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HISTOIRE!

DE LA!

RÉPUBLIQUE!

UNIVERSITÉ PARIS VIII - VINCENNES SAINT-DENIS PREMIÈRE ANNÉE DE LICENCE


L1 S2 - HR - 2018/2019

Fascicule de Travaux Dirigés 2019 – 2020


Cours de M. Alexandre Lunel Groupes de M. Hugo Rousselle
« La République affirme le droit
et impose le devoir »
PLAN DU COURS :

Première partie : Le concept de république de


l’Antiquité à la fin de l’Ancien Régime
Chapitre 1 : La République dans l’Antiquité
romaine
Section 1 : L’élaboration des institutions de la
République consulaire
Section 2 : Les institutions de la plèbe face à
l’imperium consulaire
Section 3 : Les conquêtes légales de la plèbe
Section 4 : Les organes du gouvernement
républicain
Chapitre 2 : L’idée républicaine au Moyen Age
Chapitre 3 : La république, un concept pluriel
(XVIe-XVIIe siècles)
Section 1 : Machiavel et la reformulation des
idéaux républicains
Section 2 : République et guerres de religion
Section 3 : Fronde et « républicanisme »
Section 4 : L’équation République/Etat et
l’émergence de l’Etat moderne
Chapitre 4 : La contestation idéologique de
l’Ancien Régime
Section 1 : La république : l’antithèse de la
monarchie
Section 2 : Montesquieu : la république, contre-
exemple du despotisme
Section 3 :Rousseau : la république identifiée à la
démocratie
Deuxième partie : La première république (1789
à 1814) : de la république des Lumières à la
république impériale
Chapitre 1 : La république reportée
Section 1 :La fin de l’Ancien Régime et le rejet de
la république
Section 2 :L’échec momentané de la république
(1789-1791)
§ 1L’abolition des droits féodaux
§ 2La Déclaration des Droits de l’homme et du
citoyen
Section 2 : Le système politique instauré par
l’Assemblée Constituante
§ 1 Le refus de la république
§ 2 La souveraineté nationale et ses aménagements
constitutionnels
§ 3 La nouvelle organisation des pouvoirs publics
Chapitre 2 : La première République dans la
tourmente révolutionnaire (1792-1799)
Section 1 : La République jacobine (1792-1794)
§ 1 La Constitution fantôme de l’an I (1793)
§ 2 Le gouvernement révolutionnaire et la Terreur
Section 2 :La république conservatrice (1795-
1799)
§ 1 La constitution de l’an III
§ 2 Le coup d’Etat, seul moyen d’action
Chapitre 3 La marche vers la mort de la
première République : le Consulat et l’Empire
(1799-1814)
Section 1 : De la république consulaire à la
monarchie consulaire (1799-1804)
§ 1 La république consulaire (1799-1802)
§ 2 La monarchie consulaire (1802-1804)
Section 2 : La monarchie impériale (1804-1814)
§ 1 La naissance de l’Empire
§ 2 L’évolution despotique de l’Empire
MÉTHODOLOGIE :

Au second semestre il y a 36 heures de cours magistral (CM) et 10 séances de travaux dirigés (TD)
d’une heure et demie en Histoire de la République.

Pour travailler correctement la matière et assurer son succès à l’examen, il convient à la fois
d’apprendre le cours magistral et d’acquérir la méthode de la dissertation du commentaire
juridique en histoire. Pour cela l’assiduité est indispensable ; elle est obligatoire en TD. La fiche de
TD est un instrument de travail. Les objectifs du TD sont 1/ l’acquisition de l’autonomie dans le
travail par la préparation des TD ; 2/ la formation progressive au raisonnement juridique ; 3/
l’apprentissage de la méthode de la dissertation et du commentaire juridique de document
historique.

Pour chaque séance, le chargé de TD indiquent le travail à préparer. Ce travail préalable qui
relève de la responsabilité des étudiants, est indispensable au bon déroulement de la séance. Les
travaux dirigés sont destinés à l’apprentissage de la méthode et pour cela, les étudiants doivent
avoir appris la partie du cours magistral qui porte sur le thème de la séance.

I. COMMENT PRÉPARER CHAQUE SÉANCE DE TRAVAUX DIRIGÉS :

Pour chaque thème, la fiche comporte deux parties :

Dans la première partie sont indiquées les notions juridiques et les faits historiques qu’il
faut connaître pour être en mesure de faire un commentaire de document pendant le TD. Cette
section est destinée à guider les étudiants dans leur travail personnel et dans l’acquisition
progressive de leur autonomie. Elles peuvent faire l’objet d’un examen et doivent permettre la
constitution d’un glossaire.

Dans la seconde partie se trouvent les textes à commenter lors de la séance. Avant le TD, il
faut préparer les étapes du commentaire : lire les textes, chercher les mots inconnus, identifier
l’auteur, la période, le contexte, la nature du texte, etc. En outre, il faut répondre aux questions
précises que le chargé de TD aura indiquées pour chaque texte. La préparation du TD se fait à
l’écrit.

En résumé, liste de vérification du travail à faire pour chaque séance : ØLecture de la partie
du cours concernée par le thème de la séance et consultation des manuels Ø Recherche des mots-
clés et rédaction de définitions précises ØTexte 1ØLecture du texte Ø Recherche des mots
inconnus ØRecherche sur l’auteur, le contexte, la nature du texte etc. ØRépondre aux questions
données par l’enseignant de TD ØTexte 2 ØLecture du texte Øetc.

N.B. : L’utilisation des ordinateurs est INTERDITE en TD. De façon plus générale,
l’utilisation de tout dispositif permettant de se connecter à Internet ou à des bases de données
quelles qu’elles soient est strictement interdite pendant les travaux dirigés. Si vous préparez votre
TD avec un ordinateur, il faut imprimer votre préparation avant d’aller en TD.

Les étudiants doivent IMPÉRATIVEMENT lire, relire et relire encore (jusqu’à la connaître
parfaitement) la méthode du commentaire juridique de document historique. N’attendez pas la fin
du semestre pour faire cela. Apprendre et comprendre la méthode est la chose la plus importante
pour la réussite de la première année de droit. Ce qui suit n’est qu’un résumé très synthétique.
II. METHODE DE LA DISSERTATION :

ETAPE 1: DEFINITION DU SUJET:


Il s’agit de l’examen des termes choisis : c'est-à-dire de tous les éléments permettant de
monter une problématique, y compris le contexte temporel et géographique. Par exemple, sur une
dissertation concernant « L’Empire romain et le christianisme sous l’Antiquité tardive », il faudra
définir la notion d’Antiquité tardive, mais également les rapports entre l’Empire romain et le
christianisme (mélange de politique et de religieux, ceci dans quel but ?). Cela doit vous permettre
de dégager la problématique, c'est-à-dire le problème posé par le sujet.

ETAPE 2 : REUNION DES CONNAISSANCES :


Il s’agit de l’examen des connaissances disponibles en rapport avec la problématique. C’est
un inventaire général. Pas de mystères, il faut apprendre le cours !!! Pour des sujets à effectuer
chez soi, il est demandé un plus grand effort de recherches (notamment dans différents manuels).
Le jour de l’examen, privilégiez la fameuse technique de la feuille blanche ! : en 20 minutes, jetez
sur le papier l’ensemble de vos idées utiles au sujet (N’oubliez pas que le jour de l’examen vous
n’aurez que 3h. Il faut donc travailler vite).

ETAPE 3 : ELABORATION DU PLAN.


Là non plus, pas de mystères ! En Histoire de la République, comme dans toutes les
disciplines juridiques, le plan se fait en général en deux parties (I, II), et 2 sous-parties par partie
(A, B). Bien entendu, il n’existe pas de plan « référence » (cela dépend largement du sujet). Des
titres doubles sont envisageables, surtout pour des plans chronologiques. Pour exemple, à propos
du sujet sur « Empire romain et christianisme sous l’Antiquité tardive », on peut imaginer :
er

I. De l’ignorance à la persécution (1 siècle-312) : la condamnation officielle du christianisme par


ère

Rome (1 partie).
A. Les raisons au développement du christianisme dans l’Empire.
B. Les dangers causés par le christianisme dans l’Empire.

II. De la tolérance à la religion d’Etat (312-476) : l’acceptation progressive du christianisme par


ème

Rome (2 partie).
A. Le christianisme, une religion tolérée par l’Empereur.
B. Le christianisme, une religion adoptée par l’Empereur.

ETAPE 4 : REDACTION DE L’INTRODUCTION :


C’est la seule chose que vous devez rédiger au brouillon. A sa lecture, le correcteur sait déjà
si vous avez compris ou non la problématique posée, et si, par conséquent, votre devoir sera
réussi. On doit y retrouver….
* La définition et l’explication du sujet.
* L’intérêt du sujet au regard du contexte et la mise en avant de la problématique.
* L’annonce du plan (Très important !) : ne soyez pas lourds, mais subtils ! Il faut notamment
éviter les formules de style, du type « Dans un premier temps, nous verrons (…) et dans un second
temps, nous verrons (…)».
ETAPE 5 : REDACTION DU CORPS DU DEVOIR.
* Pensez à rédiger des chapeaux introductifs sous chaque partie (I. et II), qui, en une ligne,
présentent les idées développées en sous-parties (A, B).
* Effectuez une phrase de transition entre votre I et votre II.
* Rédigez votre devoir à l’indicatif présent. Cela facilite la lecture du correcteur.
* Utilisez des phrases courtes, rythmées par des virgules.
* Pesez les termes choisis : interdiction formelle d’utiliser un mot pour un autre (exemple : une
ordonnance, ce n’est pas un édit !!!).
* Enfin, la dissertation n’est pas un exposé. Par conséquent, elle ne doit pas dépasser 6 pages.
Comptez une bonne page pour votre introduction.

ETAPE 6 : UTILITE D’UNE CONCLUSION ?


Elle n’est pas obligatoire. Si vous désirez en faire une, la réponse à la problématique du
sujet ne doit pas apparaître dans la conclusion, c’est beaucoup trop tard !!! A la rigueur, la
conclusion peut-être une ouverture sur un autre champ de réflexion. En Histoire de la République,
elle pourra notamment être l’occasion d’une comparaison avec la période suivante. D’autres
remarques viendront par la suite, au moment de la correction de vos devoirs. Je vous ai néanmoins
proposé l’essentiel. A vous désormais de vous entraîner.
III. METHODE DU COMMENTAIRE DE TEXTE.
Comme pour la dissertation, voici quelques étapes nécessaires à la réalisation d’un bon
commentaire. Pour cet exercice, vous devez éviter deux écueils :
- considérer le texte comme un prétexte (c'est-à-dire le point de départ d’une dissertation
générale).
- paraphraser le texte (c’est-à-dire le répéter sous une forme différente, souvent de qualité
inférieure).

ETAPE 1: LECTURE DU TEXTE.


Il faut lire attentivement le texte, sans chercher autre chose que sa compréhension. Il ne faut
surtout pas essayer de faire d’emblée un plan. Celui-ci n’intervient qu’en fin d’analyse. Après une
seconde lecture, on peut commencer à souligner les passages jugés importants (notamment les
noms propres appelant une explication).

ETAPE 2 : PRESENTATION DU TEXTE.


Un certain nombre de questions permet de traduire les interrogations nécessaires à la
compréhension et l’explication du texte. Par suite, elles construiront votre introduction.

1ERE QUESTION : LA NATURE DU TEXTE ?


Devant quel type de documents se trouve-t-on ? (Un article de constitution, un texte
institutionnel, un discours politique, un jugement d’historien contemporain ou postérieur etc.).

2EME QUESTION : LE CONTEXTE ?


C’est bien entendu la date. Elle est un élément important, si le texte se situe à la charnière
entre deux régimes. Cela suppose la connaissance d’un minimum de chronologie pour mettre le
document en situation. Il faut donc savoir le cours. Cette question permet également de délimiter
le sujet en amont (ex : ne pas remonter à la création des Etats généraux pour expliquer leur
convocation par Louis XVI !), mais également en aval (ne pas dépasser la date du texte ou évoquer
ce qui intervient après !).
C’est également le lieu. Où le texte en question a été rédigé ?

3EME QUESTION : L’AUTEUR?

S’agit-il d’un homme politique, d’un député lors de débats dans une assemblée, d’un chef
d’Etat, d’un philosophe, d’un juriste ou d’un haut fonctionnaire ? Généralement, les textes
proposés ont des auteurs connus. Dans le cas contraire, il est précisé de qui il s’agit. Si rien n’est
évoqué, sachez qu’il n’y a pas de piège. C’est que l’auteur est tout simplement inconnu (anonyme)
ou que sa nature est indifférente à la compréhension du texte, voire qu’il est le simple porte-parole
d’un personnage plus important (ex : texte du chancelier X ou Y, ministre de Louis XVIII.
L’important, c’est bien entendu Louis XVIII, et non le chancelier !!!).

4 EME QUESTION : A L’ATTENTION DE QUI ?


Il faut se demander qui est concerné par le texte. Cela permet d’envisager la portée du
document, par-delà ses destinataires immédiats.
5EME QUESTION : DANS QUEL BUT ET POURQUOI ?
Il faut indiquer, sans les résoudre, les principaux problèmes posés par le texte, ce qui
permet de souligner leur importance et d’annoncer le plan.

ETAPE 3 : ANALYSE LINEAIRE DU TEXTE.


Pour cette étape, il faut user et abuser des feutres de couleurs. C’est le meilleur moyen de
saisir les articulations majeures. En pratique, il s’agit d’un véritable découpage, où l’on se doit de
reconstituer une logique correspondant à l’esprit du texte. Pour cela, il convient de regrouper les
passages consacrés à des problèmes voisins et de les étudier ensemble, sous la même rubrique. Il y
aura autant de parties que de masses de problèmes dégagés. Attention : ne pas oublier de donner
des titres provisoires à ces parties ! Par la suite, cela vous permettra de construire plus rapidement
un plan.

ETAPE 4 : LA CONSTRUCTION DU PLAN.


Comme pour la dissertation, le plan se fait en général en deux parties (I, II), et 2 sous-parties
par parties (A, B). Une fois trouvé, il faut donner une réponse satisfaisante aux questions posées
par le texte. Pour cela, il faut enrichir le contenu grâce à vos connaissances (celles-ci
n’interviennent que maintenant !!!). Il est toujours nécessaire de partir du texte et de ne pas
adopter la démarche inverse, qui consiste au contraire, à considérer ce dernier comme une simple
illustration des connaissances générales. Un commentaire réussi est toujours proche du texte. C’est
un corps à corps destiné à lui faire livrer ses secrets.

ETAPE 5 : LA REDACTION DE L’INTRODUCTION.


Comme pour la dissertation, c’est la seule chose que vous devez rédiger au brouillon. La
présentation du texte faite au début doit se retrouver en totalité dans l’introduction. Ne pas oublier
l’annonce du plan.

ETAPE 6 : LA REDACTION DU CORPS DU DEVOIR.


Il faut reprendre les conseils déjà donnés pour la dissertation. Citez souvent les passages du
texte : il faut bien les mettre en évidence (soit entre guillemets ou en les soulignant). C’est la
preuve que vous restez attaché au document. Attention !!! Il ne s’agit pas de paraphraser le texte,
ce n’est pas l’objet de l’exercice.

I.- Titre précis

Chapeau qui introduit logiquement A et B comme deux éléments complémentaires permettant de


comprendre ce qui est affirmé dans le titre I

A.- Titre précis :

!Citation (ou référence explicite au texte)àidée générale de l’auteur dans le passage cité, apport de
connaissances : définition des termes et explication des notions, réflexions à partir du coursEtc.!

Phrase de transition qui explique que B doit compléter ce qui est dit dans le A
B.- Titre précis :

!Citation (ou référence explicite au texte), idée générale de l’auteur dans le passage cité apport de
connaissances : définition des termes et explication des notions, réflexions à partir du cours, Etc.

Phrase de transition qui explique que II doit compléter ce qui est dit dans le I pour répondre à la
question posée dans la problématique

II.- Titre précis

Chapeau : entête qui introduit logiquement A et B comme deux éléments complémentaires


permettant de comprendre ce qui est affirmé dans le titre I

A.- Titre précis :

!Citation (ou référence explicite au texte)àidée générale de l’auteur dans le passage cité, apport de
connaissances : définition des termes et explication des notions, réflexions à partir du cours.Etc.!

Phrase de transition qui explique que B doit compléter ce qui est dit dans le A

B.- Titre précis

!Citation (ou référence explicite au texte), idée générale de l’auteur dans le passage cité à apport de
connaissances : définition des termes et explication des notions, réflexions à partir du cours Etc.

Les trois écueils à éviter sont :

. · 1/ la paraphrase,

. · 2/ la dissertation

. · 3/ les répétitions !

ETAPE 7 : LA REDACTION D’UNE CONCLUSION ?

