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Le management organisationnel
Chapitre 1 :
Pouvoir, autorité et leadership
2° révolution industrielle (1870–1913) : Abandon du modèle de l’atelier pour
celui de l’usine L’E/se = une machine, dont les ouvriers sont l’un des
rouages, dont il faut optimiser l’organisation de la production.
C’est ainsi que va naître au début du XX° siècle et se développer au cours
des années 1930 la théorie des organisations :
▪ D’abord, dans la réflexion de praticiens de l’E/se (Fayol, Taylor, Ford);
▪ Ensuite, d’universitaires issus de diverses branches des sciences humaines;
▪ En fin, une discipline scientifique autonome (diverses approches);
▪ L’approche classique ;
▪ L’école des relations humaines ;
▪ Les approches managériales et systémiques.
1 Le pouvoir au sein des organisations
1.1 Les sources du pouvoir
1.1.1 Max Weber, père fondateur de la sociologie des organisations
Weber M est le premier qui a observé que toute société devait reposer sur un
type de domination reconnue comme légitime Autorité.
Éthymologiquement, du latin auctoritas = « l’aptitude à faire observer
volontairement les ordres » ( ≠ Pouvoir : aptitude à forcer l’obéissance).
Trois types de leadership résultent de trois fondements de l’autorité :
▪ L’autorité traditionnelle (statutaire) : La tradition (coutumes) confère au
détenteur sa légitimité d’ordre divin qui ne peut être mise en doute.
Limite : Pas de délégation.
▪ L’autorité charismatique fondée sur des qualités intrinsèques (confiance
en soi, savoir, comm°) supérieures au groupe l’adhésion du groupe.
Limite : Problème de succession.
▪ L’autorité « légalo-rationnelle » (bureaucratique) : fondée sur le droit,
Soumission aux règles formelles et écrites non pas à la personne
organisation hiérarchique fondée sur des compétences fonctions.
Limite : Déshumanisation, dépersonnalisation, réfractaire.
1.1.2 Quatre sources de pouvoir selon Crozier M (1963)
▪ Possession de compétence ou spécialisation spécifique (adhocratie);
▪ Maîtrise des relations avec l’environnement;
▪ Implication dans les réseaux de communication : accès à l’information.
▪ Maîtrise des règles organisationnelles (règles du jeu du pouvoir).
1.1.3 Les cinq sources de de pouvoir (Frensh J., Ravien B., 1959)
Trois sources relèveraient de l'organisation :
▪ Pouvoir légitime s'apparente à l'autorité légalo-rationnelle de Weber M.
▪ Pouvoir de renforcement : qui se trouve en mesure d'influencer, par
l'octroi de récompenses, le comportement des autres employés.
▪ Pouvoir coercitif : Punir ceux qui ne sont pas conformes aux idées .
Les deux autres relèveraient de la personne :
▪ Pouvoir de référence basé sur l’autorité charismatique et les
compétences relationnelles du détenteur du pouvoir.
▪ Pouvoir d'information repose sur les connaissances et les compétences
d'une personne (sujet d’admiration et d’influence).
1.2 La répartition du pouvoir
1.2.1 centralisation, décentralisation, délégation
▪ Centralisation : concentration des pouvoirs de décision aux mains d’un
petit nombre de personnes au sommet de la hiérarchie .
Chapitre 2 :
Le processus d’animation au sein
d’une organisation
Au cours des années 1930 et 1940, des psychologues américains ont montré
qu'un groupe présente une dynamique propre, au-delà des particularités de
ses membres.
Le comportement du groupe ≠ ∑ (comportements des individus)
Besoins d’accomplissement :
S’épanouir, se réaliser
Besoins d’estime :
Considération au travers d’une certaine
réussite, statut social, respect des autres
Besoins sociaux :
Appartenance à une communauté,
l’individu copmte pour l’autre, amitié, amour
Besoins de sécurité :
Se prémunir des dangers phyques, écoques et
psyques, construire une maison, santé…
Avant
Faible participation au projet de l’E/se tout Forte participation au projet de l’E/se
Modèle de fusion des professionnels très qualifiés :
Modèle de solidarité des salariés dotés de pouvoir
leurs compétences et leur degré des responsabilités
individuel très limité d'infléchir leurs conditions de
acquises leur confèrent les moyens d'affirmer leurs
travail vont compenser cette faiblesse par une
différences, de négocier leurs alliances et leur
lutte collective : identification horizontale vs
reconnaissance sociale (Identité au travail).
identification verticale.
