L'Homme et la société

Christian Miquel, Critique de la modernité. L'exil et le social, Paris,

L'Harmattan, (Coll. « Logiques sociales »), 1992
André Jacob

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Jacob André. Christian Miquel, Critique de la modernité. L'exil et le social, Paris, L'Harmattan, (Coll. « Logiques sociales »),
1992. In: L'Homme et la société, N. 107-108, 1993. Guerre et paix aujourd'hui. pp. 213-214.

http://www.persee.fr/doc/homso_0018-4306_1993_num_107_1_3332

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qui aura fait b jeu des totalitarismes. Surtout, en y articubnt b notion de Mouvement social
l'auteur donne un contenu dynamique et non purement privé à b liberté - résistance à l'ordre
autant que projet - qui le caractérise : notamment au cours du chapitre III, «Je n'est pas Moi» (p.
295-341).
Cette incarnation collective du Sujet aurait autorisé de b rapporter à une Raison pratique,
complémentaire d'une Raison instrumentab d'autant plus prestigbuse pour l'humain qu'elb
débouche sur une Société de consommation où les privilèges de l'argent pervertissent les
exigences démocratiques en tendant à monopoliser b pouvoir - avec une caricature de liberté
vidée de toute responsabilité. Et par delà b constat du retour du religieux, l'auteur note
finement b sous-jacence de l'exigence éthique, notamment de conviction (Weber), à des Sujets
capables de promouvoir une nouvelle vie.
Toutefois, malgré b mise en rapport décisive - parce que constructive du Sujet avec
l'autre (en référence à Lévinas, notamment p. 24-62), on se demandera si cette mise en place
exempbire par un sociologue du Soi, d 'Autrui (sans parler d'une Conscience dont l'en deçà
linguistique et pas seubment psychanalytique bit problème ) n'appellerait pas un débat
interdisciplinaire et philosophique. Car, dès qu'un savant entend résister au scfontisme comme au
pragmatisme b plus plat, le dblogue avec b philosophe satisferait à b fois l'exigence de
fondation et d'un affinement conceptuel profitabb à tous.

André JACOB

Christian MIQUEL, Critique de la modernité. L'exil et le social, Paris, L'Harmattan, coll.

«Logiques sociales», 1992, 1 vol., 123 p.

Cet essai, paru b même mois de septembre 1992 et sous le même titre que celui,
beaucoup plus volumineux, d'Alain Touraine, s'en démarque non seubment par sa brièveté
mais par son caractère plus analytique que constructif. Dans l'axe indiqué par b sous-titre :
«L'exil et b social», il cherche à traquer tous bs réseaux qui font oublier à l'homme sa condition
«exilique». En effet - contrairement à l'escargot ou au bernard l'ermite, qui promènent leur
maison avec eux - dès b sortie du sein de sa mère, dans sa nudité, l'homme sera en quête
d'enveloppes rassurantes et surtout de dispositions qui b soumettront à quelque
«transcendantal arbitraire» impliquant «qu'on cherche à occulter et à aménager cette béance
non fondée en construisant des mondes de représentation et de justification toujours plus
sophistiqués» (p. 13). Sur b fond d'un «fantasmer» archaïque, b pouvoir politique - allant
jusqu'à l'État totalitaire * ou b puissance d'un religieux, même désacralisé, forment des arrière*
mondes qui nous dépossèdent du monde en même temps que de b vfo.
On ne s'étonnera pas d'en trouver b phase extrême dans une Amérique du Nord où la
fonctionnalité technique atomise tellement l'individu dans sa subordination à des codes, qu'il
ne s'aperçoit même plus de sa perte d'identité, ni de croiser des références à Debuze et
Guattari ou à Baudrilbrd.
«Une critique an-archique voulant rétablir l'exil dans ses droits» (p. 106) appelle certes fort
justement à se révolter «contre l'entropie et bs somnifères de b modernité» (p. 117 m fine).
Mais cette révolte qui pourrait rebyer quarante ans après, celle de Camus ne sembb pas
soumettre b modernité, comme b fait A. Touraine, à une autocritique qui en sauve l'essentiel.
La défaveur qui frappe b sujet (cf. p. 104) manque de justification et est b signe le plus patent
214 L'Homme et la société

qu'une contrepartie constructive est absente de l'ouvrage. Une pensée de l'existence, relayant
b reconnaissance d'un décentrement exilique opposerait opportunément à toutes bs clôtures
si justement dénoncées l'annonce d'une ouverture possibb à b signifiance.

André JACOB

Directeur : Jean Rémy

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Sommaire n° 70-71, 3-4/1992 Identités, Espaces, Frontières

I. IDENTITÉS, ESPACES. FRONTIÈRES

1. L'identité et le territoire:
P. W. BOUDREAULT: Les relations amérindiens/francophones au Québec : le territoire comme
symbolique de l'autonomie.
B. POCHE: Fondements sociologiques de l'autoréférence. Quelques exemples européens.
2. Tradition et modernité. Le groupe et l'état :
A. PEREZ-AGOTE: Silence collectif et violence politique. La radicalisation sociale du nationalisme
basque.
J. WODZ, K. WODZ: Renaissance de l'identité locale et régionale en Haute-Silésie.
3. Nouvelles compétences, nouveaux accords :
M. CIECHOCINSKA : L'évolution de la notion de région en Europe centrale et orientale.
W. DRESSLER HOLOHAN: La politique européenne de coopération régionale trans-frontalière et les
modalités de son application dans le cadre français.
4. La frontière, abolie ou éternelle :
Cl. RAFFESTIN: Autour de la fonction sociale de la frontière.
P. STRANJ: Les relations entre la minorité Slovène en Italie et la République de Slovénie.
L O'DOWD: Restructuration économique, limites territoriales et intégration européenne : le cas
irlandais.
5. B. POCHE: Conclusion. De la transversale à la verticalité.
H. HORS DOSSIER
V. HASTAOGLOU MARTINIDIS, N. KALOGIROU: La mise en valeur du quartier de la Ville Haute de
Thessalonique. Réhabilitation ou rénovation ?
IH. NOTES DE LECTURES

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