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REPUBLIQUE DU NIGER

MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE


ECOLE DE FORMATION DES AGENTS DE SANTE (EFAS) DOSSO

Présenté par : Dr YASMINE MAIGA OUSMANE CEL : 92.93.90.13

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PLAN
I. INTRODUCTION
II. DEFINITON
III. MEDECINE TRADITIONNELLE
1. CATEGORIES
2. LES ROLES
3. STATUT ET ORGANISATION
IV. PRATIQUE DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE
1. POINTS FORTS
2. POINTS FAIBLES
V. MALADIES PRISES EN CHARGE PAR LA MEDECINE
TRADITIONNELLE
VI. STRATEGIE DE COLLABORATION ENTRE MEDECINE
CONVENTIONNELLE ET TRADITIONNELLE
1. DOMAINES ET STRATEGIES DE COLLABORATION
2. FORMATION PROFESSIONNELLE DES ETHNO
PRATICIENS
VII. CONCLUSION

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I. INTRODUCTION
A l’échelle mondiale, l’utilisation de la médecine traditionnelle, en
particulier les médicaments à base de plantes, a crû au cours des deux
dernières décennies et beaucoup de personnes y recourent maintenant
pour le traitement de maladies diverses au regard de son importance
sanitaire et économique indéniable.
Cependant, elle exige des normes monographiques harmonisées pour
garantir la sécurité et la qualité des produits, pour gagner la confiance
du consommateur et pour améliorer l’accès aux médicaments
essentiels.
Ainsi, conscient de l’importance de cette Médecine Traditionnelle, le
Gouvernement du Niger s’est engagé dans la valorisation du patrimoine
médical traditionnel.
Au Niger, la médecine traditionnelle reste le premier recours de 60 à
80% de la population en cas de maladie.
Il est donc important de l'intégrer dans nos soins de santé au risque de
limiter gravement l'accès des populations à une meilleure prise en
charge.

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II. DEFINITON
Pharmacopée: Il s’agit d’un recueil à caractère officiel et
réglementaire recensant principalement des plantes à usage
thérapeutique, mais également des substances d'origine animale ou
minérale autorisées dans un pays pour la fabrication des médicaments.
Elle peut être définit également comme un ouvrage qui fournit des
informations qui permettent d’identifier correctement une plante
médicinale. Il contient la description de base de la plante, y compris la
nomenclature, les parties utilisées, les constituants chimiques, les
actions et indications thérapeutiques, les contre-indications et les effets
secondaires, ainsi que le dosage et la forme galénique. Essentiellement,
une Pharmacopée a pour objectif de promouvoir l’utilisation rationnelle
de médicaments à base de plantes dont l’efficacité et la sécurité sont
prouvées en fournissant des informations sur les normes d’identité, de
qualité et de sécurité, sur les utilisations ethno médicales et les études
scientifiques.
Médecine traditionnelle: elle est très ancienne et se définit comme
étant la somme de toutes les connaissances, compétences et pratiques
reposant sur les théories, croyances et expériences propres à différentes
cultures, qu’elles soient explicables ou non, et qui sont utilisées dans la
préservation de la santé, ainsi que dans la prévention, le diagnostic,
l’amélioration ou le traitement de maladies physiques ou mentales.
Phytothérapie: désigne un traitement thérapeutique fondé sur les
extraits de plantes et les principes actifs naturels, dans le but de guérir,
soulager ou prévenir une maladie.
Médecine naturelle et millénaire, elle est largement utilisée de par le
monde pour son efficacité et le peu d'effets secondaires qu'elle
engendre.
Tradipraticiens: c’est une personne reconnue par la collectivité dans
laquelle elle vit comme compétente pour diagnostiquer des maladies et
invalidités y prévalant et dispenser des soins grâce à l’emploi de
substances végétales, animales ou minérales, et d’autres méthodes
basées sur le fondement socioculturel et religieux, aussi bien que sur les

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connaissances, comportements et croyances liés au bien-être physique,
mental et social de la collectivité.
Pharmacopée traditionnel: une liste de produits thérapeutiques
utilisés avant l'apparition des médicaments synthétiques modernes.
III. MEDECINE TRADITIONNELLE
1. CATEGORIES
Le terme de tradipraticien de santé s’applique aux catégories
professionnelles suivantes:
 Tradithérapeute : celui qui est reconnu par la collectivité comme
compétent pour diagnostiquer et dispenser des soins de santé basés sur
les concepts de la maladie et des invalidités prévalant dans la dite
collectivité.
 Accoucheuse traditionnelle : la personne reconnue comme
compétente pour prodiguer à une femme et à son nouveau-né avant,
pendant et après l’accouchement, des soins de santé basés sur les
concepts prévalant dans la collectivité où elle vit.
 Herboriste : celui qui connaît les usages et qui vend des plantes
médicinales.
 Médico-droguiste : celui qui connaît les usages et qui vend des
substances médicinales autres que les plantes
2. LES ROLES
Devant la situation de rareté des ressources aggravée par un
renchérissement des coûts des prestations de soins, la plupart des pays
font progressivement recours à la médecine traditionnelle au regard de
son importance sanitaire et économique indéniable.
En effet, c’est le système de soins de santé le plus facilement accessible
et le plus abordable pour la plupart des Africains ruraux. Elle est
beaucoup moins coûteuse que la médecine moderne et des tradi-
praticiens se retrouvent jusque dans des zones reculées, ce qui explique

