sur l’Autre, conquis jusque dans ses idées et dans sa langue
(assimilation). Certains traducteurs affiment même le droit du vainqueur à s’approprier par la
traduction des oeuvres du vaincu.
Littéraire vs Scientifique. A partir du XVI siècle, les écrivains et les traducteurs visent un public
de plus en plus large, s'adaptant aux nouveaux besoins caractéristiques de leur époque. Après la
traduction-érudition, débute pendant la Renaissance un courant de traduction-vulgarisation. Ce n’est
qu’au XVIII siècle qu’on commence à traduire des documents scientifiques et philosophiques pour
les rendre accessibles au grand public il y a, donce, le début des traductions spécialisées et on
commence à donner d'importance à la documentation du traducteur spécialisé. Avec la révolution
industrielle, il y a un essor de la traduction technique.
Humain vs Automatique. Après la révolution industrielle, les chercheurs se lancent dans la
création des machines à traduire, rendus nécessaires par le contexte de la guerre froide et la quantité
sans cesse de documents spécialisés à traduire: donc, l’"ère du simple transcodage" commence.
Mais cette effervescence ne tarde pas à retomber face aux résultats décevants de la Traduction
Automatique (T.A.): la traduction du lexique par les dictionnaires automatiques, la traduction de la
morphologie par la décomposition en monèmes, la difficulté dans le traitement automatique de la
syntaxe, l'impossibilité de traduire l’hétérogénéité des civilisations. On sait désormais que le
traducteur humain est irremplaçable pour un grand nombre de domaines et pour quantité de textes,
mais aujourd’hui la traduction assistée par l’ordinateur (TAO) constitue une aide non négligeable,
notammant pour les tâches les plus répétitives.
Traduction vs Interprétation. Cette dichotomie se base sur l’opposition écrit/oral.Au XXe siècle
on assiste à l'essor de l’interprétation à la demande croissante des institutions et des conférences
internationales. L'introduction des microphones et des écouteurs permet l'adoption définitive de
l'interprétation simultanée. Danica Seleskovitch et Marianne Lederer publient plusieurs livres pour
former l'"Ecole de Paris". L'Université de Genève est la première à proposer une formation
spécialisée dans le cadre de son Ecole de Traduction et d'Interprétation.

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CHAPITRE 3: Approches et modèles de la traduction.
Il existe de nombreuses approches explicatives de la traduction, dont chacune se caractérise par une
méthodologie distincte, des catégories spécifiques et une terminologie propre. Ces "modèles"
délimitent le domaine de la traduction de façon différente, et chacun met en relief un aspect
particulier de l'activité générale. Malgré leurs divergences théoriques et méthodologiques, ces
approches sont toutes pertinentes et en relation de complémentarité.
Les approches linguistiques.
Le développement de la traductologie est quasiment indissociable de celui de la linguistique: les
diverses courants qui se sont succédé au cours du XXe siècle se sont appropriées du débat autour de
la traduction. Chaque école a analysé le phénomène de façon différente, mais tous les linguistes se
sont posé la question du transfert du "sens" et, surtout, la question du gain et de la perte de sens.
Une approche originale naît au sein de la stylistique comparée (stylistique: étude scientifique du
style, de ses procédés, de ses effets; comparée: qui étudie les rapports entre plusieurs objets
d’étude), une discipline au confluent entre la linguistique et la traduction. La méthode suivie et celle
inductive: on part des faits, des exemples, pour remonter à la théorie, aux attitudes mentales,
sociales et culturelles qui donnent lieu à des procédés de traduction.
Le premier manuel est Stylistique comparée du français et de l’allemand d’Alfred Malblanc. Après,
suit la Stylistique comparée de l’anglais et du français de Vinay et Darbelnet. Puis, il y a le Traité
de stylistique comparée, une analyse comparative de l’italien et du français de Scavée et Intravaia.
