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Pathologies pulpaires et péri-apicales


et traitement de l’urgence
Y. BOUCHER, R. TOLEDO

D I - Pathologie pulpaire
ans le chapitre précédent, les mécanismes de régula-
tion physiologique de la pulpe en conditions normales
et les sensations associées aux stimulations aiguës ont
été décrits. Cependant, la douleur « physiologique » résul- A - Réactions immunitaires innées
tant de l’activation normale du système nociceptif n’est pas et acquises
une situation courante en clinique : les dents saines ne
donnent pas lieu à une symptomatologie spontanée et la Les bactéries sont à l’origine de la cause majeure d’inflam-
symptomatologie provoquée provient de nos tests diagnos- mation et d’infection pulpaire. Elles colonisent les sur-
tiques. Les dents à symptomatologie spontanée font l’objet faces dentaires et s’immiscent dans les interstices de la
d’un processus pathologique, c’est-à-dire que le tissu pul- trame minérale. Si l’invasion des tubuli est souvent consé-
paire a subi des modifications plus ou moins importantes par cutive à la dissolution minérale d’origine carieuse, la porte
rapport à la pulpe saine. d’entrée est parfois plus discrète et peut passer inaperçue.
Il est difficile de faire le point sur tous les changements
pathologiques consécutifs à une exposition bactérienne. Les bactéries peuvent en effet pénétrer via des fêlures de
L’inflammation est un phénomène complexe dont les carac- l’émail et coloniser un nombre limité de canalicules denti-
téristiques varient selon la surface d’exposition à l’agent naires. Une fois dans la place, les antigènes bactériens et/ou
agresseur/l’épaisseur de dentine résiduelle, la nature de cet leurs produits métaboliques peuvent diffuser à travers les
agent, la résistance des tissus, etc. La dynamique qui en résul- canalicules dentinaires et engendrer des réponses immuni-
tant dépend de ces interactions et des molécules inflamma- taires au sein de la pulpe (Bergenholtz, 1977 et 2000 ; Warf-
toires sécrétées par de nombreux acteurs comme les vinge et al., 1985 ; Nissan et al., 1995). Les odontoblastes sont
odontoblastes, les cellules de défense, les nerfs des trois les premières cellules concernées par ces changements du
contingents et les vaisseaux. Ces réactions aboutissent à des fait de leur position à l’interface entre la pulpe et la dentine
changements locaux qui peuvent survenir plus ou moins rapi- et sont ainsi les premières à réagir via les récepteurs de l’im-
dement. munité innée dépendante des récepteurs de type Toll (TLR,
Toll like receptor) qui aboutit à la production de cytokines
Les objectifs de ce chapitre sont : inflammatoires. L’exposition bactérienne entraîne également
- d’explorer les effets des processus pathologiques sur la stimulation du système immunitaire adaptatif, immunité
l’histophysiologie pulpaire et les conséquences en acquise, mettant en jeu les lymphocytes et la production
termes de sensations perçues. C’est en effet en partie sur d’anticorps spécifiques. Les complexes immuns antigènes-
l’analyse de ces données que seront prises les décisions anticorps et les produits dérivés des réactions immunitaires,
thérapeutiques ; tels que les enzymes protéolytiques extracellulaires libérées
- de décrire les traitements à mettre en œuvre lorsque ces lors de la phagocytose, peuvent aggraver l’inflammation pul-
changements sont constatés.
paire (Bergenholz, 1977).

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La pénétration carieuse initiale semble dominée par les bacté- alpha), les interleukines (IL) 1, 8 et 12 (Matsuguchi et al., 2003),
ries du groupe des streptocoques et des lactobacilles mais aussi de cytokines anti-inflammatoires comme l’IL10
(Loesche et al., 1973 ; Van Houte et al., 1994 ; Bowden et al., (Henderson et Wilson, 1996 ; Ginsburg, 2002) et de chémo-
1990) grâce à la production d’acides par fermentation des kines telles CCL2 et CXCL2 (tableaux 4.1 et 4.2). Ces cytokines
sucres alimentaires. Streptocoques et lactobacilles oraux permettent d’attirer les cellules dendritiques immatures et
envahissent les tubuli en se fixant au collagène dentinaire de d’induire l’angiogenèse et la perméabilité vasculaire via l’ex-
type I (McGrady et al., 1995 ; Love et al., 1997). Après déminéra- pression de VEGF (vascular endothelial growth factor)
lisation, le collagène exposé est ensuite dégradé par des (Durand et al., 2006 ; Botero et al., 2003 ; Telles et al., 2003 ;
métalloprotéinases dérivées de la matrice extracellulaire de Ferrara, 2004). De plus, l’acide lipotéichoïque induit l’apop-
l’hôte qui favorisent la progression carieuse (Tjäderhane et al., tose de nombreuses cellules, comme les fibroblastes, laquelle
1998). La progression de la lésion en profondeur s’accompagne peut rendre compte de la destruction cellulaire observée
d’une modification de la composition de la flore. Les bactéries dans les pulpites (Wang et al., 2001). L’acide lipotéichoïque
à Gram positif anaérobies facultatives sont remplacées par des peut également modifier l’orientation fonctionnelle des
lactobacilles et/ou anaérobies (Duchin et Van Houte, 1978 ; odontoblastes en favorisant la réponse immunitaire au détri-
Hoshino 1985, Milnes et al., 1985), probablement en raison d’un ment de la minéralisation via la régulation négative (down-
changement de l’écosystème (nutriments, oxygène, etc.). regulation) du TGF-β (tumor growth factor beta) (Durand
et al., 2006). Le lipopolysaccharide active par ailleurs le fac-
Parmi les constituants bactériens induisant des réactions teur de Hageman, qui entraîne la production de bradykinine,
inflammatoires, les lipopolysaccharides (LPS) et l’acide un algogène puissant (Miller et al., 1975).
lipotéichoïque (LTA, lipoteichoic acid) sont les toxines L’exposition bactérienne ne peut être réduite à un seul consti-
bactériennes les plus étudiées. Elles activent le système
tuant comme le lipopolysaccharide ou l’acide lipotéichoïque.
immun inné par des mécanismes similaires.
Il s’agit d’une stimulation complexe incluant des motifs antigé-
niques bactériens multiples, les toxines et enzymes bactériens,
Elles se lient au complexe CD14-TLR4 et activent les voies de des produits de dégradation des cellules et des tissus durs et
signalisation en aval, induisant la production de cytokines de la trame organique qui la soutient, etc. (Silva et al., 2004a et
pro-inflammatoires (tableaux 4.1 et 4.2) telles que le facteur 2004b) (fig. 4.1). Ces éléments activent des voies de signalisa-
de nécrose tumorale alpha (TNF-α, tumor necrosis factor tion multiples mais également redondantes.

Les pulpites sévères résultant de caries sont en général


Tableau 4.1 Cytokines. caractérisées par un infiltrat cellulaire important. Cer-
taines chimiokines et leurs récepteurs jouent un rôle
Interférons important dans l’attraction des éléments cellulaires.
Interleukines (IL)
Chimiokines Les couples chémokine-récepteur CCL2-CCR2, CCL20-CCR6
TNF (tumor necrosis factor) : facteur de nécrose tumorale et CXCL8/IL8-CCR6 par exemple sont détectés dans les
CSF (colony stimulating factor) pulpes enflammées mais pas dans les pulpes saines (Naka-
TGF (transforming growth factor) : facteur de croissance nishi et al., 2005 ; Huang et al., 1999 ; Levin et al., 1999). Les
transformant principales sources de ces cytokines semblent être les macro-
Les cytokines sont de petites protéines ou glycoprotéines solubles, jouant un rôle de phages, les odontoblastes et les fibroblastes (Nagaoka et al.,
communication intercellulaire. Elles sont synthétisées par les cellules du système 1996). La production d’IL8/CXCL8 et MCP-1/CCL2 est modu-
immunitaire ou par d’autres cellules et/ou tissus, et agissent à distance sur d’autres cellules
pour en réguler l’activité et la fonction, via des récepteurs spécifiques. Il en existe
lée in vitro par les neuropeptides comme la substance P (SP)
plusieurs familles. et le CGRP (calcitonin gene-related peptide) (Patel et al.,

Tableau 4.2 Principales chimiokines rencontrées dans le cas de l’inflammation pulpo-parodontale.


CC CXC CX3C
Nom actuel Ancien nom Nom actuel Ancien nom Nom actuel Ancien nom
CCL1 I-309, TCA-3 CXCL8 IL8 CX3CL1 Fractalkine
CCL2 MCP-1 CXCL8 MIG
CCL3 MIP-1α CXCL10 IP-10
CCL4 MIP-1β CXCL12 SDF-1
CCL5 RANTES
CCL8 MCP-2
Les chimiokines (ou chémokines) sont des cytokines de faible poids à pouvoir chimiotactique. Elles sont classées en quatre sous-familles en fonction de leur structure chimique (CC ou β,
CXC ou α, CXC3 ou δ, C ou γ) :

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Fibre nerveuse

EP2 EP

Effets anti-inflammatoires IL1-ra PKA


IL4 Stimulus
IL10 Na+, Ca2+
inflammatoire TRP V1
IL13 Kininogènes
Effets sympathico-mimétiques
Prostaglandines Norépinéphrine IL8 Kallicréine
PGE, PGI PKCs

Hyperthermie TNF-α B2 Bradykinine


B1
B2
Circulation
générale B2 SP
NO synthase
COX-2 IL1-β IL6 Des-Arg-BK CGRP
Citrulline
Arginine NO
NGF

NF-κB
B1
Histamine H1

Acide
B1 B1 5-HT 5-HT2
arachidonique B2 5-HT3
Mastocytes 5-HT4
Effets hyperalgésiants
Plaquettes

Figure 4.1 Voie des kinines et cytokines. Les cytokines sont principalement pro-inflammatoires et hyperalgésiantes, en particulier via la
chaîne allant du TNF-α à l’IL6 puis à l’IL1-β, qui induit la synthèse de COX-2 et la libération des prostaglandines. Via l’IL8, le TNF-α induit
la libération de noradrénaline. Ces mécanismes sont contrebalancés par des cytokines anti-inflammatoires telles que l’IL1-ra, l’IL4, l’IL10
et l’IL13. La bradykinine (ou kallicréine chez l’homme) déclenche la libération de cytokines pro-inflammatoires (TNF-α, IL6, IL1-β et IL8)
et stimule la production d’acide arachidonique, induisant ainsi la production de prostaglandines. Elle entraîne la libération de neuropep-
tides par les fibres nerveuses afférentes primaires (substance P et CGRP) et augmente la production de monoxyde d’azote aux effets
vasodilatateurs. Un autre de ses effets est la dégranulation des mastocytes qui libèrent de l’histamine et de la sérotonine (5-HT). Ces
étapes entraînent une vasodilatation et une augmentation de la perméabilité vasculaire. Finalement, la bradykinine induit la phospho-
rylation des récepteurs TRPV1 qui abaisse son seuil d’activation et elle répond alors à température ambiante. Elle a une grande affinité
pour le récepteur B2, présent en conditions normales. Le récepteur B1 est activé par les métabolites de la bradykinine. Il est peu présent
en conditions normales mais induit par le NF-κB (nuclear factor-kappa B), qui est activé par de nombreux facteurs endogènes tels que
la bradykinine, le TNF-α et le facteur de croissance nerveuse (NGF, nerve growth factor) (d’après Coutaux et al., 2005).

