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LPO Diderot - 61, rue David d’Angers - 75019 Paris BTS SNEC Session

2023

L’AMPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ

1. DESCRIPTION DE L’ALI IDÉAL

1.1. Notation :

(t) = tension d’entrée différentielle.

vs(t) = tension de sortie.


vs
v+ v-
v+(t) = potentiel de l’entrée non inverseuse.

v-(t) = potentiel de l’entrée inverseuse.

Il s’agit d’un circuit intégré actifs. On suppose qu’il est alimenté par une alimentation continue
symétrique {-VCC , 0 , +VCC}.
vs

1.2. Caractéristique de transfert à vide : + Vsat


Il s’agit de la courbe vs = f( ).

Les tensions +Vsat et – Vsat sont appelées « tensions de saturations ».


En général, on a +Vsat < +Vcc, sauf s’il s’agit d’un ALI « rail to rail ». 0

- Vsat
1.3. Les régimes de fonctionnement :
On distingue trois régimes de fonctionnement :

- un régime linéaire pour lequel ε

- un régime de saturation à vs = +Vsat pour lequel ε > 0.

- un régime de saturation à vs = -Vsat pour lequel ε

Dans les deux derniers régimes, le fonctionnement n’est pas linéaire. Il est utilisé pour les
comparateurs, par exemple.

1.4. L’amplification en boucle ouverte :


V S est infinie,
Pour un ALI idéal, l’amplification en boucle ouverte ABO, définie par ABO

quelque soit la fréquence.

1.5. Les courants d’entrées :


I+
Les impédances d’entrées de l’ALI idéal sont infinies.

Les courants d’entrées I+ et I- sont donc nuls.

I-

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1.6. La rétroaction négative entre la sortie et l’entrée inverseuse :


En régime linéaire, l’amplification est tellement élevée (Av = Vs/ ≈ 105) que l’ADI sature
tout de suite s’il est monté à vide !!
Pour y remédier, on rajoute une contre-réaction de la sortie sur l’entrée inverseuse.

Lorsqu’il y a une rétroaction de la sortie sur l’entrée


inverseuse et si la tension de sortie vs ne dépasse pas +Vsat
ou –Vsat, alors le régime de fonctionnement est linéaire. Par
conséquent : = 0.

C’est le cas de l’amplificateur inverseur, par exemple.

1.7. La rétroaction entre la sortie et l’entrée non inverseuse :


Lorsqu’il y a une rétroaction de la sortie sur l’entrée non
inverseuse, l’ALI est en régime de saturation à +Vsat (si >
0) ou à –Vsat (si < 0).

C’est le cas des comparateurs à hystérésis, par exemple.

1.8. La rétroaction entre la sortie et les deux entrées :


Lorsqu’il y a une rétroaction de la sortie sur les deux
entrées, il faut réaliser une étude plus approfondie en
utilisant le modèle équivalent de l’ALI. Souvent, c’est
l’énoncé qui donne le régime de fonctionnement.

C’est le cas des astables à ALI, par exemple.

2. QUELQUES MONTAGES DE BASE

2.1 L’amplificateur inverseur :


Le régime de fonctionnement est linéaire à cause de la rétroaction entre la sortie et l’entrée
inverseuse, à condition que us(t) ne sature pas.
R2

R1

R2 ue(t)
us(t) = .ue(t) us(t)
R1

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Us
La caractéristique de transfert Us = f(Ue) est : +Vsat

Ue
0

-Vsat

R2
2.2 L’amplificateur non inverseur :
Le régime de fonctionnement est linéaire …
R1

R2
us(t) = (1 ).ue(t)
R1 us(t)
ue(t)

Us
La caractéristique de transfert Us = f(Ue) est :
+Vsat

Ue
0

-Vsat

2.3 L’additionneur inverseur :


Le régime de fonctionnement est linéaire …
R1 R2

R1

ue1(t)
ue2(t)
R2
us(t) = . ue1(t) ue2(t) us(t)
R1

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2.4 L’amplificateur différentiel : R2


Le régime de fonctionnement est linéaire …

R1

R1
ue1(t)
us(t)
ue2(t) R2
R2
us(t) = . ue2(t) ue1(t)
R1

Si R1 = R2 alors on a : us(t) = ue2(t) – ue1(t). C’est un soustracteur.

