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DE LA!
RÉPUBLIQUE!
Au second semestre il y a 36 heures de cours magistral (CM) et 10 séances de travaux dirigés (TD)
d’une heure et demie en Histoire de la République.
Pour travailler correctement la matière et assurer son succès à l’examen, il convient à la fois
d’apprendre le cours magistral et d’acquérir la méthode de la dissertation du commentaire
juridique en histoire. Pour cela l’assiduité est indispensable ; elle est obligatoire en TD. La fiche de
TD est un instrument de travail. Les objectifs du TD sont 1/ l’acquisition de l’autonomie dans le
travail par la préparation des TD ; 2/ la formation progressive au raisonnement juridique ; 3/
l’apprentissage de la méthode de la dissertation et du commentaire juridique de document
historique.
Pour chaque séance, le chargé de TD indiquent le travail à préparer. Ce travail préalable qui
relève de la responsabilité des étudiants, est indispensable au bon déroulement de la séance. Les
travaux dirigés sont destinés à l’apprentissage de la méthode et pour cela, les étudiants doivent
avoir appris la partie du cours magistral qui porte sur le thème de la séance.
Dans la première partie sont indiquées les notions juridiques et les faits historiques qu’il
faut connaître pour être en mesure de faire un commentaire de document pendant le TD. Cette
section est destinée à guider les étudiants dans leur travail personnel et dans l’acquisition
progressive de leur autonomie. Elles peuvent faire l’objet d’un examen et doivent permettre la
constitution d’un glossaire.
Dans la seconde partie se trouvent les textes à commenter lors de la séance. Avant le TD, il
faut préparer les étapes du commentaire : lire les textes, chercher les mots inconnus, identifier
l’auteur, la période, le contexte, la nature du texte, etc. En outre, il faut répondre aux questions
précises que le chargé de TD aura indiquées pour chaque texte. La préparation du TD se fait à
l’écrit.
En résumé, liste de vérification du travail à faire pour chaque séance : ØLecture de la partie
du cours concernée par le thème de la séance et consultation des manuels Ø Recherche des mots-
clés et rédaction de définitions précises ØTexte 1ØLecture du texte Ø Recherche des mots
inconnus ØRecherche sur l’auteur, le contexte, la nature du texte etc. ØRépondre aux questions
données par l’enseignant de TD ØTexte 2 ØLecture du texte Øetc.
N.B. : L’utilisation des ordinateurs est INTERDITE en TD. De façon plus générale,
l’utilisation de tout dispositif permettant de se connecter à Internet ou à des bases de données
quelles qu’elles soient est strictement interdite pendant les travaux dirigés. Si vous préparez votre
TD avec un ordinateur, il faut imprimer votre préparation avant d’aller en TD.
Les étudiants doivent IMPÉRATIVEMENT lire, relire et relire encore (jusqu’à la connaître
parfaitement) la méthode du commentaire juridique de document historique. N’attendez pas la fin
du semestre pour faire cela. Apprendre et comprendre la méthode est la chose la plus importante
pour la réussite de la première année de droit. Ce qui suit n’est qu’un résumé très synthétique.
II. METHODE DE LA DISSERTATION :
Rome (1 partie).
A. Les raisons au développement du christianisme dans l’Empire.
B. Les dangers causés par le christianisme dans l’Empire.
Rome (2 partie).
A. Le christianisme, une religion tolérée par l’Empereur.
B. Le christianisme, une religion adoptée par l’Empereur.
S’agit-il d’un homme politique, d’un député lors de débats dans une assemblée, d’un chef
d’Etat, d’un philosophe, d’un juriste ou d’un haut fonctionnaire ? Généralement, les textes
proposés ont des auteurs connus. Dans le cas contraire, il est précisé de qui il s’agit. Si rien n’est
évoqué, sachez qu’il n’y a pas de piège. C’est que l’auteur est tout simplement inconnu (anonyme)
ou que sa nature est indifférente à la compréhension du texte, voire qu’il est le simple porte-parole
d’un personnage plus important (ex : texte du chancelier X ou Y, ministre de Louis XVIII.
L’important, c’est bien entendu Louis XVIII, et non le chancelier !!!).
!Citation (ou référence explicite au texte)àidée générale de l’auteur dans le passage cité, apport de
connaissances : définition des termes et explication des notions, réflexions à partir du coursEtc.!
Phrase de transition qui explique que B doit compléter ce qui est dit dans le A
B.- Titre précis :
!Citation (ou référence explicite au texte), idée générale de l’auteur dans le passage cité apport de
connaissances : définition des termes et explication des notions, réflexions à partir du cours, Etc.
Phrase de transition qui explique que II doit compléter ce qui est dit dans le I pour répondre à la
question posée dans la problématique
!Citation (ou référence explicite au texte)àidée générale de l’auteur dans le passage cité, apport de
connaissances : définition des termes et explication des notions, réflexions à partir du cours.Etc.!
Phrase de transition qui explique que B doit compléter ce qui est dit dans le A
!Citation (ou référence explicite au texte), idée générale de l’auteur dans le passage cité à apport de
connaissances : définition des termes et explication des notions, réflexions à partir du cours Etc.
. · 1/ la paraphrase,
. · 2/ la dissertation
. · 3/ les répétitions !
Cette étape n’est pas forcément nécessaire. Si vous le souhaitez, elle peut néanmoins
contenir le bilan de ce qu’apporte le texte à la connaissance d’une institution ou d’un fait social. Il
convient ensuite de faire le lien avec le futur. Car un texte « photographie » un fait historique de
manière provisoire. Des questions intéressantes peuvent alors être posées : ce fait se répète-t-il ? Se
transforme-t-il ? Quel est son aboutissement ?
Comme pour la dissertation, sachez que le commentaire n’est pas un exposé (6 pages au
maximum). D’autres précisions viendront par la suite, au fur et à mesure de la correction des
travaux demandés à chaque séance.
BIBLIOGRAPHIE :
Manuels :
Nouvelle histoire de la France contemporaine, 1789-1958, 16 vol., Paris, Seuil,
1972-1983.
AULARD A., Histoire politique de la Révolution française (1789-1804), Paris,
A. Colin, 1901.
BASDEVANT-GAUDEMET B., GAUDEMET J., Introduction historique au
droit, XIIIe-XIXe siècles, Paris, LGDJ, 2000.
CHEVALLIER J-J., Histoire des institutions politiques de la France moderne
(1789-1945), Paris, Dalloz, 1958.
CONAC G., CHEVALLIER J-J., Histoire des institutions et des régimes
politiques de la France de 1789 à nos jours, Paris, Dalloz, 1985.