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notamment le fait que la population continue d’y recourir
régulièrement.
Elle permet de promouvoir la santé et à améliorer la qualité de vie d'un
grand nombre de communautés.
Les recherches sur les médicaments traditionnels ont un impact direct
en matière de maintien de la diversité biologique (découverte de
nouvelles substances thérapeutiques) et de création de revenus et
d’activité (développement économique et industriel).
3. STATUT ET ORGANISATION
La Médecine Traditionnelle, légalement reconnue au Niger depuis 1997
(Titre III de l’Ordonnance N° 97-002 du 10 Janvier 1997 portant
législation pharmaceutique) peut contribuer de façon efficiente à la
résolution des problèmes de santé des populations. Cette
reconnaissance s’est traduite par la création en 1991, au sein du
Ministère de la Santé Publique, d’une Direction de la Pharmacie et des
Laboratoires comportant une division chargée de la médecine
traditionnelle. Cette division a même été érigée en novembre 2001 en
une Direction Nationale de la Pharmacopée Traditionnelle jusqu’en
2004. Ainsi toutes les activités relatives à l’exercice de la médecine
traditionnelle relèvent de la compétence de cette division de la
Médecine Traditionnelle.
Cette division a pour missions:
-la coordination et le suivi des activités de la promotion de la Médecine
et de la Pharmacopée Traditionnelles;
-l’organisation de l’exercice de la Médecine Traditionnelle;
-la valorisation des médicaments issus de la Pharmacopée
Traditionnelle.
Donc l’autorisation d’exercice de la profession de tradipraticien de
santé est délivrée par le Ministre Chargé de la Santé ou de son
représentant (autorités décentralisées).

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Selon l’Ordonnance N° 97-002 du 10 Janvier 1997 à son article 145,
nul ne peut être autorisé à exercer la profession de tradipraticien de
santé s’il ne remplit les conditions suivantes :
 être de Nationalité Nigérienne ou avoir résidé au Niger depuis un
(1) an au moins ou bénéficier d’une autorisation d’exercice
temporaire délivrée par les autorités compétentes;
 être de bonne moralité et jouir de ses droits civils et civiques;
 avoir une compétence technique reconnue par la collectivité;
 être inscrit au registre Départemental (Régional) ou National de
l’Association des Tradipraticiens.
IV. PRATIQUE DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE
1. POINTS FORTS
 Plan de Développement Sanitaire ;
 Stratégie nationale de médecine traditionnelle ;
 Existence d’un plan directeur ;
 Existence d’un cadre législatif et réglementaire régissant la
médecine Traditionnelle ;
 Existence d’associations des tradipraticiens ;
 Existence d’un cadre de recherche sur les plantes médicinales à
la Faculté des Sciences de l’Université de Niamey ;
 Existence d’une cellule interministérielle de coordination de la
recherche dans le domaine de la médecine et pharmacopée
traditionnelles ;
 Existence d’un répertoire de tradipraticiens et de plantes
médicinales ;
 Acceptation culturelle, disponibilité, efficacité et accessibilité de
cette médecine ;
 Enseignement de la médecine traditionnelle dans les écoles de
santé ;
 Existence d’un laboratoire de référence de la qualité des
médicaments (LANSPEX)
2. POINTS FAIBLES
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 Réticence des tradipraticiens à livrer leurs recettes en vue du
développement des médicaments traditionnels améliorés ;
 Insuffisance dans le financement de la médecine traditionnelle ;
 Faible collaboration entre les agents de santé et les tradipraticiens
;
 Méconnaissance des textes régissant l’exercice de la médecine
traditionnelle par les différents acteurs au Niger ;
 Insuffisance dans l’application des textes législatifs et
réglementaires relatifs à la médecine traditionnelle ;
 Insuffisance de ressources humaines en toxicologie (Science
traitant des substances toxiques, de leurs effets sur l'organisme et
de leur identification.) chimie, botanique (Etude des plantes),
pharmacologie (branche des sciences médicales qui étudie les
propriétés chimiques des médicaments et leur classification),
pharmacognosie (Science des substances biologiques à vertu ou
potentiel médicamenteux);
 Risque de sur dosage
 Insuffisance dans le renforcement de capacités des tradipraticiens
et agents de santé en matière de médecine traditionnelle ;
 Manque d’un code de déontologie
 Absence de l’ordre des tradipraticiens. ;
 Insuffisance de collaboration entre différents acteurs de la
médecine traditionnelle ;
 Insuffisance de vulgarisation des textes réglementaires ;
 Centres de soins en médecine traditionnelle peu développés ;
 Absence d’un cadre formel de collaboration (mécanisme
d’information et d’échanges dans le domaine).
V. MALADIES PRISES EN CHARGE PAR LA MEDECINE
TRADITIONNELLE
 Hypertension artérielle
Senna occidentalis ou communément appelé kinkeliba :
(Décoction de 10 g de feuilles séchées en poudre dans 500 ml
d'eau ; 1 tasse à thé deux fois par jour).