2003 ; Park et al., 2004), illustrant la synergie fonctionnelle Le pus est principalement constitué de neutrophiles détruits
entre le système immunitaire et le système nerveux sensitif. par leurs propres enzymes, de restes cellulaires bactériens ou
La proximité des bactéries avec la pulpe augmente le risque endogènes. Le contenu lysosomal est riche en enzymes,
de débordement des défenses. La pulpe peut contenir une notamment des protéases qui favorisent la destruction du
agression modérée. Il a été observé des zones d’inflamma- tissu cellulaire environnant et la progression bactérienne.
tion localisée, voire des zones de micro-abcès, sans que le Déclenché par les neuropeptides et les cytokines, un rema-
phénomène ne soit étendu à toute la pulpe (Mjör et Tronstad, niement vasculaire s’opère autour de la source afin de fournir
1972). en permanence les cellules de défense qui vont contenir la
progression bactérienne (Rodd et Boissonade, 2000).

Important ! Les abcès sont dus à la prolifération bacté-


rienne et à leur détersion par les leucocytes, essentielle- B - Réactions vasculaires
ment les polynucléaires neutrophiles attirés par les à un agent infectieux
chimiokines et les neuropeptides qui viennent phagocyter
les micro-organismes envahisseurs grâce à un système enzy- 1 - Réactions aiguës
matique qui entraîne la libération d’acide hypochloreux
L’inflammation induit des modifications vasculaires dans la
(HOCl).
pulpe et une augmentation de la pression intrapulpaire : au

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cours d’une inflammation, la pression hydrostatique intersti- nombreux et distendus. Ces observations sont complétées
tielle (IFP, interstitial fluid pressure) de la pulpe augmente par le fait que le lipopolysaccharide induit la production
d’un facteur 3 environ (Heyeraas et Berggreen, 1999). Il est locale de cytokines TNF-α et IL1-α et β, tandis que d’autres
souvent avancé que l’augmentation du flux sanguin pulpaire cytokines comme l’interféron gamma (IFN-γ) et l’IL6 sont
(FSP) entraîne une augmentation de la pression intrapulpaire produits à distance et amenés par la vascularisation à la
qui provoque la compression des veinules et un étrangle- pulpe (Bletsa et al., 2006). Ces cytokines locales, probable-
ment de la circulation sanguine. La stase vasculaire qui en ment issues des macrophages, augmentent la perméabilité
résulte provoquerait ensuite la nécrose tissulaire par anoxie vasculaire. On ne sait pas encore comment le drainage lym-
(théorie du cercle vicieux). Cependant, Heyeraas et al. (1994) phatique peut être altéré en cas de pulpite mais il a été mon-
ont montré que la stimulation électrique de la pulpe den- tré que le nombre des vaisseaux lymphatiques, habituellement
taire entraînait une augmentation du flux sanguin pulpaire et difficiles à mettre en évidence dans la pulpe saine, augmen-
de la pression hydrostatique interstitielle, mais transitoire, tait en cas d’inflammation (Bernick, 1977 ; Marchetti et al.,
dépendante de la libération par les fibres nerveuses de neu- 1992 ; Berggreen et al., 2009).
ropeptides. Au bout de quelques minutes, le flux reste élevé La régulation vasculaire du milieu pulpaire dépend donc de
mais la pression diminue, indiquant un découplage entre les multiples facteurs. Il a par exemple été montré que le lipo-
deux phénomènes (fig. 4.2). polysaccharide activait le système sympathique (Vayssettes-
Courchay et al., 2005) et que les cytokines interagissaient
Note : ces résultats indiquent qu’une augmentation de la avec les récepteurs adrénergiques (Szelényi et Vizi, 2007). Par
pression interstitielle favorise la réabsorption des fluides conséquent, la douleur de pulpite ne peut être attribuée uni-
vers le sang, contrebalançant une augmentation future de la quement à l’augmentation de pression pulpaire mais doit
pression pulpaire. l’être également à la stimulation nerveuse par des substances
algogènes, telles que le lipopolysaccharide ou autres motifs
antigéniques. Cette stimulation peut se faire par des voies
Bletsa et al. (2006) ont provoqué une inflammation pulpaire indirectes par la production de cytokines, par les produits du
par exposition au lipopolysaccharide, mesuré le volume des métabolisme enzymatique ou encore par des cellules lésées
fluides interstitiels (IFV, interstitial fluid volume) et la pres- libérant des ions, etc.
sion osmotique de la pulpe (COP, colloid osmotic pressure) et
évalué les effets d’une inflammation aiguë induite par le lipo- 2 - Changements chroniques
polysaccharide sur ces mesures. Ils ont alors observé que le Les stimulations locales de la pulpe entraînent des change-
volume de fluide ne changeait pas et que le flux sanguin chu- ments vasculaires dynamiques immédiats bien documentés
tait après administration de lipopolysaccharide. Donc, pen- mais il existe peu d’études explorant les changements diffé-
dant l’inflammation, les vaisseaux pulpaires ne sont pas rés. Il a été rapporté des modifications vasculaires de type
comprimés jusqu’au point d’obstruction ; plus vraisemblable- vasodilatation des artérioles et des veinules, des occlusions
ment avec la diminution du flux sanguin pulpaire, la résis- partielles et des proliférations des petits vaisseaux (Baume,
tance post-capillaire est augmentée (Donaldson, 2006). Par 1970a ; Trowbridge, 1981 ; Tønder, 1983). Une étude de Rodd et
conséquent, l’inflammation pulpaire augmente la filtration, Boissonade (2005) indique une augmentation de la vasculari-
entraînant une accumulation de fluides. Ceux-ci doivent être sation en cas de lésions carieuses, mais qui reste limitée aux
drainés par les lymphatiques qui sont modifiés dans les cornes pulpaires et ne s’étend pas à toute la pulpe. Ces
phases d’inflammation chronique où ils apparaissent plus auteurs observent même que l’augmentation vasculaire ne
semble pas due à un accroissement du nombre des vaisseaux
mais à une élévation de leur diamètre, avec d’importantes
variations interindividuelles. Les auteurs suggèrent une aug-
mentation capillaire géographiquement limitée et selon un
décours temporel spécifique. Par ailleurs, ils n’ont pas observé
de différences de vascularisation entre les pulpes symptoma-
tiques, ce qui renforce les études indiquant une absence de
corrélation entre le statut histopathologique de la pulpe et
les symptômes rapportés par le patient (Baume, 1970b ;
Tyldesley et Mumford, 1970 ; Dummer et al., 1980).

Figure 4.2 Mesure simultanée du flux sanguin pulpaire (FSP), de C - Conséquences nerveuses
la pression interstitielle (IFP) et de la pression artérielle (PA) en
réponse à une stimulation électrique dentaire chez le chat. Le 1 - Stimulation périphérique
FSP est mesuré par débitmétrie Laser Doppler et l’IFP par un
microcapteur de pression inséré dans la pulpe. Le décalage Les bactéries libèrent de nombreux produits et activent la
entre les courbes de l’IFP et DU FSP indique des mécanismes de production de cytokines qui peuvent avoir un effet direct ou
régulation découplés (d’après Heyeraas et al., 1994). indirect sur les fibres nerveuses.

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a - Acides organiques fibres C a été observée en l’absence de modification Aδ (MacIver
L’acide lactique (pH 4,9) est le métabolite prédominant dans et Tanelian, 1992) (voir cependant Kim, 1990).
les lésions carieuses actives alors que les caries arrêtées ont
un profil dominant à acide acétique (pH 5,7) (Hojo et al., 2 - Sensibilisation
1999). L’acide butyrique est un sous-produit du métabolisme
a - Sensibilisation périphérique
lipidique de divers pathogènes endodontiques qui a des
effets cytotoxiques sur les fibroblastes humains (Ho et Chang, La frontière est faible entre douleur nociceptive et douleur
2007). Son effet sur les fibres nerveuses est contradictoire inflammatoire dans laquelle entre en jeu une composante de
(Hahn et Liewehr, 2007). sensibilisation périphérique. L’ouverture des tubuli denti-
L’ammoniac, l’urée ou les indoles issus de la dégradation des naires expose les cellules pulpaires aux agents algogènes
acides aminés sont fortement algogènes (Panopoulos et al., issus des bactéries des cellules de défense ou cellules lésées
1983). Ils peuvent provenir de bactéries protéolytiques exclu- par l’agression : motifs bactériens, produits de dégradation
sives mais également de bactéries à métabolisme mixte sac- cellulaires (adénosine triphosphate, ions H+, K+). Ces subs-
charolytique et protéolytique. Plusieurs études ont démontré tances se fixent sur les récepteurs décrits précédemment.
une association significative entre la douleur et la présence de Certaines entraînent une excitation directe des nocicepteurs
certaines bactéries carieuses (Hahn et al., 1991 ; Massey et al., et peuvent provoquer une douleur, d’autres une diminution
1993) ou endodontiques (Gomes et al., 2004 ; Sundqvist, 1976). des seuils d’excitation et une augmentation de la décharge
neuronale, responsable d’une allodynie/hyperalgie1 par deux
b - Constituants bactériens types de mécanismes : l’un est l’amplification de la dépolari-
sation induite par le stimulus. L’autre est une augmentation
Le lipopolysaccharide et l’acide lipotéichoïque exercent des
de l’excitabilité membranaire par diminution du seuil d’émis-
effets algogènes directs et indirects. Leur présence est asso-
sion des potentiels d’action par action sur les canaux voltage
ciée à une sensibilité thermique ou à la douleur (Hahn et al.,
dépendants (fig. 4.3).
1993 ; Khabbaz et al., 2000 et 2001 ; Horiba et al., 1991).
b - Sensibilisation centrale
c - Cytokines
Le phénomène de sensibilisation centrale correspond sché-
Le rôle des cytokines dans la douleur et dans la physiopatho- matiquement à une modification prolongée de l’excitabilité
logie pulpaire est un champ en pleine expansion (Hahn et du système nerveux central et à l’extension des champs
Liewher, 2007a, 2007b et 2007c). Ces molécules ont un effet récepteurs des neurones centraux (Woolf, 1983). Ceux-ci
sur les fibres nerveuses, notamment du fait d’interactions neu- peuvent donc être activés plus facilement qu’à l’ordinaire et
rogliales. Parmi elles, CX3CL1 (fractalkine) et CCL2 (MCP-1) par des sources plus variées qu’en conditions normales. Ce
jouent un rôle particulier. L’IL1-β est également une cytokine phénomène est impliqué dans certaines douleurs persis-
pro-inflammatoire impliquée dans la douleur, l’inflammation et tantes. Il peut perdurer même après le retour à la normale
la signalisation immunitaire. Elle joue un rôle dans l’induction des neurones périphériques après lésion. Cette composante
de la douleur et le maintien de l’état de douleur chronique centrale explique que, parfois, les thérapeutiques périphé-
après une lésion nerveuse (Ren et Torres, 2009). Dans la pulpe, riques peuvent avoir un effet limité.
Bletsa et al. (2009) ont observé la présence du récepteur à
l’IL1-β sur les fibres nerveuses peptidergiques sensitives conte-
nant du CGRP et l’augmentation de l’expression du récepteur à La conséquence clinique est une hyperalgésie/allodynie
et une extension des champs récepteurs, que l’on retrouve
IL1-β dans le ganglion trigéminal après exposition au lipopoly-
fréquemment dans les pulpites avec des dents très sen-
saccharide, mais également sur les fibres sympathiques conte- sibles spontanément, à la percution palpation et aux tests
nant du neuropeptide Y (NPY) et les vaisseaux sanguins. thermiques et une douleur difficile à localiser, parfois irra-
diée, ressentie dans d’autres territoires.
Note : cette cytokine joue donc probablement un rôle
important dans la nociception et le contrôle microvascu-
laire via des effets directs sur les fibres nerveuses qui expri- 3 - Pulpites non douloureuses
ment son récepteur.
Comme cela a été rapporté précédemment, les pulpites sont
asymptomatiques dans de nombreux cas en dépit de change-
ments inflammatoires chroniques (Langeland, 1987 ; Lundy et
d - Autres Stanley, 1969). Les raisons ne sont pas connues. Plusieurs
Par ailleurs, il est également possible que des changements explications ont été avancées (pour revue, voir Hahn et
hypoxiques accompagnant les modifications vasculaires jouent Liewher 2007) :
un rôle non négligeable dans les douleurs. Il a en effet été mon-
tré qu’en cas d’anoxie, la décharge tonique des fibres nerveuses 1. Allodynie : sensation douloureuse perçue après une stimulation
augmentait de façon importante et que cette activation dépen- habituellement non douloureuse. Hyperalgésie : sensation douloureuse
dait du type des fibres nerveuses. Les fibres Aδ semblent en dont l’intensité perçue est supérieure à celle provoquée habituelle-
effet plus résistantes à l’hypoxie que les autres ; l’activation des ment par un même stimulus nociceptif.

