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Denis Feissel

Le Roufinion de Pergame au 6e siècle d'après un sceau


nouvellement publié
In: Revue des études byzantines, tome 57, 1999. pp. 263-269.

Résumé
Le nom du Roufinion de Pergame, sur un sceau du 6e siècle, remonte au Pergaménien Rufinus, consul en 142 et fondateur du
temple de Zeus Asklèpios. Le Roufinion est compté par des sources byzantines au nombre des Merveilles du monde, et les
fouilles modernes en ont dégagé les vestiges. Le sceau du Roufinion, qui porte aussi mention de la Mère de Dieu, confirme qu'un
établissement chrétien avait au 6e siècle son siège dans l'ancien temple.

Abstract
REB 57 1999 France p. 263
Denis Feissel, Le Roufinion de Per game au 6e siècle d'après un sceau nouvellement publié. — The name Roufinion of
Pergamon on a seal of the 6th century goes back to Rufinus of Pergamon, consul in 142 and founder of the temple of Zeus
Asclepius. The Roufinion is included by Byzantine sources amongst the Wonders of the World, and modern excavations have
found traces of it. The mention of the Mother of God on the seal of the Roufinion confirms the existence of a Christian
establishment in the ancient temple in the 6th century.

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Feissel Denis. Le Roufinion de Pergame au 6e siècle d'après un sceau nouvellement publié. In: Revue des études byzantines,
tome 57, 1999. pp. 263-269.

doi : 10.3406/rebyz.1999.1976

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1999_num_57_1_1976
LE ROUFINION DE PERGAME AU 6e SIECLE
D'APRÈS UN SCEAU NOUVELLEMENT
PUBLIÉ

Denis FEISSEL

Résumé : Le nom du Roufinion de Pergame, sur un sceau du 6e siècle, remonte au


Pergaménien Rufinus, consul en 142 et fondateur du temple de Zeus Asklèpios. Le
Roufinion est compté par des sources byzantines au nombre des Merveilles du monde, et
les fouilles modernes en ont dégagé les vestiges. Le sceau du Roufinion, qui porte aussi
mention de la Mère de Dieu, confirme qu'un établissement chrétien avait au 6e siècle son
siège dans l'ancien temple.

Un savant spécialiste des sceaux byzantins vient de faire connaître,


parmi les sceaux d'une collection privée d'Amérique, une pièce des plus
curieuses x. Daté par l'éditeur du 6e siècle, ce sceau de plomb présente
sur ses deux faces les légendes suivantes (fig. 1).
D'un côté, au-dessous d'un buste nimbé, un monogramme cruciforme,
non déchiffré, correspond très probablement au nom 'Ισιδώρου 2. Dans
le champ, on lit en toutes lettres le nom de la Mère de Dieu, τις
Θεωτόκου (pour της Θεοτόκου), d'où l'on présume non sans raison
que le buste associé est celui de la Vierge. Comme l'a suggéré l'éditeur,
il se peut que le monogramme comporte à la fois un nom de personne et
le mot δούλος. On lirait en ce cas 'Ισιδώρου δούλου τις Θεωτόκου,
«sceau d'Isidore, serviteur de la Mère de Dieu».
De l'autre côté, la légende 'Ρουφίνιον Περγάμου, entourée d'une
couronne, n'a guère retenu l'attention. Considérant l'inscription comme

1. M. Braunlin and J. Nesbitt, Selections from a Private Collection of Byzantine


Bullae, Byz. 68, 1998, p. 177, n° 20, phot. fig. 20 (recto-verso). Les photographies que
nous republions (fig. 1) sont dues à l'amabilité de J. Nesbitt. Qu'il en soit ici sincèrement
remercié.
2. Le sceau de la coll. Zacos (G. Zacos - A. Veglery, Byzantine Lead Seals I, Bale
1972) n° 630 présente un monogramme similaire (sigma à droite, delta et oméga en bas),
mais le rhô y est en haut et non, comme à Pergame, à gauche de la croix.

Revue des Études Byzantines 57, 1999, p. 263-269.


