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ANNEE ACADEMIQUE : 2023-2024

COURS : INTRODUCTION A LA FISCALITE (S2)

FILIERE : 1ère Année FC ; BMF ; GRH et MGC DE L’IST TENKODOGO

Enseignant : Sié Stephane Arthur KAMBOU


Gestionnaire Comptable et Fiscaliste
TABLE DES MATIERES
TABLE DES MATIERES...................................................................................................................................................... i
INTRODUCTION GENERALE.......................................................................................................................................
I –DEFINITION ET GENERALITES SUR L’IMPÔT.........................................................................................
II- LES DIFFERENTES FONCTIONS DE L’IMPÔT..........................................................................................
III – LA CLASSIFICATION DES IMPÔTS............................................................................................................
IV – LA TECHNIQUE FISCALE OU PROCEDES D’ETABLISSEMENT DE L’IMPÔT........................
V – LES REGIMES D’IMPOSITION AU BURKINA FASO.............................................................................
PREMIERE PARTIE : IMPOTS SUR LE REVENU........................................................................................................
CHAPITRE I : IMPOT UNIQUE SUR LES TRAITEMENTS ET SALAIRES (IUTS).................................
I – LE CHAMP D’APPLICATION.............................................................................................................................
II – LA TERRITORIALITE DE L’IMPÔT.............................................................................................................
III – LE FAIT GENERATEUR....................................................................................................................................
IV – L’EXIGIBILITE......................................................................................................................................................
VI – LA LIQUIDATION................................................................................................................................................
VIII- EXERCICE D’APPLICATION.........................................................................................................................
CHAPITRE II : LA TAXE PATRONALE D'APPRENTISSAGE…………………………………………………..
I- LE CHAMP D'APPLICATION…………………………………………………………………………………….
II- LA BASE IMPOSABLE ET LA LIQUIDATION………………………………………………………………..
III- LES SANCTIONS……………………………………………………………………………………………………..
IV- EXERCICE D'APPLICATION…………………………………………………………………………………..
CHAPITRE III : IMPÔT SUR LES REVENUS FONCIERS (IRF)......................................................................
I – LE CHAMP D’APPLICATION.............................................................................................................................
II - LE FAIT GENERATEUR ET L’EXIGIBILITE DE L’IMPÔT...................................................................
III – LA BASE IMPOSABLE ET LA LIQUIDATION.........................................................................................
IV – LES OBLIGATIONS.............................................................................................................................................
V – RETENUE A LA SOURCE IRF...........................................................................................................................
VI- EXERCICE D'APPLICATION….……………………………………………………………………………………
DEUXIEME PARTIE : IMPÔTS LOCAUX.........................................................................................................................
CHAPITRE I: CONTRIBUTION DES PATENTES.................................................................................................
I – LE CHAMP D'APPLICATION DE LA PATENTE........................................................................................
II – LES MODALITES DE DETERMINATION DE LA PATENTE..............................................................
III - LA PATENTE SUR MARCHES PUBLICS....................................................................................................
IV – LES OBLIGATIONS ET SANCTIONS...........................................................................................................
CHAPITRE II : TAXE DE RESIDENCE......................................................................................................................

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I – LE DOMAINE D'APPLICATION DE L'IMPÔT............................................................................................
II-EXONERATIONS......................................................................................................................................................
III – LES MODALITES DE DETERMINATION DE L’IMPÔT......................................................................
IV : LES SANCTIONS....................................................................................................................................................
CHAPITRE III : CONTRIBUTION DES MICROS ENTREPRISES (CME)...................................................
I-LE CHAMP D’APPLICATION................................................................................................................................
II-LE MODE D’IMPOSITION ET TARIFICATION...........................................................................................

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INTRODUCTION GENERALE

I –DEFINITION ET GENERALITES SUR L’IMPOT

a) Définition de l’impôt

De manière formelle, l’impô t existe depuis que les hommes ont organisé la vie collective
sous forme d’Etat. L’existence de l’impô t est donc liée à celle de l’Etat et de nos jours, il
n’existe pas de société sans impô t. Payer ses impô ts est une obligation citoyenne.
Le terme fiscalité, du latin « ficus », signifie petite corbeille en osier que les Romains
utilisaient pour recueillir de l’argent. Du terme fiscalité est né également le mot fisc, qui
désigne couramment l’ensemble des administrations publiques chargées de la gestion
de l’impô t.
Il existe plusieurs définitions de l’impô t mais la plus actuelle est celle de GASTON JEZE,
puis Pierre BELTRAME et Lucien MEHL qui définissent l’impôt comme suit :
« l’impôt est une prestation pécuniaire requise des personnes physiques ou
morales de droit privé voire de droit public, d’après leur faculté contributive, par
voie d’autorité, à titre définitif et sans contre-partie déterminée en vue de la
couverture des charges publiques ou à des fins d’intervention de la puissance
publique ».
De cette définition, l’on peut retenir les caractères fondamentaux ci-après de l’impô t :
 L’impôt est une prestation pécuniaire : les paiements de l’impô t se font en
argent ; Les paiements en nature ne sont plus d’usage ;
 L’impôt est requis des personnes physiques ou morales : Sont astreintes au
paiement de l’impô t non seulement les personnes physiques, mais également
les personnes morales de droit privé, ainsi que les entreprises publiques et les
sociétés d’Etat ;
 Par voie d’autorité : aucun consentement individuel à l’impô t n’est requis. La
force publique peut être au besoin utilisée pour la perception de l’impô t
(fermeture d’entreprise, saisie de compte bancaire…).
 A titre définitif : il n’y a pas de remboursement ni de paiement d’intérêt à
attendre en retour.
 Sans contre-partie déterminée : l’impô t ne comporte pas de contrepartie
directe, précise et immédiate. Il n’est pas affecté d’office. Sa contrepartie est
générale et s’apprécie seulement à travers les services publics rendus par
l’Etat aux citoyens. En cela (l’absence de contrepartie déterminée), l’impô t se
distingue d’autres prélèvements comme la taxe fiscale, la taxe parafiscale et la
redevance.
 la taxe fiscale rémunère en principe un service mais sans aucun lien de
proportionnalité avec le service rendu. Elle est cependant obligatoire et
est définie par le législateur. Ex : taxe touristique, taxe de balayage, …
 la taxe parafiscale est prélevée pour le compte d’institutions comme
la Chambre de commerce. Elle est généralement établie par simple
décret ou arrêté, sans l’intervention du législateur.
 la redevance est réclamée en contrepartie d’un service effectivement
rendu. Son montant est généralement à un niveau proportionnel à
l'importance du service rendu. Ex : redevances routières, redevances
pour abonnement électrique, ….

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Notons que de nos jours, cette distinction dans l’appellation n’est plus de
rigueur car de véritables impô ts sont appelés « taxes » (ex : la TVA).
L’expression « droit » est également parfois utilisée pour désigner l’impô t
(ex : droit de douane, droit de mutation…).

 En vue de la couverture des charges publiques : traditionnellement, l’impô t


est consenti à l’Etat pour lui permettre d’assurer la couverture des dépenses
publiques (salaires des agents publics, construction d’infrastructures
publiques, missions de sécurité, autres dépenses courantes de l’Etat).
 A des fins d’intervention de la puissance publique : l’impô t dans ce sens
peut être un instrument de politique économique et sociale de l’Etat. Sur le
plan économique par exemple on peut taxer plus fortement un secteur
d’activité pour amoindrir son importance, ou alléger la charge fiscale de tel
autre secteur d’activité pour encourager son expansion ou faciliter son accès
au plus grand nombre (produits de grande consommation : pain, céréales,).
Sur le plan social, l’impô t permet d’assurer une certaine équité en réclamant
plus à ceux qui ont le plus de moyens (justice verticale) ; De même, ceux qui
ont une même capacité contributive doivent être taxés de la même manière
par la justice horizontale.

b) les sources et principes du droit fiscal


Le système d’imposition des revenus en vigueur au Burkina Faso est le système
cédulaire. Il consiste à soumettre à chaque catégorie de revenu (ou cédule), un impô t
spécifique ayant ses propres règles d’assiette, de liquidation et de recouvrement.
 Les sources
Le droit fiscal repose sur des textes d’origine variée. L’on retiendra :
 la constitution : La première source du droit fiscal est la constitution. En
effet, la constitution burkinabè en son article 17 dispose : « Le devoir de
s’acquitter de ses obligations fiscales conformément à la loi, s’impose à
chacun ».
 la loi : au Burkina Faso, c’est le Parlement, expression de la souveraineté
populaire qui est le seul compétent pour voter l’impô t. L’ensemble des lois
relatives à la fiscalité intérieure (des entreprises) sont contenues dans le
Code général des impô ts (CGI), tandis que celles relatives à la fiscalité de
porte se retrouvent dans le code des douanes.
 les règlements : ce sont les textes d’application de la loi (décrets, arrêtés,
circulaires).
 la jurisprudence : la jurisprudence fiscale est pratiquement inexistante au
Burkina du fait de l’absence de la culture du contentieux dans notre
environnement.
 la doctrine administrative : c’est essentiellement les instructions
administratives (IA) prises par la DGI pour donner son interprétation et
l’application qu’elle entend donner à certaines dispositions fiscales.
 les sources conventionnelles : il s’agit de conventions fiscales signées par
le Burkina Faso avec d’autres pays et poursuivant des buts précis (non
double imposition, intégration (TEC))
 le droit communautaire : il s’agit de l’ensemble des textes concernant
l’harmonisation de la fiscalité dans l’espace UEMOA.
 Les principes
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Les principes de légalité, de la compétence, de l’annualité, d’imposition en raison des
facultés contributives, de la territorialité, de la non rétroactivité, du contradictoire sont
importants dans le cadre de l’établissement de l’impô t.
 le principe de légalité de l’impôt : seul le législateur (Parlement
notamment) est habilité à créer, modifier, supprimer un impô t, à en
définir les règles de calcul et de recouvrement.
 le principe de la compétence liée de l’administration : ce principe
signifie que l’administration doit et ne peut agir que dans le cadre des
dispositions législatives et règlementaires qui définissent ses missions et
attributions.
 le principe de l’annualité de l’impôt : la perception de l’impô t doit être
autorisée pour une année (l’année civile) par la loi de finances. N.B. : le
principe de l’annualité n’entache pas la validité des dispositions fiscales
antérieures qui restent applicables de façon permanente tant qu’elles
n’ont pas été modifiées ou abrogées. Ce principe n’interdit pas non plus le
recouvrement de l’impô t au-delà de l’année pour laquelle il a été voté et
sa perception autorisée.
 le principe d’imposition en raison des facultés contributives des
contribuables : chaque citoyen doit payer ses impô ts en fonction de ses
moyens matériels et financiers. Ce principe suppose que plus le revenu
d’un individu est élevé, plus son impô t est élevé.
 le principe de la territorialité : la loi fiscale est de façon générale
d’application territoriale. Elle précise les règles relatives aux opérations
mettant en jeu plusieurs territoires.
 le principe de la non rétroactivité : ce principe commun aux lois en
général peut connaître des exceptions. Ex : application de nouveaux tarifs
à des revenus acquis au cours de l’année passée (cas de l’impô t sur les
sociétés).
 le principe du contradictoire : le contribuable a le droit de faire valoir
ses explications avant tout redressement en cas de contrô le fiscal. Le
manquement à ce principe de la part de l’administration peut rendre la
procédure de redressement irrégulière.

