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Droit Penal Special
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DROIT PENAL
SPECIAL
Décembre 2017
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Droit Pénal Spécial
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SOMMAIRE
PRÉFACE ........................................................................................................ 9
INTRODUCTION ........................................................................................... 11
PREMIÈRE PARTIE : LES ATTEINTES À L’INTÉGRITÉ DE LA PERSONNE HUMAINE
Chapitre 1 : Les atteintes à l’intégrité physique de la personne humaine ........... 17
Section 1 : Les homicides ................................................................................................ 18
§1. Les homicides volontaires ............................................................................... 18
§2. Les homicides involontaires ............................................................................ 25
Section 2 : Les coups et blessures ..................................................................................... 25
§.1 : Les éléments constitutifs (article 222 CP) ...................................................... 26
§.2 : La répression ................................................................................................ 28
§.3 : Les incriminations particulières ..................................................................... 32
Section 3 : Attentats aux mœurs ...................................................................................... 35
§.1 : Outrage public à la pudeur (art 275 et 276 du CP) ...................................... 36
§.2 : Attentat à la pudeur (art 277 à 281 et art 285 CP) ........................................ 37
§.3 : Harcèlement sexuel ....................................................................................... 40
§.4 : Le Viol ......................................................................................................... 40
§.5 : Proxénétisme et excitation à la débauche ...................................................... 41
§.6 : Mariage contracté hors les cas prévus par loi ou la coutume (art 290 CP) .... 42
§.7 : Le racolage ....................................................................................................42
Section 4 : Atteintes aux libertés individuelles (les détentions, arrestations et séquestration
arbitraires)....................................................................................................................... 43
Section 5 : Les Infractions contre l’enfance et la famille.................................................... 44
§.1 : Détournement des mineurs (art 255 à 258 CP) ............................................. 45
§2 : Avortement (art 295 et 296 CP) ..................................................................... 46
§.3 : Abandon d’un enfant ou d’un incapable ....................................................... 47
§.4 : Enlèvement, recel, suppression, supposition et substitution d’enfant, non repré-
sentation d’un enfant par la personne chargée de sa garde ................................... 48
§5. Le défaut de déclaration de naissance ou de remise d’un nouveau né ............ 48
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PREFACE
L’élaboration des fascicules de formation s’inscrit dans un processus d’intégration des valeurs
de droits humains dans le curriculum des policiers Nigériens initié par l’Institut Danois des
Droits de l’Homme (IDDH). Ce processus s’est opéré en deux étapes.
La 1ère étape qui consiste à élaborer un manuel de formation en droits de l’homme a été réalisé
par un groupe de travail composé du Contrôleur Général de Police Souley BOUBACAR qui
fut le premier Coordonnateur, du Commissaire Divisionnaire de Police, Directeur de l’Ecole
Nationale de Police et de la Formation Permanente, Rapporteur puis Coordonnateur du
Projet, des Enseignants Chercheurs à la Faculté des Sciences Economiques et Juridiques
Maidoka BOUBACAR et Djibo MAIGA, de Monsieur SOURGHIA Boureima, Enseignant à
l’Ecole Nationale d’Administration et de la Magistrature. La finalisation et l’édition du manuel
se sont achevées en 2004.
La 2ème phase qui consiste à la prise en compte du contenu du manuel dans les différentes
matières liées aux droits de l’homme enseignées à l’Ecole Nationale de Police et de la
Formation Permanente a fait l’objet d’une formation des formateurs de l’Ecole Nationale de
Police et de la Formation Permanente suivie d’un séminaire sur l’intégration du contenu du
manuel dans les différents programmes de cours. Afin de matérialiser cette prise en compte,
le CDP Amadou SEYBOU (AMAS) Coordonnateur du Projet a initié un projet d’élaboration
des fascicules de formation. Ce projet proposé et appuyé par la Représentante Régionale de
l’IDDH, Mme Monique Alexis et avec l’appui technique du Représentant local de l’IDDH,
Mr MAIRIGA Ibrahim, a été accepté et entièrement financé par la Coopération Danoise. La
première édition des fascicules (Droit Pénal Général, Droit Pénal Spécial, Procédure Pénale
Policière, Sécurité Publique, Maintien de l’ordre, Conditions d’Entrée, de Séjour et les Droits
des Etrangers) est intervenue en 2006. Ces fascicules ont été particulièrement l’œuvre de
plusieurs experts et spécialistes dans ces différentes matières, notamment les personnes ci-
après dénommées :Souley BOUBACAR, Commissaire Général de Police
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policiers. Cela doit particulièrement débuter à partir des enseignements donnés au niveau
de l’Ecole Nationale de Police et de la Formation Permanente (ENP/FP). Ainsi, en raison
des modifications intervenues avec l’adoption de nouveaux textes, la Direction Générale
de la Police Nationale a sollicité et obtenu auprès de l’IDDH le financement de la relecture
de la première édition des six (6) fascicules précités, afin de corriger quelques insuffisances
constatées et de prendre en compte les réformes intervenues.
Cette relecture a été intégrée dans un programme d’activités 2009-2010 que la Direction
Générale de la Police Nationale a signé avec l’IDDH. Dans le cadre de la mise en œuvre
du programme, le Commissaire Divisionnaire Abdoulaye MANZO a été désigné comme
coordonnateur. Pour se faire, la relecture de six (6) fascicules a été confiée à trois groupes de
travail. Ces groupes sont composés d’experts choisis en fonction de leurs compétences.
C’est ainsi que la relecture du fascicule sur « le Droit pénal spécial» a été confiée au groupe
dont la composition se présente comme suit :
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INTRODUCTION
Le plan du cours est conçu pour satisfaire à une préoccupation relative aux respects
des droits de l’homme. Ainsi nous nous sommes détachés du plan classique du Droit Pénal
Spécial pour adopter un plan qui met en exergue le respect et la protection des droits de la
personne humaine.
Le droit pénal spécial constitue avec le droit pénal général les deux branches du droit
pénal ou droit criminel. Le droit pénal est la science sociale qui a pour objet l’étude des
infractions et les sanctions qui leur sont applicables. Le Droit Pénal Général est la branche
du droit pénal qui étudie les grandes catégories d’infractions et le régime de leurs sanctions.
Il étudie les grandes lignes des éléments constitutifs et principes généraux du droit pénal.
Le Droit Pénal spécial quant à lui est la branche du droit pénal qui traite les différents
types d’infractions et leurs sanctions spécifiques. Il étudie les éléments constitutifs de chaque
type d’infraction et la répression qui s’y attache.
Il ressort de ces définitions que le droit pénal général traite indistinctement de toutes
les infractions dans leurs généralités, à travers leurs éléments constitutifs généraux qui
sont communs à toutes les infractions. Alors que le droit pénal spécial traite les infractions
dans leur spécificité, à travers des éléments constitutifs spéciaux qui individualisent chaque
infraction de la façon la plus concrète.
La distinction Droit pénal général et droit pénal spécial n’est pas toujours absolue.
Elle est plutôt relative, car historiquement le droit pénal spécial a précédé le droit pénal
général, et constitue la branche du droit pénal la plus ancienne. Les sociétés organisées
ont commencé par incriminer et punir certains faits précis qui troublaient l’ordre public
et l’organisation sociale, avant de se livrer à une généralisation des faits. Le droit pénal
général s’est dégagé progressivement par abstraction et généralisation des règles posées
par chaque incrimination.
Le droit pénal spécial et le droit pénal général sont étroitement liés car, ils s’interpé-
nètrent. Pourtant la distinction entre ces deux branches est d’intérêt en vertu du principe
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de la légalité des délits et des peines car à défaut d’une incrimination spécialement portée
par la loi, nul fait, nulle omission ou inaction ne peut tomber sous le coup de la loi pénale.
Si lié qu’il soit au droit pénal général, le droit pénal spécial a évidement son objet propre
c’est-à-dire à chaque type d’infraction correspond une qualification qui détermine la nature
de l’infraction et la peine qui s’y attache.
En raison du principe pas d’infraction, pas de peine sans loi, la source du droit pénal
spécial se trouve dans la loi c’est-à-dire principalement dans le code pénal. En effet ce
principe est affirmé dans la plupart des instruments reconnaissant des droits à la personne
humaine.
Mais c’est surtout ces dernières années que le Niger s’est résolument engagé dans
une réforme du droit pénal en intégrant dans la législation pénale les réformes qu’appellent
outre les différents textes nationaux adoptés, mais également les instruments internationaux
régulièrement ratifiés garantissant les Droits de l’Homme pour s’adapter à l’évolution de la
société et les exigences internationales en matière de lutte contre les nouvelles formes de
criminalités transnationales organisées et le terrorisme.
Ainsi la loi pénale n°61-27 du 25 juillet 1961 portant institution du code pénal n’a
connu une véritable modification qu’en 2003, avec la loi n°2003-025 du 13 juin 2003. Cette
réforme a pris en compte largement les dispositions de certains instruments internationaux
ratifiés par le Niger. Depuis plusieurs autres textes modifiant et complétant le code pénal
ont été adoptés pour prendre en compte de nouvelles infractions particulièrement celles qui
portent atteintes aux droits humains et à la dignité humaine.
On peut citer à titre d’exemple la convention contre la torture de 1984 (ratifié par
le Niger en 1998) ; la convention sur l’élimination, de toutes les formes de discrimination
raciale de 1965, la convention relative à l’esclavage du 25 septembre 1926 et celles relatives
à la traite des êtres humains et l’abolition de l’esclavage de 1949 et de 1956, le statut de la
Cour Pénale Internationale de 1998 ratifié par le Niger en 2002).
Ainsi ces réformes ont introduit dans le code pénal de nouvelles infractions et les peines
qui leur sont applicables. C’est le cas des infractions au droit international humanitaire
(crime de guerre, crime de génocide, crime contre l’humanité) article 208-1 à 208-8 des
infractions contre l’esclavage (art 270-1 à 270-5), des infractions en cas de mise en danger
de la vie d’autrui notamment la contamination au virus du SIDA (art 230-1),, les mutilations
génitales féminines (art 232-1 à 232-3), les infractions sur les atteintes à la liberté dans les
marchés publics ( art 134-1), la résistance à l’exécution d’une décision judiciaire (art 196-1
à 196-3) et bien d’autres infractions.
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Ce cours traite des infractions et des peines qui leur sont applicables et particulièrement
les deux grandes catégories d’infractions à savoir les crimes et les délits. Mais pour tenir
compte des normes garantissant les droits de l’homme nous nous sommes détachés du
plan classique pour adopter un plan qui cadre avec cette préoccupation.
C’est ainsi que nous étudierons en première partie les atteintes à l’intégrité de la
personne humaine ; la deuxième partie concerne les infractions contre les biens et la
troisième partie sera consacrée aux autres infractions qui ne s’identifient pas dans les deux
premières catégories mais qui sanctionnent d’autres violations des droits de l’homme.
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Première Partie :
LES ATTEINTES À L’INTÉGRITÉ
DE LA PERSONNE HUMAINE
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Ces mêmes dispositions sont consacrées par le Pacte International des Droits Civils
et Politiques de 1966 (articles 4 à 9 et l’article 14-1), les conventions contre l’esclavage
de 1926 et de 1956, la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de 1981
(articles 3 à 7-1-a).
Le constituant nigérien a intégré ces mêmes dispositions dans toutes les lois fonda-
mentales.
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Cette volonté s’est traduite dans la prévention et la sanction de tous les faits portant
atteinte à l’intégrité de la personne humaine. Il s’agit de tous les actes commis volontairement
ou involontairement dans le but de porter atteinte à l’intégrité corporelle ou morale de la
personne visée, que le délinquant ait agi ou qu’il se soit abstenu.
L’homicide est le fait de donner la mort à autrui que le délinquant ait agi volontairement
ou involontairement. Nul ne peut être privé de son droit à la vie que par suite de décision
judiciaire définitive (condamnation à la peine de mort) ou par ordre de la loi.
Il faut retenir que des homicides peuvent constituer (peuvent être retenues comme)
des circonstances aggravantes à d’autres infractions: art 208.3, 208.4 et 242 Cp. C’est le
cas de l’incendie volontaire suivi de mort d’homme (art. 384 Cp) ou l’enlèvement suivi de
la mort du mineur (art. 247 Cp).
A- Le meurtre
Le meurtre n’est pas nécessairement le résultat d’un acte unique. Il peut être la
conséquence d’une série de gestes échelonnés dans le temps. En effet, la jurisprudence
affirme que le crime n’est pas nécessairement commis en un lieu unique et à une date
unique (Crim. 13 Mai 1965, Bull 65, n°139, p.313).
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Mais il est évident que les liens de causalité entre des actes multiples et un décès qui
survient au bout d’un temps assez long, peut prêter à discussion. C’est pourquoi les actes
homicides doivent présenter un caractère matériel assez marqué. La simple torture morale
même si elle provoque des souffrances telles qu’elles altèrent la santé au point d’entraîner
la mort, n’est jamais constitutive de meurtre, s’il ne s’y ajoute aucun acte matériel sur la
personne de la victime.
Il y a meurtre même si le corps de la victime n’est pas retrouvé ou si son identité n’est
pas établie avec certitude (Crim 15 mai 1946, Gaz Pal 1946. 1 237). La détermination
de la personne de la victime de l’acte d’homicide est sans influence sur la commission de
l’infraction,, sauf bien entendu les cas de parricide (art 239 Cp) et d’infanticide (art 240
Cp) dans lesquels la qualité de la victime a été utilisée par le législateur pour poser des
incriminations particulières.
Il n’y a meurtre que lorsque la victime est différente de la personne de l’auteur de l’acte
homicide. Ainsi ni le suicide, ni sa tentative ne constituent des infractions. C’est pourquoi
la complicité de suicide ne sera pas poursuivie sur le terrain de l’homicide mais sur celui
de l’homicide sur demande qui est assimilé à un meurtre ou sur le terrain de l’abstention
volontaire de porter aide ou assistance à personne en péril prévue à l’article 188 Cp.
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Les seuls faits justificatifs reconnus par la loi comme faisant disparaître cette intention
d’homicide et écarter ainsi l’incrimination, sont l’ordre de la loi et le commandement de
l’autorité légitime (art 42 Cp). Cependant s’agissant de la légitime défense, sa présomption
n’est pas irréfragable et elle peut tomber devant la preuve contraire que l’homicide a été
commis hors le cas de nécessité actuelle et en l’absence de danger grave et imminent (crim
19 fév. 1959, D59-161).
b) La répression du meurtre
Le Code pénal punit le meurtre par l’emprisonnement à vie (art 242 Cp). Mais des
circonstances atténuantes pouvant être accordées au coupable, la peine peut être réduite.
Dans tous les cas, la condamnation entraînera pour le coupable des conséquences sur ses
droits civiques et civils (art 20, 25 et 38 Cp) qui seront l’interdiction légale qui implique la
privation de l’exercice des droits civils (art 20 Cp) et la dégradation civique (art 21 Cp) qui
consiste dans l’exclusion et la destitution de tout emploi public, dans la privation de tout
droit civique et politique y compris celui de porter une décoration, dans l’incapacité d’être
juré, expert ou témoin et dans celle de faire partie d’un conseil de famille.
Il s’agit d’homicides volontaires commis avec une circonstance aggravante et qui sont
punis de la peine de mort, alors que le simple meurtre est puni d’un emprisonnement à vie.
Le législateur a prévu dans le code pénal sept (7) cas de meurtres aggravés : l’assassinat, le
meurtre concomitant à un autre crime, le meurtre connexe à un délit objet de la présente
section ainsi que le génocide (art 208.1 Cp), le crime de guerre (art 208.3 Cp), les crimes
contre l’humanité (art 208.2 Cp) et les crimes de terrorisme (articles 399-1 et suivants) qui
feront l’objet d’un autre chapitre. Il faut retenir que le Code de justice militaire punit de
la peine de mort les auteurs des trois dernières infractions susmentionnées et l’auteur de
destruction volontaire de biens concourant à la défense nationale qui a occasionné mort
d’homme (art 274 al 3 Code de Justice Militaire CJM).
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1°) L’assassinat
Aux termes de l’article 238 Cp, le meurtre commis avec préméditation ou guet-apens
est un assassinat.
La préméditation suppose : une décision prise après mure réflexion et exécutée dans
le calme avec sang-froid. Il n’y a pas de préméditation lorsque l’homicide est commis sous
l’emprise de la passion, de la colère ou à la suite d’une pulsion désordonnée et irraisonnée.
La preuve de la préméditation doit être recherchée dans les faits qui ont accompagné
l’acte (crim 19-1-1953 Bull 51 n°223). C’est pourquoi la préméditation est une circonstance
aggravante réelle applicable aux complices même si l’auteur demeure inconnu (crim 12
mai 1970 D70.515).
L’article 244 Cp assimile à l’assassinat tous les crimes commis avec tortures ou actes de
barbarie. La peine aggravée s’applique à tous les criminels quelque soit le crime : homicide,
infanticide, vol qualifié accompagné de torture ou viol (art 324 Cp).
Il s’agit d’un cas de cumul réel d’infractions mais dans lequel contrairement aux
dispositions de l’article 55 Cp, ce n’est pas la plus forte des peines encourues qui sera
prononcée. Ici en raison de la gravité des deux infractions, la loi punit de la peine de mort
leur auteur lorsque le meurtre a été suivi ou précédé d’un autre crime (art 242 et 243
Cp). La peine de mort est encourue quelque soit la nature de la deuxième infraction qui
s’ajoute au meurtre (vol aggravé, viol, meurtre) ou quelque soit l’ordre dans lequel les deux
infractions ont été commises. L’infraction qui accompagne ou précède le meurtre ne doit
pas toutefois être un délit ou un crime disqualifié par application du bénéfice de l’excuse de
provocation prévue à l’article 245 Cp (crim 24 mai 1930, S19321 1-35). La concomitance
signifie qu’un même individu est reconnu coupable de deux crimes soit comme auteur, soit
comme complice. Elle ne signifie pas cependant que les deux crimes aient été commis en
exécution d’un même plan, ni que le meurtre soit destiné à favoriser l’exécution d’un crime
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Droit Pénal Spécial
Lorsque les deux infractions sont des crimes, il n’est pas exigé qu’il y ait un lien de
connexité entre elles. Mais si le deuxième crime apparaît totalement distinct du premier
dans l’espace et dans le temps, la jurisprudence écarte la circonstance aggravante pour
n’appliquer que les dispositions de l’article 55 Cp relatives au cumul réel d’infractions pour
deux crimes commis en des jours ou des lieux différents (crim 14 janvier 1954, Bull 54 n°14).
La connexité exigée par l’article 242 Cp ne signifie pas simultanéité entre le meurtre
et le délit connexe. Elle ne signifie pas non plus que le meurtre et le délit connexe doivent
avoir un même auteur. Ils peuvent avoir été commis par des auteurs différents en des
temps et des lieux différents (crim 26 juin 1948 Bull 1948 n°141). Il est cependant exigé
que le meurtre et le délit connexe doivent entrer dans la réalisation d’un plan d’ensemble
unique qui est celui de faciliter l’exécution du plan, favoriser la fuite ou assurer l’impunité
des auteurs ou complices du délit. Ici le législateur a exceptionnellement tenu compte du
mobile.
a) Le parricide
Aux termes de l’article 239 Cp, le meurtre des père et mère légitimes, naturels ou
adoptifs ou de tout autre ascendant légitime est un parricide.
Il est exigé que le lien de filiation soit juridiquement établi. Il n’y a pas parricide lorsque
l’auteur n’a pas entendu donner la mort à une personne déterminée dont il connaissait le
lien de parenté qui l’unissait à la victime. Par conséquent le parricide ne sera pas retenu
lorsque l’ascendant a été atteint par erreur ou lorsque l’auteur du crime ignorait que la
victime était son ascendant.