2.5 Le suiveur en tension :


Le régime de fonctionnement est linéaire …

us(t) = ue(t)

Il permet de réaliser une adaptation ue(t) us(t)


d’impédance entre deux circuits.

3. DEUX STRUCTURES DE BASE AVEC LES COMPLEXES

3.1 La structure inverseuse : Z2


Si le régime de fonctionnement est linéaire, alors :

Z1
Z2
Us = .Ue
Z1

US Z2 Ue
T= = Us
UE Z1

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3.2 La structure non inverseuse :
Z2
Si le régime de fonctionnement est linéaire, alors :
Z1

Z2
Us = 1 .Ue
Z1

Ue Us

US Z2
T= =1
UE Z1

4. LE MONTAGE DÉRIVATEUR PARFAIT


R
C

i(t)

uc(t)
ue(t)
us(t)

Le régime de fonctionnement est linéaire. Donc, ε = 0.


duc due
i(t) = C. = C.
dt dt
due
us(t) = -ε – R.i(t) = -R.i(t) = -R.C.
dt
due
us(t) = - RC.
dt

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5. LE MONTAGE INTÉGRATEUR PARFAIT
uc(t)

C
Le régime de fonctionnement est linéaire. Donc, ε = 0.

i(t) R
duc dus
i(t) = C. = - C.
dt dt
dus
ue(t) = R.i(t) = -R.C.
ue(t)
dt us(t)

Cette relation peut aussi s’écrire :

dus 1
ue(t) = - RC. ou us(t) = . ue(t).dt
dt RC

6. LES MONTAGES COMPARATEURS

Tous ces montages fonctionnent en régime non linéaire parce qu’ils ne possèdent pas de
rétroaction de la sortie sur l’entrée inverseuse.

6.1 Les comparateurs simples : La tension continue Vref est maintenue constante.

ue(t) ue(t)
us(t) us(t)
Vref Vref

C’est un comparateur inverseur. C’est un comparateur non inverseur.


Us Us
+ Vsat + Vsat

Ue Ue
0 VREF 0 VREF

- Vsat - Vsat

ε = VREF – ue(t) ε = ue(t) - VREF

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R2
ε = 0  ue = VREF ε = 0  ue = VREF
6.2 Les comparateurs à hystérésis :
R1

ue(t) ue(t)
us(t) us(t)
R2
R1

C’est un comparateur inverseur C’est un comparateur non inverseur

ε = v+(t) - ue(t) ε = v+(t) – v-(t) = v+(t)


R1
avec v+ = .us(t) v+ = R1.us(t) R2.ue(t)
R1 R2 R1 R2

C’est un diviseur de tension à vide. D’après le théorème de Millman.


R1
donc, ε = .us(t) ue(t) ε = R1.us(t) R2.ue(t)
R1 R2 R1 R2

Us Us
+ Vsat + Vsat

Ue2 Ue1 Ue1 Ue2


Ue Ue
0 0

- Vsat - Vsat

A chaque basculement, ε = 0. A chaque basculement, ε = 0.


R1 R1
ue(t) .us(t) ue(t) .us(t)
R1 R2 R2

R1 R1
Si uS = +V sat alors : Ue1 = .Vsat Si uS = +V sat alors : Ue1 = .Vsat
R1 R2 R2

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R1 R1
Si uS = -V sat alors : Ue2 = .Vsat Si uS = -V sat alors : Ue2 = .Vsat
R1 R2 R2

7. L’A.L.I. RÉEL

1- Schéma de principe simplifié du LM741 :

+Vcc

E-
IEE IEE

CM
E+ S

-Vcc

Étage différentiel Étage amplificateur Étage de puissance

- Remarques :
La fonction « limitation du courant de sortie » a été retirée.
Les sources de courant IEE ne sont pas représentées mais elles sont réalisées à partir de
deux transistors bipolaires montés en « miroir de courant ».
Le condensateur CM permet de stabiliser le comportement de l’ALI. On parle ainsi d’ALI
compensé. L’inconvénient est qu’il est à l’origine du slew-rate en sortie et de la réduction
de la bande passante.
Certains ALI, utilisés en comparateurs, ne sont pas compensés. Par exemple : le LM311.