II- LES DIFFERENTES FONCTIONS DE L’IMPOT

Trois (3) types de fonctions sont essentiellement dévolues à l’impô t :


- une fonction financière ;
- une fonction économique ;
- et une fonction sociale.

a) La fonction financière

C’est la fonction la plus classique de l’impô t. L’impô t doit servir à la mobilisation des
ressources financières nécessaires à la couverture des dépenses de l’Etat et des
collectivités locales. Ex : investissements réalisés par l’Etat, frais de fonctionnement des
services publics, salaires des fonctionnaires, frais liés à l’existence même de l’Etat et à la
protection de la nation (Police, santé, Education, Défense Nationale).

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Ce rô le classique est de nos jours encore prédominant, surtout pour les pays enclavés et
aux ressources naturelles limitées comme le Burkina Faso.

b) La fonction économique
Cette fonction s’est, tout comme la fonction sociale, développée avec le passage du
concept d’Etat-Gendarme (armée, police, justice et certains travaux d’infrastructure) à
celui d’Etat-providence, censé assurer l’intérêt général.
L’Etat-providence doit, entre autres, assurer une fonction de stabilisation ou de
régulation qui sert à lutter contre les déséquilibres économiques (notamment le sous-
emploi), déséquilibres qui ne pourraient être corrigés par le marché seul. Dès lors, le
prélèvement fiscal sera utilisé comme moyen de régulation et de relance économique.
Ex : promotion des investissements à travers des incitations fiscales (exonérations et
autres facilités fiscales) ; subvention des entreprises fournissant des biens et services
d’intérêt général ; orientation de la consommation en surtaxant ou en sous taxant
certains produits, …

c) La fonction sociale
Cette fonction n’est pas négligeable même si elle n’est pas très perceptible. Ce rô le social
de l’impô t exige d’une part qu’il soit tenu compte de la capacité contributive de chaque
citoyen (notion d’équité) et d’autre part qu’à partir des produits de l’impô t, l’Etat
procède à une redistribution des ressources en direction des couches les plus
défavorisées (à travers des bourses, allocations familiales, aides sociales,).

Comme on peut l’imaginer, il peut y avoir conflit entre la fonction financière et les
fonctions économique et sociale. En effet, l’exonération de certains contribuables ou de
certains produits (pour des raisons économiques et sociales) est de nature à réduire le
montant des recettes fiscales (rendement financier de l’impô t). C’est en fonction de
l’orientation politique (au sens large) prise par les pouvoirs publics que le « dosage »
sera fait en conséquence.
Toutefois, on retiendra qu’un bon système fiscal serait celui qui est financièrement
rentable, économiquement efficace et socialement juste.

III – LA CLASSIFICATION DES IMPOTS

On peut classifier les impô ts selon plusieurs critères. Ainsi, on distingue généralement :
- la classification économique,
- la classification administrative,
- les autres classifications.

a) La classification économique
Cette classification est fondée sur la différenciation de la matière imposable, c’est-
à -dire l’élément économique sur lequel la contribution est calculée. Ainsi, on distingue :
* Les impô ts sur le revenu : ils touchent le revenu dès sa création (son
acquisition). Ex : l’IUTS, le BIC, l’IRVM
La principale particularité des impô ts sur le revenu est qu’ils se renouvellent
périodiquement (car le revenu lui-même est dans la plupart des cas renouvelé).

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NB: c'est son caractère de renouvellement qui distingue surtout le revenu des autres
gains. Exemples de revenus : le salaire, les loyers d'immeubles, les bénéfices, etc.
Toutefois, la fiscalité va au-delà de cette conception du revenu pour soumettre à
l'impô t les profits de nature occasionnelle, voire "accidentelle". Ex: les gains à la loterie,
PMU'B, …sont imposés (à l'impô t sur les BNC).
* Les impô ts sur la dépense : ils atteignent le revenu au moment de son emploi
(son utilisation). On parle aussi d’impô ts sur la consommation. Ex : la TVA, les droits de
douanes, l’impô t sur la dépense est d’application simple et relativement peu visible
parce qu’il est incorporé au prix des biens et services achetés. On dit que c'est un impô t
incolore et inodore.
* Les impô ts sur le capital : ils frappent la détention ou la transmission du
patrimoine ou d’un élément de ce patrimoine. Ex : les droits d’inscription foncière, les
droits de mutations (droits d’enregistrement).

b) La classification administrative

Elle repose sur une distinction selon l’incidence de l’impô t et le traitement


administratif qui lui est appliqué :
* Les impô ts directs : l’impô t direct est assis sur des données constantes, revenu
ou capital, ce qui en permet la perception à intervalles réguliers. Ex : IUTS, Patente, IRF,

Remarque : la plupart des impô ts sur le revenu sont des impô ts directs.
sont perçus au profit du budget national (BIC, IS, IRVM, IRC …etc.). Les impô ts locaux
alimentent les budgets des collectivités territoriales (la patente, taxe de résidence, la
taxe de développement des communes, la Taxe de jouissance …).

* Les impô ts indirects : ils portent sur des faits intermittents, les dépenses
essentiellement. Il est perçu sans avis d’imposition et est liquidé en général par le
contribuable lui-même. Ex : TVA, droits d’accise, …
Remarque : la plupart des impô ts sur la dépense sont des impô ts indirects.
La différence psychologique entre les deux catégories d’impô ts est importante ;
les impô ts directs sont voyants et douloureux ; ce n’est pas de gaieté de cœur les salariés
paient l’IUTS ou que les entreprises paient l’impô t sur les bénéfices. Les impô ts indirects
quant à eux, notamment la TVA sont plus discrets et moins douloureux. Le redevable
légal, celui qui paie la taxe au Trésor, est le vendeur, mais il la facture à l’acheteur, lequel
en supporte définitivement le coû t sans trop s’en apercevoir (la taxe n’est qu’un élément
parmi tant d’autres de la facture) : c’est ce phénomène « d’anesthésie fiscale » qui
explique sans doute la part prépondérante des impô ts indirects dans le budget de la
plupart des pays.

c) Les autres classifications

* Impô t réel, impô t personnel : l’impô t réel atteint un bien sans tenir compte de la
situation personnelle de son détenteur (ex : la TVA) tandis que l’impô t personnel est
censé prendre en considération l’ensemble de la situation socio-économique, financière
du contribuable. (Ex : impô t sur le revenu. Pour le calcul de l’IUTS par exemple, on prend
en compte les charges familiales).

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* Impô t de répartition, impô t de quotité : on parle d’impô t de répartition lorsque
la loi fixe à l’avance et en masse globale le rendement attendu de l’impô t sur tout le
territoire, puis le répartit entre les diverses circonscriptions et enfin sur l’ensemble des
contribuables en fonction des éléments imposables ;
On parle d’impô t de quotité quand le législateur fixe un tarif déterminé qui
s’applique à tous les contribuables. Le produit de l’impô t de quotité n’est pas connu à
l’avance et dépend souvent des conditions économiques.
NB : Actuellement on a affaire qu’à des impô ts de quotité.

* Impô ts nationaux, impô ts locaux : cette classification se fonde sur la destination


budgétaire du produit de l’impô t. Les impô ts nationaux (ou impô ts d’Etat) sont des
impô ts dont le produit est destiné au budget national (ex : BIC, BNC, TVA) tandis que les
impô ts locaux sont ceux dont le produit alimente les budgets des collectivités locales
(ex : patente, taxe de résidence, taxe sur les biens de mainmorte, etc…).
* Impô ts intérieurs, impô ts de porte : les impô ts intérieurs sont ceux recouvrés
dans l’intérieur du territoire (par les services de la DGI) tandis que les impô ts de porte
sont ceux recouvrés à la frontière (par les services des douanes).

IV – LA TECHNIQUE FISCALE OU PROCEDES D’ETABLISSEMENT DE L’IMPOT

Selon Maurice DUVERGER, « la technique de l'impô t, c'est l'ensemble des opérations par
lesquelles l'impô t est établi et perçu ». Ces opérations qui sont au nombre de trois (03)
concernent l'Assiette, la Liquidation et le Recouvrement

a) L'assiette
L'assiette est l'élément économique qui est la source de l'impô t. Dans les faits, il s'agit de
quantifier les matières imposables qui seront touchées par l'impô t. Cette quantification
peut s'effectuer par une série d'opérations dites administratives que l'on appelle des
opérations d'assiette : l'évaluation de l'assiette ; le champ d'application ; les
exonérations et les exemptions ; le fait générateur et l'exigibilité.

 L'évaluation de la matière imposable :


La détermination de l'assiette consiste à cerner la matière imposable et fixer les règles
d'évaluation correspondantes afin d'arrêter la base imposable objet de liquidation.
Pour quantifier la matière imposable du contribuable, l'administration va utiliser trois
méthodes. Il s'agit de l'évaluation réelle, l'évaluation approchée et de l'évaluation
indiciaire.

 L'évaluation réelle
C'est celle que l'Administration doit d'abord utiliser. En effet, l'administration recherche
et doit trouver le montant exact de la matière imposable détenue par le contribuable. Il
s'agit de trouver le chiffre exact Pour cela, deux procédés sont à la disposition du fisc : la
déclaration par le contribuable lui-même et la déclaration par une tierce personne
(l'employeur ou le locataire par exemple).

 L'évaluation approchée
Elle intervient lorsque l'évaluation directe ne donne pas de résultats satisfaisants. Son
objectif est de trouver une matière imposable même de manière plus ou moins

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approximative. Tout contribuable, quelle que soit sa position doit être imposé. Pour cela,
l'Administration fiscale peut utiliser les informations qu'elle a en son sein pour évaluer
la matière imposable à partir de certains signes extérieurs nettement apparents
(évaluation par les signes extérieurs de richesse).

 L'évaluation indiciaire
Cette dernière est encore plus approximative et se fonde sur des critères extérieurs à la
base elle-même. Il s'agit par exemple de l'évaluation des valeurs locative des bâ timents
en matière de certains impô ts locaux. Elle est fondée sur un classement des immeubles
en catégorie présentant des caractéristiques de qualité et de confort commun.

