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PROTÉINES PLASMATIQUES

Dr Boubacar S.I. DRAME


Médecin Biologiste
OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES

1. Décrire la nature et le rôle des protéines plasmatiques

2. Enumérer les principales protéines plasmatiques et leur intérêts


biochimiques

3. Décrire au moins trois méthodes d’exploration des protéines


plasmatiques
INTRODUCTION

Protéines → plus grande partie des matières solides du plasma.

Protéines plasmatique sont

• Globulaires sauf fibrinogène.

• Hétéroprotéines : lipoprotéines, métalloprotéines, glycoprotéines, sauf la


sérum-albumine une holoprotéine,
INTRODUCTION

Propriétés et intérêts protéines variables :


• transporteurs,
• anticorps,
• enzymes,
• agents de pression oncotique,
• marqueurs de l'inflammation,
• marqueurs tumoraux,
• agents de la coagulation,
• facteurs de croissance,
INTRODUCTION

Différencier
• Protéines toujours présentes dans le plasma,

• Protéines d'origine cellulaire, n'y apparaissant que


transitoirement.
PRINCIPALES PROTÉINES PLASMATIQUES

•Sérum albumine
•Glycoprotéines
SÉRUM-ALBUMINE

Représentant 55 à 60 % des protéines du plasma,

constituant majeur des protéines circulantes.

Poids moléculaire 69 000 Da.

Principal agent de la pression oncotique

Rôle important de transporteur : bilirubine, acide gras, médicaments, hormones


thyroïdiennes
GLYCOPROTÉINES

Protéines de transport

Antiprotéases

Immunoglobulines

Microglobulines
1. PROTÉINES DE TRANSPORT

Transferrine ou sidérophiline
• Transporte fer sérique,

• Normalement saturée seulement au tiers de ses possibilités


d'accueil.

• Il existe plusieurs types génétiques de transferrine,


1. PROTÉINES DE TRANSPORT

Transferrine ou sidérophiline
• En raison de sa taille (90 000 d), la sidérophiline apparaît dans
l'urine dans les syndromes néphrotiques

• Expliquant l'anémie hypochrome observée.

• Également diminuée dans l'intoxication éthylique chronique,


1. PROTÉINES DE TRANSPORT

Céruléoplasmine
• Riche en cuivre,

• Alpha 2 glycoprotéine

• oxydase dans laquelle le cuivre est un cofacteur.

• Elle augmente au cours des états inflammatoires, de la grossesse, des


traitements oestrogéniques
1. PROTÉINES DE TRANSPORT

Transcortine
• C'est une 1-globuline

• poids moléculaire 56 000 d

• fixant le cortisol avec une grande affinité.

• concentration normale est voisine de 70 mg/l.

• Elle augmente : grossesse, traitements androgéniques ou oestrogéniques.


2. ANTIPROTÉASES

Antiprotéases = Glycoprotéines
• Famille de protéines ayant propriétés inhibitrices

• Inhibent des protéases diverses circulant dans le plasma.

• Polynucléaires libèrent nombreuses protéases :

• trypsine, chymotrypsine,

• plasmine, thrombine, l'élastase,

• collagénase et d'autres enzymes hydrolytiques.


2. ANTIPROTÉASES

Anti-protéase ou 1-antitrypsine
• capable d'inhiber sérine-protéases et trypsine,

• Glycoprotéine de petite taille,

• demi-vie brève 5 jours.

• inhibiteur puissant des diverses enzymes protéolytiques.


2. ANTIPROTÉASES

2-macroglobuline
• volumineuse glycoprotéine de PM 750 000 Da,

• formée par plusieurs subunités

• se combine aux enzymes protéolytiques circulantes

• Limite effets néfastes de la réaction inflammatoire en inhibant les enzymes


lysosomiales déversées.

• valeurs de référence sont: 2 à 3,5 g/l.


3. IMMUNOGLOBULINES

Immunoglobulines.
• Autrefois appelées «-globulines » du fait de leur migration majoritairement en
zone -,

• Support de immunité humorale sous forme d‘Ac

• Ac produits par : plasmocytes et lymphoplasmocytes, tous issus des lympho B


3. IMMUNOGLOBULINES

Classe IgG IgA IgM IgD IgE


% sérum 70 – 75 15 – 20 10 - de 1 Trace
g/l 8 – 14 1–4 0,6 – 1,8 30,10-3 0,3.10-3
½ vie 21; 20; 7; 21 6 5 3 2,5

PM kDa 146 60 – 385 970 184 188


Passage + - - - -
transplacentaire
4. MICROGLOBULINES

Microglobulines..
• On trouve en zone 1 et 2 des protéines

• 2-microglobuline représentant le plus notable.

