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de Rome
Marrou Henri-Irénée.Marrou Henri-Irénée. Civitas Dei, civitas terrena, num tertium quid?. In: Christiana tempora. Mélanges
d'histoire, d'archéologie, d'épigraphie et de patristique. Rome : École Française de Rome, 1978. pp. 415-423. (Publications de
l'École française de Rome, 35);
https://www.persee.fr/doc/efr_0000-0000_1978_ant_35_1_1164
* Paru dans Texte und Untersuchungen zur Geschichte der cdtcliristlichen Literatur 64,
Studia patristica 2, Berlin, 1957.
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Civitas Dei, Civitas terrena, Saeculum 343
texte, les mêmes mots devront être pris dans un autre sens.
Sa logique n'est pas celle du mathématicien mais celle du rhéteur:
les difficultés au milieu desquelles se débat Gilson dans l'article
cité s'éclaircissent dès qu'on veut bien se souvenir que dans
l'arsenal de la rhétorique classique figure un trope bien connu
appelé catachrèse.
Enfin n'oublions jamais que saint Augustin pense dans une
atmosphère platonicienne. Comme je le rappelais l'an dernier,
les notions de civitas Dei, civitas terrena sont des notions d'ordre
idéal ou mieux idéel, — ne disons plus, comme on l'a fait
souvent «mystique»; l'ab. Ratzinger (Aug. Mag. t. II, p. 971, n. 1)
a utilement insisté sur le contresens habituellement commis
sur la formule fameuse, de Giv. Dei, XV, 1, « quas etiam mystice
appellamus civitates duas»: pour comprendre que mystice
évoque simplement le sens spirituel de l'Ecriture, il suffit de
mettre en parallèle la formule qu'on lit, dans un contexte
absolument équivalent, en XIV, 1 : « quas civitates duas secun-
dum Scripturas nostras merito appellare possimus».
Ce sont des Idées, « qu'on ne saurait identifier sans plus avec
tel ou tel fragment de la réalité empirique», — encore que, bien
entendu, cette réalité même, son degré d'être, s'explique en
dernière analyse par une participation plus ou moins grande
(elle n'est jamais parfaite) à la Réalité supérieure de l'Idée.
La «cité de Dieu» c'est tout ce qui dans l'histoire, dans les
hommes et dans l'homme est secundum Deum, ou comme l'écrit
très justement Mgr. Journet {L'Eglise ..., t. II, p. 26): «le
camp des valeurs relevant du Christ» opposé au « camp des
valeurs relevant du Prince de ce monde», «le camp de ce qui
est bon» opposé «au camp de ce qui est mal». Elle est identique
à l'Eglise sine macula nec ruga telle que la foi et l'espérance nous
permettent de la contempler dans ce que sera son
accomplissement eschatologique (il est essentiel d'intégrer à la notion tout
ce qui a été bien observé à ce sujet par W. Kamiah, Christentum
und Geschichtlichkeit2, p. 136 — 147), ce qui n'empêche pas que,
par catachrèse, nous puissions aussi, mais naturellement à
l'intérieur de certaines limites (dont saint Augustin plus prudent
que certains de ses commentateurs a toujours tenu compte)
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344 H. I. Makrou
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Civitas Dei, Civitas terrena, Saeculum 345
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346 H. I. Maubou
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Civitas Dei, Civitas terrena, Saeculum 347
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348 H. I. Maeeou
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Civitas Dei, Civitas terrena, Saeculum 349
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350 H. I. Marrou
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