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Conventions de trésorerie 

: comment
optimiser la tréso de votre Groupe ?

Convention de trésorerie : qu’est-ce que c’est ?


Les conventions de trésorerie permettent de régir les relations entre les différentes
sociétés d’un même groupe dans le but de permettre une optimisation de la gestion
économique et financière du groupe.
Concrètement, les conventions de trésorerie permettent de faire circuler la
trésorerie entre les différentes sociétés du même groupe et, dans de nombreux cas,
de limiter le recours aux établissements de crédit.
Elles permettent donc de mettre en commun la trésorerie de différentes sociétés d’un
groupe afin de la répartir entre elles selon leurs besoins.

Pourquoi mettre en place une convention de


trésorerie ?
Dans un groupe de sociétés, il n’est pas rare que certaines entités soient plus
rentables que d’autres, que les besoins financiers de l’une puissent être comblés par
les réserves de l’autre…

La mise en place d’une convention de trésorerie permet de mettre à disposition de


certaines sociétés membres d’un groupe les excédents de trésorerie dont peuvent
disposer d’autres sociétés du même groupe.
En pratique, ces opérations de transfert de trésorerie peuvent être réalisées :
 directement entre les sociétés du groupe impliquées par l’opération de trésorerie ;
 ou par l’intermédiaire d’une société pivot, le plus souvent la société mère.
Ce choix stratégique présente plusieurs avantages, notamment dans le cas de
l’entrée de nouvelles sociétés filles au sein du groupe, ou encore pour prévoir la
facturation du service d’organisation des flux financiers par la holding.

Les conventions de trésorerie sont donc un outil juridique particulièrement utile et


efficace pour permettre à un groupe de sociétés d’organiser plus simplement ses flux
financiers et de contribuer à l’indépendance économique de l’ensemble de ses
entités.
Quelles sont les conditions à respecter ?
Afin de pouvoir procéder à des opérations de trésorerie entre sociétés, elles
doivent, directement ou indirectement, avoir des liens de capital permettant à l’une
des entreprises d’avoir un pouvoir de contrôle effectif sur les autres.
Exemple :

Une société qui détient, directement ou indirectement, plus de la moitié du


capital des autres sociétés du groupe dispose incontestablement d’un
pouvoir de contrôle effectif.

Pour autant, des sociétés sœurs qui n’ont pas de lien de capital entre elles,
mais se trouvent sous le contrôle de la même société mère, peuvent
également conclure une convention de trésorerie.
De plus, les opérations concernées entre société-mère et filiales ou entre sociétés
sœurs doivent être des opérations de trésorerie. Ces dernières peuvent recouvrir
des natures très différentes : prêts, avances en compte courant, aval, caution…
Conventions réglementées et opérations de contrôle
Les sociétés mères et filiales ont souvent des dirigeants communs. Dans cette
situation, les conventions passées entre les sociétés sont soumises à une procédure
de contrôle particulier des opérations dite des conventions réglementées.
Par ailleurs, dans les SAS, même en l’absence de dirigeants communs, la procédure
de contrôle des conventions passées entre la société mère et sa filiale doit être
suivie car cette procédure s’applique aussi aux conventions réalisées entre une
société par actions et une autre lorsque cette dernière dispose de plus de 10 % des
droits de vote de la première.

Néanmoins, les conventions qui portent sur des opérations courantes et qui sont
conclues à des conditions normales sont exclues de cette procédure de contrôle.

En matière financière, l’appréciation du caractère normal de la transaction peut être


délicate. Elle dépend souvent de l’importance des montants en cause par rapport à
la situation des sociétés et des conséquences pour ces dernières. La mise en place
d’une convention de trésorerie permet de s’assurer que les opérations financières
au sein du groupe soient sécurisées, sans que les opérations ne doivent être
appréciées au cas par cas.
Les conventions de trésorerie peuvent donc, selon les cas, entrer dans le champ
d’application des conventions réglementées ou non. Notons qu’une procédure
spéciale de contrôle est applicable aux conventions réglementées.
Quels sont les risques en cas de manquement ?
Le cadre juridique applicable aux flux de trésorerie entre les sociétés de votre groupe
doit être précisément défini.