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Bactéries Récepteurs Cellules Cytokines

IL6 Production
Ob Odontoblaste
IFN-y à distance
Polynucléaire
TLR CCL2 Production
Lymphocyte CCL3 locale
Inflammation CCL4
Gram négatif Cellule dendritique
pulpaire CCL5
LPS Macrophage TNF-α
Fibroblaste CXCL8
LTA IL1-β
Nécrose Ostéoblaste
Gram positif CXCL12
pulpaire
Ostéoclaste CXCL20
CCL20
Rank
Lésion
péri-apicale Peptides
His
SP
Artérioles, veinules, CGRP
lymphatiques, fibres nerveuses Neurones NPY

Figure 4.3 Représentation schématique des principales réactions induites dans la pulpe dentaire et les tissus péri-apicaux par une
exposition bactérienne. Les cytokines sont des éléments clés de ces réactions, agissant sur les cellules, les nerfs et les vaisseaux.

- l’inhibition nerveuse par des métabolites bactériens. Pano- donne lieu à des sensations brèves et modérées. Les change-
poulos et al. (1983) ont montré que l’acide lactique produit ments tissulaires au sein d’une pulpe enflammée ont été lar-
par les bactéries des caries profondes n’excitait pas les gement décrits (Dummer et al., 1980 ; Klausen et al., 1985 ;
fibres nerveuses intratubulaires Aδ, contrairement à l’action Woda et al., 1999) : celle-ci présente des seuils de sensibilité
algogène observée dans d’autres tissus, mais diminuait de abaissés et fait l’objet de changements tissulaires qui vont
façon réversible les potentiels d’action provoqués par entraîner une allodynie/hyperalgésie. L’application de froid
d’autres stimuli. Cela pourrait expliquer en partie la relative ou de chaud provoque une douleur qui dure après la cessa-
insensibilité thermique des dents cariées fortement infec- tion du stimulus. L’allodynie mécanique résultant des tests de
tées par les lactobacilles (Hahn et al., 1993), ainsi que l’ab- percussion et pression exercés sur le desmodonte est moins
sence de corrélation entre la densité nerveuse sous les connue, bien que fréquente. Khan et al. (2007) et Owatz et al.
caries et la douleur (Rodd et al., 2001) ; (2007) ont étudié l’incidence de l’allodynie mécanique et ont
- l’éventuelle annulation de l’effet algogène de certaines montré que plus de 50 % des pulpes avec un diagnostic de
cytokines inflammatoires, comme le TNF-α et l’IL6, par la pulpite irréversible entraînaient également une allodynie
libération de peptides opioïdes (β-endorphine et/ou mécanique. De plus, les patients atteints de pulpite avec allo-
enképhalines) issus des cellules immunitaires (lymphocytes) dynie mécanique étaient plus algiques que ceux atteints de
(Członkowski et al., 1993). De même, la bradykinine induit la pulpite irréversible sans allodynie mécanique, ce qui peut
synthèse d’enképhalines à effet antalgique (Kudo et al., avoir des conséquences thérapeutiques puisque la douleur
1986) ; préopératoire est un facteur de risque pour la survenue de
- la vasoconstriction. De nombreux facteurs peuvent entraî- douleurs postopératoires (Werner et al., 2010).
ner une vasoconstriction (endothéline vasculaire, catécho-
lamines et neuropeptides des fibres sympathiques) qui L’allodynie observée peut s’expliquer de plusieurs façons,
limite les phénomènes algiques favorisés par une augmenta- par :
tion de la pression pulpaire. - activation de mécanorécepteurs nociceptifs intrapulpaires ;
Inversement certaines pulpes peuvent être douloureuses - sensibilisation de fibres collatérales pulpo-parodontales ;
sans signes marqués d’inflammation (Seltzer et al., 1963). - médiateurs inflammatoires d’origine bactérienne diffu-
sant dans le péri-apex avant nécrose complète entraînant
4 - Sémiologie l’activation de nocicepteurs parodontaux ;
Une pulpe saine n’est pas sensible spontanément et la stimu- - sensibilisation centrale causée par activation des noci-
cepteurs pulpaires.
lation provoquée dans le cadre des tests diagnostiques

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Pathologies pulpaires et péri-apicales et traitement de l’urgence 4
Ces hypothèses sont non exclusives : la quatrième pouvant pourrait modifier les connaissances sur l’étiopathogénie de
notamment se combiner avec les trois premières. ces lésions d’origine endodontique. Le rôle des virus est
Les deux dernières hypothèses semblent les plus vraisem- notamment exploré. En effet, le cytomégalovirus ou le virus
blables car on sait que les changements périradiculaires dans d’Epstein-Barr est détecté dans plus de 90 % des granulomes
la trame osseuse peuvent être objectivés avant nécrose symptomatiques (Slots et al., 2003). Le virus de l’herpès pour-
totale (Stashenko et al., 1995), que du tissu enflammé vital rait également jouer un rôle, mais plus indirect.
peut exister dans la partie apicale de dents avec des images
radio-claires (Ricucci et al., 2006) et que les phénomènes de
sensibilisation centrale peuvent entraîner une allodynie A - Lésions initiales (granulomes)
mécanique après une brève stimulation de certains types de
récepteurs (Chiang et al., 2005). Ce sont des lésions constituées par un tissu inflammatoire
circonscrit par une capsule fibreuse, très infiltré par des cel-
lules inflammatoires, principalement des polymorphonu-
cléaires, des macrophages, des lymphocytes T et B, des
II - Pathologies péri-apicales mastocytes, des ostéoclastes, des ostéoblastes, des fibro-
Une fois la pulpe contaminée, le processus infectieux s’étend blastes, des cellules épithéliales et des débris cellulaires
progressivement à l’ensemble de l’endodonte. La cinétique (Nair, 1997 et 2006 ; Rodini et Lara, 2001 ; Siqueira et Rôças,
de développement et la symptomatologie restent très 2007). Les chimiokines jouent un rôle essentiel dans la genèse
variables d’un individu à l’autre. La douleur n’est donc pas sys- des changements tissulaires observables dans une LIPOE. La
tématique et l’infection complète de l’endodonte peut sur- présence de CCL2, CCL3, CCL4, CCL5, CXCL8, CXCL10 et/ou
venir malgré un silence clinique complet. Environ 40 % des de leurs récepteurs a été démontrée dans les LIPOE humaines
nécroses pulpaires sont asymptomatiques (Michaelson et (Marton et al., 2000 ; Kabashima et al., 2001, Shimauchi et al.,
Holland, 2002). Il est également possible d’observer des cas 2001). Leur production dans les sites péri-apicaux peut être
de pulpite partielle sur les dents pluriradiculées. La nature causée par les micro-organismes endodontiques (bactéries,
des agents infectieux influence les réactions tissulaires et les fungis, virus) et leurs sous-produits, par des molécules inflam-
défenses de l’hôte. Avec la progression microbienne, la flore matoires telles que l’IL1, le TNF-α et l’IFN-γ, par les chimio-
bactérienne évolue en raison des changements de conditions kines elles-mêmes et par des molécules issues de la
nutritionnelles et métaboliques pour les bactéries (anaéro- dégradation des tissus mous et des tissus minéralisés (os,
bies) et de l’absence de cellules de défense. La colonisation dentine, cément) (Silva et al., 2004a). Silva et al. (2004b)
de la pulpe par les bactéries entraîne des réactions immuni- (fig. 4.3). Outre leurs nombreuses fonctions évoquées dans
taires innées et acquises dans le parodonte périradiculaire en les chapitres précédents telles que l’amplification et la régu-
regard du ou des foramina apicaux et latéraux des canaux lation des réactions inflammatoires, les cytokines sont à l’ori-
infectés qui aboutiront à la formation d’une lésion inflamma- gine de l’attraction des cellules de défense sur le site et
toire périradiculaire d’origine endodontique (LIPOE), ou paro- favorisent l’ostéoclasie.
dontite apicale dans la terminologie anglo-saxonne. L’intégrité du tissu osseux dépend de l’équilibre entre la
Inversement, les réactions inflammatoires induites dans le résorption ostéoclastique et l’apposition ostéoblastique. La
péri-apex par la colonisation bactérienne se mettent en famille des récepteurs du TNF-α joue un rôle majeur dans
place avant la destruction complète de la pulpe. Il est donc cette régulation par le biais du récepteur activant le facteur
possible d’en observer les manifestations alors que la pulpe nucléaire kappa B (RANK = receptor activator of nuclear fac-
est encore partiellement fonctionnelle, notamment par une tor-kappa B) et de l’ostéoprotégérine (OPG) qui fixent tous
symptomatologie parodontale et une image de résorption deux le ligand RANK-L (Boyle et al., 2003). RANK est expri-
osseuse avec une pulpe répondant aux tests de sensibilité mée sur les ostéoclastes matures et ses précurseurs, tandis
(Stashenko et al., 1995 ; Ricucci et al., 2006). que RANK-L est surtout exprimé sur les ostéoblastes en
conditions normales. La liaison du ligand sur RANK entraîne
la différenciation et l’activation des ostéoclastes.
Note : en l’absence d’intervention thérapeutique, l’endo-
donte est colonisé par des bactéries selon une cinétique Il existe deux voies d’activation des ostéoclastes par les lipo-
dépendant de la virulence des souches, des réactions de polysaccharides (Doucet et Lowenstein, 2006) :
l’hôte, etc. Il se développe une LIPOE dite initiale. Lorsqu’un - une voie indirecte, qui est mise en jeu par les cytokines pro-
traitement endodontique est réalisé, une lésion peut se inflammatoires libérées par les cellules présentes sur le site
développer en dépit de l’absence de lésion initiale ou per- de l’infection. Ces cytokines induisent l’expression de RANK-
sister dans le cas d’une lésion préexistante. Leurs caractéris- L à la surface des ostéoblastes et des lymphocytes Th1 qui
tiques sont différentes, notamment en termes de flore va se fixer secondairement sur le récepteur RANK (Wright
bactérienne (voir chapitre 5).
et al., 2005 ; Kim et al., 2006a). Les cytokines CCL5, CXCL10
et CCL2 ainsi que leurs récepteurs CCR3, CCR5, CXCR1 et
Une autre forme histologique de lésion apicale qui peut déri- CXCR3 ont des effets importants sur la différenciation des
ver ou non des précédentes est une lésion kystique. La nature cellules osseuses (Lisignoli et al., 2004 ; Okamatsu et al.,
de la flore microbienne fait l’objet de nombreuses études et 2004 ; Kwak et al., 2005 ; Yano et al., 2005 ; Kim et al., 2006a

