Cours Inaugural 2e Année ENIM

École Nationale Supérieure des Mines
Rabat
La dynamique du groupe et la
conduite des réunions
Niveau 2e année
Semestre 3
Professeurfle-maroc@outlook.fr
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La dynamique du groupe et la conduite des réunions
Plan du cours
SÉANCE 01 : Prise de contact, présentations, activité de brise glace ;

SÉANCE 02 : Préliminaires sur la dynamique de groupe : la notion de groupe,
ses caractéristiques, dynamique, typologie, interaction, pouvoir, etc.
SÉANCE 03 : exposé 1 : Les étapes de construction d’un groupe (origines,
procédures, objectifs…)
SÉANCE 04 : exposé 2 : La conduite et les types des réunions ;
SÉANCE 05 : exposé 3 : Le rôle et les types d’animateur. Analyse de situation ;
SÉANCE 06 : Les réseaux de communication lors d’une réunion ;
SÉANCE 07 : exposé 4 : Les participants : les rôles positifs et les rôles négatifs
: Analyse de situation
Contrôle continu
SÉANCE 08 : exposé 5 : La notion de cohésion du groupe ;
SÉANCE 09 : exposé 6 : La notion de gestion de conflits ;
SÉANCE 10 : exposé 7 : La notion de leadership ;
SÉANCE 11 Révision et préparation de l’examen.
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PRÉLIMINAIRES : Le groupe
Un des premiers domaines autour desquels s’est développée la

psychologie sociale qui étudie de façon empirique comment « les pensées,
les émotions, et les comportements des individus sont influencés par la
présence réelle, imaginaire ou implicite d'autres personnes » (1)
Aussi, le groupe apparaît-il un « sous-ensemble de la population d’une
société, défini selon un ou plusieurs critères » (2)
Catégorie sociale est le terme le plus neutre, s’appliquant à tout
regroupement de personnes, en principe sur la base d’une nomenclature
(selon l’âge, le genre, le type de ménage, le statut matrimonial, la natio-
nalité , l’ethnie, la profession, le statut dans le travail, etc..) ➔ statistiques ;
___________________________________________
(1) Gordon Willard Allport, « The historical background of social psychology ».
(2) (A.Guédez in Lévy et Lussault 2003).
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PRÉLIMINAIRES : Le groupe
Groupe social, terme utilisé dans le champ de la géographie sociale dans le

sens de « réunion de personnes associées par des liens quelconques » (1) ;
Strate ou couche sociale est abondamment utilisé en sociologie. (2) Ces
termes supposent une conception de la société en ensembles distincts plus ou
moins superposées les uns par rapport aux autres. Certaines strates sont
situées en bas de la hiérarchie sociale, d’autres strates sont situées en haut de
la hiérarchie sociale ;
Classe sociale est un terme nettement plus connoté idéologiquement,
faisant référence à une lecture marxiste de la société, en particulier par sa
référence à la lutte des classes comme moteur historique de son évolution. (3)
____________________________
(1) (Brunet et al, 1993)
(2) (Lemel 1991, Bosc1996)
(3) (Bosc 2003)
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PRÉLIMINAIRES : La dynamique du groupe
L’approche de J-Cl Fillioux (1979) :

- L’individu dans le groupe :
Ré/actions de l’individu Ses motivations personnelles ;
en lien avec : Ses besoins personnelles.
L’animateur face au S’efforcer de s’intégrer dans le groupe ;
groupe doit : Prendre conscience des motivations individuelles réelles ;
Observer le comportement des participants au groupe.
- Les interactions entre les membres du groupe :

Elles sont liées à la communication à travers la dépendance et l’influence :
- À travers la dépendance, on s’en remet au jugement des autres, pressions subies
dans le groupe (milieu carcéral), l’animateur de type autoritaire ou laisser-aller.
- À travers l’influence, on trouve l’identification et la volonté de transformer
l’autre.
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- La dynamique spécifique est influencée par une série de critères :

➢ L’aspect structurel :
▪ La taille du groupe ;
▪ Les normes institutionnelles ;
▪ Le lieu de communication ;
▪ Les statuts individuels (qualifications professionnels,
tempérament).
➢ L’aspect affectif :
▪ Les processus poussant tantôt vers le conflit (esprit de
compétition) tantôt vers l’uniformité ;
▪ Les tensions: (angoisse, agressivité, etc. ➔ déséquilibre dans le
groupe) ;
▪ La cohésion qui dépend du pouvoir attractif dur les individus
➔ progression du groupe.
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➢ L’aspect fonctionnel :
La progression d’un groupe vers un but dépend des moyens mis à la disposition
du groupe, implique un accord sur la stratégie mais aussi la possibilité à chacun
d’exprimer sa propre conception
En définitive, la dynamique des groupes s’inscrit dans plusieurs champs
d’analyse dont :
- La sociométrie (Jacob Lévy Moren) qui s’intéresse aux relations
interpersonnelles ai sein d’un groupe ;
- La psychologie sociale (Kurt Lewin) qui s’intéresse aux logiques d’influence
et de pouvoir dans un groupe ;
- La psychanalyse des groupes (S. Freud, T. Burrow) qui s’intéresse à la
personnalité du groupe.
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PRÉLIMINAIRES : La dynamique des groupes restreints
Ce cas de figure a été étudié par J.-Y Martin (1917-1994), (neuropsy-

