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Cours de littérature nordique

Frédérique Toudoire-Surlapierre
frederique.toudoire@free.fr
Modalité s d'examens : 1 partiel en janvier sur table

Plan

I – Les pétroglyphes……………………………………………………………………………………………………………………………...p.2
II – Les Runes……………………………………………………………………………………………………………………………………….p.2
III – la poésie scaldique……………………………………………………………………………………………………………………….p.2
IV – La poésie eddique…………..…………………………………………………………………………………………………………….p.3
V – Les sagas islandaises…….…………………………………………………………………………………………………………………p.4
VI – Rimur (XIVe)…………………………………………………………………………………………………………………………….....p.6
VII – Andersen, le conte danois……………………………………………………………………………………………………………...p.7
VIII – Soren Kierkegaard……………………………………………………………………………………………………………………..p.10
IX - Georg Brandes………………………………………………………………………………………………………………………..…….p.12
X – Karen Blixen………………………………………………………………………………………………………………………..………..p.14
XI – Henrik Ibsen……………………………………………………………………………………………………………………………...p.15

Introduction
Caractéristiques de la littérature nordique

• Précocité culturelle
• Question de la langue : Proximité entre le norvégien, le suédois et le danois
• Rô le de la nature (nature, géographie, climat) → Boussole mentale pour l'Europe, ex. :
explorateurs français (Charcot, PE Victor, Malaurie : Les derniers rois de Thulé...)
• Facteur de subjectivité (on observe les pays nordiques avec notre prisme) → Donc
dépend de nos valeurs et de notre contexte
• Rapport aux autres spécifiquement nordique → Sensation d'isolement
→ Dépend des lieux
→ Incapacité à se passer des autres, vie en communauté, isolement punitif et fatal
• Double interaction
→ Interaction interne entre les pays nordiques
→ Interaction externe avec l'Europe, l'Occident (US, Chine, Russie)
• Nature / Culture : La culture ne l'emporte pas sur la nature
20/09/2022

I – Les pétroglyphes
= Littéralement « qui est écrit dans la pierre »
Système de représentations, activité qui n'est pas un besoin mais primitive.
→ La création relève-t-elle de la nature ou de la culture ?
Période des hiéroglyphes -500 ~ : néolithique supérieur
Représente des scènes descriptives, narratives et peu symboliques, sorte de journal de bord.
(ex : décrit les pratiques de la chasse, les bateaux → symbolise la communication vers l'au-delà)
Révèle un mode de vie en communauté.

Carlo Ginzburg (historien) : « signes, traces, pistes Racines d'un paradigme de l'indice »

→ Dans le fond le propre du chasseur c'est qu'il est capable


de reconstituer une opération de métonymie
→ Par des détails infimes ou relevant de l'insignifiant le chasseur va trouver une signification
→ Le chasseur est doué d'un pouvoir de déduction et est capable
d’enchaîner les événements par un principe de cause à conséquence
→ lien entre le chasseur et l'art de la narration → tout récit se traduit comme une enquête ; il
faut retrouver la trace de quelqu'un
→ deviner la présence malgré l'absence
→ le chasseur est capable de reconstituer une chronologie
Site de Alta en Norvège, Vitlycke (Tanum, en Suède)

II – Les Runes
Système d'écriture mystérieux lié à un rite funéraire.
Futhark : ancien alphabet runique utilisé par les vikings, 24/16 caractères
Le plus ancien a été trouvé au Danemark 100 ans après J-C. Quelques traces en Angleterre et
en Allemagne mais surtout des milliers en Norvège et Suède...
Les runes nous renvoient à un imaginaire collectif, notamment l'univers de Tolkien.

III – La poésie scaldique

Le heiti : Mot qui fait image, métaphore. Principe contre-intuitif.


