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médecine/sciences 2000 ; 16 : 917-23

Perspectives thérapeutiques
de l’inflammation

Patrice E. Poubelle
Pierre Borgeat

P.E. Poubelle, P. Borgeat : Centre de


recherche en rhumatologie et immunologie,
Centre de recherche du CHUQ et Faculté de
médecine, Université Laval, 2705, boule-
vard Laurier, Ste-Foy, Qc, G1V 4G2
Canada.

 L’avancée technologique a réaction inflammatoire, des thérapies biologiques, à la fois


permet une meilleure
connaissance des mécanismes
physiopathologiques de
l’inflammation reliée à chaque
maladie. A cet essor est associée
L réponse physiologique à une
agression, fait intervenir un
réseau complexe de média-
teurs et de cellules impliqués
de façon variable en fonction de
l’agent causal, du site et de l’individu
lui-même, prenant en compte de pos-
d’un point de vue efficacité et méca-
nistique en confirmant le rôle du site
visé dans la maladie traitée, est
actuellement et pour l’avenir proche
très prépondérant. Les autres
approches pharmacologiques sont
multiples et les essais thérapeutiques
une approche pharmacologique
sibles variations du terrain génétique. humains sous strict contrôle permet-
plus pointue, comme en En dépassant son but homéostasique, tent d’envisager des solutions théra-
témoignent les thérapies la réaction inflammatoire se chroni- peutiques de plus en plus convain-
biologiques auxquelles la cise et peut provoquer des lésions cantes.
pharmacologie plus cellulaires et tissulaires ; la connais-
conventionnelle vient ajouter un
sance des mécanismes intimes impli- Les thérapies biologiques
qués s’accroît grâce à l’avancement
éventail important de technologique, tout en permettant L’essor thérapeutique des agents bio-
combinaisons utiles à d’envisager une approche thérapeu- logiques est lié à la production à
l’amélioration du pronostic des tique mieux ciblée. L’efficacité de la grande échelle de molécules recom-
thérapie anti-inflammatoire est binantes humaines, d’anticorps
maladies inflammatoires.  d’autant meilleure que l’intervention monoclonaux humanisés (par fusion
pharmacologique a lieu précocement de la partie constante de l’anticorps
en touchant les éléments respon- humain à la partie hypervariable de
sables les plus en amont possible des l’anticorps monoclonal), à la dissec-
diverses lésions potentielles. Dans la tion fine des événements complexes
mesure où l’agent causal est le plus de la réponse inflammatoire, induite
souvent inconnu, notamment au notamment par un processus immun,
cours des maladies auto-immunes, les et à la démonstration des effets béné-
notions ci-dessus expliquent la place fiques de ces agents dans les modèles
et l’efficacité de plus en plus grandis- animaux adaptés. Les premières utili-
santes des polychimiothérapies anti- sations d’anticorps monoclonaux
inflammatoires dont les sites d’action (anti-CD4, -CD5, -CD7, -CD25,
se complètent, tout en essayant de -CD52, -HLA-DR) visant principale-
TIRÉS À PART maintenir une relative innocuité. Il ment les lymphocytes T auxiliaires
P.E. Poubelle. faut également souligner que l’impact impliqués dans la réponse ont été

