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A la découverte du

Lean Six Sigma

Florent FOUQUE

Prix Livre Broché : 36 € TTC

Prix format E­Book : 28 € TTC

Disponible sur :

http://www.a­la­decouverte­du­lean­six­sigma.fr
Demand Planner* chez Green & Garden, un manufacturier d’outillage
de jardin. Quelque temps après, Jean‐Louis fut débauché par un client
de Mister Bricolo. C’est ainsi qu’il démarra sa carrière de responsable
marketing au sein de la structure Home Design. Après deux
décennies à évoluer au sein de la même filière, nos deux managers
étaient devenus de vrais experts dans leur domaine respectif. A
présent, Jean‐Louis était Responsable Marketing et Responsable de
l’Innovation au sein de Maisons de Byzance, l’un des principaux
groupes de BTP en Europe. De son côté, Bernard avait intégré
Martin’s Garden depuis huit ans au poste de Demand Planning

Chapitre 1 Manager sur la zone EMEA*. Il dirigeait une équipe de sept


personnes.

Bernard avait toujours mis un point d’honneur à séparer sa vie


professionnelle de sa vie privée. Ainsi, il n’avait gardé de contact
qu’avec très peu de ses anciens collègues. Avec Jean‐Louis, c’était
différent. Malgré leur appartenance sociale éloignée, Bernard était
L’APPEL A L’AVENTURE
issu d’une famille ouvrière avec des valeurs très ancrées sur le travail
et la famille, alors que Jean‐Louis était issu d’un milieu plus aisé où le
Le bras droit et un balancier court faisaient émerger le volant sentiment de réussite et de liberté intellectuelle prévalaient sur le
d’une dizaine de centimètres. C’était juste assez pour que le geste, reste. Ils ressentaient une complicité sans pareil qu’ils assimilaient
éprouvé d’un coup de raquette furtif, vienne happer les quelques aisément à leur goût pour les relations sincères et franches.
plumes vers le terrain adverse. Le tir vint chercher la ligne de fond. Le
jeu de jambes hâtif permettait à l’adversaire de dérouler un retour à Bernard était un grand gaillard d’un mètre quatre‐vingt‐cinq, dont la
contre‐pied. L’homme au service stoppa sa course, puis tendit son carrure laissait deviner quelques années passées sur les terrains de
revers, trouvant le volant et le restituant d’une courte portée ; juste rugby. Son visage carré et sa barbe épaisse tranchaient avec la jovialité
assez pour épouser le filet et finir aux pieds de l’adversaire. 15/12 ! La que dégageaient ses traits d’expression. Jean‐Louis était quant à lui
sentence était tombée. Nos deux managers transpiraient de fierté plus fin. Sa silhouette longiligne se rapprochait du physique des
d’assumer une heure de sport intensif à l’orée de leurs 55 ans. marathoniens. Côte à côte dans les vestiaires, les deux hommes
formaient un tableau atypique.
Le rituel de la douche invitait les deux hommes à démarrer leur
discussion favorite : le travail. Cela ferait bientôt 30 ans que les deux Une fois les cheveux séchés et leur costume réintégrés, nos deux amis
amis se côtoyaient. Bernard et Jean‐Louis s’étaient rencontrés chez rejoignirent le bar et poursuivirent leur conversation autour d’un
Mister Bricolo, une enseigne de la grande distribution du bricolage. A demi. Les deux hommes trinquèrent puis Jean‐Louis prit la parole :
l’époque Bernard, était un jeune approvisionneur alors que Jean‐Louis
occupait un poste de chef de produit*. Après une collaboration de ‐ Y’a un nouveau directeur qui vient d’être recruté chez nous. Il arrive
cinq ans dans cette entreprise, Bernard avait évolué sur un poste de dans un mois. Je le vois gros comme une maison : il va vouloir tout