Ex : Pour dire femme → Beauté, bras, yeux... Le nom propre remplace le nom commun.
Ex : La lance → Gungnir (lance d'Odin) → principe de personnification.
Les Kenningar : Périphrase : tourner autour du sujet.
Le cheval : Grani
Le combat : La tempète d'Odin
La femme : Jö rd au vêtement de toile
Le guerrier : Le chêne d'Odin
Le chant poétique : La capture d'Odin
La terre : Le navire qui vogue sur l'espace du temps
La langue : le couteau des paroles
Le discours : La rupture du silence
But → Rendre compte d'une certaine vision du monde
Snorri Sturluson (1240) (1179-1241)
Mouvement poètes atomistes islandais XXe (juste après la seconde guerre mondiale) → veut
contre-balancer les catastrophes atomiques de la guerre

Exemple de la Saga de Gunnlaug Langue de Serpent

Poésie (VIIIe siècle) qui se développe beaucoup à l'oral grâ ce à Storri Sturluson
Skald : poète qui chantait les louanges de leur chef (roi, riche propriétaire terrien, riche
paysan...)
racontait à la fois des éléments historiques et se nourrissait aussi de mythologie nordique
→ extrêmement complexe avec des règles très précises
→ dislocation de la syntaxe (les verbes ne s’enchaînent pas logiquement
→ utilisation de la périphrase
→ métonymies
→ utilisation de la synonymie
→ assonances et allitérations
→ heiti
→ kenningar
→ rimes internes
→ métatextuel (un texte parle d'un texte) : mise en abyme // raffinement d'une poésie

Utilisation de mots qui relèvent de la mythologie nordique


2 façons de procéder :
→ kenningar
→ heiti

ce que Snorri dit des scaldes dans Heimskringla

« - poésie encomiastique (poésie de l'éloge)


– une poésie de vérité/sincérité
– pas simplement une poésie de circonstance
– cette poésie : reflet d'une époque (témoignage)

IV – La découverte des eddas et la poésie eddique


concomitante de la poésie scaldique
→ raconte des histoires puisées de la mythologie nordique ; diffère de la poésie scaldique sur
l'utilisation du fond.
→ éthique nordique (valeurs de cette époque) ethos : être humain

plusieurs étymologies possibles : aïeul, dérivé du mot odin, eddere=faire de la


poésie/composer

2 manuscrits :

– edda de Snorri Sturluson (Gylffaginning)


– Edda poétique (Codex Regius) 1663-1971

Voluspå (Edda poétique/Codex Regius)

cohabitation religion chrétienne // religions nordiques


Snorri Sturluson

Né à Hvamm Sturlungs, d'une très bonne famille islandaise ; savoir littéraire et manœuvre
politique
(association courante des deux au Groenland et en Islande)

Son périple : Islande → Norvège (devient poète de cour) → Islande → Norvège (demande
l’annexion de l'Islande à la Norvège)

1224 : Répudie sa femme et en épouse une autre


1237 : Repart en Norvège

V – Les sagas islandaises


ex : Saga de Njall le brûlé

= Récit en prose du verbe segia « raconter des histoires », de personnages marquants (rois
bondi chefs)

1 – Réalisme

Les sagas ne portent pas sur le merveilleux, pas d'exagération, grande simplicité (notamment
dans le style, à l'inverse des poèmes scaldiques avec beaucoup de figures de style), pas de
phrases longues ou compliquées, ; récits chronologiques ;

2 – Personnage

-pas de psychologie de personnage


-le personnage se définit par ses actions ou par ses paroles. évolution du personnage (va d'un
point A à un point B)
-c'est lui qui fait avancer le récit, c'est l'histoire de son destin
-le pge soit vraisemblable/naturel
-ne sont pas manichéens (ni totalement bien ni totalement mal)
-toutes leurs actions sont motivées (acte gratuit)

3 – Le dynamisme

-style des sagas : verbes d'action, vocab concret


-les paroles sont rapportées directement « il dit que »
-phrases courtes/propositions subordonnées, phrases juxtaposées
-style laconique

de quoi parlent les sagas :

– l'althing : parlement qui se situe à Thingvellir


– un bondi/boendr
– propriétaire terrien
– appartient à une grande famille
Les sagas posent certaines questions (encore non élucidées) :

- Orales ou écrites ?
- Autochtones ou étrangères ?
- Pourquoi l’Islande est le seul pays parmi les pays nordiques à produire des récits en prose ?

