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François de Montcorbier est né à Paris vers 1431.

Très tôt sans père, il a été


élevé par Guillaume Villon qui lui a donné son nom. Il fréquente l'Université de
Paris et obtient son diplôme d'art en 1452. Il peut donc enseigner, mais, lors
d'une bagarre, il tue involontairement un prêtre et doit quitter Paris. Quatre ans
plus tard, Villon participe à un vol au pensionnat de Navarre et est contraint, une
fois de plus, de fuir. C'est alors qu'il composa le Lais. Il fréquente la cour
littéraire de Charles d'Orléans à Blois, puis incarcéré pour des raisons inconnues.
En 1461, sortant de la prison de Meung-sur-Loire, il compose le Testament, son
œuvre principale. De retour à Paris en 1462, il est engagé dans une bagarre et
condamné à dix ans d'exil.

La littérature dans la langue de l'huile est en grande partie narrative jusqu'au


XIIIe siècle. Dans les deux derniers siècles du Moyen Âge, le roman adopte
définitivement la prose et la poésie, jugée plus difficile, devient le genre
littéraire par excellence. La poésie n'a donc plus pour fonction de raconter.

Les poèmes de Villon sont sans aucun doute l'œuvre la plus lue du Moyen Âge
aujourd'hui. Pauvre et souvent mis hors la loi, Villon reçut une solide éducation
et eut des contacts répétés avec les cours princières de son temps, notamment avec
celle du poète prince Charles d'Orléans. L'œuvre de Villon consiste
essentiellement en deux compositions en octosyllabes, le Petit et le Grand
Testament.

Le Lais (ou Legs), que les éditeurs ont souvent appelé le Petit Testament, est un
poème satirique, ironique et irrévérencieux. Le Testament est un genre répandu au
Moyen Âge: le poète déclare qu'il est sur le point de mourir ou de partir et qu'il
en profite pour laisser des cadeaux à ses amis ou ennemis. Le soir de Noël 1456,
la nuit de son évasion au pensionnat de Navarre, Villon s'imagine avoir quitté
Paris suite à une déception amoureuse. En 320 vers, il distribue ses biens qui
n'enrichiront certainement pas ceux à qui ils sont destinés: il laisse sa
réputation de brigand, sa pauvreté, ses vêtements usés et toutes sortes de
plaisanteries, insultes et malédictions non seulement à ceux qui le connaissent. ,
mais à la société dans son ensemble.

A la fin du poème, Villon raconte qu'au son des cloches de la Sorbonne, il


interrompt sa liste pour prier puis perd connaissance. Quand il s'agit de ses
sens, l'encre gèle et la bougie s'éteint. Villon déclare alors son incapacité à
terminer un poème.

Le (Grand) Testament Les deux mille lignes de l'œuvre principale de Villon suivent
un plan très proche de celui du Petit Testament, mais le ton est très différent. A
trente ans, sorti de prison, Villon n'envisage plus de partir en voyage, mais
imagine un adieu définitif à la vie. Il y a un sentiment d'échec et il a
l'impression d'avoir gaspillé sa vie.

Lyrisme réaliste Villon n'invente aucune nouvelle forme poétique, mais est
simplement spontané et personnel. Il mêle le sérieux et le drôle, les obscénités
et l'angoisse, la dérision et la douleur, l'humour macabre et l'émotion sincère.
Son style est sincère et loin des formules figées de la poésie polie: Villon aborde
le monde des délinquants, des filles perdues et de l'amour mercenaire. Ses textes
sont importants pour leur réalisme, leur force et leur sincérité, issus de la
tradition lyrique du Moyen Âge et paraissent résolument modernes.

Cette ballade a été écrite en prison pendant que le poète attendait d'être pendu.
Ce n'est en fait qu'une des nombreuses légendes qui ont surgi autour de Villon. A
l'époque de Villon, les corps des pendus étaient pendus au bout de leur corde
pendant plusieurs jours, afin que les «honnêtes gens» puissent voir et craindre les
punitions de la loi. Ce sont ces cadavres horriblement défigurés qui parlent au
lecteur et le supplient de les comprendre.

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