L'unité de traduction représente un concept opératoire très important introduit par Vinay et
Darbelnet, selon lesquels il s'agit du "plus petit segment de l’énoncé dont la cohésion des signes est
telle qu’ils ne doivent pas être traduits séparément”. A partir de cette définition, ils distinguent
quatre types d’unité de traduction: les unités fonctionnelles, qui ont les mêmes fonctions
grammaticales dans les deux langues, les unités sémantiques, qui possèdent le même sens, les
unités dialectiques, qui procède du même raisonnement, les unités prosodiques, qui impliquent la
même intonation. Dans la même perspective, l'Ecole de Paris (Seleskovitch et Lederer) critique les
unités statiques et propose de les remplacer par des "unités de sens" qui autorisent une traduction
dynamique.
Dans Les problèmes théoriques de la traduction, George Mounin affirme que la traduction est “un
contact de langues, un fait de bilinguisme” et consacre la linguistique comme cadre conceptuel de
référence pour l'étude de la traduction. Mounin a l'objectif de faire accéder la traductologie au rang
de science, mais il ne voit pas d'autre possibilité que de passer par la linguistique. C'est pourquoi il
revendique pour l'étude scientifique de la traduction le droit de devenir une branche de la
linguistique. La question de l’intraduisible est au centre de sa réflexion, mais sa réponse est
nuancée, en effet selon lui la traduction n'est possible que dans une certaine mesure et dans certains
limites et il faut déterminer cette mesure e ces limites dans chaque cas.
L’approche herméneutique.
L'herméneutique est un courant et une méthode d'interprétation inaugurée par Schleiermacher, qui
est centrée sur l’idée que la traduction se fonde sur un processus de compréhension de type
empathique, dans lequel l'interprétant se projette dans le contexte concerné et s'imagine à la place
de l'auteur, donc il se met dans la peau de l’auteur.
Selon Steiner, “comprendre, c’est déjà traduire” et le parcours herméneutique se déroule en quatre
temps: un "élan de confiance", c'est-à-dire un acte de foi envers le texte car il doit bien signifier
quelque chose malgré son étrangeté; une phase de l’agression, où le traducteur s’attaque au texte,
assumant une position active et conquérante; une phase de l’incorporation, pendant laquelle le
traducteur s'approprie du sens; une phase de la restitution, pendant laquelle le traducteur retrouve
la paix intérieure et recherche la fidélité au texte en se faisant exégète.
Les approches idéologiques.
L'idéologie est un ensemble d'idées orientées vers l'action politique et l'approche idéologique a
connu un essor important dans le sillage du courant culturaliste, qui a mis les études sur les
rapports de pouvoir au centre de ses préoccupations. Le domaine de la traduction a été maintes

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fois analysé suivant ce paradigme particulier. Cette approche se focalise sur les éléments orientés
et politisés de la traduction, voire la censure, l’impérialisme culturel et le colonialism européen.
Penrod distingue deux grands courants idéologiques: la "naturalisation" des éléments étrangers et
l’"exotisation" qui préserve les éléments originaux.
Pour Meschonnic, la traduction peut également prendre deux formes: le "décentrement", qui est
“un rapport textuel entre deux textes dans deux langues-cultures”, et l’"annexion", qui “est
l’effacement de ce rapport, l’illusion du naturel”.
L'approche poétologique.
La poétique est l'étude de l'art littéraire en tant que création verbale et la traduction de la poésie
occupe une place de choix, en effet certains traductologue en ont fait une problématique centrale de
leur réflexion. Ainsi, dans Un art en crise, Efim Etkind présente les deux courants majeurs de la
traduction poétique, représentées par deux poètes de la littérature française: pour Baudelaire, il
n’est pas possible de traduire la poésie autrement que par la prose rimée, tandis que pour Valéry, il
faut traduire et le sens poétique et la forme, jusque dans la prosodie. Etkind critique la conception
baudelairienne et se place résolument du côté de Valéry. Remettant en cause l’opposition entre le
fond et la forme et refusant de privilégier l'une par rapport à l'autre, Etkind croit qu’on doit traduire
le ‘tout’ poétique car la poésie est faite du sens et des sons, des images et de la composition, du
fond et de la forme. D’où, le traducteur devient auteur à part entière.
Selon Meschonnic, seule une théorie d’ensemble du langage et de la littérature peut situer la
spécificité de l’acte de traduire; l’élément déterminant est pour lui le rythme: “traduire passe par
une écoute du continu”. D'après lui, la notion de signifiance est importante: il s'agit de “la
production du sens à partir du signifiant prosodique et rythmique”.