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Droit Pénal Spécial
Le parricide est puni de la peine de mort. Il n’est jamais excusé mais l’auteur peut
invoquer la légitime défense.
b) L’infanticide
Aux termes des dispositions de l’article 240 Cp, l’infanticide est le meurtre ou
l’assassinat d’un nouveau-né. Le législateur n’a pas défini le nouveau-né.
Ainsi la destruction d’un embryon ou d’un enfant avant l’accouchement ou lors d’un
accouchement provoqué, est un avortement et ne constitue pas le crime d’infanticide.
L’enfant cesse d’être un nouveau-né lorsque sa naissance est notoire, soit parce qu’il
a été déclaré à l’état civil, soit après l’expiration du délai imparti pour la déclaration. Or,
au Niger le délai imparti pour cette déclaration n’est pas uniforme. En effet aux termes des
dispositions de la loi n°2007-30 du 03 décembre 2007, portant régime de l’état civil au
Niger, le délai fixé pour la déclaration est de :
- trente (30) jours si l’enfant est né dans un centre secondaire de groupes de villages
ou tribus ;
- dix (10) jours si l’enfant est né dans un centre secondaire de quartier ou groupes
de quartiers pour les naissances survenues à domiciles,
- immédiatement si l’enfant est né dans une formation sanitaire publique ou privée
et à défaut dans les dix (10) jours au plus tard.
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Droit Pénal Spécial
est punie d’une peine d’emprisonnement de 10 à 20 ans. Cette disposition ne s’étend pas à
ses coauteurs ou complices qui restent punissables de la peine de meurtre ou de l’assassinat
(art 242 et 243 Cp).
c) L’empoisonnement
Aux termes de l’article 241 Cp, tout attentat à la vie d’une personne par l’effet de
substances qui peuvent donner la mort plus ou moins promptement, de quelque manière
qu’aient été employées ou administrées les substances et quelles qu’en aient été les suites,
est qualifié empoisonnement.
L’empoisonnement est une infraction qui a toujours été sévèrement sanctionnée. C’est
une atteinte à la vie qui provoque une inquiétude particulière à cause de la difficulté de s’en
prémunir ou d’en découvrir les auteurs, surtout lorsqu’elle est préméditée et soigneusement
préparée.
L’issue mortelle de la substance est nécessaire même à long terme, car si la substance
n’est susceptible que de nuire à la santé ou d’entraîner une maladie, il s’agira du délit
d’administration de substance nuisible prévue et punie par les dispositions de l’article 230
Cp. L’origine de la substance pouvant donner la mort importe peu.
L’empoisonnement est une infraction formelle. La loi la réprime quelles qu’en aient
été les suites. Le crime est consommé et non tenté par le seul fait de l’administration de
la substance et non par le décès de la victime. Par conséquent on dit que l’infraction est
tentée lorsqu’il n’y a pas eu de prise ou d’administration de la substance par la victime. Le
coupable d’empoisonnement est puni de la peine de mort (art 243 Cp).
Mais il est indispensable qu’il y ait eu chez l’auteur l’intention de provoquer la mort au
moment de l’administration et la connaissance ou tout au moins la conscience du caractère
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Droit Pénal Spécial
Aux termes des dispositions des articles 272 et 273 Cp l’homicide involontaire est le
fait par toute personne, d’occasionner involontairement par sa faute un homicide.
Les homicides involontaires ou par imprudence sont des infractions dans lesquelles
l’élément intentionnel fait défaut. La mort de la victime doit être la conséquence de la
faute d’imprudence, de négligence, d’inattention, de maladresse ou d’inobservation de
règlements.
L’homicide involontaire est prévu et puni par l’art. 272 al.2 d’une peine d’emprison-
nement de 3 mois à 3 ans et d’une amende de 20.000 à 200.000 F cFa. L’infraction peut
s’aggraver lorsque l’auteur se serait rendu coupable du délit de fuite en cas d’accident de
la circulation ; la peine sera alors d’un emprisonnement de 1 à moins de 10 ans et d’une
amende de 50.000 à 500.000 F cfa (art. 274 CP).
ces atteintes à l’intégrité corporelle se réalisent dans le cas des coups et blessures
volontaires, par la commission d’actes positifs qui traduisent l’agression de leurs auteurs
c’est à dire leur volonté de porter atteinte à l’intégrité physique des victimes. Toutes les
atteintes volontaires à l’intégrité corporelle de l’homme présentent les mêmes éléments
constitutifs mais les sanctions varient en fonction de la gravité du dommage subi par la
victime et des circonstances qui entourent la commission de l’infraction.
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Droit Pénal Spécial
Des incriminations particulières sont prévues par la loi. Elles tiennent compte de l’âge
de la victime, de ses liens de filiation avec l’auteur, ou du moyen utilisé ou du résultat
obtenu.
A- L’élément matériel
Il doit se traduire par des actes positifs quelque soit le type d’infraction commise
(coups, blessures, violences ou voies de faits). Les omissions ou les abstentions volontaires
même si elles occasionnent des dommages corporels à autrui ne sont pas assimilables
aux violences ou voies de fait. Elles ne pourraient éventuellement que donner lieu à des
poursuites pour refus de porter assistance à personne en péril prévu par l’article 188 Cp.
L’élément matériel existe même si l’atteinte n’a consisté qu’en un seul coup porté ou une
seule violence, voie de fait ou blessure.
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Droit Pénal Spécial
Il en est de même lorsque les actes de violence ont été exercés sur des choses quand
ils produisent le même effet émotionnel comme par exemple des coups répétés contre les
portes ou au plafond (Crim 7 mars 1971, GP 72, 450).
Mais la jurisprudence exige que les troubles nerveux ou psychiques résultant du choc
émotionnel soient médicalement constatés (Crim 3 jan 1969, D 69, 152 et Crim 14 février
1971, D 71, 774).
B- L’élément moral
L’élément moral est l’intention coupable qui permet de distinguer les coups et blessures
volontaires des coups et blessures résultant d’une imprudence ou d’une négligence. Il se
caractérise par la volonté de causer des blessures. La jurisprudence rattache la volonté
coupable à la seule intention d’accomplir le fait générateur du dommage et non à celle de
produire le dommage.
Selon les juges l’intention coupable se trouve dans le fait de vouloir l’acte et non de
vouloir le dommage. Cette position permet de punir les coups dont le résultat a dépassé le
but recherché par l’auteur en raison de la gravité du dommage subi par la victime (Crim 29
novembre 1972, GP 1973.1.169). Dans les coups, l’élément intentionnel ne doit pas être
confondu avec la préméditation qui est définie comme une volonté préexistante à l’action
et retenue par la loi comme une circonstance aggravante.
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Droit Pénal Spécial
§.2 : La répression
Les coups et blessures volontaires, les violences et voies de fait sont punissables :
- soit comme crime (coups, blessures, voies de fait ou violences volontaires ayant
entraîné la mort sans intention de la donner),
- soit comme délit (coups, blessures, voies de fait ou violences volontaires ayant ou
non entraîné une mutilation, une amputation, une cécité ou toutes autres infirmités
permanentes),
- soit comme contravention (les rixes, voies de fait ou violences légères).
A- Les peines
L’auteur du délit peut être privé de tout ou partie de ses droits civiques et civils (art
21 Cp). L’interdiction de séjour peut être prononcée à l’encontre de tout auteur de coups,
blessures, voies de fait ou violences volontaires, qu’il s’agisse de l’infraction simple ou
aggravée. L’article 222 Cp n’a pas tenu compte de l’incapacité d’activité physique que
l’infraction pourrait engendrer pour la victime. Toutefois il a retenu la gravité des blessures
reçues pour alourdir la sanction.
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Droit Pénal Spécial
Lorsque les coups et blessures volontaires ont entraîné une amputation ou une
infirmité permanente, l’auteur sera puni d’un emprisonnement de 1 à 8 ans (art 222 al 3
CP). La peine encourue sera de 2 à moins de 10 ans lorsque les faits ont été commis avec
une ou plusieurs circonstances aggravantes (art 222 al 4 CP) ou de 3 à moins de 10 ans si
les faits ont été commis avec l’une des circonstances aggravantes de l’article 226 Cp.
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Droit Pénal Spécial
L’art 226 CP vise tous les ascendants légitimes, les père et mère légitimes, naturels ou
adoptifs de l’auteur. Comme pour le parricide cette circonstance tirée de la filiation aggrave
la sanction si les coups sont portés et les blessures faites sur les ascendants légitimes ou
naturels sans limitation. Lorsqu’il s’agit d’une filiation adoptive, elle est limitée aux père et
mère adoptifs.
L’art 173 CP veut que ces personnes aient été victimes des violences ou voies de
fait ou des coups leur sont portés dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs
fonctions. Le citoyen chargé d’un ministère de service public s’entend comme tout agent
revêtu dans une quelconque mesure d’une portion de l’autorité publique (crim 18-2-1905
D-1905 1.257). Cette qualité est reconnue à des élus non fonctionnaires, maires ou adjoints,
syndics de faillite, experts commis en justice, clercs assermentés (crim 22-11-1966 Bull.66
n° 263 ; Crim 15-10-1969 D 69, 667).
La qualité d’agent de la force publique une fois connue, le citoyen doit obéir à cet agent
même si l’action lui semble injuste ou illégale. Le citoyen ne doit opposer aucune résistance
ou exercer des violences en retour sur l’agent en invoquant l’exercice de provocation ou
la légitime défense. Exception : lorsque l’agent de la force publique exerce à l’encontre du
citoyen des violences sans aucun rapport avec les nécessités de l’exercice de ses fonctions
(Crim 9-2-1972 Bull 72, n°80). Quelque soit la raison des violences exercées sur les agents
de la force publique (exemple mobile politique), l’infraction reste soumise au droit commun
(Crim 4-2-1971, JCP 1972 II 17-272).
30
Droit Pénal Spécial
Il est exigé pour que cette aggravation soit retenue, que l’arme ait été utilisée. Son
port simple n’est pas pris en considération, il faut qu’elle soit ’utilisée. C’est l’art 223 CP
qui a donné la liste des armes : on entend par arme outre les armes à feu, tous objets ou
instruments perçant, tranchants ou contondants.
C- L’excuse de provocation
Aux termes de l’art 245-1° les coups et les blessures sont excusables s’ils ont été
provoqués par des coups et de violences graves envers les personnes. On en déduit que la
provocation doit s’entendre comme des actes portant atteinte à l’intégrité physique et assez
graves pour excuser la riposte. Dès lors, le seul fait de hausser le ton dans une discussion
ne constitue pas une provocation (crim 9-2-1972, GL 1972, 1-321 CP). Une proportion
entre la provocation et la riposte est parfois recherchée par la jurisprudence qui n’a pas
excusé des blessures graves infligées à un individu pour avoir saisi son interlocuteur au
revers de son veston (crim 23.05.1964 Bull 64 n°27). Il n’y a pas de provocation lorsque
les faits invoqués ne sont pas de nature à impressionner celui qui s’en dit victime. Il a été
jugé que recevoir une gifle d’une mère de famille dont il a failli écraser les enfants, ne peut
véritablement effrayer l’automobiliste au point d’excuser les coups de poing et les blessures
graves infligées en retour (Crim 21-6-1973 D.-1974-25).
L’art 245-2° dit excusables les coups et blessures commis en repoussant pendant le jour,
l’escalade ou l’effraction des clôtures, murs ou entrées d’une maison ou d’un appartement
habité ou de leurs dépendances.
a) La tentative et la complicité
31
Droit Pénal Spécial
mais chaque coauteur est considéré comme le complice des autres : c’est la théorie de la
complicité co-respective.
Elle est souvent influencée par la qualification pénale retenue et par l’admission de
l’excuse de provocation. En principe il n’y a pas de correspondance totale entre ce qui a
été jugé sur l’action publique et ses conséquences civiles. Le juge répressif a l’obligation
de réparer dans sa totalité le préjudice résultant de l’infraction poursuivie quelque soit la
qualification retenue (crim 8-11-1960 Bull 60 n°507). L’art 3 al 2 CPP dispose à cet effet
que l’action civile est recevable pour tous chefs de dommages aussi bien matériels que
corporels ou moraux, qui découleront des faits objets de la poursuite.
32
Droit Pénal Spécial
a- Le régime juridique
Les substances ne doivent pas être de nature à donner la mort, mais nuisibles à la
santé. C’est pourquoi la jurisprudence ne retient que le délit d’administration de substances
nuisibles et non le crime d’empoisonnement lorsque l’auteur ignorait le caractère mortel
des substances.
Ce délit est une infraction intentionnelle, il faut que l’auteur ait agit en connaissance
du caractère nuisible et avec l’intention d’occasionner une maladie ou une incapacité de
travail. Par contre les restaurateurs qui auraient servi à des clients des denrées alimentaires
avariées mais en apparence comestibles ayant provoqué une intoxication, ne seraient pas
poursuivis pour le délit d’administration de substances nuisibles à la santé dès lors qu’il
n’existe pas chez eux une intention délibérée de nuire à la santé de leurs clients.
b) La répression ou la pénalité
- Le délit simple d’administration de substances nuisibles à la santé est puni par l’art
230 al 1 CP d’une peine d’emprisonnement de 6 mois à 5 ans et d’une amende
de 10.000 à 100.000 F.
- Le délit est aggravé lorsqu’il en résulte une incapacité de travail de plus de vingt (20)
jours, ou lorsque les substances ont été administrées aux ascendants, descendants
ou conjoint. La loi reste muette lorsque les deux circonstances aggravantes se
cumulent.
- La peine d’emprisonnement sera de 2 à 5 ans (art 230 al 2 CP).
33
Droit Pénal Spécial
D. La castration
Aux termes des dispositions de l’art 231 du CP, l’ablation au l’amputation volontaire
d’un organe nécessaire à la génération (reproduction) est une castration.
C’est ainsi que les articles 231-1 à 232-3 CP prévoient et répriment les mutilations
génitales féminine comme toute atteinte à l’organe génital de la femme par ablation
totale ou partielle d’un ou plusieurs de ses éléments, par excision, par infibulation, par
insensibilisation ou par tout autre moyen.
La répression
L’infraction simple est punie d’une peine d’emprisonnement de 6 mois à 3 ans et d’une
amende de 20.000 à 200.000 F.
Cependant aux termes des dispositions de l’art 232-3 CP, si l’auteur appartient au corps
médical ou para-médical, les peines prévues à l’art 232-2 CP sont portées au maximum.
Il pourra en outre être prononcé à son encontre une interdiction d’exercer sa profession
pendant une durée n’excédant pas 5 ans.
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Droit Pénal Spécial
Ainsi à l’art 230 qui prévoit et réprime l’administration des substances nuisibles à
la santé, le législateur a ajouté une disposition (art 230-1) qui prévoit et punit la mise en
danger de la vie d’autrui.
Le coupable est puni d’une peine d’emprisonnement d’un an à 2 ans, d’une amende
de 20000 à 200000 F.
Le législateur nigérien prévoit et punit ceux qui exposent autrui aux risques de SIDA
d’une peine d’emprisonnement de 5 à -10 ans, d’une amende de 50000 à 500000 F (art
230-1 al -2 CP).
C’est ainsi qu’aux termes de l’article 40 de ladite loi, toute personne qui, par négligence,
imprudence, maladresse, inattention et l’inobservation des mesures de sécurité médicale,
aura administré à autrui le VIH, sera punie d’une peine de deux (2) ans à cinq (5) ans et
d’une amende de deux cent mille (200.000) à un million (1.000.000) de francs CFA.
Aussi, aux termes de l’article 41 de la même loi, toute personne infectée par le VIH,
connaissant son statut sérologique, qui, par violence ou contrainte, aura entretenu des
rapports sexuels avec une autre personne, sera punie d’un emprisonnement de quinze (15)
ans à trente (30) ans et d’une amende d’un million (1.000.000) à cinq millions (5.000.000)
de francs CFA.
Les complices seront punis de la même peine d’emprisonnement. Dans ce cas, il n’y
a ni circonstances atténuantes, ni sursis.
Le législateur reconnaît une totale liberté aux individus majeurs et consentants, lorsque
leur comportement n’entraîne ni scandale, ni trouble à l’ordre public. Aussi, le code pénal
sanctionne les actes imposés par la violence, les spectacles offerts à la vue d’un public qui
ne les a pas cherchés et qui constituent autant d’atteinte à la liberté.
35
Droit Pénal Spécial
Ainsi l’on désigne sous l’appellation d’attentats aux mœurs, un certain nombre
d’infractions dont le caractère commun est de porter atteinte à la pudeur. Ce sont :
Tous ces faits sont contraires aux règles d’une bonne conduite honnête et décente
dans une société.
Cet ouvrage doit avoir été public, c’est à dire commis dans un lieu public (rue, place)
ou dans un lieu privé visible de l’extérieur.
1°) Il faut qu’il ait une action physique. Cette action physique doit consister à une
attitude ou un geste
2°) Il faut que cette action soit accomplie publiquement
3°) Il faut que l’action offense la pudeur de ceux qui peuvent involontairement en être
témoins
4°) Il faut qu’il y ait intention coupable. Il n’est pas nécessaire que l’auteur se propose
d’outrager la pudeur publique. Il suffit qu’il omette sciemment de prendre des
précautions utiles pour éviter des spectacles choquants.
B. Les peines
L’article 276 CP sanctionne tout coupable d’outrage public à la pudeur d’une peine
d’emprisonnement de 3 mois à 3 ans et d’une amende de 10 000 à 100 000 F.
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Droit Pénal Spécial
L’attentat à la pudeur est un acte exercé directement sur une personne et qui est de
nature à porter atteinte à sa pudeur.
Comme tout outrage public à la pudeur, un acte matériel est nécessaire, mais la
condition de publicité n’est pas exigée. Il faut distinguer :
a) Eléments constitutifs
Tout acte matériel ou obscène accompli de façon direct et immédiat sur la personne
d’un enfant et qui est attentatoire à sa pudeur.
La victime doit être un enfant mineur de moins de 13 ans sans considération de son sexe.
37
Droit Pénal Spécial
agisse dans le but de satisfaire sa libido ou dans un but de curiosité malsaine, de haine ou
de vengeance.
b) Circonstances aggravantes
- ascendant de la victime,
- personne ayant autorité sur la victime (instituteur de la victime, tuteur)
- à la pluralité des auteurs.
c) Peines :
Pour que l’infraction soit établie, il faut la réunion des cinq (5) éléments suivants :
Le délit existe même si l’ascendant cède à des sollicitations du mineur. Il est prévu
contre le coupable les mêmes peines que l’attentat à la pudeur sans violence sur enfant de
moins de 13 ans (un emprisonnement de 2 à moins de 10 ans et une amende de 20000 à
200000 F).
a) Eléments constitutifs
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Droit Pénal Spécial
La loi vise tout acte consistant en une atteinte directe, un contact physique imposé
à une personne et portant atteinte à sa pudeur. Peu importe les sexes de la victime et de
l’auteur. Exemple :
Par violence, il faut entendre non seulement la contrainte physique, mais aussi la
contrainte morale et même la supercherie ou la simple surprise.
La violence existe dès l’instant que l’acte est commis contre la volonté et sans le
consentement de la victime.
L’intention est généralement inséparable du fait matériel, que l’auteur ait agi en
connaissance de cause.
c) Peines :
Aux termes de l’article 280 alinéa 1 du CP l’auteur d’attentat à la pudeur avec violence
contre autrui est puni d’une peine d’emprisonnement de 2 à moins de 10 ans et d’une
amende de 20000 à 200000 F.
a) Eléments constitutifs
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Droit Pénal Spécial
b) Les Peines
Aux termes de l’article 282 du CP l’auteur des faits sera puni d’une peine
d’emprisonnement de 6 mois à 3 ans et d’une amende de 10000 à 100000 F.