« J’adhère à l’E/se et à la communauté ».
Forte appartenance à la communauté
5.4 Le projet de l’E/se
Le projet d’E/se est considéré par une charte qui répond à la triple question :
Qui sommes-nous et que faisons-nous? (forces et faiblesses) Pourquoi
combattons-nous? (harmonie entre valeurs personnelles avec de l’E/se) Où
voulons-nous aller? (Objectifs).
Module 5 :
Le management organisationnel
Chapitre 3 :
La decision et ses modèles
La décision est le moteur principal de l’entreprise. Grâce à elle, les idées, les
sentiments, les ambitions des individus se transforment en actions.
Décider est une nécessité. Ne pas prendre de décision revient à laisser le
problème en suspens.
Décider est une manifestation d’autorité.
Effectuer le bon choix nécessite une information de qualité.
Problème
Information Décision
Qu’est-ce qu’une bonne décision ?
▪ Ex ante : elle répond au problème posé et entraîne l’adhésion des
personnes qui la mettront en œuvre ;
▪ Ex post : elle s’apprécie en rapport avec les résultats obtenus.
1.1.2 Typologies de la décision
La vie de l’entreprise est jalonnée de décisions. Elles ne sont ni de même
nature ni de même importance.
1.1.2.1 Typologie selon le niveau hiérarchique
Igor ANSOFF distingue trois types de décisions :
▪ Les Décisions stratégiques : Décisions de long terme engageant l’avenir
de l’entreprise. Elles sont prises par la Direction.
Incertitude radicale réversibilité quasi-inéxistante.
▪ Les Décisions tactiques : Décisions de moyen terme qui mettent en
œuvre les options stratégiques. Elles sont prises par les responsables des
divisions afin d’optimiser les ressources.
Degré d’incertitude moyen réversibilité possible.
▪ Les Décisions opérationnelles : Décisions de court terme et celles du
quotidien (plannings, gestions des stocks). Elles sont prises par les
responsables opérationnels.
Degré d’incertitude faible réversibilité élevée.
1.1.2.2 Décisions stratégiques délibérées et émergentes (Mintzberg H)
▪ Décision stratégique délibérées ou anticipée : réfléchie a priori.
▪ Décision stratégique émergente : Elle n’est ni voulue, ni prévue
évoluer en fonction des aléas incontournables de l’environnement.
1.1.2.3 Classification selon le champ couvert
▪ Décisions individuelles : actes s'adressant à une ou plusieurs personnes
nominativement désignées .
▪ Décision de groupe : Décision de groupe lorsque l’on a besoin de
l’adhésion du personnel. Plus longue, nécessite plus d’organisation!
1.1.2.4 Classification selon la méthode de décision (Herbert Simon)
▪ Décisions programmables : répétitives selon des procédures prédéfinies.
▪ Décisions non programmables : +/- structurables et nécessitant une
méthodologie particulière impossible de les soumettre à un
algorithme de traitement prédéterminé.
1.1.2.5 Classification en fonction de degré de contraintes (Porter M)
▪ Décisions choisies : laisse une marge de manœuvre au décideur.
▪ Décisions contraintes : rendues nécessaires par l’évolution.
1.2 La démarche du décideur
Prévoir, orienter le futur en fonction des spécificités (culture, marché…).
1.2.1 Identification des finalités et des objectifs
La finalité de l’E/se est sa raison d’être : sa vocation, son but ultime.
La finalité de l’E/se ne peut se réduire à la maximisation du profit (Finalité
financière) Pérennité (Finalité économique), prendre en compte les
attentes du personnel (Finalité sociale), participer activement à l’intérêt
général (Finalité sociétale).