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relativement décevantes quant à leur peut être diminué ou amplifié par l’utilisation de l’IL-1Ra au cours de
efficacité dans certaines pathologies diverses approches pharmacologiques. l’arthrite rhumatoïde a donné des résul-
comme l’arthrite rhumatoïde [1]. Un A titre d’exemple, des essais cliniques tats plus probants avec un effet béné-
ciblage moléculaire plus pointu a utilisant des agents recombinants fique sur les érosions articulaires [2].
ensuite permis d’aboutir à des essais humains ont démontré le caractère peu Le médiateur dont les effets semblent
concluants. efficace de l’antagoniste du récepteur contrôler plusieurs niveaux de la
de l’interleukine-1 (IL-1Ra) au cours du réaction inflammatoire est le TNF
Neutraliser certaines cytokines syndrome septicémique. Il en est de (tumor-necrosis factor), comme ceci a
même du traitement du choc endotoxi- pu être démontré chez des souris
Ces médiateurs, de sources cellulaires nique et de la polyarthrite rhumatoïde transgéniques surexprimant le TNF-α
très variables, sont de puissants par le récepteur soluble de type I de humain. Ces animaux développent
(dys)régulateurs de la réponse tissu- l’IL-1 (sIL-1-R I). A la lumière de ces une polyarthrite chronique [3], et la
laire. Certains ont des effets majeurs essais, certains effets inattendus ont pu neutralisation du TNF-α dans des
dans la cascade des événements être mis en évidence, comme par synoviocytes rhumatoïdes in vitro
inflammatoires. L’impact physiopatho- exemple la liaison de l’IL-1Ra endo- diminue l’expression de facteurs
logique des cytokines (variant avec les gène aux sIL-1-R I injectés laissant comme les IL-1, -6, -8 et le GM-CSF
pathologies considérées, voir figure 1) place à l’effet de l’IL-1. Cependant, (granulocyte-macrophage colony-sti-
mulating factor) [4]. La modulation
du TNF-α au cours d’essais cliniques
multiples a déjà démontré une effica-
Cytokines
cité supérieure à celle d’autres cyto-
IL-1 kines. Les anticorps anti-TNF amélio-
TH1 TNF-α TH2
rent la mortalité précoce au cours de
IL-12 septicémies, sans en modifier cepen-
IL-6 dant la mortalité tardive. Les récep-
IL-2 IL-8 IL-4
IFN-γ
teurs solubles p75 (p75sTNF-R) sont
IL-15 IL-5
TNF-β IL-10
inefficaces, les p55sTNF-R semblent
IL-17 TGF-β
prometteurs [5]. Des résultats plus

IL-13 intéressants concernent la polyarthrite
rhumatoïde, la maladie de Crohn,
Maladies l’arthrite psoriaque et le psoriasis lui-
même. En effet, des anticorps anti-
Prédominance des TH1 Prédominance des TH2 TNF-α (exemple : Infliximab) ou une
sclérose en plaques lupus érythémateux protéine de fusion entre le fragment
arthrite rhumatoïde disséminé Fc d’une immunogloguline (Ig) G1
thyroïdite asthme ; allergies humaine et deux chaînes identiques
diabète I infections VIH
lèpre tuberculoïde lèpre lépromateuse d’un monomère recombinant humain
p75sTNF-R (exemple : Etanercept,
Cibles pouvant lier les TNF-α et -β) dimi-
nuent l’activité de la maladie rhuma-
toïde chez environ 70 % des patients
échappant à l’effet du méthotrexate,
↓↓ cytokines pro-inflammatoires - -
Gène ARNm avec arrêt de la progression des éro-
↓↓
cytokines anti-inflammatoires sions osseuses ; le méthotrexate asso-
Cytokines + cié à Infliximab ou à Etanercept aug-
mente l’efficacité thérapeutique [6,
7]. Le méthotrexate, en association à
ces agents biologiques et indépen-
Agents biologiques disponibles damment de ses effets propres, aurait
l’intérêt de diminuer la formation
Antagoniste du récepteur de l'IL-1 = IL-1-Ra d’anticorps contre ces agents qui,
Récepteurs solubles de l'IL-1, type I ou II = sIL-1-R I, II
Anticorps monoclonaux humanisés anti-TNF, anti-IL-4, anti-IL-5 même humanisés, restent immunogé-
Protéines de fusion des récepteurs solubles du TNF, niques, ce qui limite leur efficacité à
type I ou II = p55sTNF-R, p75sTNF-R long terme. Malgré ces résultats
Cytokines recombinantes humaines = IL-4, IL-10
convaincants, il faut rappeler que le
TNF est un médiateur indispensable à
Figure 1. Cytokines et maladies auto-immunes. Le contrôle de la maladie par la réponse immune. Que peuvent être
divers types de traitements, notamment biologiques, se traduit par un dépla- les effets à long terme d’un blocage
cement vers l’équilibre homéostasique des populations TH1 et TH2. TH = lym- prolongé de ce facteur ? Il est pro-
phocytes T auxiliaires ( helper ); MΦ = monocytes/macrophages. Anticorps bable que l’ajustement thérapeutique
monoclonal = ; récepteur soluble = ; antagoniste du récepteur = ; cyto- précis et nécessaire, en dehors de la
kine anti-inflammatoire = ; cytokine pro-inflammatoire = . découverte de l’agent causal, sera