2 critères pour la saga :

1 – Stylistique : différent en cela de la poésie scaldique


- art de la litote
- usage de la périphrase

2 – Narratif
- verbes d'action, peu d'adjectifs, d'adverbes, pas de phrases complexes
- pas de psychologie de personnage, pas d'affect
- récit qui limite la subjectivité
- style descriptif (témoignage du réel)
- ni pour transfigurer le réel ni pour se plaindre
- ne relève pas de l’épopée

Sagas = sens de la famille (= lignage) = témoignage des lignés


→ raconter l'histoire d'une famille, d'une région, ville, communauté
→ valeurs : honneur, destin, vengeance
→ idée que ce qui définit un Homme c’est son lignage
D’après la loi : être un homme juridiquement = être capable de récapituler son lignage

Dès XIIIe : moins de sagas


XIIIe-XIVe : sagas légendaires
- divertissement
- nostalgie de l'ère des sagas
Clercs : écrire et recopier les sagas
tradition : écrire les sagas sur parchemin
XVIe : transmet sur papier

Fin de la saga :
Raisons : fin indépendance Islande, chrétienté, domination norvégienne, raisons politiques et
religieuses, culturelles, effet de mode ; évolution de la société ; le genre de la saga paraît
inadapté.
VI – Rimur (XIV)
• Strophe à 4 vers (retour à la poésie)
• Dérivé de la poésie scaldique
• Plus simple

• Du sommeil au réveil : éloge de la percée moderne (du 15è me au 19è me), 1870
Littérature nordique : grand silence entre 15e et 18e

• La réforme (= mouvement protestant d’Allemagne qui va s'implanter dans les pays


nordiques (début 16e)

Grand silence culturel


16e :Luther
1537 : union de Kalmar → Mouvement protestant luthérien
- radicale/austère
- stricte/=/= recours aux images/idoles (refus folklorique religieux)
- luthéranisme
- écho à la mentalité nordique (pas de plainte) ; sévérité ; plaisir de l’œil (pulsion scopique)
- silence culturel
- traduction de la bible 1550 Danemark
- puritanisme (refus des plaisirs)
- sévérité climat / religion / mode de vie

• Le romantisme

Influences pour les PN : France : Victor Hugo Hernani, 1830

Préromantisme :
1 – Anglais = romans gothiques, historiques (Walter Scott) 2e moitié 18è me
2 – Allemagne : sturn und drang, (« orage et tempête ») mvt des passions
- mouvement romantique : exaltation du moi
→ dire son vécu, sa souffrance, ses émotions

Goethe Les souffrances du jeune Werther // Les années d'apprentissage de W. Meister


-la littérature peut avoir du pouvoir sur la vie
18/10

Andersen : le conte danois


→ Revendication nationale permise par la culture : pourquoi le conte a-t-il émergé au
Danemark ?

Sa vie

Né le 2 avril 1805 dans la ville de Odense au Danemark, sur l'île de Fionie, fils unique d'une
famille modeste → Sentiment d'aigreur, de ne pas être à la bonne place, pas reconnu à sa juste
valeur (père cordonnier par nécessité, mère servante, rapport à la religion).
→ Beaucoup d'autobiographies (le journal d'Andersen...), il parle de son enfance comme d'une
enfance heureuse : son père lui fabrique un petit théâ tre, en vertu à la littérature
Mort de celui-ci : 1816
Mort de sa mère : 1833
1919 : Part de Copenhague à l'â ge de 14 ans avec pour ambition de devenir célèbre ; pour lui
les épreuves difficiles font la réussite future.
1820 : Rentre au théâ tre Royal (chant, danse) : petits rô les seulement.
Accepté par l'élite danoise (goû t de conteur), repéré par Jonas Collin (directeur du théâ tre)
1822-1827 : Reçoit une bourse pour enseigner à l'école latine (allemand, français, latin)
1828 : Passe le bac à l'â ge de 23 ans → Volonté d'écrire
1830 : Publie des récits de voyage
Plusieurs voyages : Danemark puis l'étranger (Allemagne, Suisse, France, Italie, Autriche)
Rencontre des écrivains (Hugo, Dickens...)
Dès 1835 : Contes pour enfants (raisons commerciales)
Devient conteur des enfants du roi Christian IX
Rapport de l'auteur avec l'enfance
→ Plusieurs lectures (communautés interprétatives) : pluralité d'interprétations
Dès 1850 : Reconnaissance européenne puis internationale (US) puis de son pays
Succès avec ses contes, talent de conteur
A des relations avec des gens aisés (nobles, bienfaiteurs)
Quelques romans : « L'improvisateur », « Rien qu'un violoneux », « Ê tre ou ne pas être »
1875 : Meurt au Danemark d'un cancer du foie