L'approche textuelle.
L'approche textuelle part du postulat que tout discours peut être "mis en texte", donce chaque
traduction doit être précédée d’une analyse textuelle pour assurer la compréhension.
Delisle propose une méthode de traduction fondée sur l’analyse du discours, s’intéressant surtout
aux textes pragmatiques. Les phénomènes textuels que le traducteur doit détecter sont:
l’intertextualité, qui concerne les liens implicites ou explicites entre les textes, que l'auteur doit
savoir reconnaître; les discours concurrents, qui concerne par exemple l’emploi délibéré de deux
registres linguistiques différents, que l'auteur doit savoir reléver; les visions du monde variées
selon les groupes sociaux et les locuteurs qui en sont issus, dont les faits linguistiques relèvent, par
exemple les formules de politesse ou le processus de métaphorisation.
Les approche sémiotiques.
La sémiotique est l'étude des signes et des systèmes de signification. La compréhension du sens
préalable à toute traduction peut profiter de la comparaison des systèmes de communication. De
par l’imbrication des signes, Jakobson a défini trois types de traduction: celle intralinguistique
qui interprète les signes du même langage; celle interlinguistique qui concerne les signes d’autres
langues; celle intersémiotique qui interprète les signes issus d’autres systèmes de communication.
Les sémioticiens ont beaucoup discuté la question de la "traductibilité", c'est-à-dire la possibilité
de traduire, car chaque langue formerait un système de référence "holistique" (global) qui empêche
l’établissement de véritables équivalences, donc la traduction n'est pas toujours possible.
Les approches communicationnelles.
Les approches communicationnelles sont nées de la focalisation des linguistes sur la fonction du
language humain. Puisque la communication est un phénomène d’"encodage" et de "décodage"
portant sur un message particulier, le traducteur est un "décodeur" du message original et un
"réencodeur" du message final. La traduction devient, en tant qu’opération, un discours
communicatif et, en tant que produit, une transaction communicative. Dans ce domaine, c’est
l’approche pragmatique qui s’est développée le plus car elle est utile au traducteur pour réfléchir
sur sa pratique et pour poser son attention aux finalités du message, aux effets produits. Le
traducteur doit surtout veiller aux différents procédés d’implicitation et d’explicitation.

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Les approches cognitives.
Les sciences cognitives s'intéressent aux processus mentaux qui sont mis en œuvre dans le
différentes activités humaines, dans ce cas-là, dans la traduction. Postulant que la traduction est une
forme de communication bilingue, elles l’étudient comme un processus de compréhension et de
réformulation du sens. D’un point de vue psycholinguistique, le processus d’interprétation est en
général réduit à deux étapes principales, c'est-à-dire la compréhension et la réformulation, alors que
le processus de traduction se distingue en trois étapes, ou bien l'analyse, la synthèse et la revision.
Pour étudier ces processus mentaux les psycholinguistes suivent des Protocoles de réflexion à
haute voix, qui peuvent prendre deux formes: celle introspective, qui consiste à décrire les
procédés mentaux activés pendant la traduction, ou celle retrospective, qui constiste à l'observer les
comportements du traducteur.

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CHAPITRE 5: Questions et problématiques de la traduction.
Les traductologues se sont posé un certain nombre de questions, c'est-à-dire des notions qui posent
des problèmes d’un point de vue conceptuel, et de problématiques, à savoir des interrogations qui
posente des problèmes sur le plan méthodologique.
Le sens.
Celle du sens est une question centrale en traductologie et les traductologues sont en accord sur sa
primauté dans l’opération de traduction.
Selon Catford, la traduction est impossible et on peut faire un simple transcodage: en effet, le sens
est un ensemble de relation formelles et/ou contextuelles internes à une langue en particulier, donc
il ne peut pas être transféré d'une langue à l'autre.
A l'opposé de cette conception, Mounin fait remarquer que le sens n’existe pas en dehors du sujet,
dont la compréhension peut être variable. Pour lui, le plus important dans le processus de
traduction ne réside pas dans le "sens" du texte, mais dans la compréhension du sujet et la
traduction est possible par différents nivaux (totale, partielle, nulle).