Pour toutes ces infractions, l’auteur pourra être privé de tout ou partie des droits
mentionnés à l’art 21 et l’interdiction de séjour pourra être prononcée.
C’est pourquoi, législateur nigérien a entendu sanctionner les auteurs. Aux termes
de l’art 281-1 du CP le harcèlement constitue le fait pour toute personne d’user d’ordres,
de menaces ou de contrainte contre autrui dans le but d’obtenir des faveurs de natures
sexuelles. Pour que l’infraction soit constituée il faut la réunion des éléments constitutifs
ci-après :
1°) Il faut que l’auteur use d’ordres, de menaces ou de contrainte sur la victime,
2°) Il faut que cet ordre, ces menaces ou la contrainte visent à obtenir de la victime
des faveurs de nature sexuelle.
3°) Il faut que l’auteur ait agi en connaissance de cause.
Il ressort de la rédaction de l’art 281-1 que le harcèlement sexuel peut être exercé sur
l’homme ou sur la femme. Le coupable s’expose à un emprisonnement de 3 à 6 mois et
d’une amende de 10000 à 100000 F.
Toutefois, la peine est aggravée si l’auteur a abusé de l’autorité qui lui confère ses
fonctions sur sa victime. L’emprisonnement sera alors de 3 mois à 1 an et d’une amende
de 20 000 à 200000 F.
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Droit Pénal Spécial
§.4 : Le Viol
Jusqu’à la réforme de 2003 seul le viol commis sur une femme est répréhensible et
il était exigé que l’acte soit commis contre le gré de la femme.
Mais depuis la réforme de 2003 qui a tenu compte de l’évolution des mœurs, la
personne humaine quelque soit son sexe est protégé contre les agressions sexuelles. C’est
ainsi que l’art 283 nouveau a défini le viol comme tout acte de pénétration sexuelle de
quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace
ou surprise.
Aux termes de l’art 284 CP, le viol simple est puni d’une peine d’emprisonnement
de 10 à 20 ans, si la victime est un enfant de moins de 13 ans, le coupable sera puni d’un
emprisonnement de 15 à 30 ans.
Aux termes de l’article 285 CP, le viol est puni de l’emprisonnement à vie lorsque :
Il en résulte de ces dispositions que le proxénète est celui qui, soit vit de la prostitution
d’autrui, soit assure aide et assistance à une personne se livrant à la prostitution.
- la minorité de la victime ;
- la personne ayant une autorité parentale sur la victime,
- lorsque des menaces ou violences sont exercées sur la victime.
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Droit Pénal Spécial
Il convient de relever que le fait pour une personne de se livrer à la prostitution n’est
pas une infraction à la loi pénale.
Cette même peine s’applique aux personnes qui auront excité, favorisé, ou
facilité habituellement la débauche par la corruption des jeunes de moins de 21 ans ou
occasionnellement des mineurs de moins de 13 ans.
La débauche peut être définie comme tout acte pouvant être analysé comme un
comportement immoral de l’un ou de l’autre sexe.
L’art 294 punit comme proxénètes les personnes qui détiennent, gèrent ou dirigent ou
font fonctionner un établissement de prostitution ou qui tolèrent habituellement la présence
des prostitués à l’intérieur d’un hôtel, maison meublée etc… ou tout lieu quelconque ouvert
au public.
§.6 : Mariage contracté hors les cas prévus par loi ou la coutume
(art 290 CP)
Au Niger le mariage peut être régi soit par la loi, soit par la coutume. Chacun de ces
ordres juridiques à réglementé les conditions de conclusion d’un contrat de mariage. Le
mariage étant la base de la cellule familiale, le législateur pénal a tenu a sanctionné ceux
qui en dépit des liens de mariage qui les lient, auront contracté un autre.
Ainsi pour que l’infraction soit constituée il faut que l’auteur soit engagé dans les liens
d’un premier mariage et qu’il s’engage dans un deuxième mariage sans se conformer au
droit (civil ou coutumier) qui régit le premier mariage, en toute connaissance de cause. Le
législateur va jusqu’à punir l’officier public (mariage civil) et l’officiant (mariage coutumier
ou religieux) qui auront prêté sciemment leur ministère à ce mariage.
Le mariage contracté lors les cas prévus par loi ou la coutume est puni d’un
d’emprisonnement de deux mois à 1 an et d’une amende de 50000 à 500000 ou de l’une
de ces deux peines (art 290 CP)
§.7 : Le racolage
Le racolage est prévu et puni par le Décret 63-049/MJ du 16 mars 1963 déterminant
les contraventions et les peines de simple police. Il s’agit d’une contravention de 2éme classe.
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Droit Pénal Spécial
Le racolage est défini comme une provocation à la débauche c’est-à-dire une invitation
clairement manifestée, à venir accomplir les gestes de nature à procurer un plaisir sexuel.
Mais la personne qui racole doit nécessairement s’offrir comme partenaire ; sinon il s’agit
d’un outrage aux bonnes mœurs.
L’art 3 al 3 du décret précité dispose « ceux dont l’attitude sur la voie publique est de
nature à provoquer la débauche ».
- il faut qu’il y ait acte de racolage (gestes, écrits, paroles) ou tous autres moyens
- Que l’acte soit public
- qu’il y ait intention coupable
2°) La peine
Le législateur nigérien a prévu ces dispositions dans la loi pénale qui prévoit et qui
punit les auteurs et complices des diverses atteintes aux libertés individuelles.
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Droit Pénal Spécial
Aux termes de l’article 265 du CP, c’est le fait de détenir, arrêter ou séquestrer une
personne quelconque sans ordre des autorités constituées et hors les cas prévus par la loi.
- Il faut que la personne ait été privée de sa liberté par suite d’arrestation, détention
ou séquestration
- Il faut que l’auteur ait agi sans ordre des autorités constituées ou hors les cas prévu
par la loi.
Est puni des mêmes peines quiconque aura prêté un lieu pour exécuter la détention
ou la séquestration.
Toutefois, aux termes des dispositions de l’art 268 CP, l’infraction simple est punie
d’un emprisonnement de 6 mois à 5 ans, si l’auteur avant l’engagement des poursuites
a rendu la liberté à la victime avant le 10ème jour accompli, depuis celui de l’arrestation,
détention ou séquestration.
L’enfant pour son épanouissement harmonieux doit grandir dans le milieu familial,
dans un climat de bonheur, d’amour et de compréhension. Il est important également de le
préparer pour avoir une vie individuelle et collective dans la société et en particulier dans
un esprit de paix, de dignité, de tolérance, de liberté, d’égalité et de solidarité.
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Droit Pénal Spécial
C’est le fait d’avoir par fraude ou violence, enlevé ou fait enlever même sans fraude
ni violence des mineurs de moins de 18 ans de l’un ou l’autre sexe, de les avoir entraînés,
détournés ou déplacés (ou fait entraîner, détourner ou déplacer) des lieux où ils étaient mis
par ceux à l’autorité ou à la direction desquelles ils étaient soumis ou confiés.
L’enlèvement doit porter sur un enfant mineur de moins de 18 ans, c’est-à-dire une
personne vulnérable ne pouvant pas opposer une certaine résistance à l’auteur. Le délai est
important dans la mesure où il va falloir retenir l’enfant pendant un temps plus ou moins
long pour que l’on puisse constater l’enlèvement.
L’auteur doit avoir connaissance qu’il enlève un enfant mineur de moins de 18 ans.
S’il s’est trompé sur l’âge de l’enfant, l’infraction n’est pas constituée mais il va falloir qu’il
apporte la preuve. Cependant, il peut s’exposer aux sanctions prévues les dispositions
des articles 265 et suivants du code pénal relatives à la détention ou à la séquestration
arbitraires sus-évoquées.
B/ Les peines
Aux termes de l’art. 256 al.1 CP, si les faits sont accomplis avec une demande de
rançon, l’emprisonnement à vie sera prononcé.
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Droit Pénal Spécial
Dans le cas où le détournement est commis sans fraude, ni violence, l’art 258 CP
prévoit un emprisonnement de 1 à 5 ans et une amende de 10.000 F à 100.000 F ou de
l’une de ces deux peines seulement.
Aux termes de l’article 295 CP, l’avortement consiste pour quiconque, par aliments,
breuvages, médicaments, manœuvres, violences ou par tout autre moyen, de procurer
ou de tenter de procurer l’avortement d’une femme enceinte, qu’elle ait consenti ou non.
C’est donc le fait d’utiliser des procédés destinés à provoquer artificiellement l’expulsion
prématurée du produit de la conception.
La loi punit l’avortement procuré à une femme par un tiers, ainsi que l’avortement
que la femme se serait procurée. Toutefois, la peine varie en fonction de la qualité de
l’auteur.
A/ Eléments constitutifs :
L’avortement suppose que les manœuvres soient exercées sur une femme réellement
enceinte. L’art 295 CP incrimine tout celui qui aura procuré ou tenté de procurer
l’avortement d’une femme enceinte ou supposée enceinte. Il peut y avoir des conflits de
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Droit Pénal Spécial
qualification lorsque les procédés utilisés entraînent des blessures ou infirmité permanente
pour la mère et parfois la mort.
B/ Les peines
Il ressort de l’art 253 CP que trois conditions sont nécessaires pour que l’infraction
soit constituée :
- Il faut d’une part qu’il s’agisse d’un enfant ou d’un incapable hors d’état de se
protéger lui-même en raison de son état physique ou mental.
- Il faut d’autre part, que l’enfant ou l’incapable ait été exposé ou délaissé directement
ou indirectement par l’auteur. Le lieu de l’exposition ou de délaissement importe peu.
- Il est exigé enfin que l’auteur soit animé d’une mauvaise intention.
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Droit Pénal Spécial
Le coupable d’abandon d’un enfant ou d’un incapable sera puni d’un emprisonnement
de 3 mois à 3 ans et une amende de 20000 à 200000 (art 253 al1 CP).
S’il en est suivi pour la victime une maladie ou une incapacité non permanente, la
peine d’emprisonnement sera de 6 mois à 5 ans.
Le législateur réprime dans une même disposition les auteurs des différents actes
délictueux qui pourront être commis sur un enfant ou à propos d’un enfant. Ainsi l’art 248
CP prévoit et punit : l’enlèvement, le recel ou la suppression d’enfant, la substitution d’un
enfant à un autre ou la supposition d’un enfant à une femme qui ne l’aura pas accouché. Il
accorde une telle gravité à ces différents actes, qu’il a rendu la tentative punissable.
Pour que l’infraction soit constituée, il faut et il suffit la commission d’un des actes
ci-après se rapportant à l’enfant :
L’auteur d’un de ces actes est puni d’un emprisonnement de 2 à 8 ans. Mais s’il n’est
pas établi que l’enfant ait vécu, la peine d’emprisonnement sera de 2 mois à 2 ans (Art
248 al 3 CP). Cette disposition s’applique à la supposition d’enfant. Car s’il est établi que
l’enfant n’a pas vécu la peine d’emprisonnement ne sera que de 15 jours à 2 mois.
L’art 249 CP prévoit et punit d’un emprisonnement de 2 à 8 ans ceux qui étant chargé
de la garde d’un enfant ne le représenteront point aux personnes qui ont le droit de le
réclamer.
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Droit Pénal Spécial
La Convention relative aux droits de l’enfant de 1989 précise que l’enfant est enregistré
aussitôt après sa naissance et dès celle-ci, il a droit à un nom, à une nationalité et dans la
mesure du possible à connaître ses parents et d’être élevé par eux (art 7 al 1).
Les délais légaux impartis pour la déclaration de naissance et les autorités habilitées
à recevoir les déclarations sont fixés par les articles 35 à 45 de la loi n°2007-30 du 03
décembre 2007, portant régime de l’état civil au Niger.
La même peine est applicable aux termes de l’art 252 CP à toute personne qui, ayant
trouvé un nouveau-né, ne l’aura pas déclaré à l’autorité compétente.
Indépendamment des atteintes contre la personne physique qui sont les infractions
les plus courantes et les plus nombreuses, il nous parait important de relever les atteintes
que sont l’objet les groupes humains car les instruments nationaux et internationaux leur
assurent surtout une protection remarquable.
Les instruments juridiques assurant leur protection doivent être respectés, il s’agit
particulièrement de : la constitution du 25 novembre 2010, la Déclaration Universelle
des Droits de l’Homme (1948), le Pacte relatif aux Droits civils et Politiques (1966), la
Convention contre la torture (1984), la Convention pour l’élimination de toutes les formes
de discriminations raciales (1965), les Conventions de la Haye (lois et coutumes de la
guerre) et les 4 Conventions de Genève (1949) et leurs deux protocoles additionnels (1977)
sur les conflits armés , la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des peuples (1981).
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Droit Pénal Spécial
La sanction des auteurs de graves violations des droits d’Homme a débuté après la
2è guerre mondiale avec les tribunaux de Nuremberg (1945), de TOKYO (1946) conçus
par les vainqueurs de la guerre. Il s’agissait pour eux de sanctionner les criminels Nazis et
Japonais auteurs des graves violations des droits de l’homme. C’est d’ailleurs le tribunal
de Nuremberg qui a qualifié les faits graves en crime de guerre, crime contre l’humanité et
crime contre la paix.
Le statut de la Cour Pénale Internationale adopté à Rome en 1998 qui a apporté une
modification à cette qualification des violations graves des droits de l’homme, distingue
quatre catégories d’infractions :
- le crime de génocide
- le crime contre l’humanité
- le crime de guerre
- le crime d’agression.
Avant l’avènement de la Cour Pénale Internationale, les violations graves de droits de
l’homme ont été sanctionnées au cas par cas : les tribunaux pénaux internationaux de l’ex-
Yougoslavie (pour les crimes commis dans ce pays) et du Rwanda (pour les crimes commis
aux grands lacs), le tribunal spécial de Sierra Léone (pour les crimes commis dans ce pays).
Mais certains pays comme la Belgique ont eu le mérite d’intégrer dans leur législation
interne la compétence universelle pour sanctionner les auteurs de ces graves violations des
droits de l’homme (lois du 16 juin 1993 relative à la répression des violations graves du
droit international humanitaire).
Aux termes de l’art 208.1 du Code Pénal, le Crime de génocide est le fait, en exécution
d’un plan concerté tendant à la destruction totale ou partielle d’un groupe national,
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Droit Pénal Spécial
ethnique, racial ou religieux d’un groupe déterminé à partir de tout critère arbitraire, de
commettre ou de faire commettre l’un des actes suivants :
Eléments constitutifs
Le génocide suppose l’existence d’un plan concerté établit entre plusieurs personnes
soit au niveau de l’Etat, soit par tout groupe non étatique et inspiré par des motifs
politiques, philosophiques, sociaux ou religieux constituant l’idéologie à laquelle se
réfère les coupables dans leurs actions.
Ces divers agissements peuvent être imputés à des personnes physiques. Les auteurs ou
l’auteur doivent avoir commis l’un quelconque des faits cités plus haut.
Les coupables ou le coupable seront punis de la peine de mort. Le génocide étant un
crime sa tentative et sa complicité sont punissables.
Aux termes de l’article 208.2, le crime contre l’humanité s’entend par l’accomplisse-
ment de l’un des actes ci-après perpétré dans le cadre d’une attaque généralisée ou systé-
matique dirigée contre une population civile (la déportation, la réduction à l’esclavage, ou
la pratique massive et systématique d’exécutions sommaires, d’enlèvements de personnes
suivis de leurs disparitions, de la torture ou d’actes inhumains)..
Eléments constitutifs
Comme le génocide, le crime contre l’humanité suppose un plan concerté établit par
plusieurs personnes. Il comporte le génocide, les faits sont inspirés par des motifs
politiques, philosophiques, raciaux ou religieux commis contre une population civile.
Donc il faut la réunion de l’un quelconque des faits cités plus haut, commis contre une
population civile à travers un plan concerté inspiré par des motifs susmentionnés.
Le crime contre l’humanité constitue la catégorie la plus importante des infractions aux
droits de l’homme. L’infraction est imputable à des personnes physiques, ainsi qu’à des
groupements politiques ou religieux.
Les coupables sont punis de la peine de mort, la tentative et la complicité sont punies
au même titre que l’infraction consommée.
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Droit Pénal Spécial
Aux termes de l’article 208.3 du Code Pénal, le crime de guerre constitue le fait de
porter atteinte aux personnes et aux biens protégés par les 4 conventions de Genève du
12 Août 1949 et leurs deux protocoles additionnels également adoptés à Genève le 8 Juin
1977. Les faits incriminés sont:
5°) Le fait de priver un prisonnier de guerre, une personne civile protégée par la
convention sur la protection des personnes civiles en temps de guerre ou une
personne protégée à ce même égard, par les protocole 1 et 2 additionnels aux
conventions internationales de Genève du 12 Août 1949, de son droit d’être jugé
régulièrement et impartialement selon les prescriptions de ces dispositions ;
6°) La déportation, le transfert ou le déplacement illicites, la détection illicites d’une
personne civile protégée par la convention sur la protection des personnes à ces
mêmes égards par les protocoles 1 et 2 additionnels aux conventions internationales
de Genève du 12 Août 1949 ;
7°) la prise d’otage ;
8°) La destruction et l’appropriation de biens non justifiées par des nécessités militaires
telles qu’admises par le droit des personnes et exécutés sur une grande échelle de
façon illicite et arbitraires.
La sanction de cette infraction est fonction de la gravité des faits énumérés lorsque les
atteintes entraînent la mort ou cause une atteinte grave à l’intégrité physique ou à la santé
d’une ou plusieurs personnes.
52
Droit Pénal Spécial
Les infractions citées au 8ème et 16ème sont punis d’un emprisonnement de 15 à 20 ans.
En cas de mort d’une ou plusieurs personnes, l’emprisonnement à perpétuité sera encouru.
Les infractions visées au 4°, 7° et au 17° du même article sont punies de 15 à 20 ans.
En cas de mort d’une ou plusieurs personnes l’emprisonnement à perpétuité sera concouru.
Les infractions prévues au 9°, 18° et 20° seront punies de la peine d’emprisonnement
de 15 à 20 ans sauf conséquences graves d’atteinte à la dignité de la personne.
Le législateur nigérien à l’article 208.6 du Code Pénal exclut toute possibilité d’exonération
de responsabilité à l’auteur ou au co-auteur du fait d’avoir accompli les faits par ordre de
la loi ou de l’autorité légitime, mais la juridiction peut tenir compte de cette circonstance
qui peut atténuer la peine jusqu’à 20 ans d’emprisonnement au moins.
Aux termes de l’article 208.7 l’immunité attachée à la fonction officielle d’une personne
ne peut constituer une cause d’exonération de poursuite. L’art 208.8 précise que le crime
de génocide, le crime contre l’humanité et le crime de guerre sont imprescriptibles. Les
juridictions nigériennes sont également compétentes pour connaître de ces infractions
même lorsqu’elles ont été commises quelque soit le lieu de leur commission.
Le Nigérien auteur de tels faits à l’étranger peut être poursuivi et sanctionné au Niger
sans que la victime ou son Etat de nationalité ne porte plainte contre ce dernier au Niger.
La personne humaine fait l’objet de graves violations de ces droits soit individuellement,
soit collectivement. Ces violations touchent particulièrement à la dignité humaine.
Il s’agit des conventions relatives à l’esclavage du 25 septembre 1952 (de son protocole
du 23 octobre 1953) ; celle du 2 décembre 1949, de celle supplémentaire relative à l’abolition
de l’esclavage, de la traite des esclaves et des institutions analogues à l’esclavage.
