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TRAUMATISMES ABDOMINAUX ET
PATHOLOGIE DE LA PAROI
ABDOMINALE
Par Dr FABRICE CIKOMOLA
A. TRAUMATISMES ABDOMINAUX
1. INTRODUCTION
Les trauma abdominaux comprennent les contusions abdominales et les plaies abdominales.
Le geste chirurgical est habituellement identique : L’exploration abdominale.
Les contusions abdominales sont des lésions graves, leur dg peut être difficile. Les
associations lésionnelles sont fréquentes, intra abdominale ou extra abdominales.
2. ETIOPATHOGENIE
3. MECANISME
Soit par choc direct (le pus fréquent) : La sévérité du traumatisme sera fonction de
la force et de la durée du choc, de la masse du sujet et de la surface de contact.
Soit par choc indirect : Décélération brutale, chute d’un lieu élevé, Ici le corps
s’arrête brusquement contre un obstacle alors que les organes intra abdominaux
continuent leur mouvement.
Les organes sont sollicités par 2 forces : les mouvements et les attaches capsulo-
ligamentaires. Il en résulte des lésions de décollement, déchirure ou rupture. La
force d’action peut être tangentielle : Malade renversé par un véhicule qui passe sur
son corps. La peau et les tissus sont propulsés dans le sens du mouvement
interrompant la vascularisation sous jacente avec nécrose de la peau et des tissus
sous cutanés.
4. ORGANES LESES
Aucun organe n’est épargné pendant les traumatismes abdominaux, cependant les viscères
pleins sont les plus touchés. On peut regrouper les viscères en 3 par ordre décroissant :
Chez les poly traumatiques, les lésions de la rate et du foie arrivent nettement en tête.
Chez les personnes âgées, la paroi abdominale est faible, le foie est non protégé, les
atteintes du foie et des voies biliaires sont fréquentes. Chez l’enfant, la paroi abdominale
est souple, les lésions viscérales représentent 60% des cas.
5. DIAGNOSTIC POSITIF
1. INTRODUCTION
La rate est l’organe le plus lésé au cours de trauma abdominaux. L’attitude actuelle est de
plus en plus conservatrice et comprend :
2. DIAGNOSTIC POSITIF
Elle réalise une rupture splénique isolée entrainant un hémopéritoine généralisé à la suite
d’une contusion abdominale. A l’arrivée, le patient est souvent dans un état de choc : pâleur,
pouls rapide et filant, PA basse, extrémités froides.
En plus des circonstances de l’accident, l’interrogatoire doit rassurer sur l’âge du patient,
des atcdts pathologiques, les signes qui ont suivis le trauma (perte de connaissance,
vomissements, hématurie, …).
3. FORMES CLINIQUES
a. Forme retardée :
La rupture survient vers le 5ème jour après le trauma sur un hématome sous capsulaire.
Cliniquement, après un intervalle libre de 5 jours, chez un malade apparemment stable,
apparaissent des douleurs abdominales violentes, syncopales accompagnées de hoquet, de la
fièvre et de la chute de la PA. Le toucher pelvien note une douleur violente évoquant un
hémopéritoine. L’indication chirurgicale s’impose en urgence.
b. Forme polytraumatisée :
Les ruptures de la rate s’observent dans 2/3 des cas chez les polytraumatisés, le dg est
difficile car les signes abdominaux passent au 2ème plan par rapport aux autres
traumatismes (trauma crâniens, trauma des membres, fracture du bassin). Il importe ainsi
de rechercher systématiquement le trauma de la rate chez tous les polytraumatisés.
L’échographie et l’ASP orientent le dg.
c. Forme de l’enfant
La rupture de la rate est fréquente chez l’enfant. Les signes cliniques sont trompeurs et
l’interrogatoire est difficile. L’échographie oriente le dg. Le traitement doit être plus
conservateur que possible.
4. TRAITEMENT
a. Abstention chirurgicale
Elle est indiquée devant un état hémodynamique stable ou même lorsqu’on a transfusé
moins de 2 kilo globulaires.
Chaque fois que possible lorsque l’âge du patient est inf. à 55 ans devant l’absence des
signes d’irritation péritonéale ou des pathologies spléniques préexistantes, l’association
lésionnelle, l’abstention chirurgicale passe en premier plan. L’écho et la TDM permettent la
surveillance.
PEC :
- Hospitalisation en USI
- Repos strict au lit
- Contrôle clinique et biologique 2 à 3X/j
- Réanimation au 3ème ou 4ème jours
- TDM ou écho de contrôle doivent être réalisées chaque jour jusqu’au 17ème jour et le
contrôle sera réalisé au 130ème jour.