Cette étape n’est pas forcément nécessaire. Si vous le souhaitez, elle peut néanmoins
contenir le bilan de ce qu’apporte le texte à la connaissance d’une institution ou d’un fait social. Il
convient ensuite de faire le lien avec le futur. Car un texte « photographie » un fait historique de
manière provisoire. Des questions intéressantes peuvent alors être posées : ce fait se répète-t-il ? Se
transforme-t-il ? Quel est son aboutissement ?
Comme pour la dissertation, sachez que le commentaire n’est pas un exposé (6 pages au
maximum). D’autres précisions viendront par la suite, au fur et à mesure de la correction des
travaux demandés à chaque séance.
BIBLIOGRAPHIE :
Manuels :
Nouvelle histoire de la France contemporaine, 1789-1958, 16 vol., Paris, Seuil,
1972-1983.
AULARD A., Histoire politique de la Révolution française (1789-1804), Paris,
A. Colin, 1901.
BASDEVANT-GAUDEMET B., GAUDEMET J., Introduction historique au
droit, XIIIe-XIXe siècles, Paris, LGDJ, 2000.
CHEVALLIER J-J., Histoire des institutions politiques de la France moderne
(1789-1945), Paris, Dalloz, 1958.
CONAC G., CHEVALLIER J-J., Histoire des institutions et des régimes
politiques de la France de 1789 à nos jours, Paris, Dalloz, 1985.
GUCHET Y., Histoire constitutionnelle française, 1789-1974, Paris,
Economica, 1993.!
HAROUEL J-L., BARBEY J-L., THIBAUD-PAYEN J., BOURNAZEL É.,
Histoire des institutions de l’époque franque à la Révolution, Paris, PUF, 2006.
MORABITO M., Histoire constitutionnelle de la France de 1789 à nos jours,
Paris, Montchrestien, 13e éd, 2014.
PRÉLOT M., Histoire des idées politiques, Paris, Dalloz, 1996.!
ROULAND N., L’État français et le pluralisme. Histoire politique des
institutions publiques de 476 à1792, Paris, Odile Jacob, 1995.!
SAINT-VICTOR J., BRANTHÔME T., Histoire de la République en France,
Paris, Economica, 2017.
SAUTEL G., HAROUEL J-L., Histoire des institutions publiques depuis la
Révolution française, Paris, Dalloz, 1997.
SZRAMKIEWICZ R., BOUINEAU J., Histoire des institutions, 1750-1914,
Paris, Litec, 1996.
TIMBAL P-C., CASTALDO A., Histoire des institutions publiques et des faits
sociaux, 9e éd., Paris, Précis Dalloz, 1993.
Monographies :
AGULHON M., 1848 ou l’apprentissage de la république (1848-1852), Paris,
Seuil, 2002.
BERGERON L., L’épisode Napoléonien 1799-1815, Paris, Seuil, 1972.
BOUDON J-O., Histoire du Consulat et de l’Empire, Paris, Perrin, 2003.
BOULOISEAU M., La République jacobine (10 août 1792-9 thermidor an II),
Paris, Seuil, 1972.
BOURDERON R. (dir.), L’an I et l’apprentissage de la démocratie, Paris, Éd.
PSD-Saint-Denis, 1995.
BRUSCHI C., « Citoyenneté et universalité », in : Les principes de 1789,
P.U.A.M., 1989.
CHEVALLIER J., « La séparation des pouvoirs », in : La continuité
constitutionnelle en France de 1789 à 1989, P.U.A.M. – Economica, 1990.
CONAC G. et MACHELON J-P. (dir.), La constitution de l’an III, Paris,
PUF, 1999.

MAYEUR J-M., Les débuts de la IIIe république (1871-1898), Paris, Éditions


du Seuil, 1973.
SOBOUL A., « Robespierre et la formation du gouvernement
révolutionnaire », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 1958.
TRONQUOY P. (dir.), Les valeurs de la République, Paris, La documentation
française, coll. « Cahiers français », 2007, n°336.
WORONOFF D., La République bourgeoise, de Thermidor à Brumaire 1794-
1799, Paris, Seuil, 2004.
SÉANCE I :
Les origines antiques de la
République

Le Tribun de la plèbe à Rome


CICÉRON

JULES CÉSAR AUGUSTE


DÉFINITIONS :
POTESTAS, AUCTORITAS, IMPERIUM, RES PUBLICA,
TRIBUN, PLÈBE, PATRICIAT, COMICES, SÉNAT,
SÉCESSION, LOI DES XII TABLES,
PRINCIPAT, DOMINAT
Texte I : Aristote, Les politiques (Livre I, Chapitre I)
Puisque toute cité, nous le voyons, est une certaine communauté, et que
toute communauté a été constituée en vue d’un certain bien (car c’est en
vue de ce qui leur semble une bien que tous les hommes font ce qu’ils font),
il est clair que toutes les communautés visent un certain bien, et que, avant
tout, c’est le bien suprême entre tous que vise celle qui est la plus éminente
de toutes et qui contient toutes les autres. Or c’est celle que l’on appelle la
cité, c’est-à-dire la communauté politique.

La Plèbe se retire sur le Mont Aventin

Texte II : Cicéron, De la République (Livre I, 25)


La république, c’est la chose du public. Le public, cependant, ce n’est pas
le rassemblement de tous les hommes sous la forme de n’importe quelle
collectivité, mais le rassemblement de la multitude dont l’association
repose sur l’accord du droit et la communauté de ce qui est utile.
SÉANCE II :
Souveraineté
et
Lois Fondamentales du royaume
CLOVIS I er

CHARLEMAGNE HUGUES CAPET


DÉFINITIONS :
LOIS FONDAMENATLES DU ROYAUME
(HÉRÉDITÉ, PRIMOGÉNITURE, INSTANTÉNEÉITÉ,
MASCULINITÉ, COLLATÉRALITÉ, INALIENABILITÉ,
IMPRESCRIPTIBILITÉ, CATHOLICITÉ)

CURIA REGIS, CURIA IN PARLAMENTO,

ETATS-GENERAUX, SOUVERAINETÉ

MONARCHIE ADMINSTRATIVE.
La dynastie des premiers Capétiens :
Philippe IV Le Bel, le roi de marbre, premier roi moderne à l’initiative de la
création du Parlement et des États-Généraux.
Les trois ordres de la société : oratores, bellatores,
laboratores :
La dynastie des Valois :

Louis XI, « le père de la centralisation »


Texte I : Machiavel, Discours sur la première décade de Tite-Live (Livre VI),
1531 :
Si donc quelqu'un voulait de nouveau fonder une république, il devrait
examiner si son dessein est qu'elle puisse, comme Rome, accroître son empire
et sa puissance, ou s'il désire qu'elle demeure renfermée dans de justes
limites. Dans le premier cas, il doit l'organiser comme Rome, et laisser les
désordres et les dissensions générales suivre leur cours de la manière qui
paraît la moins dangereuse. Or, sans une population nombreuse et nourrie
dans les armes, jamais une république ne pourra s'accroître ou se maintenir
au point où elle sera parvenue.

JEAN BODIN MACHIAVEL

Texte II : Jean Bobin, Les Six Livres de la République, 1576 :


République est un droit gouvernement de plusieurs ménages, et de ce qui
leur est commun, avec puissance souveraine […] La souveraineté est la
puissance absolue & perpétuelle d'une République […]
Si la justice est la fin de la loi, et la loi œuvre du prince, le prince est image de
Dieu ; il faut, par suite de même raison, que la loi du prince soit faite au
modèle de la loi de Dieu.
La dynastie des Bourbons :

Louis XIV, le père de la monarchie administrative


SÉANCE III :
Idées et pratiques républicaines au
XVIème et XVIIème siècle

EXECUTION DU ROI D’ANGLETERRE CHARLES I LE 30 JANVIER 1649


er
THÉODORE DE BÈZE FRANÇOIS HOTMAN

THOMAS HOBBES
LA FRONDE (1648-1652)

DÉFINITIONS :
LES MONARCHOMAQUES, TYRANNICIDE,
LA FRONDE, LA RÉVOLUTION ANGLAISE, HABEAS
CORPUS, BILL OF RIGHTS, MONARCHIE
PARLEMENTAIRE
Le contractualisme des monarchomaques :

Texte I : Théodore de Bèze, Du droit des magistrats sur leurs sujets,


1574

Comme il est notoire à un chacun, qu’un Prince du Pays est établit de


Dieu pour Souverain & Chef des Sujets, pour les défendre & conserver
de toutes injures, oppressions et violences ; comme un Pasteur est
ordonné pour la défense & garde de ses Brebis ; & que les Sujets ne sont
pas créez de Dieu pour l’usage du Prince ; pour luis être obéissants en tout
ce qu’il commande, fait que la chose soit pie ou impie, juste ou injuste,
& le servir comme esclaves : Mais le Prince est créez pour les Sujets, sans
lesquels il ne peut être Prince, afin de gouverner selon droit & raison [...]
Et quand il ne le fait pas, mais qu’au lieu de défendre ses Sujets, il
cherche de les oppresser & de leur ôter leurs Privilèges & anciennes
Coutumes, leur commander & s’en servir comme d’esclaves : Il ne doit
pas être tenu pour Prince, mais pour Tyran. Et comme tel ses Sujets, selon
droit & raison, ne le peuvent plus reconnaître pour leur Prince.

Texte II : François Hotman, Franco-Gallia, 1574

Sur le territoire, il y avait des hommes qui étaient merveilleusement


sages et avisés. Il faut aussi revenir à leurs institution politiques qui
étaient tempérées. […] Entre un gouvernement et ses sujets, il y a un
lien, ou contrat, et les gens peuvent se soulever contre la tyrannie d'un
gouvernement lorsque celui-ci viole ce pacte.

La Fronde (1648-1652) : Princes et parlements contre l’absolutisme

Texte III : Pierre Broussel, discours sur le bien fondé des


revendications du parlement au pouvoir royal, 1648

Je n’ai jamais rien dit qui fût contre le service du Roi, mes propositions
sont conformes aux ordonnances eu aux bons principes […] On ne
détruit pas l’autorité des rois en la combattant dans ses excès, mais au
contraire, on la soutient en lui résistant, comme on voit dans un édifice
les arcs-boutants soutenir la masse, bien qu’il semblent lui résister […]
Oui, messieurs, il est des occasions où le meilleur moyen de servir les
princes c’est de leur désobéir.

Les révolutions anglaises (1649 -1689) : République et Monarchie


parlementaire

Texte IV : Thomas Hobbes, Léviathan, chapitre 17

Le seul moyen d'établir pareille puissance commune, capable de


défendre les humains contre les invasions des étrangers et les
préjudices commis aux uns par les autres, […], est de rassembler toute
leur puissance et toute leur force sur
un homme ou une assemblée
d'hommes qui peut, à la majorité des
voix, ramener toutes leurs volontés à
une seule volonté ; ce qui revient à
dire : désigner un homme, ou une
assemblée d'hommes, pour porter
leur personne ; et chacun fait sienne
et reconnaît être lui-même l'auteur de
toute action accomplie ou causée par
celui qui porte leur personne, et
relevant de ces choses qui concernent
la paix commune et la sécurité ; par là
même, tous et chacun d'eux
soumettent leurs volontés à sa
volonté, et leurs jugements à son
jugement. C'est plus que le
consentement ou la concorde : il
s'agit d'une unité réelle de tous en
une seule et même personne, faite
par convention de chacun avec
chacun, de telle manière que c'est
comme si chaque individu devait dire à tout individu : j'autorise cet
homme ou cette assemblée d'hommes, et je lui abandonne mon droit de me
gouverner moi-même, à cette condition que tu lui abandonnes ton droit et
autorises toutes ses actions de la même manière.

Texte V : Habeas Corpus, 1679 (Section 9)

Sous réserve qu'il soit édicté par l'autorité susdite que si un sujet de ce
royaume est détenu dans quelque prison ou commis à la garde de
quelque fonctionnaire, pour une affaire criminelle ou supposée
criminelle, il ne doit pas être changé de prison ou commis à la garde
d'un autre fonctionnaire;

(2) si ce n'est en vertu d'un habeas corpus ou d'une autre ordonnance


légale, ou lorsque le prisonnier est livré au constable ou à tout autre
fonctionnaire subalterne, pour le conduire à quelque prison commune
;
(3) ou lorsqu'il est envoyé par ordre de quelque juge, des assises ou
d'un juge de paix à quelque maison de travail ou de correction ;

(4) ou lorsqu'il est transféré d'une prison ou d'un lieu à un autre du


même comté pour être jugé ou acquitté en temps utile ;

(5) ou dans le cas d'un incendie soudain, d'une épidémie ou de tout


autre cas de force majeure ;

(6) et si quelque personne, après la détention susmentionnée, a rédigé,


signé ou contresigné un mandat pour le transfert susmentionné
contraire à la présente loi ; aussi bien celui qui a rédigé, signé ou
contresigné un tel mandat, que le fonctionnaire qui l'a observé et
exécuté, doivent subir et encourir les peines et déchéances ci-dessus
mentionnées dans la présente loi, tant pour la première que pour la
seconde infraction respectivement, pour être recouvrées de la manière
susdite en faveur de la partie lésée.
Texte V : Bill of Rights, 1689 (extrait)

Considérant que le dernier roi, Jacques II, avec l'aide de divers mauvais
conseillers, juges et ministres qu'il employait, a tenté de renverser et
d'extirper la religion protestante et les lois et libertés de ce royaume ;
[…]
Dans ces circonstances, lesdits Lords spirituels et temporels et les
Communes, aujourd'hui assemblés en vertu de leurs lettres et élections,
constituant ensemble la représentation pleine et libre de la Nation et
considérant gravement les meilleurs moyens d'atteindre le but susdit,
déclarent d'abord (comme leurs ancêtres ont toujours fait en pareil cas),
pour assurer leurs anciens droits et libertés :

1° Que le prétendu pouvoir de l'autorité royale de suspendre les lois ou


l'exécution des lois sans le consentement du Parlement est illégal ;
2° Que le prétendu pouvoir de l'autorité royale de dispenser des lois ou
de l'exécution des lois, comme il a été usurpé et exercé par le passé, est
illégal ;

3° Que le mandat pour ériger la dernière Cour des commissaires pour


les causes ecclésiastiques, et toutes autres commissions et cours de
même nature, sont illégales et pernicieuses ;
4° Qu'une levée d'impôt pour la Couronne ou à son usage, sous
prétexte de prérogative, sans le consentement du Parlement, pour un
temps plus long et d'une manière autre qu'il n'est ou ne sera consenti
par le Parlement est illégale ;
5° Que c'est un droit des sujets de présenter des pétitions au Roi et que
tous emprisonnements et poursuites à raison de ces pétitions sont
illégaux ;
6° Que la levée et l'entretien d'une armée dans le royaume, en temps de
paix, sans le consentement du Parlement, est contraire à la loi ;
7° Que les sujets protestants peuvent avoir, pour leur défense, des
armes conformes à leur condition et permises par la loi ;
8° Que les élections des membres du Parlement doivent être libres ;
9° Que la liberté de parole, des débats et des procédures dans le sein du
Parlement, ne peut être entravée ou mise en discussion en aucune Cour
ou lieu quelconque en dehors du Parlement lui-même ;
10° Qu'on ne peut exiger de cautions, ni imposer d'amendes excessives,
ni infliger de peines cruelles et inusitées ;
11° Que la liste des jurés choisis doit être dressée en bonne et due forme
et être notifiée ; que les jurés qui prononcent sur le sort des personnes,
dans les procès de haute trahison, doivent être des francs tenanciers
(freeholders) ;

12° Que les remises ou promesses d'amendes et confiscations, faites à


des personnes particulières avant que conviction du délit soit acquise,
sont illégales et nulles ;
13° Qu'enfin pour remédier à tous griefs et pour l'amendement,
l'affermissement et l'observation des lois, le Parlement doit être
fréquemment réuni ;
OLIVIER CROMWELL

Questions :
Qui sont les monarchomaques ? Quelles sont leurs idées ?

Qu’est-ce que la Fronde ? À quoi aboutit-elle ?

Qu’est-ce que la révolution anglaise de 1649 ?


Qui est Cromwell ?
Quelles sont les idées de Thomas Hobbes ?
Qu’est-ce que la révolution anglaise de 1688/1689 ?
Qu’est-ce que l’habeas corpus et le Bill of rights ?
SÉANCE IV :
La critique de l’Ancien Régime
(Les Lumières et le XVIIIème siècle)