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4 Endodontie

et 2006b) et sont probablement responsables de la résorp- La cinétique de progression des lésions dépend des caracté-
tion osseuse et radiculaire observée dans les lésions chro- ristiques individuelles et combinées des pathogènes et des
niques. CXCL8 a par ailleurs un rôle déterminant sur l’activité défenses de l’hôte. Divers mécanismes sont impliqués dans
et le recrutement des ostéoclastes (Bendre et al., 2003). ces phénomènes. Hashioka et al. (1994) ont par exemple
RANK-L induit aussi la production de CCL2, CCL3, CCL5, et montré que les symptômes cliniques et la taille des lésions
CXCL9 par les ostéoclastes, suggérant une boucle d’amplifi- étaient corrélés à la présence d’enzymes bactériennes de
cation composée de signaux autocrines et paracrines pen- dégradation de la matrice extracellulaire (collagénase ou
dant la différenciation en ostéoclastes (Kim et al., 2006b) ; chondroïtinase et hyaluronidase). L’équipement génétique
- une voie indirecte. Les lipopolysaccharides peuvent agir joue également un rôle comme l’indiquent les expérimenta-
directement sur certaines cellules, à différentes étapes, et tions animales avec des animaux invalidés génétiquement
entraîner l’activation des ostéoclastes indépendamment de pour tel ou tel récepteur ou messager de voie de signalisa-
toute sécrétion de cytokines pro-inflammatoires. tion cellulaire, ou avec des sujets ayant des déficiences
Les réactions tissulaires décrites précédemment aboutissent congénitales (pour revue, voir Stashenko, 2002).
également à la destruction tissulaire et à la résorption
osseuse qui se matérialiseront, à l’examen radiographique, par
2 - Exacerbation
des changements quantitatifs et qualitatifs. Les signes les Le passage d’une forme asymptomatique à une forme sympto-
plus utilisés sont l’épaississement desmodontal, la radio- matique n’est pas bien connu. Les infections aiguës sont en
clarté osseuse et les changements de structure des trabécu- général liées à des bactéries virulentes au stade planctonique,
lations osseuses (Brynolf, 1978 et 1979 ; Orstavik et al., 1986 ; à des diminutions des défenses ou à des propriétés bacté-
Matossian et al., 2005) (fig. 4.4). Les phénomènes de remanie- riennes particulières. Il a été démontré, pour certains patho-
ment tissulaire touchent également la dentine et le cément gènes, que des gènes codant pour la virulence sont plus
qui présentent des résorptions à des degrés divers dans la exprimés dans les cellules planctoniques que dans les bacté-
plupart des cas (Delzangles 1989). ries quand elles sont organisées en biofilm (Furukawa et al.,
2006). L’invasion des tissus périradiculaires se fait après des
changements d’équilibre microbien et peut aboutir à la forma-
tion d’un abcès. Certaines cytokines récemment identifiées,
comme l’IL17 et l’IL27, jouent un rôle dans la modulation des
phénomènes inflammatoires et le passage de l’état chronique
asymptomatique à symptomatique (Colić et al., 2007 et 2009).
On peut également noter que le passage en phase aiguë peut
survenir à la suite d’un traitement endodontique.

Les procédures de traitement peuvent entraîner une


modification de la flore, la mise en suspension de bacté-
ries ou de toxines, la perturbation de l’équilibre entre les
pathogènes ; la surinstrumentation peut provoquer une
réaction inflammatoire avec symptomatologie aiguë sans
nécessairement être associée à une contamination bacté-
rienne de la lésion.
Figure 4.4 Cellulite aiguë séreuse associée à un problème infec-
tieux sur la 48.

B - Évolution des LIPOE 3 - Autres formes : LIPOE résistantes, kystes, etc.


Les lésions initiales ne sont pas les seules formes de LIPOE.
1 - Progression Certaines n’apparaissent qu’après un traitement endo-
La persistance de l’agent infectieux dans l’endodonte inac- dontique qui est un des facteurs les plus fortement corrélés
cessible aux cellules défensives ne permet pas de stopper la à la présence d’une LIPOE (Boucher et al., 2002). La raison est
lésion qui, de ce fait, progresse. La lyse osseuse résultant des toujours la contamination de l’endodonte par les bactéries.
mécanismes exposés précédemment se poursuit. Les bacté- Dans ce cas, la flore peut être différente de celle des lésions
ries organisées en biofilm peuvent coloniser les surfaces initiales puisque les bactéries ne sont pas issues du même
péri-apicales et étendre la surface infectieuse. Leur progres- processus de sélection (Siqueira et Rôças, 2007). Enterococ-
sion dans les tissus mous est freinée par les réactions inflam- cus faecalis est par exemple le plus présent dans les lésions
matoires. Les bactéries orales sont en général peu virulentes persistantes (Sedgley et al., 2006). Les procédures elles-
et contenues par les défenses, jusqu’au moment où les colo- mêmes, telles que l’irritation du péri-apex par les instruments
nies sont suffisamment nombreuses ou que la synergie bac- endodontiques ou celle provoquée par des produits de mise
térienne dépasse les défenses de l’hôte. En général, les lésions en forme/désinfection et les matériaux endodontiques,
asymptomatiques ne sont donc pas infectées car les défenses peuvent entraîner des activations de cytokines différentes
de l’hôte éliminent les bactéries. (Schmalz et al., 2000). Des différences dans les taux d’expres-

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Pathologies pulpaires et péri-apicales et traitement de l’urgence 4
sion des cytokines ont été observées, traduisant l’hétérogé-
- la présence n’équivaut pas à une quantité critique.
néité des phénomènes qui s’y déroulent (Silva et al., 2005). - les souches virulentes n’expriment pas toujours leurs fac-
Les kystes sont des lésions délimitées par une membrane épi- teurs de virulence selon les conditions locales (absence
théliale (Nair, 1997 et 2006). Ils contiennent eux aussi des cel- de ressources nutritionnelles, densité de population, pH,
lules infiltrées et des cytokines. En dépit de certaines similarités, température, etc.) ;
les rapports cytokines/cellules inflammatoires sont différents - il existe une variabilité des réactions de l’hôte.
entre kystes et granulomes (Silva et al., 2005). Par exemple, les
cytokines CCL5 et CCL2 et les récepteurs CCR3, CCR5 et CXCR1
sont plus élevés dans les kystes que dans les granulomes (Silva D’autres recherches ont exploré le lien entre douleur et cyto-
et al., 2005), suggérant à la fois une redondance des voies de kines. Une association positive a été trouvée entre les niveaux
signalisation pour garantir la migration des lymphocytes au de chimiokine CXCL8 et les symptômes douloureux (Shi-
site péri-apical et une signature biochimique spécifique pou- mauchi et al., 2001).
vant caractériser les lésions précoces des lésions chroniques. En ce qui concerne la sémiologie, il est difficile parfois de
Par ailleurs, il est possible que certaines cytokines, telles différencier les pathologies pulpaire et parodontale péri-api-
qu’IL8/CXCL8, jouent un rôle dans le passage de la forme gra- cale du fait du continuum pulpo-parodontal. Dans le cas
nulome à celle de kyste (Marton et al., 2000). d’atteinte parodontale cependant, la présence de fibres tac-
tiles non douloureuses de gros diamètre permet le plus sou-
4 - Abcès apical et cellulite vent de localiser l’origine des douleurs.
Quand les défenses de l’organisme sont débordées, les
bactéries peuvent envahir la lésion péri-apicale et créer un Un des signes essentiels des pathologies péri-apicales est
abcès apical qui peut soit évoluer vers la fistulisation et la l’allodynie mécanique. Khan et al. (2007) ont montré que
résolution des symptômes, soit vers la cellulite quand les les dents présentant une pulpite irréversible/LIPOE
bactéries envahissent les tissus cellulaires voisins. avaient des seuils de douleur mécanique significativement
abaissés (77 %) par rapport aux dents contrôles homolo-
gues. Cette allodynie n’était pas totalement supprimée
par anesthésie locale et les dents controlatérales étaient
C - Douleurs et pathologies apicales également un peu plus sensibles que chez les sujets
témoins, ce qui suggère une composante centrale. Par ail-
Classiquement, la parodontite apicale aiguë correspond à une
leurs, les femmes présentaient moins d’allodynie que les
inflammation parodontale sur une dent dont la pulpe ne hommes, suggérant une composante hormonale.
répond plus aux tests de vitalité. Cependant, les frontières sont
difficiles à cerner puisque les tests ne sont pas fiables à 100 %,
ni en spécificité ni en sensibilité (Petersson et al., 1999), et que
les changements péri-apicaux peuvent commencer avant que
la pulpe soit complètement nécrosée. La parodontite apicale
III - Diagnostic des pulpites
aiguë ou le passage à une forme aiguë de parodontite apicale et parodontites apicales
chronique s’accompagne de douleurs importantes semblables Il faut bien avoir présent à l’esprit que les catégories diagnos-
en intensité à celles de la pulpite qualifiée de modérée à intense tiques des maladies pulpaires ne correspondent pas à l’état
(Dummer et al., 1980 ; Segal, 1984 ; Nusstein et Beck, 2003 ; physiologique de la pulpe mais aux traitements possibles. La
Touré et al., 2007). Le délai de consultation est en revanche un symptomatologie des pulpites est très variée avec des dou-
peu plus long pour les pulpites que pour les lésions apicales, leurs pouvant être qualifiées de légères à intenses, ressenties
respectivement 8 et 4 jours, probablement en raison du carac- et décrites, provoquées et/ou spontanées (Mumford, 1973 ;
tère continu des douleurs parodontales alors que des périodes Dummer et al., 1980). Des différences de qualité existent éga-
de rémission sont souvent observées en cas de pulpite. lement. En revanche, la classification en pulpite réversible/
De nombreuses études ont cherché à corréler la symptoma- irréversible correspond à un état histologique ou, plutôt, à un
tologie des lésions apicales avec une souche bactérienne pronostic thérapeutique. Parmi les signes et symptômes ne
particulière. Les études semblent indiquer un rôle particulier sont utilisables que ceux que l’on retrouve systématiquement
pour les bactéries à Gram négatif anaérobies. Cependant, et ne sont pertinents pour le traitement que quelques signes
d’autres études ont parfois également retrouvé ces germes considérés comme pathognomoniques (Klausen et al., 1985).
dans des infections non symptomatiques. Le problème est donc d’identifier les éventuels signes de
passage du réversible à l’irréversible. Woda et al. (1999) ont
Siqueira et Rôças (2007) ont proposé plusieurs explica- synthétisé les signes et symptômes des affections pulpaires
tions pour ces différences : et parodontales et proposé des critères diagnostiques qui
- les bactéries peuvent exister sous différentes formes sont présentés dans les tableaux 4.3 à 4.5. C’est en combinant
variant selon leur degré de virulence ; ces informations avec les données de l’anamnèse, des exa-
- la présence de germes synergiques peut influencer le mens cliniques local, régional et général et avec celles de
comportement bactérien et, notamment, leur virulence ;
l’imagerie que la décision thérapeutique pourra être optimi-