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fautive, l'éditeur attribue le sceau à un évêque de Pergame du nom de


Roufinos, personnage d'ailleurs inconnu3. On voit cependant mal par
quel accident la forme attendue de ce nom de personne, au génitif
'Ρουφίνου, serait remplacée par 'Ρουφίνιον, une forme au demeurant
irréprochable d'adjectif neutre au nominatif-accusatif. L'hypothèse d'une
graphie erronée n'est d'ailleurs nullement nécessaire car les légendes de
sceaux au nominatif, quoique rares, ne sont pas sans exemple à l'époque
protobyzantine. Il ne s'agit toutefois pas de noms de personnes, mais
d'institutions, civiles ou ecclésiastiques4. Qu'il suffise de comparer au
Roufinion de Pergame deux sceaux du 7e siècle, l'un pour une institution
religieuse, l'Hospice Saint-Théodore, £ενών αγίου Θεοδώρου5, l'autre
pour un corps constitué municipal, la «commune» de Sinope, κοινόν
πό(λεως) Σινόττης6. La question est alors de savoir s'il existait à
Pergame une institution appelée Roufinion et, accessoirement, qui en
était l'éponyme.
Un Byzantin du 6e siècle, quelque peu lettré, n'ignorait pas qu'à cette
époque «le sanctuaire Rufinien» de Pergame, το 'Ρουφίνιον άλσος7,
comptait au nombre des Merveilles du monde. Certes, la présence de ce
temple ne remontait pas au canon primitif des Sept Merveilles, constitué
à l'époque hellénistique mais qui connut dès l'Antiquité bien des
variantes, par addition ou substitution8. La plus ancienne mention de
Pergame au palmarès des mirabilia apparaît chez Ampelius, probable
ment au 2e siècle ap. J.-C. Elle ne concerne cependant pas encore le
Roufinion, mais le Grand Autel de Zeus (aujourd'hui à Berlin) et sa
Gigantomachie 9. Le 'Ρουφίνιον άλσος fait son apparition au tout début
du 6e siècle dans une épigramme de V Anthologie Palatine à la gloire de
la Chalcè 10, vestibule monumental du Grand Palais de Constantinople
aménagé sous Anastase par l'architecte Aithérios. Voulant montrer que
la Chalcè «surpasse les merveilles vantées du monde romain» u, le poète
anonyme en énumère six. En fin de liste, il a regroupé les Pyramides, le
Colosse et le Phare, sans autre trait spécifique que l'éclat dont ils
brillent. Auparavant, trois ensembles monumentaux (le Capitole à Rome,
le Roufinion à Pergame, le temple d'Hadrien à Cyzique) ont droit chacun
à deux hexamètres. Il semble que le poète veuille chaque fois souligner
un trait particulier que ces édifices ont en commun avec la Chalcè, mais

3. Braunlin-Nesbitt, : «The name of the prelate is probably misspelled and should


read Rouphinos.»
4. Je remercie J.-Cl. Cheynet de précieuses indications dans ce domaine.
5. Zacos-Veglery, n° 1090 Α.
6. Zacos-Veglery, n° 2890.
7. On sait que le mot άλσος n'implique pas nécessairement un bois sacré, mais peut
s'appliquer à tout sanctuaire, boisé ou non.
8. Voir J. Lanowski, RE, Suppl. X, 1965, col. 1020-1030.
9. Ampelius, Liber memorialis, 8, 14 (p. 14, éd. Arnaud-Lindet, CUF, 1993).
10. Anthologie Palatine, IX, 656. L' épigramme est postérieure à la défaite des
Isauriens en 498.
11. Anth. Pal, IX, 656, 10 : Αΰσονίης νίκησα βοώμενα θαύματα γαίης.
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que celle-ci présente à un plus haut degré. La comparaison s'imposait