 Le champ d'application
II explicite les éléments ci-après : la dénomination de l'impô t ou de la taxe ; la
destination budgétaire (le budget auquel doit revenir la recette doit être clairement dit) ;
les personnes imposables encore appelées « contribuables » ou « assujettis » : elles sont
soient des personnes physiques ou des personnes morales ; les opérations imposables ;
les règles de territorialité : elles définissent l'espace légal à l'intérieur duquel s'applique
l'impô t au regard de la disposition légale.

 Les exonérations et les exemptions


 Les exonérations
C'est une expression consacrée par la loi pour entraver l'imposition d'une opération ou
d'un fait. Généralement elle est descriptive. On énumère des caractéristiques et toutes
opérations ou faits qui s'en identifient ne sont pas imposés. L'exonération peut être
totale ou partielle, permanente ou temporaire.
Exemple : l'exonération de la taxe de résidence des personnes â gées de plus 60 ans.

 Les exemptions
Dans sa forme, elle est nominative. Dans le fond, c'est une exclusion expresse de la loi de
certains faits, opérations et personnes de son champ d'application. De plus en plus, il est
beaucoup plus question dans les textes fiscaux d'exonérations que d'exemptions, du fait
qu'on veut rendre l'impô t impersonnel et éviter autant que possible l'arbitraire et
instaurer plus d'équité.

 Le fait générateur et l'exigibilité


Le fait générateur est l'événement dont la survenance fait naitre une créance au profit
du trésor public tandis que l'exigibilité est la date à partir de laquelle le trésor public est
en droit de réclamer le montant de l'impô t ou de la taxe.

b) La liquidation de l’impôt
La liquidation est le calcul de l'impô t dû , qui consiste à appliquer un ensemble de règles
formant le tarif fiscal à la base d'imposition. L'élément déterminant du tarif est le taux.
Lorsqu'il y a plusieurs taux, on parle de barèmes.
 Les taux
Le choix du taux de l'impô t pose des problèmes ; le premier problème est celui du
rendement et le deuxième celui de l'égalité devant les charges fiscales. Il s'agit d'abord
de déterminer le taux qui assure le meilleur rendement de l'impô t. En effet, ce
rendement ne croît pas forcement avec l'accroissement des tarifs, parce que des tarifs
trop élevés détruisent la matière imposable ou développent la fraude. Les taux sont soit

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proportionnels, soit progressifs. Dans les deux cas, il peut exister un minimum de
perception.
Il existe enfin des impô ts qui sont perçus sans recours à un taux (taxe de résidence, CME,
droit fixe en matière de droit d'enregistrement etc.).

 Le taux proportionnel
II s'agit du même taux constant qui s'applique à la base imposable de sorte que lorsque
cette dernière s'accroît, le montant de l'impô t augmente. C'est le cas par exemple de l'IS
(c'est un taux proportionnel à 27,5%), de la TVA (18%) etc. Un impô t est dit
proportionnel lorsqu'il comporte un taux unique.

 Le taux progressif
Ce type de taux s'élève avec l'accroissement de la matière imposable. Son adoption se
fonde sur la considération économique selon laquelle la valeur d'usage d'un bien
diminue avec la quantité de ce bien. En d'autres termes, au-delà d'un certain montant, le
revenu devient moins indispensable. Au plan moral, les taux progressifs visent à réaliser
la justice sociale. Il existe deux types de progressivité : celle global et celle par tranche.
 La progressivité globale
C'est la plus simple et la moins usitée. Le revenu est divisé en tranches ou catégories
faisant l'objet de taux distincts. Une fois déterminée la tranche correspondant au revenu,
on obtient le taux qui va s'appliquer à l'ensemble du revenu.
La progressivité globale est de nos jours à l'abandon en raison de ces effets trop
brusques, injustes et économiquement dangereux. Ainsi pour un supplément de revenu
négligeable, la progressivité globale entraîne une augmentation du taux applicable sur
l'ensemble du revenu. Cette augmentation du taux peut réduire considérablement le
revenu net d'une personne qui au départ avait un revenu conséquent
 La progressivité par tranche
Le revenu est scindé et distribué dans les tranches d'imposition selon son montant
L'impô t est obtenu par addition des montants calculés au niveau des différentes
tranches d'imposition.
La progressivité par tranche corrige les effets pervers de la progressivité globale c'est
pour cette raison qu'elle est prisée par le législateur fiscal.

c) Le recouvrement de l’impôt
Le recouvrement consiste à opérer l'encaissement réel de l'impô t : Soit après rappel du
montant par l'Administration chargée du recouvrement : le contribuable reçoit un
avertissement à payer qui émanent de ladite Administration, avec la date limite de
paiement ; cette procédure concerne surtout l'impô t sur le revenu et les impô ts locaux ;
Soit spontanément Dans ce cas, le contribuable adresse lui-même et sans recevoir de
demande de l'administration, l'impô t dont il est redevable. Ce mode de recouvrement
est fréquent lorsque le contribuable effectue également la liquidation de l'impô t C'est le
cas pour le BIC et la TVA. Soit enfin par retenue à la source ; L'Administration (ou une
personne agissant pour son compte) effectue elle-même un prélèvement d'office sur un
revenu. Il s'agit par exemple des retenues à la source d'IRF, l'IUTS, etc.

d) Le contrôle fiscal
1- Généralités

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Le système fiscal burkinabè étant essentiellement déclaratif, l’Administration des impô ts
se doit d’effectuer le contrô le des déclarations souscrites par les contribuables ainsi que
les actes et documents qui leur sont assimilés. Elle dispose, à cet effet, d’un droit de
contrô le et d’un droit de reprise.

Le contrôle de l’impôt a pour objet de s’assurer, par divers moyens prévus par la loi, que
les contribuables ont été correctement imposés et qu’ils se sont acquittés de leurs
obligations fiscales. Le droit de reprise est le droit de réparer les omissions totales ou
partielles constatées dans l’assiette ou le recouvrement des impô ts.

Si des omissions, erreurs, insuffisances ou fraudes sont constatées, il est fait application
de sanctions, conformément au code des impô ts ou au code de l’enregistrement et du
timbre.

Le contrô le fiscal aboutit très souvent à des redressements (rectification des impositions
antérieures ou nouvelles impositions) mais un contrô le fiscal peut aussi se conclure sans
aucun redressement.

Le droit à l’action de contrô le reconnu à l’Administration par le législateur s’exerce dans


le strict respect des garanties accordées au contribuable (respect du secret
professionnel, présomption d’innocence, motivation des actes administratifs, droit à la
défense et au recours juridictionnel…).

Le contrô le fiscal vise essentiellement deux objectifs : d’une part lutter contre la fraude
et améliorer les recettes fiscales et d’autre part protéger les contribuables de bonne foi
et assurer une réelle égalité entre les citoyens devant l’impô t.

2- Les formes de contrôle fiscal

Il existe deux formes principales de contrô le fiscal : le contrô le de cabinet et le contrô le


externe ou vérification sur place.
a) – Le contrôle de cabinet
Le contrô le de cabinet (contrô le de bureau des impô ts) se compose du contrô le formel et
du contrô le sur pièces

Le contrôle formel consiste à vérifier la bonne présentation matérielle des déclarations


ou des actes (existence des différentes pièces ou informations requises, exactitude des
opérations de calcul, etc.) afin de relever les erreurs ou omissions évidentes. Il exclut
une analyse au fond des déclarations ou des actes.

Le contrôle sur pièces permet de confronter les éléments déclarés ou contenus dans le
dossier du contribuable entre eux, voire avec des sources extérieures de recoupement. Il
s’agit d’un examen critique des informations contenues dans le dossier du contribuable.

Le contrô le sur pièces a pour objectif de s’assurer du respect des délais de dépô t des
déclarations, de redresser les erreurs, insuffisances et omissions contenues dans les
déclarations et de sélectionner les dossiers des contribuables qui seront soumis à la
vérification sur place.

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Les moyens utilisés pour mettre en œuvre le contrô le sur pièces sont le recoupement
des informations contenues dans le dossier, entre elles et entre elles et des sources
extérieures, les demandes d’éclaircissements ou de justifications adressées au
contribuable, l’évaluation du train de vie, etc.

Le contrô le de cabinet est une tâ che accomplie par l’agent d’assiette, chargé de
l’imposition. Néanmoins avant d’entreprendre la vérification sur place, l’agent
vérificateur procède d’abord à un contrô le de cabinet pour se familiariser avec le
contribuable soumis au contrô le et pour relever déjà certaines insuffisances.

b) – Le contrôle externe ou vérification sur place

Il est la forme la plus élaborée du contrô le fiscal car il met en œuvre des techniques
d’investigation très poussées. Il a pour but de rétablir la nature des actes accomplis par
le contribuable afin qu’il ne puisse pas faire échec à l’imposition. Pour effectuer cette
forme de contrô le, l’agent des impô ts se déplace dans l’entreprise et procède à la
vérification détaillée de la comptabilité et de toutes informations qu’il jugera utiles.

L’administration a le droit de vérifier le calcul et le paiement des impô ts des


contribuables (entreprises individuelles et sociétés) sur les trois années antérieures à
l’année de vérification. Donc par exemple au cours de l’année 2015, peuvent être vérifiés
les exercices des années 2014, 2013 et 2012 (articles 402 et 494 du code des impô ts et
articles 233 à 246 du code de l’enregistrement et du timbre). Mais en matière de droits
d’enregistrement, en plus du délai général de trois ans, il existe d’autres délais plus ou
moins longs pour certains actes ou situations.

Le contribuable doit être prévenu de la vérification projetée au minimum huit (8) jours à
l’avance, par l’envoi en recommandé ou par remise directe avec accusé de réception d’un
avis de vérification. Ce document doit indiquer :
- L’objet de la vérification en précisant les impô ts, droits et taxes qui sont soumis
au contrô le ainsi que la période concernée ;
- La faculté pour le contribuable de se faire assister d’un conseil de son choix ;
Les noms et qualités des agents commis à la vérification (ceux-ci doivent avoir au moins le grade de
contrôleur des impôts).

La vérification a lieu dans les locaux de l’entreprise. Le vérificateur peut demander la


présentation de tous documents comptables ou extracomptables mais il ne peut les
emporter qu’avec l’accord du contribuable et après signature d’une décharge par les
deux parties.

La durée du contrô le est quelque peu limitée et l’Administration doit éviter les abus en
la matière. Pour les contribuables soumis au régime du bénéfice réel normal
d’imposition, la vérification sur place ne peut s’étendre sur une durée supérieure à six
(6) mois à compter du jour de la 1ère intervention sur place de l’agent vérificateur, sous
peine de nullité absolue de l’imposition. Les vérifications répétées des mêmes années
sont interdites sauf si le service des impô ts peut justifier de nouveaux redressements
sans intervention sur place.