UN SALON PHILOSOPHIQUE DES LUMIÈRES


LOUIS XV LOUIS XVI

NECKER
DÉFINTITONS :
MONARCHIE ABSOLUE DE DROIT DIVIN, ANCIEN RÉGIME,
TOLÉRANCE RELIGIEUSE, ENCYCLOPÉDIE,
LUMIÈRES DE LA RAISON, SÉPARATION DES POUVOIRS,
CONTRAT SOCIAL
Texte I : John Locke, Essai sur le gouvernement civil, 1690
Les hommes se trouvant tous par nature libres, égaux et
indépendants, on n’en peut faire sortir aucun de cet état ni le soumettre
au pouvoir politique d’un autre, sans son propre consentement. La seule
façon pour quelqu’un de se départir de sa liberté naturelle [...], c’est de
s’entendre avec d’autres pour se rassembler [...]. Et lorsqu’un certain
nombre d’hommes ont consenti à former une communauté ou un
gouvernement, ils deviennent, par là-même, indépendants et constituent
un seul corps politique, où la majorité a le droit de régir et d’obliger les
autres [...]. Ainsi, ce qui donne naissance à une société politique n’est
autre que le consentement par lequel un certain nombre d’hommes libres,
prêts à accepter le principe majoritaire,
acceptent de s’unir pour former un seul corps
social. C’est cela seulement qui a pu ou pourrait
donner naissance à un gouvernement légitime
[...]
La liberté naturelle de l’homme, c’est de ne
reconnaître sur terre aucun pouvoir qui lui soit
supérieur, de n’être assujetti à la volonté de
personne.
La liberté de l’homme en société, c’est de
n’être soumis qu’au seul pouvoir législatif établi
d’un commun accord dans l’Etat et de ne
reconnaître aucune autorité ni aucune loi en dehors de celle que crée ce
pouvoir conformément à la mission qui lui est confiée. Il est clair, dès lors,
que la monarchie absolue, considérée par certains comme le seul
gouvernement au monde, est en fait incompatible avec la société civile. La
grande fin pour laquelle les hommes entrent en société, c’est de jouir de
leurs biens dans la paix et la sécurité. Or établir des lois dans cette société
constitue le meilleur moyen pour réaliser cette fin. Par suite, dans les
Etats, la première et fondamentale loi positive est celle qui établit le
pouvoir législatif.
Et aucun édit, quelle que soit sa forme ou la puissance qui l’appuie, n’a la
force obligatoire d’une loi, s’il n’est approuvé par le pouvoir législatif,
choisi et désigné par le peuple.
Questions :
Qui est John Locke ?!
A quel moment important de l’histoire anglaise vit il ?
Quelle vision du gouvernement civil défend-il ?
Texte II : Voltaire (1694-1778), Dictionnaire philosophique (1764), article
"Fanatisme"
Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce
que la rage est à la colère. Celui qui a des extases, des visions, qui prend
des songes pour des réalités, et ses imaginations pour des prophéties, est
un fanatique novice qui donne de grandes espérances; il pourra bientôt
tuer pour l'amour de Dieu. [...]
Le plus grand exemple de fanatisme est celui des bourgeois de Paris
qui coururent assassiner, égorger, jeter par les fenêtres, mettre en pièces,
la nuit de la Saint-Barthélemy, leurs concitoyens qui n'allaient point à la
messe.
Il n'est d'autre remède à cette maladie épidémique que l'esprit
philosophique, qui, répandu de proche en proche, adoucit enfin les
mœurs des hommes, et qui prévient les accès du mal; car, dès que ce mal
fait des progrès, il faut fuir et attendre que l'air soit purifié. Les lois et la
religion ne suffisent pas contre la peste des âmes; la religion, loin d'être
pour elles un aliment salutaire, se tourne en poison dans les cerveaux
infectés.
Les lois sont encore très impuissantes contre ces accès de rage : c'est
comme si vous lisiez un arrêt du conseil à un frénétique. Ces gens-là sont
persuadés que l'esprit saint qui les pénètre est au-dessus des lois, que leur
enthousiasme est la seule loi qu'ils doivent entendre.
Que répondre à un homme qui vous dit qu'il aime mieux obéir à
Dieu qu'aux hommes, et qui, en conséquence, est sûr de mériter le ciel en
vous égorgeant ? [...]
Ce sont presque toujours les fripons qui conduisent les fanatiques, et
qui mettent le poignard entre leurs mains; ils ressemblent à ce Vieux de la
montagne qui faisait, dit-on, goûter les joies du paradis à des imbéciles, et
qui leur promettait une éternité de ces plaisirs dont il leur avait donné un
avant-goût, à condition qu'ils iraient assassiner tous ceux qu'il leur
nommerait. Il n'y a eu qu'une seule religion dans le monde qui n'ait pas
été souillée par le fanatisme, c'est celle des lettrés de la Chine. Les sectes
des philosophes étaient non seulement exemptes de cette peste, mais elles
en étaient le remède; car l'effet de la philosophie est de rendre l'âme
tranquille, et le fanatisme est incompatible avec la tranquillité.
Texte III : Voltaire, Traité sur la tolérance (1763), chapitre I. Sur l’affaire
Pierre Calas
(L’affaire Calas est une affaire judiciaire qui se déroule de 1761 à 1765 à Toulouse sur fond de
conflit religieux entre protestants et catholiques, rendue célèbre par l'intervention de Voltaire.
Jean Calas était un commerçant protestant de Toulouse. Son fils ayant été trouvé mort étranglé ou
pendu selon le médecin présent sur place, Jean Calas est accusé de l'avoir assassiné pour empêcher
le jeune homme de se convertir au catholicisme.)

Il semble que, que quand il s’agit d’un parricide et de livrer un père


de famille au plus affreux supplice, le jugement devrait être unanime,
parce que les preuves d’un crime si inouï devraient être d’une évidence
sensible à tout le monde : le moindre doute dans un cas pareil doit suffire
pour faire trembler un juge qui va signer un arrêt de mort. La faiblesse de
notre raison et l’insuffisance de nos lois se font sentir tous les jours ; mais
dans quelle occasion en découvre-t-on mieux la misère que quand la
prépondérance d’une seule voix fait rouer un citoyen ? Il fallait, dans
Athènes, cinquante voix au delà de la moitié pour oser prononcer un
jugement de mort. Qu’en résulte-t-il ? Ce que nous savons très
inutilement, que les Grecs étaient plus sages et plus humains que nous.
Il paraissait impossible que Jean Calas, vieillard de soixante-huit ans,
qui avait depuis longtemps les jambes enflées et faibles, eut seul étranglé
et pendu un fils âgé de vingt-huit ans, qui était d’une force au- dessus de
l’ordinaire ; il fallait absolument qu’il eut été assisté dans cette exécution
par sa femme, par son fils Pierre Calas, par Lavaisse, et par la servante. Ils
ne s’étaient pas quittés un seul moment le soir de cette fatale aventure.
Mais cette supposition était encore aussi absurde que l’autre : car
comment une servante zélée catholique aurait-elle pu souffrir que des
huguenots assassinassent un jeune homme élevé par elle pour le punir
d’aimer la religion de cette servante ? Comment Lavaisse serait-il venu
exprès de Bordeaux pour étrangler son ami dont il ignorait la conversion
prétendue ? Comment une mère tendre aurait-elle mis les mains sur son
fils ? Comment tous ensemble auraient-ils pu étrangler un jeune homme
aussi robuste qu’eux tous, sans un combat long et violent, sans des cris
affreux qui auraient appelé tout le voisinage, sans des coups réitérés, sans
des meurtrissures, sans des habits déchirés.
Il était évident que, si le parricide avait pu être commis, tous les
accusés étaient également coupables, parce qu’ils ne s’étaient pas quittés
d’un moment ; il était évident qu’ils ne l’étaient pas ; il était évident que le
père seul ne pouvait l’être ; et cependant l’arrêt condamna ce père seul à
expirer sur la roue.
Le motif de l’arrêt était aussi inconcevable que tout le reste. Les juges
qui étaient décidés pour le supplice de Jean Calas persuadèrent aux
autres que ce vieillard faible ne pourrait résister aux tourments, et qu’il
avouerait sous les coups des bourreaux son crime et celui de ses
complices. Ils furent confondus, quand ce vieillard, en mourant sur la
roue, prit Dieu à témoin de son innocence, et le conjura de pardonner à
ses juges.
Questions :
Qui est Voltaire ?! Quelles sont ses idées ?
À quoi s’oppose t’il ?
Qu’est-ce que l’affaire Calas représente ?
VOLTAIRE
« Le meilleur gouvernement est celui où il y a le
moins d’hommes inutiles. »
Texte IV : Rousseau, Du contrat social, Livre I Chap. 8, 1762
Ce passage de l’état de nature à l’état civil produit dans l’homme un
changement très remarquable, en substituant dans sa conduite la justice à
l’instinct, en donnant à ses actions la moralité qui leur manquait
auparavant. C’est alors seulement que la voix du devoir succédant à
l’impulsion physique et le droit à l’appétit, l’homme, qui jusque là n’avait
regardé que lui-même, se voit forcé d’agir sur d’autres principes, et de
consulter sa raison avant d’écouter ses penchants. Quoiqu’il se prive dans
cet état de plusieurs avantages qu’il tient de la nature, il en regagne de si
grands, ses facultés s’exercent et se développent, ses idées s’étendent, ses
sentiments s’ennoblissent, son âme tout entière s’élève à tel point, que si
les abus de cette nouvelle condition ne le dégradaient souvent au dessous
de celle dont il est sorti, il devrait bénir sans cesse l’instant heureux qui
l’en arracha pour jamais, et qui, d’un animal stupide & borné, fit un être
intelligent et un homme.
Réduisons toute cette balance à des termes faciles à comparer. Ce
que l’homme perd par le contrat social, c’est sa liberté naturelle et un
droit illimité à tout ce qui le tente et qu’il peut atteindre ; ce qu’il gagne,
c’est la liberté civile et la propriété de tout ce qu’il possède. Pour ne pas se
tromper dans ces compensations, il faut bien distinguer la liberté
naturelle qui n’a pour bornes que les forces de l’individu, de la liberté
civile qui est limitée par la volonté générale, et la possession qui n’est que
l’effet de la force ou le droit du premier occupant, de la propriété qui ne
peut être fondée que sur un titre positif.
On pourrait sur ce qui précède ajouter à l’acquis de l’état civil la
liberté morale, qui seule rend l’homme vraiment maitre de lui ; car
l’impulsion du seul appétit est esclavage, et l’obéissance à la loi qu’on
s’est prescrite est liberté.
Questions :
Qui est Jean-Jacques Rousseau ?
Quelles sont ses théories politiques ? Quelle vision défend-il ?
Jean-Jacques ROUSSEAU « le promeneur solitaire »

« L’homme est né libre et partout il est dans les


fers »
Texte V : Montesquieu (1689-1755), De l’Esprit des lois, 1748. Livre XI,
chapitre VI.
Il y a dans chaque État trois sortes de pouvoirs : la puissance
législative, la puissance exécutrice des choses qui dépendent du droit des
gens, et la puissance exécutrice de celles qui dépendent du droit civil.
Par la première, le prince ou le magistrat fait des lois pour un temps
ou pour toujours, et corrige ou abroge celles qui sont faites. Par la
seconde, il fait la paix ou la guerre, envoie ou reçoit des ambassades,
établit la sûreté, prévient les invasions. Par la troisième, il punit les
crimes, ou juge les différends des particuliers. On appellera cette dernière
la puissance de juger, et l’autre simplement la puissance exécutrice de
l’État.
La liberté politique dans un citoyen est cette tranquillité d’esprit qui
provient de l’opinion que chacun a de sa sûreté ; et pour qu’on ait cette
liberté, il faut que le gouvernement soit tel qu’un citoyen ne puisse pas
craindre un autre citoyen.
Lorsque dans la même personne ou dans le même corps de
magistrature, la puissance législative est réunie à la puissance exécutrice,
il n’y a point de liberté ; parce qu’on peut craindre que le même
monarque ou le même sénat ne fasse des lois tyranniques pour les
exécuter tyranniquement.
Il n’y a point encore de liberté si la puissance de juger n’est pas
séparée de la puissance législative et de l’exécutrice. Si elle était jointe à la
puissance législative, le pourvoir sur la vie et la liberté des citoyens serait
arbitraire : car le juge serait législateur. Si elle était jointe à la puissance
exécutrice, le juge pourrait avoir la force d’un oppresseur.
Tout serait perdu si le même homme, ou le même corps des
principaux, ou des nobles, ou du peuple, exerçaient ces trois pouvoirs :
celui de faire des lois, celui d’exécuter les résolutions publiques, et celui
de juger les crimes ou les différends des particuliers.
Dans la plupart des royaumes de l’Europe, le gouvernement est modéré,
parce que le prince, qui a les deux premiers pouvoirs, laisse à ses sujets
l’exercice du troisième. Chez les Turcs, où ces trois pouvoirs sont réunis
sur la tête du sultan, il règne un affreux despotisme.

MONTESQUIEU
Texte VI : Montesquieu (1689-1755), De l’Esprit des lois, 1748. Livre III,
chapitre III
Il ne faut pas beaucoup de probité, pour qu’un gouvernement
monarchique, ou un gouvernement despotique, se maintiennent ou se
soutiennent. La force des lois dans l’un, le bras du prince toujours levé
dans l’autre, règlent ou contiennent tout. Mais, dans un état populaire, il
faut un ressort de plus, qui est la VERTU.
Ce que je dis est confirmé par le corps entier de l’histoire, et est très-
conforme à la nature des choses. Car il est clair que, dans une monarchie,
où celui qui fait exécuter les lois se juge au-dessus des lois, on a besoin de
moins de vertu que dans un gouvernement populaire, où celui qui fait
exécuter les lois, sent qu’il y est soumis lui-même, et qu’il en portera le
poids.
Il est clair encore que le monarque qui, par mauvais conseil ou par
négligence, cesse de faire exécuter les lois, peut aisément réparer le mal ;
il n’a qu’à changer de conseil, ou se corriger de cette négligence même.
Mais lorsque, dans un gouvernement populaire, les lois ont cessé d’être
exécutées, comme cela ne peut venir que de la corruption de la
république, l’état est déjà perdu.

Les rédacteurs de l’Encyclopédie : DIDEROT et D’ALEMEBERT


Texte VII : Diderot, L’Encyclopédie (rédigée de 1751 à 1772), Article sur
L’Autorité :
Aucun homme n'a reçu de la nature le droit de commander aux
autres. La liberté est un présent du Ciel, et chaque individu de la même
espèce a le droit d'en jouir aussitôt qu'il jouit de la raison. Si la nature a
établi quelque autorité, c'est la puissance paternelle : mais la puissance
paternelle a ses bornes ; et dans l'état de nature, elle finirait aussitôt que
les enfants seraient en état de se conduire. Toute autre autorité vient
d'une autre origine que la nature. Qu'on examine bien et on la fera
toujours remonter à l'une de ces deux sources : ou la force et la violence
de celui qui s'en est emparé ; ou le consentement de ceux qui y sont
soumis par un contrat fait ou supposé entre eux et celui à qui ils ont
déféré l'autorité.
La puissance qui s'acquiert par la violence n'est qu'une usurpation et
ne dure qu'autant que la force de celui qui commande l'emporte sur celle
de ceux qui obéissent ; en sorte que, si ces derniers deviennent à leur tour
les plus forts, et qu'ils secouent le joug, ils le font avec autant de droit et
de justice que l'autre qui le leur avait imposé. La même loi qui a fait
l'autorité la défait alors : c'est la loi du plus fort.
Quelque fois l'autorité qui s'établit par la violence change de nature ;
c'est lorsqu'elle continue et se maintient du consentement exprès de ceux
qu'on a soumis : mais elle rentre par là dans la seconde espèce dont je vais
parler et celui qui se l'était arrogée devenant alors prince cesse d'être
tyran. La puissance, qui vient du consentement des peuples, suppose
nécessairement des conditions qui en rendent l'usage légitime, utile à la
société, avantageux à la république, et qui la fixent et la restreignent entre
des limites ; car l'homme ne doit ni ne peut se donner entièrement et sans
réserve à un autre homme, parce qu'il a un maître supérieur au- dessus de
tout, à qui seul il appartient tout entier. C'est Dieu, dont le pouvoir est,
toujours immédiat sur la créature, maître aussi jaloux qu'absolu, qui ne
perd jamais de ses droits et ne les communique point. Il permet pour le
bien commun et pour le maintien de la société que les hommes établissent
entre eux un ordre de subordination, qu'ils obéissent à l'un d'eux ; mais il
veut que ce soit par raison et avec mesure, et non pas aveuglément et sans
réserve, afin que la créature ne s'arroge pas les droits du Créateur.
Tout autre soumission est le véritable crime de l'idolâtrie. Fléchir le
genou devant un homme ou devant une image n'est qu'une cérémonie
extérieure, dont le vrai Dieu qui demande le cœur et l'esprit ne se soucie
guère et qu'il abandonne à l'institution des hommes pour en faire, comme
il leur conviendra, des marques d'un culte civil et politique, ou d'un culte
de religion. Ainsi ce ne sont point ces cérémonies en elles- mêmes, mais
l'esprit de leur établissement, qui en rend la pratique innocente ou
criminelle. Un Anglais n'a point de scrupule à servir le roi le genou en
terre ; le cérémonial ne signifie que ce qu'on a voulu qu'il signifiât, mais
livrer son cœur, son esprit et sa conduite sans aucune réserve à la volonté
et au caprice d'une pure créature, en faire l'unique et le dernier motif de
ses actions, c'est assurément un crime de lèse- majesté divine au premier
chef.
Texte VIII : Denis Diderot, Réfutation suivie de l’ouvrage d’Helvétius
(1783-1786) :
Le gouvernement arbitraire d’un prince juste et éclairé est toujours
mauvais. Ses vertus sont la plus dangereuse et la plus sûre des séductions
: elles accoutument insensiblement un peuple à aimer, à respecter, à servir
son successeur quel qu’il soit, méchant et stupide. Il enlève au peuple le
droit de délibérer, de vouloir ou de ne vouloir pas, de s’opposer même à
sa volonté lorsqu’il ordonne le bien ; cependant ce droit d’opposition, tout
insensé qu’il est, est sacré : sans quoi les sujets ressemblent à un troupeau
dont on méprise la réclamation, sous prétexte qu’on le conduit dans de
gras pâturages. En gouvernant selon son bon plaisir, le tyran commet le
plus grand des forfaits. Qu’est-ce qui caractérise le despote ? est-ce la
bonté ou la méchanceté ? Nullement ; ces deux notions n’entrent pas
seulement dans sa définition.
C’est l’étendue et non l’usage de l’autorité qu’il s’arroge. Un des plus
grands malheurs qui pût arriver à une nation, ce serait deux ou trois
règnes d’une puissance juste, douce, éclairée, mais arbitraire : les peuples
seraient conduits par le bonheur à l’oubli complet de leurs privilèges, au
plus parfait esclavage.
Questions :
Qui est Montesquieu ?!
Quelle vision de l’organisation politique prône-t-il ?
Qui sont Diderot et D’Alembert et qu’est-ce que l’Encyclopédie ?
Qui sont les Lumières ?
Que recherche ce mouvement ?
SÉANCE V:
La République Monarchique
(1789-1791)

LE SERMENT DU JEU DE PAUME LE 20 JUIN 1789


CARARICATURE REPRÈSENTANT LES TROIS ORDRES DE LA SOCIÉTÉ
LA FAYETTE MIRABEAU

SIEYES
Ouverture des États-Généraux (5et 6 mai 1789)