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chambarder ! Le pauvre, il va vite prendre une douche froide. C’est restes. Non vraiment, je te dis, je ne vois pas ce qui peut se tramer. Il
vraiment dur de faire bouger les choses dans cette entreprise. Les faut que je te laisse. Je t’aurais bien payé une tournée, mais en ce
mentalités n’ont pas changé depuis 20 ans. Et moi qui suis un agent moment, avec Eloïse, ça n’est pas la grande joie. Ça aussi je ne sais pas
de l’innovation qui aspire à faire changer les choses, je peux te dire comment ça va se terminer… Ça fait plusieurs semaines que nous ne
que c’est dur. T’as beau connaître la nature humaine, des fois t’as nous adressons plus la parole. Et là, malheureusement, nous n’avons
envie de tous les envoyer « bouler ». Enfin bref, on verra bien ce qu’il pas d’entretien planifié pour faire le point.
proposera pour faire avancer les choses… Et toi quoi de neuf ?
Sur ce mot, nos deux acolytes avalèrent leur breuvage d’une traite,
‐ C’est vrai que tu dois t’en voir, lui rétorqua Bernard. Toi, payèrent la note, puis regagnèrent leur foyer.
responsable de l’innovation au sein d’un des secteurs les plus
traditionnels qui soient. Mon pauvre, tu n’as pas choisi le bon côté de Bernard ouvrit la porte lentement pour ne pas faire de bruit. Il pointa
la filière. Pour moi il n’y a pas vraiment de problème. Tu sais, chez son nez dans le salon où sa femme Eloïse regardait la télé. Par paresse,
Martin’s Garden, la structure matricielle* favorise le changement et il se suffit d’un : ʺ Je suis rentré ! ʺ, puis regagna son bureau après
d’ailleurs ça me va bien. Moi aussi j’aurais du mal à affronter le avoir pris deux trois choses à grignoter dans le réfrigérateur.
scepticisme tous les jours. Enfin, ce type d’organisation, ça n’est pas la
panacée non plus. Ce sentiment que chacun a de n’être responsable Cela faisait quelques mois déjà que les choses se passaient ainsi. Avec
envers personne, a tendance à conduire au ʺ je‐m‐en‐foutisme ʺ… Bah sa femme, ils se croisaient, mais n’échangeaient plus beaucoup.
sinon, c’est la routine pour moi. Tiens, demain j’ai mon entretien Bernard avait le sentiment de reproduire le même schéma d’échec que
d’évaluation. Je ne sais pas ce que ça va donner. Comme tous les ans, lors de son premier mariage. Après sept ans, le citron était pressé. Les
les objectifs sont atteints, mais je ne sais pas… Cette année je le sens petites attentions avaient disparu. Le temps partagé se réduisait à
moyen. J’ai croisé deux trois fois mon supérieur et j’ai l’impression peau de chagrin, et les défauts de l’autre prenaient le pas sur ses
qu’il se trame quelque chose de pas très catholique. Enfin bref, on qualités. Notre manager était triste de cet état de fait. Il savait qu’il
verra ça demain. avait sa part de responsabilité, mais il percevait mal comment
influencer le cours des choses.
‐ Tu sais… Il ne faut pas trop se faire de films, lui répondit Jean‐Louis
avec une mine à moitié convaincue. A 55 ans, qu’est‐ce que tu veux Pour se changer les idées, Bernard retravailla son entretien
qu’ils fassent de nous ? Au pire, ils te proposent une préretraite. En d’évaluation pour le lendemain, puis il prit congé de ses notes au
France on aime bien ça ! Dire aux séniors que ce sont les meilleurs, bénéfice d’une petite toilette et des bras de Morphée.
qu’ils apportent une richesse formidable de par leur expérience,
blablabla, et au prochain passage à vide dans l’économie, cʹest‐à‐dire à
peu près tous les cinq ans, hop, ils te pondent un plan social avec des
mises en préretraite.