10
Le contrô le sur place se termine soit par un avis d’absence de redressement lorsque le
contribuable est en règle vis-à -vis de ses obligations fiscales et comptables, soit par une
notification de redressement. La notification de redressements doit indiquer la nature, les
motifs et le montant des redressements et des pénalités envisagées ainsi que les
méthodes d’évaluation.

e) Le contentieux de l’impôt

Une fois que les impositions sont devenues définitives, le contribuable dispose de deux
types de recours qui sont pour lui des garanties contre les abus éventuels de
l’Administration : le recours gracieux et le recours contentieux.

1- Le recours gracieux
a) – Le domaine de l’action gracieuse
Lorsqu’un contribuable, en cas d’indigence ou de gêne, se trouve dans l’impossibilité de se
libérer de sa dette fiscale, dont il ne conteste pourtant pas le bien fondé, il peut en
demander la diminution (modération ou atténuation) ou la suppression pure et simple
(remise) à l’autorité administrative, en l’occurrence au ministre chargé des finances (art
460 alinéa 2 di C.I) : c’est l’action gracieuse ou le recours gracieux.

En matière d’impô ts directs (à l’exception de ceux qui sont retenus à la source comme
l’IUTS et l’IRVM), cette demande peut porter aussi bien sur les droits simples que sur les
pénalités, tandis qu’en matière de taxes et d’impô ts indirects (et également pour les
impô ts directs retenus à la source), la juridiction gracieuse ne peut connaitre que des
demandes tendant à obtenir de la bienveillance administrative, la remise ou la
modération de pénalités ou amendes, les droits simples en sont donc exclus.

b) – La procédure de l’action gracieuse


Les demandes sont adressées, dans des formes et délais précis, au Ministre chargé des
finances qui décide en premier et dernier ressort. Toutefois, le pouvoir de décision est
délégué au Directeur général des impô ts lorsque le montant des droits et pénalités, objet
du recours, n’excède pas 50 millions FCFA (arrêté n°96/060/MEF/SG/DGI du
27/05/1996). Le DGI peut lui-même déléguer sa signature au Directeur régional lorsque
le montant indiqué ne dépasse pas 20 millions FCFA.

2- Le recours contentieux
a) – Le domaine de l’action contentieuse
Quand un contribuable pense que son imposition est contraire au droit, c’est-à-dire
lorsqu’il en conteste la légalité ou la régularité, il peut attaquer la décision de
l’Administration auprès de la Direction générale des impô ts et s’il n’obtient pas
satisfaction, il peut ensuite s’adresser au juge pour trancher : c’est l’action contentieuse
ou le recours contentieux. Il y a action contentieuse également lorsqu’un contribuable
exige, selon la même voie, le bénéfice d’une mesure à laquelle il estime avoir droit en
vertu d’une disposition législative ou règlementaire.

Dans tous les cas, la réclamation peut porter sur les droits simples et sur les pénalités
aussi bien en matière d’impô ts directs qu’en matière d’impô ts indirects.

b) - La procédure de l’action contentieuse

11
Exercé dans les formes et les délais précis, le recours contentieux comporte deux
étapes : un recours préalable devant l’administration et le recours devant le juge en cas
de désaccord.

- Réclamation préalable auprès du Directeur général des impô ts

Quelle que soit la nature des impô ts, contributions, droits ou taxes en cause, les
contestations élevées par le contribuable sont d’abord obligatoirement soumises, par
voie de réclamation, à l’administration des impô ts, précisément au Directeur général des
impô ts ;

L’introduction et le traitement des réclamations sont soumises à des règles de procédure


et de compétence (délais d’introduction et d’examen, forme et contenu des réclamations,
instructions des réclamations…).

En principe, le DGI, seul, détient le pouvoir de statuer sur les réclamations. Toutefois
celui-ci peut déléguer son pouvoir aux directeurs centraux et provinciaux.

- Procédure devant le juge de l’impô t

Si la décision du DGI n’a pas donné entière satisfaction à la réclamation du contribuable,


celui-ci peut porter le litige devant le tribunal administratif ou judiciaire selon la nature
des impô ts en cause.

Les litiges relatifs aux impô ts directs, la TVA et les taxes intérieures de consommation
sont portés en premier ressort devant le tribunal administratif et en dernier ressort
devant le Conseil d’Etat (juge d’appel et juge de cassation), tandis que les litiges relatifs
aux droits de douane et aux droits d’enregistrement sont du ressort du Tribunal de
grande instance, ensuite de la Cour d’appel et enfin de la Cour de cassation.

V – LES REGIMES D’IMPOSITION AU BURKINA FASO


Le système fiscal burkinabé est pour l’essentiel déclaratif et comporte trois (3) régimes
d’imposition :
 Le régime du Réel Normal d’Imposition (RNI) ;
 Le régime du Réel Simplifié d’Imposition (RSI) ;
 Le régime de la Contribution des Micro-Entreprises (CME).

Nous présentons ci-après les différents régimes et les obligations comptables qui en
découlent. Le niveau du chiffre d’affaires annuel hors taxes est le critère de classification.

a) Le régime du réel normal d’imposition (RNI) :

Le régime du réel normal d’imposition est décrit selon son champ d’application ainsi
qu’il suit :
Les contribuables dont le chiffre d’affaires annuel, hors taxe, est égal ou supérieur à
cinquante millions (50.000.000) de francs CFA HT ;
Les contribuables du RN sont classés en :

12
 En grandes entreprises (DGE) : CA annuel supérieur ou égal à un milliard de
francs CFA (1 000 000 000) ;
 En moyennes entreprises (DME) : CA annuel supérieur ou égal cinquante millions
de francs CFA mais inférieur à un milliard de francs CFA (1 000 000 000) ;
Les obligations comptables du réel normal sont :
 Obligation de tenir une comptabilité conforme aux principes et normes fixés par le
SYSCOHADA selon le système normal ;
 Production des états financiers en annexe à la déclaration annuelle des résultats ;
 Conservation obligatoire des factures et de toutes les pièces justificatives de recettes
et de dépenses pendant une période de 10 ans.

b) Le Régime du Réel simplifié d’Imposition (RSI) :

Le régime du réel simplifié d’imposition s’applique aux entreprises qui réalisent un


Chiffres d’affaires annuel supérieur ou égal à quinze millions de francs CFA (15 000 000)
et inférieur à cinquante millions (50 000 000) de francs CFA
Les entreprises exclues de la contribution des micro-entreprises.
Les obligations comptables du réel simplifié sont :
 Obligation de tenir une comptabilité conforme aux principes et normes fixés par le
SYSCOHADA système normal ;
 Production des états financiers en annexes à la déclaration annuelle des résultats ;
 Conservation obligatoire des factures et de toutes les pièces justificatives de recettes
et de dépenses pendant au moins dix (10) ans.

C) La Contribution des micro-entreprises (CME) :

La CME est un régime de fiscalité globale


Sont imposables à la contribution des micro-entreprises, les contribuables exerçant une
activité professionnelle à titre indépendant dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur
à quinze millions (15.000.000) de francs CFA. Sont exclus de ce régime, les contribuables
relevant de la Contribution du Secteur Elevage (CSE) ; et ceux exerçant une profession
libérale quelle que soit la forme juridique.

La contribution est représentative des impô ts et taxes ci-après, dus par les personnes
concernées pour leurs activités professionnelles :
 Impô t sur les Bénéfices Industriels, Commerciaux et Agricoles (IBICA) ;
 Impô t sur les sociétés (IS) ;
 Minimum Forfaitaire de Perception (MFP) ;
 Taxe Patronale et d’Apprentissage (TPA) ;
 Contribution des Patentes.

NB : Pour les autres impô ts et taxes, le droit commun s’applique.

Les contribuables CME sont divisés en deux sous régimes :

 Contribution des micro-entreprises-régime déclaratif : (i) les personnes


physiques dont le chiffre d'affaires annuel est supérieur ou égal à 5 000 000 de
francs CFA et inférieur à 15 000 000 de francs CFA ; (ii) les personnes morales
dont le chiffre d'affaires est inférieur à 15 000 000 de francs CFA. -

13
 Contribution des micro-entreprises-régime du forfait : les personnes
physiques dont le chiffre d'affaires annuel est inférieur à 5 000 000 de francs CFA

Les obligations comptables de la CME sont :


 obligation de tenir une comptabilité conforme aux principes et normes fixés par le
SYSCOHADA système minimal de trésorerie (SMT) ;
 conservation obligatoire des factures et de toutes les pièces justificatives de recettes
et de dépenses pendant au moins dix (10) ans.

14
PREMIERE PARTIE : IMPOTS SUR LE REVENU

15
CHAPITRE I : IMPOT UNIQUE SUR LES TRAITEMENTS ET SALAIRES (IUTS)

I – LE CHAMP D’APPLICATION

Au terme de l’article 105 du CGI, « L’impô t unique sur les traitements et salaires (IUTS),
perçu au profit du budget de l’É tat, est applicable à l’ensemble des traitements publics et
privés, indemnités, émoluments et salaires de toute nature perçus, y compris les
avantages en nature à l’exception des avantages en nature supportés par l’É tat, les
collectivités territoriales et les établissements publics n’ayant pas un caractère
industriel ou commercial.
Sont également imposables à l’impô t unique sur les traitements et salaires :
les primes et gratifications de toute nature servies aux travailleurs des secteurs public et
privé ; les rémunérations des gérants de société en nom collectif, de sociétés en
commandite simple, de SARL et de sociétés civiles ; les rémunérations de
l’administrateur unique de la société anonyme ».

Cependant, ne sont pas soumis à l’impô t (article 106 du CGI) :


1) Dans les limites ci-dessous, les indemnités de logement, de fonction et de transport :
 20 % du salaire brut, sans excéder soixante-quinze mille (75.000) francs CFA par
mois pour l’indemnité de logement ;
 5 % du salaire brut, sans excéder cinquante mille (50.000) francs CFA par mois
pour l’indemnité de fonction. L’indemnité de fonction s’entend des allocations
spéciales destinées à couvrir les frais inhérents à la fonction ou à l’emploi
expressément prévues par un texte, un statut ou un contrat.
 5 % du salaire brut, sans excéder trente mille (30.000) francs CFA par mois pour
l’indemnité de transport ou de déplacement.
Le salaire brut s’entend du salaire de base tel que défini à l’article 109 augmenté des
indemnités de toute nature et diminué des retenues pour cotisation sociale.
Ces exonérations partielles s’appliquent lorsque le salarié bénéficie d’avantages en
nature en lieu et place des indemnités sus-citées.
En cas de cumul, les limites ci-dessus seront appliquées à la somme globale des
indemnités et avantages en nature accordés.