avec le temple de Jupiter Capitolin et sa toiture de tuiles en bronze
doré 12, puisque la Chalcè devait son nom à un toit de bronze. Du temple
de Cyzique, l'épigramme souligne les blocs de pierre énormes dont il est
construit13. Quant au Roufinion de Pergame 14, imagine l'épigramma-
tiste, il paraîtrait de taille réduite, comme rapetissé, si par la pensée on le
renfermait dans l'enceinte immense du Palais impérial 15 — ce qui sous-
entend que le Roufinion était réputé de taille monumentale.
Sur l'éponyme du Roufinion, les éditeurs de Y Anthologie s'accordent
depuis plus d'un siècle. Ce serait Rufin, le fameux préfet du prétoire de
Théodose, cible des invectives du poète Claudien et exécuté sous
Arcadius 16. En 1872, F. Diibner donnait le commentaire suivant 17 : «Le
bois sacré du Nicéphorium, planté par Eumène pour être l'ornement de
Pergame, est mentionné par Strabon, XIII, p. 624. Peut-être Rufin l'orna-
t-il d'édifices nouveaux et lui donna-t-il son propre nom. Claudien,
Contre Rufin, II, 448, signale qu'il construisit des édifices splendides,
mais je ne trouve rien en particulier sur le bois sacré de Pergame.»
Les plus récentes éditions de Γ Anthologie se bornent à résumer la note
de Dübner 18, à quoi H. Beckby ajoute cependant une autre source byzant
ine.Le «sanctuaire Rufinien» fait en effet partie d'une liste de huit

12. L'allusion avait encore quelque actualité puisque (selon Procope, Bellum
Vandalicum, I, 5, 4) les Vandales de Genséric avaient, en 455, emporté la moitié du toit
de bronze du Capitole ; cf. E. Stein, Histoire du Bas-Empire, I, p. 366 et 593.
13. Sur cet édifice, voir A. Barattolo, The Temple of Hadrian-Zeus at Cyzicus,
Istanbuler Mitteilungen 45, 1995, p. 57-108 (références aux sources byzantines, ibid.,
p. 74-75). Le temple de Cyzique est mentionné par Malalas au nombre des thaumata, et
comme existant encore au 6e siècle. (Bonn, p. 2797"11; cf. A. Schenk von Stauffenberg,
Die römische Kaisergeschichte bei Malalas, Stuttgart 1931, p. 299-300). L'édifice fut
ruiné par le séisme de 1063 (Skylitzès Continué, in Cedrenus, Bonn II, p. 6571519, d'où
PG 122, col. 386 D).
14. Un sanctuaire lui aussi (pour le sens de άλσος, cf. n. 7), parallèlement aux temples
de Rome et de Cyzique.
15. Tel est apparemment le sens des vers 13-14: κρύψον αμέτρητων μεγάρων
στεινούμενον αύλαϊς, Πέργαμε, φαϊδρον αγαλμα τέον, 'Ρουφίνιον άλσος
(«Dissimule, Pergame, ton brillant ornement, le sanctuaire Rufinien, que rendent plus
petit les cours des immenses Palais»). Voir, dans le même sens, la traduction de
C. Mango, The Brazen House. A Study of the Vestibule of the Imperial Palace of
Constantinople, Copenhague 1959, p. 26.
1 6. Cf. PLRE I, p. 778-78 1 , Rufinus 18.
17. Je traduis ici Dübner, Anth. Pal., II, Paris, 1872, p. 237 : Lucum Nicephorium, ab
Eumene ad Pergamum exornandum consitum, commémorât Strabo XIII, p. 624. Hunc
Rufinus fortasse novis aedificiis exornavit, suoque vocavit nomine. Splendida eum aedifi-
cia construxisse memorat Claudianus In Ruf. II, 448, sed de luco Pergami speciatim nihil
reperio. Pour le Nikèphorion, l'autre grand sanctuaire hors-les-murs de Pergame, la réfé
rence est à Strabon, XIII, 4, 2. Les vers de Claudien, In Rufinum, II, 448-449, ont trait au
monument funéraire voulu par Rufin : Qui sibi pyramidas, qui non cedentia templis /
Ornatura suos exstruxit culmina Mânes. Noter ici encore la comparaison implicite avec
les mirabilia.
18. Voir H. Beckby, t. III, p. 813 ; P. Waltz et alii (éd. Budé), t. VIII, p. 258, note à la
page 127, ligne 17.
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Merveilles, d'après une épigramme iambique médiévale, recopiée au 12e