Son œuvre

Deux différents types de contes :


– eventyr (contes de fées)
– folkeviser (ballades scandinaves)
Plusieurs voyages en Allemagne : frères Grimm (collecte de contes allemands, patrimoine
folklorique allemand)
à partir d'un matériau/mélange :
contes de fées (féérie, magie)
observation de la vie quotidienne (folklore scandinave, mode de vie et traditions scandinaves)
dimension autobiographique → sincérité, authenticité
Principe d'un conte pour enfants : récit d'édification, but d'initier l'enfant à la vie d'adulte, aux
dangers de l'existence
→ idée que passer des épreuves difficiles permet de passer à un stade meilleur
Le conte a un rô le de prévention
Style oral, familier, accessible → rend le discours (conte) plus naturel
Pour l'époque = reflet de la vie
Motifs récurrents dans ses contes :
Dimension autobiographique (enfance) :
Le vilain petit canard
La petite fille aux allumettes
Le petit soldat de plomb
Vision optimiste de l'existence :
→ Culture religieuse (foi chrétienne)
→ Immortalité de l'â me : la petite sirène
→ Forces du bien qui dominent celles du mal
→ L'idée que les difficultés participent au résultat d'un monde meilleur
Visée subversive (dénonce certains travers de la société) :
→ Traditionaliste (respecte l'ordre établi)
Choix du conte, genres libres (théâtre et poésie) :
→ Pas considéré comme élitiste
→ Sous-genre (à la mode) : culture populaire
→ Le conte n'a pas ses lettres de noblesse

Recommandation : La petite fille aux allumettes (1845, commande pour le Duc


d'Augustenborg), histoire qui provient d'une gravure sur bois
= Nouvel an, petite fille pauvre, lui rappelle un souvenir d'enfance : l'existence de sa grand-
mère.
Hallucinations (rêves de compensation, Freud)
Chute du conte qui donne sa signification

– Allumette : métaphore de la vie terrestre (fugitive mais aussi fragile, dérisoire)


– Métaphore écriture : toute petite chose qui permet un monde imaginaire
– Fin du conte : consolation et cruauté
– immortalité (création plus spirituelle)

https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2553374
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hans_Christian_Andersen
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Petite_Fille_aux_allumettes

25/10

• Le vilain petit canard, Andersen

Rejeté par sa mère qui lui dit qu'il est laid


→ Il se voit (stade du miroir, Freud) et comprend qu'il n'est pas un canard
Beauté perçue à travers l'autre

Interprétations possibles :

1 – Récit de formation, psychologie de l'enfant : l'enfant doit apprendre à se connaître par soi-
même

2 – Question de la différence ; la différence est un sujet de moquerie au début mais finit par
être acceptée ; Ce sont des expériences dans des espaces différents qui forme la différence

3 – Autobiographique ? raconte des parties de la vie d'A. (échec d'une pièce de théâ tre jouée en
1842, son enfance)=idée que l'auteur/le personnage n'est pas né dans la bonne situation/le
bon milieu social

(reco : la distinction de pierre bourdieu) =théorie « on a les goû ts de sa classe sociale »