GUCHET Y., Histoire constitutionnelle française, 1789-1974, Paris,
Economica, 1993.!
HAROUEL J-L., BARBEY J-L., THIBAUD-PAYEN J., BOURNAZEL É.,
Histoire des institutions de l’époque franque à la Révolution, Paris, PUF, 2006.
MORABITO M., Histoire constitutionnelle de la France de 1789 à nos jours,
Paris, Montchrestien, 13e éd, 2014.
PRÉLOT M., Histoire des idées politiques, Paris, Dalloz, 1996.!
ROULAND N., L’État français et le pluralisme. Histoire politique des
institutions publiques de 476 à1792, Paris, Odile Jacob, 1995.!
SAINT-VICTOR J., BRANTHÔME T., Histoire de la République en France,
Paris, Economica, 2017.
SAUTEL G., HAROUEL J-L., Histoire des institutions publiques depuis la
Révolution française, Paris, Dalloz, 1997.
SZRAMKIEWICZ R., BOUINEAU J., Histoire des institutions, 1750-1914,
Paris, Litec, 1996.
TIMBAL P-C., CASTALDO A., Histoire des institutions publiques et des faits
sociaux, 9e éd., Paris, Précis Dalloz, 1993.
Monographies :
AGULHON M., 1848 ou l’apprentissage de la république (1848-1852), Paris,
Seuil, 2002.
BERGERON L., L’épisode Napoléonien 1799-1815, Paris, Seuil, 1972.
BOUDON J-O., Histoire du Consulat et de l’Empire, Paris, Perrin, 2003.
BOULOISEAU M., La République jacobine (10 août 1792-9 thermidor an II),
Paris, Seuil, 1972.
BOURDERON R. (dir.), L’an I et l’apprentissage de la démocratie, Paris, Éd.
PSD-Saint-Denis, 1995.
BRUSCHI C., « Citoyenneté et universalité », in : Les principes de 1789,
P.U.A.M., 1989.
CHEVALLIER J., « La séparation des pouvoirs », in : La continuité
constitutionnelle en France de 1789 à 1989, P.U.A.M. – Economica, 1990.
CONAC G. et MACHELON J-P. (dir.), La constitution de l’an III, Paris,
PUF, 1999.
ETATS-GENERAUX, SOUVERAINETÉ
MONARCHIE ADMINSTRATIVE.
La dynastie des premiers Capétiens :
Philippe IV Le Bel, le roi de marbre, premier roi moderne à l’initiative de la
création du Parlement et des États-Généraux.
Les trois ordres de la société : oratores, bellatores,
laboratores :
La dynastie des Valois :
THOMAS HOBBES
LA FRONDE (1648-1652)
DÉFINITIONS :
LES MONARCHOMAQUES, TYRANNICIDE,
LA FRONDE, LA RÉVOLUTION ANGLAISE, HABEAS
CORPUS, BILL OF RIGHTS, MONARCHIE
PARLEMENTAIRE
Le contractualisme des monarchomaques :
Je n’ai jamais rien dit qui fût contre le service du Roi, mes propositions
sont conformes aux ordonnances eu aux bons principes […] On ne
détruit pas l’autorité des rois en la combattant dans ses excès, mais au
contraire, on la soutient en lui résistant, comme on voit dans un édifice
les arcs-boutants soutenir la masse, bien qu’il semblent lui résister […]
Oui, messieurs, il est des occasions où le meilleur moyen de servir les
princes c’est de leur désobéir.
Sous réserve qu'il soit édicté par l'autorité susdite que si un sujet de ce
royaume est détenu dans quelque prison ou commis à la garde de
quelque fonctionnaire, pour une affaire criminelle ou supposée
criminelle, il ne doit pas être changé de prison ou commis à la garde
d'un autre fonctionnaire;
Considérant que le dernier roi, Jacques II, avec l'aide de divers mauvais
conseillers, juges et ministres qu'il employait, a tenté de renverser et
d'extirper la religion protestante et les lois et libertés de ce royaume ;
[…]
Dans ces circonstances, lesdits Lords spirituels et temporels et les
Communes, aujourd'hui assemblés en vertu de leurs lettres et élections,
constituant ensemble la représentation pleine et libre de la Nation et
considérant gravement les meilleurs moyens d'atteindre le but susdit,
déclarent d'abord (comme leurs ancêtres ont toujours fait en pareil cas),
pour assurer leurs anciens droits et libertés :
Questions :
Qui sont les monarchomaques ? Quelles sont leurs idées ?
NECKER
DÉFINTITONS :
MONARCHIE ABSOLUE DE DROIT DIVIN, ANCIEN RÉGIME,
TOLÉRANCE RELIGIEUSE, ENCYCLOPÉDIE,
LUMIÈRES DE LA RAISON, SÉPARATION DES POUVOIRS,
CONTRAT SOCIAL
Texte I : John Locke, Essai sur le gouvernement civil, 1690
Les hommes se trouvant tous par nature libres, égaux et
indépendants, on n’en peut faire sortir aucun de cet état ni le soumettre
au pouvoir politique d’un autre, sans son propre consentement. La seule
façon pour quelqu’un de se départir de sa liberté naturelle [...], c’est de
s’entendre avec d’autres pour se rassembler [...]. Et lorsqu’un certain
nombre d’hommes ont consenti à former une communauté ou un
gouvernement, ils deviennent, par là-même, indépendants et constituent
un seul corps politique, où la majorité a le droit de régir et d’obliger les
autres [...]. Ainsi, ce qui donne naissance à une société politique n’est
autre que le consentement par lequel un certain nombre d’hommes libres,
prêts à accepter le principe majoritaire,
acceptent de s’unir pour former un seul corps
social. C’est cela seulement qui a pu ou pourrait
donner naissance à un gouvernement légitime
[...]
La liberté naturelle de l’homme, c’est de ne
reconnaître sur terre aucun pouvoir qui lui soit
supérieur, de n’être assujetti à la volonté de
personne.
La liberté de l’homme en société, c’est de
n’être soumis qu’au seul pouvoir législatif établi
d’un commun accord dans l’Etat et de ne
reconnaître aucune autorité ni aucune loi en dehors de celle que crée ce
pouvoir conformément à la mission qui lui est confiée. Il est clair, dès lors,
que la monarchie absolue, considérée par certains comme le seul
gouvernement au monde, est en fait incompatible avec la société civile. La
grande fin pour laquelle les hommes entrent en société, c’est de jouir de
leurs biens dans la paix et la sécurité. Or établir des lois dans cette société
constitue le meilleur moyen pour réaliser cette fin. Par suite, dans les
Etats, la première et fondamentale loi positive est celle qui établit le
pouvoir législatif.