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4 Endodontie

Tableau 4.3 Proposition de critères diagnostiques des maladies aiguës pulpaires et parodontales d’origine pulpaire (d’après Woda
et al., 1999).
Maladie et synonymes Critères diagnostiques
Pulpite aiguë réversible • Présence d’une cause expliquant l’existence de l’inflammation pulpaire
Hyperémie pulpaire • Douleur spontanée absente ou discrète
Pulpite subaiguë • Douleur provoquée par un test de sensibilité se prolongeant peu de temps au-delà de la
Prépulpite stimulation
Pulpite aiguë débutante
Pulpite aiguë irréversible • Présence d’une voie de contamination bactérienne du tissu pulpaire
Pulpite aiguë • Douleur spontanée
Carie du troisième degré • Réponse positive aux tests de sensibilité pulpaire*
Pulpite aiguë séreuse
Pulpalgie aiguë
Pulpite aiguë purulente
Pulpo-parodontite
Parodontite apicale aiguë • Existence d’une contamination parodontale d’origine bactérienne issue de l’endodonte
Parodontite apicale aiguë non suppurée • Réponse négative aux tests de sensibilité pulpaire
Parodontite apicale symptomatique • Douleur spontanée et exacerbée par la percussion ou la pression
• Absence de douleur à la palpation apicale
Abcès apical aigu • Existence d’une contamination bactérienne parodontale d’origine endodontique
Parodontite aiguë suppurée • Réponse négative aux tests de sensibilité pulpaire
Parodontite péri-apicale aiguë suppurée • Douleur spontanée et exacerbée par la percussion
Abcès alvéolaire aigu • Douleur à la palpation apicale**
Cellulite collectée
Abcès sous-périosté
Abcès secondaire • Critères identiques à ceux de l’abcès apical aigu
Abcès phœnix • Image osseuse radio-claire de lésion d’origine endodontique
Abcès récurrent
Abcès recrudescent
Abcès apical chronique
* Réponse douloureuse à la percussion possible dans le cas d’une pulpo-parodontite.
** Tuméfaction sous-périostée ou sous-muqueuse possible.

Tableau 4.4 Proposition de critères diagnostiques des maladies chroniques pulpaires et parodontales d’origine pulpaire (d’après
Woda et al., 1999).
Maladie et synonymes Critères diagnostiques
Pulpite chronique • Dent asymptomatique
Pulpalgie chronique • Réponses atténuées aux tests de sensibilité pulpaire (la vitalité pulpaire n’est souvent
Pulpite asymptomatique objectivée que par une manœuvre invasive intrapulpaire)
Pulpite chronique ouverte • Selon la forme clinique, présence d’un ou de plusieurs signes suivants :
Pulpite ulcéreuse - pulpe exposée
Pulpite hyperplasique - polype pulpaire
Pulpite chronique fermée - calcification de l’endodonte
Pulpite dégénérative - image radiologique de granulome interne, résorption interne
Granulome interne - image radiologique d’ostéosclérose péri-apicale
Résorption interne - image radio-claire péri-apicale
• Présence d’une cause expliquant l’existence de l’inflammation pulpaire
Nécrose asymptomatique • Dent asymptomatique
Carie du quatrième degré • Réponse négative aux tests de sensibilité pulpaire*
Gangrène pulpaire
Nécrobiose
Parodontite apicale chronique • Dent asymptomatique
Granulome apical • Réponse négative aux tests de sensibilité pulpaire
Kyste radiculo-dentaire • Image radio-claire d’une lésion osseuse d’origine endodontique
Fistule • Présence d’un ostium fistulaire dont la relation avec la dent causale est objectivée à la
Parodontite apicale chronique purulente radiographie par l’introduction d’un cône de gutta
Parodontite péri-apicale chronique suppurée
Parodontite alvéolaire chronique
* Le diagnostic ne peut pas être porté dans les 6 ou 7 mois qui suivent un traumatisme.

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Pathologies pulpaires et péri-apicales et traitement de l’urgence 4
Tableau 4.5 Répartition des principaux signes nécessaires à l’établissement des critères diagnostiques des maladies pulpaires et
parodontales d’origine pulpaire.
Douleur
provoquée Douleur
Douleur Œdème Image
prolongée Douleur à la Ostium
Vitalité à la des tissus radio-claire
après spontanée palpation fistulaire
percussion mous apicale
stimulation apicale
pulpaire
Hyperémie + – + – – – – –
Pulpite aiguë + + + ± – – – –
irréversible
Parodontite – + – + – – – ±
apicale aiguë
Abcès apical aigu – + – + + ± – ±
Abcès secondaire – + – + + ± – +
Pulpite chronique – – ± – – – – ±
Nécrose – – – – – – – –
asymptomatique
Granulome/kyste – – – – – – – +
Fistule – – – – – – + ±
Les tableaux sémiologiques pris en référence correspondent à des maladies types (± signifie que la réponse peut être soit présente, soit absente, soit ambiguë).

sée. Les recommandations de la Haute Autorité de Santé ticulier défini en fonction de l’état de santé du patient, qui
sont synthétisées dans le tableau 4.6. peut contre-indiquer certains traitements, et de la valeur
intrinsèque de la dent dans un projet thérapeutique global et
notamment prothétique (Zitzmann et al., 2009). Enfin, le trai-
tement peut être mené en plusieurs phases : une phase d’ur-
IV - Traitement d’urgence des gence et une phase retardée, le traitement d’urgence ne
pathologies pulpaires et péri-apicales devant pas compromettre les chances de succès du traite-
ment définitif à venir.
La prise en charge des pathologies douloureuses d’origine
pulpaire et parodontale s’appuie sur notre connaissance
de la physiopathologie, des informations issues de l’anam- A - Objectifs thérapeutiques
nèse, de l’examen clinique et des tests diagnostiques. Il est Les changements histo-physio-pathologiques pulpaires et
important de signaler à cet égard que de nouveaux proto- parodontaux sont principalement dus à :
coles thérapeutiques peuvent venir modifier rapidement
- des agressions non infectieuses (chocs, fraisage sans irriga-
nos comportements cliniques.
tion ou très proche de la pulpe, etc.) ;
- l’exposition aiguë de la pulpe aux pathogènes du milieu
L’utilisation du microscope opératoire permet par exemple de buccal après un traumatisme ;
mieux apprécier l’état de la plaie dentinaire et de mieux - des expositions chroniques à des pathogènes lors de caries
contrôler l’exérèse des tissus infectés sans effraction pulpaire ou après exposition aiguë traumatique et fracture d’un frag-
(Selden, 2002 ; Del Fabbro et al., 2009). La mise au point de ment coronaire.
matériaux cliniques biocompatibles et étanches de type
ciments – Pro-Root MTA® (Dentsply-Maillefer, France) ou Bio-
Les objectifs thérapeutiques seront donc différents selon
dentine® (Septodont, France) par exemple – permet d’envisa- les situations. L’objectif du traitement est :
ger des réparations tissulaires et la conservation partielle de - de stopper ou limiter l’inflammation en cours afin de
pulpes dans des situations où la pulpectomie totale était favoriser la réparation tissulaire ;
auparavant la seule thérapeutique indiquée (Modena et al., - d’éliminer les micro-organismes et les substances irri-
2009 ; Bakland, 2009 ; Witherspoon, 2008). La possible revas- tantes des tissus dentaires par :
cularisation de dents à pulpe nécrosée ouvre également la • curetage et désinfection dentinaire en cas de pulpite
voie à de nouvelles thérapeutiques (Banchs et Trope, 2004 ; réversible,
Murray et al., 2007). Ces progrès incitent à suivre la littérature • pulpotomie et désinfection pulpaire quand une partie
scientifique de près, dans un domaine en pleine évolution. de la pulpe présente une forme irréversible d’atteinte,
Il ne faut par ailleurs pas perdre de vue que le choix d’un mais que le reste garde un pouvoir de cicatrisation/
réparation,
traitement doit toujours être effectué dans un contexte par-

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4 Endodontie

séance de soins afin d’éviter une consultation en urgence.