• Glycoprotéine de 12 000 d,

• produite par cellules nucléées de l'organisme

• Fait partie du complexe d'histocompatibilité majeur de la classe I


4. MICROGLOBULINES

Microglobulines..
• Protéines de membrane cellule lymphocytaire,

• Après son relargage des membranes,

• Protéine facilement filtrée au niveau du glomérule du fait de sa petite taille

• Ensuite totalement réabsorbée par tubule rénal.

• Taux plasmatique normal est de 1,2 à 2 mg/l.


MARQUEURS D'UNE PATHOLOGIE CELLULAIRE
PROTÉINES DE L'INFLAMMATION

Un certain nombre de protéines plasmatiques voit leur taux


augmenter fortement et de manière non spécifique au
cours des états inflammatoires.

On les appelle « protéines de la phase aiguë ».

Leur élévation est due à une augmentation de synthèse


hépatique, médiée par l'interleukine 1, qui n'a pas de
retentissèment sur la protéinémie totale
PROTÉINES DE L'INFLAMMATION

Orosomucoïde
• C'est une protéine alpha

• faible poids moléculaire (40 000 Da)

• Elle s'élève fortement dans les états inflammatoires,

• en particulier au cours du rhumatisme articulaire aigu de l'enfant ou maladie


de Bouillaud
PROTÉINES DE L'INFLAMMATION

Haptoglobine
• Capable de fixer l'hémoglobine,

• Protéine 2

• Glycoprotéine riche en sucres,

• Constituée de quatre chaînes polypeptidiques 2  et 2 .


PROTÉINES DE L'INFLAMMATION

Haptoglobine
Les variations pathologiques observées sont :
• Abaissement, voire effondrement dans les hémolyses,
particulièrement utile lors des hémolyses discrètes ;

• Élévation dans les états inflammatoires,


PROTÉINES DE L'INFLAMMATION

Protéine C réactive (CRP)


• Glycoprotéine de 120 000 Da,

• Formée par l'union de 5 sub-unités identiques,

• Propriété protéine : précipité au contact du polysaccharide C du pneumocoque


d’où son nom.

• Marqueur très précoce de l'inflammation,

• Élevé dans les 2 à 4 heures après le début du processus inflammatoire.


PROTÉINES DE L'INFLAMMATION

Protéine C réactive (CRP)


• Taux normal varie de 0 à 6 mg/l.

• Élévations observées :

• états inflammatoires

• infections bactériennes néonatales, suivre l'efficacité de l'antibiothérapie ;

• surveillance post-opératoire, CRP s'élève systématiquement pic en 2 - 3 jours


PROTÉINES DE L'INFLAMMATION

Fibrinogène
• Se transforme en fibrine et forme le caillot au cours de la
coagulation,

• Protéine de la phase aiguë des syndromes inflammatoires

• Valeurs de référence chez l'adulte : 2,5 à 3,5 g/l


PROTÉINES DE L'INFLAMMATION

Sérum amyloïde A protéine (SAA)


• SAA plus petite des protéines de la phase aiguë

• Poids moléculaire 12 000 Da

• Apparition précoce dans toute inflammation aiguë


MARQUEURS TUMORAUX

molécules fabriquées par les cellules tumorales et présentes dans la circulation


sanguine.

La transformation maligne s'accompagne de l'activation d'oncogènes ou de proto-


oncogènes ➔ biosynthèse de protéines «transformantes»

enzymes de type protéine-kinases, facteurs de croissance ➔ développement


anarchique du cancer
MARQUEURS TUMORAUX

Antigène carcinoembryonnaire (ACE)


Alpha-foetoprotéine (AFP)
Antigène spécifique de la prostate (PSA)
Hormone chorionique gonadotrope (hCG
Cancer antigen 15-3, (CA15-3)
Cancer antigen 125 (CA-125)
Cancer antigen 19-9 (CA 19-9)
MARQUEURS TUMORAUX
• Marqueurs tumoraux orientation diagnostique

Marqueur Normalité Cancer Diagnostic Pronostic Suivi


ACE < 7 ug/l Côlon 0 + ++
AFP < 10 ug/l Foie + ++ +++
PSA < 4 (lg/l Prostate +/- + +++
CA 15-3 25 U/ml Sein 0 + ++
CA 125 < 35 U/ml Ovaire 0 + ++
CA19-9 < 35 U/ml Pancréas 0 +++
hCG < 0,4 ug/l Testicule ++ ++ +++
MARQUEURS NON ENZYMATIQUES DE LA
SOUFFRANCE MYOCARDIQUE