L'équivalence.
L'équivalence est un concept largement répandu dans les étude traductologues, mais il est
egalement très controversé en théorie comme en pratique.
Pym critique la circularité de ce concept: pour lui, cette circularité réside dans le fait que
l’équivalence est définie en relation à la traduction et la traduction est définie en référence à
l'équivalence, de sorte qu'il est difficile de dire ce que recouvre l'un et l'autre. Donc, la traduction
est une transaction variable et évolutive et l'équivalence est une entité négociable dans le cadre d'un
système d'échange de valeurs.
De fait, pour la plupart des traductologues, la notion d'équivalence est fondée sur l’idée de relation
entre deux entités de diverses natures.
Selon Catford, la définition d'équivalence est fondée sur l’idée de substitution: en effet, il s'agit du
“remplacement d’un matériaux textuel dans une langue par un matériau textuel équivalent dans une
autre langue”.
Malgré la multiplicité des approches et des définitions, ce concept rest opérationnel en
traductologie et a déjà donné lieu à des études aussi bien prescriptives que descriptives, qui
structurent la pratique et la réflexion sur la traduction.
La fidélité.
L'adage italien "traduttore traditore" illustre bien le préjugé commun selon lequel le traducteur est
par définition un traître. En traductologie, les deux mots sont associés pour mieux faire rassortir leur
incompatibilité intrinsèque: car traduire consiste justement à ne pas trahir.
D'où le débat sur la "fidélité"en traduction, qui a eu son origine dans la traduction biblique et
théologique (Moyen Age) et s'est prolongé jusqu'à l'époque moderne.
Au XVIIe siècle la devise des traducteurs est celle de plaire: les libertés qu'ils prennent par rapport
au texte original sont telles qu'on assiste à "l’âge d’or des ‘belles infidèles’" dont le champion est
Nicolas Perrot d’Ablancourt.
Mais Mme Dacier se distingue comme une adversaire acharnée de cette tendance et elle appelle à
un respect scrupuleux de l’original, en adoptant la paraphrase érudite.
Il faut néanmoins attendre le XXe siècle pour qu'une approche dépassionnée et désacralisée de la
fidelité voie le jour.
Les modes de traduction.
Les modes de traduction sont des manières de faire, des opérations et des mécanismes qui
désignent autant de formes de traduction et qui ont été longuement étudiés par les traductologues.
L’un est l’adaptation qui corréspond aux modifications, allant de l'imitation à la récriture, qui
accomodent les textes étrangers aux goûts de la culture d’accueil pour mieux assurer leur diffusion
et leur succès auprès du public. Cette "traduction libre" constitue le trait dominant de la tradition
française tout au long du grand siècle (XVII siècle).
Dans les études sur la traduction, on rencontre plusieurs approches et plusieurs définitions de

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l'adaptation: pour certains, comme Vinay et Darbelnet, il s'agit d'un procédé technique de la
traduction parmi d’autres; pour d'autre, il s'agit d'un type de traduction à part entière,
incontournable dans certains genres (ex. textes dramatiques ou textes publicitaires).
Les formes les plus courantes de l'adaptation peuvent être regroupées sous trois opérations
principales: la suppression, qui consiste en l'omission ou la non-traduction d'une partie de
l'original; l’adjonction, qui est l'ajout d'informations inexistantes sur l'original par le blais d'une
explicitation ou d'une expansion; la substitution, qui constite à remplacer un élément culturel de
l'original par un autre élément jugé équivalent (équivalence supposée).
Bastin distingue l’adaptation locale, qui concerne une partie du texte en raisons de facteurs
internes, de l’adaptation globale, qui concerne l'intégralité du texte en raison de facteurs externes.
Delisle, convaincu que traduction et adaptation ne sont que les deux faces d'une même monnaie,
introduit les néologismes "tradaptation" (traduction+adaptation) et "tradaptateur"
(traducteur+adaptateur).
L’explicitation est un phénomène qui consiste en rendre explicite dans le texte cible ce qui n’était
qu’implicite dans le texte source.