siècle dans la chronique de Georges Kédrènos 19. Le 'Ρουφίνιον άλσος
εν τω Περγάμω y vient à la dernière place, après les Pyramides, le
Phare, le Colosse, le Mausolée, le temple de Cyzique, celui d'Éphèse et
le théâtre de Myra. Attesté par deux épigrammes byzantines, le
Roufinion était-il, comme l'a supposé Diibner, un édifice d'époque théo-
dosienne 20 ?
Les auteurs byzantins n'en savaient probablement rien mais un
Pergaménien, même du Bas-Empire, ne s'y serait sans doute pas trompé.
On peut croire en effet que la tradition locale avait su conserver depuis le
2e siècle la mémoire d'un de ses grands évergètes, le Pergaménien
L. Cuspius Pactumeius Rufinus 21, consul en 142, auquel la cité devait,
au témoignage de Galien, la construction du temple de Zeus Asklepios.
C'est le mérite de Hugo Hepding22, rapprochant d'une part le
'Ρουφίνιον άλσος des épigrammes, d'autre part les témoignages de
Galien, d'Aelius Aristide et les inscriptions déjà connues en l'honneur de
Rufinus, que d'avoir su localiser, dès 1933, le Roufinion au fameux
Asklèpieion de Pergame, situé hors-les-murs à quelque deux kilomètres
de l'Acropole. Plus précisément, compte tenu des premiers rapports de
fouilles de Theodor Wiegand, Hepding identifiait le temple de Zeus
Asklepios dédié par Rufinus au grand monument rond à coupole situé du
côté est du sanctuaire 23. Dans cette brillante démonstration, malencon
treusement ignorée des éditeurs de Γ Anthologie, un point peut-être paraî
tra contestable: faut-il entendre par 'Ρουφινιον άλσος le temple rond
lui-même (et ses abords immédiats) ou plus largement l'ensemble de
Γ Asklèpieion ? Le sens restreint nous paraît s'imposer à plus d'un titre.
Bien que Rufinus, au dire d'Aelius Aristide, fût aussi l'auteur d'autres
grandes offrandes (αναθήματα), c'est principalement au temple que son
nom devait être attaché, et l'on sait que le mot άλσος n'implique pas
nécessairement une réalité plus large. Quant aux listes des Merveilles du
monde, on a vu que le Roufinion y voisinait avec les temples fameux de
Rome et de Cyzique d'après Y Anthologie, de Cyzique et d'Éphèse

19. Cedrenus, Bonn p. 299 (de là Cougny, dans son appendice à Y Anthologie, p. 352,
auquel renvoie Beckby). Sur cette épigramme, également connue par un manuscrit de
Madrid, voir H. Hepding, Philologus 88, 1933, p. 91 (où l'auteur omet par mégarde la
mention du Colosse de Rhodes) et n. 5-6. La liste n'est pas antérieure au 7e s., puisqu'elle
fait allusion à une attaque arabe contre Myra ; la date de cet événement n'est pas connue,
ce qui empêche de fixer à Γ épigramme un terminus post quem plus précis.
20. Apparemment influencé par les éditeurs de l'Anthologie, J. Lanowski (ci-dessus n.
8), col. 1028, attribue à l'époque byzantine deux des Merveilles du monde : Sainte-Sophie
et la silva Rufinia (sic d'après Kédrènos, l'article de Lanowski passant sous silence l'épi-
gramme de la Chalcè).
21. Cf. Prosop. Imp. Rom., II, p. 397-398, C 1637. Sur le consulaire Rufïn, ses rapports
avec l'oracle de Didymes, son héroïsation par les Pergaméniens, voir aussi L. Robert,
CRAI 1968, p. 598-599 (repris dans Opera Minora Selecta, V, p. 615) ; J. et L. Robert,
Bulletin épigraphique 1971, p. 537.
22. H. Hepding, Philologus 88, 1933, p. 90-103.
23. Ibid., p. 241-243.
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d'après Kédrènos. L'identification précise du Roufinion au temple de