‐ Non, je ne pense pas… grommela Bernard après une gorgée de


bière. Ce n’est pas le genre de l’entreprise. Tu sais, c’est une boîte
américaine. Là‐bas, si tu as la tête sur les épaules et que tu rapportes
de l’argent, ils ne pensent qu’à un truc : faire le nécessaire pour que tu
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Mardi 27 janvier. Au son de son réveil, Bernard se leva puis se première question sur la famille était plus que suspecte. Par nature,
prépara pour aller travailler. Les bureaux de Martin’s Garden étaient Bernard restait méfiant dans sa relation avec autrui, surtout au travail.
à 10 minutes de chez lui. A son arrivée, Bernard posa sa sacoche et ses Mais au fil des années, il avait fini par prendre conscience de ce biais
effets personnels dans son bureau, puis il passa dire bonjour à son cognitif et avait réussi à appréhender ses échanges avec les autres de
équipe. Enfin, il regagna son bureau pour y prendre son cahier de manière positive. Ainsi aimait‐il « cultiver l’a priori du doute positif ».
notes et éditer les différents tableaux de bord de suivi de l’activité de Ce leitmotiv raisonnait en lui à chaque fois qu’un doute le gagnait sur
son service. les intentions de son interlocuteur.

L’heure de la réunion était déjà là ; Bernard se rendit dans le bureau ‐ Effectivement, je passe beaucoup de temps au bureau, lui répondit
de son hiérarchique. La pièce était à la fois sobre et moderne. La Bernard. Et du coup, ça se ressent sur la vie de famille. Mais bon, tu
présence aux mûrs de photos du tournage d’ « Edouard aux mains sais que je n’aime pas trop m’appesantir sur ce genre de sujet.
d’argent » témoignait du goût de l’entreprise à cultiver le
storytelling*. Toutes les sculptures botaniques du héros furent ‐ Oui je sais, concéda Daniel. Ça fait un petit moment que nous nous
réalisées avec des outils estampillés Martin’s Garden. A l’époque, la connaissons tous les deux, donc je ne vais pas y aller par quatre
réussite du film avait contribué à une forte visibilité de la marque chemins…
auprès du grand public. Depuis, la société entretenait la légende avec
des clichés présents dans les halls d’entrée de chaque entité et les Bernard se fit plus attentif. Son appréhension se traduisait sur son
bureaux des quelques privilégiés qui avaient eu accès aux coulisses visage par un froncement de sourcils. Daniel poursuivit :
du tournage. Daniel, un homme charpenté au visage bienveillant, se
leva de sa chaise pour accueillir son collaborateur. ‐ Nous ne parlerons pas de tes objectifs ; nous les suivons tous les
jours et nous savons quʹils sont tenus à la perfection. Nous nʹallons
‐ Ah, Bernard, comment vas‐tu ? S’enthousiasma Daniel OURANOS, pas non plus définir les prochains, car ils vont changer de nature.
son supérieur hiérarchique.
‐ Ils vont changer de nature ? Sʹinquiéta Bernard.
‐ Ça va, je te remercie, rétorqua Bernard. Je suis content que nous
puissions nous voir. Nous nʹavons que trop rarement l’occasion ‐ Oui, ils vont changer de nature, car tu vas changer de poste,
d’échanger longuement et de prendre du recul sur le travail que nous poursuivit le hiérarchique. Voilà ; si tu te souviens, il y a quelques
faisons… semaines, la direction des ressources humaines a réalisé un audit sur
lʹorganisation. Il ressort de cette étude que Martinʹs Garden nʹest pas
‐ Oulah… Je vois que tu es déjà dans l’entretien, s’amusa Daniel. Je prête à affronter la prochaine décennie avec le personnel
t’en prie, assis toi. Avant qu’on démarre, dit moi : comment ça va, toi, dʹaujourdʹhui. Alors, je sais que ça peut paraître loin une décennie,
en ce moment ? Ta famille, ça va ? Le boulot : je sais que ça va, mais mais une pénurie de managers sʹannonce. Tout le monde en parle et
j’observe que tu pars toujours aussi tard le soir… personne ne fait rien. Tu connais aussi la vision à long terme de
lʹentreprise. Bref, lʹidée cʹest que Martinʹs Garden pérennise sa
Bernard tentait de lire entre les lignes et percevoir ce que son structure hiérarchique avant que les managers ne deviennent une
supérieur cherchait à lui faire comprendre. D’autant plus que Daniel denrée rare sur le marché de lʹemploi.
savait très bien que Bernard n’aimait pas parler de sa vie privée. Cette
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mʹimprovise responsable comptes clés face à des acheteurs de la GSA
(Grandes Surfaces Alimentaires).