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possible après de nombreux travaux fonction de la maladie traitée [13]. maladie rhumatoïde [18]. Les chimio-
minutieux mettant en place le plus Elles peuvent augmenter la concen- kines, en contrôlant le mouvement
d’éléments mécanistiques dispo- tration des récepteurs des glucocor- des leucocytes et en étant impliquées
nibles. ticoïdes de certaines cellules, favori- dans la physiopathologie des mala-
Au fur et à mesure de l’acutisation sant ainsi l’effet anti-inflammatoire dies inflammatoires et tumorales,
des connaissances disséquant le pro- des corticoïdes endogènes ou exo- représentent des cibles importantes.
cessus inflammatoire, les nouveaux gènes ; l’IL-10 semble avoir cette Des agents biologiques (anticorps,
protagonistes deviennent des cibles capacité sur les monocytes humains récepteurs solubles...), contrant les
possibles. Ainsi, les macrophages et [14]. L’IL-10 est efficace au cours de effets de ces facteurs, ont déjà
fibroblastes rhumatoïdes produisent la maladie de Crohn [15], et des démontré leur efficacité thérapeu-
trop d’IL-15, dont l’effet est de main- essais sont en cours concernant les tique dans des modèles animaux de
tenir une stimulation accrue par les effets de l’IL-4 et de l’IL-10 dans maladies auto-immunes et allergiques
lymphocytes T de la synthèse macro- l’arthrite rhumatoïde [16]. Cepen- [11]. De plus, le blocage des récep-
phagique de TNF-α [8] ; neutraliser dant, si ces agents biologiques sont teurs CCR5 (servant notamment de
l’IL-15 pourrait donc compléter l’effet parfois bénéfiques dans certaines co-récepteurs à l’entrée du VIH-1
thérapeutique déjà important d’un pathologies, ils doivent être proscrits dans les macrophages et cellules T
anti-TNF. L’IL-12, principalement dans d’autres. A titre d’exemple, l’IL- activées) est un domaine pharmaco-
d’origine macrophagique, active les 4 est anti-inflammatoire dans logique très prometteur pour inhiber
TH1. L’addition d’un anti-IL-12 syner- l’arthrite rhumatoïde mais est forte- l’infection VIH-1 et la progression de
gise l’effet thérapeutique d’un anti- ment impliquée dans l’allergie ; un la maladie [19].
TNF dans l’arthrite au collagène II [9] traitement utilisant des récepteurs IL-
et pourrait être un ajout utile en cli- 4 contrôle l’asthme modéré [12], ren- Bloquer la réponse T
nique. Le réseau de cytokines s’élar- dant compte de la difficulté à orches-
gissant sans cesse, la modulation trer une thérapeutique parfaitement L’interaction lymphocytes T-APC (cel-
d’autres cytokines, seules ou en asso- ajustée à chaque individu. Les essais lule présentant l’antigène) en pré-
ciation, pourra conduire à des cliniques démontrent aussi régulière- sence d’un fragment antigénique fait
réponses cliniques plus complètes, ment la présence de patients non intervenir un signal conduisant à
comme ceci pourrait être le cas en répondeurs à ces traitements, soule- l’expansion des lymphocytes activés
inhibant l’IL-18, cytokine pro-inflam- vant le caractère polymorphe des (figure 3), phénomène général à la
matoire dans la maladie de Crohn, maladies traitées par ces agents et la réponse immune et pouvant être dys-
