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INTRODUCTION
I- DEFINITION DE LA FRAUDE
o La falsification
o La tromperie
o La publicité mensongère
II-1 LA FALSIFICATION
La falsification, c’est l’altération d’un produit en violation des lois, règlements ou des
usages. Elle ne s’applique qu’aux denrées alimentaires, aux substances
médicamenteuses, aux boissons, aux produits agricoles ou naturels destinés à la vente.
Deux éléments sont essentiels pour établir la volonté des mis en cause. Ce sont :
o la connaissance de la falsification : le délit de falsification ne peut être retenu que
si l’auteur a connaissance de l’altération ; c’est-à-dire si sa mauvaise foi peut
être relevée.
o Les produits sont destinés à la vente :
la falsification ne peut être retenue que si le produit est destiné à la vente.
le seul fait d’altération portée sur un produit destiné à la vente, suffit en
général à établir l’intention délictuelle du fabricant ou du producteur, mais
pas forcément celle du distributeur. Cependant l’intention délictuelle du
distributeur peut se déduire des circonstances qui ont accompagné
l’achat et la réception des produits.
II-2 LA TROMPERIE
a) Éléments constitutifs
Il faut nécessairement la réunion des trois (3) éléments matériels suivants, pour
invoquer le délit de tromperie :
b) Étendue de la tromperie
L’étendue de la tromperie est très vaste car la tromperie elle-même porte sur l’une au
moins des caractéristiques de la marchandise, telles qu’énumérées par la loi. Cette
énumération est si étendue qu’elle permet d’envisager toutes les hypothèses de
tromperie.
Mais en gros on peut retenir une dizaine de cas de tromperie qui sont :
La tromperie sur les risques inhérents à l’utilisation des produits, ou sur le mode
d’emploi et les précautions à prendre.
o Les moyens dolosifs : Le dol dans la formation d’un contrat, c’est toute ruse ou
manœuvre employée pour induire une personne en erreur et la déterminer à
contracter ;
o Les manœuvres : Ce sont les machinations, les mises en scène ou tout au
moins les présentations fallacieuses pour induire le contractant en erreur ;
o Le mensonge : La tromperie peut résulter d’un simple mensonge écrit ou verbal
o La réticence : Elle consiste à passer sous silence, un fait qui pourrait dissuader
l’acheteur à contracter, s’il était connu de lui.
La mise en vente de produits frauduleux est un délit. Les délits de cette catégorie sont
nombreux :
La publicité mensongère ou trompeuse est un délit spécial créé par la loi n° 91-1000 du
27 décembre 1991 pour sanctionner plus sévèrement certaines tromperies par
mensonge.
a) Définition
moyens utilisés pour faire connaître une personne physique ou morale, un bien, un
produit ou un service ou pour inciter à l’achat ou à la demande de ce bien ou service,
quels que soient les supports utilisés, y compris, les emballages, les étiquettes ainsi
que les documents commerciaux ’’.
L’article 3 de la loi n° 91-1000 définit la publicité mensongère ou trompeuse comme,
toute publicité comportant, sous quelque forme que ce soit, des allégations, des
indications ou des présentations fausses ou de nature à induire en erreur, ou à créer le
doute ou la confusion dans l’esprit du consommateur, lorsque celles-ci portent sur un
ou plusieurs des éléments ci-après : existence, nature, composition, qualités
substantielles, propriétés, prix, identité, qualité ou aptitudes du fabricant.
NB. : L’information est différente de la publicité, dans la mesure où elle est donnée
sans faire la promotion de quoi que ce soit ; alors que la publicité est destinée à faire
une promotion.
b) La publicité
Le moyen d’expression le plus courant est le message écrit ou parlé ; la généralité des
termes employés par la loi, permet d’englober aussi la publicité par le cinéma, la
radiodiffusion, la télévision et même la publicité verbale.
Le message publicitaire peut se présenter sous plusieurs formes. Ce peut être des
allégations, des indications ou présentations typographiques, des images, des silences,
des signes et des symboles.
Ce sont des textes écrits ou parlés, des messages exprimés par dessin, une
photographie, un film, une musique, un bruitage, une omission.