2) Les allocations familiales, allocations d’assistance à la famille, les majorations de


soldes ou d’indemnités attribuées en considération de la situation ou des charges
familiales.

3) Les pensions civiles et militaires.

4) Les traitements attachés à une distinction honorifique à caractère civil ou militaire à


l’exclusion des majorations de salaires consécutives aux décorations dans les différents
ordres nationaux.

5) Les indemnités de licenciement, à l’exclusion des sommes versées au titre de


l’indemnité de préavis ou de congés payés.

6) Les indemnités ou les primes de départ à la retraite.

16
7) Les appointements des agents diplomatiques et consulaires pour l’exercice de leurs
fonctions diplomatiques et consulaires dans la mesure où les pays qu’ils représentent
accordent des avantages analogues aux agents diplomatiques et consulaires du Burkina
Faso.

II – LA TERRITORIALITE DE L’IMPOT

L’impô t est dû par tout salarié résident au Burkina Faso et bénéficiaire des revenus
susvisés quel que soit son statut ou sa nationalité.
Les salariés domiciliés ou ayant une résidence habituelle au Burkina Faso, ainsi que les
fonctionnaires ou agents de l’Etat et des collectivités publiques servant dans les pays
étrangers où ils sont exemptés d’impô t sur le revenu, sont également imposables à
l’IUTS.

III – LE FAIT GENERATEUR

C'est l'évènement qui donne naissance à la dette fiscale. Toute personne physique ou
morale qui paie des sommes à des salariés est tenue d’effectuer pour le compte du
Trésor public la retenue de l’IUTS dès le versement des salaires.

IV – L’EXIGIBILITE

Tout employeur est tenu de produire avant le 10 du mois suivant l’opération de


payement des salaires ou émoluments, une déclaration qui rend exigible les sommes
dues.

V - LA BASE IMPOSABLE
Pour la détermination des bases d’imposition, il est tenu compte du montant total net
des traitements, salaires, pécules, indemnités, émoluments, primes, gratifications et de
leurs suppléments ainsi que de tous autres avantages en argent ou en nature accordés
aux intéressés, sous réserve des dispositions de l’article 106 (article 109 du CGI).
NB :
1) Les avantages en nature sont pris en compte pour leur montant réel.
2) Toutefois, lorsqu’il s’agit de la mise à la disposition du salarié d’un élément d’actif
immobilisé de l’entreprise, il est retenu une valeur forfaitaire mensuelle égale au
douzième de la valeur brute du bien figurant au bilan, affectée d’un coefficient de 5 %.
3) Ne sont considérées comme avantages en nature que les dépenses suivantes, prises
en charge par l’employeur au profit du salarié :
 frais de voyage et de séjour de congé ;
 consommation d’eau, d’électricité et de télécommunications ;
 impô ts personnels ;
 domesticité : gardiens, jardiniers, cuisiniers et assimilés ;
17
 logement, y compris les matériels et les mobiliers ;
 transport, à l’exception des transports en commun.

Le montant net du revenu imposable est égal au montant brut des sommes payées et
de la valeur des avantages accordés, sous déduction :
des retenues faites par l’employeur en vue de la constitution de pensions ou de
retraites dans la limite de 8 % du salaire de base ; d’un abattement forfaitaire de
25 % du salaire de base pour frais et charges professionnels. Cet abattement est
réduit à 20 % pour les catégories supérieures, qui s’entendent des catégories « P »,
« A », et « B », ou des catégories 6, 1 et 2 du secteur public et des grilles catégorielles
équivalentes dans le secteur privé ; des franchises autorisées conformément au
paragraphe 1 de l’article 106.i

VI – LA LIQUIDATION

Les traitements publics et privés, les émoluments et salaires de toute nature font l’objet
de déclarations à la Caisse Nationale de sécurité sociale (CNSS), à la CARFO et aux
services des impô ts (IUTS et TPA).

 A La Caisse Nationale De Sécurité Sociale (CNSS)

La base de la cotisation CNSS est constituée par le montant réel des dépenses
effectivement supportées (en argent) par l’employeur (à l’exception des dépenses qui
ont un caractère de remboursement de frais) majoré de la contre-valeur des avantages
en nature limitativement énumérés ci-après :
- Les dépenses de consommation d’eau et d’électricité ;
- Les dépenses de domesticité : gardiens, jardiniers, cuisiniers,
blanchisseurs ;
- Les dépenses de logement ;
- Les dépenses de nourriture.

 En ce qui concerne l’Impôt Unique sur les Traitements et salaires (IUTS)

La liquidation de l'impôt passe par les étapes suivantes :

a) La détermination du total des rémunérations brutes imposables (TRBI) : elle


s'obtient en additionnant les éléments de salaire suivants : le salaire de base1, les
indemnités servies en argent (logement, fonction, transport…), les primes, les
gratifications, ainsi que les avantages en nature accordés à l'employé. Les avantages en
nature sont évalués et intégrés à la base de calcul.

NB : EVALUATION DES AVANTAGES EN NATURE


En matière de domesticité, le montant y afférent est égal au salaire brut alloué, plus la TPA
(3% du salaire brut), plus les cotisations sociales patronales (16% du salaire).
 Lorsque l’avantage en nature consiste en la mise à disposition du salarié d’un
élément de l’actif immobilisé de l’entreprise (immeuble, mobilier, véhicule, mobylette,), le
1
Le salaire de base (fiscal) comprend : le salaire de base proprement dit, la prime d’ancienneté, le
sursalaire et les heures supplémentaires.

18
montant mensuel à retenir est une valeur forfaitaire égale à 1/240 ème (1/12ème x 5%) de la
valeur brute d’inscription du bien à l’actif du bilan ;
 S’il y a rémunération se rapportant à une année ou plus (gratifications de fin
d’année, prime de bilan (appelées parfois « 13ème mois »), le montant y afférent peut être :
- soit reparti sur la période concernée ;
- soit imposé séparément comme s’il s’agit d’une rémunération mensuelle.

b) Le calcul de la cotisation CNSS : Elle est égale à 5,5% de la base indiquée ci-dessus.
La cotisation CNSS ne doit pas dépasser 33 000 F CFA (limite de la CNSS) et 8% du
salaire de base (limite fiscale).

c) Le calcul du salaire brut (S. Brut) : C’est la base de contrô le des indemnités. Le
S. Brut s'obtient par la différence entre le total des rémunérations brutes imposables
(TRBI) et la cotisation pour pension (CNSS).

d) Le contrôle des indemnités : aux termes de l’article 109 du CGI, les indemnités de
logement, de fonction et de transport sont exonérées dans des limites bien définies. Le
contrô le qui s’ensuit consiste à rechercher la fraction exonérée des indemnités
concernées en tenant compte des limites fiscales suivantes :
 Indemnité de logement : 20% du Salaire Brut sans dépasser 75 000 ;
 Indemnité de fonction2 : 5% du Salaire Brut sans dépasser 50 000 ;
 Indemnité de transport : 5% du Salaire Brut sans dépasser 30 000.

e) Exemption (Abattement pour frais et charges professionnels)


Un abattement supplémentaire du salaire de base est accordé à tout employé dans le
cadre du calcul de l'impô t, pour tenir compte des frais et charges professionnelles. Le
taux est de 20% pour les catégories supérieures, qui s’entendent des catégories « P »,
« A », et « B », ou des catégories 6, 1 et 2 du secteur public et des grilles catégorielles
équivalentes dans le secteur privé et de 25% pour les autres catégories.
f) Salaire net imposable
Salaire net imposable = Total des rémunérations brutes (TRB) - total des exonérations et
exemptions.
Total des exonérations et exemptions= montant exonéré de la retenue pour pension ou
retraite + total des quotes-parts exonérées des indemnités soumises à contrô le +
abattement pour frais et charges professionnels

g) Base d’imposition (ou base imposable)


Base imposable = Salaire net imposable arrondi aux 100 F inférieurs.

h) Calcul de l’IUTS brut : On retrouve l’IUTS correspondant en appliquant le barème


progressif par tranches ci-après :

Tableau de détermination de l’impôt brut

2
Les indemnités de caisse, de sujétion, de représentation, de salissure sont considérées comme des
indemnités de fonction ; par contre, celles allouées dans le cadre de l’intéressement des salariés
telles que les primes de paniers, de rendement, de dépaysement ou d’expatriation ne constituent
pas des indemnités de fonction.

19
Base Imposable (BI) Taux Formule directe
0 - 30 000 0
30100-50 000 12,1 %
50100-80 000 13,9 %
80 100-120 000 15,7 %
120 100-170 000 18,4%
170 100-250 000 21,7%
250 100-et plus 25%

Le calcul des abattements d’IUTS liés au nombre de charges : L'IUTS net est obtenu en
appliquant à l'impô t brut un abattement pour charges de famille dans la limite de quatre
(04) charges.
 1 charge = 8%
 2 charges = 10%
 3 charges = 12%
 4 charges = 14%

Sont considérés comme charge de famille à condition de ne pas avoir de revenus


distincts, les enfants mineurs ou infirmes ou â gés de moins de 25 ans lorsqu'ils
poursuivent leurs études, sous les mêmes conditions les orphelins recueillis et
entièrement entretenus par le contribuable, un conjoint non salarié.

IUTS net = IUTS Brut – réduction liée aux charges familiales.

VII - LES OBLIGATIONS ET LES SANCTIONS

Tout employeur qui n’a pas fait les retenues d’IUTS ou qui n’a opéré que des retenues
insuffisantes, est passible d’une amende allant de 25% à 200% des droits dus.

VIII- EXERCICE D’APPLICATION


Le livre de paie au 30/11/2021 d’une entreprise fait ressortir les éléments suivants en
ce qui concerne le salaire du Directeur Général et de la secrétaire :

Directeur Général : (cadre supérieur)


Salaire de base : 900 000
Sursalaire : 120 000
Indemnité de fonction : 50 000
Il est logé dans une villa appartenant à l’entreprise et ayant coû té 48 000 000 HT. Il est
officier de l’ordre national et perçoit à ce titre 50 000 par mois. Son véhicule de fonction
a coû té 24 000 000 à l’entreprise et il reçoit 100 000 F par mois pour ses frais de
restauration. Il est marié et père de deux garçons dont :
- l’ainé â gé de 24 est étudiant à l’université de Ouagadougou ;
- le second â gé de 19 ans est infirmier.
Son épouse est comptable dans une banque.
Secrétaire : (agent de maîtrise)
Salaire de base : 120 000
Indemnité de logement : 20 000

20
Indemnité de transport : 15 000
Elle perçoit une prime d’ancienneté de 12 500 par mois. Elle est mariée et mère de 7
enfants mineurs. Son époux est enseignant.