Myoglobine
• Présente dans tous types de myocyte, PM faible
• localisation préférentielle cytoplasme ➔ passe très rapidement
dans le sérum en cas de lyse ➔ excellent marqueur
• Faible spécificité d'organe ➔ pathologies cardiaques et
musculaires.
• Métabolisme essentiellement rénal.
• Valeurs usuelles de la myoglobine < 80 g/l
MARQUEURS NON ENZYMATIQUES DE LA
SOUFFRANCE MYOCARDIQUE

CK-MB massique
• associée au dosage de la myoglobine peut permettre un bon classement des
infarctus du myocarde.

• Spécificité inférieure à la troponine I surtout en cas de pathologie musculaire


associée,

• ces deux paramètres gardent les caractéristiques cinétiques post IDM


semblables.
MARQUEURS NON ENZYMATIQUES DE LA
SOUFFRANCE MYOCARDIQUE
Troponines
Le filament fin du myocyte, régulateur de la
contraction myocardique, est composé
principalement de l'actine, de la
tropomyosine et du complexe des troponines.
MARQUEURS NON ENZYMATIQUES DE LA
SOUFFRANCE MYOCARDIQUE

Troponines
• Complexe des troponines se compose de trois protéines I, C et T.

• Troponine C (TnC) fixe le Ca, non spécifique au cœur.

• Troponine I (Tnl) fixe le filament d'actine à la TnC et empêche la contraction en


l'absence de calcium.

• Troponine T (TnT) lie le complexe troponine à la tropomyosine.


MARQUEURS NON ENZYMATIQUES DE LA
SOUFFRANCE MYOCARDIQUE
• Myoglobine est précoce non spécifique du cœur
• CK-MB spécifique du cœur et précoce
• Troponime I spécifique et précoce
EXPLORATION

•Dosage des protéines

•Electrophorèse des protéines

•Etudes des protéines urinaires

•Variations pathologiques
DOSAGES PROTÉIQUES

Protidémie totale .
• Dosage protéines totaux est classique.

• Effectué par la réaction du biuret, plus ou moins modifiée pour


s'adapter aux analyseurs biochimiques multiparamétriques ou par
la simple réfractométrie.

• Taux normal est de 65 à 75 g/l


DOSAGES PROTÉIQUES

Dosage de protéines particulières.

Demandé à l'occasion d‘1 syndrome ou maladie particulière

Diverses méthodes dosages sont utilisables :


• Turbidimétrique ou néphélémétrique laser après immunoprécipitation,
• Radio-immunologique avec marqueur isotopique,
• Chimiluminescent avec marqueur « froid » : enzyme, composé
fluorescent.
ÉLECTROPHORÈSE :PROTÉINES SÉRIQUES

Protéinogramme.

L'électrophorèse consiste à faire migrer et à fractionner grâce à


un champ électrique, au sein d'un milieu variable et dans un
tampon de pH déterminé, les protéines sont séparées par
• leur charge électrique.
• le courant liquidien,
• la diffusion, les particules incluses dans le gel
• la taille des particules
ÉLECTROPHORÈSE :PROTÉINES SÉRIQUES
ÉLECTROPHORÈSE :PROTÉINES SÉRIQUES

Immunoélectrophorèse
• Combine électrophorèse et immunodiffusion.

• Après séparation électrophorétique

• on dépose les Ac anti-protéines plasmatiques humaines, ou immunsérums


spécifiques de telle ou telle protéine dans une gouttière parallèle à l'axe de
migration.

• Rencontre Ag-Ac se traduit, après la diffusion, par un arc de précipitation.


ÉLECTROPHORÈSE :PROTÉINES SÉRIQUES

Immunoélectrophorèse
Lecture fonction de présence d’arc
• P : sérum Patient
• C : sérum Contrôle
Concentration élevée
• arc est plus proche de la rigole,
• plus épais,
• plus coloré,
ÉLECTROPHORÈSE :PROTÉINES SÉRIQUES

Immunofixation

Technique d’identification des chaînes lourdes et légères des Ig monoclonales dans


sérum ou urine

Première étape: électrophorèse sur plusieurs pistes.