- L’hospitalisation doit aller de 12 à 15 jours
- La reprise des activités à 1 mois (sport à 6 mois).
Risque :
C’est la rupture secondaire : Elle est précoce dans 10-20% des cas. Elle est maximale dans
les 3 premiers jours dans 5% des cas. Elle peut se compliquer d’un abcès de la loge
splénique.
b. Embolisation
Elle consiste à injecter un produit de sclérosant dans les vaisseaux. Le taux de succès varie
entre 80-90%.
Dans l’évolution, l’imagerie de contrôle se fait à une semaine et plus tardivement à 1 mois.
c. Traitement chirurgical :
1°. Splénectomie partielle : Elle est indiquée devant un état hémodynamique stable sans
lésion vitale associée.
Après section des ligaments de fixation de la rate on mobilise le pole sup. de celle-ci ; Les
vaisseaux spléniques seront ligaturés au niveau du hile en évitant de léser la queue du
pancréas. La fermeture de l’abdomen peut être réalisée sous un drainage (en laissant un
drain dans la cavité abdominale) après contrôle de l’hémostase.
Evolution
Après splénectomie totale, on peut observer outre l’infection aux germes non encapsulés,
les complications thromboemboliques du fait de l’augmentation de taux de plaquettes ;
lorsqu’elle est sup. à 150000/mm3 le malade sera traité par l’AAS ou les anti-aggrégats
plaquettaires (HBPM).
1. INTRODUCTION
Le choc hémorragique est dû soit à une hémorragie incontrôlée, soit à une coagulopathie.
Néanmoins des progrès considérables ont été observés grâce au changement d’attitude
thérapeutique. C'est-à-dire tendance conservatrice dans le traitement des lésions du foie.
2. LESIONS ANATOMIQUES
GRADE III : fracture de profondeur sup. à 3 cm avec hématome sous capsulaire sup. à 10
cm et plaie centrale.
GRADE V : Atteinte des vaisseaux sous hépatiques, cave, lésions expansives de 2 lobes.
3. DIAGNOSTIQUE
Il s’agit d’un patient admis aux urgences dont l’examen initial sera capital. Il permet de
distinguer d’emblée le trauma isolé du foie du malade polytraumatisé imposant des mesures
immédiates de réanimation (VeMaPe).
L’examen général : recherche les autres lésions associées d’autant que le malade est
polytraumatisé : crâne, rachis, bassin, les membres. L’auscultation pulmonaire
apprécie les MV, la percussion recherche un épenchement et la palpation recherche
un emphysème sous cutané.
4. RISQUE EVOLUTIFS
a. Trauma grave (5%) : Aggravation des signes, malade en état de choc, signes d’hémorragie
interne. L’indication opératoire doit être immédiate. Certains proposent une ponction-
lavage du péritoine ou une échographie en salle d’opération qui ne doit pas retarder
l’opération.
b. Trauma modéré (25%) : Le malade présente des signes d’hémorragie avec stabilité
hémodynamique grâce à la réanimation. Dans ce cas, les examens paracliniques sont
possibles : échographie, ASP, Rx thorax, Rx crâne, les bilans biologiques.
c. Trauma minimes (65%) : Ils imposent une surveillance en milieu chirurgical car les
complications évolutives sont possibles :
- Rupture secondaire d’un hématome sous capsulaire. Elle impose une laparotomie en
urgence.
- Hémobilie : conséquence d’une fistule artério-biliaire par rupture dans la voie
biliaire d’un hématome expansif sous tension ou d’un faux anévrysme. Elle se
manifeste par une hémorragie digestive associée à un ictère, une angiocholite et une
bradycardie.
- Complications infectieuses : abcès sous phrénique, abcès intra hépatique par
infection d’un hématome intra parenchymateux ou sous capsulaire. Les abcès sont
suspectés devant une fièvre, un ictère et une hyperleucocytose d’où l’intérêt d’une
bonne surveillance permettant chez 30% des cas d’obtenir une guérison sans
intervention chirurgicale.
5. SURVEILLANCE
a. Clinique : Malade conscient sans signes péritonéaux avec état hémodynamique stable, peu
ou pas de transfusion. L’examen physique recherchera la douleur de l’hypochondre droit et
appréciera son aggravation. Elle pourra en outre rechercher un ictère ou une fièvre
pouvant évoqués une surinfection.
c. Examen morphologique :
Echographie tous les 3 à 4 jours pour apprécier l’hématome intra hépatique ou sous
capsulaire. Ce dernier impose une intervention en urgence.
TDM : 1X/semaine ; permet de contrôler l’évolution des lésions hépatiques et leur
cicatrisation. Cette cicatrisation peut durer plusieurs jours.
d. Les critères de bonne évolution sont : A la 1ère semaine, stabilité hémodynamique c.à.d.