TAF : 1) Calculer l’IUTS dû par chacun des employés.


2) Préciser la date limite à laquelle la déclaration doit être faite par l’entreprise
pour ces deux employés.
2) Calculer le salaire net à virer dans le compte de chacun d’eux.

21
CHAPITRE II : TAXE PATRONALE ET D’APPRENTISSAGE (TPA)
(Art.227 à 233 du CGI)

I) le Champ d'application
La Taxe Patronale d’Apprentissage (TPA), s’applique à la totalité des rémunérations
payées en argent à titre de traitements, indemnités et salaires. Les avantages en nature
accordés au personnel et déterminés comme en matière d’IUTS sont également compris
dans les revenus imposables.
La TPA est à la charge des personnes physiques et morales qui payent des
rémunérations à l’exception de l’Etat, des collectivités locales et des établissements
publics n’ayant pas un caractère industriel et commercial.

L’Etat et les collectivités territoriales ainsi que les établissements publics n’ayant pas un
caractère industriel ou commercial sont exonérées. Par tolérance administrative et dans
le but de promouvoir et de favoriser la formation et l’enseignement, la loi a exonéré
toutes les entreprises privées d’enseignement et de soins de santé. Enfin les entreprises
ayant bénéficié des avantages liés au Code des Investissements sont généralement
exonérées de plusieurs impô ts y compris la TPA.
Les associations ou organismes à but non lucratif, sous réserve du respect strict de leur
objet sont exonérés.
Les caisses de crédit agricole mutuel fonctionnant conformément aux dispositions
légales qui les régissent bénéficient également de l’exonération.
Les missions diplomatiques, les organismes internationaux et interafricains sont
également exonérés.

II) La base imposable et la liquidation.

La base imposable est constituée par le montant brut des rémunérations payées en
argent majorée de la valeur des avantages en nature accordés aux employés, estimée
comme en matière d’IUTS.
Les adhérents des centres de gestion agréés bénéficient d’un abattement de 20% sur les
sommes et avantages alloués à leurs salariés.
La TPA est liquidée au taux de 3% pour les rémunérations versées aux nationaux et aux
non nationaux.
Les obligations déclaratives, de paiement et de sanctions sont les mêmes que celles de la
déclaration d’IUTS.
Lorsque le montant mensuel de la taxe n’excède pas deux mille cinq cent (2.500) francs
CFA, le versement doit se faire trimestriellement, c'est-à -dire au plus tard le 10 des mois
d’avril, de juillet, d’octobre et de janvier pour le trimestre écoulé.

III) Les sanctions.

La déclaration hors délais est passible d’une pénalité égale à 25% du montant des droits
dus. Le défaut ou l’insuffisance de déclaration entraine pour le contribuable une pénalité
égale à 50%.

IV) Exercice d’application

22
Reprendre le cas de l’IUTS et déterminer la TPA due ainsi que sa date limite de
déclaration.

CHAPITRE III : IMPOT SUR LES REVENUS FONCIERS (IRF)

L’impô t sur les revenus fonciers (IRF), perçu au profit du budget de l’É tat, est applicable
aux revenus de la location des immeubles bâ tis ou non bâ tis quel que soit leur usage,
ainsi que les revenus accessoires.
Sont également soumis à l’impô t, les gains résultant des sous-locations d’immeubles
bâ tis ou non bâ tis et des baux à construction.

I – LE CHAMP D’APPLICATION

L’impô t est dû par les personnes bénéficiaires de revenus fonciers.


Sont compris dans la catégorie des revenus fonciers :
1) les revenus des propriétés bâ ties telles que les maisons et usines ainsi que ceux
provenant de : l’outillage des établissements industriels attachés au fonds a perpétuelle
demeure, ou reposant sur des fondations spéciales faisant corps avec l’ensemble ; toutes
installations commerciales ou industrielles assimilables à des constructions ;
2) la location du droit d’affichage, de la concession du droit d’exploitation des carrières,
de redevances analogues ayant leur origine dans le droit de propriété ou d’usufruit ;
3) les revenus des propriétés non bâ ties de toute nature y compris ceux des terrains
occupés par des carrières et mines.

Sont affranchis de l’IRF :

1) Les loyers de toute nature d’immeubles appartenant à des personnes morales


soumises à l’impô t sur les sociétés.
2) Les loyers de toute nature d’immeubles appartenant à l’É tat, aux collectivités
territoriales et à leurs établissements publics n’ayant pas un caractère industriel et
commercial.
3) Les loyers des chambres d’hôtel et d’établissements assimilés.

4) Les loyers dont le cumul par bailleur n’excède pas vingt mille (20.000) francs CFA par mois.

5) Les personnes salariées retraitées des secteurs public et privé et les conjoints
survivants de retraités dans la limite d’un seul immeuble, sous réserve que le bail ou le
cumul des baux sur l’immeuble loué n’excède pas cinq cent mille (500.000) francs CFA et
que ledit immeuble ait été acquis ou construit pendant la période d’activité.
Le choix de l’immeuble objet du bail ou des baux exonérés est définitif.
Lorsque le bail ou le cumul des baux dépasse cinq cent mille (500.000) francs CFA, le
supplément de loyer est soumis à l’impô t sur les revenus fonciers aux conditions de
droit commun. Pour le bénéfice effectif de cette mesure, les intéressés doivent adresser
au directeur général des impô ts une demande comprenant les pièces justificatives de
leur statut ainsi que tout document attestant de l’acquisition ou de la construction de
l’immeuble pendant la période d’activité et une copie du contrat de bail dû ment
enregistré ou de la quittance de renouvellement du bail. Le bénéfice de l’exonération

23
constaté par décision du directeur général des impô ts prend effet à compter de la date
d’introduction de la demande.
6) Les entreprises publiques ou privées ayant pour principal objet la promotion de
l’habitat social peuvent bénéficier de l’exonération de l’impô t sur les revenus fonciers
par décret pris en Conseil des Ministres sur proposition du Ministre chargé des Finances
après avis du Ministre chargé de l’Habitat.

NB : Sauf dispositions expresses contraires, l’impô t sur les revenus fonciers s’applique :
 aux revenus des immeubles situés au Burkina Faso ;
 aux revenus des immeubles situés à l’étranger lorsque le bailleur réside au
Burkina Faso ou y exerce ses activités, sous réserve des conventions
internationales relatives aux doubles impositions.

II - LE FAIT GENERATEUR ET L’EXIGIBILITE DE L’IMPOT

Le fait générateur est constitué par la mise de l’immeuble par le bailleur à la disposition
du preneur.
L’impô t sur les revenus fonciers est exigible sur les loyers dus au titre du mois écoulé.
Toutefois, lorsque l’échéance des loyers telle que stipulée au contrat est supérieure à un
(1) mois sans excéder trois (3) mois, l’impô t est exigible à l’expiration de l’échéance
conventionnelle ; lorsque l’échéance est supérieure à trois (3) mois, la périodicité du
paiement de l’impô t est fractionnée en autant de périodes de trois (3) mois que
comporte l’échéance conventionnelle.

NB : En cas de paiement d’avance, l’impô t est immédiatement exigible.

III – LA BASE IMPOSABLE ET LA LIQUIDATION

Le revenu net imposable à l’IRF est égal au loyer brut (TVA non comprise) acquis par le
bailleur le mois précédent, sous déduction d’un abattement forfaitaire de 50% pour
frais.
Le loyer brut comprend les produits de toute nature provenant de la location ou des
sous locations, les dépenses anormalement prises en charge par le locataire, …etc.
L'IRF est obtenu par application du barème ci-après au revenu net imposable.

Tranches de revenus Taux


0 à 100 000 18%
Au-dessus de 100 000 25%

IV – LES OBLIGATIONS

Toute personne qui bénéficie de revenus imposables à l’IRF est tenue de les déclarer aux
services des impô ts au plus tard le 10 du mois suivant celui au titre duquel le loyer est
échu. Un imprimé est fourni à cet effet par l’administration et l’impô t correspondant est
acquitté dans le même délai.

24
V – RETENUE A LA SOURCE IRF

Aux termes des articles 215 à 219 du CGI, l'obligation de retenue à la source est
applicable aux loyers des immeubles bâ tis et non bâ tis pris à bail par :
- la personne relevant du régime du réel d'imposition;
- l'Etat, les collectivités locales, les établissements publics;
- les organismes non gouvernementaux les projets ;
- les représentations diplomatiques et consulaires ainsi que les organismes
internationaux et assimilés.
Le montant de la retenue est égal au montant de l’IRF dû .
Les retenues d'un mois déterminé doivent être versées à la caisse du receveur des
impô ts de rattachement au plus tard le 10 du mois suivant.
Tout débiteur qui, ayant effectué les retenues, aura versé celles-ci après l'expiration du
délai légal, sera frappé d'une pénalité égale à 15% par mois ou fraction de mois de
retard.
S'il n'a effectué aucun versement dans un délai de trois (3) mois à compter de la date
d'exigibilité, il sera tenu au paiement des retenues non versées, majorées d'une pénalité
de 200%.
Tout débiteur qui n’aura pas effectué de retenue ou qui aura effectué des retenues
insuffisantes sera personnellement redevable du montant des retenues. En outre il
perdra le droit de les porter dans ses charges professionnelles.

VI- EXERCICE D’APPLICATION

Monsieur KHALED DIALLO est propriétaire d’un immeuble R + 5 sis au secteur N°3 de
Tenkodogo depuis fin 2019.
L’extrémité de l’immeuble donnant sur un carrefour, il a permis la pose d’un panneau
d’affichage au dernier étage au profit d’une agence de publicité, moyennant une
redevance annuelle TTC de 354 000frs CFA.
Le reste du bâ timent est loué à un service du Ministère des sports. Le loyer mensuel
HTVA s’élève à 4 000 000frs CFA.

Questions :
1) Déterminer le montant total d’IRF dû par M. DIALLO au titre de chaque période ;
2) A quelle date la déclaration d’IRF devrait être faite.
3) Quelles sont les obligations des locataires vis-à -vis de l’Administration fiscale ?

25
DEUXIEME PARTIE : IMPOTS LOCAUX

26
CHAPITRE I: CONTRIBUTION DES PATENTES

La patente est un impô t local dû par toute personne physique ou morale qui exerce une
activité professionnelle non salariée. Elle est la contrepartie fiscale du droit à l'exercice
d'une activité lucrative

I – LE CHAMP D'APPLICATION DE LA PATENTE

Le champ d'application de la patente est défini par les dispositions des articles 234 et
235 du CGI.

a) Personnes imposables
Aux termes des dispositions de l'article 234 du CGI, sont assujetties à la patente, les
personnes physiques ou morales qui exercent au Burkina Faso une activité
professionnelle non salariée.

b) Lieu d'imposition

Aux termes des dispositions de l'article 234 du CGI, la patente est un impô t perçu au
profit des collectivités locales d'implantation des établissements.