DÉFINITIONS :
CAHIERS DE DOLÉANCE, SOUVERAINETÉ NATIONALE
SOUVERAINETÉ POPULAIRE, MANDAT IMPÉRATIF,
MANDAT REPRÉSENTATIF, POUVOIR CONSTITUANT,
POUVOIR CONSTITUÉ, ASSEMBLÉE DES COMMUNES,
ASSEMBLÉE NATIONALE, CONSTITUANTE,
DÉCLARATION DES DROITS DE L’HOMME ET DU
CITOYEN, ARBITRAIRE, SOCIÉTÉ D’ORDRE,
GRANDE PEUR, PRIVILÈGES, GARDE NATIONALE
FÊTE DE LA FÉDÉRATION, LÉGICENTRISME.
Texte I : Sieyès, Qu’est-ce que le tiers-état ?, 1789
Le plan de cet écrit est assez simple. Nous avons trois questions à nous
faire : 1° Qu’est-ce que le tiers état ? Tout.2° Qu’a-t-il été jusqu’à présent
dans l’ordre politique ? Rien.3° Que demande-t-il ? À être quelque chose.
Texte II : Sieyès, Qu’est-ce que le tiers-état ?, 1789 (Chapitre 1 « Le tiers
état est une nation complète »)
Qui donc oserait dire que le tiers état n’a pas en lui tout ce qu’il faut pour
former une nation complète ? Il est l’homme fort et robuste dont un bras
est encore enchaîné. Si l’on ôtait l’ordre privilégié, la nation ne serait pas
quelque chose de moins, mais quelque chose de plus. Ainsi, qu’est-ce que
le tiers ? Tout, mais un tout entravé et opprimé. Que serait-il sans l’ordre
privilégié ? Tout, mais un tout libre et florissant. Rien ne peut aller sans
lui, tout irait infiniment mieux sans les autres. Il ne suffit pas d’avoir
montré que les privilégiés, loin d’être utiles à la nation, ne peuvent que
l’affaiblir et lui nuire, il faut prouver encore que l’ordre noble n’entre
point dans l’organisation sociale ; qu’il peut bien être une charge pour la
nation, mais qu’il n’en saurait faire une partie. D’abord, il n’est pas
possible, dans le nombre de toutes les parties élémentaires d’une nation,
de trouver où placer la caste des nobles. [...]
Qu’est-ce qu’une nation ? Un corps d’associés vivant sous une loi
commune et représentés par la même législature. N’est-il pas trop certain
que l’ordre noble a des privilèges, des dispenses, même des droits séparés
des droits du grand corps des citoyens ? Il sort par là de l’ordre commun,
de la loi commune.
Texte III : Déclaration de Mirabeau le 23 juin 1789 à l’Assemblée
Nationale :
« Allez dire à ceux qui vous envoient : que nous sommes ici par la
volonté du peuple et que nous ne quitterons nos places que par la force
des baïonnettes ! »
Texte IV : Camille Desmoulins harangue la foule au Palais Royal après
le renvoie de Necker par Louis XVI le 11 juillet 1789 :
« Monsieur Necker est renvoyé ; ce renvoi est le tocsin d'une Saint-
Barthélémy des patriotes : ce soir, tous les bataillons suisses et allemands
sortiront du Champ-de- Mars pour nous égorger. Il ne nous reste qu'une
ressource, c'est de courir aux armes et de prendre des cocardes pour nous
reconnaître !!! Aux armes !!! »
Le 14 juillet 1789, les parisiens prennent la Bastille :

Questions :
Que sont les États-Généraux et les Cahiers de doléances ?
Qu’est ce que le serment du jeu de paume du 20 juin 1789 ?!
Qu’est-ce que l’Assemblée Nationale ?! Quelle est son
but ?
Qui sont Mirabeau, Sylvain Bailly et La Fayette ?!
Pourquoi les parisiens ont-ils pris la Bastille le 14
juillet 1789 ?
Qu’est ce que la Garde Nationale ?
Texte III : Décret relatif à l’abolition des privilèges,
4-11 août 1789
Article premier : L’Assemblée nationale détruit
entièrement le régime féodal.
Texte IV : Adrien Duport, Discours à l’Assemblée nationale, 5 août 1789
Tout ce qui est injuste ne peut subsister.
!Texte V : Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen, 26 août 1789
Les représentants du peuple français, constitués en Assemblée
nationale, considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de
l'homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption
des gouvernements, ont résolu d'exposer, dans une déclaration
solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l'homme, afin que
cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps
social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ; afin que les
actes du pouvoir législatif et ceux du pouvoir exécutif, pouvant être à
chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en
soient plus respectés ; afin que les réclamations des citoyens, fondées
désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours
au maintien de la Constitution et au bonheur de tous. En conséquence,
l'Assemblée nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les
auspices de l'Être Suprême, les droits suivants de l'homme et du citoyen.
Article premier : !Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en
droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité
commune.
Article II!! : Le but de toute association politique est la conservation des
droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté,
la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression.
Article III!! : Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans
la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en
émane expressément.
Article IV :!! La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à
autrui : ainsi l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de
bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société, la
jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées
que par la Loi.
Article V :!! La Loi n’a le droit de défendre que les actions nuisibles à la
Société. Tout ce qui n’est pas défendu par la Loi ne peut être empêché, et
nul ne peut être contraint à faire ce qu’elle n’ordonne pas.
Article VI :!! La Loi est l’expression de la volonté générale. Tous les
Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs
Représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit
qu’elle protège, soit qu’elle punisse. Tous les Citoyens étant égaux à ses
yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois
publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs
vertus et de leurs talents.
Article VII :!! Nul homme ne
peut être accusé, arrêté, ni
détenu que dans les cas
déterminés par la Loi, et selon
les formes qu’elle a prescrites.
Ceux qui sollicitent, expédient,
exécutent ou font exécuter des
ordres arbitraires, doivent être
punis ; mais tout Citoyen
appelé ou saisi en vertu de la
Loi doit obéir à l’instant : il se
rend coupable par la résistance.
Article VIII : !La Loi ne doit
établir que des peines
strictement et évidemment
nécessaires, et nul ne peut être
puni qu’en vertu d’une Loi
établie et promulguée
antérieurement au délit, et légalement appliquée.
Article IX!! : Tout homme étant présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été
déclaré coupable, s’il est jugé indispensable de l’arrêter, toute rigueur qui
ne serait pas nécessaire pour s’assurer de sa personne, doit être
sévèrement réprimée par la Loi.
Article X : !Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses,
pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la
Loi.
Article XI!! : La libre communication des pensées et des opinions est un
des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler,
écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté, dans
les cas déterminés par la Loi.
Article XII :!! La garantie des droits de l’Homme et du Citoyen nécessite
une force publique : cette force est donc instituée pour l’avantage de tous,
et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée.
Article XIII :!! Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses
d’administration, une contribution commune est indispensable. Elle doit
être également répartie entre tous les Citoyens, en raison de leurs facultés.
Article XIV : !Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes
ou par leurs Représentants, la nécessité de la contribution publique, de la
consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité,
l’assiette, le recouvrement et la durée.
Article XV : !La Société a le droit de demander compte à tout Agent public
de son administration.
Article XVI!! : Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas
assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de
Constitution.
Article XVII : !La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut
en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement
constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et
préalable indemnité.
Texte VIII : François Furet, La Révolution française, la Déclaration des
Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 et la Constitution de 1791 :
La déclaration américaine de 1776 est présente à tous les esprits,
mais aussi l’abîme qui sépare la situation du vieux royaume de celle des
ex-colonies américaines, peuplées de petits propriétaires aux mœurs
démocratiques, cultivant depuis l’origines l’esprit d’égalité, sans ennemis
extérieurs, sans héritage aristocratique ou féodal. Comme dans le cas
américain, de la Déclaration française doit avoir pour objet de fonder le
nouveau contrat social dans le droit naturel, conformément à la
philosophie du siècle, et d’énumérer solennellement les droits
imprescriptibles que chaque contractant possède, et que l’entrée en
société lui garantit.
Mais en France, ces droits ne sont pas comme par avance en
harmonie avec l’état social ; ils vont être proclamés au contraire après une
violente rupture avec le passé national, et contre la corruption de
l’ancienne société, qui a foulé au pied si longtemps jusqu’à l’idée même
d’un contrat. De là beaucoup de craintes, chez les plus modérés du camp
révolutionnaire : Mounier, par exemple, redoute l’effet d’anarchie qui
peut naitre du contraste entre la proclamation des droits théoriques
possédés également par tous les individus et la situation sociale réelle de
ces individus — la pauvreté, l’inégalité, les classes. D’où la demande
compensatrice d’une Déclarations des devoirs du citoyen, pour souligner
l’obligation en même temps que la liberté.
Ces débats, réputés pour leur abstraction, montrent à l’évidence que
les députés voient très bien la portée du problème qu’ils traitent. Ils
viennent de consacrer l’émancipation complète de l’individu : que
devient dès lors le lien social? Beaucoup d’entre eux veulent en affirmer le
caractère également primordial. Cette discussion est la grande première
d’un fameux topos de la philosophie politique moderne. L’idée que
l’affirmation des droits subjectifs des individus comme fondation du
contrat comporte le risque d’une dissolution sociale a hanté, depuis
Burke, la pensée politique européenne, des conservateurs aux socialistes ;
elle est déjà tout à fait présente dans les débats de juillet et d’août 1789 à
l’Assemblée constituante, notamment dans ce qui commence à être appelé
le parti « monarchien », mais aussi au-delà.
Pourtant, ce sont les « patriotes » qui l’emportent facilement et c’est
une simple Déclaration des droits de l’homme, préambule de la
Constitution à venir, qui est votée le 26 aout. Texte noble et bien écrit,
souvent proche des formulations américaines. L’essentiel est dit en très
peu de phrases, qui laissent ouverts des débats d’interprétation. D’abord,
ce qui a été fait le 4 aout : « les hommes naissent et demeurent libres et
égaux en droits. » Quels droits ? La liberté, la propriété, la sûreté et la
résistance à l’oppression, avec ce qui en découle : égalité civile et fiscale,
liberté individuelle, l’admission de tous à tous les emplois, habeas corpus,
non-rétroactivité des lois, garantie de la propriété. Mais ce qui différencie
le plus nettement la Déclaration française des textes américains concerne
l’articulation de ces droits naturels avec la loi positive. Dans le précédent
américain, ces droits sont perçus à la fois comme précédant la société et
en harmonie avec son développement ; ils sont d’ailleurs inscrits aussi
dans son passé, à travers la tradition jurisprudentielle de la Common Law
anglaise.
Dans la France de 1789, au contraire, l’accent est mis sur un certain
volontarisme politique : c’est la loi, produite par la nation souveraine, qui
est placée en suprême garantie des droits. Article IV : « La liberté consiste
à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Ainsi l’exercice des droits
naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux
autres hommes la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent
être déterminées que par la loi. » Article XVI : « Toute société, dans la
quelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des
pouvoirs n’a pas de constitution. » Ainsi, c’est à la société d’assurer les
droits des individus, par l’intermédiaire de la loi, « expression de la
volonté générale », référence constante des articles de la Déclaration.
L’inspiration dominante des Constituants français est légicentriste :
marquée par l’idée de « volonté générale » appelée à définir l’étendue et
l’exercice des droits, et par le refus d’aucune autre autorité que le
souverain en la matière.
Or, ce souverain, qui est désormais le peuple, ou la nation, il reste
justement à lui donner forme, à le constituer : problème
extraordinairement difficile, pour de multiples raisons. La France est une
nation moderne, trop vaste pour qu’on puisse y convoquer les citoyens
sur la place publique, et leur faire voter des lois. C’est une nation très
ancienne aussi, qui a dans son héritage u n roi héréditaire, tête de ce
qu’un des députés appelle « le colosse gothique de notre ancienne
Constitution ». Tout à disparu en trois mois de la souveraineté entière
qu’il possédait sur un royaume que sa personne incarnait. En lieu et
place, une société désormais faite d’individus libres et égaux d’une part,
un peuple qui s’est réapproprié la souveraineté, d’autre part : comment
organiser cela? Problème constamment imaginé depuis Hobbes par les
philosophies du contrat, mais qui se pose pour la première fois dans
l’existence des plus anciennes monarchies européennes.
Pour comprendre comment les hommes de la Révolution le traitent,
tournons-nous vers le début de la grande discussion constitutionnelle, fin
aout- début septembre : il s’agit, après avoir fait la Déclaration des droits,
d’organiser les nouveaux pouvoirs publics par une vraie constitution.
Non par un monument incertain fait de coutumes antiques et de
retouches aléatoires, comme la monarchie d’Ancien Régime, mais par un
ensemble d’institutions fondé sur les nouveaux principes, qui sont aussi
ceux de la raison. Mais déjà cette définition laisse en dehors du camp
« patriote » une petite minorité des révolutionnaires d’hier, à vrai dire
inquiets depuis juin du caractère pris par les évènements et des violences
de juillet : on y trouve Mounier l’homme de Grenoble, Malouet, un
intendant de la marine, des nobles libéraux comme Lally-Tollendal ou
Clermont- Tonnerre. Ce qui unit ces Monarchiens, comme on va les
appeler, c’est le désir de « terminer la Révolution » — thème qui
commence son interminable carrière dans la politique française ; ce sont
aussi quelques convictions fondamentales qui les rapprochent de Necker
et les isolent de la majorité de l’assemblée.
Ils sont hostiles à la tabula rasa révolutionnaire, à la reconstruction
d’une société politique sur la volonté ou sur la raison. Ils croient que l’été
extraordinaire peut n’avoir été qu’une parenthèse féconde, s’il conduit à
réformer dans un sens libéral, à l’anglaise, ce qu’ils appellent le
« gouvernement monarchique », héritage du passé national. Leur idée est
une cosouveraineté du roi et des deux Chambres : rupture avec
l’absolutisme, mais retrouvailles avec ce qu’aurait dû devenir une
monarchie fidèle à ses origines. Un abîme politique et intellectuel sépare
donc les Monarchiens de l’esprit dominant de la Révolution depuis juin.
Ils sont les hommes de la continuité des temps et de l’ajustement des
institutions : ce que la tradition politique française offre de plus proche de
Burke, et qui suffit à donner une idée de leur isolement politique dans la
France de 1789. Ils bataillent en vain pour le bicaméralisme, sans
comprendre qu’à une Assemblée qui avait tant lutté pour réunir trois
parlements en un seul, c’était une tentative sans espoir de recommander
le retour à une division entre Chambre haute et Chambre basse. Le
fantôme de l’aristocratie n’a pas besoin d’eux pour rôder encore autour
de la Constituante, mais il les a marqués d’avance comme des vaincus.

FÊTE DE LA FÉDÉRATION, 14 JUILLET 1790


Texte VI : Constitution du 3 septembre 1791 (extrait)!Chapitre II. Section
Première. De la Royauté et du roi.

Article 1er. La Royauté est indivisible, et déléguée héréditairement à la


race régnante de mâle en mâle, par ordre de primogéniture, à l’exclusion
perpétuelle des femmes et de leur descendance. [...]
Article 2. La personne du roi est inviolable et sacrée ; son seul titre est Roi
des français.
Article 3. Il n’y a point en France d’autorité supérieure à celle de la loi. Le
roi ne règne que par elle, et ce n’est qu’au nom de la loi qu’il peut exiger
l’obéissance.
Article 4. Le roi, à son avènement au trône, ou dès qu’il aura atteint sa
majorité, prêtera à la Nation, en présence du Corps législatif, le serment
d’être fidèle à la Nation et à la loi [...].
Questions :
Qu’est-ce que la Déclaration des Droits de
l’Homme ? Que consacre-t-elle ?
Qu’est-ce que le « légicentrisme » ?
Que sont les privilèges ? Qu’est-ce que la
Grande Peur ?
Que s’est-il passé la nuit du 4 aout 1789 ?!
Que se passe-t’il les 5 et 6 octobre 1789 ?
SÉANCE VI :
La Fondation de la Première
République
(1791-1793)
ARRESTATION DE LA FAMILLE ROYALE À VARENNES LES 20/21 JUIN 1792
DANTON

BRISSOT MARAT
SÉANCE DU CLUB DES JACOBINS

DÉFINITIONS :
MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE, VÉTO, BICAMÉRISME
CONSTITUTION DE 1791, CITOYEN ACTIF/ CITOYEN PASSIF,
CONSTITUTION CIVILE DU CLERGÉ, CLUBS,
CLUB DES JACOBINS, CLUB DES CORDELIERS,
ASSEMBLÉE LEGISLATIVE, 10 AOÛT 1792,
CONVENTION NATIONALE
FEUILLANTS, GIRONDINS, MONTAGNARDS
Texte I : Louis XVI, Déclaration à tous les français (à sa sortie de Paris) :
20 juin 1791
[...] Français, et vous surtout Parisiens, vous habitants d'une ville que les
ancêtres de Sa Majesté se plaisaient à appeler la bonne ville de Paris,
méfiez-vous des suggestions et des mensonges de vos faux amis, revenez
à votre Roi, il sera toujours votre père, votre meilleur ami. Quel plaisir
n'aura-t-il pas d'oublier toutes ses injures personnelles, et de se revoir au
milieu de vous lorsqu'une Constitution qu'il aura acceptée librement fera
que notre sainte religion sera respectée, que le
gouvernement sera établi sur un pied stable et utile par son action, que les
biens et l'état de chacun ne seront plus troublés, que les lois ne seront plus
enfreintes impunément, et qu'enfin la liberté sera posée sur des bases
fermes et inébranlables

Texte II : Antoine Barnave, discours sur l’inviolabilité du roi, 15 juillet


1791 :
Je place ici la véritable question. Allons-nous terminer la Révolution,
allons- nous la recommencer ?... Un pas de plus serait un acte funeste et
coupable ; un pas de plus dans la ligne de la liberté serait la destruction
de la royauté ; un pas de plus dans la ligne de l'égalité, la destruction de
la propriété.
Texte III : Marat, L’Ami du Peuple, article du 18 juillet 1791 (le
lendemain de la fusillade du champ de Mars)
Cinquante mille citoyens s’étaient rassemblés paisiblement au Champ de
Mars, pour présenter une pétition à l’Assemblée, à l’effet de suspendre
son décret sur Louis Capet, jusqu’à ce que les 83 départements eussent
émis leur vœu. A l’instant, ces citoyens paisibles, et malheureusement
trop paisibles, sont métamorphosés en factieux (...)
Ineptes et lâches citoyens, quelle digue avez-vous opposée au torrent
débordé du despotisme législatif et municipal ? Quelle mesure avez-vous
prise pour le faire rentrer dans son lit? Quel parti allez-vous prendre pour
punir enfin ces lâches prévaricateurs, ces traîtres, ces éternels
conspirateurs? Des pétitions?
Eh que leur font vos plaintes, vos griefs, vos représentations qu’ils sont en
possession de dédaigner, qu’ils lisent quelquefois pour la forme, et qu’ils
mettent aussitôt au rebut. Ce sont des coups et non des paroles qu’il faut
pour les rappeler au devoir. (...)
Mes pauvres citoyens, ce n’est pas avec des mots que vous réduirez des
hordes de scélérats conjurés contre votre bonheur, des scélérats acharnés
à votre perte. S’ils étaient les plus forts, ils vous égorgeraient sans pitié.
C’est donc de les poignarder sans miséricorde.