Pour Vinay et Darbelnet, l'explicitation est possible lorsque l’information dérive du contexte ou de
la situation. Pour eux, il s'agit d'un "gain" de sens parce qu'on peut le déduire du texte source.
Chez Nida, la technique de l'amplification, qui consiste en ajouter des informations, est celle qui
illustre mieux l'explicitation.
Les traductologues ont distingué les explicitations obligatoires, dictées par les différences
structurelles entre les langues, et les explicitations facultatives, dictées par les choix stylistiques
priviliegiés par chaque auteur. Il y des tendances qui appartiennent à certains idiomes: par exemple,
le français serait plus explicite que l’anglais.
La compensation est un procédé de traduction qui constiste à pallier la perte d’un effet du texte
source par la récréation d’un effet semblable dans le texte cible. Les domaines privilégiés de ce
phénomène sont les jeux de mots sur le sens ou sur le sons (métaphores, allitérations, etc...).
Hervey et Higgins distinguent quatre types de compensation: la compensation du genre, qui
consiste à utiliser dans le texte cible un procédé linguistique différent (eufemisme - litote); la
compensation du lieu, qui consiste à placer l'effet du texte cible à un autre endroit du texte source
(du début à la fin); la compensation par fusion, qui est la condensation de certains éléments du texte
source dans la reformulation du texte cible; la compensation par scission, qui est le développement
du sens d’un mot du texte source par le blais d'une formulation plus étendue dans le texte cible
(plusieurs expressions pour une seule).
Ce mode de traduction met en question la notion d’unité de traduction qui sert à la comparaison de
mots, de syntagmes ou de phrases entre les textes source et cible.
Les types de traduction.
La question typologique est complexe et âprement débattue en traductologie et les traductologues
ont toujours voulu introduire des classifications pour clasrifier le produit et le processus de la
traduction. Ces classifications se sont affinées au fil des siècles: si l'on cherchait simplement au
début à qualifier des "manières de traduire", cette attitude a évolué vers une veritable activité de
"théorisation typologique" à partir du XXe siècle.
Les traductologues ont élaboré plusieurs classification, à partir de différents critères: Goethe selon
le dégré d’appropriation, Schleiermacher selon le dégré de compréhension, Jakobson selon les
systèmes de signes impliqués, Meschonnic selon le rôle du traducteur, Etkind selon le dégré
d’adaptation.
Les unités de traduction.
Les unités de traduction désignent les éléments du texte source que le traducteur prend comme
point de départ à son travail et l’opération de base pour leur identification ést la segmentation. Le
choix de l’unité dépend de la compétence du traducteur (plus il est confirmé plus les unités de
traduction sont étendues), de la conception de la traduction (on peut prendre en consideration l'unité
linguistique ou lexicale ou l'unité de sens ou d’idée), de la nature du texte, de la visée de la

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traduction.
Pour contourner le débat terminologique, Larose a proposé un terme générique pour les unités de
traduction. Chez lui, les "traductèmes" sont les unités sémantiques qui ont une valeur fonctionnelle
lors de la traduction. Les cherchers doivent les identifier, les classer et examiner les modalités de
leur combinaison dans chaque langue.
Les universaux.
Les universaux désignent les tendances qui apparaisent dans l’ensemble des textes traduits et qui
sont indépendants des langues concernées.
La "simplification" en est un type. Elle est lexicale quand elle se rèflet dans un nombre moindre de
mots employés dans la traduction, mais elle peut prendre d'autres formes telles que l'approximation
conceptuelle. Elle est stylistique quand elle consiste en la suppression des redondances.
L’"explicitation" en est un autre type qui vise à donner au texte source plus de clarté et de cohésion.
En outre, Toury retrace la "loi de standardisation croissante", qui constiste en la normalisation
des éléments inhabituels (elle augmente avec l’expérience du traducteur), et la "loi d’interférence"
selon laquelle les calques linguistiques dépendent du prestige des langues en présence (elles
augmentent dans les langues-cultures mineures).
Les corpus.
La traductologie descriptive se sert de corpus, d'ensemble de textes écrits ou oraux, réunis suivant
des critères précis, et disponible sous format electronique pour en faciliter l'exploration par des
moyens informatiques.