II – LES MODALITES DE DETERMINATION DE LA PATENTE

La contribution des patentes, aux termes des dispositions de l'article 237 du CGI, se
compose d'un droit fixe et d'un droit proportionnel.
 Le droit fixe peut comporter une taxe déterminée et une taxe variable (Activités
de transport) ;
 Le droit proportionnel est calculé en pourcentage de la valeur locative des locaux
et équipements professionnels.

a) Le Droit Fixe
L'article 234 du CGI stipule que la patente est perçue au profit des collectivités locales
d'implantation des établissements tout en définissant la notion d'établissement.
Comme le précise l'article 239 nouveau du CGI, les droits sont réglés selon quatre
tableaux prévus en fonction de la nature de l'activité de l'entreprise et la liquidation est
établie sur la base du chiffre d'affaires hors taxes réalisé au cours de l’exercice précédant
celui au titre duquel l'imposition est due.
Pour les entreprises nouvelles, le droit fixe est déterminé d’après le chiffre d’affaires
hors taxe prévisionnel.

Les quatre (4) tableaux prévus par l'art 239 nouveau sont :
- le tableau A ou tableau du cas général : des activités commerciales par nature,
s'applique à toutes les activités commerciales, industrielles, artisanales non
susceptibles d'être rangées dans l'un des autres tableaux.
- le tableau B: il est applicable à toutes les professions libérales quelle que soit la
forme juridique de l'établissement (cabinets médicaux, d'huissiers, d'avocats, de
notaires, profession d'expert-comptable, conseil ……)

27
- Le tableau C : concerne les grossistes en boisson de fabrication locale et les
gérants de station d'essence à condition qu'ils n'exercent pas d'autres activités
patentables dans la même localité.
- Le tableau D est applicable à tous les transporteurs (de marchandises ou de
personnes).
Les loueurs de véhicules sont pris dans le tableau A.

Tableau A : Cas général


chiffre d’affaires inférieur ou égal à 5 millions : 10.000 F
supérieur à 5 millions et inférieur ou égal à 7 millions : 15.000 F
supérieur à 7 millions et inférieur ou égal à 10 millions : 25.000 F
supérieur à 10 millions et inférieur ou égal à 15 millions : 40.000 F
supérieur à 15 millions et inférieur ou égal à 20 millions : 60.000 F
supérieur à 20 millions et inférieur ou égal à 30 millions : 85.000 F
supérieur à 30 millions et inférieur ou égal à 50 millions : 125000 F
supérieur à 50 millions et inférieur ou égal à 75 millions : 175.000 F
supérieur à 75 millions et inférieur ou égal à 100 millions : 250000 F
supérieur à 100 millions et inférieur ou égal à 150 millions : 325.000 F
supérieur à 150 millions et inférieur ou égal à 200 millions : 400.000 F
au-dessus de 200 millions : ajouter 100.000 F par 100 millions ou fraction de 100
millions

Tableau B : Professions libérales, quelle que soit la forme juridique de l’entreprise


chiffre d’affaires inférieur ou égal à 1 million : 25.000 F
supérieur à 1 million et inférieur ou égal à 3 millions : 35.000 F
supérieur à 3 millions et inférieur ou égal à 5 millions : 50.0000 F
supérieur à 5 millions et inférieur ou égal à 10 millions : 100.000 F
supérieur à 10 millions et inférieur ou égal à 15 millions : 150.000 F
supérieur à 15 millions et inférieur ou égal à 20 millions : 200.000 F
supérieur à 20 millions et inférieur ou égal à 25 millions : 250.000 F
supérieur à 25 millions et inférieur ou égal à 30 millions : 300.000 F
supérieur à 30 millions et inférieur ou égal à 40 millions : 350.000 F
supérieur à 40 millions et inférieur ou égal à 50 millions : 400.000 F
au-dessus de 50 millions : ajouter 50.000 F par 10 millions ou fraction de 10 millions

Tableau C : Grossistes en boissons de fabrication locale et gérant de stations-


services et distributeurs agréés de recharges téléphoniques prépayées, à
condition qu’ils n’exercent pas d’autres activités patentables dans la même
localité dont le chiffre d’affaires hors taxes excède 10 % de celui de l’activité
principale.
inférieur ou égal à 5 millions : 5.000 F
supérieur à 5 millions et inférieur ou égal à 10 millions : 10.000 F
supérieur à 10 millions et inférieur ou égal à 20 millions : 20.000 F
supérieur à 20 millions et inférieur ou égal à 30 millions : 30.000 F
supérieur à 30 millions et inférieur ou égal à 50 millions : 70.000 F
supérieur à 50 millions et inférieur ou égal à 100 millions : 120.000 F
supérieur à 100 millions et inférieur ou égal à 200 millions : 170.000 F
supérieur à 200 millions et inférieur ou égal à 300 millions : 220.000 F
au-dessus de 300 millions : ajouter 50.000 F par 100 millions ou fraction de 100 millions

28
Tableau D : Transporteurs
Le droit fixe comporte :
une taxe déterminée par véhicule : 6.000 F
une taxe variable :
par place (celle du conducteur non comprise) : 500 F
par tonne utile : 1.500 F
Pour les transports mixtes, il est retenu la taxe variable la plus élevée.

Lorsqu'il s'agit de transport mixte, c'est la taxe variable la plus élevée qui sera retenue
pour le calcul des droits fixes.

b) Le Droit Proportionnel
Le droit proportionnel de la patente est calculé, selon l'article 237 du CGI, en
pourcentage de la valeur locative des locaux professionnels de l’exercice précédant celui
au titre duquel l’imposition est due. L’article 240 du CGI énumère les éléments à
prendre en compte dans le calcul dudit droit. Le taux du droit proportionnel est fixé à
8 %. En aucun cas, son montant ne peut être inférieur au cinquième (1/5ème) du droit fixe
(article 241 du CGI).

III - LA PATENTE SUR MARCHES PUBLICS

La patente sur marchés publics est due par toutes les personnes physiques ou morales
non établies au Burkina Faso c’est à dire n'ayant pas d'établissement au Burkina Faso.
Elle est liquidée sur la base du montant des marchés ou adjudications approuvés. Le
taux applicable à la base servant de calcul pour la détermination de l'impô t est de 2%
(article 242 du CGI).

IV – LES OBLIGATIONS ET SANCTIONS

- Obligations
 Toute personne qui entreprend une profession susceptible d’être soumise
à la contribution des patentes doit, dans les trente jours du début de ses
opérations ou de l’ouverture de son établissement, souscrire une
déclaration d’existence sur un imprimé fourni par l’administration.

 Lorsqu’un contribuable dispose de plusieurs établissements dans lesquels


il exerce son activité, il est tenu d’effectuer une déclaration indiquant pour
chacun des établissements le montant du chiffre d’affaires réalisé et la
valeur locative des locaux professionnels.

Toute modification apportée à l’activité devra faire l’objet d’une déclaration dans
les mêmes conditions.

- Sanctions
Les sanctions suivantes sont encourues par les contribuables qui n'observent pas les
obligations déclaratives sus-citées:
- le défaut de déclaration d'existence est sanctionné par une pénalité égale au
montant des droits dus (100%). Cette pénalité est de 50% en cas de déclaration tardive.

29
- Les omissions ou inexactitudes dans les renseignements produits entraînent une
pénalité de 200% des droits éludés.
NB :
1. Tous les contribuables ayant été imposés à la contribution des patentes sont tenus
de verser un acompte provisionnel égal au quart de l’impô t de l’année
précédente.
La date de règlement de l’acompte provisionnel est fixée au plus tard le 28 février
de l’année au titre de laquelle la patente est due.
Dès l’émission de l’impô t de l’année en cours et quelle qu’en soit la date, le solde
restant dû est exigible dans le délai légal de deux mois après la date de mise en
recouvrement de l’impô t.
Le non-paiement de l’acompte dans les quinze jours suivant la date d’exigibilité
subit une majoration de 10%.
Pour les entreprises nouvelles, l’acompte n’est pas dû pour la première année
d’exercice. Il en est de même pour les entreprises nouvellement soumises à la
contribution des patentes.
2. Le contribuable qui estimera ne pas être imposable au titre d’une année ou être
redevable d’une somme inférieure à l’acompte peut demander, à son service des
impô ts de rattachement, un sursis au paiement dudit acompte.

Ce sursis est accordé au vu d’une requête motivée que le redevable devra produire
auprès du service des impô ts de rattachement au moins trente jours avant la date
prévue pour le versement.

30
CHAPITRE II : TAXE DE RESIDENCE

La taxe de résidence, perçue au profit du budget des collectivités territoriales, s’applique


à tout local affecter à l’habitation et situé dans une zone urbaine aménagée du Burkina
Faso telle que définie par les textes en vigueur (article 258 du CGI).

I – LE DOMAINE D'APPLICATION DE L'IMPÔT

Les locaux concernés sont ceux occupés à des fins personnelles ou familiales, soit à titre
de résidence principale, soit à titre de résidence secondaire, y compris les dépendances
de toute natures non affectés à un usage exclusivement professionnel.
Sont également passibles de la taxe les locaux à usage mixte affectés à la fois à un usage
d’habitation et à l’exercice d’une profession, où des pièces utilisées à usage professionnel
seraient retenues pour la détermination de la contribution des patentes.

La taxe est due par toute personne physique qui a la disposition ou la jouissance à titre
privatif des locaux imposables à quelque titre que ce soit : propriétaire, locataire,
occupant à titre gratuit.
La jouissance à titre privatif implique l’usage à titre personnel ou pour les besoins de sa
famille d’un logement distinct.

Dans le cas d’une habitation formant un ensemble unique occupée par plusieurs
personnes, la taxe est établie au nom de l’occupant en titre à la condition que les autres
personnes soient expressément exonérées par la loi ou ne disposent pas de revenus.

II-EXONERATIONS

Sont exonérés de la taxe (article 261 du CGI):


 le conjoint de la personne imposée lorsque le couple vit sous le même toit ;
 les personnes â gées de plus de soixante (60) ans ;
 les habitants reconnus indigents par l’autorité compétente ;
 les infirmes et invalides munis d’un titre justificatif délivré par l’autorité
compétente et qui ne disposent pas d’autres revenus que la pension d’invalidité ;
 les élèves et étudiants effectivement inscrits dans les établissements
d’enseignement et ne disposant pas de revenus professionnels ;
 les appelés du Service National pour le Développement ;
 les agents diplomatiques ou consulaires de nationalité étrangère dans la localité
de leur résidence officielle et pour cette résidence seulement, dans la mesure où
les pays qu’ils représentent, accordent des avantages analogues à leurs
homologues burkinabè.