Vous devez vous assurer qu’il respecte scrupuleusement la réglementation et,


particulièrement, le monopole bancaire afin d’éviter des sanctions sur le plan civil,
comme pénal. En effet, les opérations de crédit effectuées à titre habituel sont, en
principe, réservées aux établissements de crédit et aux sociétés de financement.
Les conventions de trésorerie constituent une exception à ce monopole.
De plus, les transactions financières – même au sein d’un même groupe – qui ne
respecteraient pas la convention de trésorerie pourraient être qualifiées d’abus de
biens sociaux. La rédaction d’une convention de trésorerie permet de sécuriser les
opérations financières entre vos sociétés vis-à-vis de l’administration fiscale et
d’écarter votre responsabilité pénale de dirigeant.
Enfin, en l’absence de convention de trésorerie, les avances en compte courant
consenties par une filiale à sa société mère pourraient être considérées comme un
avantage occulte et une atteinte au monopole bancaire. La convention de
trésorerie vous permet de transférer les fonds disponibles, même lorsque vous ne
pouvez pas distribuer de dividendes par exemple.
Le conseil SBA Compta :
La rédaction de votre convention de trésorerie et les mentions qui doivent y figurer
dépendent de la structure juridique de votre groupe et de votre stratégie financière.
Évitez de copier un modèle que vous trouveriez sur Internet ; les conséquences en
cas de manquement peuvent être particulièrement lourdes !

Par ailleurs, veillez à rémunérer ces opérations de prêt, donc à appliquer des intérêts
aux sommes transférées. En effet, les opérations entre sociétés d’un même groupe
doivent répondre à un intérêt commun. Ce taux d’intérêt doit respecter certains pré-
requis… Il gagnera donc à être revu régulièrement ou indexé sur l’Euribor 3 mois par
exemple.

Enfin, une convention de trésorerie bien rédigée vous permet de prévoir les


évolutions futures de votre groupe et de sécuriser ces différents scénarios :
liquidation d’une fille et limitation de l’impact sur les autres sociétés, sortie d’une
filiale, intégration d’une nouvelle société, etc.
Nous vous recommandons donc vivement de vous faire accompagner afin de
sécuriser la gestion juridique et fiscale de votre entreprise.

Comment rédiger une convention de trésorerie intra-


groupe ?
 

Pour qu’elle soit valable, la convention de trésorerie intra-groupe doit comporter un certain


nombre de mentions obligatoires en accord avec les dispositions du Code monétaire et
financier : 

 l’ensemble des sociétés visées par les opérations de transfert de trésorerie doivent être
clairement désignées dans le préambule de la convention de manière à ce que leur lien, leur
capital, leur mode de fonctionnement soit clairement défini, aussi bien pour la société pivot
que pour les autres sociétés du groupe ; 
 il est également nécessaire de faire référence aux dispositions du code monétaire et financier
relatives aux conventions intra-groupe ; 
 il convient de préciser les modalités des transactions financières : la périodicité des
opérations, la durée des prêts et les conditions de leur remboursements ; 
 enfin, il est nécessaire d’indiquer les modalités de rémunération des prêts octroyés et des
avances réalisés. 

Il est vivement conseillé de faire appel aux conseils avisés d’un avocat pour la rédaction de la
convention de trésorerie intra-groupe afin de satisfaire l’ensemble des conditions et des
mentions obligatoires permettant la validité et la sécurité des opérations. 

 
5. Quelles sont les différences entre une convention de
trésorerie entre société soeurs et celle entre une société
mère et sa filiale ? 
 

La convention de trésorerie entre sociétés sœurs est moins évidente que celle entre une société
mère et sa filiale. Pour rappel, les sociétés sœurs sont des sociétés étroitement liées car
détenues par un même dirigeant, une société-mère ou une holding. Or, le Code monétaire et
financier autorise les conventions de trésorerie à condition que l’une des sociétés ait un
pouvoir de contrôle effectif sur les autres grâce au capital détenu. 