53
Droit Pénal Spécial
Ces instruments ont été renforcés par d’autres également adoptés au niveau des
Nations Unies. On peut citer la charte des Nations Unies de 1945 qui dans son préambule,
il est proclamé la dignité et la valeur de la personne humaine ; la Déclaration Universelle
des Droits de l’Homme de 1948 qui non seulement dans son préambule a proclamé la
reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de
leurs droits égaux et inaliénables constituant le fondement de la liberté, de la justice et de
la paix dans le monde ; mais aussi prévoit en son article 3 le droit à la vie, à la liberté et
la sûreté à tout individu. L’article 1er précise que les êtres humains naissent égaux en droits
et en dignité et libres, l’article 4 interdit la réduction à la servitude, à l’esclavage et à la
traite et ce sous toutes leurs formes. Le Pacte relatif aux Droits Civils et Politiques de 1966
protègent les mêmes droits en ses articles 2, 4, 5, 6, 7, 8 ; la Charte Africaine des Droits de
l’Homme et des Peuples de 1981 proscrit les mêmes pratiques en ses articles 2, 3, 4, 5, 7 ;
la convention contre la torture de 1984.
Le Niger dans le souci de protéger les droits de la personne a intégré les dispositions
de ces textes internationaux dans sa législation interne.
Ainsi dans la constitution de 2010, l’art 10 consacre l’égalité de tous devant la loi ;
l’art 11 consacre le caractère sacré de la personne humaine, le droit à la vie, à la liberté,
à la sécurité sont garantis par l’art 12 et l’article 14 interdit la torture et la réduction à
l’esclavage.
Pour une meilleure protection, le législateur prévoit et punit dans la législation pénale
nigérienne les pratiques d’esclavages et les traitements analogues.
§.1 : Esclavage
Depuis la nuit des temps l’homme a toujours réduit chaque fois que cela a été possible
son semblable à l’état servile. Des résurgences des pratiques esclavagistes ancestrales sont
régulièrement dénoncées dans la plupart des communautés ethniques.
Ces pratiques esclavagistes sont une atteinte grave aux droits humains, le Niger a
d’abord ratifié les conventions relatives à l’esclavage de 1926 et intégré dans la législation
pénale en 2003 des dispositions réprimant la pratique de l’esclavage (art 270.1 à 270.5 CP).
L’esclavage est défini comme l’état ou la condition d’un individu sur lequel s’exerce
les attributions de droits de propriété ou certains d’entre eux.
* Constituent le crime d’esclavage aux termes de l’art 270.2 les éléments suivants :
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Droit Pénal Spécial
- le fait pour un maître ou son complice d’entretenir des relations sexuelles avec
une esclave ou l’épouse d’un esclave ;
- le fait de mettre à la disposition d’une autre personne en vue de rapport sexuel
une femme considérée comme esclave.
* Constituent le délit d’esclavage prévus et punis par l’art 270.3 CP l’un quelconque
des faits ci-après : Voir énumération art 270.3
Le législateur reconnaît la possibilité pour toute association de lutte contre les pratiques
esclavagiste à se constituer partie civile sous certaines conditions.
L’auteur est puni d’un emprisonnement de 10 à 20 ans. Si ces actes ont occasionné
des blessures ou des maladies, l’auteur s’expose à une peine de prison de 20 à 30 ans.
§.3 : Le Terrorisme
Aussi, pour marquer cette volonté de lutter contre ce fléau, et avec la ratification de
plusieurs conventions sur la répression du terrorisme et son financement, le législateur
nigérien a adopté des textes, modifiant et complétant la loi n°61-27 du 15 juillet 1961
portant institution du code pénal à travers la loi N° 2008-18 du 23 juin 2008 qui est venue
combler ce vide en sanctionnant le terrorisme à travers les différentes formes d’actes
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Droit Pénal Spécial
terroristes. Aux termes de cette loi, le terrorisme et le financement du terrorisme sont prévus
et punis par les articles 399-1 à 399-26 nouveaux du CP.
Mais cette loi de 2008 a montré des insuffisances. C’est pourquoi, en 2011 elle a
été abrogée, et remplacée par plusieurs lois dont l’Ordonnance n°2011-12 du 27 janvier
2011, qui est une loi de fond afin de prendre en compte, non seulement certains aspects
du terrorisme au niveau de l’incrimination, mais aussi et surtout au niveau des organes de
poursuite et de jugement. Alors que les autres textes sont des lois de forme.
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Droit Pénal Spécial
Cette loi vient combler ce vide en sanctionnant les différentes formes d’actes
terroristes. Aux termes de cette loi, le terrorisme et le financement du terrorisme
sont prévus et punis par les articles 399-1 à 399-26 nouveaux du CP. Les actes
terroristes incriminés sont :
Le législateur a entendu sanctionner sévèrement les auteurs des actes terroristes. Les
sanctions varient des peines délictuelles aux peines criminelles. Ces sanctions s’appliquent
à tous ceux qui auront tenté à commettre les faits précités.
En effet la prescription en matière des actes terroristes est de dix (10) ans pour les
délits et vingt (20) ans pour les crimes.
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Droit Pénal Spécial
C’est la loi n°2015-36 du 26 mai 2015 qui incrimine le trafic illicite des migrants.
Définition :
Au sens de la loi l’expression “trafic illicite de migrants” désigne « le fait d’assurer, afin
d’en tirer, directement ou indirectement, un avantage financier ou un autre avantage
matériel, l’entrée illégale dans un État Partie d’une personne qui n’est ni un ressortissant,
ni un résident permanent de cet État » (article 3 al. 1 Le Passeur est toute personne qui
participe directement ou indirectement à un trafic illicite de migrants.
Le Migrant irrégulier est toute personne que des passeurs aident à entrer illégalement
dans un pays.
2. L’élément matériel
Le Protocole relatif au trafic illicite de migrants oblige les États parties à incriminer
des actes spécifiques en lien avec le trafic illicite de migrants, de façon à pouvoir englober
toute personne participant de quelque manière que ce soit à la commission de l’infraction
de trafic illicite ou d’infractions connexes.
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Droit Pénal Spécial
La loi 2015-36 du 26 mai 2015, relative au trafic illicite des migrants a incriminé les
actes ci-après :
La tentative (article 13) et la complicité (article 14) de ces infractions sont punissables.
Les personnes qui se mettent en association pour se livrer au trafic illicite de migrants
sont punis en plus pour association de malfaiteurs en application des dispositions de l’article 21.
Le blanchiment des bénéfices tirés de l’activité du trafic illicite de migrants est punissable
conformément aux dispositions de l’article 22 de la même loi.
Lorsqu’elles sont constatées par le juge, les circonstances ont pour effet d’aggraver le
quantum de la peine encourue par l’auteur, ou le complice.
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Droit Pénal Spécial
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Droit Pénal Spécial
a. Actions
Le recrutement;
Le transport;
Le transfert;
L’hébergement;
Ou l’accueil des personnes
b. Moyens
L’un au moins des moyens suivants doit avoir été utilisé : article 10 al.1
NB: Dans le cas des enfants, « les moyens utilisés » ne sont pas un élément
matériel nécessaire à la constitution de l’infraction de traite des êtres humains :
article 10 al 2 de l’ordonnance.
c. Buts
L’élément moral requis pour caractériser la traite des personnes est le fait que
la personne ait commis le ou les acte(s) matériel(s) avec l’intention que la victime soit
“exploitée” (article 10 al 1 Ordonnance).
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Droit Pénal Spécial
Lorsque l’une des infractions visées aux articles 10, 14, 15, 16 et 17 a été commise
avec l’une des circonstances ci-dessous, le quantum de la peine encourue double ou triple,
selon les cas.
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Droit Pénal Spécial
Deuxième partie :
LES INFRACTIONS CONTRE LES BIENS
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Droit Pénal Spécial
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Droit Pénal Spécial
Les infractions contre les biens sont, avec celles contre les personnes, les infractions
socialement les plus importantes. Plus fréquentes, elles sont celles auxquelles les victimes
sont les plus sensibles, en ce qu’elles portent atteinte aux droits de propriété. C’est pourquoi,
ces agissements troublant l’ordre de la société sont souvent réprimés de la manière la plus
sévère.
Les biens jouissent d’une protection de par les textes nationaux (constitution,
code pénal, code de procédure pénale, code civil, etc) et internationaux (la Déclaration
Universelle des Droits de l’homme de 1948, le Pacte des Droits Civils, et Politiques de 1966
et la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de 1981).
Section 1: Le vol
Selon l’art 306 Cp, le vol est la soustraction frauduleuse d’une chose appartenant
à autrui à son insu et contre son gré. Le vol est une infraction instantanée. Ses éléments
constitutifs sont des constantes. Les variables résident dans les conditions de la répression
pour lesquelles, la distinction vol simple - vol aggravé revêt une grande importance.
Ils sont les mêmes pour tous les types de vol. Ils sont au nombre de quatre :
A. La soustraction frauduleuse
Voler c’est soustraire. Soustraire c’est prendre, enlever, ravir. La soustraction suppose
un déplacement matériel. Mais elle peut se traduire par un simple maniement juridique
lorsque la chose se trouve déjà entre les mains du voleur.
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Droit Pénal Spécial
Exemples :
- Le vendeur qui tend un article à l’acheteur, n’entend pas effectuer une remise de
la possession tant que le prix de l’article n’a pas été payé.
- L’enfant ou le malade mental qui remet une chose à quelqu’un n’a pas selon la
jurisprudence une volonté consciente. Celui qui garde par dévers lui, une chose à
lui remise par un enfant ou un majeur débile mental, commet un vol.
- Il en est de même lorsque la remise a été effectuée par une machine. C’est le cas
de vol d’eau, d’électricité, de boisson etc.
L’art 306 Cp ne définit pas la notion de chose qui a beaucoup évolué. La jurisprudence
a dû procéder à des adaptations en vue de la protection de nouveaux biens.
Le vol implique une soustraction portant sur une chose appartenant à autrui. Il n’est
pas nécessaire que l’identité du propriétaire soit connue. Il suffit d’établir que l’auteur n’est
pas le propriétaire de la chose soustraite. Et il y a vol même lorsque la soustraction a été
commise au préjudice d’un détenteur de la chose.
Mais l’appropriation des «res nullius», c’est-à-dire des choses sans maître, ne constitue
pas une soustraction. Il en est de même pour les choses abandonnées dans les poubelles
ou sur les décharges publiques. Car l’abandon marque la renonciation du propriétaire à
son droit sur la chose.
Il faut cependant s’assurer que la chose a bien été abandonnée et non perdue. La
jurisprudence adopte en l’espèce un critère assez simple à partir des indices matériels. Elle
66
Droit Pénal Spécial
considère que la chose usagée, détériorée ou de peu de valeur est abandonnée. Mais elle
présume que les choses neuves ou de grande valeur sont perdues.
C. L’intention frauduleuse
Le vol étant une infraction instantanée, l’intention frauduleuse doit être concomitante
à l’acte. Cet élément moral se caractérise par la conscience et la volonté qu’a eues l’auteur
de priver le propriétaire de sa maîtrise sur la chose et d’y substituer son propre pouvoir
d’utilisation même momentanée.
L’intention frauduleuse ne se confond pas avec le mobile qui n’exerce aucune influence
sur l’élément moral de l’infraction. Commettent un vol, ceux qui s’emparent, sciemment
de choses appartenant à autrui que ce soit pour s’amuser, par cupidité, par altruisme, par
galanterie, par vengeance, par amour du scandale ou parce qu’il s’agit d’un objet d’origine
délictueuse (exemple, voler un voleur ou un escroc) ou lorsqu’il s’agit d’un vendeur qui
soustrait l’objet vendu à crédit à l’acheteur au motif que le prix n’a pas été payé.
Le coupable de vol simple (art 306 Cp.) c’est-à-dire celui commis sans aucune
circonstance aggravante, sera puni d’une peine d’emprisonnement de 1 à 3 ans (art 307
Cp). La répression présente des variables en cas du vol aggravé.
Ce sont les art 308 et suivants du Cp qui déterminent ce qu’il faut entendre par vol
aggravé et qui fixent les pénalités y afférentes. Un vol est dit aggravé lorsqu’en plus, des
quatre (4) éléments constitutifs communs à tous les types de vol, l’auteur a perpétré son
forfait avec l’une au moins des circonstances aggravantes prévues aux art 308 et 309 Cp.
Ces circonstances aggravantes peuvent être regroupées en deux (2) catégories : celles dites
personnelles et celles dites réelles.
Elles sont prévues par l’art 308 Cp et elles s’attachent à la personne même du
délinquant vu ses qualités propres ou ses liens avec la victime. Elles ne peuvent pas être
imputées au complice. Il s’agit :
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Droit Pénal Spécial
Le vol commis par une de ces personnes est puni d’une peine de 2 à 7 ans de prison
et d’une amende de 10.000 F à 150.000 F.
Elles sont rattachées, non pas à la personne du délinquant, mais aux conditions de
commission de l’infraction. C’est pourquoi elles sont imputables au complice. Elles sont
prévues par l’art 309 Cp, indépendantes les unes des autres et déterminées en fonction soit:
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Droit Pénal Spécial
B- Répression de l’infraction
Selon l’article 343 Cp., l’infraction consommée ou tentée, expose son auteur à une
peine de prison de 2 à moins de 10 ans et d’une amande de 20 000 à 200 000 F. Il ne
bénéficiera ni des circonstances atténuantes, ni du sursis.
L’abus de confiance est un terme juridique qui est à distinguer de l’expression synonyme
dans le langage courant et consistant pour un individu à violer la parole donnée, alors qu’il
bénéficie de l’entière confiance de son partenaire.
L’abus de confiance est une infraction simple. L’art 338 Cp exige la réunion de trois
éléments pour que l’infraction soit constituée. La pénalité qui frappe le coupable d’abus de
confiance, peut être aggravée par la qualité de l’auteur (article 338 al 2 et 3 et art article
338.1-loi du 13 juin 2003-).
Elle doit porter sur un objet déterminé appartenant à autrui et figurant sur la liste
de l’art 338 Cp. C’est à dire que l’objet de la remise peut être des meubles corporels
(effets, deniers, marchandises, etc.) ou des valeurs incorporelles (billets, quittances, écrits
contenant ou opérant obligation ou décharge).
La remise doit être volontaire. Elle doit avoir été faite par la victime ou par un
tiers. Elle doit avoir été faite par une volonté libre et consciente. Ce qui n’est pas le cas
lorsque la remise est consécutive à des manœuvres frauduleuses caractérisées comme dans
l’escroquerie.
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Droit Pénal Spécial
Selon l’art 338 al 1 Cp, l’objet de la remise doit être restitué ou utilisé d’une façon
déterminée à l’avance. Elle doit donc avoir été faite à titre précaire. Lorsqu’elle est faite
à titre de propriété, l’abus de confiance est exclu. La valeur pécuniaire de l’objet remis est
indifférente. Le titre sur la base duquel la remise a été faite importe peu, la loi parle de
remise à titre quelconque.
L’art 338 Cp ne précise pas que le détournement ou la dissipation doit avoir causé de
préjudice à la victime. Mais la mauvaise foi de l’agent, c’est à dire son intention frauduleuse
est exigée pour que le délit soit constitué et cet élément moral se déduira très souvent de
l’acte de détournement ou de dissipation.
C’est l’interversion de la possession qui réalise la fraude, alors que l’agent savait que
sa détention ne le lui autorisait pas et que ce faisant, il causerait un préjudice à autrui. C’est
cet acte de détournement qui constituera l’élément constitutif essentiel du délit, c’est à dire
l’élément matériel.
Il s’agit d’obstacles ne permettant pas de qualifier les faits au titre du délit d’abus de
confiance. Ce sont la compensation et la novation. En effet l’infraction disparaît lorsque
le prévenu établit qu’il est créancier de la prétendue victime. L’exception de compensation
pour être admise et être exclusive d’abus de confiance doit remplir deux conditions. D’une
part la compensation doit être de nature à faire disparaître le délit. La créance invoquée
doit être supérieure à la remise. D’autre part la compensation doit satisfaire à toutes les
exigences du Code Civil notamment les dispositions de l’art 293.
Quant à la novation, elle consiste pour le prévenu à prétendre qu’à l’ancien titre qui
fait de lui un détenteur précaire, a été substitué de commun accord avec le remettant un titre
de propriété. L’opération de novation en droit pénal nigérien, ne se présume pas. Elle doit
être prouvée par le prévenu. La novation doit se situer antérieurement au détournement,
sinon il s’agira d’un repentir inefficace à faire obstacle à la poursuite.
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Droit Pénal Spécial
Elle peut être directe ou indirecte. La preuve directe ressort des faits dont on dit
« qu’ils parlent d’eux-mêmes ». On assimile souvent le détournement, acte matériel, à
l’intention frauduleuse (Exemple le fait de simuler un vol sur des objets qui vous ont été
confiés). Il peut résulter aussi de la vente de la chose, de sa mise en gage ou de tout usage
que l’agent fait de la remise, de telle manière qu’il ne puisse plus la rendre ou la représenter
ou en faire l’usage prévu. La force majeure est exclusive d’abus de confiance. Mais ne
constitue pas un cas de force majeure, une circonstance que l’agent ne pouvait pas ignorer.
La preuve indirecte peut résulter dans certains cas de l’usage abusif que l’on ferait
de l’objet détourné, mais à la seule condition que cet usage soit différent de l’affectation
normale de la chose (exemple le commerçant qui dispose à son profit d’une somme d’argent
à lui remise à titre de dépôt). Cette position jurisprudentielle a été reprise dans la rédaction
de l’article 338.1 introduite dans le code pénal par la loi du 13 juin 2003 qui punit l’usage
des biens ou du crédit de la société contraire à l’intérêt de celle-ci, à des fins personnelles
matérielles ou morales ou pour favoriser une autre personne morale dans laquelle l’agent
était intéressé directement ou indirectement.
a- L’auteur
Il doit avoir fait appel au public par quelque moyen que ce soit ; soit pour son propre
compte, soit comme directeur, administrateur d’une société ou d’une entreprise commerciale
ou industrielle. Il s’agit ici de l’usage d’une vraie qualité suivie d’un détournement de biens
remis à titre précaire, en violation du contrat en vertu duquel les objets étaient détenus.
b- L’objet de la remise
Il doit être des fonds ou des valeurs ou des meubles corporels. Les immeubles sont
exclus ainsi que l’antichrèse qui porte sur des immeubles. La cause de la remise n’est pas
ici un titre quelconque contrairement aux dispositions de l’art 338 al 1 Cp. Le titre doit être
soit un dépôt (au sens de l’art 1915 c. civ), soit un mandat (au sens de l’art 1984 c.civ), soit
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Droit Pénal Spécial
un nantissement (au sens de l’art 2071 c.civ). Ces trois causes de remises étant limitatives,
l’aggravation ne sera pas admise si, par exemple, la remise a été faite à titre de prêt.
c- La sanction
Le coupable d’un abus de confiance, fait commis à l’aide d’un appel au public, sera
punie d’une peine d’emprisonnement de 2 à moins de 10 ans et d’une amende de 10 000
F à 500 000 F.
a- L’officier public
C’est toute personne qui est revêtue à un degré quelconque d’une portion de la
puissance publique ou qui est mise en possession d’un mandat public qui lui donne le droit
de participer à la gestion des affaires publiques. Mais si le détournement est commis au
préjudice de l’Etat ou de ces dénombrements l’infraction sera un détournement de deniers
publics quel que soit dans ce cas, le titre de la remise (art 121 et suivants Cp). La qualité
d’officier public ne peut être exercée à titre bénévole. La personne doit être officiellement
investie de la mission, selon un arrêt de la Cour d’appel de Niamey en date du 15 juin
1976. Et l’abus de confiance aggravé (ou qualifié) sera consommé si le détournement a lieu
dans l’exercice de ses fonctions et au préjudice d’un particulier autre que l’Etat.
b- L’officier ministériel
Il s’agit en général des avocats, des huissiers de justice, des notaires, commissaires
priseurs, etc. L’officier ministériel doit avoir commis l’acte délictueux dans le cadre de
ses fonctions officielles ou bien à l’occasion de rapports nés de la confiance inspirée par
l’investiture reçue et par les fonctions assumées.
c- Le salarié
L‘abus de confiance par salarié, par officier public ou ministériel est puni d’une peine
de 2 à moins de 10 ans d’emprisonnement et d’une amende de 50 000 f à 500 000 f, selon
les dispositions de l’art 338 al 3 Cp.