l’arthrite rhumatoïde ou certaines complexité des interactions média- régulé dans certaines maladies auto-
septicémies [10]. teurs-cellules. immunes. L’utilisation de CTLA-4Ig
De tels exemples d’approche théra- En utilisant des modèles animaux, les (protéine chimérique associant le
peutique sont de plus en plus nom- effets in vivo d’autres cytokines lais- domaine extracellulaire du CD152
breux. Au cours de l’asthme aller- sent entrevoir des alternatives théra- humain et un fragment Fc d’IgG1 et
gique (maladie à prédominance peutiques intéressantes, comme par capable de bloquer l’activation des
cellulaire TH2 ; voir figure 1), les IL-5, exemple l’utilisation de l’oncostatine lymphocytes) au cours du psoriasis
et IL-4 sont impliquées dans le recru- M, dont les propriétés anti-inflamma- vulgaire provoque une amélioration
tement et l’infiltration des éosino- toires sont démontrées dans des importante des lésions cutanées avec
philes, l’IL-4 étant, de plus, essen- modèles murins d’arthrite et de sclé- réduction notable de l’hyperplasie
tielle à la synthèse des IgE par les rose en plaques, cela sans induire épidermique et de l’infiltration lym-
lymphocytes B. Ces deux cytokines d’immunosuppression [17]. Malgré phocytaire T des lésions cutanées res-
représentent des cibles pharmacolo- tout, des preuves complémentaires tantes [20]. Cet agent biologique, par
giques de choix. Ainsi, l’injection sont toujours requises avant l’utili- ailleurs bien toléré, ouvre des possibi-
d’anticorps anti-IL-5 humanisés pré- sation en essais cliniques de ces lités thérapeutiques importantes dans
vient le recrutement des éosinophiles agents thérapeutiques biologiques d’autres pathologies où l’étape
dans les voies respiratoires après sti- dans la mesure où, souvent, des CD28/CD152 est impliquée, comme
mulation allergénique, et la nébulisa- résultats contradictoires émergent de par exemple la sclérose en plaques,
tion d’une solution contenant des la littérature scientifique. le lupus, l’arthrite rhumatoïde, la
récepteurs solubles de l’IL-4 semble maladie de Crohn, la transplanta-
efficace pour réduire l’asthme Contrer l’adhérence tion...
modéré [11, 12]. et la migration cellulaire
Moduler l’apoptose
Utiliser les propriétés La margination, la diapédèse et le
de certaines cytokines chimiotactisme cellulaire sont des Au cours des maladies auto-
étapes pouvant être l’objet d’une immunes, la régulation de la mort
L’utilisation de cytokines recombi- modulation pharmacologique fine cellulaire programmée peut être alté-
nantes humaines, dont les effets peu- (figure 2). L’anti-ICAM-1 (Enlimo- rée par diminution de l’apoptose des
vent être anti-inflammatoires, s’avère mab), en diminuant la migration des TH1, des TH2 (en fonction de la patho-
aussi une option thérapeutique inté- lymphocytes T et des neutrophiles par logie en cause), des cellules endothé-
ressante. Elles peuvent permettre de blocage de leur adhésion endothé- liales (associées à l’accentuation de
rééquilibrer le rapport TH1/TH2 en liale, réduit l’activité clinique de la l’angiogénèse caractéristique de cer-