Ainsi, pour que cette condition soit remplie au sein d’une convention entre sociétés sœurs, il
est nécessaire que l’une d’elle puisse justifier l’exercice d’un contrôle effectif sur l’autre. Cela
peut se traduire notamment par le fait que la société mère détienne la majorité des titres de
l’une des sociétés, et au moins la moitié des titres de l’autre. 

En tout état de cause, il est nécessaire que la condition du contrôle effectif par l’une des
sociétés sur l’autre soit remplie. 

6. Quid de la rémunération de ces opérations ? 


 

Les opérations de transfert de trésorerie entre les sociétés d’un même groupe ne peuvent pas
se réaliser sans que des intérêts soient réglés en contrepartie des prêts octroyés. En effet, ces
opérations qui échappent au monopole des établissements bancaires sont particulièrement
surveillées par l’administration fiscale et doivent nécessairement faire l’objet d’une
contrepartie financière.  

Il est donc nécessaire de prévoir une rémunération en échange de ces opérations de prêt et
établir des intérêts correspondant aux taux du marché applicable en fonction de l’opération
réalisée. 

Il est fondamental de bien respecter cette condition de rémunération qui n’est pas optionnelle. 
 

7. Quels sont les risques en cas d’abus ou de non-respect de


la procédure ? 
 

La réglementation juridique applicable aux conventions de trésorerie intra-groupe doit être


soigneusement respectée. En effet, étant donné la sensibilité des opérations, il existe de grands
risques que celle-ci soit qualifiée d’abus de biens sociaux ou d’abus de pouvoir si les règles de
convention et de rémunération ne sont pas remplies. 

Les dirigeants des sociétés risquent de lourdes conséquences et notamment des


condamnations pénales en cas de non-respect de la réglementation. 

8. Les points à retenir concernant la convention de


trésorerie entre une filiale et sa société mère.
 

Voici les points à retenir concernant la convention de trésorerie entre une filiale et sa société
mère :

 Les conventions intra-groupes ont pour vocation première de régir les relations entre les
différentes sociétés d’un même groupe afin de permettre une optimisation de la gestion
économique et financière du groupe : le but est de permettre une circulation de la trésorerie
entre les sociétés du groupe pour éviter d’avoir recours aux établissements bancaires.
 Les conventions intra-groupe obéissent aux règles du Code monétaire et financier qui fixe des
conditions précises pour que ces mécanismes soient mis en œuvre. Un contrôle du respect de
ces réglementations est donc régulièrement effectué. 
 La rédaction des conventions doit être rigoureusement établie de manière à satisfaire à
l’ensemble des obligations, et notamment prévoir une juste rémunération en échange des prêts
et avances financières consenties entre les sociétés du groupe. 
 L’absence de rédaction de la convention ou le non-respect du cadre juridique de tels accords
est de nature à engager la responsabilité pénale des dirigeants. 

Vous l’aurez compris, ces démarches peuvent être longues et fastidieuses mais Captain
Contrat vous propose de vous aider dans toutes les étapes juridiques et administratives de
votre entreprise 
 
 

 
✍️En résumé

 Le but d’une convention de trésorerie intra-groupe est de régir les différentes sociétés d’un
même groupe afin de permettre une optimisation de la gestion économique er financière dudit
groupe.
 Plusieurs méthodes de trésorerie peuvent être envisagées : à travers la désignation d’une
société pivot ayant pour rôle de faire l’intermédiaire entre les différentes sociétés du groupe
ou, plus simplement, la réalisation de mouvements de crédits et débits en flux directs entre les
sociétés concernées.
 La rédaction d’une convention de trésorerie intra-groupe est encadrée par le Code monétaire
et financier et doit faire figurer un certain nombre de mentions obligatoires.
 Il existe une condition de rémunération obligatoire : les opérations de transfert de trésorerie
entre les sociétés d’un même groupe ne peuvent pas être réalisées sans que soient réglés des
intérêts en contrepartie des prêts octroyés.
 En cas d’abus ou de non-respect de la procédure, les risques sont importants et les dirigeants
risquent de lourdes conséquences

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