• pulpectomie et désinfection endodontique si les chan-
gements histologiques sont irréversibles et risquent Ces douleurs sont passagères et doivent disparaître dans les
d’entraîner la nécrose tissulaire, 48 heures. L’objectif du traitement est de diminuer l’inflam-
• parage canalaire et désinfection endodontique si la mation afin de permettre un retour aux conditions physiolo-
pulpe est nécrosée ; giques. Il ne faut donc pas infliger une irritation supplémentaire
- de créer une barrière étanche entre les tissus sains et les à la pulpe par une réintervention. Dans les cas sévères cepen-
bactéries avec une obturation : dant, la pose de pansement à base d’eugénol aux propriétés
• coronaire en cas de dentinopathie, analgésiques (Markowitz et al., 1992 ; Park et al., 2009) peut
• radiculaire en cas de pulpopathie (qui doit être complé- diminuer la symptomatologie. Un complément médicamen-
tée par une obturation coronaire étanche) ; teux antalgique, préférentiellement de type anti-inflamma-
- de supprimer la douleur avec : toire non stéroïdien (AINS), peut aider le patient à patienter
• un traitement médicamenteux,
jusqu’au retour à la normale puisqu’il s’agit d’une inflamma-
• un traitement physique :
- par mise en sous-occlusion en cas de parodontite apicale, tion locale. Certains auteurs ont avancé l’idée que les vaso-
- par drainage d’une collection suppurée (ouverture de constricteurs associés à l’anesthésie pouvaient avoir des
la chambre pulpaire en cas d’abcès apical aigu ou de effets nocifs sur la pulpe en diminuant le flux sanguin pen-
cellulite). dant des périodes longues et compromettre l’élimination
des produits inflammatoires générés par les procédures de
fraisage dentinaire (Kim et al., 1992). Il faudra également véri-
Plusieurs difficultés accompagnent la réalisation de ces fier la vitalité ultérieurement pour s’assurer que la pulpe ne
objectifs : s’est pas nécrosée.
• évaluer la frontière entre inflammation dite réversible et
irréversible ; 2 - Exposition dentinaire au milieu buccal
• assurer la désinfection des tissus dentaires : après traumatisme
- de la dentine après curetage dentinaire, La procédure recommandée est le coiffage dentinaire.
- de l’endodonte (car de nombreuses études indiquent la Cependant, les études disponibles ne sont pas suffisantes
persistance de bactéries après les procédures de mise en pour fixer des règles de conduites claires (Andreasen et al.,
forme et désinfection). 2010). En effet, si les bactéries buccales colonisent les sur-
Par ailleurs, les études montrent que le risque de survenue de faces dentinaires exposées et pénètrent les tubules en
complications postendodontiques dépend de l’état histolo- quelques jours, la vitesse et l’ampleur de cette colonisation
gique de la pulpe. Les dents à pulpe nécrosée, du fait de l’in- varient selon les modèles étudiés. Elles dépendent des
fection, sont plus à risque que les autres de développer des souches bactériennes et du temps d’exposition (Olgart et al.,
complications infectieuses et douloureuses de type flambée 1974 ; Mjör, 1974 ; Orstavik et Haapasalo, 1990). La contamina-
(flare-up) (Hargreaves et Seltzer, 2002). tion des dents pulpées étant plus lente que celle des dents
dépulpées, cette différence suggère que différents facteurs,
comme les odontoblastes et/ou le fluide dentinaire, exer-
B - Procédures cent un rôle de frein à la pénétration bactérienne (Nagaoka
L’anesthésie fait partie intégrante des procédures (voir cha- et al., 1995). Aucune étude n’a à ce jour étudié les change-
pitre 9). ments histologiques pulpaires associés.

1 - Hyperémie pulpaire 3 - Exposition pulpaire au milieu buccal


Il s’agit d’une pathologie d’origine non infectieuse qui peut après traumatisme
survenir par exemple après un fraisage dentinaire profond ou Le traitement par coiffage d’une pulpe exposée dépend du
la pose d’un matériau irritant à proximité pulpaire. La sévérité degré d’exposition, des conditions du tissu pulpaire, du stade
de l’agression et la capacité de cicatrisation pulpaire s’appré- de développement radiculaire, du temps écoulé depuis l’ac-
cient (Murray et al., 2003) en fonction : cident, d’un éventuel traitement d’urgence et du degré d’at-
- de l’épaisseur de dentine résiduelle ; teinte desmodontale (Ozçelik et al., 2000). Les taux de
- du matériau posé et de sa toxicité ; succès varient de 57 à 90 % (Ravn, 1982 ; Cavalleri et Zerman,
- de l’importance des signes cliniques, c’est-à-dire principale- 1995). Les études consacrées au problème sont rares. Cvek
ment de l’inconfort ou de la douleur du patient et de sa et al. (1982), dans une étude réalisée chez le singe, observent
capacité à attendre le retour à la normale ; une aire d’inflammation superficielle avec formation de tissu
- des caractéristiques pulpaires et de ses capacités à réagir hyperplasique contenant des infiltrats leucocytaires et pré-
favorablement (pulpe jeune ou rétractée par exemple). conisent une éviction d’une zone de 2 mm de profondeur
L’hyperémie pulpaire consécutive à un soin restaurateur peut pour ancrer le traitement sur du tissu sain. Cependant, leur
être considérée comme une suite postopératoire « nor- étude ne comporte pas de marquage bactérien. Harrán-
male ». Il est préférable de prévenir le patient de la probabi- Ponce et al. (2002), chez le chien, ont observé, 48 et 72 heures
lité de survenue de ce genre de désagrément à la fin de la après le trauma, la même aire d’inflammation superficielle

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Pathologies pulpaires et péri-apicales et traitement de l’urgence 4
avec formation de tissu hyperplasique contenant des infil- b - Pulpite irréversible
trats leucocytaires mais également la présence de bactéries
jusqu’à une profondeur de 4,6 mm, variable avec l’importance Important ! L’objectif principal du traitement d’urgence est
du trauma. Cette infiltration bactérienne pose la question d’éliminer les irritants bactériens et de réduire la pression
des limites de la zone d’éviction de surface et, donc, de l’am- intrapulpaire. La première étape consiste à poser un champ
pleur de la pulpotomie nécessaire au succès d’un traitement. opératoire étanche qui permettra de prévenir tout risque
de contamination de l’endodonte. À ce stade, la pulpe est
La capacité de réparation après contamination n’est actuelle-
enflammée mais non infectée. Effectuer un soin dans de
ment pas connue. mauvaises conditions conduirait inévitablement à la conta-
mination de l’endodonte et rendrait la situation plus com-
4 - Infection pulpaire et parodontale après exposition plexe au rendez-vous suivant.
chronique à des pathogènes

a - Pulpite réversible Si aucune douleur desmodontale n’est associée et si l’organi-


sation du cabinet s’y prête, le traitement endodontique peut
Important ! Le tissu carieux est retiré le plus soigneusement être conduit dans la séance. Sinon, le traitement d’urgence
possible avec un excavateur et/ou une fraise boule montée doit permettre de temporiser, de soulager le patient et de
sur contre-angle. L’utilisation d’aides optiques favorise gran- préparer la dent pour la suite des soins.
dement la précision de l’excision tissulaire. La technique La totalité du tissu carieux est éliminée avant de pénétrer
opératoire doit être guidée par une logique de contamina- dans la chambre pulpaire.
tion infectieuse : il s’agit d’éliminer le tissu carieux par une S’il s’agit d’une dent monoradiculée, la totalité du paren-
technique de crown down, c’est-à-dire éliminer les bacté- chyme pulpaire doit être éliminée à l’aide d’un tire-nerf et le
ries dans les zones superficielles, progresser à partir d’un
tissu sain vers la pulpe, nettoyer la fraise souillée avec une canal irrigué à l’aide d’hypochlorite de sodium à 2,5 %.
compresse imprégnée de chlorhexidine et changer de fraise S’il s’agit d’une dent pluriradiculée, la pulpotomie (éviction
quand on approche de la pulpe de façon à ne pas contami- de la pulpe camérale) seule est suffisante. De nombreuses
ner les tissus profonds et limiter les effractions pulpaires études ont souligné l’intérêt et l’efficacité de ces techniques
(Bjørndal et al., 2010). Ce respect microbiologique de la (Hasselgren et Reit, 1989 ; Oguntebi et al., 1992 ; Penniston et
pulpe permettra de tenter le coiffage avec des chances rai- Hargreaves, 1996).
sonnables de succès. La pose d’un champ opératoire (digue), Une compression est réalisée avec une boulette de coton
permettant d’isoler la dent du milieu buccal, est nécessaire.
imbibée d’hypochlorite de sodium pendant 2 minutes puis le
plancher pulpaire est inspecté. Si l’hémorragie est contrôlée,
Une fois le tissu carieux éliminé, une boulette de coton stérile, une boulette de coton stérile est placée dans la chambre
éventuellement légèrement imprégnée d’eugénol, est mise en pulpaire et recouverte d’un pansement non compressif. Si, au
place dans la cavité puis est recouverte par une obturation retrait de la boulette de coton, un saignement persiste dans
temporaire non hydrophile (IRM® Dentsply De Trey). un canal, la pulpectomie de ce canal est nécessaire. En l’ab-
En cas d’effraction pulpaire lors de l’éviction carieuse, il est sence de saignement, il n’y a aucune raison de pénétrer dans
possible de tenter un coiffage pulpaire. Dans ce cas, les les canaux ; l’agression d’un tissu physiologiquement sain ne
caractéristiques histophysiologiques de la pulpe sont modi- peut que générer un nouveau processus inflammatoire et
fiées du fait de l’exposition bactérienne (Lin et Langeland, être à l’origine de nouvelles douleurs.
1981 ; Komabayashi et Zhu, 2010). Les pourcentages de succès Une médication à l’hydroxyde de calcium peut être placée
des coiffages après exposition pulpaire dans le cas de dent dans le canal dépulpé et la cavité obturée avec un panse-
cariée en pulpite sont faibles (Tronstad et Mjör, 1972 ; Bergen- ment non compressif. L’obturation provisoire est effectuée
holz, 2005,) mais de l’ordre de 30 à 35 % selon les études à avec un matériau pseudo-définitif tel qu’un ciment au verre
long terme (Al-Hiyasat et al., 2006 ; Bjørndal et al., 2010), ionomère par exemple. La dent est ainsi reconstituée pour la
voire moins : 13 % pour Barthel et al. (2000), la plupart des suite des soins, ce qui permet d’obtenir facilement une cavité
pulpes exposées évoluant vers la nécrose. Il est donc recom- d’accès à 4 parois, situation idéale pour la poursuite du trai-
mandé de ne tenter la procédure que sur les dents à signes tement endodontique.
modérés (Stanley, 1998 ; Stockton, 1999). La technique est Dans le cas de la pulpite irréversible, la seule éviction chirur-
celle décrite par Cvek (1978), reprise de Granath et Hagman gicale du tissu pulpaire, qu’elle soit partielle ou totale, ne suf-
(1971). Le tissu pulpaire est sectionné à la fraise diamantée à fit pas du fait de la persistance d’agents irritants et de la
grande vitesse sous irrigation copieuse. La surface de la plaie sensibilisation des fibres nerveuses. Une prescription antal-
est lissée, débridée et nettoyée avant la mise en place du gique complémentaire doit donc être donnée au patient,
matériau. Les capacités de scellement du matériau et donc selon les modalités indiquées au chapitre 10. La prescription
d’établissement d’un joint étanche sont essentielles dans le d’antibiotiques n’est pas recommandée pour le patient sain
succès de la procédure (Cox et al., 1985). Les matériaux de (Keenan et al., 2006).
choix sont actuellement l’hydroxyde de calcium ou le MTA® Il faut également noter que la situation peut être compliquée
au contact de la pulpe qui doivent ensuite être recouverts dans le cas de dents pluriradiculées : l’état histopathologique
d’une obturation coronaire étanche. de la pulpe peut ne pas être le même dans les différents