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associées aux thérapies biologiques
Agents chimiotactiques d’efficacité malgré tout incomplète,
Interventions pharmacologiques (LTB4, C5a, IL-8...) un volet pharmacologique essentiel
Leucocytes au meilleur contrôle de la maladie.
E-sélectine
Moduler les voies métaboliques
de l’acide arachidonique
P-sélectine
Anti-sélectines
(anti-L-sélectines...) L-sélectine
Phase de roulement
Les divers protagonistes de ces voies
complexes semblent avoir des proprié-
ICAM-2 tés de type yin-yan, pro- ou anti-
inflammatoires en fonction du moment
de leur production dans le processus
ICAM-1 inflammatoire et des iso-enzymes mises
LFA-1
Anti-intégrines Phase d'adhérence en jeu. Neutraliser la libération initiale
(anti-ICAM-1
anti-VLA-4...) VCAM-1 d’acide arachidonique (ARA) en inhi-
bant la (les) phospholipase(s) A2 res-
VLA-4
ponsable(s) reste complexe du fait des
variétés enzymatiques et de leurs fonc-
Inhibition du
Phase de margination tions. Malgré une recherche intensive,
chimiotactisme
(anti-LTB4...,
LTB4 et diapédèse la compréhension de la régulation des
PAF
anti-chimiokines LTB4 PLA2 est fragmentaire. Les PLA2 clivent
anti-récepteurs les phospholipides membranaires en
de chimiokines...) Chimiokines
position sn-2 et libèrent de l’ARA et un
lysophospholipide. L’ARA libéré est
Lumière substrat des cyclo-oxygénases (COX),
vasculaire endothélium Tissu lipoxygénases (LOX) et epoxygénases
formant des médiateurs dont les fonc-
tions auto- et paracrines sont variées.
Figure 2. Sites d’inhibition de l’attraction des leucocytes vers le foyer inflam-
matoire. Ce schéma illustre les différentes phases du chimiotactisme des leu-
Un inhibiteur (LY315920/S-5920) de la
cocytes et les principales molécules d’adhérence impliquées dans chacune PLA 2 non pancréatique sécrétée
des étapes de la migration des leucocytes ; il indique également les interven- humaine (hnps-PLA2 du groupe IIA) est
tions pharmacologiques possibles, tant au niveau de l’endothélium que des actuellement en essai clinique phase II
leucocytes. VLA-4 : very late antigen-4 ; ICAM-1 : intercellular adhesion mole- ; le rôle physiopathologique de cette
cule-1 ; LFA-1 : leukocyte function-associated antigen-1 VCAM-1 : vascular cell enzyme devrait pouvoir être ainsi
adhesion molecule-1 ; PAF : platelet-activating factor ; LTB4 : leucotriène B4. confirmé [26].
Le rôle des COX-1 et -2 n’est pas plus
facile à comprendre. Ainsi, au cours
d’une réponse inflammatoire, la
taines maladies comme l’arthrite rhu- phénomènes expansifs sont reliés à phase immédiate formant la prosta-
matoïde) ou autres cellules impli- une angiogenèse locale accrue. Les glandine E2 (PGE2) est assurée par le
quées dans le processus [21, 22]. Les nouveaux vaisseaux de la synoviale couplage fonctionnel entre PLA2 cyto-
mécanismes régulateurs de l’apoptose rhumatoïde expriment l’intégrine solique (cPLA2) et COX-1, la phase
cellulaire, bien que partiellement αv/β3. L’injection intra-articulaire retardée est due au couplage cPLA2 et
connus, font l’objet d’études pharma- d’un anticorps monoclonal anti-αv/β3 COX-2, la hnps-PLA2 amplifiant cette
cologiques intenses compte tenu de à des lapins porteurs d’une arthrite au dernière réponse [27]. Le rôle des PG
leur impact dans l’homéostasie cellu- collagène II augmente l’apoptose vas- et des COX au cours du processus
laire. Ainsi, des anticorps activateurs culaire avec réduction importante de inflammatoire n’est pas univoque. A
anti-Fas se liant aux récepteurs Fas l’inflammation locale et du pannus, titre d’exemple, l’effet de PGE2 géné-
(Fas est membre de la famille des effet rapporté dans la phase précoce rée par COX-2 au cours de la pleuré-
récepteurs du TNF) des éosinophiles et plus tardive de l’arthrite avec dimi- sie à la carragénine est mixte, d’abord
éliminent en 24 heures l’inflamma- nution des érosions [25]. phlogogène puis anti-inflammatoire
tion pulmonaire à éosinophiles [23]. [28]. Au cours d’une inflammation
Dans le même ordre d’idées, un anti- Les autres thérapies locale aiguë chez des souris généti-
corps monoclonal anti-Fas diminue quement privées de la COX-2, les
l’infiltration de synoviale rhumatoïde A côté des thérapies biologiques au effets anti-inflammatoires de l’aspi-
greffée à des souris SCID (severe profil de croissance exponentiel se rine et du salicylate de sodium persis-
combined immunodeficiency disease) développent rapidement diverses tent et sont principalement médiés
en activant l’apoptose des cellules autres thérapies plus convention- par l’adénosine [29]. Par ailleurs, les
exprimant l’antigène Fas [24]. Au nelles qui, elles aussi, bénéficient lar- AINS (anti-inflammatoires non stéroï-
cours de la progression tumorale et gement de l’expansion des connais- diens) sont des ligands activateurs de
du pannus synovial rhumatoïde, les sances. Elles peuvent représenter, certains facteurs de transcription