• La petite sirène

Plus jeune sœur, immortalité, fleur bleue, conte cruel, mauvais choix de la sirène
Moralité : ne jamais essayer de devenir ce qu'on est pas
Sculpture de la petite sirène réalisée en 1913, ballet Ellen Price (1909)
Désintéressement des danois au départ pour ce personnage
1930 : élément de tourisme (folklore) : motif hybride/amphibie
Transferts culturels
1964 : sculpture décapitée ; happening/vandalisme → va lui donner du succès
devenu aujourd'hui un emblème de Copenhague (indice de reconnaissance internationale)
icô ne emblématique d'une culture/société = malentendu/hasard

(Reco film sur Netflix : Unge Andersen) -postulat : 1 - tout se joue dans l'enfance – connexion
entre l'enfance d'Andersen et ses contes (pour enfants) ? -rô le de l'éducation/sévère ;
éducation//création
2 – source de l'imagination (éléments qui font l'imaginaire d'Andersen)
= idée que l'inspiration des contes vient de l'observation de la nature
8/11

Soren Kierkegaard, philosophe danois (1813-1855)

« Crainte et tremblement »
Genombrott, percée moderne, Georges Brandes, 1870

Sa vie

Né à Copenhague le 5 mai 1813, d'une famille aisée (marchands d'habits/piétiste – piété


intérieure // manifestations religieuses), protestante/luthérienne, orthodoxie religieuse
aisance financière, a un père mais ne parle jamais de sa mère (mommy issues?)
études brillantes : théologie, 1831
Dès 1834 : commence à écrire des articles
1835 : 2 événements importants : crise existentielle vérité//idée
citations :
« Il importe pour comprendre ma décision de voir ce que la divinité veut réellement que je fasse ;
il s'agit de découvrir une vérité qui soit vérité pour moi, de trouver l'idée pour laquelle je veux
vivre et mourir. »
« qu'est-ce que la vérité, sinon de vivre pour une idée »

1837 : Régime Olsen


1838 : pièce de théâ tre (qui ne marche pas du tout #artisteincompris)
→ retourne vivre chez son papa (Tanguy scandinave)
1841 : concept d'ironie, goû t pour le jeu sur les mots/double-sens
→ écrit sa thèse en danois (latin)
1843 : commence à écrire « Ou bien ou bien puis « Crainte et tremblement »
→ Publie des discours édifiants
→ Plusieurs voyages en Allemagne (Berlin)
1848 : moment d'extase : religieux (libération de la parole)
1849 : « La maladie à la mort »
attaqué de manière satirique dans les journaux
1855 : Meurt d’une attaque le 11 novembre (42 ans)

Son œuvre

Intéressé par les questions sur la théologie, vérité, subjectivité


Penseur existentialiste (à partir de sa propre expérience)
Théorie des 3 stades de la vie selon lui :
- Stade esthétique : séduction, profiter de la vie et de l'instant #carpediem
- Stade éthique (réfléchir au collectif)
- Stade religieux

• Crainte et tremblement, 1843


Johannes de Silentio
citation de l’épître aux Philippiens
Abraham sacrifice d'Isaac (récit biblique)
Abraham ne dit rien
-sacrifice d'Iphigénie (légende grecque)
Agamemnon : se lamente/il apprend à sa femme et à sa fille
héros tragique
Abraham : pourquoi ne dit-il rien ?
-vie de Kierk
1835 : aveu épouse sa servante en seconde noces
5 mois après le mariage
son père meurt à 82 ans
Abraham : criminel ?
éthique/religieux : scandale
-« tu ne tueras point » // contre-dit sa propre loi
-son fils unique / promis une descendance

Problématique n°1 : y a t-il une suspension téléologique du moral ? → la fin justifie-t-elle les
moyens ?
2 : y a t-il un devoir absolu envers Dieu ?
3 : peut-on moralement justifier le silence d'Abraham vis à vis de Sara, Isaac et Eliezer ?

