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Société d'Études Latines de Bruxelles

Review
Reviewed Work(s): Théophraste. Recherches sur les plantes. À l'origine de la botanique by
Suzanne Amigues
Review by: Valérie Bonet
Source: Latomus, T. 73, Fasc. 1 (2014), pp. 206-207
Published by: Société d'Études Latines de Bruxelles
Stable URL: https://www.jstor.org/stable/23800510
Accessed: 11-07-2023 11:50 +00:00

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206 COMPTES RENDUS

enseignait à Francfort-sur-FOder, éditeur d'auteurs latins, médecin aussi : son Oratio est
une praelectio des Physiognomonica du Ps.-Aristote, où Willich accumulait les applica
tions pratiques de cette discipline. Quelques informations ferment ce volume substantiel.
Bernard Stenuit.

Suzanne Amigues, Théophraste. Recherches sur les plantes. A l'origine de la botanique,


Paris, Belin, 2010, 28,5 X 18,5 cm, xiv-414 p., fïg., 40 €, ISBN 978-2-7011-4996-6.

Entre 1988 et 2006 Suzanne Amigues a publié dans la « collection des universités de
France », l'édition de référence des Recherches sur les plantes de Théophraste. Ce travail
considérable constitue l'outil indispensable à toute étude de la botanique antique. Il nous
restait à connaître le visage des plantes de Théophraste, c'est aujourd'hui chose faite avec
ce magnifique ouvrage, véritable enchantement pour les yeux et pour l'esprit, que
S. Amigues publie aux éditions Belin. Dans cette nouvelle édition intégrale, l'auteur re
prend la traduction déjà publiée des neufs livres de Théophraste, sans le texte grec, avec
des notes allégées et surtout en illustrant par plus de neuf cents photos les plantes dont
parle Théophraste dans ce qui est, comme S. Amigues ne manque pas de le rappeler, le
traité fondateur de la botanique moderne. Ce livre de S. Amigues est un vrai travail
d'équipe entre le père de la botanique et la grande spécialiste des plantes antiques. Grâce
aux photos, qui, à quelques exceptions près, sont celles que S. Amigues elle-même a
prises en parcourant le monde connu de Théophraste, l'Antiquité se trouve immanqua
blement reliée à nos jours. Ces illustrations rendent plus vivants que jamais le texte et
l'époque qu'il décrit. S. Amigues a su trouver la recette pour intéresser tout le monde, spé
cialistes comme non-spécialistes, en nous offrant un ouvrage attractif et clair mais sans
rien laisser d'essentiel de côté. Le texte des Recherches sur les plantes qui, comme le rap
pelle S. Amigues, est à l'origine la version écrite d'un cours que donnait Théophraste au
Lycée d'Athènes, est désormais accessible à tout esprit curieux, botaniste ou non, hellé
niste ou non, grâce aux illustrations et aux choix de présentation et d'organisation. - Les
photographies utilisées avec virtuosité mettent en valeur le texte. En premier lieu, la beau
té des images fait ressortir les descriptions de Théophraste, celle de la fleur du nénuphar
jaune dont le fruit naissant apparaît au centre d'une couronne d'étamine (p. 5), celle du
« palmier de Théophraste » sur une plage de la Crète orientale (p. 12) ou encore celle du
lis martagón et de ses pétales roses récurvés (p. 238). Ces photos illustrent mais aussi
expliquent le texte en beauté. Celle du fruit ouvert de la « pivoine voyageuse » (p. 349),
par exemple, qui révèle des graines d'un beau rouge brillant, permet de comprendre
immédiatement pourquoi Théophraste appelle cette pivoine « grenade douce ». Et, dans
ce cas, comme souvent ailleurs, la légende de la photo éclaire et précise ce que montre
l'image. - Loin de donner une vision statique de ces végétaux, les illustrations, comme le
texte de Théophraste, nous font entrer dans la vie des plantes : à telle page, une goutte de
latex perle sur une capsule de pavot (photo p. 325), à telle autre, le tronc d'un cerisier lais
se échapper une « larme » de gomme (photo p. 326), ailleurs, des phénomènes tératolo
giques déforment un chou potager ou une tige de frêne (photos p. 263), ailleurs encore,
plusieurs clichés présentent l'asphodèle à diverses étapes de sa floraison et de sa fructifi
cation (photos p. 284). Rendant hommage à la précision de l'observation de Théophraste,
les photos présentent les plantes sous des angles différents et variés qui mettent en valeur
toutes les parties de ces végétaux : trois images placées côte à côte (p. 3) montrent à la
fois la tige épineuse, le fleur délicate et le fruit ovoïde du « rosier rouillé », une autre
(p. 28) montre la jeune feuille en forme de patte de corneille du figuier, détail amusant
mentionné par Théophraste, et une autre encore (p. 30) présente les graines du pavot dans
la capsule en coupe transversale. Les plantes sont parfois saisies au sein de paysages,
comme une étendue de genêts dans une plaine au pied du Parnasse (p. 66) ou une forêt de
cyprès dans les gorges de Samaria en Crête (p. 126). - S. Amigues ne se contente pas
d'illustrer le texte de Théophraste par des photos glanées dans la nature. Elle a fait un