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dans les reins de rat bloque l’inflam-
Lymphocyte T APC mation reliée à la glomérulonéphrite
1 immune [35]. La connaissance des
mécanismes réglant ces lipoxygé-
TCR P CMH II nases reste un atout majeur pour la
pharmacologie anti-inflammatoire
2 des années à venir.
CD28 B7 Moduler les voies de signalisation
3 De multiples voies transductionnelles
assurant une régulation fonctionnelle
CTLA-4 B7 très fine peuvent être altérées au
cours de la réaction inflammatoire et
représentent autant de cibles poten-
tielles pour un contrôle pharmacolo-
gique de l’inflammation. Certaines
Figure 3. Étapes initiales de la réponse à un antigène. 1 : Interaction du TCR voies semblent plus prometteuses que
avec le complexe peptide antigénique-CMH II, nécessitant pour une réponse d’autres quant à leur modulation.
cellulaire T complète l’étape 2 : co-stimulation par interaction des récepteurs Les nucléotides cycliques sont connus
lymphocytaires CD28 avec leurs ligands respectifs des APC, les molécules depuis fort longtemps comme des
B7-1 (CD80) et B7-2 (CD86) ; puis étape 3 : les T ainsi activés expriment seconds messagers essentiels à la
ensuite le CD152 ou CTLA-4 (homologue au CD28 mais dont l’affinité pour B7 régulation des fonctions cellulaires.
est beaucoup plus forte) induisant un signal négatif afin de bloquer la pro- Les phosphodiestérases (PDE),
duction de cytokines de l’étape 2 et l’expansion lymphocytaire (NB : les sou- enzymes inactivant ces nucléotides
ris génétiquement privées du site CTLA-4 meurent rapidement par lympho- cycliques, sont répertoriées en
prolifération). TCR : récepteur cellulaire T ; P : peptide antigénique ; CMH II : sept familles distinctes ; les cellules
complexe majeur d’histocompatibilité de type II ; CTLA-4 : antigène-4 des
inflammatoires et immunes expriment
lymphocytes T cytotoxiques ; APC : cellule présentatrice de l’antigène (macro-
phage, cellule dendritique, lymphocyte B).
principalement les PDE4, à un
moindre degré les PDE3 et 7. Quatre
gènes de PDE4 (A à D) sont identifiés
nucléaires comme les PPAR (peroxi- diverses formes de maladies inflam- chez l’homme, gènes codant pour des
some proliferator-activated receptor)- matoires. La redondance des effets iso-enzymes distinctes. La complexité
α et -γ [30], et bloquent la synthèse des médiateurs de l’inflammation de ces PDE rend compte de la subti-
de cytokines phlogogènes des mono- peut expliquer l’inefficacité d’antago- lité et de la multiplicité des possibili-
cytes en se liant aux PPAR-γ [31]. Ces nistes du LTB4 dans certaines situa- tés régulatrices. L’utilisation d’inhibi-
données permettent de comprendre tions, car l’effet chimiotactique est teurs de ces PDE, principalement des
le bénéfice à long terme de l’utili- partagé par des facteurs puissants PDE4 tels que la pentoxifylline et sur-
sation de certains AINS à doses éle- comme les chimiokines, le fragment tout le rolipram, a rapidement permis
vées dans le traitement des maladies C5a du complément et le LTB4 lui- de comprendre le rôle thérapeutique
inflammatoires chroniques comme même. Cependant, en participant à la majeur que pouvait avoir cette classe
l’arthrite rhumatoïde, effet indépen- régulation de l’inflammation au tra- pharmacologique. Les inhibiteurs de
dant de l’inhibition des COX. Il reste vers de sa liaison au PPARα [33] ou PDE4 sont très actifs in vitro sur les
à démontrer le même mécanisme en activant l’apoptose des granulo- éosinophiles expliquant les nombreux
intime pour les nouveaux AINS anti- cytes [34], le LTB4, de même que son travaux initiaux sur les effets de ces
COX-2, dont le mérite se situe au récepteur et les enzymes nécessaires produits dans des modèles in vivo
niveau du maintien de l’activité à sa biosynthèse, représentent des d’allergie, notamment bronchique
homéostasique de la COX-1. Par cibles pharmacologiques promet- [36]. Leurs effets inhibiteurs touchent
ailleurs, la découverte de nouveaux teuses. Quant à l’importance des cys- de multiples fonctions cellulaires
ligands spécifiques de ces PPAR téinyl-LTs (LTC4, D4, E4), elle ne fait (figure 4). Des travaux récents mon-
pourrait être un atout majeur pour le plus de doute puisque les antago- trent l’effet inhibiteur prédominant du
traitement de l’inflammation. nistes des récepteurs du LTD4 (Monte- rolipram sur l’activité des TH1 dans
Quant aux produits contrant les effets lukast, Pranlucast, Zafirlukast) sont l’arthrite au collagène II ou sur des
du leucotriène (LT) B4, dont la pro- maintenant commercialement dispo- cellules provenant de patients atteints
priété majeure est d’être chimiotac- nibles pour le traitement de la phase de sclérose en plaques [37, 38].
tique mais auxquels le rôle régulateur inflammatoire de l’asthme et sem- Cependant, l’utilisation du rolipram
autocrine/paracrine des fonctions des blent mieux tolérés que l’inhibiteur (ou autre anti-PDE4 de première
phagocytes est aussi dévolu, ils se de la 5-LOX (Zileuton). Enfin, des tra- génération) en clinique est fortement
sont avérés tantôt efficaces dans le vaux récents confirment le rôle des limitée par les effets secondaires,
traitement de maladies comme produits dérivés de la 15-LOX dans le notamment l’émétisme. Des compo-
l’arthrite au collagène II [32], tantôt contrôle de l’inflammation. Ainsi, la sés de deuxième génération, tel que le
décevants dans le traitement de transfection de la 15-LOX humaine SB207499 (ou Ariflo), conservent les