Et aucun édit, quelle que soit sa forme ou la puissance qui l’appuie, n’a la
force obligatoire d’une loi, s’il n’est approuvé par le pouvoir législatif,
choisi et désigné par le peuple.
Questions :
Qui est John Locke ?!
A quel moment important de l’histoire anglaise vit il ?
Quelle vision du gouvernement civil défend-il ?
Texte II : Voltaire (1694-1778), Dictionnaire philosophique (1764), article
"Fanatisme"
Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce
que la rage est à la colère. Celui qui a des extases, des visions, qui prend
des songes pour des réalités, et ses imaginations pour des prophéties, est
un fanatique novice qui donne de grandes espérances; il pourra bientôt
tuer pour l'amour de Dieu. [...]
Le plus grand exemple de fanatisme est celui des bourgeois de Paris
qui coururent assassiner, égorger, jeter par les fenêtres, mettre en pièces,
la nuit de la Saint-Barthélemy, leurs concitoyens qui n'allaient point à la
messe.
Il n'est d'autre remède à cette maladie épidémique que l'esprit
philosophique, qui, répandu de proche en proche, adoucit enfin les
mœurs des hommes, et qui prévient les accès du mal; car, dès que ce mal
fait des progrès, il faut fuir et attendre que l'air soit purifié. Les lois et la
religion ne suffisent pas contre la peste des âmes; la religion, loin d'être
pour elles un aliment salutaire, se tourne en poison dans les cerveaux
infectés.
Les lois sont encore très impuissantes contre ces accès de rage : c'est
comme si vous lisiez un arrêt du conseil à un frénétique. Ces gens-là sont
persuadés que l'esprit saint qui les pénètre est au-dessus des lois, que leur
enthousiasme est la seule loi qu'ils doivent entendre.
Que répondre à un homme qui vous dit qu'il aime mieux obéir à
Dieu qu'aux hommes, et qui, en conséquence, est sûr de mériter le ciel en
vous égorgeant ? [...]
Ce sont presque toujours les fripons qui conduisent les fanatiques, et
qui mettent le poignard entre leurs mains; ils ressemblent à ce Vieux de la
montagne qui faisait, dit-on, goûter les joies du paradis à des imbéciles, et
qui leur promettait une éternité de ces plaisirs dont il leur avait donné un
avant-goût, à condition qu'ils iraient assassiner tous ceux qu'il leur
nommerait. Il n'y a eu qu'une seule religion dans le monde qui n'ait pas
été souillée par le fanatisme, c'est celle des lettrés de la Chine. Les sectes
des philosophes étaient non seulement exemptes de cette peste, mais elles
en étaient le remède; car l'effet de la philosophie est de rendre l'âme
tranquille, et le fanatisme est incompatible avec la tranquillité.
Texte III : Voltaire, Traité sur la tolérance (1763), chapitre I. Sur l’affaire
Pierre Calas
(L’affaire Calas est une affaire judiciaire qui se déroule de 1761 à 1765 à Toulouse sur fond de
conflit religieux entre protestants et catholiques, rendue célèbre par l'intervention de Voltaire.
Jean Calas était un commerçant protestant de Toulouse. Son fils ayant été trouvé mort étranglé ou
pendu selon le médecin présent sur place, Jean Calas est accusé de l'avoir assassiné pour empêcher
le jeune homme de se convertir au catholicisme.)
MONTESQUIEU
Texte VI : Montesquieu (1689-1755), De l’Esprit des lois, 1748. Livre III,
chapitre III
Il ne faut pas beaucoup de probité, pour qu’un gouvernement
monarchique, ou un gouvernement despotique, se maintiennent ou se
soutiennent. La force des lois dans l’un, le bras du prince toujours levé
dans l’autre, règlent ou contiennent tout. Mais, dans un état populaire, il
faut un ressort de plus, qui est la VERTU.
Ce que je dis est confirmé par le corps entier de l’histoire, et est très-
conforme à la nature des choses. Car il est clair que, dans une monarchie,
où celui qui fait exécuter les lois se juge au-dessus des lois, on a besoin de
moins de vertu que dans un gouvernement populaire, où celui qui fait
exécuter les lois, sent qu’il y est soumis lui-même, et qu’il en portera le
poids.
Il est clair encore que le monarque qui, par mauvais conseil ou par
négligence, cesse de faire exécuter les lois, peut aisément réparer le mal ;
il n’a qu’à changer de conseil, ou se corriger de cette négligence même.
Mais lorsque, dans un gouvernement populaire, les lois ont cessé d’être
exécutées, comme cela ne peut venir que de la corruption de la
république, l’état est déjà perdu.
SIEYES
Ouverture des États-Généraux (5et 6 mai 1789)
DÉFINITIONS :
CAHIERS DE DOLÉANCE, SOUVERAINETÉ NATIONALE
SOUVERAINETÉ POPULAIRE, MANDAT IMPÉRATIF,
MANDAT REPRÉSENTATIF, POUVOIR CONSTITUANT,
POUVOIR CONSTITUÉ, ASSEMBLÉE DES COMMUNES,
ASSEMBLÉE NATIONALE, CONSTITUANTE,
DÉCLARATION DES DROITS DE L’HOMME ET DU
CITOYEN, ARBITRAIRE, SOCIÉTÉ D’ORDRE,
GRANDE PEUR, PRIVILÈGES, GARDE NATIONALE
FÊTE DE LA FÉDÉRATION, LÉGICENTRISME.
Texte I : Sieyès, Qu’est-ce que le tiers-état ?, 1789
Le plan de cet écrit est assez simple. Nous avons trois questions à nous
faire : 1° Qu’est-ce que le tiers état ? Tout.2° Qu’a-t-il été jusqu’à présent
dans l’ordre politique ? Rien.3° Que demande-t-il ? À être quelque chose.
Texte II : Sieyès, Qu’est-ce que le tiers-état ?, 1789 (Chapitre 1 « Le tiers
état est une nation complète »)
Qui donc oserait dire que le tiers état n’a pas en lui tout ce qu’il faut pour
former une nation complète ? Il est l’homme fort et robuste dont un bras
est encore enchaîné. Si l’on ôtait l’ordre privilégié, la nation ne serait pas
quelque chose de moins, mais quelque chose de plus. Ainsi, qu’est-ce que
le tiers ? Tout, mais un tout entravé et opprimé. Que serait-il sans l’ordre
privilégié ? Tout, mais un tout libre et florissant. Rien ne peut aller sans
lui, tout irait infiniment mieux sans les autres. Il ne suffit pas d’avoir
montré que les privilégiés, loin d’être utiles à la nation, ne peuvent que
l’affaiblir et lui nuire, il faut prouver encore que l’ordre noble n’entre
point dans l’organisation sociale ; qu’il peut bien être une charge pour la
nation, mais qu’il n’en saurait faire une partie. D’abord, il n’est pas
possible, dans le nombre de toutes les parties élémentaires d’une nation,
de trouver où placer la caste des nobles. [...]