Pour les Sarl se sont les gérants qui sont visés. Pour les sociétés anonymes, les sociétés
d’Etat, les sociétés d’économie mixte, il s’agit des administrateurs, du PDG, du DG, de
l’Administrateur Général ou l’Administrateur Général Adjoint.
72
Droit Pénal Spécial
L’article 338.1 CP exige que l’agent de mauvaise foi, fait des biens ou du crédit de
la société, un usage qu’il savait contraire aux intérêts de celle-ci, à des fins personnelles
matérielles ou morales, ou pour favoriser une autre personne morale dans laquelle il était
intéressé directement ou indirectement.
Les infractions voisines de l’abus de confiance sont l’abus des besoins d’un mineur
(art 339 Cp), de blanc seing (art 340 Cp) et le détournement et destruction d’objets saisis
ou donnés en gage (art 345 à 347 CP).
L’élément commun entre ces infractions réside dans la précarité de la remise de l’objet,
car celle-ci, en tout état de cause, reste motivée par les relations de confiance existant entre
l’auteur et sa victime.
Il suppose un document signé mais incomplet parce qu’il doit être ensuite rendu
parfait par l’adjonction de mention convenue entre les parties. L’infraction consiste alors à
écrire au-dessus de cette première signature des inscriptions différentes de celles qui avaient
été convenues. L’art 340 Cp ne donne pas de précision sur la personne de la victime, mais
la jurisprudence estime que le délit n’est pas constitué lorsque le blanc seing a été remis à
l’auteur par une personne autre que le signataire. Elle retient dans ce cas là l’usage de faux.
La jurisprudence d’autre part s’en tient à l’usage qui est fait de l’écrit falsifié pour y
décrire un dol spécial constituant l’élément moral de l’infraction. La prescription court à
compter de l’usage. L’acte matériel abusif est également déduit de cet usage.
La répression:
L’art 340 Cp ne prévoit pas la répression de la tentative. Mais, lorsque le délit est
consommé la peine sera de 1 à 5 ans d’emprisonnement et d’une amende de 20 000 à
200 000 F et les peines complémentaires de l’art 341 Cp relatives à tous les délits contre
les biens pourraient être applicables.
Aux termes de l’article 339 CP, la victime doit être un mineur au sens du code civil.
L’acte matériel doit porter sur les besoins, les faiblesses ou les passions du mineur. Ces
éléments très voisins ne sont pas très difficiles à constater dans la mesure où l’état du mineur
suppose qu’il est trop fragile et incapable d’appréhender à sa juste valeur, un quelconque
danger qu’il pourrait encourir.
L’acte abusif doit tendre à faire souscrire au mineur, des obligations, quittances ou
décharges. Mais le délit n’est consommé que si les objets que l’auteur a soustraits, l’ont
73
Droit Pénal Spécial
été pour prêt d’argent, de choses mobilières, d’effets de commerce ou de tous autres effets
obligataires sous quelque forme que cette négociation ait été faite ou déguisée.
Par conséquent ne sont pas coupables d’abus des besoins d’un mineur, ceux qui ont
souscrit avec lui des obligations en vue d’une libération même s’ils ont abusé de la faiblesse
du mineur pour les obtenir.
La tentative d’abus des besoins d’un mineur n’est pas punissable. Lorsque le délit est
consommé, l’auteur sera puni d’une peine d’emprisonnement de 6 mois à 3 ans et d’une
amende de 50 000 à 500 000 F. Les peines complémentaires de l’art 341 Cp peuvent lui
être appliquées.
A- Le domaine de l’infraction
Aux termes de l’article 345 CP, par «saisis» il faut comprendre que le bien meuble
ou immeuble a fait l’objet d’une procédure juridiciaire ou administrative visant à le mettre
sous contrôle de la justice, par crainte de disparition et d’en assurer la protection à des
fins d’ordre privé. La saisie peut être conservatoire ou saisie-exécution. La jurisprudence
l’étend à la mise sous séquestre (c’est à dire la procédure par laquelle une personne est
chargée de la garde d’une chose, objet d’un litige, en attendant une décision judiciaire
qui statuera sur son attribution) et à la mise sous scellés (c’est à dire l’opération qui met la
chose sous la sauvegarde de la justice dans l’intérêt des créanciers que l’on veut protéger
contre son détournement).
L’objet sur lequel doit porter le gage est nécessairement un meuble. La nature du
gage importe peu. L’art 345 CP punit aussi bien le gage avec dépossession que le gage
sans dépossession. L’auteur du délit doit nécessairement être le saisi ou ses complices. Si la
destruction ou le détournement émanait d’une tierce personne, la qualification ne pourra
être retenue compte tenu des termes même de l’art 345 CP, d’autant plus que l’art 346
ajoute que le délinquant ne peut être que le débiteur, l’emprunteur ou le tiers donneur de
gage. S’agissant d’une infraction intentionnelle, l’auteur doit avoir eu connaissance de la
saisie et il doit avoir agi en méconnaissance des droits du créancier gagiste. Par voie de
conséquence la bonne foi, l’erreur ou même l’imprudence font disparaître le délit.
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Droit Pénal Spécial
B- La pénalité
Mais la peine sera de 1 à 5 ans d’emprisonnement si les objets saisis étaient sous la
garde d’un tiers. Le receleur, le conjoint, les descendants et ascendants du saisi, seront punis
d’une peine égale à celle qu’il aura encourue (art 347 CP). En cas de détournement ou
destruction d’objet donné en gage l’auteur, qu’il soit débiteur, emprunteur ou tiers donneur
de gage sera puni de 2 mois à 5 ans d’emprisonnement et d’une amende de 10 000 à 500 000 f
(art 346 CP). Dans ce cas le receleur, le conjoint, les descendants et ascendants du débiteur,
de l’emprunteur ou du tiers donneur de gage, seront punis d’une peine égale à celle qu’il
aura encourue (art 347 CP).
C’est le fait par toute personne, d’employer des moyens frauduleux quelconque pour
se faire remettre ou délivrer des fonds ou des choses ayant une valeur pécuniaire.
Comme le vol, l’escroquerie est une infraction contre les biens tendant à l’appropriation
frauduleuse de la fortune d’autrui. C’est un délit complexe. Sa réalisation exige l’accomplissement
de plusieurs éléments matériels notamment les moyens frauduleux et la remise consécutive.
L’escroquerie à la dot est prévue et punie par le législateur. Elle est différente de l’escroquerie
au mariage qui n’est pas une infraction pénale. On dit généralement à ce propos que « en
matière de mariage, trompe qui peut».
- Manœuvres frauduleuses ;
- Remise de la chose suite aux manœuvres frauduleuses (remise consécutive) ;
- Intention coupable.
Elles sont énumérées par l’art 333 al 2 Cp. L’escroquerie est un délit de commission et
non d’omission. C’est pourquoi il est exigé l’accomplissement d’acte qui ait été déterminant.
La simple réticence ne peut constituer une manœuvre frauduleuse même si l’auteur en tire
profit. Il faut donc un acte matériel qui a un lien de causalité avec la remise. C’est à dire
que les moyens frauduleux doivent avoir été suffisamment déterminants pour influencer
la victime. Il n’y a pas escroquerie lorsque la victime a remis la chose en l’absence de
manœuvres frauduleuses ou lorsque celles-ci sont postérieures à la remise.
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Droit Pénal Spécial
Le faux nom peut être imaginaire ou réel lorsque l’auteur utilise une fausse pièce
d’état civil. La fausse qualité consiste dans l’utilisation de tout titre légalement conféré
à une personne. Exemple: se faire passer pour un docteur, un professeur, un DG, un
fonctionnaire.
Ces critères sont alternatifs et non cumulatifs. En cas d’intervention d’un tiers, la
jurisprudence recherche si la présence du tiers est assez autonome pour avoir une valeur
probante.
Ils doivent constituer des tromperies difficiles à vérifier et de nature à abuser une
personne normalement prudente. Le mensonge simple est consacré comme étant constitutif
de manœuvres frauduleuses. Il peut être écrit ou oral. Le mensonge est qualifié lorsqu’il
émane de personnes qui, en raison de leurs fonctions ou leur position sociale, inspirent le
respect, la confiance ou la crainte. Il s’agit de mensonges dont la force de persuasion est
aggravée ou facilitée par la qualité effective de l’agent. Il faut distinguer si la personne de
la victime pouvait être placée sous l’emprise d’une crainte de l’auteur, ou d’une confiance
en lui, ou d’un respect pour lui. La liste de l’art 333 al 2° Cp. n’est pas limitative. Les
juges admettent les mises en scène avec l’intervention des choses, comme constituant des
manœuvres frauduleuses caractéristiques du délit d’escroquerie. Il en est ainsi de toutes les
formes de trucage et des effets de complaisance.
- Il faut d’une part que dans le cadre d’un mariage coutumier, l’auteur ait donné
ou promis en mariage une femme sur laquelle il n’a pas ou n’a plus un pouvoir de
disposition.
- D’autre part il faut qu’il y ait eu perception ou tentative de perception de tout ou
partie de la dot. L’on doit donc retrouver dans le délit d’escroquerie à la dot, un
défaut de qualité ou un défaut de pouvoir chez l’auteur.
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Droit Pénal Spécial
B- La remise consécutive
L’escroquerie c’est un rappel, est une infraction contre les biens. La chose escroquée
doit alors appartenir à autrui. La remise doit être postérieure aux manœuvres frauduleuses.
C’est la remise qui fait consommer l’infraction. Peu importe l’usage qu’en fera l’escroc. La
remise doit être la conséquence des manœuvres frauduleuses.
C- L’élément intentionnel
Escroquer, c’est agir en pleine connaissance de cause sachant qu’on utilise des moyens
illicites pour obtenir la remise d’une chose contre la volonté du remettant. Il y a intention
coupable dès que l’escroc agit en connaissance du caractère illicite des moyens qu’il utilise,
même si son mobile est louable. C’est pourquoi, l’utilisation de moyens frauduleux, pour se
constituer un gage ou pour récupérer une partie de prix illicite, est une escroquerie. Il en est
de même s’il s’est agi de récupérer une somme volée ou lorsque la victime s’était elle-même
procurée de façon délictueuse, les choses qui lui sont escroquées.
Il faut noter que la tentative est punissable. Les pénalités diffèrent selon qu’il s’agisse de
l’infraction simple ou de celle perpétrée avec l’une au moins des circonstances aggravantes
prévues aux articles 335 et 336 Cp.
Il s’agit du délit d’escroquerie commis par une personne faisant appel au public.
Cet appel peut se faire par tous les moyens possibles de publicité, notamment par voie
d’annonce, de démarchage ou de distribution de prospectus. La loi fixe trois conditions à
réunir pour être passible des peines prévues à l’art 335 Cp :
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Droit Pénal Spécial
Cette circonstance aggravante est de caractère personnel. Elle est liée à la personne
de l’auteur ou tout au moins à sa qualité prétendue ou usurpée. Il doit s’agir d’une personne:
soit faisant faussement usage de la qualité de fonctionnaire ou d’agent de l’autorité publique;
soit portant indûment un uniforme, costume ou insigne; soit alléguant un faux ordre de
l’autorité publique (se faire passer pour un percepteur d’impôts ou taxes, un agent des
forces de l’ordre, de la douane ou de l’administration du contrôle des prix).
Cependant, ce délit ne doit pas être confondu avec celui d’usurpation de titres ou
de fonction, prévu et puni par les articles 189 et suivants du Cp qui, même en l’absence
de toute remise de fonds, sanctionnent le simple comportement délictueux. Il en est de
même de la contravention prévue à l’art 1-11° du décret du 16 mars 1963, qui punit
d’une amende 500 à 5 000F, «ceux qui auront publiquement revêtu un costume présentant
une ressemblance de nature à causer un mépris dans l’esprit du public avec des uniformes
définis par les textes réglementaires».
Les infractions voisines de l’escroquerie sont les larcins et filouteries. La filouterie est
la dissimulation volontaire de son insolvabilité : on se fait servir alors que l’on savait ne pas
pouvoir payer ou on bénéficie de services que l’on sait ne pas pouvoir rémunérer. Ce délit
n’a été incriminé de façon autonome qu’en 1873.
L’art 348 Cp, vise les aliments, les boissons et les chambres consommés ou utilisés
dans des établissements professionnels et les moyens de transport public. Sont donc
exclus la cigarette après le repas, la viande servie par le boucher ou l’épicier (qui sont des
professionnels, mais qui ont la possibilité de s’assurer de la solvabilité du client avant le
service), les chambres, aliments ou boissons fournis par les non professionnels. Seuls les
professionnels de ces branches bénéficient d’une protection légale.
L’article 348 Cp ne punit pas la tentative. Il exige que l’aliment ou la boisson ait
été effectivement consommé même partiellement et le moyen de transport utilisé. C’est
78
Droit Pénal Spécial
pourquoi le client qui après même un service complet constate à temps qu’il n’a pas de
quoi payer ou ce qu’on lui a servi ne lui convient pas, ne sera pas puni conformément aux
dispositions de l’art 348 Cp. Le coupable de filouterie est puni d’un emprisonnement de
6 jours à 6 mois et d’une amende de 5 000 à 100 000 F ou de l’une de ces deux peines
seulement.
Aux termes de l’art 41 de la constitution, les biens publics sont sacrés et inviolables,
toute personne doit les respecter scrupuleusement et les protéger. Les atteintes aux biens
publics sont réprimées par la loi.
La loi pénale nigérienne prévoit et réprime aux articles 378 et suivants, les destructions
et dégradations des biens publics et mêmes privés.
I- Les incendies
Aux termes de l’article 378 du CP, c’est le fait de mettre le feu à des édifices, magasins,
chantiers, véhicules de transports publics, terrestres, fluviaux et aériens, et généralement
aux lieux habités ou servant d’habitation appartenant ou non à l’auteur du crime.
- un acte d’incendie c’est-à-dire mettre le feu même si l’incendie ne s’est pas produit.
- l’incendie doit être commis sur une propriété donc un bien meuble ou immeuble. Le
législateur ne fait pas de distinction entre les biens personnels et ceux appartenant
à autrui ; l’article 378 CP sanctionne l’auteur d’incendie y compris lorsqu’il s’agit
des biens personnels.
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Droit Pénal Spécial
- Il faut que l’incendie soit commis de manière volontaire peu importe le mobile,
l’essentiel est que le feu soit mis volontairement.
2°) La répression
a) L’incendie délictuel
L’article 379 CP sanctionne l’auteur non seulement des faits cités à l’article 378
lorsqu’ils ne sont ni habités, ni servant d’habitation, mais aussi le fait de mettre le feu à des
forêts, bois, taillis ou récoltes sur pied.
L’art 380 CP punit l’auteur des faits cités à l’art 379 d’un emprisonnement de 1 à 5 ans
et d’une amende de 10000 F à 100.000 F lorsqu’il aura volontairement causé un préjudice
quelconque à autrui, si les biens lui appartiennent. Les mêmes peines sont appliquées à
celui qui aura mis le feu sur l’ordre du propriétaire des biens.
Si les faits ont été commis sur des objets appartenant à l’auteur mais qu’il aura
volontairement causé un préjudice à autrui, la peine sera d’un emprisonnement de 6 mois
à 3 ans et une amende de 10.000 F à 100.000 F.
Les mêmes peines seront encourues par celui qui met le feu sur l’ordre du propriétaire
des objets.
b) L’incendie criminel
L’article 384 al.1 punit d’un emprisonnement à vie lorsque l’incendie aura entraîné la
mort.
Le législateur prévoit la sanction de tout celui qui aura tenté de commettre le délit ou
le crime d’incendie.
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Droit Pénal Spécial
B/ L’incendie involontaire
Aux termes de l’article 388 du CP, tout celui qui par maladresse, imprudence,
négligence, inobservation des règlements, aura involontairement causé l’incendie d’une
maison habitée ou servant d’habitation ou de ses dépendances appartenant à autrui, sera
puni d’un emprisonnement de 15 jours à 2 mois et/ou une amende de 5000 à 100.000F.
L’infraction est constituée lorsque l’auteur met le feu par suite d’une faute d’imprudence, de
négligence, d’inattention, d’inobservation des règlements, ou de maladresse.
A/ Eléments constitutifs
Pour que l’infraction soit constituée, il faut la réunion des éléments suivants :
- Qu’il ait destruction ou renversement des édifices, ponts, digues, voies publiques
ou privées.
- Que l’auteur agisse en connaissance de leur appartenance à autrui
- Qu’il y ait intention coupable.
B/ La répression
Si les faits ont occasionné mort d’homme, le coupable sera puni de la peine
d’emprisonnement à vie.
S’il en ait résulté une amputation, mutilation, privation de l’usage d’un membre, cécité
ou perte d’un œil ou autres infirmités permanentes, la peine sera d’un emprisonnement de
10 à 30 ans.
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Droit Pénal Spécial
Ainsi, si les pièces détruites sont des actes de l’autorité publique ou des effets de
commerce ou de banque, l’auteur est puni d’un emprisonnement de 2 à moins de 10 ans
et d’une amende de 20.000 à 200.000 F.
Mais s’il s’agit de toutes autres pièces qui se trouveraient ainsi détruites, la peine
d’emprisonnement sera d’1 à 5 ans et l’amende de 10.000 à 100.000 F.
L’art 391 CP n’exige pas que le véhicule soit complètement et entièrement dégradé.
Pour que l’infraction soit constituée, il suffit que le véhicule.
- Appartienne à autrui
- Qu’il y ait dégradation ou tentative de dégradation partielle ou totale par quelques
moyens que ce soit.
- Que l’auteur ait agi avec intention coupable.
Dans le souci de protéger les biens d’une manière générale, les objets mobiliers et les
récoltes en particulier, la législation pénale nigérienne à son art 393 CP prévoit et punit ;
tout pillage, tout dégât portant sur les objets mobiliers, les effets, denrées ou marchandises,
grains, farine et toutes autres substances alimentaire, vin ou autre boisson.
L’auteur est puni d’un emprisonnement de 6 mois à 2 ans et d’une amende de 5.000
à 10.000 F.
Si les faits ont été commis en réunion ou en bande et à force ouverte, l’emprisonnement
sera de 2 à moins de 10 ans. Néanmoins ceux qui prouveront avoir été entraînés par des
violences, ne seront punis qu’à un emprisonnement de 1 à 5 ans et d’une amende de 5000
à 100 000F (art 393 al 2 CP).
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Droit Pénal Spécial
Aux termes de l’art 395 al.1 CP, le législateur sanctionne celui qui aura dévasté des
récoltes sur pied ou des plants venus naturellement ou faits de mains d’homme.
Pour que l’infraction soit constituée la réunion des trois éléments suivants est nécessaire :
Le législateur nigérien prévoit et punit aux termes de l’art 397 du code pénal, toute
personne qui aura abattu, brûlé, mutilé, coupé ou écorché de manière à les faire périr un
ou plusieurs arbres qu’il savait appartenir à autrui.