-a écrit ce texte pour essayer de comprendre le geste de son père

Kierkegaard « Eenten-Eller/Ou bien ou bien (fragment d'une vie), 1843


-publie sous pseudo « Victor Eremita » (ermite) ; scandale, critique → écrit un article « qui est
l'auteur de « enten eller » 1 semaine après la parution signé A.F → personne ne trouve

-jeu d'humour, d'ironie


indices intérieurs : est-ce qu'il y a des traits de pensée/stylistiques qui permettent de
reconnaître l'auteur ?
-critiques qui pensent reconnaître l'auteur
réaction de K. :
-se moque des critiques
-montre que n'importe qui pourrait être l'auteur
le lecteur peut être gêné par la personnalité de l'auteur
-distinguer l'auteur de ses écrits, désacralise la notion d'auteur
-introduit une distance entre lecteur / auteur
en parallèle avec un DK étouffant // tout le monde connaît tout le monde

-stade esthétique (dans le sens = plaisir d'esthète, profiter de la vie) ; figure de Don Juan,
Faust, juif errant
-stade éthique
-stade religieux
-dialectique (thèse/antithèse/synthèse)
passé / présent / futur : 3 stades de la vie : -stade esthétique (dandy) érotique, 1835 (année
où son père lui fait sa révélation) → stade éthique : valeurs morales – 1835-1838 ; → stade
religieux.
différents moments de la vie :
Jankélévitch : « le choix n'est jamais deux possibilités égales »

→ synthèse (caractères découlant de sa nationalité danoise)


3 notions=
1 – goû t des systèmes (système de pensée cohérent // logique)
rationaliser le monde
2 – théorie mise en pratique

3 – regard d'autrui (omniprésent) = surmoi (Freud)


-danois (Kierk) : intériorisation du regard de l'autre telle qu'on se sent obligé de se comporter
au mieux, comme si l'on était vu.
honnêteté / rigueur

Georg Brandes (1842-1927)

Gennonbrott « percée moderne » idée de réaction (révolution/révolte)

Sa vie

Né à Copenhague, vient d'une famille aisée ; parents commerçants ; famille ouverte


d'esprit/libre-penseur ; est athée ; études brillantes (droit, philosophie, littérature,
philologie) ; maîtrise de droit à 22 ans puis thèse ; part en France ;
1866-68 : rencontre Hippolyte Taine (1828-1893)
-conception de l'histoire : appréhender l'histoire comme une science naturelle : hypothèse →
recherche → conclusions.
méthode expérimentale pour aborder les faits historiques
1870
-Taine : Histoire de la litté anglaise – 1863
préceptes hitoriques de Taine : à la littérature anglaise
GB applique ces préceptes à la litté fr, allemande, anglaise
1871 : conférences sur la littérature
→ reconnaissance internationale

Son œuvre

Mouvement de Gennonbrott

G. B donne des conférences=paradoxe=plutô t des critiques de la littérature danoise


-Angleterre/France/Allemagne (révolution)
-siècle très mouvementé : politiquement, culturellement, littérairement
romantique/réaliste/naturaliste
-compare les pays et les cultures
ce qu'il critique : la littérature danoise n'a pas de mouvement uni
-conférence 1870-71//76
-va créer une réaction danoise : écrivains et artistes danois (Jacobsen, Herman Bang, Ibsen,
Strindberg)= « hommes de la perçée moderne » : vont faire avancer la littérature de leur pays

-va exprimer différentes idées sur le sujet de la littérature

idée de la comparaison : les écrivains doivent jouer un rô le dans la société : comparaison de la


littérature : moteur de réflexion pour la littérature
-pas de comparaison entre les littératures des pays
-la littérature d'un pdv national
on ne compare pas avec les autres//on peut émettre un jugement/possibilité d'avoir un esprit
critique
pdv élogieux
pdv hagiographique

-on ne pense pas les relations littéraires en influence


1870
rapports des nordiques aux autres
autarctique
influence//s'ouvrir aux autres
lecture sociologique

Jung : pour analyser l'Europe, il faut être extérieur à l'Europe


Brandes : 6 ouvrages
1 - Littérature d'émigrants=nobles (français qui émigrent après la r française
Germaine de Stael / Chateaubriand
De l'Allemagne
comparatiste / Axel von fersen (suède)