Qu’est-ce qu’une nation ? Un corps d’associés vivant sous une loi
commune et représentés par la même législature. N’est-il pas trop certain
que l’ordre noble a des privilèges, des dispenses, même des droits séparés
des droits du grand corps des citoyens ? Il sort par là de l’ordre commun,
de la loi commune.
Texte III : Déclaration de Mirabeau le 23 juin 1789 à l’Assemblée
Nationale :
« Allez dire à ceux qui vous envoient : que nous sommes ici par la
volonté du peuple et que nous ne quitterons nos places que par la force
des baïonnettes ! »
Texte IV : Camille Desmoulins harangue la foule au Palais Royal après
le renvoie de Necker par Louis XVI le 11 juillet 1789 :
« Monsieur Necker est renvoyé ; ce renvoi est le tocsin d'une Saint-
Barthélémy des patriotes : ce soir, tous les bataillons suisses et allemands
sortiront du Champ-de- Mars pour nous égorger. Il ne nous reste qu'une
ressource, c'est de courir aux armes et de prendre des cocardes pour nous
reconnaître !!! Aux armes !!! »
Le 14 juillet 1789, les parisiens prennent la Bastille :
Questions :
Que sont les États-Généraux et les Cahiers de doléances ?
Qu’est ce que le serment du jeu de paume du 20 juin 1789 ?!
Qu’est-ce que l’Assemblée Nationale ?! Quelle est son
but ?
Qui sont Mirabeau, Sylvain Bailly et La Fayette ?!
Pourquoi les parisiens ont-ils pris la Bastille le 14
juillet 1789 ?
Qu’est ce que la Garde Nationale ?
Texte III : Décret relatif à l’abolition des privilèges,
4-11 août 1789
Article premier : L’Assemblée nationale détruit
entièrement le régime féodal.
Texte IV : Adrien Duport, Discours à l’Assemblée nationale, 5 août 1789
Tout ce qui est injuste ne peut subsister.
!Texte V : Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen, 26 août 1789
Les représentants du peuple français, constitués en Assemblée
nationale, considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de
l'homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption
des gouvernements, ont résolu d'exposer, dans une déclaration
solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l'homme, afin que
cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps
social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ; afin que les
actes du pouvoir législatif et ceux du pouvoir exécutif, pouvant être à
chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en
soient plus respectés ; afin que les réclamations des citoyens, fondées
désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours
au maintien de la Constitution et au bonheur de tous. En conséquence,
l'Assemblée nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les
auspices de l'Être Suprême, les droits suivants de l'homme et du citoyen.
Article premier : !Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en
droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité
commune.
Article II!! : Le but de toute association politique est la conservation des
droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté,
la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression.
Article III!! : Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans
la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en
émane expressément.
Article IV :!! La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à
autrui : ainsi l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de
bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société, la
jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées
que par la Loi.
Article V :!! La Loi n’a le droit de défendre que les actions nuisibles à la
Société. Tout ce qui n’est pas défendu par la Loi ne peut être empêché, et
nul ne peut être contraint à faire ce qu’elle n’ordonne pas.
Article VI :!! La Loi est l’expression de la volonté générale. Tous les
Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs
Représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit
qu’elle protège, soit qu’elle punisse. Tous les Citoyens étant égaux à ses
yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois
publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs
vertus et de leurs talents.
Article VII :!! Nul homme ne
peut être accusé, arrêté, ni
détenu que dans les cas
déterminés par la Loi, et selon
les formes qu’elle a prescrites.
Ceux qui sollicitent, expédient,
exécutent ou font exécuter des
ordres arbitraires, doivent être
punis ; mais tout Citoyen
appelé ou saisi en vertu de la
Loi doit obéir à l’instant : il se
rend coupable par la résistance.
Article VIII : !La Loi ne doit
établir que des peines
strictement et évidemment
nécessaires, et nul ne peut être
puni qu’en vertu d’une Loi
établie et promulguée
antérieurement au délit, et légalement appliquée.
Article IX!! : Tout homme étant présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été
déclaré coupable, s’il est jugé indispensable de l’arrêter, toute rigueur qui
ne serait pas nécessaire pour s’assurer de sa personne, doit être
sévèrement réprimée par la Loi.
Article X : !Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses,
pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la
Loi.
Article XI!! : La libre communication des pensées et des opinions est un
des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler,
écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté, dans
les cas déterminés par la Loi.
Article XII :!! La garantie des droits de l’Homme et du Citoyen nécessite
une force publique : cette force est donc instituée pour l’avantage de tous,
et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée.
Article XIII :!! Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses
d’administration, une contribution commune est indispensable. Elle doit
être également répartie entre tous les Citoyens, en raison de leurs facultés.
Article XIV : !Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes
ou par leurs Représentants, la nécessité de la contribution publique, de la
consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité,
l’assiette, le recouvrement et la durée.
Article XV : !La Société a le droit de demander compte à tout Agent public
de son administration.
Article XVI!! : Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas
assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de
Constitution.
Article XVII : !La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut
en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement
constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et
préalable indemnité.
Texte VIII : François Furet, La Révolution française, la Déclaration des
Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 et la Constitution de 1791 :
La déclaration américaine de 1776 est présente à tous les esprits,
mais aussi l’abîme qui sépare la situation du vieux royaume de celle des
ex-colonies américaines, peuplées de petits propriétaires aux mœurs
démocratiques, cultivant depuis l’origines l’esprit d’égalité, sans ennemis
extérieurs, sans héritage aristocratique ou féodal. Comme dans le cas
américain, de la Déclaration française doit avoir pour objet de fonder le
nouveau contrat social dans le droit naturel, conformément à la
philosophie du siècle, et d’énumérer solennellement les droits
imprescriptibles que chaque contractant possède, et que l’entrée en
société lui garantit.
Mais en France, ces droits ne sont pas comme par avance en
harmonie avec l’état social ; ils vont être proclamés au contraire après une
violente rupture avec le passé national, et contre la corruption de
l’ancienne société, qui a foulé au pied si longtemps jusqu’à l’idée même
d’un contrat. De là beaucoup de craintes, chez les plus modérés du camp
révolutionnaire : Mounier, par exemple, redoute l’effet d’anarchie qui
peut naitre du contraste entre la proclamation des droits théoriques
possédés également par tous les individus et la situation sociale réelle de
ces individus — la pauvreté, l’inégalité, les classes. D’où la demande
compensatrice d’une Déclarations des devoirs du citoyen, pour souligner
l’obligation en même temps que la liberté.