Si le ou les arbres étaient plantés sur les places ou voies publiques, la peine sera d’un
emprisonnement de 6 mois à 2 ans (art 397 al. 2 CP).
Le législateur nigérien prévoit et sanctionne aux termes de l’art 398 CP celui qui aura
volontairement empoisonné des chevaux ou autres bêtes de voiture, de montures ou de
charge, des bestiaux à cornes, des moutons, chèvres ou porcs ou des poissons dans les
étangs, vivriers ou réservoirs.
- qu’il y ait empoisonnement que cet empoisonnement porte sur l’un des animaux
ou poissons sus-mentionnés
- que l’auteur ait eu la volonté de commettre l’acte.
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Droit Pénal Spécial
Il est également prévu et puni, aux termes de l’articles 399 du CP, celui qui sans
nécessité, en quelque lieu que ce soit, aura tué des chevaux ou autres bêtes de voiture, de
monture ou de charge, des bestiaux à cornes, des moutons, des chèvres ou porcs ou des
poissons dans les étangs, viviers ou réservoirs appartenant à autrui.
Il faut :
- que l’auteur ait tué l’un des animaux susmentionnés ou poissons appartenant à
autrui.
- Que cet acte soit commis sans nécessité
- Qu’il y ait intention coupable.
La réforme de 2003 vient corriger une erreur qui s’est glissée dans la confection du
code pénal édition 1993.
En effet, Il est mentionné à l’art 364 de l’édition 1993, le délit d’usure est abrogé par
l’ordonnance 85-14 du 23 Mai 1985. Alors qu’en réalité cette ordonnance si elle a abrogé
la première incrimination de l’infraction a redéfini le délit d’usure et prévu des sanctions.
La réforme de 2003 n’a fait que restaurer les dispositions de l’ordonnance relative
au délit d’usure en y apportant quelques modifications rendues nécessaires par les
engagements internationaux auxquels le Niger a souscrits depuis, notamment dans le cadre
de l’UEMOA..
Ainsi, constitue l’infraction du délit d’usure, tout prêt ou toute convention dissimulant
un prêt d’argent consenti en toute matière à un taux effectif global excédant à la date de sa
stipulation (ou de sa conclusion) le taux de l’usure (art 364-1).
Le taux d’usures est celui déterminé par l’UEMOA et publié au journal officiel ou dans
un journal d’annonces légales.
Le Délit d’usure est puni d’un emprisonnement de deux mois à 2 ans et ou d’une
amende de 5000 à 5 million francs.
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Droit Pénal Spécial
Aux termes des dispositions de l’art 364-3 CP des peines complémentaires peuvent
être infligées au coupable qui vont de la publication de la décision de condamnation
du délinquant dans les journaux, à la fermeture provisoire ou définitive assortie de la
nomination d’un administrateur ou liquidateur pour l’entreprise. Le dirigeant s’est livré à
des opérations usuraires.
L’art 364-4 CP dispose que les peines prévues à l’art 364-2 et les mesures
complémentaires ci-dessus mentionnées s’appliquent aux dirigeants des entreprises,
sociétés, associations ou toute autre personne morale qui laissent sciemment, les personnes
soumises à leur autorité ou leur contrôle effectuer des opérations usuraires.
Selon l’art 364-5 CP, la prescription du délit d’usure court à compter du jour de la
dernière perception, soit du capital ou de la dernière remise des choses se rapportant à
l’opération usuraire.
Le législateur nigérien prévoit et punit dans le Code pénal à son art 194, celui qui
soustrait frauduleusement ou détruit volontairement de pièces ou de procédures criminelles
ou d’autres papiers, registres, actes et effets contenus dans les archives, greffes et dépôts
publics, ou remis à un dépositaire public agissant en cette qualité.
Toutefois, si les faits ont été commis avec violence envers les personnes ou par
effraction, la peine sera d’un emprisonnement de 2 à moins de 10 ans (art 194 al.2 CP)
Si les faits sont le fait du dépositaire lui-même, il sera puni d’un emprisonnement de
2 à moins de 10 ans (art 194 al 3 CP)
Les auteurs des faits prévus aux al.2 et 3 de l’art 194 du Code pénal, ne pourront pas
bénéficier des dispositions relatives aux circonstances atténuantes et au sursis.
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Droit Pénal Spécial
Le législateur nigérien punit également dans le code pénal à l’art 195, les dépositaires,
les greffiers, archivistes ou notaires négligents d’une peine d’emprisonnement de 15 jours à
6 mois et ou d’une amende de 20.000 à 200.000 Francs.
Le législateur nigérien punit la tentative de ces faits au même titre que le délit consommé.
Aux termes de l’art 196 du code pénal, c’est le fait par violences ou voies de
fait pour toute personne de s’opposer à la confection des travaux autorisés par l’autorité
publique. L’infraction est constituée si les éléments suivants sont réunis :
L’art 196 CP punit l’auteur d’un emprisonnement de 3 mois à 2 ans et/ou d’une
amende de 10 000 à 100 000 Francs.
Aux termes de l’art 196-2 CP, si les faits ont été commis en réunion de deux ou
plusieurs personnes, l’emprisonnement sera de 2 à 5 ans et l’amende de 20.000 à 200.000 F.
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Droit Pénal Spécial
Si les faits de l’alinéa précédent sont commis avec armes, l’emprisonnement sera de
2 à 7 ans et une amende de 20.000 à 200.000 Frs. (196-2 al 2).
Si les mêmes faits ont été commis avec violence, l’emprisonnement sera de 2 à
moins de 10 ans et une amende de 50.000 à 500.000 Frs.
Le législateur prévoit et punit à l’art 196-3 du code pénal tout dépositaire de l’autorité
publique qui aura refusé de porter mains fortes, étant régulièrement requis pour l’exécution
d’une décision de justice, d’une peine d’emprisonnement de 6 mois à 2 ans et d’une
amende de 10.000 à 20.000 Frs.
Législateur prévoit et punit dans le Code Pénal à son art 183 tout commandant
d’armes, tout officier ou sous-officier, ou chef de détachement de la force publique, qui,
après en avoir été légalement requis par l’autorité civile, aura refusé de faire agir la force
placée sous ses ordres.
Aux termes de l’art 184 du Code pénal, le médecin, qui ne défère pas aux réquisitions
de la justice, les particuliers ne se conformant pas aux réquisitions légales de l’autorité
publique, et les témoins et jurés défaillants qui auront allégué excuse reconnue fausse seront
condamnés à un emprisonnement de 15 jours à 2 mois et ou d’une amende de 10.000 à
100.000 F.
Sont assimilés aux réquisitions légales, les convocations émanant des chefs de
circonscriptions administratives, des magistrats et des OPJ. Mais les réquisitions doivent
être remises à leurs destinataires pour que l’infraction soit constituée.
L’art 185 du code Pénal sanctionne ceux qui par violence, voies de fait, menace
ou manœuvre concertée auront organisé ou tenté d’organiser le refus collectif de payer
l’impôt. Les auteurs seront punis d’un emprisonnement de 3 mois à 2 ans et d’une amende
de 20.000 à 200.000 F.
Aux termes de l’art 188 du Code Pénal celui qui, pouvant empêcher par son action
immédiate, sans risque pour lui ou pour autrui, la commission d’un crime ou d’un délit
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Droit Pénal Spécial
s’abstient volontaire de le faire, sera puni d’un emprisonnement de 6 mois à 3 ans et d’une
amende de 10.000 à 100.000 F.
Sera puni des mêmes peines prévues à l’alinéa précédent, quiconque s’abstient
volontairement de porter assistance à une personne en péril sans risque pour lui ou pour
autrui par son action personnelle ou en provoquant un secours.
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Droit Pénal Spécial
Pour assurer une meilleure protection des droits de la personne, les instruments
internationaux et nationaux des Droits de l’Homme reconnaissent et garantissent le droit
de propriété et la liberté de jouir de ses propres biens.
La législation pénale étend la répression de certains faits portant atteinte aux biens
mais qui sont liés à des faits principaux prévus et punis par la loi pénale, parce que
provenant d’une autre infraction.
Mais le législateur tout en sanctionnant pénalement les auteurs des infractions a prévu
des dispositions qui consacrent une immunité à d’autres auteurs en raison de leur lien de
famille avec la victime.
Le recel de choses est une atteinte à la propriété. Il est prévu et puni par les articles
354 et 355 Cp. Il ne doit pas être confondu avec le recel de malfaiteurs prévu aux articles
205 et 206 CP. Le recel de choses est le fait pour toute personne de détenir sciemment à
titre quelconque des objets provenant d’un crime ou d’un délit. Sont ainsi concernés, tous
ceux qui ont par un moyen quelconque (donation, achat, prêt, infractions...), bénéficié du
produit de l’infraction en cause. Exemple : celui qui reçoit gratuitement des bijoux
sachant qu’ils proviennent d’un vol.
Les choses recelées doivent provenir d’une infraction. L’art 354 Cp rédigé
en termes généraux ne distingue pas entre les différents crimes ou délits à l’origine de
l’obtention des choses recelées. Mais la jurisprudence estime qu’il y a recel même si l’auteur
de l’infraction principale n’a pas encore été condamné, n’a pas été identifié ou a échappé
aux recherches ou bénéficie d’immunité légale. Il y a également recel malgré la relaxe du
prévenu de l’infraction principale ou la prescription de cette infraction. En cas d’amnistie
réelle, c’est à dire celle qui porte sur les faits qui perdent alors leur caractère délictueux, il
ne peut y avoir recel. Mais en cas d’amnistie personnelle, c’est à dire accordée à l’auteur
de l’infraction, il y a recel car les faits conservent en eux-mêmes leur caractère délictueux.
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Droit Pénal Spécial
S’agissant d’une infraction contre les biens, le recel de choses doit nécessairement
porter sur un meuble. Par ailleurs la chose objet du recel, peut être le bien provenant
directement de l’infraction principale ou une substitution. La jurisprudence applique les
notions de subrogation réelle et de réemploi: le recel se perpétue à travers les transformations
subies par les choses reçues. Exemple: une dame a été condamnée pour recel au motif
qu’elle détenait des bijoux à elle achetés par son amant avec de l’argent qu’elle savait
provenir d’un vol.
Il est admis que le recel n’exige pas la détention personnelle des choses par le receleur:
celles-ci peuvent se trouver entre les mains d’un mandataire ou d’un préposé qui les conserve
matériellement pour le compte du receleur. Mais cette détention ne doit pas être équivoque.
En effet on ne peut pas considérer la femme comme recelant les choses volées par son
mari, du seul fait qu’elles sont retrouvées au domicile conjugal. Il n’est pas indispensable
que la chose soit dissimulée, ni que la détention dure un certain temps.
B/ L’élément intentionnel
L’élément résulte du terme «sciemment» de l’art 354 Cp. Le receleur doit avoir eu
pleine connaissance de l’origine délictueuse de la chose, même s’il ne connaît ni la nature
ou la qualification exacte, ni l’identité de l’auteur. Mais comme en droit civil (art 2279 c.civ),
il n’y a pas recel à conserver une chose dont on apprenait en cours de détention l’origine
frauduleuse, dès lors qu’à l’origine le détenteur était de bonne foi et la possession régulière.
§ 2. La répression du recel
L’auteur de recel des choses provenant d’un crime sera puni de la peine que la loi
attache au crime et aux circonstances du crime. Cependant si l’auteur de l’infraction
principale encourt la peine de mort, le receleur sera condamné à l’emprisonnement à vie
(art 355 Cp).
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Droit Pénal Spécial
Il s’agit d’une immunité familiale qui vise toutes les infractions contre les biens sans
distinction. L’art 342 Cp exclut toute responsabilité pénale en faveur des auteurs desdites
infractions. Seules des réparations civiles subsisteront au profit des victimes.
Il ne s’agit pas d’une cause d’exemption de la peine, consistant dans une excuse
absolutoire, qui serait un pardon reconnu par la loi à certains délinquants pour le prix de
leur délation (tel que prévu par l’art 93 Cp). Il s’agit plutôt d’une circonstance de nature
à mettre un obstacle définitif au déclenchement des poursuites pénales, c’est à dire à
l’action publique, alors que dans le cas des excuses absolutoires, il revient à la juridiction
de constater les faits de délation et de prononcer l’absolution.
Cette immunité légale trouve son fondement dans le rapprochement des familles,
c’est à dire le souci d’éviter le scandale au sein de la famille dont la solidarité commande
de ne pas saisir le juge dans ces cas là. C’est pourquoi la liste des personnes protégées est
très limitée.
L’art 342 al 1 Cp ne protège qu’un certain nombre d’individus dont la liste est d’ailleurs
très limitative. Il dispose en son alinéa 2 que les receleurs ou ceux qui auront appliqué à leur
profit des objets provenant du délit, les complices et les coauteurs ne sont pas épargnés.
L’immunité joue entre les époux ou pour un conjoint vif par rapport aux choses qui
appartenaient au conjoint décédé. Il est nécessaire qu’il ait un mariage préalablement
consommé. Le concubinage et l’union libre sont exclus. Mais si le délit intervient pendant la
période de séparation de corps ou le délai de viduité, l’époux auteur sera toujours exempté
de peine.
L’immunité joue entre les enfants ou autres descendants et leurs pères ou mères ou
autres ascendants. Elle joue entre les pères, les mères ou autres ascendants et leurs enfants
ou autres descendants.
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Droit Pénal Spécial
Elle résulte des dispositions mêmes de l’art 342 Cp. Sont exclus du bénéfice de
l’immunité, les receleurs, les complices et les coauteurs qui ne seraient ni descendants, ni
ascendants, ni conjoints de la victime. En sont également expressément exclus, les personnes
étrangères à la famille au sens de l’art. 342 Cp, qui auraient obtenu des objets provenant
du délit en commettant elles-mêmes un délit au préjudice du détenteur de l’objet.
92
Droit Pénal Spécial
Troisieme Partie :
AUTRES INFRACTIONS
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La personne humaine dispose incontestablement des droits qui lui sont reconnus
et garantis par les instruments nationaux et internationaux. Ces mêmes instruments
reconnaissent des obligations qui pèsent sur la personne humaine vis-à-vis de l’Etat et de
la communauté nationale.
Ainsi la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 en son article 29 al.
1 précise que l’individu a des devoirs envers la communauté. Le Pacte relatif aux Droits
Civils et Politiques de 1966, dans son préambule, consacre des devoirs à l’individu envers
autrui et envers la collectivité à laquelle il appartient. C’est surtout la Charte Africaine des
Droits de l’Homme et des Peuples qui reconnaît des devoirs à l’individu en consacrant un
chapitre entier de l’article 27 à l’article 29.
En effet l’article 41 précise que les biens publics sont sacrés et inviolables ; toute
personne doit les respecter scrupuleusement et les protéger ; tout acte de sabotage, de
vandalisme, de corruption, de détournement, de dilapidation ou d’enrichissement illicite
est réprimé par la loi. L’article 45 précise, que l’exercice des droits et libertés reconnus aux
citoyens se fait dans le respect des lois et règlements en vigueur.
Dans le souci de protéger l’Etat, le législateur nigérien prévoit et punit lourdement tout
nigérien ou tout militaire en service du Niger qui aux termes de l’article 62 du code pénal
se rendrait coupable d’un des actes ci-après :
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3) livrera à une puissance étrangère ou à ses agents soit des troupes nigériennes, soit
des territoires, villes, forteresses, ouvrages, postes, magasins, arsenaux, matériels,
munitions, vaisseaux, bâtiments ou appareils de navigation aérienne, appartenant
au Niger ou affectés à sa défense ;
4) en vue de nuire à la défense nationale, détruira ou détournera un navire, un
appareil de navigation aérienne, un matériel, une fourniture, une construction
ou installation quelconque, ou qui, dans le même but, y apportera soit avant,
soit après leur achèvement, des malfaçons de nature à les endommager ou à
provoquer un accident.
Le crime de trahison est constitué lorsque l’un quelconque des faits énumérés par
l’article 62 du CP ait été commis par tout citoyen nigérien ou un militaire au service du
Niger dans l’intention de porter préjudice à l’Etat.
- qu’il y ait commission de l’un des actes de trahison énumérés par l’article 62 du
CP ;
- que l’auteur de ce ou de ces actes soit un citoyen nigérien ou un militaire au service
du Niger ;
- que l’auteur ait commis l’un ou les actes avec intention coupable.
§ 2 : La répression
Aux termes de l’article 63 du CP, constitue la trahison en temps de guerre, le fait pour
tout nigérien ou tout militaire au service du Niger d’accomplir l’un quelconque des actes
ci-après en temps de guerre :
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L’infraction est constituée lorsque l’un quelconque des actes précités a été commis par
un citoyen nigérien ou un militaire au service du Niger, pendant que le Niger est en guerre
avec l’intention de nuire à l’Etat et surtout à son système de défense nationale.
La trahison est également constituée lorsque tout nigérien se rend coupable des faits
ci-après énumérés dans l’intention de nuire à l’Etat :
1) livrer à une puissance étrangère ou à ses agents, sous quelque forme et par quelque
moyen que ce soit, un renseignement, objet, document ou procédé qui doit être
tenu secret dans l’intérêt de la défense nationale ;
2) s’assurer, par quelque moyen que ce soit, la possession d’un tel renseignement,
objet, document ou procédé en vue de les livrer à une puissance étrangère ou à
ses agents ;
Aux termes de l’article 65 du CP, l’espionnage consiste pour tout étranger de commettre
l’un des actes ci-après :
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7) livrer à une puissance étrangère ou à ses agents, sous quelque forme et par quelque
moyen que ce soit, un renseignement, objet, document ou procédé qui doit être
tenu secret dans l’intérêt de la défense nationale ;
8) s’assurer, par quelque moyen que ce soit, la possession d’un tel renseignement,
objet, document ou procédé en vue de les livrer à une puissance étrangère ou à
ses agents ;
9) détruire ou laisser détruire un tel renseignement, objet, document ou procédé en
vue de favoriser une puissance étrangère.
§ 2 : La répression
Les dispositions des articles 85 et suivants CP constituent les moyens par lesquels
entre autres dispositifs le législateur nigérien entend lutter contre le terrorisme.
Aux termes de l’art 85 du code Pénal tout acte qui aura pour but de porter le massacre
ou la dévastation dans une ou plusieurs localités est puni de la peine de mort.
A l’égard de ce qui précède pour que l’infraction soit constituée, il suffit qu’il ait
exécution ou tentative d’exécution des massacres ou d’une dévastation.
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En cas de complot, qui a fait l’objet d’un acte commis ou commencé en vue de
préparer son exécution, les auteurs encourent l’emprisonnement à vie.
En effet, aux termes de l’art 86 al.3 CP, il y a complot dès que la résolution d’agir est
concertée et arrêtée entre au moins deux (2) personnes.
Aux termes de l’article 87 de Code Pénal, la peine de mort s’applique lorsque dans le
but de troubler l’Etat, l’auteur a pris la tête d’une bande armée ou même dans cette bande
armée, il n’a exercé qu’une fonction ou un commandement quelconque. La peine de mort
sera appliquée aux complices (art 87 al 2).
Toutefois, les membres de la bande armée qui n’auront exercé aucun commandement
ni emploi seront punis d’un emprisonnement de 10 à 20 ans.
Cette législation pénale est conforme aux dispositions de la constitution qui stipule en
son art 8 al. 2 que la République respecte et protège toutes les croyances. Aucune religion,
aucune croyances ne peut s’arroger le pouvoir politique ni s’immiscer dans les affaires de
l’Etat.