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4 Endodontie

canaux. Cliniquement, si un saignement persiste après pulpo- étant les plus à risque), la prise de corticoïdes dans le cadre
tomie dans un canal, la pulpectomie devra être réalisée dans d’une affection générale et la présence d’un œdème préopé-
ce canal. ratoire. Après obturation endodontique, 40 % des patients
Les douleurs postopératoires sont plus fréquentes après pul- rapportaient des douleurs, faibles dans la plupart des cas, 12 %
pectomie qu’après pulpotomie (pour revue, voir Hargreaves des patients ressentant des douleurs modérées à sévères
et Seltzer, 2002) du fait de la différence d’indication des deux (échelle visuelle analogique : 4-5). Les facteurs prédictifs des
techniques, les pulpectomies étant conduites sur des pulpes douleurs étaient les mêmes que précédemment avec, en plus,
dont le statut bactérien n’est pas toujours facile à définir. la taille des lésions péri-apicales, un antécédent de douleur
après préparation et le traitement effectué en une séance.
c - Pulpite irréversible associée à une allodynie mécanique Si la dent est déjà traitée endodontiquement, il faut effectuer
Dans le cas d’une pulpite irréversible avec dent sensible à la le retraitement endodontique complet. Si le temps manque et
percussion, il a été montré que la mise en sous occlusion per- qu’un seul canal est à l’origine de la PAA, on peut ne retraiter
met d’améliorer le soulagement de la douleur (Rosenberg que ce canal. Le retraitement peut être compliqué par la pré-
et al., 1998). Une prescription antalgique adaptée à la douleur sence de reconstitutions et/ou d’ancrage radiculaires qu’il faut
complète le traitement. éliminer avant de désobturer le canal, négocier les obstacles
d - Parodontite apicale aiguë intracanalaires (calcifications, butées, etc.). Les douleurs étant
exacerbées par le moindre contact avec la dent, ceci est diffi-
La parodontite apicale aiguë (PAA) est liée à la présence de
cilement possible au cours de la consultation d’urgence et si
bactéries dans l’endodonte (Kakehashi et al., 1965). L’équilibre
c’est le cas la procédure ne peut être envisagée qu’après l’ob-
quiescent entre les bactéries canalaires et les défenses de
tention d’une anesthésie profonde.
l’organisme est rompu. Le desmodonte ou la lésion péri-api-
Il est souvent plus judicieux de programmer un second ren-
cale préexistante entre dans un état inflammatoire aigu qui,
dez-vous après avoir mis la dent en sous-occlusion et pres-
cliniquement, se traduit par l’apparition de douleurs impor-
crit un traitement antalgique/anti-inflammatoire adapté aux
tantes, spontanées et exacerbées par les contacts dentaires.
douleurs intenses. Dès que les signes douloureux ont disparu,
La première étape du traitement consiste à effectuer un
le démontage des éléments corono-radiculaires est entrepris
parage canalaire associé à une désinfection, c’est-à-dire ten-
et le traitement endodontique effectué. Suite à l’épisode
ter d’éliminer la totalité des débris organiques encore pré-
douloureux, il est rarement difficile de motiver et convaincre
sents dans l’endodonte (Sutherland et Matthews, 2003). La
le patient du bien-fondé de l’intervention.
question de la supériorité d’un traitement en une séance par
rapport à un traitement en deux séances n’est pas tranchée e - Abcès apical aigu
(Spångberg, 2001 ; Bergenholtz et Spångberg, 2004 ; Figini
et al., 2007 ; Penesis et al., 2008 ; Balto, 2009). Important ! Il s’agit d’une parodontite apicale suppurée. La
Si la dent n’est pas traitée endodontiquement, la cavité d’ac- présence de pus dans la lésion osseuse exacerbe les dou-
cès est réalisée, les canaux sont mis en forme et désinfectés leurs. L’objectif du traitement est double : supprimer la
conventionnellement (Simon et Pertot, 2003). Une médica- douleur et éviter la dissémination de l’infection dans les
tion à l’hydroxyde de calcium est mise en place dans les tissus environnants. Le traitement d’urgence consistera à
éliminer les tissus endodontiques infectés et à drainer la
canaux. Son pH élevé favorise le retour à la normale après collection suppurée (Matthews et al., 2003).
l’acidification induite par les bactéries et le processus inflam-
matoire (Enkel et al., 2008). La dent est ensuite obturée avec
une obturation provisoire étanche et mise en sous-occlusion. Si l’endodonte est accessible et perméable, le drainage intra-
Une prescription adaptée à la situation complète l’acte canalaire est le plus simple à obtenir. Après instrumentation
chirurgical. La disparition des douleurs s’effectue en et désinfection des canaux, une lime de petit diamètre est
48 heures. Le patient est reconvoqué pour la suite du traite- utilisée à 1 mm au-delà du foramen. Si du pus est présent
ment endodontique, qui peut être complété dans la séance dans la lésion apicale, celui-ci remonte immédiatement dans
suivante si toute symptomatologie a disparu. le canal et, grâce à cette décompression, le patient est immé-
Il faut noter que les douleurs post-traitement endodontique diatement soulagé.
sont fréquentes et concernent près de la moitié des patients La dent peut être laissée ouverte pendant 48 heures afin de
(Hargreaves et Seltzer, 2002). Deux études prospectives ont poursuivre le drainage. Cette notion a longtemps été contro-
étudié l’incidence de ces douleurs et les facteurs prédictifs de versée, arguant du fait que le canal devenait alors une voie de
leur apparition, l’une après préparation canalaire sans obtura- recontamination potentielle par les bactéries de la cavité
tion (Glennon et al., 2004), l’autre après obturation endo- buccale. Sans que l’on puisse dire aujourd’hui que l’idée de
dontique (Ng et al., 2004). Soixante-cinq pour cent des laisser la dent ouverte en interséance soit adoptée de façon
patients rapportaient des douleurs dans les 48 heures après consensuelle, une grande majorité de praticiens reconnaît
préparation canalaire, mais qui n’étaient intenses (échelle que les avantages sont largement supérieurs aux risques
visuelle analogique : 4-5) que dans 10 % des cas. Les facteurs encourus avec la fermeture de la dent.
prédictifs de ces douleurs postopératoires étaient la présence Si l’endodonte n’est pas accessible, certains proposent de
d’une douleur préopératoire, le type de dent (les molaires trépaner l’os alvéolaire en regard de la lésion enflammée

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Pathologies pulpaires et péri-apicales et traitement de l’urgence 4
pour obtenir un drainage. Après anesthésie, la gencive est - l’apparition (rapide ou évolutive, primaire ou récurrente) ;
incisée en regard de l’apex de la dent concernée et la corti- - l’aspect clinique (circonscrit ou diffus) ;
cale osseuse est perforée avec une petite fraise boule ou le - la topographie, qui peut être vestibulaire, sous-périostée,
foret du matériel d’anesthésie intra-osseuse X-Tip. Cepen- affecter le corps de la mandibule, les régions infra-orbitaire,
dant, les études n’indiquent pas de gain significatif avec cette buccale, sous-mandibulaire, sous-mentale, sublinguale, pté-
procédure (Nist et al., 2001 ; Houck et al., 2000). rygo-mandibulaire, massétérine, temporale superficielle,
Si un abcès gingival est associé à l’abcès apical aigu, la dou- temporale profonde (pharyngienne latérale), rétro-pharyn-
leur est moins importante. Le patient rapporte lui-même que gienne, prétrachéale, médiastinale et intracrânienne.
la douleur a considérablement diminué quand l’abcès a tra- L’état bucco-dentaire du patient est le plus souvent négligé.
versé le périoste. La question de l’incision systématique d’un Afin de déceler la cause de l’infection, il s’agira de déterminer
abcès est pertinente. Si le drainage du pus est obtenu par la si l’infection est due à une dent en s’appuyant sur les résultats
voie intracanalaire, il n’y a aucune raison de chercher un nou- des tests de sensibilité pulpaire, l’état radiographique de la
veau drainage par la voie gingivale. Si, au contraire, l’accès au zone apicale, le parodonte, les éléments embryonnaires ves-
canal est compromis et que l’abcès est fluctuant, l’incision tigiaux, un éventuel traumatisme maxillo-facial ou un état
franche avec une lame de bistouri insérée jusqu’au contact post-chirurgical.
osseux est une solution simple pour obtenir l’évacuation du Parmi les diagnostics différentiels, seront évoqués les kystes
pus rapidement. sébacés, la staphylococcie maligne, les lithiases salivaires, les
L’incision de l’abcès peut également être décidée en complé- parotidites virales ourliennes, l’emphysème sous-cutané et
ment du parage canalaire s’il est décidé de ne pas laisser la l’œdème allergique de la face, entre autres (Molinari, 2003 ;
dent ouverte ou si la collection est importante. Witherow et al., 2004).
Tant que l’abcès reste localisé et que l’infection ne diffuse L’anamnèse (antécédents médicaux, hygiène de vie) et le
pas dans les tissus avoisinants, la prescription d’antibiotiques recueil des données cliniques (localité, aspect, évolution)
n’est pas justifiée en l’absence de signes généraux d’infection. sont de première importance dans l’établissement d’un dia-
gnostic fiable.
f - Prescription médicamenteuse et urgence endodontique Toutes les études épidémiologiques ont montré que les
hommes âgés de 40 ans représentent la population la plus
Essentiel : le geste opératoire chirurgical (pulpotomie/pul- concernée et que les dents causales sont généralement les
pectomie/incision), bien que souvent nécessaire, n’est pas molaires mandibulaires (Huang et al., 2004 ; Wang et al.,
toujours suffisant pour soulager totalement le patient. La 2005 ; Flynn et al., 2006 ; Azérad, 2007).
prescription antalgique est un complément indispensable
de la thérapeutique.
A - Signes cliniques
En dehors de certaines situations particulières, justifiées
Le signe pathognomonique des cellulites est la tuméfac-
médicalement, la prescription d’antibiotiques est inutile dans
tion maxillo-faciale, qui peut être dure ou fluctuante à la
le cas des urgences en endodontie (Matthews et al., 2003 ; palpation ; la peau semble tendue lors des premiers stades
Sutherland et Matthews, 2003 ; Keenan et al., 2006). Seul le et un trismus est souvent associé, lié à la présence de
cas de l’abcès alvéolaire aigu peut parfois donner lieu à dis- l’œdème dans le plan musculaire du masséter. Le patient
cussion et la décision devra se faire en fonction du tableau peut présenter les symptômes d’une infection généralisée
clinique et des éventuels signes généraux d’infection (fièvre, (hyperthermie, asthénie ), ainsi que ceux d’un syndrome
malaise, etc.) qui, s’ils sont présents, doivent inciter à la pres- infectieux sévère (sueurs, pâleurs, polypnées, hypotension).
cription d’une antibiothérapie.
Le pronostic vital peut être mis en jeu lors de la présence
Les thérapeutiques médicamenteuses utilisées dans le d’une dyspnée, d’une dysphagie ou des deux. Après l’examen
cadre de l’endodontie sont détaillées dans le chapitre 10.
clinique, il est nécessaire de confirmer radiologiquement le
diagnostic bien qu’une différence entre la cause radiologique
et l’observation clinique soit toujours possible. Dans certains
cas, une dent répondant faiblement aux tests de vitalité clas-
V - Cellulites siques peut être à l’origine d’une infection sévère. Compte
Les cellulites maxillo-faciales sont des infections qui enva- tenu des mécanismes de diffusion des cellulites, la localisa-
hissent les tissus de remplissage des espaces bucco-cervico- tion topographique peut aussi être décalée par rapport à la
faciaux, limités par les corticales osseuses et les insertions position de la dent.
musculo-aponévrotiques. Ces infections, ayant une étiologie Le premier stade de la pathologie est dénommé cellulite
à 90 % dentaire, sont donc appelées odontogènes (Heimdahl, aiguë séreuse (fig. 4.4), qui correspond au stade initial inflam-
1995). Plusieurs classifications sont possibles selon : matoire. Les quatre signes classiques de l’inflammation sont
- le stade (on parle alors de cellulite aiguë, subaiguë et chro- présents : tuméfaction, douleur, chaleur, rougeur. L’examen
nique, diffuse) ; clinique met en évidence une tuméfaction mal limitée com-