Ces débats, réputés pour leur abstraction, montrent à l’évidence que
les députés voient très bien la portée du problème qu’ils traitent. Ils
viennent de consacrer l’émancipation complète de l’individu : que
devient dès lors le lien social? Beaucoup d’entre eux veulent en affirmer le
caractère également primordial. Cette discussion est la grande première
d’un fameux topos de la philosophie politique moderne. L’idée que
l’affirmation des droits subjectifs des individus comme fondation du
contrat comporte le risque d’une dissolution sociale a hanté, depuis
Burke, la pensée politique européenne, des conservateurs aux socialistes ;
elle est déjà tout à fait présente dans les débats de juillet et d’août 1789 à
l’Assemblée constituante, notamment dans ce qui commence à être appelé
le parti « monarchien », mais aussi au-delà.
Pourtant, ce sont les « patriotes » qui l’emportent facilement et c’est
une simple Déclaration des droits de l’homme, préambule de la
Constitution à venir, qui est votée le 26 aout. Texte noble et bien écrit,
souvent proche des formulations américaines. L’essentiel est dit en très
peu de phrases, qui laissent ouverts des débats d’interprétation. D’abord,
ce qui a été fait le 4 aout : « les hommes naissent et demeurent libres et
égaux en droits. » Quels droits ? La liberté, la propriété, la sûreté et la
résistance à l’oppression, avec ce qui en découle : égalité civile et fiscale,
liberté individuelle, l’admission de tous à tous les emplois, habeas corpus,
non-rétroactivité des lois, garantie de la propriété. Mais ce qui différencie
le plus nettement la Déclaration française des textes américains concerne
l’articulation de ces droits naturels avec la loi positive. Dans le précédent
américain, ces droits sont perçus à la fois comme précédant la société et
en harmonie avec son développement ; ils sont d’ailleurs inscrits aussi
dans son passé, à travers la tradition jurisprudentielle de la Common Law
anglaise.
Dans la France de 1789, au contraire, l’accent est mis sur un certain
volontarisme politique : c’est la loi, produite par la nation souveraine, qui
est placée en suprême garantie des droits. Article IV : « La liberté consiste
à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Ainsi l’exercice des droits
naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux
autres hommes la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent
être déterminées que par la loi. » Article XVI : « Toute société, dans la
quelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des
pouvoirs n’a pas de constitution. » Ainsi, c’est à la société d’assurer les
droits des individus, par l’intermédiaire de la loi, « expression de la
volonté générale », référence constante des articles de la Déclaration.
L’inspiration dominante des Constituants français est légicentriste :
marquée par l’idée de « volonté générale » appelée à définir l’étendue et
l’exercice des droits, et par le refus d’aucune autre autorité que le
souverain en la matière.
Or, ce souverain, qui est désormais le peuple, ou la nation, il reste
justement à lui donner forme, à le constituer : problème
extraordinairement difficile, pour de multiples raisons. La France est une
nation moderne, trop vaste pour qu’on puisse y convoquer les citoyens
sur la place publique, et leur faire voter des lois. C’est une nation très
ancienne aussi, qui a dans son héritage u n roi héréditaire, tête de ce
qu’un des députés appelle « le colosse gothique de notre ancienne
Constitution ». Tout à disparu en trois mois de la souveraineté entière
qu’il possédait sur un royaume que sa personne incarnait. En lieu et
place, une société désormais faite d’individus libres et égaux d’une part,
un peuple qui s’est réapproprié la souveraineté, d’autre part : comment
organiser cela? Problème constamment imaginé depuis Hobbes par les
philosophies du contrat, mais qui se pose pour la première fois dans
l’existence des plus anciennes monarchies européennes.
Pour comprendre comment les hommes de la Révolution le traitent,
tournons-nous vers le début de la grande discussion constitutionnelle, fin
aout- début septembre : il s’agit, après avoir fait la Déclaration des droits,
d’organiser les nouveaux pouvoirs publics par une vraie constitution.
Non par un monument incertain fait de coutumes antiques et de
retouches aléatoires, comme la monarchie d’Ancien Régime, mais par un
ensemble d’institutions fondé sur les nouveaux principes, qui sont aussi
ceux de la raison. Mais déjà cette définition laisse en dehors du camp
« patriote » une petite minorité des révolutionnaires d’hier, à vrai dire
inquiets depuis juin du caractère pris par les évènements et des violences
de juillet : on y trouve Mounier l’homme de Grenoble, Malouet, un
intendant de la marine, des nobles libéraux comme Lally-Tollendal ou
Clermont- Tonnerre. Ce qui unit ces Monarchiens, comme on va les
appeler, c’est le désir de « terminer la Révolution » — thème qui
commence son interminable carrière dans la politique française ; ce sont
aussi quelques convictions fondamentales qui les rapprochent de Necker
et les isolent de la majorité de l’assemblée.
Ils sont hostiles à la tabula rasa révolutionnaire, à la reconstruction
d’une société politique sur la volonté ou sur la raison. Ils croient que l’été
extraordinaire peut n’avoir été qu’une parenthèse féconde, s’il conduit à
réformer dans un sens libéral, à l’anglaise, ce qu’ils appellent le
« gouvernement monarchique », héritage du passé national. Leur idée est
une cosouveraineté du roi et des deux Chambres : rupture avec
l’absolutisme, mais retrouvailles avec ce qu’aurait dû devenir une
monarchie fidèle à ses origines. Un abîme politique et intellectuel sépare
donc les Monarchiens de l’esprit dominant de la Révolution depuis juin.
Ils sont les hommes de la continuité des temps et de l’ajustement des
institutions : ce que la tradition politique française offre de plus proche de
Burke, et qui suffit à donner une idée de leur isolement politique dans la
France de 1789. Ils bataillent en vain pour le bicaméralisme, sans
comprendre qu’à une Assemblée qui avait tant lutté pour réunir trois
parlements en un seul, c’était une tentative sans espoir de recommander
le retour à une division entre Chambre haute et Chambre basse. Le
fantôme de l’aristocratie n’a pas besoin d’eux pour rôder encore autour
de la Constituante, mais il les a marqués d’avance comme des vaincus.