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 Diabète
Charantia de Momordica ou concombre amer (Infusion de 30 g de
parties aériennes séchées dans 600 ml d'eau ; 1 tasse à thé trois
fois par jour)
 VIH/SIDA
Spathodea campanulata ou flamboyant (infusion de 25 g par
jour).
 Paludisme
Cymbopogon citratus ou citronnelle: (Infusion de 30 g d'herbes
séchées dans 600 ml d'eau ; 1 tasse à thé trois fois par jour).
 Drépanocytose
Hymenocardia acida: (Décoction Faire bouillir environ 90 g de
feuilles dans 500 ml d'eau pendant environ 30 minutes. Prendre 1
tasse environ 75 ml 3 X par jour per os).
 Tuberculose
Aloe Véra (Décoction: deux cuillerées à soupe par jour avant les
repas 30 g de parties aériennes séchées dans 600 ml d'eau, 1 tasse
à thé trois fois par jour)
VI. STRATEGIE DE COLLABORATION ENTRE MEDECINE
CONVENTIONNELLE ET TRADITIONNELLE
1. DOMAINES ET STRATEGIES DE COLLABORATION
La collaboration permet aux praticiens de la médecine traditionnelle qui
sont aussi des leaders communautaires, de participer activement à la
mise en place d’un cadre d’échange pour retenir sur la base d’un
consensus :
- un savoir-faire pour une meilleure prise en charge psychosociale
des malades ;
- - une procédure d’identification et de validation des produits et
des actes traditionnels
En 2009, le Niger s’est engagé résolument à élaborer et à mettre en
œuvre une stratégie nationale d’intégration des aspects positifs de la
médecine traditionnelle dans les systèmes de santé. Ainsi, un avant-

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projet d’Intégration de la Médecine Traditionnelle dans le système de
soins de santé en 8 points a été élaboré en avril 2010. Il s’agit de :
 Renforcer la législation et la réglementation en matière de
médecine traditionnelle ;
 Renforcer le cadre institutionnel pour la promotion de la médecine
traditionnelle ;
 Renforcer la recherche scientifique et le système de production de
médicaments en matière de médecine et pharmacopée
traditionnelles;
 Renforcer les capacités des différents acteurs concernés par la
médecine traditionnelle ;
 Créer un cadre de collaboration entre les différents acteurs
intervenant dans le domaine de la médecine traditionnelle ;
 Créer un cadre formel de collaboration entre les agents de santé et
les tradipraticiens ;
 Organiser des réunions, séminaires, forums, ateliers et des
voyages d’études autour des questions relatives à la
médecine et à la pharmacopée traditionnelles ;
 Mettre en place un cadre d’information et d’échange
d’expériences entre les acteurs de la médecine
traditionnelle et conventionnelle;
 Créer un environnement de confiance mutuelle entre les
tradipraticiens et agents de santé conventionnelle ;
 Accepter les Tradipraticiens de santé comme étant des
collaborateurs privilégiés et assurer leur encadrement.

 Mobiliser les ressources nécessaires au financement de la


médecine traditionnelle
 Instituer une semaine nationale de médecine traditionnelle ;
 Mettre en place un mécanisme de suivi / évaluation de la stratégie
d’intégration de la médecine traditionnelle.
2. FORMATION PROFESSIONNELLE DES ETHNO
PRATICIENS

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Pour assurer la formation des ethno-praticiens un manuel a été élaboré
sur la gestion des maladies prioritaires (VIH / SIDA, la tuberculose, le
paludisme, hypertension, le diabète et la drépanocytose). Ainsi, dans le
manuel un bref historique de chaque maladie est donné suivie de son
étiologie (causes), l'épidémiologie, les signes et les symptômes, les
complications, le diagnostic, le traitement, la prévention et le contrôle.
Par la formation des guérisseurs traditionnels, il sera possible d'éviter
les pratiques dangereuses pour la santé des populations et de rationaliser
leur pratique.
Il est également important d’organiser des formations continu pour leur
permettant d’améliorer leur connaissance sur les méthodes de cueillette
; de conservation des drogues médicinale.

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VII. CONCLUSION
La médecine traditionnelle a servi les besoins de santé des populations
africaines depuis des siècles, et continue d'être le principal, voire
l'unique, soins de santé accessible pour la grande majorité des
personnes vivant en Afrique sub-saharienne.
Toutefois, avec les nouvelles découvertes et le progrès scientifique, la
médecine traditionnelle s’est vue marginalisée au profit de la médecine
dite conventionnelle.

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