chiatre-psychosociologue) et D. Anzieu (1916-1999), psychanalyste et
chercheur en psychologie clinique.
A. POSTULATS DES AUTEURS
1. le petit groupe est « un lieu investi d’espoir et de menaces ». Par
ailleurs, les travaux de K. Lewin ont donné naissance à la notion de
dynamique de groupe au point que le « groupe [peut]favoris[er]le
changement social » ;
2. « Les rapports humains dans les groupes ne peuvent être que des
rapports de manipulateur à manipulé, c’est à dire sur un modèle
sadomasochiste » ;
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3. Ils représenteraient une menace pour les organisations collectives ou le

groupe à grande échelle (état, armée, ordres religieux, etc.) « D’où la
méfiance que la plupart des civilisations ont témoignée aux petits
groupes spontanés, la méfiance des églises à l’égard des sectes, (…),
des partis politiques à l’égard des réunions fractionnelles, des
gouvernants ou des administrateurs à l’égard de l’autogestion, des
professeurs à l’égard du travail en groupe : tout groupe qui s’isole est
un groupe qui conspire ou peut conspirer ».
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B. TYPOLOGIES DES GROUPES

1. La foule est constituée d’un grand nombre d’individus situés dans le
même endroit sans l’avoir voulu explicitement… La bande a des
membres qui se réunissent volontairement, quelquefois par plaisir : elle
est donc éphémère. Le (re)groupement est plutôt une réunion de
personnes, il y a une périodicité et le but est de répondre à un intérêt de
ses membres ;
2. Le groupe primaire ou groupe restreint est déterminé par le fait que
chacun a une perception individualisée de l’autre et que les échanges
inter-individuels sont nombreux. Les participants ont en commun les
mêmes buts : il existe une interdépendance (relation affective) ;
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B. TYPOLOGIES DES GROUPES

2. Le groupe primaire est nuancé par les liens personnels, intimes,
chaleureux qui s’installent ; alors que le groupe restreint (6 à 13
personnes) connote une dimension numérique ;
3. Le groupe secondaire ou organisation (hôpital, école, entreprise, parti
politique) voit ses membres poursuivre des buts similaires ou
complémentaires ;
4. Parallèlement au groupe restreint, les auteurs identifient le groupe large
(25 à 50 personnes) comme étant une particularité où il est impossible
de connaître chacun.
N.B. En tout état de cause, toute cette typologie peut s’appliquer aussi bien sur un groupe
formel (accomplissant une tâche et résolvant un problème) et informel (non organisé et faisant
l’objet de peu/pas de règles)
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C. LES INTERACTIONS
L’interaction, c’est l’échange que les membres du groupes effectuent entre aux.
C’est l’élément essentiel dans la communication au sein d’un groupe.
Soit l’interaction dans une famille composé de quatre personnes : papa (A),
maman (B), frangin (C) et frangine (D).
Il en résulte :
- 6 relations interpersonnelles : AB, AC, AD, BC, BD, CD ;
- ABC, ABD, BAC, BAD, CAB, CAD, DAB, DAC
Dans un groupe de 5 personnes, on arrive à 90 interactions.
En management, on dit souvent qu’un responsable ne peut diriger efficacement
un groupe de plus de 5 ou 6 personnes.
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PRÉLIMINAIRES : Les phénomènes de groupes
D. LE POUVOIR
On nous définit le pouvoir comme « un principe structurant, inhérent à la
famille, à la société, et aux organisations, imposé par la répression et/ou
l’intériorisation des normes communément admises. Il se traduit à l’intérieur des
groupes humains, par diverses formes d’autorité et à l’extérieur de ceux-ci par des
manifestations de puissance ».
Ici, on identifie la famille étant l’un des plus anciens où le pouvoir s’incarnait
en la personne du père. De ce modèle patriarcal on est passé au modèle
patrimonial et Didier Anzieu nous dit que tôt ou tard la société confronte l’enfant à
la Loi du père (pouvoir détenu par la transmission du nom) ; par ailleurs, il
disposerait de la force physique et de la possession exclusive de la mère.
Dans certains groupes primitifs -comme une tribu- on a pu constater, d’une
part, que c’est le corps social qui détient le pouvoir et d’autre part, l’autorité peut
provenir du prestige ou de la crainte qu’elle inspire.
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LA PRISE DE DÉCISION (progression vers les buts)

La prise de décision est un processus ordonné par l’existence de conflits
souvent affectifs. Ce processus passe par trois étapes avant d’arrivée à la
décision finale : la collecte d’information, l’évaluation et l’influence. On
observe que la longévité des groupes dépend de leur « effort de création
permanente à résoudre les conflits ».
Cela signifie qu’une décision prise pour le groupe et dans le groupe
suppose qu’il y a eu recherche de consensus. Ce consensus est existant que
si l’accord obtenu n’est pas survenu facilement.
Les auteurs nous font partager une définition : « le consensus (…) est un
consentement composé d’acceptation active de soi et d’autrui, et des
relations de soi-autrui ».
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Le consensus se vérifierait suivant trois critères :