BRISSOT MARAT
SÉANCE DU CLUB DES JACOBINS
DÉFINITIONS :
MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE, VÉTO, BICAMÉRISME
CONSTITUTION DE 1791, CITOYEN ACTIF/ CITOYEN PASSIF,
CONSTITUTION CIVILE DU CLERGÉ, CLUBS,
CLUB DES JACOBINS, CLUB DES CORDELIERS,
ASSEMBLÉE LEGISLATIVE, 10 AOÛT 1792,
CONVENTION NATIONALE
FEUILLANTS, GIRONDINS, MONTAGNARDS
Texte I : Louis XVI, Déclaration à tous les français (à sa sortie de Paris) :
20 juin 1791
[...] Français, et vous surtout Parisiens, vous habitants d'une ville que les
ancêtres de Sa Majesté se plaisaient à appeler la bonne ville de Paris,
méfiez-vous des suggestions et des mensonges de vos faux amis, revenez
à votre Roi, il sera toujours votre père, votre meilleur ami. Quel plaisir
n'aura-t-il pas d'oublier toutes ses injures personnelles, et de se revoir au
milieu de vous lorsqu'une Constitution qu'il aura acceptée librement fera
que notre sainte religion sera respectée, que le
gouvernement sera établi sur un pied stable et utile par son action, que les
biens et l'état de chacun ne seront plus troublés, que les lois ne seront plus
enfreintes impunément, et qu'enfin la liberté sera posée sur des bases
fermes et inébranlables
CONDORCET
Questions :
Qui est Danton ?!
Qui est Brissot ? Qui sont les Girondins ?
Que se passe t’il à Valmy le 20 septembre 1792 ?!Quand est proclamée la
République ? Que se passe-t-il le 21 janvier 1793 ?
LE 21 JANVIER 1793 PLACE DE LA RÉVOLUTION :
LOUIS XVI GUILLOTTINÉ
SÉANCE VII :
La Terreur et la Vertu
(le gouvernement révolutionnaire)
1793-1794
ROBESPIERRE
BILLAUD-VARENNES SAINT-JUST
DÉFINTIONS :
CONSTITUTION DE 1793 (L’AN I), SUFRRAGE DIRECT,
VÉTO POPULAIRE, SANS-CULOTTES,
TRIBUNAL RÉVOLUTIONNAIRE, COMITÉ DE SALUT PUBLIC,
COMITÉ DE SURETÉ GÉNÉRALE, LOI DU MAXIMUM,
ENRAGÉS, ARMÉE RÉVOLUTIONNAIRE,
GOUVERNEMENT RÉVOLUTIONNAIRE, TERREUR/VERTU,
INDULGENTS (DANTONISTES), EXAGÉRÉS (HÉBERTISTES),
FÊTE DE L’ÊTRE SUPRÊME.
Texte I : Pierre Victurnien Vergniaud , discours du 13 mars 1793 :
Citoyens, il est à craindre que la révolution, comme Saturne, ne dévore
successivement tous ses enfants et n’engendre enfin le despotisme avec
les calamités qui l’accompagnent.
Texte II : Danton, discours du 13 aout 1793 : « Après le pain, l’éducation
est le premier besoin du peuple » :
Citoyens, après la gloire de donner la liberté à la France, après celle de
vaincre ses ennemis, il n’en est pas de plus grande que de préparer aux
générations futures une éducation digne de la liberté ; tel fut le but que
Lepelletier se proposa. Il partit de ce principe que tout ce qui est bon pour
la société doit être adopté par ceux qui ont pris part au contrat social. Or,
s’il est bon d’éclairer les hommes, notre collègue, assassiné par la
tyrannie, mérita bien de l’humanité. Mais que doit faire le législateur ? Il
doit concilier ce qu’il convient aux principes et ce qui convient aux
circonstances. On a dit contre le plan que l’amour paternel s’oppose à son
exécution : sans doute il faut respecter la nature même dans ses écarts.
Mais si nous ne décrétons pas l’éducation impérative, nous ne devons pas
priver les enfants du pauvre de l’éducation.
La plus grande objection est celle de la finance ; mais j’ai déjà dit qu’il n’y
a point de dépense réelle là où est le bon emploi pour l’intérêt public, et
j’ajoute ce principe, que l’enfant du peuple sera élevé aux dépens du
superflu des fortunes scandaleuses. C’est à vous, républicains célèbres,
que j’en appelle ; mettez ici tout le feu de votre imagination, mettez-y
toute l’énergie de votre caractère, c’est le
peuple qu’il faut doter de l’éducation
nationale. Quand vous semez dans le vaste
champ de la République, vous ne devez pas
compter le prix de cette semence. Après le
pain, l’éducation est le premier besoin du
peuple. (On applaudit.) Je demande qu’on
pose la question : sera-t-il formé aux dépens
de la nation des établissements, où chaque
citoyen aura la faculté d’envoyer ses enfants
pour l’instruction publique ?
C’est aux moines, cette espèce misérable, c’est
au siècle de Louis XIV, où les hommes étaient
grands par leurs connaissances, que nous
devons le siècle de la philosophie, c’est-à-dire
de la raison mise à la portée du peuple ; c’est
aux jésuites, qui se sont perdus par leur
ambition politique, que nous devons ces élans sublimes qui font naître
l’admiration. La République était dans les esprits vingt ans au moins
avant sa proclamation. Corneille faisait des épîtres dédicatoire à
Montauron, mais Corneille avait fait le Cid, Cinna ; Corneille avait parlé
en Romain, et celui qui avait dit : « Pour être plus qu’un roi tu te crois
quelque chose, » était un vrai républicain.
Allons donc à l’instruction commune; tout se rétrécit dans l’éducation
domestique, tout s’agrandit dans l’éducation commune. On a fait une
objection en présentant le tableau des affections paternelles ; et moi aussi
je suis père, et plus que les aristocrates qui s’opposent à l’éducation
commune, car ils ne sont pas sûrs de leur paternité. (On rit.) Eh bien,
quand je considère ma personne relativement au bien général, je me sens
élevé ; mon fils ne m’appartient pas, il est à la République ; c’est à elle à
lui dicter ses devoirs pour qu’il la serve bien.
On a dit qu’il répugnerait aux cœurs des cultivateurs de faire le sacrifice
de leurs enfants. Eh bien, ne les contraignez pas, laissez leur en la faculté
seulement. Qu’il y ait des classes où il n’enverra ses enfants que le
dimanche seulement, s’il le veut. Il faut que les institutions forment les
mœurs. Si vous attendiez pour l’État une régénération absolue, vous
n’auriez jamais d’instruction. Il est nécessaire que chaque homme puisse
développer les moyens moraux qu’il a reçus de la nature. Vous devez
avoir pour cela des maisons communes, facultatives, et ne point vous
arrêter à toutes les considérations secondaires. Le riche payera, et il ne
perdra rien s’il veut profiter de l’instruction pour son fils. Je demande
que, sauf les modifications nécessaires, vous décrétiez qu’il y aura des
établissements nationaux où les enfants seront instruits, nourris et logés
gratuitement, et des classes où les citoyens qui voudront garder leurs
enfants chez eux, pourront les envoyer s’instruire.