2- Caractéristiques en continu :

a- La limitation en courant de la sortie :


La structure interne d’un ALI limite la valeur maximale du courant Is en sortie. Ce qui le
protège des courts-circuits : Ismax ≈ 20 à 80 mA.

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b- L’impédance de sortie :
L’impédance Rs de sortie d’un ALI réel n’est pas nulle. Ce n’est donc pas exactement une
source de tension parfaite, à vide : Rs ≈ 10 à 100 .
c- L’impédance d’entrée différentielle :
L’impédance d’entrée différentielle Re entre les deux entrées n’est pas infinie.
Re ≈ 100 k à 10 M .

d- La tension de décalage en sortie Vs° :


Théoriquement, si la tension d’entrée de l’ALI est nulle, la tension de sortie doit être
nulle. Cela n’est pas rigoureusement le cas en pratique. Il y a toujours une tension
continue de décalage de la sortie, appelée « offset voltage ».
Ce défaut est dû aux dissymétries inévitables entre les deux transistors de l’étage d’entrée.

On modélise ce défaut par une source de tension continue Vd ramenée sur l’une des deux
entrées.
A 25°C, Vd est de l’ordre de +/- 1 mV.

e- Les courants de polarisation en entrée :


Les deux courants continus d’entrée (Input Bias Current) I+ et I- ne sont pas
rigoureusement nuls. En pratique, ils sont très faibles :
Pour diminuer ces courants, on remplace les deux transistors bipolaires de l’entrée
différentielle par des transistors à effet de champ :
- Pour le TL 081 : I+ ≈ I- ≈ 10 pA.

f- Exemple de modèle de l’ALI réel, en tenant compte des sources continues parasites :

Vd
V+

I+ VS

V-
I- ALI idéal

ALI réel

3- Caractéristiques en fonction de la fréquence :

a- Le gain en boucle ouverte :


VS .
Le « gain » en boucle ouverte correspond au rapport : ABO

Dans une première approximation, il varie en fonction de la fréquence comme un circuit du


premier ordre de fréquence de coupure fC et de « gain » maximal ABOmax.
Pour le LM 741 : ABOmax ≈ 105 et fC ≈ 10 Hz.

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D’où le diagramme de Bode du gain GBO = 20.Log(│ABO│) en boucle ouverte :

│GBO│
+100 dB

+90 dB

+80 dB

+70 dB

+60 dB

+50 dB

+40 dB

+30 dB

+20 dB

+10 dB

0 dB
f
1 10 100 1k 10k 100k 1M

On appelle « fréquence de transition », notée fT, la fréquence de coupure entre la courbe de


gain en BO et l’axe des 0 dB.
Les constructeurs préfèrent donner le produit « gain-bande » qui correspond au produit
suivant : ABOmax x fC. Il est souvent donné en MHz.
Pour le TL 081 précédent, le produit gain-bande est égal à : 105.10 = 106 = 1MHz.

b- Le slew-rate :
La tension de sortie vs(t) d’un ALI possède une vitesse de balayage maximale σ :
│dvs / dt│ ≤ σ.

Pour le TL 081 : σ ≈ 20 V.µs-1.


Dès que cette vitesse est atteinte, le signal de sortie se « triangularise ».
Effet du Slew-rate

ue(t) Exemple : Ampli non inverseur avec A = +1. us(t)

0
t t
0

c- Le rapport de réjection en mode commun :


Si l’ALI était parfait, VS = 0 lorsque V+ = V- .
En pratique, la sortie n’est pas nulle à cause d’une faible amplification de la partie
commune des deux entrées :
V V
VS = Ad.(V+ - V-) + Ac.( ) avec Ad >> Ac.
2
Mode différentiel Mode commun

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