la fusillade du champ de Mars le 17 juillet par les troupes de La Fayette


contre les pétitionnaires.
MARAT, « L’AMI DU PEUPLE »
« Pour enchaîner les peuples, on commence par les
endormir »
Questions :
Qu’est-ce qu’un club ?
Qu’est-ce que le club des Jacobins (Société des Amis de la Constitution) ?
Qu’est-ce que le club des Cordeliers ?
Qui est Marat et qu’est-ce que « L’Ami du Peuple » ?
Qu’est-ce que la fuite de Varennes du 20 juin 1791 ?
Qui sont, Barnave et les Feuillants ?
Qui est Marat et que veut-il ?
Que se passe t’il le 17 juillet 1791 au champ de Mars ?
Texte IV : Condorcet, Rapport et projet de décret relatifs à l’organisation
générale de l’instruction publique, 20 et 21 avril 1792
C'est d'après cette philosophie, libre de toutes les chaînes, affranchie de toute
autorité, de toute habitude ancienne, que nous avons choisi et classé les objets
de l'instruction publique. C'est d'après cette même philosophie que nous avons
regardé les sciences morales et politiques comme une partie essentielle de
l'instruction commune. Comment espérer, en effet, d'élever jamais la morale
du peuple, si l'on ne donne pour base à celle des hommes qui peuvent
l'éclairer, qui sont destinés à diriger, une analyse exacte, rigoureuse des
sentiments moraux, des idées qui en résultent, des principes de justice qui en
sont la conséquence ? Les bonnes lois, disait Platon, sont celles que les citoyens
aiment plus que la vie. En effet, comment les lois seraient-elles bonnes, si, pour
les faire exécuter, il fallait employer une force étrangère à celle du peuple, et
prêter à la justice l'appui de la tyrannie ? Mais pour que les citoyens aiment les
lois sans cesser d'être vraiment libres, pour qu'ils conservent cette
indépendance de la raison, sans laquelle l'ardeur pour la liberté n'est qu'une
passion et non une vertu, il faut qu'ils connaissent ces principes de la justice
naturelle, ces droits essentiels de l'homme, dont les lois ne sont que le
développement ou les applications.

CONDORCET

« Toute société qui n’est pas éclairée par des


philosophes, est trompée par des charlatans. »
Questions :!
Qu’est-ce que l’Assemblée Législative ?!
Qui est Condorcet ? Quelles sont ses idées ?
Que se passe-t-il le 20 juin 1792 ?
Qui sont les « fédérés » ?
Que se passe-t-il le 10 aout 1792 ?

Le 10 aout 1792, les français prennent le Palais des Tuileries


« Pour vaincre il nous faut de l’audace, encore de
l’audace toujours de l’audace »
Texte V : Danton, Discours à l’Assemblée législative, 2 septembre 1792 :
Tout s’émeut, tout s’ébranle, tout brûle de combattre. Vous savez que Verdun
n’est point encore au pouvoir de vos ennemis. Vous savez que la garnison a
promis d’immoler le premier qui proposerait de se rendre. Une partie du
peuple va se porter aux frontières, une autre
va creuser des retranchements, et la troisième,
avec des piques, défendra l’intérieur de nos
villes. Paris va seconder ces grands efforts.
Les commissaires de la Commune vont
proclamer, d’une manière solennelle,
l’invitation aux citoyens de s’armer et de
marcher pour la défense de la patrie. C’est en
ce moment, messieurs, que vous pouvez
déclarer que la capitale a bien mérité de la
France entière. C’est en ce moment que
l’Assemblée nationale va devenir un véritable
comité de guerre.
Nous demandons que vous concouriez avec
nous à diriger ce mouvement sublime du
peuple, en nommant des commissaires qui nous seconderont dans ces grandes
mesures.
Nous demandons que quiconque refusera de servir de sa personne, ou de
remettre ses armes, soit puni de mort. Nous demandons qu’il soit fait une
instruction aux citoyens pour diriger leurs mouvements. Nous demandons
qu’il soit envoyé des courriers dans tous les départements pour les avertir des
décrets que vous aurez rendus.
Le tocsin qu’on va sonner n’est point un signal d’alarme, c’est la charge sur les
ennemis de la patrie. Pour les vaincre, messieurs, il nous faut de l’audace,
encore de l’audace, toujours de l’audace, et la France est sauvée.
Texte VI : Abbé Grégoire, Discours à la Convention nationale, 21
septembre 1792 :
Les rois sont dans l'ordre moral ce que les monstres sont dans l'ordre
physique. Les cours sont l'atelier du crime, le foyer de la corruption et la
tanière des tyrans. L'histoire des rois est le martyrologe des nations.
Texte V : Saint-Just, Discours à la Convention nationale, 13 novembre
1792 :
Les mêmes hommes qui vont juger Louis ont une République à fonder : ceux
qui attachent quelque importance au juste châtiment d’un roi ne fonderont
jamais une République. [...] Pour moi, je ne vois point de milieu : cet homme
doit régner ou mourir.
[...] Juger un roi comme un citoyen ! Ce mot étonnera la postérité froide. Juger,
c’est appliquer la loi. Une loi est un rapport de justice : quel rapport de justice
y a-t-il donc entre l’humanité et les rois ?
[...] On ne peut point régner innocemment : la folie en est trop évidente. Tout
roi est un rebelle et un usurpateur.

Questions :
Qui est Danton ?!
Qui est Brissot ? Qui sont les Girondins ?
Que se passe t’il à Valmy le 20 septembre 1792 ?!Quand est proclamée la
République ? Que se passe-t-il le 21 janvier 1793 ?
LE 21 JANVIER 1793 PLACE DE LA RÉVOLUTION :
LOUIS XVI GUILLOTTINÉ
SÉANCE VII :
La Terreur et la Vertu
(le gouvernement révolutionnaire)

1793-1794
ROBESPIERRE

BILLAUD-VARENNES SAINT-JUST
DÉFINTIONS :
CONSTITUTION DE 1793 (L’AN I), SUFRRAGE DIRECT,
VÉTO POPULAIRE, SANS-CULOTTES,
TRIBUNAL RÉVOLUTIONNAIRE, COMITÉ DE SALUT PUBLIC,
COMITÉ DE SURETÉ GÉNÉRALE, LOI DU MAXIMUM,
ENRAGÉS, ARMÉE RÉVOLUTIONNAIRE,
GOUVERNEMENT RÉVOLUTIONNAIRE, TERREUR/VERTU,
INDULGENTS (DANTONISTES), EXAGÉRÉS (HÉBERTISTES),
FÊTE DE L’ÊTRE SUPRÊME.
Texte I : Pierre Victurnien Vergniaud , discours du 13 mars 1793 :
Citoyens, il est à craindre que la révolution, comme Saturne, ne dévore
successivement tous ses enfants et n’engendre enfin le despotisme avec
les calamités qui l’accompagnent.
Texte II : Danton, discours du 13 aout 1793 : « Après le pain, l’éducation
est le premier besoin du peuple » :
Citoyens, après la gloire de donner la liberté à la France, après celle de
vaincre ses ennemis, il n’en est pas de plus grande que de préparer aux
générations futures une éducation digne de la liberté ; tel fut le but que
Lepelletier se proposa. Il partit de ce principe que tout ce qui est bon pour
la société doit être adopté par ceux qui ont pris part au contrat social. Or,
s’il est bon d’éclairer les hommes, notre collègue, assassiné par la
tyrannie, mérita bien de l’humanité. Mais que doit faire le législateur ? Il
doit concilier ce qu’il convient aux principes et ce qui convient aux
circonstances. On a dit contre le plan que l’amour paternel s’oppose à son
exécution : sans doute il faut respecter la nature même dans ses écarts.
Mais si nous ne décrétons pas l’éducation impérative, nous ne devons pas
priver les enfants du pauvre de l’éducation.
La plus grande objection est celle de la finance ; mais j’ai déjà dit qu’il n’y
a point de dépense réelle là où est le bon emploi pour l’intérêt public, et
j’ajoute ce principe, que l’enfant du peuple sera élevé aux dépens du
superflu des fortunes scandaleuses. C’est à vous, républicains célèbres,
que j’en appelle ; mettez ici tout le feu de votre imagination, mettez-y
toute l’énergie de votre caractère, c’est le
peuple qu’il faut doter de l’éducation
nationale. Quand vous semez dans le vaste
champ de la République, vous ne devez pas
compter le prix de cette semence. Après le
pain, l’éducation est le premier besoin du
peuple. (On applaudit.) Je demande qu’on
pose la question : sera-t-il formé aux dépens
de la nation des établissements, où chaque
citoyen aura la faculté d’envoyer ses enfants
pour l’instruction publique ?
C’est aux moines, cette espèce misérable, c’est
au siècle de Louis XIV, où les hommes étaient
grands par leurs connaissances, que nous
devons le siècle de la philosophie, c’est-à-dire
de la raison mise à la portée du peuple ; c’est
aux jésuites, qui se sont perdus par leur
ambition politique, que nous devons ces élans sublimes qui font naître
l’admiration. La République était dans les esprits vingt ans au moins
avant sa proclamation. Corneille faisait des épîtres dédicatoire à
Montauron, mais Corneille avait fait le Cid, Cinna ; Corneille avait parlé
en Romain, et celui qui avait dit : « Pour être plus qu’un roi tu te crois
quelque chose, » était un vrai républicain.
Allons donc à l’instruction commune; tout se rétrécit dans l’éducation
domestique, tout s’agrandit dans l’éducation commune. On a fait une
objection en présentant le tableau des affections paternelles ; et moi aussi
je suis père, et plus que les aristocrates qui s’opposent à l’éducation
commune, car ils ne sont pas sûrs de leur paternité. (On rit.) Eh bien,
quand je considère ma personne relativement au bien général, je me sens
élevé ; mon fils ne m’appartient pas, il est à la République ; c’est à elle à
lui dicter ses devoirs pour qu’il la serve bien.
On a dit qu’il répugnerait aux cœurs des cultivateurs de faire le sacrifice
de leurs enfants. Eh bien, ne les contraignez pas, laissez leur en la faculté
seulement. Qu’il y ait des classes où il n’enverra ses enfants que le
dimanche seulement, s’il le veut. Il faut que les institutions forment les
mœurs. Si vous attendiez pour l’État une régénération absolue, vous
n’auriez jamais d’instruction. Il est nécessaire que chaque homme puisse
développer les moyens moraux qu’il a reçus de la nature. Vous devez
avoir pour cela des maisons communes, facultatives, et ne point vous
arrêter à toutes les considérations secondaires. Le riche payera, et il ne
perdra rien s’il veut profiter de l’instruction pour son fils. Je demande
que, sauf les modifications nécessaires, vous décrétiez qu’il y aura des
établissements nationaux où les enfants seront instruits, nourris et logés
gratuitement, et des classes où les citoyens qui voudront garder leurs
enfants chez eux, pourront les envoyer s’instruire.

Questions :

Qu’est-ce que la Convention


Nationale?
Qui sont les Montagnards et
qu’est-ce qui les distinguent des
Girondins ?
Pour quelles raisons les
Girondins sont-ils arrêtés ?!
Qui sont Robespierre, Saint-Just
?!
Que sont : le tribunal
révolutionnaire le Comité de
Salut Public et le Comité de
Sureté Générale ?
Qu’est-ce que la Commune
Insurrectionnelle ?
Qui sont les Sans-Culottes ?
Arrestation des Girondins par les Sans-Culottes parisiens le 31 mai et 2 juin 1793

Texte IV : Jacques Hébert, Le Père Duchesne, fin juillet 1793


Mettre à la gueule du canon tous les accapareurs, les financiers, les
avocats, les calotins, et tous les bougres qui n’ont vécu
jusqu’à présent que pour le malheur public.

Texte III : Barère, Discours à la Convention nationale, 5


septembre 1793
Il est temps que l’égalité promène la faux sur toutes les
têtes. Il est temps d’épouvanter tous les conspirateurs. Eh
bien ! Législateurs, placez la terreur à l’ordre du jour (Il
s’élève de vifs applaudissements). Soyons en révolution,
puisque la contre-révolution est partout tramée par nos
ennemis (mêmes applaudissements).
LES MONTAGANRDS DE 1793
Texte IV : Billaud-Varenne, Rapport à la Convention nationale sur un
mode de Gouvernement provisoire et révolutionnaire : 18 novembre 1793
(28 brumaire an II) :
Si les tyrans se font précéder par la terreur,
cette terreur ne frappe jamais que le peuple.
[...] Au contraire, dans une République
naissante, quand la marche de la révolution
force le législateur de mettre la terreur à
l’ordre du jour, c’est pour venger la nation de
ses ennemis.
Texte V : Saint-Just, Rapport à la Convention
nationale sur la nécessité de déclarer le
gouvernement révolutionnaire jusqu'à la paix
: 10 octobre 1793 (19 vendémiaire an II) :
Vous avez à punir
non seulement les
traîtres, mais les indifférents mêmes ; vous avez
à punir quiconque est passif dans la République
et ne fait rien pour elle.

Assassinat de Marat le 13 Juillet 1793


ROBESPIERRE « L’INCORRUPTIBLE »

« Quand le gouvernement viole les droits du peuple,


l'insurrection est pour le peuple le plus sacré et le
plus indispensable des devoirs. »
Texte VI : Robespierre, Rapport sur les principes du Gouvernement
révolutionnaire présenté à la Convention nationale au nom du Comité de
salut public : 25 décembre 1793 (5 nivôse An II) :
Citoyens Représentants du peuple,!Les succès endorment les âmes faibles ;
ils aiguillonnent les âmes fortes.
[...] Les défenseurs de la République adoptent la maxime de César : ils
croient qu'on n'a rien fait tant qu'il reste quelque chose à faire. Il nous
reste encore assez de dangers pour occuper tout notre zèle. [...]!Le but du
gouvernement constitutionnel est de conserver la République ; celui du
gouvernement révolutionnaire est de la fonder.
La Révolution est la guerre de la liberté contre ses ennemis ; la
Constitution est le régime de la liberté victorieuse et paisible.!Le
gouvernement révolutionnaire a besoin d'une activité extraordinaire,
précisément parce qu'il est en guerre. Il est soumis à des règles moins
uniformes & moins rigoureuses, parce que les circonstances où il se
trouve sont orageuses & mobiles, & surtout parce qu'il est forcé de
déployer sans cesse des ressources nouvelles & rapides, pour des dangers
nouveaux & pressants. [...] Le gouvernement révolutionnaire doit aux
bons citoyens toute la protection nationale ; il ne doit aux ennemis du
peuple que la mort. [...] Si le gouvernement révolutionnaire doit être plus
actif dans sa marche, & plus libre dans ses mouvements que le
gouvernement ordinaire, en est-il moins juste et moins légitime ? Non, il
est appuyé sur la plus sainte de toutes les lois, le salut du peuple ; sur le
plus irréfragable de tous les titres, la nécessité.
Il a aussi ses règles, toutes puisées dans la justice & dans l’ordre public. Il
n'a rien de commun avec l'anarchie, ni avec le désordre ; son but au
contraire est de les réprimer, pour amener & pour affermir le règne des
lois. Il n'a rien de commun avec l'arbitraire ; ce ne sont point les passions
particulières qui doivent le diriger, mais l’intérêt public.
SAINT-JUST « L’ARCHANGE DE LA TERREUR »
« Osez ! Ce mot renferme toute la politique
de notre révolution. »
Texte VII : Saint-Just, Rapport au nom du Comité de salut public et du
Comité de sûreté générale sur les personnes incarcérées : 26 février 1794 (8
ventôse an II) :
Je suis sans indulgence pour les ennemis de mon pays, je ne connais que
la justice [...] Ce qui constitue une République, c’est la destruction totale
de ce qui lui est opposé. On se plaint des mesures révolutionnaires ! Mais
nous sommes des modérés, en comparaison de tous les autres
gouvernements.
En 1788, Louis XVI fit immoler huit mille personnes de tout âge, de tout
sexe, dans Paris, dans la rue Mêlée et sur le Pont-Neuf. La cour renouvela
ces scènes au Champ-de-Mars. La cour pendait dans les prisons ; les
noyés que l’on ramassait dans la Seine étaient ses victimes ; il y avait
quatre cent mille prisonniers ; on pendait par an quinze mille
contrebandiers ; on rouait trois mille hommes ; il y avait dans Paris plus
de prisonniers qu’aujourd’hui. Dans les temps de disette, les régiments
marchaient contre le peuple. Parcourez l’Europe ; il y a dans quatre
millions de prisonniers dont vous n’entendez pas les cris, tandis que votre
modération parricide laisse triompher tous les ennemis de votre
gouvernement.
Insensés que nous sommes ! Nous mettons un luxe métaphysique dans
l’étalage de nos principes ; les rois, mille fois plus cruels que nous,
dorment dans le crime. [...]
Ceux qui font des révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un
tombeau.
Texte VIII : Robespierre, Discours à la Convention nationale sur les
principes de morale politique qui doivent guider la Convention nationale
dans l’administration intérieure de la République : 5 février 1794 - 17
pluviôse An II
Quel est le but où nous tendons ? la jouissance paisible de la liberté & de
l’égalité ; le règne de cette justice éternelle, dont les lois ont été gravées,
non sur le marbre ou sur la pierre, mais dans les cœurs de tous les
hommes, même dans celui de l’esclave qui les oublie, & du tyran qui les
nie.
Nous voulons substituer, dans notre pays, la morale à l’égoïsme, la
probité à l’honneur, les principes aux usages, les devoirs aux bienséances,
l’empire de la raison à la tyrannie de la mode, le mépris du vice au mépris
du malheur, la fierté à l’insolence, la grandeur d’âme à la vanité, l’amour
de la gloire à l’amour de l’argent, les bonnes gens à la bonne compagnie,
le mérite à l’intrigue, le génie au bel esprit, la vérité à l’éclat, le charme du
bonheur aux ennuis de la volupté, la grandeur de l’homme à la petitesse
des grands, un peuple magnanime, puissant, heureux, à un peuple
aimable, frivole & misérable, c’est-à-dire, toutes les vertus & tous les
miracles de la République, à tous les vices & à tous les ridicules de la
monarchie.
Nous voulons, en un mot, remplir les vœux de la nature, accomplir les
destins de l’humanité, tenir les promesses de la philosophie, absoudre la
providence du long règne du crime & de la tyrannie. Que la France, jadis
illustre parmi les pays esclaves, éclipsant la gloire de tous les peuples
libres qui ont existé, devienne le modèle des nations, l’effroi des
oppresseurs, la consolation des opprimés, l’ornement de l’univers, &
qu’en scellant notre ouvrage de notre sang, nous puissions voir briller au
moins l’aurore de la félicité universelle... Voilà notre ambition, voilà notre
but.
Quelle nature de gouvernement peut réaliser ces prodiges ? Le seul
gouvernement démocratique ou républicain : ces deux mots sont
synonymes, malgré les abus du langage vulgaire ; car l’aristocratie n’est
pas plus la république que la monarchie.
[...] Mais, pour fonder & pour consolider parmi nous la démocratie, pour
arriver au règne paisible des lois constitutionnelles, il faut terminer la
guerre de la liberté contre la tyrannie, & traverser heureusement les
orages de la Révolution : tel est le but du système révolutionnaire que
vous avez régularisé.
[...]Puisque l’âme de la République est la vertu, l’égalité, & que votre but
est de fonder, de consolider la République, il s’ensuit que la première
règle de votre conduite politique doit être de rapporter toutes vos
opérations au maintien de l’égalité & au développement de la vertu ; car
le premier soin du législateur doit être de fortifier le principe du
gouvernement. Ainsi tout ce qui tend
à exciter l’amour de la patrie, à
purifier les mœurs, à élever les âmes,
à diriger les passions du cœur
humain vers l’intérêt public, doit être
adopté ou établi par vous. Tout ce qui
tend à les concentrer dans l’abjection
du moi personnel, à réveiller
l’engouement pour les petites choses
& le mépris des grandes, doit être
rejeté ou réprimé par vous. Dans le
système de la Révolution française, ce
qui est immoral est impolitique, ce qui est corrupteur est contre-
révolutionnaire. La faiblesse, les vices, les préjugés, sont le chemin de la
royauté.
[...] Si le ressort du gouvernement populaire dans la paix est la vertu, le
ressort du gouvernement populaire en révolution est à la fois la vertu & la
terreur : la vertu, sans laquelle la terreur est funeste ; la terreur, sans
laquelle la vertu est impuissante. La terreur n’est autre chose que la justice
prompte, sévère, inflexible ; elle est donc une émanation de la vertu ; elle
est moins un principe particulier, qu’une conséquence du principe général
de la démocratie, appliqué aux plus
pressants besoins de la patrie.