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L’article 102 du Code Pénal définit les crimes et délits à caractère racial, ethnique
ou religieux, comme tous actes susceptibles de dresser les citoyens les uns contre les autres,
au moyen des discriminations raciales ou ethniques, de propagande régionaliste ou des
manifestations contraires à la liberté de conscience et de la liberté de culte. L’auteur est puni
d’un emprisonnement de un (1) à cinq (5) ans et de l’interdiction de séjour.
Mais lorsque le fait aura pour but l’un des crimes ou délits attentatoires à la sécurité
de l’Etat et à l’intégrité du territoire prévus aux arts 62 et suivants du Code Pénal. L’auteur
ou l’instigateur de la propagande régionaliste, ou de la discrimination raciale ou ethnique
ou de la manifestation contraire à la liberté de conscience ou de culte, sera poursuivi comme
auteur ou complice de crime ou délit attentatoire à la sécurité de l’Etat ou à l’intégrité du
territoire national
De tout temps, et à toutes les étapes de la civilisation, les Etats ont assuré leur
pérennité ou organisant leur défense nationale.
Dans l’histoire de l’humanité, les Etats souvent plus puissants ont été vaincus par
d’autres parce que l’ennemi a percé leurs secrets de défense.
Le Niger n’échappe pas à cette règle. Aux termes de l’article 66 CP, l’auteur qui aura
dans l’intention de livrer à une puissance étrangère, rassemblé des renseignements, objets,
documents ou procédés dont la réunion et l’exploitation sont de nature à nuire à la défense
nationale sera puni de l’emprisonnement à vie.
Sera puni d’un emprisonnement de dix (10) à vingt (20) ans, aux termes de
l’article 67 CP, le gardien ou dépositaire par fonction ou qualité d’un renseignement, objet,
document ou procédé devant être tenu secret dans l’intérêt de la défense nationale ou dont
la connaissance pourrait conduire à la découverte d’un secret de la défense nationale, qui
sans intention de trahison ou d’espionnage, l’aura :
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Aux termes de l’article 67 alinéa 2 CP, l’emprisonnement sera de cinq (5) à moins de
dix (10) ans, si les faits ont été commis par imprudence, maladresse, inattention, négligence
ou inobservation des règlements.
Fort de ces dispositions, le code pénal prévoit et réprime aux articles 78 à 84 les
attentats, complots et autres infractions contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire
national.
Le complot est défini comme la résolution d’agir de manière concertée par au moins
deux (2) personnes, et punit par l’art 79 al1 du CP d’un emprisonnement de 10 à 20 ans,
s’il y a eu un acte commis ou commencé pour préparer l’exécution du complot ; dans le cas
contraire les auteurs sont punis d’un emprisonnement de 5 à moins de 10 ans (art 79 al 2
du CP).
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Elle peut en outre faire l’objet d’interdit de ces droits civiques et civils (art 79 al 4 CP).
Elle peut en outre faire l’objet d’interdiction de ses droits civils et civiques visés à l’article
21 CP.
Mais l’article 82 du CP punit de l’emprisonnement à vie ceux qui auront pris sans
droits ou motifs légitimes un commandement militaire quelconque, ceux qui contre l’ordre
du gouvernement ont retenu un tel commandement ou les commandants qui auront tenus
leurs armées ou troupes rassemblées malgré un ordre de licenciement ou de séparation.
Les interventions de forces de l’ordre pouvant porter gravement atteinte aux droits
humains sont rigoureusement encadrées par le législateur, à cause de l’usage de la force
prévu pour faire cesser les manifestations non autorisées.
L’usage de la force est par ailleurs réglementé par des conventions internationales
ratifiées par le Niger.
Il s’agit notamment du Pacte relatif aux Droits Civils et Politiques de 1966 (art 4 al1),
de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de 1981 (art 11 et 12), et la
Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 en son art. 29.
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Le Code Pénal Nigérien en ses articles 97 à 101 prévoit et punit les attroupements
sur la voie publique et dans un lieu public et fixe les conditions d’engagement des forces de
l’ordre pour faire cesser le trouble.
Aux termes de l’article 97 al 1 CP, tout attroupement est interdit sur les voies publiques
ou dans un lieu public ; que l’attroupement soit armé ou non armé mais susceptible de
troubler l’ordre public.
L’attroupement est armé lorsque l’un des individus qui le composent est porteur
d’une arme apparente, ou si plusieurs d’entre eux sont porteurs d’armes cachées ou
d’objets quelconques, apparents ou cachés, ayant servi d’armes ou apportés en vue de
servir d’armes (art 97 al.2 CP).
1er cas : L’article 97 al 3 CP, autorise l’usage de la force par les représentants de la
force publique appelés en vue de disperser un attroupement ou pour assurer
l’exécution de la loi, d’un jugement ou mandat de justice si des violences ou
voies de fait sont exercées contre eux, ou s’ils ne peuvent défendre autrement
le terrain qu’ils occupent ou les postes dont la garde leur est confiée.
2ème cas : Les conditions dans lesquelles l’attroupement est dispersé par la force sont
fixées par l’article 97 al 4 CP. L’usage de la force ne peut donc intervenir
qu’après que le chef de la circonscription administrative, le maire ou l’un
de ses adjoints, un commissaire de Police ou tout autre Officier de Police
judiciaire porteur des insignes de sa fonction :
1) aura annoncé sa présence par un signal sonore ou lumineux de nature à
avertir efficacement les individus constituant l’attroupement.
2) aura sommé les personnes participant à l’attroupement de se disperser,
à l’aide d’un haut parleur ou en utilisant un signal sonore ou lumineux
de nature également à avertir efficacement les individus constituant
l’attroupement ;
3) aura procédé de la même manière à une seconde sommation si la
première est restée sans résultat.
Le délit d’attroupement est constitué, selon l’article 98 lorsque toute personne non
armée faisant partie d’un attroupement armé ou non armé, ne l’aura pas abandonné après
la première sommation.
Aux termes des dispositions de l’article 99 du CP, toute personne trouvée porteuse
d’arme apparente ou cachée ou d’objets quelconques apparents ou cachés ayant servi
d’armes ou pouvant y servir, dans un attroupement, au cours d’une manifestation ou à
l’occasion d’une réunion sera punie d’un emprisonnement de 6 mois à 3 ans.
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L’emprisonnement est porté de un (1) à 5 ans si l’attroupement est dispersé par la force.
La personne condamnée peut être privée de tout ou partie de ses droits civiques,
civils ou politiques. L’interdiction du territoire national peut être prononcée contre un
étranger coupable de l’un des délits précités.
Le législateur prévoit et punit à l’article 100 du CP, toute personne ayant provoqué
directement un attroupement non armé soit par discours proférés publiquement, soit par
écrits ou imprimés affichés ou distribués.
L’infraction est établie dès lors qu’il y a un attroupement non armé provoqué par
discours publics, écrits, imprimés affichés ou distribués de manière intentionnelle.
Par contre toute provocation directe par les mêmes moyens à un attroupement
armé, sera punie de 1 à 5 ans.
Mais dans le cas où l’effet escompté n’est pas atteint, la peine sera d’un emprisonnement
de 3 mois à 1 an et/ou une amende de 50.000 à 300.000 F (art 100 al 2 CP).
L’exercice des poursuites pour les délits précités en matière d’attroupement ne fait
pas obstacle à la poursuite d’autres infractions commises lors des attroupements (art 101 al
1 CP).
La procédure de flagrant délit est applicable aux faits précités lorsqu’ils sont commis
sur les lieux même de l’attroupement.
Toute personne ayant continué à faire partie d’un attroupement après la deuxième
sommation, peut être condamnée à la réparation pécuniaire des dommages causés par cet
attroupement. (art. 101 al 3 CP).
- la peine de mort pour ceux qui ont fait usage de leurs armes dans un mouvement
insurrectionnel et ceux qui auront dirigé ou organisé le mouvement ou l’auront
sciemment armé et les complices des dirigeants.
* faire ou aider à faire des barricades, des retranchements, ou tous autres travaux
en vue de s’opposer à l’exercice de la force publique ainsi que les violences et
menaces pour empêcher la réunion de la force publique ou toute autre résistance
contre la force publique ainsi que l’occupation d’édifices, postes, etc.
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Ceux qui auront commis dans le cadre d’un mouvement insurrectionnel des actes
prévus à l’art. 90 du CP.
Il est fréquent que dans l’exercice de leurs fonctions, les personnes investies de
l’autorité publique posent des actes qui portent gravement et gratuitement atteintes aux
droits et libertés reconnus et garantis aux citoyens par la constitution et les conventions
internationales ratifiées par le Niger. Le législateur a recensé un certain nombre d’actes que
pouvaient commettre les fonctionnaires et autorités publiques à l’égard des citoyens en plus
des autres dispositions du code pénal auxquelles les fonctionnaires et autorités publiques
sont soumis en tant que simple citoyen.
Les différentes infractions susceptibles d’être commises par les fonctionnaires ont
toutes un caractère commun, à savoir : l’abus d’autorité commis par le fonctionnaire.
Aux termes de l’art 108 du CP, c’est le fait pour un fonctionnaire ou agent de l’autorité
agissant en cette qualité de procéder à une arrestation hors les cas prévus par la loi.
- à la liberté individuelle
- aux droits civiques des citoyens
- aux droits fondamentaux prévus par la constitution.
- l’arrestation illégale (arrestation sans mandat de justice hors le cas de flagrant délit) ;
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- la détention illégale : soit hors des lieux déterminés par l’administration, soit le
maintien en détention au-delà du délai fixé par la loi.
- l’incarcération sans mandat ou extrait de jugement : c’est un gardien ou concierge
de prison qui reçoit un prisonnier sans mandat ou un extrait de jugement.
- La violation de l’immunité parlementaire (arrestation d’un membre de parlement
hors le cas du fragrant délit sans autorisation de l’Assemblée Nationale).
Le fonctionnaire pourra être excusé s’il justifie avoir agi par ordre de son supérieur
hiérarchique (art 108 al. 2 CP).
Quelque soit le fonctionnaire, l’acte attentatoire doit être commis dans l’exercice de ses
fonctions sinon l’agent ou le préposé de gouvernement sera poursuivi selon les dispositions
des articles 265 à 268 du CP (arrestation et séquestration arbitraires).
Aux termes de l’art. 114 CP, c’est le fait pour un fonctionnaire de l’ordre administratif
ou judiciaire ou agent de la force publique agissant en cette qualité de s’introduire dans le
domicile d’autrui hors les cas légaux et contre le gré de l’intéressé.
C’est un délit qui est excusé si la violation de domicile a été commandée par l’autorité
supérieure, sous réserve de l’ordre manifestement illégal (art 108 al.3 et 42 al 2 CP).
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On doit entendre par domicile, dans le sens de l’art. 114 du CP, toute demeure
permanente ou temporaire occupée par celui qui en a le droit. Exemple : Chambre d’hôtel,
caravanes, abris mobiles où logements des ouvriers de chantiers volants etc…
Pour que l’infraction soit caractérisée, il suffit que l’habitant n’ait pas donné son
consentement à l’introduction dans son domicile. Une simple protestation, même sans la
moindre résistance matérielle suffit.
L’agent doit avoir agi en sa qualité, sinon il tomberait sous le coup de l’art 271
CP (violation du domicile par un particulier). Il s’agit de tout fonctionnaire de l’ordre
administratif ou judiciaire ou de tout autre agent de la force publique.
L’agent doit agir hors les cas prévus par la loi et sans les formalités prescrites. Pour
que le délit existe, il faut que l’agent agissant en qualité de fonctionnaire profite du respect
ou de la crainte inspirée par sa fonction pour pénétrer dans le domicile d’autrui.
V/ Intention coupable
L’art 114 du CP sanctionne tout fonctionnaire public coupable par une peine
d’emprisonnement de 3 mois à 2 ans et d’une amende de 10000 à 100000 ou de l’une de
ces deux peines seulement.
Nous examinerons, tout d’abord, les hypothèses dans lesquelles la loi autorise de
pénétrer au domicile d’un particulier, mais seulement pendant le jour c’est à dire de 5h à 21
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heures pour y effectuer des perquisitions ou des visites domiciliaires. Il s’agit essentiellement
des cas prévus par le code de procédure pénale dans le cadre des pouvoirs conférés soit
aux magistrats, soit au personnel de police judiciaire.
2ème cas : cas d’exception permettant l’introduction de jour comme de nuit au domicile
d’un citoyen.
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C’est le fait pour un fonctionnaire public d’user de violence sans motif légitime.
Le législateur prévoit et punit aux termes de l’article 117 du CP, tous dépositaires
de quelque partie de l’autorité publique qui, soit par réunion d’individus ou de corps, soit
par délégation ou correspondance entre eux auront concerté des mesures contraires à la
constitution et aux lois.
Le coupable est puni d’un emprisonnement de 6 mois à 3 ans et/ou une amende de
50.000 à 200000 F.
Si ce concert a lieu entre les autorités civiles et les corps militaires ou de sécurité contre
l’exécution des lois ou des ordres du gouvernement, la peine sera d’un emprisonnement
de 1 à 3 ans (art 118 al 2 CP)
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Si, par l’un des moyens exprimés dans l’article 117 CP, il a été concerté des
mesures contre l’exécution des lois ou des ordres du gouvernement, la peine sera d’un
emprisonnement de 2 à 5 ans.
Les dispositions qui précèdent n’ont rien de commun avec le fait pour les fonctionnaires
d’user de leur droit de grève et de la liberté de se grouper au sein d’une organisation de
coopération ou d’organisations syndicales de leur choix pour la défense de leurs intérêts
professionnels (art 120 CP).
Aux termes de l’article 129 du CP, l’ingérence des fonctionnaires constitue le fait
pour tout fonctionnaire, tout officier public, tout agent d’une administration publique, qui,
soit ouvertement, soit par des actes simulés ; soit par interposition de personnes lierait ses
intérêts personnels à ceux des entreprises que ses fonctions le chargent de surveiller ou
d’administrer.
A- Eléments constitutifs
- Les personnes concernées sont : fonctionnaire, officier public ou tout autre agent de
l’administration publique ; chargé par ses fonctions de surveiller ou d’administrer
certains actes ou certaines affaires ;
- L’acte d’ingérence est défini de façon précise par l’article 129 et suppose la réunion
de deux conditions :
* d’une part, il implique que le fonctionnaire, soit ouvertement, soit par actes
simulés, soit par interposition de personnes, aura pris ou reçu quelques intérêts
que ce soit.
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Droit Pénal Spécial
* d’autre part sur une affaire interdite (actes, adjudications, entreprises ou régies
dont il a ou avait, au temps de l’acte, en tout ou en partie, l’administration ou la
surveillance. Ces deux conditions sont cumulatives pour que le fait soit punissable
- L’élément intentionnel
B- La répression
Aux personnes visées à l’article 129 al 2 CP ; il faut ajouter celles visées à l’article 129
al 3 CP ; c’est-à-dire les agents des établissements publiques, des entreprises nationales et
les sociétés d’économie mixte dans lesquelles l’Etat ou les collectivités publiques détiennent
directement ou indirectement plus de 50 % du capital. L’acte d’ingérence punissable
consiste ou une prise de participation par travail, conseil ou capitaux, sauf par dévolution
héréditaire en ce qui concerne les capitaux.
Dans l’espace la prise de participation n’est interdite que dans les entreprises privées
qu’il était personnellement chargé de surveiller ou de contrôler, ainsi que dans les entreprises
ayant avec celles-ci au moins 50 % de capital commun.
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Droit Pénal Spécial
En raison des interventions qu’ils sont amenés à opérer et du prestige qui doit rester
attaché à leur fonction, les agents de l’autorité et en particulier les fonctionnaires, sont
l’objet d’une protection particulière de la loi pénale. Il importe de remarquer que cette
protection ne s’attache pas au fonctionnaire en raison de sa personne, mais qu’à travers la
personne physique, le législateur a voulu faire respecter l’autorité de la fonction.
L’outrage est une expression de mépris, une injure de nature à diminuer l’autorité
morale d’un dépositaire de l’autorité et de l’ordre public. Il peut être exprimé soit verbalement,
soit par écrit. Pour que le délit soit caractérisé, il faut que la personne outragée l’ait été
dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions et que le prévenu ait connu la
qualité du fonctionnaire ; il a agit en sachant que son acte tendait à amoindrir l’autorité du
fonctionnaire.
Aux termes de l’art 169 du CP, c’est le fait, par toute personne, d’outrager par paroles,
gestes, menaces, écrits ou dessins non rendus publics, ou envoi d’objets quelconques,
visant un magistrat ou agent de l’autorité dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de
ces fonctions.
- qu’il y ait outrage par paroles, gestes, écrits ou dessins non rendus publics, ou
envoi d’objets quelconques ;
- que la victime soit un magistrat ou un agent de l’autorité ;
- que le magistrat ou l’agent de l’autorité reçoive l’outrage dans l’exercice ou à
l’occasion de l’exercice de ses fonctions.
- qu’il y ait intention coupable.
Par outrage, il faut entendre toute expression grossière, de dédain, de mépris insolent,
même simplement ironique qui est de nature à diminuer le respect et la considération que
les citoyens doivent avoir pour les fonctions de celui contre lequel elle est dirigée.
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Droit Pénal Spécial
Il n’est pas nécessaire que l’outrage soit commis en présence de la personne qui en
est l’objet, mais le délit existe dès l’instant que l’auteur de l’outrage sait ou peut prévoir qu’il
parviendra à la connaissance de celle-ci.
L’outrage varie suivant les personnes, les actes ou les circonstances. La loi énumère
limitativement par catégories les personnes protégées. Il faut distinguer.
Pour que délit soit caractérisé, il faut que la personne outragée l’ait été dans l’exercice
de ses fonctions c’est-à-dire au moment ou étant de service et agissant en cette qualité ou
précédant à un acte de ses attributions.
Le délit est également caractérisé lorsque la personne outragée l’a été pour avoir
exercé ses fonctions.
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Droit Pénal Spécial
L’infraction est aggravée lorsqu’elle est accompagnée d’une des circonstances suivantes :
Selon l’art 170, si ces faits ont été commis contre un magistrat de l’ordre administratif,
judiciaire ou un juré, l’emprisonnement sera de 3 mois à 2 ans et/ou d’une amende de
10 000 à 100 000 F. Dans le cas où les faits sont commis en audience d’une cour ou d’un
tribunal, la peine sera d’un emprisonnement de 2 à 5 ans et d’une amende de 10 000 à
100 000 F.
La rébellion est le fait de s’opposer par la violence à l’exécution des lois ou actes
auxquels procèdent les représentants de l’autorité dans l’exercice ou à l’occasion de
l’exercice de leurs fonctions.
I- Emploi de violences
Les violences sont caractérisées dès lors qu’il y a eu attaque ou résistance manifestée
par des violences, coups ou voies de fait envers l’agent de l’autorité.
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Droit Pénal Spécial
blessures ou de maladie. L’auteur sera puni des peines prévues par les articles 173 à 175
du CP réprimant les violences à fonctionnaires.
La loi a limitativement énuméré les personnes protégées. Il s’agit des officiers publics
et ministériels, les OPJ, les agents de la force publique (GPX, Gendarmes, etc.)
Les violences ou voies de fait exercées contre l’agent doivent avoir pour but de
s’opposer à l’exécution par lui des ordres de l’autorité légitime, des mandats de justice et
des jugements.
Si les violences sont faites seulement par un sentiment de haine vis-à-vis de l’agent
d’autorité, considéré dans sa qualité et non pour faire obstacle à l’exécution des lois et
règlements et les ordres de l’autorité, il n’y a pas rébellion mais violences à fonctionnaires.
Il suffit que l’auteur, quelque soit son mobile, exerce des violences et voies de fait
sachant que celles-ci sont dirigées contre un agent de l’autorité agissant pour l’exécution
de la loi.