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COMPTES RENDUS 207

choix judicieux de représentations végétales sur des pièces de monnaie, des statuettes en
terre cuite, de la vaisselle, des stèles funéraires, des mosaïques et des planches anciennes
qu'elle met en regard de ses propres photos. Le lotus sacré, par exemple, apparaît en
même temps dans sa splendeur naturelle fleurie et sur la reproduction d'une fresque de la
maison du faune à Pompéi (p. 163). - En fait, quelle que soit l'iconographie choisie,
l'adéquation entre le texte et l'image est parfaite et la proximité des informations données
par Théophraste et des illustrations permet un passage rapide du texte à l'image.
Adéquation parfaite donc, lorsque la photo d'un vieux cep tourmenté (p. 13) illustre les
propos de Théophraste évoquant l'écorce de la vigne qui se crevasse en vieillissant, ou
lorsque celle de la feuille d'une tige de roseau (p. 27) dont l'insertion reproduit une carè
ne de bateau est placée au cœur même du texte de Théophraste comparant cette feuille à
la quille d'un navire. - Nous ne pouvons donc que louer la clarté de l'ouvrage de
S. Amigues qui constitue un outil de travail exceptionnellement pratique. Nous mention
nerons la polychromie de la typographie et, en particulier, au fil du texte de Théophraste,
les renvois colorés aux illustrations. Colorés et très pratiques sont aussi les titres des cha
pitres ajoutés par les soins de S. Amigues. Ils permettent de feuilleter ce livre comme une
flore pour aller directement aux renseignements que l'on cherche, tout autant que l'index
des noms français des plantes placé en annexe. Le contenu de chacun des neuf livres des
Recherches pour les plantes est également annoncé par un titre. - Participent aussi de
cette clarté qui rend l'ouvrage accessible à beaucoup, les notes considérablement allégées
par rapport à celles de l'édition de la « collection des universités de France » à laquelle
quiconque a besoin de précision supplémentaires peut se reporter. Les notes du présent
ouvrage sont réorganisées et refondues pour être adaptées au projet de l'auteur et aux
attentes de lecteurs qui ne sont pas forcément hellénistes. Nettement moins nombreuses,
elles simplifient les rapprochements avec l'œuvre d'Aristote (livre 1 chapitre 1), par
exemple, ou encore les références bibliographiques, suppriment les remarques de langue
très spécifiques, comme l'utilisation par Théophraste de ovbt [Tl] comme doublet inten
sif de où (livre 1 chapitre 1), et laissent de côté certaines considérations sur les noms des
végétaux (pin pignon, if ou genévrier fétide, par exemple) ou quelques précisions sur les
espèces et les leçons des manuscrits. - Mais la clarté n'est pas sacrifiée à la profondeur
ni même à l'exhaustivité. Les annexes à la fin de l'ouvrage contiennent les fragments de
Théophraste étrangers à la tradition directe et trouvés dans les œuvres d'Athénée ou
d'Apollonios en particulier. En outre, S. Amigues fournit en annexe la liste des plantes
anonymes de Théophraste qui, bien que ne pouvant avoir pour nous de visage, ne doivent
pourtant pas être oubliées. Ce livre est donc celui qu'on attendait. Valérie Bonet.

Arctos. Acta Philologica Fennica. Vol. XLIV, Helsinki, Klassillis-filologinen yhdistys,


2010, 21 X 15 cm, 406 p., fig., cartes.

Seize articles dans la tradition exacte de ['Altertumswissenschaft. N. Adkin repère


quelques jeux étymologiques de Virgile, B. I : le choix d'un mot, subtilement, peut venir
du correspondant grec d'un mot tout proche (v. 59 leues à cause de cerui). G. Flamerie de
Lachapelle pense que les critiques sévères de Florus à rencontre des monarques hellé
nistiques pourraient viser Hadrien. Chez Proclus, selon T. Lankila, la connaissance hyper
noétique est distincte de la théurgie. H. Solin fournit une nouvelle livraison d'Analecta
epigraphica, surtout des cognomina. Les autres textes, non moins intéressants, traitent de
critique textuelle (Ptolémée, Procope de Gaza), de phonétique (conséquences de la chute,
dans la prononciation, du -m- final dans la flexion des deux premières déclinaisons), de
titulature (dérivés : consularis, etc.), d'archéologie (identification de noms propres sur
des conduites d'eau romaines ; l'empattement des véhicules étrusques), d'histoire de nos
disciplines (la numismatique au xvme s., à propos d'une monnaie de Didia Clara). Les 69
recensions occupent une nonantaine de pages : heureuse concision, raréfiée.
Bernard Stenuit.

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