Ht stable, absence de nécessité de transfusion, des hématomes en régression, régression
des épenchements.
6. TRAITEMENT CHIRURGICAL
2 indications possibles :
- Syndrome hémorragique : dans les trauma sévères, modérés, associé à des lésions
de la rate ou du mésentère.
- Syndrome péritonéal : Rupture d’organe creux associé (colon, intestin grêle).
INTERVENTION
En conclusion : On peut dire que la PEC du trauma du foie à connu des progrès
considérables grâce à l’imagerie médicale et à la place de plus en plus croissante d’une
attitude conservatrice dite « abstention armée » par surveillance du patient. Ces progrès
sont aussi dus à la chirurgie économe : hémostase isolée, exérèse à la demande,
tamponnement péri hépatique.
1. DEFINITION
On appelle hernie toute éruption des viscères abdominaux et pelviens à travers un orifice
congénital ou acquis de la cavité péritonéale.
2. ANAPATH
On oppose 2 types :
a. H. I. OBLIQUE EXTERNE
Circonstances de découverte
Il s’agit d’un patient qui consulte pour une tuméfaction inguinale ou inguino-scrotale
apparue progressivement ou brutalement à la suite d’un effort abdominal entrainant un
gène fonctionnel.
Examen clinique
Pratiqué sur un malade couché puis débout en faisant tousser ou pousser, on note :
Dès lors, le dg d’hernie inguinale est posé et doit être opéré car elle risque de se
compliquer au cours de son évolution par étranglement : véritable striction permanente du
contenu du sac herniaire par le collet ; c’est une urgence chirurgicale.
b. H. I. DIRECTE
C’est une hernie acquise secondaire à la faiblesse pariétale. Son trajet est direct en
dedans du cordon par la fossette inguinale moyenne. Elle est souvent bilatérale.
Circonstances de découverte
Il s’agit en général d’une personne âgée qui consulte pour une tuméfaction apparue
progressivement souvent brutalement à la suite d’un effort abdominal et entraine un gène
fonctionnel.
Examen clinique
En fin un bilan général permet d’apprécier le terrain chez le malade : âge, atcd
pathologique en particulier responsable d’hypertension abdominale (asthme, bronchite
chronique, constipation chronique, adénome de la prostate).
Elle est fréquente chez la femme. Il s’agit toujours d’une hernie acquise de la faiblesse
favorisée par la grossesse multiple ou un amaigrissement récent rapide. Son trajet se
situe dans le triangle de SCARPA à travers de l’anneau crural.
Circonstances de découverte
Il s’agit d’une femme âgée qui consulte soit pour une tuméfaction à la racine de la cuisse
soit pour les douleurs de tiraillement à la racine du membre inférieur à la suite de
mouvement ou à la suite d’un effort abdominal.
Examen clinique
L’inspection découvre une petite tuméfaction au niveau de l’anneau crural dans l’angle
supéro interne du triangle de SCARPA.
A la palpation : c’est une petite tuméfaction arrondie, bien limitée se prolongeant par un
pédicule sous l’arcade crural en dessous de la ligne de MALGAIGNE. Cette tuméfaction
est située en dedans des vaisseaux fémoraux, elle est réductible et impulsive à la toux
peu ou pas douloureuse.
a. Formes associées
C’est la plus fréquente des anomalies de la région ombilicale de l’enfant. Elle traduit le
simple retard de fermeture de l’anneau ombilical dont l’occlusion complète n’est obtenue
qu’à 18 mois, voire un peu plus tard. Ce qui explique son évolution vers la guérison spontanée
dans la plupart de cas.
La hernie ombilicale (HO) peut être favorisée par tous les facteurs d’hypertension abd. :
Constipation chronique, toux, tumeur, ascite, déficience pariétale chez les enfants mal
nourris, les rachitiques.
Son dg est facile : devant une tuméfaction déplissant l’ombilic visible lors des efforts. Son
volume est variable. Le contenu est intestinal ou épiploique. Elle est indolore. Cette
tuméfaction se réduit aisément et le doigt perçoit l’anneau ombilical élargi. La guérison
spontanée est habituelle jusqu’à 4-5ans. La chirurgie n’intervient que dans les hernies
volumineuses à collet large dont la guérison spontanée parait peu probable ou en cas
d’étranglement itératif.
a. Circonstances de découverte
Relativement fréquente souvent chez la femme. Il s’agit d’une femme jeune fatiguée par
les grossesses multiples qui consulte pour une tuméfaction ombilicale de petit volume mais
gênant associée à des troubles digestifs à type de pesanteur épigastrique ou de
constipation.