Les infractions à la loi n° 2016-410 peuvent être constatées par tous moyens de
preuve : preuve par témoins, procès-verbaux, aveux etc. C’est pourquoi il est admis
que les agents habilités puissent constater une infraction à partir des documents
commerciaux de l’entreprise. Cependant lorsque des investigations sont opérées par
les agents de l’Etat en vue de rechercher et constater l’infraction, elles doivent, sous
peine de nullité de la procédure, se conformer aux règles définies par le décret n° 73-
437 du 2 septembre 1973.
Les agents habilités peuvent librement procéder aux contrôles et investigations qui leur
incombent, dans tous les lieux même sur la voie publique (article 11 de la loi n°2016-
410). Le fait de s’opposer au droit de visite des agents, constitue un délit, punissable
des mêmes peines que la fraude elle-même.
Les personnes visitées sont tenues de n’apporter aucun obstacle aux réquisitions des
agents de la répression des fraudes. Le fait de mettre les agents dans l’impossibilité
d’accomplir leurs fonctions, en leur refusant l’entrée des lieux énumérés par la loi,
constitue un délit, punissable des mêmes peines que la fraude elle-même.
L’article 9 de la loi n°2016-410 du 15 juin 2016 énumère les cas où la saisie est
obligatoire, ces cas sont les suivants :
o flagrant délit de falsification et de fraude ;
o détention ou mise en vente de produits corrompus ou toxiques.
Sans que cela soit précisé par la loi, la saisie obligatoire est celle où les agents
peuvent opérer sans autorisation judiciaire ; tandis que dans les autres cas, les saisies
sont opérées avec cette autorisation. Dans la pratique administrative, ces saisies sont
opérées dans deux (2) cas qui sont :
Il s’agit :
des produits susceptibles d’être falsifiés, corrompus, ou toxiques
des produits susceptibles d’être impropres à la consommation
des produits, objets ou appareils susceptibles d’être non - conformes aux lois et
règlements, et présentant un danger pour la santé ou la sécurité des
consommateurs.
Cas des produits non suspectés d’être non conformes à la réglementation mais
dont le maintien sur le marché, porte une atteinte grave à la loyauté des
transactions ou aux intérêts des consommateurs.
Les prélèvements effectués aux fins d’analyse, le sont dans les lieux fixés par la loi, et
ne peuvent porter que sur des produits destinés à la vente. Un prélèvement doit
comporter au moins quatre (4) échantillons. Dans deux (2) cas seulement, le
prélèvement ne peut comporter qu’un seul échantillon :
lorsque le produit est rapidement altérable ou en cas de contrôle
microbiologique ;
lorsque le produit est en quantité insuffisante pour le prélèvement de quatre (4)
échantillons.
Dans ce cas, tout le produit sera mis sous scellé et envoyé au Directeur chargé de la
Répression des Fraudes. (Un procès verbal est établi et signé par les deux parties,
séance tenante).
Les échantillons prélevés ne peuvent être analysés que par un Laboratoire agréé par la
Direction chargée de la Répression des Fraudes. Si les résultats des analyses
indiquent qu’il n’y a pas de fraude, le Directeur de la Répression des Fraudes,
rembourse les échantillons prélevés. S’il y a fraude, le Directeur ordonne la constitution
d’un dossier contentieux aux fins de poursuites judiciaires.
Les agents habilités des Services de la Répression des Fraudes, constatent les
infractions à la loi n° 2016-410 par des procès verbaux. Sous peine de nullité, les
procès verbaux doivent obéir à des règles, quant à leur fond et quant leur forme.
LA REPRESSION DES FRAUDES Page 8
COURS DE LEGISLATION IACC 2 / IACP 2 2019-2020
Sur le fond : le procès verbal doit énoncer : la date, le lieu et la nature des
constatations ou des contrôles effectués ; les opérations de prélèvement, de
saisie et d’analyse ; les noms, prénoms, qualité et résidence de l’agent
verbalisateur ; les circonstances de nature à établir la valeur des constatations
faites (textes législatifs, règlement) ; la date, l’heure et le lieu de la rédaction et
de la clôture du procès verbal ; la signature de l’agent verbalisateur.
NB : Tous les éléments de preuves doivent accompagner le procès verbal (étiquettes,
échantillons, factures, bulletins d’analyses etc.)
Sur la forme : le procès verbal doit être parfaitement lisible, sans omission ni
erreur. Il doit être sans rature, sans surcharge, ni blanc. Il doit être rédigé sur un
formulaire de l’Administration.