Zeus Asklèpios paraît d'ailleurs confirmée par une autre liste, en prose
cette fois, de 30 mirabilia, où Hepding n'a pas manqué de relever, à la
24e place, «le (temple) d'Asklèpios à Pergame», ό 'Ασκληπιού έν
Περ[γά]μω 24.
L'éponyme du Roufinion remontant à l'époque antonine, il n'y a plus
lieu de prêter au préfet de Théodose d'hypothétiques constructions à
Pergame, à la fin du 4e s. La question n'en reste pas moins posée de la
survivance réelle, ou seulement littéraire, du Roufinion à l'époque
byzantine. Pour tenter d'y répondre, on peut d'abord prendre appui sur
les résultats des fouilles de Γ Asklepieion. Il apparaît qu'à l'époque pro
tobyzantine, les édifices de l'antique sanctuaire (avenue à colonnades,
propylon, monument rond) subsistent sans grande transformation, mais
sont en partie christianisés : le propylon reçoit un baptistère, le monu
ment rond peut-être une église25. Le matériel archéologique recueilli
dans l'ancien Asklepieion confirme la permanence d'une activité assez
intense au 5e et au 6e siècle26: malgré la quasi-absence d'inscriptions
chrétiennes, les monnaies byzantines sont nombreuses de Justinien à
Héraclius (elles font entièrement défaut du 8e au 10e siècle inclus) ;
lampes, céramique et quelques ampoules de pèlerins complètent le cadre
matériel où vient à présent s'insérer le nouveau sceau du Roufinion.
De l'avis des archéologues, le temple rond édifié au 2e siècle par Rufin
était encore debout au siècle de Justinien 27. Ainsi, les conditions matér
ielles sont satisfaites pour que le sceau du Roufinion puisse être rap
porté précisément à cet édifice, et non pas simplement de façon vague au
site de l'ancien Asklepieion. On ne peut alors éviter de s'interroger sur la
nature de l'établissement qui, au 6e siècle, occupait l'ancien temple. La
transformation de la rotonde en église est une hypothèse que K. Rheidt a
envisagée avec réserve, les indices archéologiques paraissant insuffi
sants. Sans trancher le débat, le sceau du Roufinion peut y apporter
d'utiles éléments. Le fait qu'au 6e siècle des documents aient été scellés
au nom du 'Ρουφίνιον Περγάμου permet de localiser dans l'ancien
temple de Zeus Asklèpios, auquel le nom de Roufinion était attaché
depuis l'époque antonine, une institution publique protobyzantine ayant

24. Cf. Hepding, op. cit., p. 90 et n. 3 ; J. Lanowski (ci-dessus n. 8), col. 1023-1024.
25. D'après K. Rheidt, Die Stadtgrabung. Teil 2. Die byzantinische Wohnstadt
(Altertümer von Pergamon XV, 2 ; Berlin 1991), p. 186-193 : «Die frühchristlichen und
byzantinischen Anlagen in der Ebene» (plan p. 187, fig. 36).
26. Voir G. de Luca, Das Asklepieion. 4. Teil. Via Tecta und Hallenstrasse. Die Funde
(Altertümer von Pergamon XI, 4 ; Berlin 1984) : cf. p. 35 (ampoules) ; 45 et s. (lampes) ;
60-62 (monnaies) ; 154 (croix sur une colonne, avec les lettres alpha et oméga, et sur une
autre colonne un graffite invoquant le Seigneur).
27. L'épigrammatiste du règne d'Anastase pouvait se référer, sciemment ou non, au
Roufinion comme à l'une des Merveilles existant encore de son temps. On se gardera en
revanche (malgré Rheidt, op. cit., p. 193, n. 1368) de prendre l'épigramme citée par
Kédrènos (ci-dessus n. 19) pour un témoin suffisant de l'existence du monument rond au
12e siècle.
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repris à son compte l'antique toponyme. Institution civile ou religieuse,


c'est une alternative que les légendes du sceau, y compris la mention
probable d'un «serviteur de la Mère de Dieu», ne permettent pas de tran
cher de façon décisive. Cependant l'image de la Vierge associée à cette
légende autorise au moins à suggérer que le Roufinion était au 6e siècle
le siège d'une institution pieuse dépendant de l'Église de Pergame, peut-
être placée sous le vocable de la Théotokos.

Denis Feissel
UMR 7572 et EPHE, IVe section
LE ROUFINION DE PERGAME 269

Figure 1 et 2. Sceau du Roufinion de Pergame.

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