Les finalités ont un caractère abstrait. Il est donc nécessaire de les traduire
concrètement en objectifs.
L’objectif est une cible, un ensemble d’obligations, de contraintes que le
décideur doit respecter. On distingue :
▪ Objectifs généraux à long terme qui matérialisent la finalité : (i) financier
(verrouillage du capital), (ii) organisationnel et technique (flexibilité), (ii)
aspiration individuelle (prestige, réalisation de soi) et (iv) sociaux et
philanthropiques (satisfaction des salariés et clients).
▪ Objectifs opérationnels à échéance réduite. Ils visent à atteindre les
objectifs généraux à long terme (▲ productivité, ▼taux de TO, ▼ le
ratio d’endettement, stimuler les ventes).
1.2.2 La démarche stratégique et la décision
Dans un environnement relativement stable, la démarche stratégique
permet à l’E/se de bâtir un « planning gap » : un futur souhaité si l’on a pris les
moyens nécessaires, si non subit Orientations (décisions) stratégiques.
Il faudrait alors définir : (i) une démarche planificatrice (prévoir, orienter les
ressources), (ii) un plan d’action c’est-à-dire un moyen de réalisation dans le
temps des stratégies retenues, et (iii) un budget (prévision chiffrée).
2 Les modèle de prise de décision
D’un simple choix, la décision doit être mise dans son contexte, c’est-à-dire
dans les conditions d’aboutissement de ce choix.
2.1 Le processus de décision (Simon H., 1978)
La perception de l’environnement est limitée par le temps ou l’abondance
d’informations.
Information imparfaite (indisponible ou coûteuse Incertitude radicale
Rationalité limitée ou procédurale (l’individu sait qu’il ne peut atteindre la
solution optimale à son problème) Limitation des choix possibles.
Simon H propose un modèle descriptif de la prise de décision, l’IMC :
▪ Intelligence : l’étude de l’environnement de la décision et
l’identification du problème posé ;
▪ Modélisation : trouver l’ensemble des modes d’action possibles ;
▪ Choix : sélectionner une décision parmi l’ensemble des alternatives ;
Ces trois phases sont complétées par une dernière, essentielle au processus :
l’évaluation : si la décision est validée, elle se poursuit, sinon, on reprend le
problème à l’une ou l’autre des étapes en fonction des dysfonctionnements.
2.2 L’approche comportementale du décideur ou behavioral theory
2.2.1 Les modèles de comportement du décideur isolé
▪ Le modèle classique du décideur isolé : Il prédit (i) un décideur libre et
autonome, (ii) rationnel, (iii) large champ de possibilités et (iv) des choix
irréversibles modèle normatif limité.
▪ Le modèle de la « dissonance cognitive » (Festinger L., 1957) :
L'existence simultanée d'éléments de connaissance qui d'une manière
ou d'une autre, ne s'accordent pas (dissonance), entraîne de la part de
l'individu un effort pour les faire d'une façon ou d'une autre mieux
s'accorder (réduction de la dissonance) :
Pour "surnager", l’individu va essayer de justifier à posteriori ses choix,
même s'il est convaincu de s'être trompé.
▪ Le modèle du décideur émotif (Janis L., 1977) : A la rationalité limitée
s’ajoute le stress difficile à décider : le décideur va différer la prise de
décision, fuir éventuellement ses responsabilités.
▪ Les différences individuelles : L'abord des problèmes est propre à
chacun : expérience, tempérament, connaissances, profil psycho-
sociologique… y jouent un rôle majeur.
2.2.2 Les modèles de comportement décisionnels de l’organisation
Dans l’organisation, la décision n’est que rarement individuelle, elle est le plus
souvent collective. Cela s’explique par :
▪ La multiplicité voire la contradiction des objectifs Compromis.
▪ La réduction d’incertitude Décision de court terme (maîtrisable).
▪ Les procédures décisionnelles : Commissions, groupes de travail,
recommandations d'experts, réunions avec des partenaires (Sfez L).
▪ La recherche par problème : On s'intéresse d'abord au problème posé
(vision analytique) avant d'élargir le champ d'investigation.