L’examen clinique met en évidence une petite tuméfaction élastique arrondie, indolore,
impulsive à la toux et réductible. Le doigt de l’examinateur refoule facilement la
tuméfaction vers l’abdomen et apprécie l’anneau ombilical.
C’est une femme ménopausée obèse présentant une volumineuse hernie ombilicale évoluant
depuis plusieurs années et ayant augmentée progressivement de volume. Cette hernie est
responsable de gène fonctionnel à type de pesanteur, tiraillement et parfois des crises
douloureuses obstructives spontanement résolutives.
A l’examen physique la hernie est évidente car il s’agit d’une énorme tuméfaction
ombilicale, irrégulière tantôt matte ou sonore à la percussion, indolore partiellement
réductible car s’est constituée des nombreuses adhérences entre le contenu et le sac
herniaire au cours de l’évolution. L’examen précise l’état de la peau abdominale souvent
siège des lésions infectieuses des plis.
Il s’agit d’un patient présentant une ascite. C’est une CI chirurgicale nécessitant d’abord un
traitement médical pour assécher l’ascite. L’intervention sera programmée après contrôle
de l’ascite.
Il s’agit d’une complication fréquente des hernies. Son traitement doit être chirurgical et
urgent car la nécrose du contenu herniaire est inévitable.
Douleur d’apparition brusque après un effort. Elle est vive, lancinante, siégeant au
niveau d’un orifice herniaire. A cette douleur s’associe la nausée voire vomissement
et un arrêt de transit souvent limité au gaz.
L’examen clinique permet le dg : L’inspection et la palpation retrouve la
tuméfaction : c’est une hernie étranglée car elle est dure, insensible, irréductible,
non impulsive à la toux et souvent douloureuse dans son ensemble. Le maximum de la
douleur est au niveau de l’anneau signant l’étranglement herniaire. A ce stade de
début, il n’y a pas des signes péritonéaux. Les paramètres vitaux sont bien
conservés.
b. Au stade tardif :
le malade présente un syndrome aigu évoquant une occlusion intestinale. En effet les
douleurs ont diffusées à tout l’abdomen à type de colique et apparait par la suite l’arrêt de
transit complet.
A L’examen physique, l’abdomen est météorisé de façon diffuse. Il est donc essentiel
devant tout syndrome occlusif de vérifier systématiquement tous les orifices herniaires ce
qui permet de découvrir les signes majeurs d’étranglement : la douleur au collet.
L’ASP montre la présence d’un niveau hydro aérique. A ce stade, l’état général est souvent
altéré, langue sèche, pouls rapide témoins de la déshydratation. L’intervention chirurgicale
s’impose en urgence après une courte réanimation.
2°. EVOLUTION
a. Choléra herniaire
b. Forme subaiguë
C’est une petite hernie connue du malade devenue un peu douloureuse avec douleur
maximale au niveau du collet à la palpation : c’est le signe majeur de l’étranglement
herniaire. L’intervention chirurgicale s’impose en urgence.
On oppose les antérocèles étranglées (plus fréquentes) aux épiplocèles étranglées (moins
graves).
IV. TRAITEMENT
Il est chirurgical. La voie d’abord est directe et consiste après ouverture du sac herniaire
à explorer le contenu du sac pour apprécier la vitalité de l’organe herniaire.
Au stade précoce (avant 6h) l’intestin est encore viable et récupère rapidement en
reprenant la couleur normale. Il est donc réintégré dans la cavité péritonéale puis le sac
est réséqué puis fermé et la paroi abdominale est réparée.
Abord inguinal
Celle-ci préconise l’abord chirurgical inguinal dont le principe est de traiter, par une
incision cutanée inguinale le, ou les défects aponévrotiques. Après incision cutanée,
l'aponévrose du grand oblique est ouverte, le cordon disséqué, le sac péritonéal disséqué et
réséqué, le fascia transversalis (point de faiblesse) est incisé. On se trouve donc devant le
plan péritonéal et les différents plans sont resuturés avec un fil non résorbable. La
technique la plus connue est celle de Shouldice qui consiste à suturer le fascia
transversalis et abaisser le tendon conjoint des petit oblique et transverse sur l’arcade
crurale. Elle permet de traiter, dans le même temps, les hernies directes, indirectes et
crurales. Parfois, le défect aponévrotique, s’il est important sera comblé par la mise en
place, par voie inguinale d’un matériau prothétique de renforcement.
Figure 3:exposition du sac herniaire dans les éléments du cordon après ligature des muscles crémasters
Figure 5: fermeture du fascia transversalis puis abaissement du tendon conjoint sur l’arcade crurale