Le CP distingue différents cas et les peines sont différentes (crime ou délit) selon
qu’il s’agit de :
Aux termes de l’art. 163 CP, si la rébellion a été commise par une ou deux personnes
sans armes, la peine sera d’un emprisonnement de 3 mois à 2 ans et d’une amende de
10 000 à 100 000 F
Aux termes de l’art. 164 CP, si la rébellion est commise par plus de deux personnes
sans armes, la peine sera d’un emprisonnement de 1 à 5 ans et d’une amende de 10 000
à 100 000 F ; avec armes elle sera de 2 à moins de 10 ans.
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Droit Pénal Spécial
L’art. 165 CP prévoit des excuses absolutoires, c’est-à-dire aucune peine ne sera
prononcée contre celui ou ceux qui, n’ayant eu aucune fonction, ni emploi dans la bande :
Les articles 173 à 176 CP incriminent les violences ou voies de fait exercées contre
les fonctionnaires ou officiers publics ou citoyens chargés d’un ministère public, pendant
ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions. Il en est de même des violences ou voies
de faits exercées contre les magistrats de l’ordre administratif ou judiciaire dans les mêmes
conditions.
§.1- Eléments constitutifs
L’infraction est constituée lorsque des violences ou voies des faits ont été commises
contre des fonctionnaires publics en général de manière intentionnelle en sachant que ces
violences sont exercées contre eux et dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs
fonctions.
L’article 173 CP protège les fonctionnaires ou officiers publics ou les citoyens chargés
d’un ministère public. L’article 174 CP protège les magistrats d’ordre administratif ou
judiciaire.
Les personnes protégées sont celles qui sont investies d’une portion d’autorité
publique, qu’elles soient ou non fonctionnaires, ministres, préfets et celles bénéficiant d’un
mandat électif, maires et leurs adjoints, ou parlementaires.
Les actes incriminés sont les violences et les voies de fait même légères, mais le texte
s’applique aussi aux violences graves ayant entraîné pour la victime effusion de sang,
blessures ou maladies, ou une incapacité totale de travail ou temporaire.
Le champ d’application des articles 173 à 176 CP ne s’étend pas aux violences ayant
entraîné une mutilation, une amputation, une infirmité permanente. Mais lorsque mort
s’ensuit leurs dispositions s’appliquent.
Les violences supposent que le coupable ait agi volontairement en ayant connaissance
de la qualité de la victime, que celle-ci soit frappée dans l’exercice ou à l’occasion de
l’exercice de ses fonctions.
§.2- La répression
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Droit Pénal Spécial
L’aliéna 2 du même texte précise que s’il en est résulté effusion de sang, maladies ou
blessures ou s’il y a eu préméditation ou guet-apens, la peine sera d’un emprisonnement
de un à moins de 10 ans et d’une amende de 20.000 F à 200000 F.
Si les violences ont occasionné la mort de la victime, le coupable sera puni d’un
emprisonnement de 10 à 20 ans.
Si les violences ou voies de fait sont exercées contre les magistrats de l’ordre administratif
ou judiciaire, la peine sera d’un emprisonnement de 1 à 5 ans et d’une amende de 10 000
à 500 000F (art 174 CP).
Si les faits ont eu lieu en audience, ou s’ils ont été la cause d’effusion de sang, de
blessures ou maladies, ou s’il y a eu préméditation ou guet-apens la peine sera d’un
emprisonnement de 2 à moins de 10 ans. (art. 174 al 2 CP).
S’il en est résulté la mort de la victime, le coupable sera puni d’un emprisonnement
de 15 à 30 ans (art 174 al 3 CP).
L’article 175 CP précise que le meurtre d’un magistrat, d’un fonctionnaire, d’un
officier public ou d’un citoyen chargé d’un ministère de service public, dans l’exercice ou à
l’occasion de l’exercice de ses fonctions, sera puni de la peine de mort (art 175 CP).
Les auteurs des faits prévus aux articles 173 al 2 et 3, 174 al 2 et 3 et 175 CP¨ne
pourront bénéficier des dispositions relatives aux circonstances atténuantes et au sursis.
Toutefois, lorsque la peine de mort est encourue, l’emprisonnement à vie pourra lui être
substitué.
118
Droit Pénal Spécial
Aux termes de l’art 209 CP, le faux témoignage est le fait d’altérer sciemment la
vérité dans une déposition ou serment devant une juridiction de jugement ou devant une
juridiction d’instruction.
Pour que l’infraction soit constituée les éléments suivants sont nécessaires :
Les articles 210 à 216 du Code Pénal punissent différemment le faux témoignage
selon la matière à laquelle il se rapporte. Par exemple l’article 210 punit le faux témoignage
en matière de simple police d’une peine d’emprisonnement de un (1) à trois (3) ans et
d’une amende de 10.000 à 100.000 francs ou de l’une de ces deux peines.
Selon les arts 210 et 214 premièrement du Code Pénal, le coupable de faux témoignage
simple en matière de simple police est puni d’un emprisonnement de 1 à 3 ans et ou d’une
amende de 10 000 à 100 000F.
Selon les articles 211 et 214. 2° CP, en matière correctionnelle l’auteur de faux
témoignage est punit d’un emprisonnement de 2 à 5 ans et/ou d’une amende de 20.000 à
200.000 F.
119
Droit Pénal Spécial
Aux termes des arts 212 et 214 3ème le faux témoignage simple en matière criminelle
est puni d’un emprisonnement de 2 à 5 ans et d’une amende de 300.000 F. Si l’accusé a
été condamné à une peine égale ou supérieure à 10 ans le Faux témoin qui a déposé contre
lui encourt la même peine.
En tout état de cause et en toute matière en cas de faux témoignage aggravé les
biens que le faux témoin, aura perçu seront confisqués art 214 al2 CP.
Le faux témoin peut être privé de tout ou partie de ses droits civiques ou civils art
216 CP.
Aux termes de l’article 217 CP, constitue le délit de subornation de témoins, le fait pour
quiconque en toute matière et en tout état de cause d’user de promesses, offres ou présents,
de pressions, menaces, voies de fait, manœuvres ou artifices pour déterminer autrui à faire
ou délivrer ou non une déposition, une déclaration et une attestation mensongère que cette
subornation ait ou non produit son effet.
Aux termes de l’article 217 CP, le coupable de subornation de témoins est puni d’un
emprisonnement de 2 mois à 3 ans et d’une amende de 50.000 à 500.000 F.
Aux termes de l’art 218 du CP, la subornation d’interprète est punie au même titre
que la subornation de témoins.
Aux termes de l’article 219 du CP, il y a faux serment, lorsqu’en matière civile l’on a
sciemment altéré la vérité, en accomplissant un serment qui a été référé ou déféré. L’auteur
de faux serment est puni d’un emprisonnement de 1 à 5 ans et d’une amende de 20.000 à
200.000 F, il pourra en outre être privé de tout ou partie de ses droits civiques et politiques.
Aux termes de l’article 220 CP, la dénonciation calomnieuse consiste pour un individu
à imputer des faits par quelque moyen que ce soit, à une ou plusieurs personnes, à les
120
Droit Pénal Spécial
L’infraction simple est punie d’un emprisonnement de 6 mois à 5 ans et d’une amende
de 50.000 à 500.000 F. Mais si le fait dénoncé est susceptible de sanctions pénales ou
disciplinaires, le dénonciateur calomnieux n’est poursuivi qu’après jugement de relaxe ou
arrêt d’acquittement, soit une ordonnance ou arrêt de non lieu, soit après un classement
de la dénonciation par le magistrat, le fonctionnaire autorité supérieure ou employeur
compétent pour lui donner la suite qu’elle était susceptible de comporter.
Il s’agit pour le législateur pénal fort des accords internationaux que le Niger a souscrit
et les dispositions pertinentes de la constitution notamment :
Aux termes de l’art 221 du CP, constitue la révélation de secret, le fait pour un
dépositaire de secret par état ou profession, ou par fonction temporaire ou permanente de
les relever hors les cas prévus par la loi.
Toutefois, ces personnes ne sont pas tenues de dénoncer les avortements jugés criminels
par elles, dont elles ont eus connaissance, à l’occasion de l’exercice de leur profession.
Elles ne sont pas non plus tenues sans que cela les expose à aucune peine de déposer
devant la justice dans les affaires d’avortement art 221 al 2 CP.
121
Droit Pénal Spécial
Le faux en général est une altération de la vérité dans un écrit de nature à porter
préjudice à autrui.
Le faux est matériel lorsqu’il altère physiquement l’écrit et laisse des traces extérieures
susceptibles d’être démontrées et révélées par simple examen ou expertise. Le faux frappe
l’écrit d’un défaut d’authenticité (fausse signature, contrefaçon d’écriture ou de signature,
grattages, lavage chimique, biffure, surcharge, addition etc).
Le faux intellectuel est beaucoup plus subtil d’altération de la vérité. Le titre est
irréprochable dans son aspect matériel et sa forme, mais son contenu est mensonger à la
suite d’une dénaturation frauduleuse de substance. Le faux intellectuel frappe l’esprit et
un défaut de véridicité. Par exemple le fait d’écrire des conventions autres que celles qui
auraient été tracées ou dictées par les parties.
Aux termes de l’article 152 CP, le faux en écriture est l’altération frauduleuse de la
vérité de nature à causer un préjudice et commise dans un écrit destiné ou apte à la preuve
d’un droit ou d’un fait ayant des effets de droit.
122
Droit Pénal Spécial
Le faux n’est punissable que s’il cause ou susceptible de causer un préjudice à autrui.
B/ La répression
Elle varie selon qu’il s’agit d’un faux simple, ou en écriture de commerce ou de
banque. Selon qu’il s’agit d’un fonctionnaire, un officier public ou selon qu’il s’agit de toute
autre personne.
S’il s’agit du faux commis en écriture authentique ou publique, la peine sera d’un
emprisonnement de 1 à 8 ans et d’une amende de 10000 à 500000F (art 154 CP).
Lorsque, toute autre personne fait consigner des déclarations mensongères devant un
fonctionnaire public, ou officier public, ou tout autre agent ou préposé de l’administration
publique et aura provoqué l’insertion dans un acte public ou authentique, d’énonciations
contraires à la vérité, sera punie d’un emprisonnement de 6 mois à 3 ans et d’une amende
de 10000 à 100000 F (art 155 CP).
L’usage de faux est puni indépendamment de toute fabrication de faux et que l’action
publique éteinte pour le faux en écriture ne fait pas obstacle à la poursuite pour usage de
faux.
123
Droit Pénal Spécial
Les éléments constitutifs sont ceux du faux en écriture plus l’usage de faux qui
constitue un élément supplémentaire. Mais le fait d’usage s’entend au sens large.
Lorsque l’auteur aura fait frauduleusement usage de faux la peine sera de 6 mois à 3
ans et d’une amende de 50.000 à 500 000 F.
124
Droit Pénal Spécial
Cette protection s’étend aux brevets et œuvres d’autres personnes publiques ou privées.
En effet, indépendamment de cette protection assurée par le droit pénal national, des
instruments au plan international garantissent des droits des brevets et œuvres à travers
d’abord la liberté de prendre part à la vie culturelle de la communauté, de jouir des actes
et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent. D’où la protection
des intérêts moraux et matériels découlant de toute production scientifique, littéraire ou
artistique dont il est auteur. Ces droits sont reconnus et garantis par la déclaration universelle
des Droits de l’homme de 1948 (art 27) ; par le Pacte relatif aux Droits économiques,
sociaux et culturels de 1966 (art 15).
Les sceaux, marques, timbres, papiers à entête, pièces de monnaies ou billets de banque
et imprimés de l’Etat, du gouvernement, des institutions, juridictions ou administrations
publiques sont protégés contre la contrefaçon, la falsification, la possession indue ou l’usage
frauduleux, la vente ou la distribution frauduleuse par les articles 141 à 146 du CP.
L’art 142 CP punit d’un emprisonnement de 2 à 6 ans plus une amende de 80.000 à 8
millions, la contrefaçon, la falsification, ou l’usage des timbres nationaux des marteaux de
l’Etat qui servent aux marques forestières, les poinçons servant à marquer l’or ou l’argent,
les papiers et effets.
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Droit Pénal Spécial
L’auteur d’une des infractions est puni d’une peine d’emprisonnement de 6 mois à 3
ans et d’une amende de 40000 à 4 000 000 F. Il en est de même de la procuration indue,
l’usage ou l’application frauduleuse.
Les auteurs des fraudes sur les vrais objets ci-dessus cités sont punis de 3 mois à 2
ans d’emprisonnement et d’une amende de 30000 à 3 millions.
Aux termes de l’art 375 du CP, la peine d’emprisonnement sera de 3 mois à 2 ans si
le coupable s’est livré habituellement aux actes de contrefaçon.
L’art 376 du CP prévoit en outre la confiscation des sommes égales au montant des
parts de recettes produites par la reproduction, la représentation et la diffusion illicite ainsi
que la confiscation de tout matériel spécialement installé en vue de la reproduction illicite
et de tous les exemplaires et objets contrefaits.
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Droit Pénal Spécial
Dans le souci de protéger les citoyens contre les agissements des délinquants en raison
des multiples altérations et contrefaçons dont peut faire l’objet la monnaie. Le législateur
prévoit et sanctionne à l’art 135 du CP, le fait par toute personne qui aura contrefait ou
altéré soit des monnaies métalliques ayant cours légal au Niger, soit des effets émis par le
trésor public avec son timbre ou sa marque, soit des billets de banque autorisés par la loi
ou des billets de même nature émis par le trésor.
L’article 136 CP punit, toute personne qui aura coloré les monnaies métalliques ayant
cours légal au Niger ; d’un emprisonnement de 6 mois à 3 ans et d’une amende de 40.000
à 400 000 F ; dans le but de tromper sur la nature du métal ou les aura émises sur le
territoire nigérien ou aura participé à leur émission ou leur introduction.
Les infractions prévues aux articles 135 et 136 CP sont punissables même si elles ont
été commises à l’étranger et suivant ces mêmes distinctions s’il s’agit de monnaies, billets
et effets étrangers.
Toutefois les coupables auteurs, co-auteurs ou complices des faits commis à l’étranger
seront poursuivis au Niger conformément aux dispositions du CPP.
L’article 138 CP précise que les participations énoncées aux articles 135 à 137 CP ne
s’appliquent pas à ceux qui ayant reçu pour bonnes, des pièces de monnaies contrefaites,
altérées, ou colorées, les ont émises en circulation.
Toutefois celui qui en connaissance de cause aura fait usage desdites pièces sera puni
d’une amende triple au moins et sextuple au plus de la somme représentée par les pièces
qu’il aura vendues à la circulation sans que cette amende ne soit inférieure à 50.000 F
127
Droit Pénal Spécial
L’article 140 du CP, sanctionne tous ceux qui emploient ou détiennent des appareils
ou instruments susceptibles d’être utilisés pour la fabrication des monnaies métalliques,
d’effets émis par le trésor ou de billets de banques sans autorisation de l’autorité publique,
ainsi que ceux qui en ont livré à des personne non autorisées.
128
Droit Pénal Spécial
Porter une arme signifie avoir une arme immédiatement utilisable sur soi. Ne pas
confondre donc avec le transport d’arme qui quant à lui s’entend comme le fait de déplacer
une arme sans la porter sur son corps et sans qu’elle soit immédiatement utilisable.
Qu’elle soit blanche ou à feu, une arme étant par définition un instrument ou dispositif
servant à blesser ou tuer, son port, surtout par des personnes mal intentionnées qui peuvent
en utiliser à des fins criminelles constitue un danger public.
C’est pourquoi, le législateur nigérien a fixé les conditions relatives à son port, à
travers une réglementation plus ou moins rigoureuse selon la catégorie.
Cette interdiction est absolue pour certaines catégories d’armes, soumise à des
restrictions.
Il s‘agit du port d’arme de guerre. L’interdiction est absolue pour les particuliers.
Le port d’armes de défense ou de chasse est en principe interdit. Mais des dérogations
sont possibles.
Le port d’arme par les manifestants sur la voie publique est strictement interdit par
l’art 97 du CP qui parle d’attroupement armé.
129
Droit Pénal Spécial
Les armes visées ici sont aussi bien les armes par nature que les armes par destination.
L’attroupement armé peut entraîner pour le porteur d’arme comme pour les autres
participants à la manifestation des sanctions prévues par l’article 98 et 99 du CP.
Dans l’enceinte de l’Assemblée nationale et dans les tribunaux, le port d’arme est
interdit.
Cette interdiction concerne même les forces de l’ordre qui ne peuvent porter des
armes que sur réquisition des présidents de ces institutions autorités de police de ces lieux.
Les mêmes règles sont applicables dans les bureaux de vote dont la police des lieux
est assurée par les présidents.
Au regard des textes, le policier doit porter son arme en tout temps et en tout lieu, le
port est obligatoire lorsqu’il en est doté.
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Droit Pénal Spécial
En dehors des missions, l’agent n’est pas autorisé à porter l’arme qui doit être
déposée à l’armurerie du service.
Exception : Le policier peut porter son arme individuelle entre son domicile et son
lieu de travail, pour la prise de service et le retour de service.
L’art 298 CP interdit le port des poignards, stylets, baïonnettes, cannes à épée, cannes
plombées, casse-tête et toutes autres armes secrètes ou cachées autres que les armes à feu.
La peine est de 2 à 6 mois et 10 000 à 100 000 F pour le port prohibé d’une arme
blanche.
131
Droit Pénal Spécial
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Droit Pénal Spécial
Aussi, il faut un monde dans lequel où il est assuré le droit au développement, droit
essentiel en vertu duquel toute personne humaine et tous les peuples ont le droit de participer
et contribuer à un développement de la vie sociale, dans lequel tous les droits de l’homme
et toutes les libertés fondamentales puissent être pleinement réalisés, et de bénéficier de ce
développement (Déclaration sur le droit au développement du 4 décembre 1986).
Plusieurs normes internationales ont été adoptées par les Nations Unies à travers
l’OMS et l’AIEA pour protéger l’environnement et assurer la jouissance effective du droit à
un environnement sain. La Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de 1981
renforce cette protection en son article 24.
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Droit Pénal Spécial
Aux termes de l’article premier, est considéré comme déchet, tout résidu d’un processus
de production , de transformation ou d’utilisation, toute substance, matériaux produits ou
plus généralement tout bien meuble abandonné ou que son détenteur destine à l’abandon.
Aux termes de l’article 2 du même texte, constitue un crime tout fait consistant à
l’importation , le transit, des déchets industriels et nucléaires toxiques et de toutes autres
substances nocives, la détention, le stockage, l’achat ou la vente de telles matières.
Les responsables politiques ou administratifs, dès lors que leur qualité leur confère
une influence en vue de la commission de l’infraction, en tant qu’auteurs, co-auteurs ou
complices seront punis au maximum de la peine prévue soit 30 ans d’emprisonnement (art.
5).
Aucune poursuite ne sera exercée contre celui qui, avant toute exécution ou tentative
de l’exécution de l’infraction aura porté à la connaissance des autorités compétentes ces
faits.
Les faits pourront être punis même si les éléments constitutifs de l’infraction sont
accomplis dans des pays différents. Les infractions prévues par cette ordonnance sont
imprescriptibles. Les produits de l’opération ainsi que les moyens ayant servi à leur transport
seront saisis, et mis sous la main de la justice, puis confisqués.
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Droit Pénal Spécial
En cas de retard dans l’enlèvement desdits déchets, une pénalité de 5 millions par
jour et par fraction de 10 tonnes lui sera appliquée (art 10).
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BIBLIOGRAPHIE
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