Il existe deux grands types de corpus. Les corpus monolingues ont été surtout utilisés par des
linguistes pour l'étude des faits du language au sein d'une seule et même langue; il contiennent des
textes spécialisés pour apprendre la terminologie et renforcer les connaissances linguistique. Les
corpus bi/multilingues contiennent des textes issus de deux ou de plusieurs langues, dans lesquels
les textes de la langue A sont mis en synoptique des textes de la langue B et/ou C pour étudier les
équivalences et les comportements de traduction et pour concevoir de dictionnaires.
Cet outils ouvrent également la voie à des nouvelles méthodes d'exploitation et on distingue deux
manières d’utiliser les corpus. Le bottom up consiste à partir du corpus, c'est-à-dire des
phénomènes observables, pour en tirer des généralisations concernant des langues ou des aspects
traductionnels (du particulier au général). Le top down consiste à partir d’une hypothèse de travail
théorique pour la vérifier ou la valider (du général au particulier). Il est préférable de combiner ces
deux méthodes de travail sur des corpus variés pour aboutir à des résultats fiables.
Les choix et les décisions.
Un certain nombre de spécialistes ont un concept de la traduction en tant qu’activité de décision
face à un certain nombre de choix qui se posent au traducteur selon les textes et les contextes.
Ces choix sont influencés par le savoir accumulé et les expériences passées lors des décisions
antérieures et les situations qui en ont résuité.
On peut confronter deux extrêmes: l‘essai-erreur, qui est propre aux étudiants en traduction qui
optent de façon aléatoire pour une solution et évaluent après sa pertinence, procédant par essais; le
cogito pré-traductionnel, qui est propre aux traducteurs confirmés qui, s’appuyant sur leurs
connaissances des genres textuels, actualisent leurs anciens choix.
Les stratégies de traduction.
Le terme "stratégie" désigne la conduite générale d'une action ayant une cohérence et un but. Dans
le domaine de la traduction, la stratégie corcerne le choix des textes à traduire et la méthode
adoptée pour les traduire, c'est-à-dire les decisions que le traducteur prend dans l'exercice de
ses fonctions. Ces trois éléments (choix, méthode et décision) dépendent de facteurs économiques,
culturels, politiques, historiques, idéologiques, etc...
Il est possible de distinguer deux grands types de stratégies traductionnelles: la stratégie sourcière
conforte les normes et les valeurs dominantes de la culture source, donc elle est protectionniste car
elle vise à preserver la culture de départ; la stratégie cibliste soumet les textes étrangers aux
contraintes de la culture cible, donc elle est assimilatrice car elle vise à gommer en privilégiant la

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culture d'arrivée.
Les normes de traduction.
Les "normes" désignent les régularités observés dans les comportements des traducteurs dans
certains contextes socio-culturels. Toury a défini le concept à partir de l'idée que l'activité de
traduction ne pouvait être étudiée de façon isolée de son contexte historique. Les normes sont de
normalités et pas de règles, en effet, selon Toury, elles n'ont rien à voir avec une quelconque
approche normative et elles sont seulement descripitives.
En outre, le traducteur a un rôle social à jouer qui dépasse le simple transfert linguistique et qui
concerne une fonction spécifique au sein de la société, en conformité de laquelle le traducteur doit
prendre ses décisions.
Toury distingue trois types de normes: les normes initiales sont préalables au travail et concernent
l'adhésion aux stratégies sourcière et cibliste; les normes préliminaires concernent l'adhésion à une
certaine politique de la traduction (types de textes, langues prioritaires, sujets, etc…); les normes
opérationnelles correspondent aux décisions concrètes au cours de l’acte de traduire.
La "qualité" et l'"évaluation".
La "qualité" est une préoccupation majeure aussi bien chez les traducteurs que chez les interprètes,
mais aujourd’hui elle se confond avec la problématique de l'"évaluation".
Sommairement, il est possible de distinguer deux grandes approches traditionnelles: l'approche
sourcière de la qualité part du principe qu'une traduction réussie est une traduction qui rend
compte du texte source et elle est fondée sur le critère de fidélité à l’auteur et de respect du texte;
l'approche cibliste de la qualité part du principe qu'une bonne traduction est une traduction
acceptable par le public cible et elle est fondée sur le critère du goût des récepteurs.