2 – le romantisme en Allemagne (Goethe)


3- litté anglaise (Byron)
4- réaction en France : romantisme français (Hugo, Musset, Sand) restauration 1815-1830 :
révolution de juillet // monarchie constitutionnelle
5- la litté fr après 48 : coup d'état napoléon 3 II empire
litté réaliste
6- la jeune Allemagne
henrich heine

articule des évents politiques et des écrivains


sépare ses volumes par pays
approche la litté par ses gds noms
en tire des conclusions : sur les littérature des pays (général) et sur les peuples
« un peuple raisonnable comme les anglais »
« une nation pleine de sentiments comme l’Allemagne »l
« u type de peuple plein d'esprit comme les français »
« plein d’imagination comme les italiens »
«réalise des ethnotypes nationaux à partir de leur littérature

pour le DK : « un pays nain qui n'a pas trois hommes d'envergure à montrer aux
contemporains »
« une nation de plaisantins qui n'a jamais eu d'admiration pour le sens de l'honneur »
« un peuple dans une profonde décadence spirituelle »
« le fait qu'une littérature ne mette rie en discussion signifie qu'elle est en train de perdre
toute signification »
électrochoc :
« le fait qu'une littérature soit vivante de nos jours se manifeste en ce qu'elle et en débat des
problèmes »
-principe mise en abyme : crée des problèmes et des débats
-écrit des conférences // livres qui créent des débats et des prob

pour synthétiser :

Brandes dénonce la littérature danoise : pas une litté de contestation ; d'analyse sociale et
politique ; pas d'évolution littéraire ; une litté qui préfère le rêve à la réalité ; qui fuit les
problèmes

influencé par Zola, Nietzsche


Shakespeare, Goethe

ses écrits vont provoquer une réaction littéraire

critique 3 noms de la littérature danoise : Oehlenschlager, Ingemann, Andersen ; enfantillage,


naïveté, dimension folklorique

« il ne s'agit pas de nos vies, mais de nos rêves » ; « comme une sorte de consolation dans la
réalité réelle » reproche à son pays d'être « éloignés du rationalisme » notion de progrès.

6/12

Karen Blixen (1885-1962)

Sa vie

Danoise, bénéficie de la percée moderne (née juste après). famille paternelle aristocratique
(Wilheim Dinelsen), mère bourgeoise, famille aisée. région de Copenhague. 2ème d'une fratrie
de 5 enfants. Relation privilégiée avec son père (sorties chasse/pêche + discussions
profondes). suicide de son père ; 9 ans. (idée qu'il lui transmet une culture/éducation
littéraire puis disparaît.
1898 : Suisse – apprend le fr
DK : études d'art ; voyage paris/rome => lui apporte une culture européenne
rencontre Hans Blixen-Finecke / puis Bror (son frère jumeau) => pacte (mariage arrangé) =>
part au Kenya,=> plantations de café

1997-1909 : début écriture (nouvelles)=>échec


vit pdt 17 ans à Nairobi
1921-1925 : séparation et divorce avec Bror Blixen
Karen garde son nom d'épouse car noble
=> va diriger plantations de café=> échec (comportement colonial)

-rentre au DK en 1931 (ruinée)

Son œuvre

=> commence à écrire « out of Africa »(paradoxe titre : raconte ses années // notion
d'exclusion) => raconte son expérience au Kenya en anglais (traduit par elle-même en danois)
=> choisit le nom de Isak Dinensen (Isak / Crainte et tremblement)
-recueil de nouvelles 7 contes gothiques – 1914 / usage de la langue anglaise
-bien accepté par la critique américaine, traduit en danois
-anonymat
-la vie de l'écrivaine paraît plus intéressante que son œuvre, paraît extraordinaire=> film « out
of africa (adaptation) met l'écrivaine au cœur du film+ que l'oeuvre
-décrit elle-même ses histoires comme contes « seven gothic tales » mais
-ne relève pas du conte ; gothic (les apparences trompeuses)
→ révèle un goû t pour la narration => aime raconter des histoires (caractéristique danoise
aime les histoires enchâ ssées (processus narration complexifiée => créer des surprises
(nouvelles)