III – LES MODALITES DE DETERMINATION DE L’IMPÔT

La taxe est établie dans la localité où est située l’habitation pour l’année entière, quelle
que soit la durée d’occupation des locaux.

31
En cas de changement de résidence, le contribuable n’est pas imposable en raison de sa
nouvelle résidence s’il apporte la preuve de son imposition au titre de son ancienne
résidence.

La taxe est calculée forfaitairement selon la localité, la zone d’habitation dans la localité
et le niveau de confort du logement. Le niveau de confort est apprécié d’une part par la
présence ou l’absence de raccordement au réseau d’eau, d’autre part par le tarif de
souscription à l’électricité : ménage, confort, grand confort.

Le tableau suivant donne le tarif de base :

Localités :
Localité A : Ouagadougou et Bobo-Dioulasso
Localité B : Koudougou, Banfora, Ouahigouya, Fada-N’Gourma, Dédougou, Gaoua,
Tenkodogo, Kaya, Pô et Dori
Localité C : autres communes et chefs-lieux de province

Niveau Éléments d’appréciation du confort Tarif de base


du Localité Localité Localité
Électricité Eau courante
confort A B C
Niveau 1 Non 2.000 1.500 1.000
Non
Niveau 2 Oui 3.500 2.500 2.000
Niveau 3 Consommation faible Non 4.000 3.000 2.500
Niveau 4 (tarif social : 3A) Oui 5.000 4.000 3.500
Niveau 5 Consommation moyenne Non 7.500 6.500 5.500
Niveau 6 (tarif ménage : 5A) Oui 9.000 8.000 7.000
Niveau 7 Consommation moyenne Non 10.000 9.000 8.000
Niveau 8 (tarif ménage : 10A monophasé) Oui 12.500 11.500 9.000
Niveau 9 Consommation forte Non 18.000 17.000 14.000
Niveau 10 (tarif confort : 15A monophasé) Oui 20.000 19.000 16.000
Niveau 11 Non 28.000 28.000 28.000
Niveau 12 Oui 32.000 32.000 32.000
Consommation forte
Consommation
(tarif grand confort : 20A et plus ou
forte
Niveau 13 tout triphasé) 36.000 36.000 36.000
(existence
d’une piscine)

La taxe annuelle à payer est déterminée en appliquant au tarif de base un coefficient


correspondant à la zone d’habitation.
Les zones d’habitation ou de situation de l’immeuble d’habitation sont classées selon la
centralité et le niveau d’équipement des quartiers ou secteurs (éclairage public,
caniveaux, chaussées bitumée, services publiques existants, etc).
Ainsi,
La zone 1 correspondrait à la zone de haut niveau d’équipement ou zone centrale
La zone 2 à la zone de moyen niveau d’équipement ou zone intermédiaire ;
La zone 3 à la zone de faible niveau d’équipement ou zone périphérique.
A chaque zone ainsi définie est affecté un coefficient :
- zone 1 : 2,50
- zone 2 : 1,25

32
- zone 3 : 1,00
Il existe :
- trois (03) zones d’habitation pour la localité A
- deux (02) zones d’habitation pour la localité B
- une (01) seule zone d’habitation pour la localité C

La définition des zones et la détermination des coefficients sont établies par arrêté
conjoint du ministre chargé des Finances et du ministre chargé de l’administration du
territoire.

Lorsqu’une habitation présente des caractéristiques particulières, du fait de la nature


des matériaux de construction utilisés, de la surface occupée, de l’existence d’un forage
moderne, de l’utilisation d’un groupe électrogène ou de toute autre forme d’énergie, il
peut en être tenu compte pour la détermination de son niveau de confort.

Lorsque plusieurs contribuables occupent une habitation formant un ensemble unique


ou des « célibatérium » desservis par un seul compteur d’électricité, il est fait application
pour la détermination de la taxe, du tarif de base retenu pour la consommation moyenne
d’un ménage jouissant d’un compteur de 5 ampères, lorsque le compteur commun est de
15 ampères ou plus.
Le tarif de base est celui des consommations faibles lorsque le compteur commun est de
10 ampères ou moins.
Lorsqu’il n’y a pas d’électricité, il sera appliqué le tarif de base minimum suivant qu’il
existe ou non de l’eau courante.

Les personnes imposables sont tenues de se faire enregistrer auprès du service des
impô ts de leur lieu de résidence par souscription d’une déclaration comportant les
renseignements suivants :
 nom, prénoms, emploi et adresse géographique de la résidence ;
 caractéristiques de l’habitation :
 matériaux de construction utilisés ;
 alimentation en eau ;
 électricité ;
 groupe électrogène ;
 énergie solaire ;
 forage moderne ;
 piscine ;
 adresse professionnelle.

La déclaration est établie au moyen d’un formulaire conforme au modèle de


l’administration fiscale et déposée dans les trois (3) mois de l’entrée en jouissance du
local imposable.

La déclaration visée à l’article précédent souscrite par les salariés est transmise par
l’employeur au service des impô ts compétent.
Les ordonnateurs, ordonnateurs délégués ou sous ordonnateurs des budgets de l’É tat,
des collectivités territoriales et des établissements publics transmettent les mêmes
déclarations souscrites par le personnel qu’ils administrent.

33
 NB : la Taxe de Résidence doit être acquittée au plus tard le 31 mars de l’année
d’imposition.

IV : LES SANCTIONS

Le défaut de souscription conduit l’administration à la mise en œuvre d’une


procédure prévue par la loi qui est la taxation d’office assortie de majorations. Les
amendes sont de 25% du montant des droits simples avec un minimum de
perception de cinq mille (5000) francs à la charge du contribuable défaillant et d’un
forfait de cent mille (100 000) francs à la charge de l’employeur en cas de salariés
non déclarés et en cas de renseignements inexacts ou incomplets ou de refus de
répondre aux demandes d’explications sollicitées par ceux chargés d’asseoir l’impô t.

34
CHAPITRE III : CONTRIBUTION DES MICROS ENTREPRISES (CME)

I-LE CHAMP D’APPLICATION

Il est créé un régime synthétique dénommé contribution des micro-entreprises (CME),


perçu au profit des budgets des collectivités territoriales.
Sont imposables à la contribution des micro-entreprises, les contribuables exerçant une
activité professionnelle à titre indépendant dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur
à quinze millions (15.000.000) de francs CFA. Sont exclus de ce régime, les contribuables
relevant de la Contribution du secteur élevage (CSE) ; et ceux exerçant une profession
libérale quelle que soit la forme juridique.

La contribution est représentative des impô ts et taxes ci-après, dus par les personnes
concernées pour leurs activités professionnelles :
 impô t sur les bénéfices industriels, commerciaux et agricoles ;
 impô t sur les sociétés ;
 minimum forfaitaire de perception ;
 taxe patronale et d’apprentissage ;
 contribution des patentes.

NB : Pour les autres impô ts et taxes, le droit commun s’applique.

Les contribuables CME sont divisés en deux sous régimes :

 Contribution des micro-entreprises-régime déclaratif : (i) les personnes


physiques dont le chiffre d'affaires annuel est supérieur ou égal à 5 000 000 de
francs CFA et inférieur à 15 000 000 de francs CFA ; (ii) les personnes morales
dont le chiffre d'affaires est inférieur à 15 000 000 de francs CFA. -
 Contribution des micro-entreprises-régime du forfait : les personnes
physiques dont le chiffre d'affaires annuel est inférieur à 5 000 000 de francs CFA

II-LE MODE D’IMPOSITION ET TARIFICATION

La CME-régime déclaratif est assise sur le chiffre d'affaires annuel du dernier exercice
clos ou du chiffre d'affaires prévisionnel pour les contribuables qui commencent leurs
activités. Pour ce faire, les contribuables de ce sous-régime doivent déposer au plus tard
le 31 mars de chaque année au service des impô ts de rattachement, une déclaration sur
un formulaire conforme au modèle de l'administration fiscale au titre du dernier
exercice clos.
La CME-régime du forfait est assise sur la recette annuelle estimée sur la base de la
recette journalière.

Les tarifs applicables sont déterminés par zone et par classe pour les activités exercées
à demeure comme suit :

1) Les zones
Zone A : Ouagadougou et Bobo-Dioulasso ; •

35
Zone B : Banfora, Dédougou, Fada N'gourma, Gaoua, Kaya, Koudougou, Koupela,
Ouahigouya, Pô , Tenkodogo, Manga, Ziniaré, Dori et Pouytenga ; •
Zone C : autres chefs-lieux de provinces et autres communes urbaines ; •
Zone D: autres localités.

2) Les classe
Huit (8) classes sont prévues
Chiffre d'affaires annuel ou recettes annuelles (en FCFA) Classes
0 à 1 500 000 8
Supérieur à 1 500 000 et inférieur ou égal à 3 000 000 7
Supérieur à 3 000 000 et inférieur 5 000 000 6
Supérieur ou égal à 5 000 000 et inférieur ou égal à 7 000 000 5
Supérieur 7 000 000 et inférieur ou égal à 9 000 000 4
Supérieur à 9 000 000 et inférieur ou égal à 11 000 000 3
Supérieur à 11 000 000 et inférieur ou égal à 13 000 000 2
Supérieur à 13 000 000 et inférieur à 15 000 000 1

3) Tarif
Le barème ci-après est appliqué :
Class
e/ 1 2 3 4 5 6 7 8
Zone
A 200.000 160.000 120.000 80.000 60.000 30.000 20.000 10.000
B 160.000 120.000 80.000 60.000 42.000 20.000 12.000 6.000
C 120.000 80.000 54.000 42.000 30.000 12.000 9.000 2.500
D 80.000 48.000 30.000 18.000 14.000 6.000 3.500 2.000

NB 1 : La Contribution des micro-entreprises-régime déclaratif est assise et


recouvrée simultanément pour l'année. Le contribuable acquitte l'impô t en même
temps qu'il procède au dépô t de sa déclaration fiscale.
NB 2 : La Contribution des micro-entreprises-régime du forfait est imposée et
recouvrée simultanément pour l'année

Nonobstant les points ci-dessus, la contribution peut être acquittée par quart dans
les dix (10) premiers jours des mois d'avril, juillet, octobre et janvier

Pour les activités exercées en ambulance, la contribution est assise et recouvrée


simultanément pour l’année et le tarif est déterminé en fonction du moyen de
déplacement du contribuable :
 véhicules automobiles (par véhicule) : 40.000 francs CFA
 véhicule à moteur, à deux ou à trois roues ou charrettes (par engin) : 12.000
francs CFA
 vélo (par vélo) : 9.000 francs CFA
 autres moyens : 6.000 francs CFA
 pieds : 4.000 francs CFA
Les marchands forains sont assimilés aux ambulants.

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