Questions :
Questions :
Qu’est-ce que la Vertu ?
Qu’est-ce que la Terreur ?
Pourquoi est-elle mise
« à l’ordre du jour » ?
Quels sont les attributs du
gouvernement révolutionnaire ?
Qu’est-ce que la loi du Maximum ?
Qui sont les « indulgents » ?
Qui sont les « Hébertistes » ?
Qu’est-ce que le culte de l’Être
Suprême ?
TOUSSAINT-LOUVERTURE
LA FÊTE DU CULTE DE L’ÊTRE SUPRÊME (22 PRAIRIAL AN II)
BONAPARTE
DÉFINITIONS :
THERMIDORIENS, CONSTITUTION DE L’AN III,
DIRECTOIRE, CONSEIL DES CINQ CENT,
CONSEIL DES ANCIENS, CONSPIRATION DE L’ÉGALITÉ,
COUPS D’ÉTATS
(18 FRUCTIDOR, 22 FLORÉAL, 30 PRAIRIAL, 18 BRUMAIRE),
Texte I : Constitution
du 5 fructidor an III
(22 août 1795)
Article 1. - La
République Française
est une et indivisible.
Article 2. -
L'universalité des
citoyens français est le
souverain.
TITRE V - Pouvoir
législatif
Dispositions générales
Article 44. - Le Corps législatif est composé d'un Conseil des Anciens et
d'un Conseil des Cinq-Cents. [...]!Article 46. - Il ne peut exercer par lui-
même, ni par des délégués, le Pouvoir exécutif, ni le Pouvoir judiciaire.
TITRE VI - Pouvoir exécutif!Article 132. - Le Pouvoir exécutif est délégué à
un Directoire de cinq membres, nommé par le Corps législatif, faisant
alors les fonctions d'Assemblée électorale, au nom de la Nation.
TITRE XIV - Dispositions générales!Article 362. - Aucune société
particulière, s'occupant de questions politiques, ne peut correspondre
avec une autre, ni s'affilier à elle, ni tenir des séances publiques,
composées de sociétaires et d'assistants distingués les uns des autres, ni
imposer des conditions d'admission et d'éligibilité, ni s'arroger des droits
d'exclusion, ni faire porter à ses membres aucun signe extérieur de leur
association.
Texte II : F.-A. Mignet, Histoire de la Révolution française depuis 1789
jusqu’en 1814
Le 13 vendémiaire fut le 10 août des royalistes contre la république, si ce
n'est que
la Convention résista à la bourgeoisie beaucoup mieux que le trône aux
faubourgs. La position dans laquelle se trouvait la France contribua
beaucoup à cette victoire. On voulait, dans ce moment, une république
sans gouvernement révolutionnaire, un régime modéré sans contre-
révolution.
Texte III : A. C. Thibaudeau, Mémoire sur la Convention, et le Directoire,
Paris, Baudouin Frères, 1824
La commission décida unanimement de mettre de côté la constitution de
1793. [...] On cherchait une voie moyenne entre la royauté et la démagogie
[...] La constitution républicaine a péri, et quand un habit est hors de
service, on s’inquiète fort peu de la façon dont il a été fait.
Questions :
Qui est Napoléon Bonaparte ?
Que sont les coups d’État du 18 Fructidor, du 22 Floréal et du 30 Prairial ?
Que se passe-t-il le 18 brumaire ?
Qu’est-ce que le Consulat ?
SÉANCE X :
L’Empire Napoléonien
(1804-1815)
LE SACRE DE L’EMPEREUR NAPOLÉON IER LE 2 DÉCEMBRE 1804
NAPOLÉON IER
FOUCHÉ TALLEYRAND
DÉFINITIONS :
CONSTITUTION DE L’AN XII, EMPIRE, CÉSARISME
CENTRALISATION ADMINISTRATIVE, PRÉFET,
CODIFICATION, CODE CIVIL, CODE PÉNAL,
CODE DE COMMERCE, CONCORDAT,
ACTE ADDITIONNEL AUX CONSTITUTIONS DE L’EMPIRE
Texte I : Carnot, Discours au Tribunat, 3 mai 1804
Je suis loin de vouloir atténuer les louanges données au premier Consul ; ne
dussions-nous à Bonaparte que le Code civil, son nom mériterait de passer à la
postérité. Mais quelques services qu’un citoyen ait pu rendre à sa patrie, il est
des bornes que la raison impose à la reconnaissance nationale. Si ce citoyen a
restauré la liberté publique, s’il a opéré le salut de
son pays, sera-ce une récompense à lui offrir que le sacrifice de cette même
liberté ? Du moment qu’il fut proposé au peuple français de voter sur la
question du consulat à vie, chacun put aisément juger qu’il existait une arrière-
pensée et prévoir un but ultérieur.
En effet, on vit succéder rapidement une foule d’institutions évidemment
monarchiques : mais à chacune d’elles on s’empressa de rassurer les esprits
inquiets sur le sort de la liberté, en leur protestant que ces institutions n’étaient
imaginées qu’afin de lui procurer la plus haute protection qu’ont pu désirer
pour elle. Aujourd’hui se découvre enfin de manière positive le terme de tant
de mesures préliminaires.
Nous sommes appelés à nous prononcer sur la proposition formelle de rétablir
le système monarchique et de conférer la dignité impériale et héréditaire au
Premier Consul. Je votai dans le temps contre le consulat à vie ; je voterai de
même encore contre lé rétablissement de la monarchie, comme je pense que
ma qualité de tribun m’oblige à le faire...
Tous les arguments faits jusqu’à ce jour sur le rétablissement de la monarchie
en France se réduisent à dire : que sans elle il ne peut exister aucun moyen
d’assurer la stabilité du gouvernement et la tranquillité publique, d’échapper
aux discordes intestines, de se prémunir contre les ennemis du dehors ; qu’on
a vainement essayé le système républicain de toutes les manières possibles ;
qu’il n’a résulté de tant d’efforts que l’anarchie, une révolution prolongée ou
sans cesse renaissante, la crainte perpétuelle de nouveaux désordres, et par
suite un désir universel et profond de voir rétablir l’antique gouvernement
héréditaire, en changeant seulement de dynastie. C’est à cela qu’il faut
répondre.