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effets primaires anti-PDE4 sans les blent bien agir aussi en modulant cer- du A77 1726 sont en cours d’essai
effets sur le système nerveux central et taines étapes de la signalisation intra- pour leur efficacité immunosuppres-
démontrent un potentiel indéniable cellulaire. C’est le cas du leflunomide sive en transplantation.
quant au contrôle du processus ou surtout de son métabolite actif le
inflammatoire [39]. L’association A77 1726. Ce produit inhibe l’activa- Conclusions
sélective de ces produits à certains tion du facteur de transcription NF-κB
agents biologiques sera certainement par de nombreux médiateurs de
une étape thérapeutique intéressante l’inflammation, dont le TNF [40]. Il L’approche pharmacologique de
dans un futur proche. Cependant, cer- bloque la synthèse d’IgG1 en dimi- l’inflammation est en plein essor et per-
tains de leurs effets secondaires indé- nuant la tyrosine phosphorylation des met d’envisager à plus ou moins court
sirables, comme une immunosuppres- protéines JAK3 (Janus kinase) et STAT6 terme un contrôle beaucoup plus pré-
sion, des effets métaboliques reliés à (signal transducer and activator of cis et complet du processus inflamma-
la rénine, à l’insuline ou une pharma- transcription), diminuant ainsi la liai- toire relié aux divers types de patholo-
codépendance, restent à l’étude. son de STAT6 au promoteur de l’ADN gies. En revanche, il ne faut pas oublier,
D’autres voies de signalisation font de l’IgG1 [41]. En revanche, la diminu- la place que prend progressivement la
l’objet d’études pharmacologiques tion de la production d’IgM est due à thérapie génique de l’inflammation,
poussées, mais l’étape clinique paraît l’inhibition de la synthèse des pyrimi- notamment au cours de certaines mala-
encore lointaine. Par exemple, la dines. Ce mécanisme explique aussi la dies rhumatismales comme l’arthrite
caractérisation des récepteurs de PG réduction de la prolifération des lym- rhumatoïde, les premiers essais cli-
(type E) et de l’adénosine (type A2a), phocytes T [42]. Le léflunomide inhibe niques étant encourageants [45] ■
dont l’activation augmente la concen- les COX-1 et -2 et favorise la produc-
tration intracellulaire d’AMP cyclique, tion d’IL-1Ra et de TIMP-1 (tissue inhi- RÉFÉRENCES
et le développement d’agonistes de ces bitors of metalloproteinase). Ces mul-
récepteurs représentent une approche tiples effets en font un bon candidat en 1. Moreland LW. Heck LW Jr, Koopman WJ.
Biologic agents for treating rheumatoid
thérapeutique prometteuse. Les effets clinique à titre immunosuppresseur et arthritis. Concepts and progress. Arthritis
anti-inflammatoires attendus sont mul- anti-inflammatoire. Plusieurs essais cli- Rheum 1997 ; 40 : 397-409.
tiples et superposables à ceux des inhi- niques du léflunomide seul ou en asso-
biteurs de PDE4, car également médiés ciation au méthotrexate démontrent 2. Bresnihan B, Alvaro-Gracia JM, Cobby M,
par les nucléotides cycliques. D’autres son efficacité et sa bonne tolérance et al. Treatment of rheumatoid arthritis with
recombinant human interleukin-1 receptor
produits immunosuppresseurs et anti- dans le traitement de l’arthrite rhuma- antagonist. Arthritis Rheum 1998 ; 41 : 2196-
inflammatoires en essai clinique sem- toïde active [43, 44]. Des analogues 204.

3. Keffer J, Probert L, Cazlaris H, et al.


Transgenic mice expressing human tumour
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