Deuxième étape: Ac déposés individuellement sur toute les pistes sauf la 1ère
ÉLECTROPHORÈSE :PROTÉINES SÉRIQUES

Dans la figure, l’examen


par immunofixation
révèle la présence d’une
immunoglobuline
monoclonale G de type
kappa migrant
conjointement aux
protéines de la zone des
gammaglobulines.
ÉTUDE DE LA PROTÉINURIE
Protéinurie physiologique, < 150 mg/24 h,

Protéinurie un marqueur sensible et précoce de toute affection rénale.

Dosage des protéines urinaires, par bandelette spécifique, peu exactes

Electrophorèse des urines ➔ méthode de choix


ÉTUDE DE LA PROTÉINURIE

Étude qualitative de la protéinurie permet de la définir, de la


classer en fonction de son origine :

• Protéinurie tubulaire : peu d'albumine beaucoup globulines 1,


2, , ,

• Protéinurie glomérulaire : sélective albumine surtout >80 % mais


aussi transferrine
ÉTUDE DE LA PROTÉINURIE

Protéinuries glomérulaires

(A) protéinurie sélective : syndrome


néphrotique.
(B) protéinurie non sélective :
glomérulonéphrite extra-membraneuse.

Protéinurie de surcharge
(A) myélome à chaîne légère, protéine de
Bence-Jones
(B) SIDA avec syndrome inflammatoire :
protéinurie modérée, aspect polyclonal
HYPOPROTÉINÉMIES

Hypoalbuminémies

Défauts de synthèse :
• Des carences nutritionnelles
• Des atteintes hépatocellulaires graves : cirrhoses, ictères graves.
• Des syndromes inflammatoires.
• Des synthèses anormalement élevées d'autres protéines,
HYPOPROTÉINÉMIES

Hypoalbuminémies

Déperditions
• Perte rénale : syndromes néphrétiques,

• Perte digestive au cours des entéropathies exsudatives

• Perte cutanée dans les brûlures étendues.


HYPOPROTÉINÉMIES

Hypogammaglobulinémies.

• Hypo- ou agammaglobulinémies acquises

• Hypo- ou agammaglobulinémies primitives


HYPERPROTÉINÉMIES - HYPERGLOBULINÉMIES

Hyperglobulinémies diffuses et polyclonales

• Infections aiguës ou chroniques

• Cirrhoses hépatiques,

• Augmentation isolée des -globulines : infections, les maladies


auto-immunes. les maladies allergiques
HYPERPROTÉINÉMIES - HYPERGLOBULINÉMIES

Dysglobulinémies monoclonales

• Ou gammapathie monoclonale correspond à la synthèse d'une seule


immunoglobuline par un clone cellulaire,

• Origine lymphocytaire B ou plasmocytaire, en voie de multiplication


anarchique
HYPERPROTÉINÉMIES - HYPERGLOBULINÉMIES

Dysglobulinémies monoclonales

• Myélome plasmocytaire ou maladie de Kahler

• Macroglobulinémie de Waldenstrôm
APERÇU TECHNOLOGIQUE SUR LES
IMMUNODOSAGES

Étude directe des effets de la réaction antigène-anticorps

Étude de la réaction antigène-anticorps grâce au signal émis


par un réactif marqué

Observation d'un effet biologique de la réaction immunitaire


ÉTUDE DIRECTE DES EFFETS DE LA RÉACTION
ANTIGÈNE-ANTICORPS..

Méthodes de précipitation.
• En solution
• La turbidimétrie
• La néphélémétrie
• Diffusion en gel:
• l'immunodiffusion radiale
• Immunodiffusion en gel après électrophorèse
Méthodes d'agglutination
• détermination des groupes sanguins
ÉTUDE DE LA RÉACTION ANTIGÈNE-ANTICORPS GRÂCE AU
SIGNAL ÉMIS PAR UN RÉACTIF MARQUÉ

Dosages en phase hétérogène. Mesure de la distribution du


réactif marqué.
• Marquage isotopique radio-immuno assay ou RIA

• Marquage emymatique enzymo-immuno assay EIA

• Marquage par fluorescence immunoassay ou FIA

• Marquage par luminescence


ÉTUDE DE LA RÉACTION ANTIGÈNE-ANTICORPS GRÂCE AU
SIGNAL ÉMIS PAR UN RÉACTIF MARQUÉ

Dosages en phase homogène. Mesure par modulation de


l'activité du réactif marqué.
• Marque enzymatique EMIT (enzyme multiplied
immunoassay technique)

• Marque fluorescente

• Techniques de localisation microscopique.


MERCI DE VOTRE ATTENTION
Dr DRAME Boubacar S, I,
Médecin Biologiste

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