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4 Endodontie

blant les méplats de la face, survenue à la suite d’un épisode


algique de type parodontite apicale aiguë parfois associé à
une légère hyperthermie. La peau en regard est tendue, lisse,
imperceptiblement colorée et ne présente pas le signe du
godet (empreinte du doigt après pression sur le site de la
tuméfaction).
Si la cellulite n’est pas traitée ou est incomplètement traitée,
elle évoluera vers une phase suppurée (fig. 4.5) et/ou fistuli-
sée (fig. 4.6a et b). À ce stade, on observera une altération de
l’état général associée à une douleur constante et irradiante,
réfractaire aux antalgiques. La tuméfaction est bien délimitée
et fluctuante. La peau est enflammée, tendue et luisante ; à la
palpation, les tissus prennent le signe du godet.
L’examen est souvent compliqué par la présence d’un trismus
accompagné d’un comblement du vestibule en regard de la Figure 4.5 Cellulite aiguë suppurée au départ de la 36 avec tris-
dent causale qui est extrêmement mobile et sensible à la mus serré.
percussion. On observera également, dans la plupart des cas,
une hypersalivation et une odeur fétide.

Essentiel : les signes de gravité susceptibles de mettre en


jeu le pronostic vital sont à dépister impérativement :
- un érythème avec extension cervicale (pronostic de mor-
talité pouvant atteindre 40 %) (Zeitoun et Dhanarajani,
1995 ; Bratton, 2002 ; Baqain et al., 2004) ;
- une tuméfaction du plancher buccal, douloureuse et
gênant la déglutition, accompagnée d’un trismus serré
(Wang, 2005 ; Flynn 2006a) ;
- une crépitation neigeuse à la palpation indiquant une
nécrose tissulaire (Roccia et al., 2007) ;
- une tuméfaction jugale évoluant vers la région ophtal-
mique avec un risque de thrombophlébite faciale (Fiel-
ding, 1983) ;
- la présence d’une comorbidité, notamment un diabète
non contrôlé qui est considéré comme un facteur pouvant
aggraver les cellulites maxillo-faciales (Huang et al., 2004 a
et 2005).
L’élévation de la température n’est plus considérée comme
un signe de gravité (Wang, 2005 ; Flynn, 2006a et 2006b).
Néanmoins, elle est associée à un temps de rétablissement
plus long (Peters et al., 1996).

B - Prise en charge primaire


La conduite à tenir ne diffère pas de celle des autres infec-
tions corporelles. Ainsi, le traitement étiologique et le sup-
port médical doivent être entrepris une fois l’étiologie
identifiée (Davido et Toledo-Arenas, 2010). L’administration
d’antimicrobiens ne doit pas se substituer au traitement étio-
logique ; l’utilisation des seuls antibiotiques peut en effet
engendrer d’importantes complications (Schmidt et Zallen,
1990). Par contre, l’antibiothérapie améliore la résolution de
la cellulite quand elle est administrée juste avant le traite-
ment étiologique (Ehrenfeld, 1992).
Le traitement étiologique consiste à éliminer le foyer dentaire.
Si la dent peut être convenablement traitée, un parage cana- b
laire sera réalisé afin d’obtenir un éventuel drainage. La dent
restera ouverte pendant 48 heures de manière à favoriser l’éva- Figure 4.6a et b Fistulisation extra-orale d’une cellulite chro-
cuation de l’infection. À l’inverse, si la dent ne peut être nique au départ de la 41. c. Radiographie.

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Pathologies pulpaires et péri-apicales et traitement de l’urgence 4
conservée, l’avulsion est indiquée, avec recherche d’un drai-
nage par l’alvéole, et sera suivie d’un nettoyage rigoureux du
site (Davido et Toledo-Arenas, 2010). Le drainage peut être
obtenu à la lame froide en incisant le point le plus élevé de la
tuméfaction tout en respectant les éléments anatomiques
(fig. 4.7). Cette incision peut être réalisée dès les premiers
stades (Peterson, 2003). Le trismus peut compliquer le traite-
ment étiologique mais l’anesthésie par la méthode d’Akinosi
permet en général de lever cet obstacle (fig. 4.8 et 4.9) (Akinosi,
1977).
D’après les études microbiologiques, les cellulites odonto-
gènes sont causées par une flore mixte composée principale-
ment de streptocoques et de germes anaérobies (Labriola
et al., 1983 ; Heimdahl et Nord, 1985 ; Lewis et al., 1986 ;
Quayle et al., 1987). Une antibiothérapie à large spectre pro-
Figure 4.7 Drainage à la lame froide d’une cellulite suppurée au
babiliste associant amoxicilline (3 g/j) et métronidazole départ des racines des 35, 36 et 37.
(1,5 g/) ou amoxicilline et acide clavulanique doit donc être
instaurée, si possible juste avant le traitement étiologique
(Lewis et al., 1995 ; Kolokotronis 1999 ; Matto et al., 1999 ;
Kuriyama 2000 et 2001 ; Sanai et al., 2002 ; Swift et Gulden,
2002 ; Bascones Martínez ; et al., 2004 ; Boyanova et al.,
2006 ; Roberts et al., 2006). Si le patient est allergique aux
bêta-lactamines, on associera de la clindamycine (1,2 g/j) ou
de la pristinamicine (3 g/j) au métronidazole (Kirkwood
2003 ; Jimenez et al., 2004 ; Brazier et al., 2006).
Une prescription antalgique de niveau 2 selon la classifica-
tion de l’OMS (correspondant aux douleurs modérées à
sévères) sera associée à la prescription antibiotique. Elle peut
être composée de 600 g de paracétamol et de 60 mg de
codéine pendant 72 heures. Des bains de bouche à la polyvi-
done iodée seront également prescrits pendant 7 jours (Val-
derrama, 2006).

Figure 4.8 Technique d’anesthésie locorégionale d’Akinosi : l’ai-


C - Prise en charge secondaire guille est insérée parallèlement au plan d’occlusion, au niveau
des apex des molaires, et pénètre les tissus en distal de la 17.
Le patient devra se présenter au bout de 48 heures puis de
72 heures pour des contrôles postopératoires afin de surveil-
ler l’évolution de l’infection. Le traitement endodontique est
réalisé si la dent a été conservée. L’évolution est en général
favorable si le traitement étiologique est effectué dès confir-
mation du diagnostic.
Après des soins d’urgence, il convient d’expliquer clairement
au patient que les traitements étiologiques (endodontiques)
et médicaux (antibiotiques) doivent être rigoureusement
menés à leur terme afin d’éviter les risques de récidive dus à
des traitements inadaptés ou incomplets.

D - Cellulites particulières
1 - Cellulite subaiguë et chronique
Ce type de cellulite résulte d’une infection installée, consé-
cutive à un traitement incomplet ou à une absence de traite-
ment. Elle peut évoluer pendant plusieurs mois et se
matérialiser par l’apparition d’une fistulisation buccale ou Figure 4.9 Vue sur crâne sec du trajet de l’aiguille jusqu’à l’échan-
transcutanée. crure mandibulaire.

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4 Endodontie

C’est une cellulite moins virulente que les cellulites précé- b - Prise en charge primaire
demment décrites ; on observera une fistule au niveau de la La prise en charge devra être effectuée en milieu hospitalier spé-
dent causale ou du foyer infectieux. En cas de tuméfaction, cialisé dans les plus brefs délais avec le maintien des voies
celle-ci ne sera qu’intermittente. aériennes, une éradication totale des foyers infectieux et une mise
en place de drainages intrabuccaux et extra-buccaux accompa-
a - Prise en charge primaire gnés d’un traitement médical de soutien (perfusion, intubation,
La prise en charge doit se faire en milieu hospitalier spécia- anticoagulants ) et d’une hospitalisation (Zeitoun et Dhanarajani
lisé afin de procéder à l’ablation chirurgicale du foyer infec- 1995 ; Flynn, 2000 ; Parhiscar et Har-El, 2001 ; Bratton et al., 2002).
tieux et de la fistule. La dent causale sera extraite et d’autres Une antibiothérapie à large spectre sera instaurée par voie
foyers infectieux seront systématiquement recherchés. Le intraveineuse, associée à une prescription antalgique. Les
traitement pharmacologique est le même que pour les drains seront lavés à la polyvidone iodée 6 fois par jour
pathologies décrites précédemment. jusqu’à trouver 3 lavages successifs propres. Le patient restera
hospitalisé jusqu’à son rétablissement et on s’assurera de
b - Prise en charge secondaire l’absence de tout foyer infectieux avant sa sortie. Le pronos-
Le patient sera revu au bout de 48 heures et de 72 heures Il tic vital du patient dépend du temps écoulé entre la diffu-
peut s’avérer nécessaire de planifier une correction esthé- sion de l’infection et l’hospitalisation.
tique des éventuelles séquelles de la fistulisation transcuta-
née. L’évolution est globalement positive. 3 - Cellulite gangréneuse
Il s’agit d’une cellulite due à des germes anaérobies généra-
2 - Cellulite maxillo-faciale odontogène diffuse teurs de gaz et de nécrose tissulaire.
Il s’agit d’une cellulite très grave nécessitant une hospitali- a - Signes cliniques
sation dans les plus brefs délais. Elle fait en général suite à
une cellulite circonscrite mais peut cependant diffuser C’est l’évolution d’une cellulite circonscrite en l’absence ou
d’emblée. Ses complications sont graves et potentielle- malgré une antibiothérapie. À la palpation, on reconnaîtra
ment mortelles en raison de la propagation infectieuse une crépitation neigeuse, qui signe la présence de gaz, et une
vers les voies aériennes ou le médiastin. nécrose tissulaire ainsi qu’une altération de l’état général
(hyperthermie à 40 °C, pâleur, asthénie) très marquée.

a - Signes cliniques b - Prise en charge


La tuméfaction s’étend à plusieurs secteurs anatomiques. On La prise en charge doit être hospitalière en urgence avec un
notera la présence de douleur à la palpation et d’une gêne à drainage complet de l’abcès et un débridement chirurgical des
la déglutition due à des douleurs oropharyngées, accompa- tissus nécrotiques associés à une antibiothérapie intraveineuse
gnées d’un trismus et d’une atteinte de l’état général. avec traitement médical de soutien (Karkas et al., 2010).

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