L'une des première approches textuelles de la qualité est celle de Katarina Reiss. Celle-ci estime
que les choix du traducteur sont déterminés par le type texuel et par l’objet de la traduction.
Reiss et Vermeer placent l'objectif au centre des critères d'évaluation des traductions et ils
distinguent l’adéquation d'une traduction avec son original de l'équivalence qui désigne l’identité de
fonction communicative entre la source et la cible.

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CHAPITRE 6: Traduction et interprétation.
L'interprétation est placée sous la traductologie, même s'il y a des différences notables et
objectives entre les traducteurs et les interprètes. Tout d'abord, les traducteurs travaillent à partir
de textes écrits, donc ils ont les temps de revoir et de corriger leur traductions, tandis que les
interprètes travaillent sur des discours oralisés, donc ils sont contraints par l'immédiateté et
l'impossibilité de revenir en arrière. Ensuite, les traducteurs peuvent se documenter pendant la
réalisation de la traduction, tandis que les interprètes doivent acquérir tout le savoir nécessaire à leur
travail avant leur intervention. Enfin, les traducteurs peuvent analyser et comparer les choix de
traduction dont ils disposent ou recourir aux outils d'aide à la traduction, tandis que les interprètes
doivent prendre seuls des décisions instantanées et souvent irrémédiables. Ces différences concrètes
exigent des compétences différenciées dans la pratique: par exemple, les traducteurs doivent
développer une compétence rédactionnelle dans la langue cible, tandis que les interprètes doivent
posséder une “voix de microphone”, voire une compétence oratoire.
Les interprètes possèdent en général trois langues de travail: la langue A, leur langue maternelle; la
langue B, de laquelle ils ont une compétence comparable à celle des natifs; la langue C, une langue
dite ‘passive’ car ils ne peuvent pas traduire vers cette langue.
Il existe deux types de traduction orale: la traduction à vue est la traduction orale d’un texte
écrit, et l’interprétation est la traduction orale d’un texte oral.
Il existe quatre types d’interprétations qui se distinguent par le mode d'exécution: la simultanée,
où l'interprète est dans une cabine, il suit le discours et le restitue dans un microphone, donc le
décalage entre l’écoute et la restitution est presque imperceptible; la consécutive, où l'interprète est
au côté de l'orateur, il prend des notes sur le discours et il le restitue dans la langue cible, donc il y a
un enchevêtrement entre la parole de l’orateur et celle de l’interprète; la chuchotée, où l'interprète
chuchote la traduction dans l'oreille du client et elle est pratiquée surtout en milieu professionnel;
l‘interprétation de service public, où l'interprète intervient en face-à-face dans la sphère
institutionnelle et traduit de façon consécutive et bidirectionnelle.
Certains théoriciens voudraient l'interpétation comme discipline autonome de la traductologie,
mais la majorité des traductologues savent que la fragmentation de la discipline ne peut pas
bénéficier ni aux interprètes ni aux traducteurs. L'interprétation aborde des problématiques qui
suivent trois orientations complémentaires: l'étude du sujet interprétant, pour atteindre une
meilleure connaissance de l'homme interprétant et du processus d'interpétation; l'étude du produit
de l’interprétation, pour en améliorer la qualité; l'étude de cas particuliers, portant notamment
sur les langues en présence ou sur le stress de l’interprète.
Gile distingue trois types d’effort que l’interprète doit fournir pour traiter le discours: un “effort
d’écoute et d’analyse”, qui vise à comprendre le discours en langue source; un “effort de
production”, qui vise à produire le discours corrispondant en langue cible; un “effort de
mémorisation à court terme”, destiné à gérer l'information dans l'intervalle.
Si l’interprète excède sa capacité de traitement de l’information, il y a l’“effet de saturation”, qui
produit des erreurs, des omissions, des maladresses. Les déclencheurs de saturation chex l'interprète
peuvent êtra classés en trois catégories: le changement soudain dans le temps de traitement; la
détérioration de la qualité du signal sonore; des difficultés de segmentation du discours, faute
d’obscurité ou d’agrammaticalité.

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