J’observerai d’abord que le gouvernement d’un seul n’est rien moins qu’un
gage assuré de stabilité et de tranquillité ; la durée de l’Empire romain ne fut
pas plus longue que ne l’avait été celle de la République. Les troubles
intérieurs furent encore plus grands, les crimes plus multipliés... En France, à
la vérité, la dernière dynastie s’est soutenue pendant huit cents ans ; mais le
peuple fut-il moins tourmenté ? [...]
Il est vrai qu’avant le 18 brumaire, l’État tombait en dissolution, et que le
pouvoir absolu l’a retiré des bords de l’abîme : mais que conclure de là ? Ce
que tout le monde sait : que les corps politiques sont sujets à des maladies
qu’on ne saurait guérir que par des remèdes violents, qu’une dictature
momentanée est quelquefois nécessaire pour sauver la liberté...
Sans doute il n’y aurait pas à balancer sur le choix d’un chef héréditaire, s’il
était nécessaire de s’en donner un. Il serait absurde de vouloir mettre en
parallèle avec le Premier Consul les prétendants d’une famille tombée dans un
juste mépris et dont les dispositions vindicatives et sanguinaires ne sont que
trop connues. Le rappel de la maison de Bourbon renouvellerait les scènes
affreuses de la Révolution... mais l’exclusion de cette dynastie n’entraîne point
la nécessité d’une dynastie nouvelle. Espère-t-on, en élevant cette nouvelle
dynastie, hâter l’heureuse époque de la paix générale ? Ne serait-ce pas plutôt
un nouvel obstacle ? A-t-on commencé par s’assurer que les autres grandes
puissances adhèreront à ce nouveau titre ? Et si elles n’y adhèrent pas,
prendra-t-on les armes pour les contraindre ?
Texte II : Maurice Hauriou, De la formation du droit administratif français depuis
l’an VIII
[...] Comme toutes les créations sociales douées de vie, le droit administratif français
a été le produit de beaucoup de volontés inconscientes. Nous entendons par là que
parmi les administrateurs, et même parmi les auditeurs, maîtres des requêtes,
conseillers d'État, qui ont dégagé les premières règles de ce droit, beaucoup, allant
au plus pressé, se décidaient d'après les besoins de l'administration et d'après un
certain instinct ; que quelques-uns seulement réfléchissaient sur l'origine, la valeur,
la portée de ces règles. Ce qui est vraiment frappant, c'est que dans la pensée de tous
ce droit était complètement nouveau, qu'il ne procédait en rien de l'ancien régime, et
qu'il se développait d'une façon tout originale. Cette opinion, qui chez la plupart
était latente, est exprimée, dès le début, par de Gérando, Cormenin et plus tard par
Boulatignier. On la formulait d'une façon très plausible et qui devait lui donner
beaucoup de crédit. On faisait remarquer que le droit administratif ne pouvait
exister à part et se distinguer du droit ordinaire que si les juridictions chargées de
l'appliquer étaient elles-mêmes séparées des juridictions ordinaires ; en d'autres
termes, qu'il ne pouvait y avoir de droit administratif sans tribunaux administratifs,
par suite sans séparation des pouvoirs. Or le principe de la séparation des pouvoirs
n'avait été introduit que par l'Assemblée constituante : le droit administratif ne
pouvait donc pas remonter plus haut que le début de la Révolution. Encore
convenait-il de remarquer que, pendant toute la durée de la Révolution, il n'avait pu
exister qu'en germe, le contentieux étant confié aux corps administratifs eux-mêmes,
aux municipalités, aux directoires, au conseil des ministres, et le droit dans ces
conditions ne pouvant pas aisément se dégager de l'administration. C'était donc
vraiment la réforme de pluviôse et nivôse an VIII qui, en organisant les conseils de
préfecture et en transportant au Conseil d'État les attributions contentieuses des
ministres, avait créé le contentieux administratif et, par suite, le droit administratif.
Ce qui frappait surtout dans l'ancien régime, et ce qui faisait qu'on le voyait comme
séparé par un abîme de l'état de choses nouveau, c'était la confusion qui y régnait,
entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir administratif : les parlements faisant des
règlements de police et citant les administrateurs à comparaître devant eux ; le
Conseil d'État cumulant la connaissance des affaires civiles et celles des affaires
administratives; les justices locales ayant presque partout la petite voirie ; des
juridictions incontestablement administratives, comme les tables de marbre, les
cours de l'amirauté, des trésoriers de France, des aides, des comptes, organisées tout
comme les juridictions civiles .
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Il y avait beaucoup de vrai dans cette manière de voir et nous nous en rendrons
mieux compte à la fin de notre étude ; il est certain que la Révolution et la séparation
des pouvoirs ont produit quelque chose de nouveau, qui est le groupement des
règles administratives en un corps de droit distinct. Beaucoup de ces règles
existaient sous l'ancien régime, mais elles étaient éparses et confondues avec les
règles du droit ordinaire ; leur agencement, leur coordination en un corps de droit
unique a été l'œuvre des temps nouveaux.
Quoi qu'il en soit d'ailleurs, l'idée qu'on se fait des choses a plus d'action que la
réalité vraie : tout le monde a cru, a dit que le droit administratif était un droit
nouveau et il s'est comporté comme tel. II s'est développé d'une façon exclusivement
nationale et il a passé par toutes les phases d'un droit qui s'organise, spectacle
curieux pour un historien. A la vérité, il a parcouru ces phases avec une rapidité
telle qu'à l'heure actuelle, alors qu'un siècle n'est pas encore écoulé, son évolution
peut être considérée comme presque terminée. II y a eu des raccourcis. Cela tient à
ce que, si le droit était jeune, le peuple au sein duquel il évoluait n'était rien moins
que primitif. Ce ne sont pas des pontifes mystérieux, ni des prudents encore frustes,
qui ont présidé à son élaboration première, ce sont de véritables jurisconsultes.
a) Une période d'élaboration secrète ; non pas que le secret ait été voulu, ni
jalousement gardé comme celui des formules des actions de la loi, à Rome, par le
collège des pontifes, mais en fait, il y a eu un certain nombre d'années pendant
lesquelles ni les procédés de l'administration, ni les décisions du Conseil d'État
n'étaient connus
Il est difficile d'arrêter par des dates ces différentes périodes. Dans la vie tout
s'enchevêtre. Il y a eu dès le début un peu d'organisation, il y a encore actuellement
une part de divulgation ; ces divisions ne doivent donc pas être considérées comme
nettes et tranchées. Toutefois, on peut fixer à l'année 1818 le commencement de la
divulgation, et à l'année 1860 le début de l'ère d'organisation [...].