conte très connu : le festin de babette =adapté au cinéma danois


= histoire d'une française qui arrive au Danemark comme servante dans une faille luthérienne,
gagne à la loterie, organise un repas somptueux → colère du père (pasteur très sévère)
finalement = le plaisir (du festin) provoque le désir de parler → mise en abyme de la façon
dont elle conçoit la narration=apporter du plaisir aux autres en racontant des histoires =
sacrifice pour celui qui raconte = se considère comme sacrifice (sacrifice d'Isaak)
littérature romantique : artiste sacrifiée

Henrik Ibsen (1828-1906)


→ Question d'indépendance, d'identité scandinave
→ Notion de progrès (développement industrialisation seconde partie du XIXe + progrès
sociaux)

Sa vie

Dramaturge norvégien, né à Skien d'un père armateur et d'une mère religieuse qui ne travaille
pas. Â ge de 8 ans : pauvreté → amertume. Enfance marqué par l'autorité (mère), l'austérité,
l'intransigeance.
1844 : quitte le domicile familial pour devenir apprenti en pharmacie (pendant 6 ans). 1re
pièce : Catilina. dualité de son caractère : mépris bourgeoisie // complexe d'infériorité.
complexe qui participe d'un désir d'écriture → moyen de revanche.
1850 : Oslo / Christiana.
1851 : Ole Bull (Bergen) : violoniste // Théâ tre national Bergen → puis régisseur → se plaît
dans le milieu du théâ tre.
1957 : pendant 1 an au théâ tre Cristiana Teater
1958 : rencontre son épouse Suzannah Thorensen : ont un enfant : Sigurd : premier ministre
norvégien 1903-1905. 1864 : DK attaqué par la Prusse (Norvège/Suède)
réaction Ibsen : écœuré (unité scandinave inexistante, pas de solidarité)
-quitte son pays
1891 : exil volontaire : Rome/Allemagne
paradoxe (caractère nordique) : réflexion sur question identité nordique // passe par
l'éloignement
migration : condition nécessaire pour conscientiser son identité nordique, supporter les
contraintes de la vie norvégienne
Norvège : pays étouffant
Aussi la Norvège : lui donne une bourse à vie (écrire)

Son œuvre

Peer Gynt, 1867 : « lesedrama » : pièce qui n’est pas destiné à un spectateur mais à un lecteur.
Drame en 5 actes, succès
(inspiration romantique, théâ tre dans fauteuils Musset)
complexe, mélange intrigue
Personnage qui mélange le réel et l'imaginaire
scène que rêve PG (rêve éveillé) affabulation
le surnaturel est réel : fait partie de la vie
-pièce qu'il écrit en exil (réaction contre la Norvège) // pièce perçue comme typiquement
norvégienne
-reflet des mauvais cô tés de la Norvège
succès en France=>pièce conçue pour être lue mais énormément jouée
David Bobée (actuelle mise en scène)
compositeur Grieg → collaboration avec Ibsen → version musicale 1876
roi des trolls : il faut se suffire à soi-même
« on ne peut être soi même que grâ ce aux autres »
c'est l'autre (qui m'aime pour qui je suis » qui me permet d'être moi-même
1874 : Séjour à Munich (Allemagne)
Et Dukkehjem, 1879
– idées de Nietzche
– esthétique naturaliste (Zola) adaptation du naturalisme au théâ tre
– applique les théories de Zola au théâ tre norvégien. (hérédité, emprise du milieu
social/familial)
Ibsen : mélange théâ tre naturalistes avec influences nordiques
sagas, folklore (Au 19e : valorisation du folklore en Norvège)
folklore = élément fortement identitaire
1891 : retour en Norvège triomphale
(pièces connues nationalement et dans toute l’Europe)
1900 : attaque cérébrale → arrêt d'écriture

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