Questions :
Qu’est-ce que la Vertu ?
Qu’est-ce que la Terreur ?
Pourquoi est-elle mise
« à l’ordre du jour » ?
Quels sont les attributs du
gouvernement révolutionnaire ?
Qu’est-ce que la loi du Maximum ?
Qui sont les « indulgents » ?
Qui sont les « Hébertistes » ?
Qu’est-ce que le culte de l’Être
Suprême ?

TOUSSAINT-LOUVERTURE
LA FÊTE DU CULTE DE L’ÊTRE SUPRÊME (22 PRAIRIAL AN II)

4 FÉVRIER 1794 : DÉCRET D’ABOLITION DE L’ESCLAVAGE


SÉANCE VIII :
République conservatrice contre République
plébéienne
(1795-1799)

Chute de Robespierre le 9 Thermidor an II


JOURNÉE RÉVOLUTIONNAIRE DU I PRAIRIAL DE L’AN III :
« DU PAIN ET LA CONSTITUTION DE 1793 !!! »
BOISSY BARRAS

BONAPARTE
DÉFINITIONS :
THERMIDORIENS, CONSTITUTION DE L’AN III,
DIRECTOIRE, CONSEIL DES CINQ CENT,
CONSEIL DES ANCIENS, CONSPIRATION DE L’ÉGALITÉ,
COUPS D’ÉTATS
(18 FRUCTIDOR, 22 FLORÉAL, 30 PRAIRIAL, 18 BRUMAIRE),
Texte I : Constitution
du 5 fructidor an III
(22 août 1795)
Article 1. - La
République Française
est une et indivisible.
Article 2. -
L'universalité des
citoyens français est le
souverain.
TITRE V - Pouvoir
législatif
Dispositions générales
Article 44. - Le Corps législatif est composé d'un Conseil des Anciens et
d'un Conseil des Cinq-Cents. [...]!Article 46. - Il ne peut exercer par lui-
même, ni par des délégués, le Pouvoir exécutif, ni le Pouvoir judiciaire.
TITRE VI - Pouvoir exécutif!Article 132. - Le Pouvoir exécutif est délégué à
un Directoire de cinq membres, nommé par le Corps législatif, faisant
alors les fonctions d'Assemblée électorale, au nom de la Nation.
TITRE XIV - Dispositions générales!Article 362. - Aucune société
particulière, s'occupant de questions politiques, ne peut correspondre
avec une autre, ni s'affilier à elle, ni tenir des séances publiques,
composées de sociétaires et d'assistants distingués les uns des autres, ni
imposer des conditions d'admission et d'éligibilité, ni s'arroger des droits
d'exclusion, ni faire porter à ses membres aucun signe extérieur de leur
association.
Texte II : F.-A. Mignet, Histoire de la Révolution française depuis 1789
jusqu’en 1814
Le 13 vendémiaire fut le 10 août des royalistes contre la république, si ce
n'est que
la Convention résista à la bourgeoisie beaucoup mieux que le trône aux
faubourgs. La position dans laquelle se trouvait la France contribua
beaucoup à cette victoire. On voulait, dans ce moment, une république
sans gouvernement révolutionnaire, un régime modéré sans contre-
révolution.
Texte III : A. C. Thibaudeau, Mémoire sur la Convention, et le Directoire,
Paris, Baudouin Frères, 1824
La commission décida unanimement de mettre de côté la constitution de
1793. [...] On cherchait une voie moyenne entre la royauté et la démagogie
[...] La constitution républicaine a péri, et quand un habit est hors de
service, on s’inquiète fort peu de la façon dont il a été fait.

Texte IV : L. Rœderer, Journal d’Économie publique, morale et politique


du 19 fructidor an IV (27 août 1796), n° 1,
L’ordre ! l’ordre ! voilà l’objet de toute constitution, la tâche de tout
gouvernement, le principe de toute prospérité publique
Texte V : Boissy d’Anglas, Discours au projet de Constitution pour la
République française (Séance du 23 juin 1795)
Vous devez garantir enfin la propriété du riche... L’égalité civile, voilà
tout ce que l’homme raisonnable peut exiger... L’égalité absolue est une
chimère ; pour qu’elle pût exister, il faudrait qu’il existât une égalité
entière dans l’esprit, la vertu, la force physique, l’éducation, la fortune de
tous les hommes.
Nous devons être gouvernés par les meilleurs : les meilleurs sont les plus
instruits et les plus intéressés au maintien des lois ; or, à bien peu
d’exceptions près, vous ne trouverez de pareils hommes que parmi ceux
qui, possédant une propriété, sont attachés au pays qui la contient, aux
lois qui la protègent, à la tranquillité qui la conserve, et qui doivent à cette
propriété et à l’aisance qu’elle donne l’éducation qui les a rendus propres
à discuter avec sagacité et justesse les avantages et les inconvénients des
lois qui fixent le sort de leur patrie... Un pays gouverné par les
propriétaires est dans l’ordre social ; celui où les non- propriétaires
gouvernent est dans l’état de nature.
Si vous donnez à des hommes sans propriété les droits politiques sans
réserves, et s’ils se trouvent jamais sur les bancs des législateurs, ils
exciteront ou laisseront exciter des agitations sans en craindre l’effet ; ils
établiront ou laisseront établir des taxes funestes au commerce et à
l’agriculture, parce qu’ils n’en auront senti ni redouté ni prévu les
redoutables conséquences, et ils nous précipiterons enfin dans ces
convulsions violentes dont nous sortons à peine.
L’homme sans propriété a besoin d’un effort constant de vertu pour
s’intéresser à l’ordre qui ne lui conserve rien."
Texte VI : Barras, Mémoires (à propos du 18 fructidor), Paris, Mercure de
France :
C’était bien assez d’avoir eu la douloureuse nécessité de faire un coup
d’Etat, qui mutilait à la fois les deux premières autorités de la République,
sans y joindre le malheur, et l’on pourrait dire le crime, de tirer un profit
personnel de cette journée, et de ne pas en laisser tous les résultats à la
République. Mais ce n’est pas ainsi que le vulgaire comprend les grands
actes de la politique : il ne peut pas s’imaginer que l’on fasse une
entreprise d’autorité sans augmenter la sienne et même sans s’emparer du
pouvoir souverain. C’était la chose la plus simple et la plus convenable,
selon beaucoup de gens : le conseil m’en était astucieusement donné par
des courtisans qui ne croyaient pas me trouver sourd à leurs insinuations,
et même par des républicains qui pouvaient penser qu’il n’y avait rien de
plus naturel que de m’emparer de la dictature, et qu’elle pouvait être le
salut de tous. C’est ainsi qu’Augereau, qui passait en ce moment pour le
coryphée du patriotisme, ne croyait point manquer du tout à ses devoirs
ni à sa position en me provoquant sur ce chapitre. Ce qu’il venait de me
dire personnellement, il allait le déclamant et le proclamant partout : «
Qu’est-ce donc que nous avons fait le 18 Fructidor si nous ne sommes pas
plus avancés ? Qu’est-ce que Barras imagine ? Croit-il qu’il puisse rester
encore avec ses quatre collègues ! Il faut qu’il reste seul, et qu’il habite
seul au Luxembourg.
Texte VII : D. J. Garat, Discours en offrant les œuvres de Condillac
(Séance du 20 août 1798)
La Révolution a commencé lorsque les lumières des philosophes sont
devenues celles des législateurs ; la Révolution ne sera accomplie que
lorsque les lumières des législateurs deviendront celles du peuple.
Texte IX : Proclamation de Bonaparte Quartier général, Passariano, I
vendémiaire an VI (22 septembre 1797)
Soldats, nous célébrons le I vendémiaire, l’époque la plus chère aux
français ; elle sera un jour célèbre dans les annales du monde.
C’est de ce jour que date la fondation de la République, l’organisation de
la République, l’organisation de la grande nation ; et la grande nation est
appelée par le destin à étonner et consoler le monde.
« GRACHUS » BABEUF « LE TRIBUN DU PEUPLE »

« Plus de propriété individuelle, la Terre n'est à


personne, les fruits sont à tous le monde. »
Texte VIII : Sylvain Maréchal, Le Manifeste des égaux, 1796 :
PEUPLE DE FRANCE !
Pendant quinze siècles tu as vécu esclave, et par conséquent malheureux.
Depuis six années tu respires à peine, dans l’attente de l’indépendance,
du bonheur et de l’égalité.
L’ÉGALITÉ ! premier vœu de la nature, premier besoin de l’homme et
principal nœud de toute association légitime ! Peuple de France ! tu n’as
pas été plus favorisé que les autres nations qui végètent sur ce globe
infortuné ! Toujours et partout la pauvre espèce humaine, livrée à des
anthropophages plus ou moins adroits, servit de jouet à toutes les
ambitions, de pâture à toutes les tyrannies. Toujours et partout on berça
les hommes de belles paroles ; jamais et nulle part ils n’ont obtenu la
chose avec le mot. De temps immémorial on nous répète avec hypocrisie,
les hommes sont égaux ; et de temps immémorial la plus avilissante
comme la plus monstrueuse inégalité pèse insolemment sur le genre
humain. Depuis qu’il y a des sociétés civiles, le plus bel apanage de
l’homme est, sans contradiction, reconnu, mais n’a pu encore se réaliser
une seule fois ; l’égalité ne fut autre chose qu’une belle et stérile fiction de
la loi. Aujourd’hui qu’elle est réclamée d’une voix plus forte, on nous
répond : Taisez-vous misérables ! l’égalité de fait n’est qu’une chimère ;
contentez-vous de l’égalité conditionnelle : vous êtes tous égaux devant la
loi. Canaille, que te faut-il de plus ? Ce qu’il nous faut de plus ?
Législateur, gouvernement, riches propriétaires, écoutez à votre tour.
Nous sommes tous égaux, n’est-ce pas ? Ce principe demeure incontesté,
parce qu’à moins d’être atteint de folie on ne saurait dire sérieusement
qu’il fait nuit quand il fait jour.
Eh bien ! nous prétendons désormais vivre et mourir égaux comme nous
sommes nés ; nous voulons l’égalité réelle ou la mort ; voilà ce qu’il nous
faut.
Et nous l’aurons cette égalité réelle, n’importe à quel prix. Malheur à ceux
que nous rencontrons entre elle et nous ! Malheur à qui ferait résistance à
un vœu aussi prononcé !
La Révolution française n’est que l’avant-courrière d’une autre
Révolution bien plus grande, bien plus solennelle, et qui sera la dernière.
Le peuple a marché sur le corps aux rois et aux prêtres coalisés contre lui ;
il en sera de même aux nouveaux tyrans, aux nouveaux tartufes
politiques assis à la place des anciens.
Ce qu’il nous faut de plus que l’égalité des droits ? Il nous faut non pas
seulement cette égalité transcrite dans la Déclaration des droits de
l’homme et du citoyen, nous la voulons au milieu de nous, sous le toit de
nos maisons. Nous consentons à tout pour elle seule. Périssent, s’il le faut,
tous les arts, pourvu qu’il nous reste l’égalité réelle !
Législateur et gouvernants, qui n’avez pas plus de génie que de bonne foi,
propriétaires riches et sans entrailles, en vain essayez-vous de neutraliser
notre sainte entreprise en disant : ils ne font que reproduire cette loi
agraire demandée plus d’une fois déjà avant eux.
Calomniateurs, taisez-vous à votre tour, et dans le silence de la confusion,
écoutez nos prétentions dictée par la nature et basées sur la justice.
La loi agraire ou le partage des campagnes fut le vœu instantané de
quelques soldats sans principes, de quelques peuplades mues par leur
instinct plutôt que par la raison. Nous tendons à quelque chose de plus
sublime et de plus équitable, le BIEN COMMUN, ou la COMMUNAUTÉ
DES BIENS ! Plus de propriété individuelle des terres, la terre n’est à
personne. Nous réclamons, nous voulons la jouissance communale des
fruits de la terre ; les fruits sont à tout le monde.
Nous déclarons ne pouvoir souffrir davantage que la très grande majorité
des hommes travaille et sue au service et pour le bon plaisir de l’extrême
minorité. [...]
PEUPLE DE FRANCE,
A quel signe dois-tu donc reconnaître désormais l’excellence d’une
constitution ?... Celle qui, tout entière, repose sur l’égalité de fait est la
seule qui puisse te convenir et satisfaire à tous tes vœux.
Les chartes aristocratiques de 1791 et de 1795 rivaient tes fers au lieu de
les briser. Celle de 1793 était un grand pas de fait vers l’égalité réelle, on
n’en avait pas encore approché de si près ; mais elle ne touchait pas
encore le but et n’abordait point le bonheur commun, dont pourtant elle
consacrait solennellement le grand principe.
PEUPLE DE France,!Ouvre les yeux et proclame avec nous la
RÉPUBLIQUE DES ÉGAUX.
Questions :
Pourquoi Robespierre est-il renversé le 9 Thermidor ?!
Quelles différences y a-t-il entre la Constitution de 1793 et celle de 1795 ?
Qui est Barras et qui sont les thermidoriens ?
Qu’est-ce que le Directoire ?
Face à quelle menaces doit faire face le Directoire ?!
Qui sont Babeuf et Sylvain Marechal ?!
Qu’est-ce que la conjuration des Égaux ?
SÉANCE IX :
La République consulaire
(1799-1804)

Le coup d’Etat du 18 Brumaire.