2.2.2.1 Le modèle comportemental de Cyert M et March J, M (1963)
Le décideur doit faire converger (temporairement uniquement) les opinions
(structurellement opposées) vers un objectif commun.
Chaque acteur négocie sa participation à l’organisation en fonction de
l’utilité qu’il en retire.
2.2.2.2 Les modèles anarchiques
▪ Garbage can model (poubelle) (Cyert M., March J, M et Olsen M.,
1991) : Il consiste à mettre en concordance des solutions existantes avec
des problèmes posés. Dans la poubelle se rencontreraient des flux de
solutions, des problèmes et des participants ; de cette rencontre naît
une décision de façon chaotique et hasardeuse.
▪ Le modèle de non rationalité (Sfez L., 1984) : Il magnifie la non-rationalité
des décisions, lesquelles sont justifiées une fois qu’elles ont été réalisées :
l’action précède souvent la décision qui vient simplement la justifier.
3 La diversité des outils d’aide à la décision
Diversité en fonction du problème à traiter, personnalité du décideur …
3.1 Les outils classiques d’aide à la décision
3.1.1 En univers certain
Le décideur connait de façon précise les événements futurs et peut en
prévoir les conséquences. Il procède par la programmation linéaire à l’aide
du PERT (program Evaluation Research Task) : un logiciels de gestion de
projets, plannings.
3.1.2 En univers aléatoire
Le décideur a connaissance des diverses éventualités liées à la décision et
peut leur associer une probabilité Calculs probabilistes (espérance,
variance, écart type) arbres de décision afin d’apprécier les conséquences
potentiels de chaque éventualité.
3.1.3 En univers incertain
Le décideur a une connaissance, exhaustive ou non, des diverses
éventualités sans qu’il puisse pour autant leurs associer une probabilité par
défaut d’information Approches possibles :
▪ "maximin" : gain minimum espéré le plus élevé.
▪ "maximax" : gain maximum espéré le plus élevé.
3.1.4 En univers antagoniste : l’apport de la théorie des jeux
Hypothèse : Les décisions des uns affectent la satisfaction des autres.
En fonction des contextes conflictuels, les agents économiques sauraient être
de nature à se comporter coopératif ou individualiste.
3.1.4.1 Le « dilemme des prisonnier » et l’équilibre de Nash (Nasch J.-F., 1951
Deux personnes ayant commis ensemble un délit qui, prisonnières, sont
interrogées dans des pièces séparées. Chacun d’entre eux pourrait soit :
(i) Avouer en impliquant l’autre ; (ii) Nier d’avoir participé au délit.
Figure 9 : Dilemme du prisonnier
Joueur B
Avoue Nie
Avoue -3 ; -3 0 ; -6
Joueur A
Nie -6 ; 0 - 1 ; -1
Cerf Lièvre
Chapitre 4 :
Le panorama des structures
organisationnelles
Pour se développer et atteindre ses objectifs, l’E/se doit se structurer. Une
structure non adaptée constitue ainsi un frein au déploiement
de la stratégie.
La façon dont les composantes de l’organisation sont coordonnées et leur
poids respectif permettent de relever des structures récurrentes.
Division 1 Division 2
Dir. Tech Dir. Com DRH Dir. Com DRH Dir. Tech
Ligne
hiérarchique :
Relie le sommet
stratégique au
centre
opérationnel
Centre opérationnel :
Directement lié à la P°
NB : Galbraith K dénonce l’excès du pouvoir de la technostructure (managers :
techniciens) qui a pris les rênes dans les firmes au détriment des actionnaires. Valable
dans les années 1960.
2.2.2 Une conception élargie de la structure
À partir de ces cinq composantes, Mintzberg H inventorie une conception
élargie des configurations structurelles caractérisée par :
▪ Un mode de coordination : supervision directe, ajustement mutuel,
standardisation de qualification, standardisation des résultats,
standardisation des normes (cf. 1.2.1).
▪ Une composante dominante.
Figure 8 : Les configurations structurelles selon Mintzberg H
Configurations structurelles Composantes fondamentales Mécanismes de coordination