- En surface, puisque bien souvent la façon dont la décision est prise est
plus importante que le contenu ;
- En profondeur, puisque le mode d’expression des individus importent
tout autant ;
- En compréhension, puisque les décisions prises ne sont pas toujours
exécutées par les membres. D’où l'intérêt de la recherche de la qualité
objective et impersonnelle et l’adhésion qu’elle remporte.
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LES COMMUNICATIONS ET LES RÉSEAUX

On dénote trois natures de communication :
- la communication instrumentale (c’est la pertinence des résultats par
rapport aux objectifs) ;
- la communication de nature « consommatoire » (fonction du temps et
de l’énergie disponibles) ;
- la communication tératologique (communication qui se développe pour
elle-même au détriment de l’ensemble comme par exemple les rumeurs).
L’étude des réseaux de communication est estimée indispensable pour
déterminer les conditions nécessaires à la coopération pour accomplir une
tâche. En exemple les jeux, les conversations téléphoniques, les
transmissions militaires, les communications commerciales et les
communications interservices d’une entreprise ou d’une administration.
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DÉDUCTIONS :
- Les individus occupant des positions centrales (influence) jouent plus
facilement un rôle de leader au cours des résolutions de problèmes dans
le groupe.
- Les réseaux où la « centralité » (position centrale) est marquée, les idées
des membres ne sont pas ignorées mais non prises en compte.
- Il y a une taille idéale pour la performance et l’efficacité : le groupe de
3 au moins et maximum 5 pour la résolution d’un problème précis avec
une bonne solution ; le groupe de 6 pour une résolution de problème
avec plusieurs solutions, et pour finir, le groupe de 12 à 15 pour obtenir
et échanger des opinions, idées, les plus variées possibles pour un
résoudre un problème général.
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DÉDUCTIONS :
- L’efficacité des communications dépend aussi de l’homogénéité des
membres. « Homogénéité du niveau de culture. Homogénéité des
systèmes de valeurs personnels ».
- Un groupe est plus productif s’il est composé de membres du même sexe
(sauf pour les expériences créatrices), s’il y a une forte cohésion et peu
de membres et si les réseaux de communication permettent un feed-back
avec un conducteur de réunion expérimenté.
- Le travail en groupe est supérieur à la somme des performances
individuelles.
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LA RÉSISTANCE AU CHANGEMENT
En biologie comme en psychologie et en psychologie sociale : « Toute
modification apportée à l’équilibre d’un système entraîne, au sein de celui-
ci, l’apparition de phénomènes qui tendent à s’opposer à cette modification
et à en annuler les effets ».
Avec ce modèle, toute action sur un groupe visant à modifier ses propres
normes engendre des forces qui viennent neutraliser cette dernière. Pour
cette raison, il est préférable de réduire les forces d’opposition au
changement plutôt que d’accroître les forces de pression en faveur du
changement.
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CRÉATIVITÉ DU GROUPE DE TRAVAIL

La créativité s’oppose à la productivité et tient plus dans la qualité et à la
nouveauté. Dans le monde de l’entreprise comme de l’éducation, les
méthodes les plus utilisées sont :
- Le brainstorming où le travail collectif inhibe la pensée créatrice ;
- La synectique définie comme une combinaison de divers éléments
apparemment hétérogènes (études de cas, analyse autobiographique) ;
- La pensée collective utilisée par des groupes de chercheurs (univers
scientifique et philosophique).
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Éléments bibliographiques
➢ D. Anzieu, Le Groupe et l'Inconscient, 1975 ;

➢ J.-P. Sartre, Critique de la raison dialectique, Gallimard, 1960 ;
➢ S. Moscovici, Psychologie des minorités actives, Puf, 1982., 1975 ;
➢ J.-C. Turner, Social Influence, Open University Press, 1991 ;
➢ I.L. Janis, Victims of Groupthink, Houghton-Mifflin, 1972 ;
➢ K. Lewin, Resolving Social Conflicts, Harper and Brothers, 1948 ;
➢ M. Sherif, The Psychology of Social Norms, Harper and Row, 1936.
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Un des premiers domaines autour desquels s’est développée la

Groupe social, terme utilisé dans le champ de la géographie sociale dans le

L’approche de J-Cl Fillioux (1979) :

- Les interactions entre les membres du groupe :

- La dynamique spécifique est influencée par une série de critères :

Ce cas de figure a été étudié par J.-Y Martin (1917-1994), (neuropsy-

3. Ils représenteraient une menace pour les organisations collectives ou le

B. TYPOLOGIES DES GROUPES

B. TYPOLOGIES DES GROUPES

LA PRISE DE DÉCISION (progression vers les buts)

Le consensus se vérifierait suivant trois critères :

LES COMMUNICATIONS ET LES RÉSEAUX

CRÉATIVITÉ DU GROUPE DE TRAVAIL

➢ D. Anzieu, Le Groupe et l'Inconscient, 1975 ;

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