LE GÉNÉRAL BONAPARTE PASSE LE PONT D’ARCOLE
LES TROIS CONSULS : CAMBACÉRÈS, BONAPARTE, LEBRUN
DÉFINITIONS :
CONSTITUTION DE L’AN VIII, CONSULAT/CONSULS,
SÉNAT CONSERVATEUR, TRIBUNAT,
CONSULAT VIAGER.
« De Clovis au Comité de Salut Public, je me
tient solidaire de tout »
Texte I : Le général Bonaparte au ministre des relations extérieures
Talleyrand en 1797
[...] Malgré notre orgueil, nos mille et une brochures, nos harangues à
perte de vue et très bavardes, nous sommes très ignorants dans la science
politique morale. Nous n’avons pas encore défini ce que l’on entend par
pouvoir exécutif, législatif et judiciaire. Montesquieu nous a donné de
fausses définitions, non pas que cet homme célèbre n’eût été
véritablement à même de le faire, mais son ouvrage, comme il le dit lui
même, n’est qu’une espèce d’analyse ce qui a existé ou existait ; c’est un
résumé des notes faites dans ses voyages ou dans ses lectures. [...]
Depuis cinquante ans, je ne vois qu’une chose que nous avons bien
définie, c’est la souveraineté du peuple ; mais nous n’avons pas été plus
heureux dans la fixation de ce qui est constitutionnel que dans
l’attribution des différents pouvoir.
L’organisation du peuple français n’est donc encore véritablement
qu’ébauchée.
Texte II : Proclamation des Consuls de la République du 24 frimaire an
VIII (15 décembre 1799)
Les consuls de la République aux Français : Une Constitution vous est
présentée. - Elle fait cesser les incertitudes que le Gouvernement
provisoire mettait dans les relations extérieures, dans la situation
intérieure et militaire de la République. - Elle place dans les institutions
qu'elle établit les premiers magistrats dont le dévouement a paru
nécessaire à son activité. - La Constitution est fondée sur les vrais
principes du Gouvernement représentatif, sur les droits sacrés de la
propriété, de l'égalité, de la liberté. - Les pouvoirs qu'elle institue seront
forts et stables, tels qu'ils doivent être pour garantir les droits des citoyens
et les intérêts de l'Etat. - Citoyens, la Révolution est fixée aux principes
qui l'ont commencée : elle est finie.
Texte III : Loi du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800) concernant la
division du territoire français et l’administration
TITRE Ier. Division du territoire!Article 1er. Le territoire européen de la
République sera divisé en départements et en arrondissements
communaux, conformément au tableau annexé à la présente loi.
TITRE II. Administration!§ 1er. Administration de département
[...]!Article 2. Il y aura dans chaque département un préfet, un conseil de
préfecture, et un conseil général de département lesquels rempliront les
fonctions exercées maintenant par les administrations et commissaires de
département.

Texte IV : Portalis, Discours préliminaire sur le projet de Code civil : 1er


pluviôse an VIII (21 janvier 1801)
La France, ainsi que les autres grands États de l'Europe, s'est
successivement agrandie par la conquête et par la réunion libre de
différents peuples. [...] De là cette prodigieuse diversité de coutumes que
l'on rencontrait dans le même empire : on eût dit que la France n'était
qu'une société de sociétés. La patrie était commune ; et les États
particuliers et distincts : le territoire était un ; et les nations, diverses.
Des magistrats recommandables avaient, plus d'une fois, conçu le projet
d'établir une législation uniforme. L'uniformité est un genre de perfection
qui, selon le mot d'un auteur célèbre, saisit quelquefois les grands esprits,
et frappe infailliblement les petits. Mais, comment donner les mêmes lois
à des hommes qui, quoique soumis au même gouvernement, ne vivaient
pas sous le même climat, et avaient des habitudes si différentes?
Comment extirper des coutumes auxquelles on était attaché comme à des
privilèges, et que l'on regardait comme autant de barrières contre les
volontés mobiles d'un pouvoir arbitraire? On eût craint d'affaiblir, ou
même de détruire, par des mesures violentes, les liens communs de
l'autorité et de l'obéissance.
[...]!Toute révolution est une conquête. Fait-on des lois dans le passage de
l'ancien gouvernement au nouveau? Par la seule force des choses, ces lois
sont nécessairement hostiles, partiales, éversives. On est emporté par le
besoin de rompre toutes les habitudes, d'affaiblir tous les liens, d'écarter
tous les mécontents. On ne s'occupe plus des relations privées des
hommes entre eux : on ne voit que l'objet politique et général ; on cherche
des confédérés plutôt que des concitoyens. Tout devient droit public.
[...]!Aujourd'hui la France respire ; et la constitution, qui garantit son
repos, lui permet de penser à sa prospérité.
De bonnes lois civiles sont le plus grand bien que les hommes puissent
donner et recevoir ; elles sont la source des mœurs, le palladium de la
propriété, et la garantie de toute paix publique et particulière : si elles ne
fondent pas le gouvernement, elles le maintiennent ; elles modèrent la
puissance, et contribuent à la faire respecter, comme si elle était la justice
même. Elles atteignent chaque individu, elles se mêlent aux principales
actions de sa vie, elles le suivent partout ; elles sont souvent l'unique
morale du peuple, et toujours elles font partie de sa liberté : enfin, elles
consolent chaque citoyen des sacrifices que la loi politique lui commande
pour la cité, en le protégeant, quand il le faut, dans sa personne et dans
ses biens, comme s'il était, lui seul, la cité tout entière. Aussi, la rédaction
du Code civil a d'abord fixé la sollicitude du héros que la nation a établi
son premier magistrat, qui anime tout par son génie, et qui croira toujours
avoir à travailler pour sa gloire, tant qu'il lui restera quelque chose à faire
pour notre bonheur.

Questions :
Qui est Napoléon Bonaparte ?
Que sont les coups d’État du 18 Fructidor, du 22 Floréal et du 30 Prairial ?
Que se passe-t-il le 18 brumaire ?
Qu’est-ce que le Consulat ?
SÉANCE X :
L’Empire Napoléonien
(1804-1815)
LE SACRE DE L’EMPEREUR NAPOLÉON IER LE 2 DÉCEMBRE 1804
NAPOLÉON IER

FOUCHÉ TALLEYRAND
DÉFINITIONS :
CONSTITUTION DE L’AN XII, EMPIRE, CÉSARISME
CENTRALISATION ADMINISTRATIVE, PRÉFET,
CODIFICATION, CODE CIVIL, CODE PÉNAL,
CODE DE COMMERCE, CONCORDAT,
ACTE ADDITIONNEL AUX CONSTITUTIONS DE L’EMPIRE
Texte I : Carnot, Discours au Tribunat, 3 mai 1804
Je suis loin de vouloir atténuer les louanges données au premier Consul ; ne
dussions-nous à Bonaparte que le Code civil, son nom mériterait de passer à la
postérité. Mais quelques services qu’un citoyen ait pu rendre à sa patrie, il est
des bornes que la raison impose à la reconnaissance nationale. Si ce citoyen a
restauré la liberté publique, s’il a opéré le salut de
son pays, sera-ce une récompense à lui offrir que le sacrifice de cette même
liberté ? Du moment qu’il fut proposé au peuple français de voter sur la
question du consulat à vie, chacun put aisément juger qu’il existait une arrière-
pensée et prévoir un but ultérieur.
En effet, on vit succéder rapidement une foule d’institutions évidemment
monarchiques : mais à chacune d’elles on s’empressa de rassurer les esprits
inquiets sur le sort de la liberté, en leur protestant que ces institutions n’étaient
imaginées qu’afin de lui procurer la plus haute protection qu’ont pu désirer
pour elle. Aujourd’hui se découvre enfin de manière positive le terme de tant
de mesures préliminaires.
Nous sommes appelés à nous prononcer sur la proposition formelle de rétablir
le système monarchique et de conférer la dignité impériale et héréditaire au
Premier Consul. Je votai dans le temps contre le consulat à vie ; je voterai de
même encore contre lé rétablissement de la monarchie, comme je pense que
ma qualité de tribun m’oblige à le faire...
Tous les arguments faits jusqu’à ce jour sur le rétablissement de la monarchie
en France se réduisent à dire : que sans elle il ne peut exister aucun moyen
d’assurer la stabilité du gouvernement et la tranquillité publique, d’échapper
aux discordes intestines, de se prémunir contre les ennemis du dehors ; qu’on
a vainement essayé le système républicain de toutes les manières possibles ;
qu’il n’a résulté de tant d’efforts que l’anarchie, une révolution prolongée ou
sans cesse renaissante, la crainte perpétuelle de nouveaux désordres, et par
suite un désir universel et profond de voir rétablir l’antique gouvernement
héréditaire, en changeant seulement de dynastie. C’est à cela qu’il faut
répondre.
J’observerai d’abord que le gouvernement d’un seul n’est rien moins qu’un
gage assuré de stabilité et de tranquillité ; la durée de l’Empire romain ne fut
pas plus longue que ne l’avait été celle de la République. Les troubles
intérieurs furent encore plus grands, les crimes plus multipliés... En France, à
la vérité, la dernière dynastie s’est soutenue pendant huit cents ans ; mais le
peuple fut-il moins tourmenté ? [...]
Il est vrai qu’avant le 18 brumaire, l’État tombait en dissolution, et que le
pouvoir absolu l’a retiré des bords de l’abîme : mais que conclure de là ? Ce
que tout le monde sait : que les corps politiques sont sujets à des maladies
qu’on ne saurait guérir que par des remèdes violents, qu’une dictature
momentanée est quelquefois nécessaire pour sauver la liberté...
Sans doute il n’y aurait pas à balancer sur le choix d’un chef héréditaire, s’il
était nécessaire de s’en donner un. Il serait absurde de vouloir mettre en
parallèle avec le Premier Consul les prétendants d’une famille tombée dans un
juste mépris et dont les dispositions vindicatives et sanguinaires ne sont que
trop connues. Le rappel de la maison de Bourbon renouvellerait les scènes
affreuses de la Révolution... mais l’exclusion de cette dynastie n’entraîne point
la nécessité d’une dynastie nouvelle. Espère-t-on, en élevant cette nouvelle
dynastie, hâter l’heureuse époque de la paix générale ? Ne serait-ce pas plutôt
un nouvel obstacle ? A-t-on commencé par s’assurer que les autres grandes
puissances adhèreront à ce nouveau titre ? Et si elles n’y adhèrent pas,
prendra-t-on les armes pour les contraindre ?
Texte II : Maurice Hauriou, De la formation du droit administratif français depuis
l’an VIII

[...] Comme toutes les créations sociales douées de vie, le droit administratif français
a été le produit de beaucoup de volontés inconscientes. Nous entendons par là que
parmi les administrateurs, et même parmi les auditeurs, maîtres des requêtes,
conseillers d'État, qui ont dégagé les premières règles de ce droit, beaucoup, allant
au plus pressé, se décidaient d'après les besoins de l'administration et d'après un
certain instinct ; que quelques-uns seulement réfléchissaient sur l'origine, la valeur,
la portée de ces règles. Ce qui est vraiment frappant, c'est que dans la pensée de tous
ce droit était complètement nouveau, qu'il ne procédait en rien de l'ancien régime, et
qu'il se développait d'une façon tout originale. Cette opinion, qui chez la plupart
était latente, est exprimée, dès le début, par de Gérando, Cormenin et plus tard par
Boulatignier. On la formulait d'une façon très plausible et qui devait lui donner
beaucoup de crédit. On faisait remarquer que le droit administratif ne pouvait
exister à part et se distinguer du droit ordinaire que si les juridictions chargées de
l'appliquer étaient elles-mêmes séparées des juridictions ordinaires ; en d'autres
termes, qu'il ne pouvait y avoir de droit administratif sans tribunaux administratifs,
par suite sans séparation des pouvoirs. Or le principe de la séparation des pouvoirs
n'avait été introduit que par l'Assemblée constituante : le droit administratif ne
pouvait donc pas remonter plus haut que le début de la Révolution. Encore
convenait-il de remarquer que, pendant toute la durée de la Révolution, il n'avait pu
exister qu'en germe, le contentieux étant confié aux corps administratifs eux-mêmes,
aux municipalités, aux directoires, au conseil des ministres, et le droit dans ces
conditions ne pouvant pas aisément se dégager de l'administration. C'était donc
vraiment la réforme de pluviôse et nivôse an VIII qui, en organisant les conseils de
préfecture et en transportant au Conseil d'État les attributions contentieuses des
ministres, avait créé le contentieux administratif et, par suite, le droit administratif.
Ce qui frappait surtout dans l'ancien régime, et ce qui faisait qu'on le voyait comme
séparé par un abîme de l'état de choses nouveau, c'était la confusion qui y régnait,
entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir administratif : les parlements faisant des
règlements de police et citant les administrateurs à comparaître devant eux ; le
Conseil d'État cumulant la connaissance des affaires civiles et celles des affaires
administratives; les justices locales ayant presque partout la petite voirie ; des
juridictions incontestablement administratives, comme les tables de marbre, les
cours de l'amirauté, des trésoriers de France, des aides, des comptes, organisées tout
comme les juridictions civiles .
1
Il y avait beaucoup de vrai dans cette manière de voir et nous nous en rendrons
mieux compte à la fin de notre étude ; il est certain que la Révolution et la séparation
des pouvoirs ont produit quelque chose de nouveau, qui est le groupement des
règles administratives en un corps de droit distinct. Beaucoup de ces règles
existaient sous l'ancien régime, mais elles étaient éparses et confondues avec les
règles du droit ordinaire ; leur agencement, leur coordination en un corps de droit
unique a été l'œuvre des temps nouveaux.

Quoi qu'il en soit d'ailleurs, l'idée qu'on se fait des choses a plus d'action que la
réalité vraie : tout le monde a cru, a dit que le droit administratif était un droit
nouveau et il s'est comporté comme tel. II s'est développé d'une façon exclusivement
nationale et il a passé par toutes les phases d'un droit qui s'organise, spectacle
curieux pour un historien. A la vérité, il a parcouru ces phases avec une rapidité
telle qu'à l'heure actuelle, alors qu'un siècle n'est pas encore écoulé, son évolution
peut être considérée comme presque terminée. II y a eu des raccourcis. Cela tient à
ce que, si le droit était jeune, le peuple au sein duquel il évoluait n'était rien moins
que primitif. Ce ne sont pas des pontifes mystérieux, ni des prudents encore frustes,
qui ont présidé à son élaboration première, ce sont de véritables jurisconsultes.

Le droit administratif a présenté dans son évolution les phénomènes suivants :

1° Il s'est formé surtout par le contentieux, c'est-à-dire par la jurisprudence du


Conseil d'État. Le Conseil d'État s'est trouvé dans une situation exceptionnelle : juge
définitif de tout le contentieux administratif, grâce à l'appel et à la cassation, qui lui
subordonnaient toutes les autres juridictions administratives, il était en même temps
juge prétorien, grâce à l'absence de codification. D'un autre côté, bien que ce fût un
corps gouvernemental, heureusement pour lui peut-être, il a été pendant plusieurs
années, sous la Restauration et sous la monarchie de Juillet, critiqué, discuté, attaqué
; ces tribulations l'ont incliné au culte du droit plus que ne l'eût fait sans doute, si
elle eût duré, la faveur dont il jouissait sous le premier Empire. Sauf de rares écarts,
sa jurisprudence s'est montrée très juridique et l'on peut dire que la substance du
droit administratif est sortie de ses arrêts et de ses avis.

2° Le droit administratif a passé par les phases suivantes :

a) Une période d'élaboration secrète ; non pas que le secret ait été voulu, ni
jalousement gardé comme celui des formules des actions de la loi, à Rome, par le
collège des pontifes, mais en fait, il y a eu un certain nombre d'années pendant
lesquelles ni les procédés de l'administration, ni les décisions du Conseil d'État
n'étaient connus

b) Une période de divulgation

c) Une période d'organisation.

Il est difficile d'arrêter par des dates ces différentes périodes. Dans la vie tout
s'enchevêtre. Il y a eu dès le début un peu d'organisation, il y a encore actuellement
une part de divulgation ; ces divisions ne doivent donc pas être considérées comme
nettes et tranchées. Toutefois, on peut fixer à l'année 1818 le commencement de la
divulgation, et à l'année 1860 le début de l'ère d'organisation [...].

Texte III : Acte additionnel aux constitutions de l’Empire du 22 avril


1815
Article 1. - Les constitutions de l'Empire, nommément l'acte
constitutionnel du 22 frimaire an VIII, les sénatus-consultes des 14 et 16
thermidor an X, et celui du 28 floréal an XII, seront modifiés par les
dispositions qui suivent. Toutes leurs autres dispositions sont confirmées
et maintenues.
Article 2. - Le Pouvoir législatif est exercé par l'Empereur et par deux
Chambres. Article 3. - La première Chambre, nommée Chambre des pairs,
est héréditaire. Article 4. - L'Empereur en nomme les membres, qui sont
irrévocables, eux et leurs descendants mâles, d'aîné en aîné en ligne
directe. Le nombre des pairs est illimité. L'adoption ne transmet point la
dignité de pair à celui qui en est l'objet. - Les pairs prennent séance à
vingt et un ans, mais n'ont voix délibérative qu'à vingt-cinq.
Texte IV : Napoléon Bonaparte, Mémorial de Sainte-Hélène
Ma vraie gloire n'est pas d'avoir gagné quarante batailles, Waterloo
effacera le souvenir de tant de victoires. Ce que rien n'effacera, ce qui
vivra éternellement, c'est mon Code civil.
Texte VII : Comte de Las Casas, Mémorial de Sainte-Hélène, 1828 :
Après tout, ils auront beau retrancher, supprimer, mutiler, il leur sera
bien difficile de me faire disparaître tout à fait. Un historien français sera
pourtant bien obligé d'aborder l'empire ; et, s'il a du cœur, il faudra bien
qu'il me restitue quelque chose, qu'il me fasse ma part, et sa tâche sera
aisée, car les faits parlent, ils brillent comme le soleil.
J'ai refermé le gouffre anarchique et débrouillé le chaos. J'ai dessouillé la
révolution, ennobli les peuples et raffermi les Rois. J'ai excité toutes les
émulations, récompensé tous les mérites, et reculé les limites de la gloire !
Tout cela est bien quelque chose ! Et puis sur quoi pourrait-on m'attaquer,
qu'un historien ne puisse me défendre ? Serait-ce mes intentions ? Mais il
est en fond pour m'absoudre. Mon despotisme ? mais il démontrera que
la dictature était de toute nécessité. Dira-t-on que j'ai gêné la liberté ? Mais
il prouvera que la licence, l'anarchie, les grands désordres, étaient encore
au seuil de la porte. M'accusera-t- on d'avoir trop aimé la guerre ? Mais il
montrera que j'ai toujours été attaqué ; d'avoir voulu la monarchie
universelle ? Mais il fera voir qu'elle ne fut que l'œuvre fortuite des
circonstances, que ce furent nos ennemis eux-mêmes qui m'y conduisirent
pas à pas ; enfin, sera-ce mon ambition ?
Ah ! sans doute il m'en trouvera, et beaucoup ; mais de la plus grande et
de la plus haute qui fut peut-être jamais : celle d'établir, de consacrer
enfin l'empire de la raison, et le plein exercice, l'entière jouissance de
toutes les facultés humaines ! Et ici l'historien peut-être se trouvera réduit
à devoir regretter qu'une telle ambition n'ait pas été accomplie, satisfaite !
... » Et après quelques secondes de silence et de réflexion : « Mon cher, a
dit l'Empereur, en bien peu de mots, voilà pourtant toute mon histoire.
CHRONOLGIE HISTORIQUE :
Ancien Régime :

- 1438 : Pragmatique Sanction de Bourges (gallicanisme).


- 1492 : Découverte de l’Amérique par Christophe Colomb
- 1513 : Machiavel, Le Prince. 1517 : Début de la Réforme (Martin LUTHER)
- 1562 : Début des Guerres de Religion.
- 1566 : Édit de Moulins (sur le domaine).
- 1572 (24 août) : Massacre de la Saint-Barthélemy.
- 1576 : Jean Bodin (1529-1596), Les Six Livres de la République. 1598 : Édit de Nantes. 1614 : États généraux.
- 1589-1610 : règne d’Henri IV, premier roi de la dynastie des Bourbons
- 1618-1648 : Guerre de Trente ans.
- 1624-1642 : Richelieu, principal ministre du roi Louis XIII
- 1637 : René Descartes, Discours de la méthode.
- 1642-1661 : Mazarin, principal ministre de la régente Anne d’Autriche et du jeune Louis XIV
- 1648-1652 : La Fronde.
- 1649 : première révolution anglaise
- 1651 : Thomas Hobbes (1588-1679), Le Léviathan.
- 1661 : Début du gouvernement personnel de Louis XIV.
- 1665 : Colbert, contrôleur général des finances.
- 1667 : Ordonnance civile.
- 1670-1679 : Bossuet précepteur du Dauphin rédige ses ouvrages politico-pédagogiques.
- 1670 : Ordonnance criminelle.
- 1673 : Ordonnance du commerce.
- 1685 : Révocation de l’Édit de Nantes ; Code Noir.
- 1688/1689 : seconde révolution anglaise
- 1701-1713 : Guerre de succession d’Espagne.
- 1715 : mort de Louis XIV, régence de Philippe d’Orléans (début de la « réaction aristocratique)
- 1721 : Montesquieu, Les lettres persanes.
- 1726 : Début du règne personnel de Louis XV (ministère du cardinal Fleury)
- 1748 : Montesquieu, De l’esprit des Lois.
- 1751 : Début de la publication de l’Encyclopédie.
- 1752-1753 : Grave conflit politique entre Louis XV et les Parlements du Royaume.
- 1762 : J.-J. Rousseau, Du contrat social.
- 1766 : Séance de la Flagellation.
- 1771 : Réforme Mapeou
- 1774 : Louis XVI suucède à son grand père Louis XV (fin de la réforme Maupeou)
- 1776-1783 : Guerre d’Amérique (= guerre d’Indépendance des Treize colonies)

Révolution (1789-1799) : Période monarchique (1789-1792) ; Période républicaine (1792-1799) :

. 8 août 1788 : Convocation des États généraux pour 1789


. 27 décembre 1788 : la représentation du tiers état aux prochains États généraux est doublée
. Janvier 1789 : Publication de Qu’est-ce que Tiers état ? de l’abbé Emmanuel Sieyès
. 24 janvier 1789 : lettre du roi convoquant ses sujets pour les élections aux États généraux
. mars-mai 1789 : élections des députés et rédaction des cahiers de doléances dans les baillages
. 5 mai 1789 : Réunion des États généraux.
. 6 mai 1789 : Les députés du Tiers état prennent le nom d’Assemblée des communes.
. 13 juin 1789 : trois députés du Clergé rejoignent les députés du tiers état.
. 17 juin 1789 : L’Assemblée des communes se déclare Assemblée nationale.
. 20 juin 1789 : Serment du jeu de Paume.
. 23 juin 1789 : séance royale. Louis XVI refuse l’Assemblée nationale.
. 25 juin 1789 : l’Assemblée nationale est rejointe par 47 députés de la noblesse, dont Philippe d’Orléans
. 27 juin 1789 : le roi reconnaît l’Assemblée nationale.
. 6 juillet 1789 : création d’un comité de Constitution.
. 9 juillet 1789 : L’Assemblée se déclare Assemblée nationale constituante.
. Assemblée nationale constituante (17 juin 1789 – 1er oct. 1791) :
. 11 juillet 1789 : Louis XVI renvoie de Necker.
. 13-14 juillet 1789 : journées révolutionnaires à Paris, prise de la Bastille.
. 16 juillet 1789 : le roi rappelle Necker.
. 17 juillet 1789 : le roi arbore la cocarde tricolore ; début de l’émigration.
. Seconde quinzaine de juillet 1789 : « révolution municipale » et « Grande peur »
. 4 août 1789 : «nuit du 4 août», abolition générale des privilèges.
. 26 août 1789 : Vote du dernier Article de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen.
. 31 août 1789 : proposition du Comité de constitution, comportant une chambre haute et un veto royal.
. 5-6 octobre 1789 : marche sur Versailles, le roi est ramené à Paris.
. 10 octobre 1789 : décret sur la titulature royale, Louis XVI est « roi des Français ».
. 2 novembre 1789 : les biens du Clergé sont « mis à la disposition de la Nation ».
. 17 et 19 décembre 1789 : l’Assemblée nationale décide de gager les dettes de l’État sur les biens pris au clergé et crée les
assignats.
. 21 janvier 1790 : Proposition à l’AN du docteur Guillotin pour faire décapiter les condamnés à mort à l’aide de la machine
inventée par le docteur Louis.
. 4 février 1790 : les députés prêtent le serment civique en présence du roi.
. 15 mars 1790 : décret supprimant sans indemnité les droits seigneuriaux prétendument usurpés à l’État ou établis par la
force.
. 12 juillet 1790 : Vote de la constitution civile du clergé, sanctionnée par le roi le 22 juillet.
. 5/31 août 1790 : agitation à Nancy du fait des soldats qui réclament le paiement de leur solde. L’ordre est rétabli parla force.
. 4 septembre 1790 : démission de Necker.
. 6 septembre 1790 : Suppression des parlements et des Cours de justice.
. 23 septembre 1790 : Création d’une Commission de 7 députés chargés de réunir en Constitution les différents décrets de
l’Assemblée.
. 21 octobre 1790 : Décret substituant le drapeau tricolore au drapeau blanc fleurdelisé.
. 3 décembre 1790 : Louis XVI demande secrètement au roi de Prusse de former un « Congrès européen des puissances »
contre la Révolution.
. 16 mai 1791 : Décret interdisant aux députés de l’Assemblée constituante de se présenter aux élections pour la future
Assemblée législative (proposition de Robespierre).
. 20-21 juin 1791 : Fuite de la famille royale et arrestation à Varennes.
. 25 juin 1791 : suspension du roi (rentrée à Paris) votée par l’Assemblée.
. 17 juillet 1791 : « Massacre du Champs de Mars. »
. 3 et 14 septembre 1791 : Adoption de la première constitution écrite ; sanction par le roi et serment royal.
. 1er octobre 1791 : Séparation de l’Assemblée nat. constituante et première réunion de l’assemblée nat. législative.
. Assemblée nationale législative (1er oct. 1791 – 20 sept. 1792)
. 15 mars 1792 : formation d’un ministère girondin.
. 20 avril 1792 : la France déclare la guerre à l’Autriche.
. 27 mai 1792 : décret ordonnant la déportation des prêtres réfractaires.
. 12 juin 1792 : chute des ministres girondins, remplacés par des Feuillants.
. 20 juin 1792 : la foule envahit les Tuileries pour obliger le roi à rappeler les ministres girondins et à retirer son veto opposé
aux décrets de l’Assemblée.
. 1er juillet 1792 : les séances des corps administratifs deviennent publiques.
. 11 juillet 1792 : l’Assemblée déclare la « patrie en danger ».
. 25 juillet 1792 : Manifeste du duc de Brunswick.
. 10 août 1792 : Prise des Tuileries et chute de la monarchie. Louis XVI se réfugie dans l’enceinte de l’Assemblée.
. 2-6 septembre 1792 : « Massacres de septembre » dans les prisons.
. 20 septembre 1792 : victoire française de Valmy.
. Convention (21/22 sept. 1792 – 4 brumaire an IV [26 oct. 1795]) :
. 21 septembre 1792 : Proclamation de la République. Début de la Convention.
. 10 décembre 1792 : ouverture du procès du roi.
. 1er janvier 1793 : création du Comité de défense générale (24 membres).
. 21 janvier 1793 : Exécution de Louis XVI, devenu citoyen Capet.
. 1er février 1793 : déclaration de guerre votée contre l’Angleterre et la Hollande.
. 15 février 1793 : projet de constitution présenté par Condorcet à la Convention.
. 9-3-1793 : Institution des représentants en mission envoyés dans les départements.
. 10-3-1793 : Création d’un Tribunal criminel extraordinaire.
. 21-3-1793 : Création des comités de surveillance communaux.
. 6 avril 1793 : création du Comité de Salut Public ; première séance du Tribunal. révolutionnaire.
. 31 mai et 2 juin 1792 : Les sans-culottes pénètrent dans la Convention : Arrestation des girondins
. 24 juin 1793 : Vote de la Constitution de l’an I ; promulguée le 10 août.
. 5 septembre 1793 : Mise à l’ordre du jour de la Terreur.
. 17 septembre 1793 : loi des suspects.
. 29 septembre 1793 : loi du maximum général des prix et des salaires.
. 5 octobre 1793 : Adoption du calendrier révolutionnaire.
. 7 octobre 1793 : destruction symbolique de la Sainte Ampoule à Reims.
. 10 octobre 1793 (19 vendémiaire an II) : Instauration du gouvernement révolutionnaire « jusqu’à la paix ».
. 16 octobre 1793 : exécution de Marie-Antoinette.
. 30 octobre 1793 : condamnation à mort des députés girondins par le Tribunal révolutionnaire.
. 4 décembre 1793 (14 frimaire an II) : Décret organisant le gouvernement révolutionnaire.
. 25 décembre 1793 : rapport de Robespierre sur le gouvernement révolutionnaire.
. 4 février 1794 : Abolition de l’esclavage.
. 15 mars 1794 : Discours de Robespierre à la Convention « toutes les factions doivent périr du même coup ».
. 21-24 mars 1794 : procès et exécution des hébertistes.
. 1er avril 1794 : création d’un Bureau de police du CSP, empiétant sur le domaine du Comité de sûreté générale.
. 2-5 avril 1794 : procès et exécution des « Indulgents » (Danton, Desmoulins, Hérault de Séchelles).
. 8 juin 1794 : fête de l’Être suprême.
. 10 juin 1794 (22 prairial an II) : Nouvelle procédure plus expéditive pour le Tribunal révolutionnaire.
. 11 juin 1794 (23 prairial an II) : Début de la Grande Terreur.
. 27-28 juillet 1794 (9-10 thermidor an II) : Chute et exécution de Robespierre et de ses partisans.
. Convention thermidorienne
. 5 août 1794 : libération des suspects contre lesquels aucune charge n’est retenue.
. 10 août 1794 : décret de réorganisation du Tribunal révolutionnaire.
. 24 août 1794 : décret de réorganisation du gouvernement en 16 comités.
. 12 novembre 1794 : fermeture du club des jacobins.
. 8 décembre 1794 : réintégration dans la Convention des exclus du 2 juin 1793.
. 16 décembre 1794 : condamnation à mort de Carrier 24 décembre 1794 : abolition du maximum.
. 21 février 1795 : décret de la Convention proclamant la liberté des cultes et la séparation Église-État.
. 1er avril 1795 : journée insurrectionnelle des sans-culotte à Paris.
. 10 avril 1795 : loi ordonnant le désarmement des terroristes.
. 23 avril 1795 : création de la Commission des onze pour réviser la Constitution.
. 20-23 mai 1795 (1-4 prairial an III) : Insurrection à Paris.
. 31 mai 1795 (12 prairial an III) : Suppression du Tribunal révolutionnaire.
. 8 juin 1795 : mort officielle de Louis XVII à la prison du Temple.
. 5 août 1795 : suppression des certificats de civisme.
. 22 août 1795 (5 fructidor an III) : Adoption de la Constitution de l’an III par la Convention ; décret des « deux tiers ».
. Directoire (4 brumaire an IV [26 oct. 1795] – 18 brumaire an VIII [10 nov. 1799]) :
. 23 septembre 1795 : proclamation des résultats de la consultation du peuple sur la Constitution de l’an III.
. 5 octobre 1795 (13 vendémiaire an IV) : Écrasement de l’agitation royaliste par Bonaparte.
. 21 octobre 1795 : élections au Corps législatif (379 conventionnels sont réélus).
. 31 octobre 1795 : élection du Directoire exécutif.
. 9 mars 1796 : astreinte aux autorités constituées de jurer haine à la royauté sous peine de déportation.
. 10 mais 1796 : arrestation des auteurs de la Conspiration des Égaux (Gracchus Babeuf, etc.).
. 20-31 mars 1797 (germinal an V) : Poussée royaliste lors des élections aux Conseils.
. 4 septembre 1797 (18 fructidor an V) : Coup d’État des Directeurs contre les royalistes.
. 9-18 avril 1798 (20-29 germinal an VI) : Poussée jacobine lors des élections aux Conseils.
. 11 mai 1798 (22 floréal an VI) : Loi des Directeurs invalidant l’élection des députés jacobins.
. 9-18 avril 1799 (20-29 germinal an VII) : Nouvelle poussée jacobine lors des élections.
. 18 juin 1799 (30 prairial an VII) : Coup d’État de Prairial (La Révelière et Merlin de Douai sont obligés de démissionner du
Directoire ; ils sont remplacés par Moulin et Roger-Ducos).
. 14 septembre 1799 : le Conseil des Cinq-Cents refuse de proclamer la « patrie en danger ».
. 16 octobre 1799 : Napoléon Bonaparte arrive à Paris (de retour d’Égypte).
. 23 octobre 1799 : Lucien Bonaparte est élu président du Conseil des Cinq-Cents.
. 9 novembre 1799 : transfert des Conseils à Saint-Cloud pour les protéger d’un prétendu complot ; démission des directeurs
Sieyès, Ducos et Barras.
. 9-10 novembre 1799 (18-19 brumaire an VII) : Coup d’État de Napoléon Bonaparte. Création d’un Consulat provisoire de
trois consuls.
. Période napoléonienne (1799-1814) : Consulat : 18 brumaire an VIII (10 nov. 1799) – 28 floréal an XII (18 mai
1804) Empire : 28 floréal an XII (18 mai 1804) – 6 avril 1814 :
. 25 décembre 1799 (4 nivôse an VIII) : Entrée en vigueur de la Constitution de l’an VIII.
. 7 février 1800 : proclamation des résultats du plébiscite sur la Constitution de l’an VIII.
. 12 août 1800 : désignation d’une commission pour la codification civile
. 9 février 1801 : paix de Lunéville entre la France et l’Autriche.
. 15 juillet 1801 (26 messidor an IX) : Signature du Concordat avec le pape Pie VII.
. 18 mars 1802 : épuration du Tribunat et du Corps législatif à l’occasion du renouvellement du premier cinquième.
. 25 mars 1802 : traité de paix à Amiens entre Royaume-Uni et la France, l’Espagne et la république batave.
. 18 avril 1802 : promulgation solennelle du Concordat.
. 4 août 1802 (16 thermidor an X) : Sénatus-consulte instituant la constitution de l’an X. Bonaparte devient Premier consul à
vie.
. 18 mai 1803 : Fin de la paix d’Amiens.
. 1er, 15 et 20 mars 1804 : dénonciation d’un complot impliquant faussement le duc d’Enghien, enlèvement du duc en
Allemagne et exécution du duc à Vincennes.
. 21 mars 1804 (30 ventôse an XII) : Promulgation du Code civil.
. 18 mai 1804 (28 floréal an XII) : Constitution de l’an XII établissant l’Empire. Bonaparte devient l’Empereur Napoléon Ier.
. 2 décembre 1804 (11 frimaire an XIII) : Sacre de Napoléon Ier par le pape Pie VII à Paris.
. 26 mai 1804 : Napoléon sacré roi d’Italie à Milan.
. 9 septembre 1805 (22 fructidor an XIII) : Rétablissement du calendrier grégorien.
. 21 octobre 1805 : Défaite des flottes françaises et espagnoles à Trafalgar.
. 2 décembre 1805 : Victoire de Napoléon à Austerlitz.
. 19 août 1807 : suppression du Tribunat.
. 11 septembre 1807 : Publication du Code de Commerce.
. 16 septembre 1807 : Création de la Cour des Comptes.
. 25-29 novembre 1812 : Passage de la Bérézina lors de la Retraite de Russie (destruction de la Grande armée).
. 4 décembre 1813 : déclaration de Frankfort de Metternich, antidatée du 1-12-1813 les Alliés ne font pas la guerre à la France,
mais à Napoléon.
. 29 décembre 1813 : Condamnation par le Corps législatif de la poursuite de la guerre et de la suppression des libertés
publiques (rapport Laîné).
. Janvier 1814 : Entrée des armées alliées en France.
. 31 mars 1814 : Entrée des armées alliées à Paris.
. 1er avril 1814 : Formation par le Sénat conservateur d’un gouvernement provisoire de 5 membres présidé par Talleyrand.
. 2 avril 1814 : déchéance de Napoléon Ier prononcée par le Sénat.
. 4 avril 1814 : Abdication de Napoléon Ier sous réserve des droits de son fils, le roi de Rome.
. 6 avril 1814 : Abdication sans condition de Napoléon ; Projet de constitution sénatoriale.

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