‐ Calme‐toi, interrompit Daniel. Laisse‐moi terminer, après tu me


diras ce que tu en penses. «Jardins de plaisir» est déjà rattaché à un
responsable comptes clés. Même si nous avons des raisons de douter
de la qualité de son travail, il ne sʹagit pas de le remplacer. Tu vas
mener un projet. Dans ce projet, tu devras cerner ce qui pose
problème pour le client. Puis tu feras le nécessaire pour corriger tous
ces problèmes. Et une fois que les problèmes seront réglés, cʹest Luc
MORIN, le directeur commercial France, qui reprendra la main. Tout
le long du projet, il te faudra tenir au courant Sylvain, puisque cʹest
Figure 1.1 - Extrait organigramme de Martin's Garden son client. Tu devras également te rapprocher de Luc pour tʹassurer
que Sylvain le tient informé de lʹavancement de ton projet. De mon
‐ Et donc, la meilleure solution pour pérenniser la structure, cʹest de côté, je ferai tout ce que je peux pour tʹaider si tu en as besoin. Je nʹai
mettre au placard ceux qui ont fait leur preuve, comme moi ! pas encore tout formalisé, mais je vais tʹenvoyer dès cet après‐midi
S’énervait Bernard. tous les éléments du dossier. Ça y est, jʹai fini pour ta nouvelle
mission ! Te reste‐t‐il des interrogations ?
‐ Non, tu nʹy es pas, rétorqua Daniel. Ce nʹest pas un placard que je
vais te proposer : cʹest un projet à part entière ! Et autant te dire que le ‐ Tout ça dʹun coup ça fait beaucoup, répondit Bernard dʹun ton
projet en question est stratégique. Il lʹest pour lʹentreprise, mais il lʹest désabusé. Envoie‐moi tes éléments et je reviendrai vers toi si besoin !
également pour toi ! Comme tout le monde dans la société, tu as dû Mais, dis‐moi : si je mène ce projet, qui sʹoccupera de mon service ?
entendre parler des problèmes que nous avons actuellement sur le
marché français avec le client «Jardins de plaisir». Aujourdʹhui les ‐ Nous y venons. Comme je te disais, lʹidée, cʹest de renouveler
choses se corsent, car ils projettent de nous écarter de la prochaine lʹencadrement pour que lʹentreprise puisse faire face à la pénurie de
négociation. Cʹest notre sixième client en France et il est inconcevable managers qui sʹannonce pour les prochaines années. Donc, cʹest Eric
de perdre un client qui pèse prêt de 10% du chiffre dʹaffaires. Donc ta GAUTHIER qui va te remplacer. Je ne sais pas si tu tʹen souviens, il
mission, cʹest de faire en sorte que nous gardions ce client. avait fait un stage il y a deux ans au service marketing. Ensuite, il a
intégré le programme ʺManagers de talentʺ. Pendant ces deux
Bernard nʹen croyait pas ses oreilles : dernières années, il a fait une petite dizaine de missions dans
différentes entités de Martinʹs Garden. Aujourdʹhui, il a une vision
‐ Quoi ? Tu me proposes de travailler sur le dossier «Jardins de très complète de lʹactivité de notre entreprise. Je lʹai eu en entretien et
plaisir» ? Mais ça nʹest pas un placard que tu me proposes : cʹest un je pense quʹil sera un très bon manager. Il est encore un peu jeune,
ticket pour aller pointer au chômage ! Je nʹy connais rien en mais il apprendra vite.
commercial, moi. Jʹai travaillé toute ma vie sur les prévisions de vente
et les contraintes de supply chain*, et à 55 ans, tu veux que je ‐ Bon, OK. Quand arrive‐t‐il ce ʺjeune talentʺ ? Reprit Bernard sur un
ton plus calme.
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‐ Il sera là lundi prochain. Dʹici là, il faut que tu formalises ton poste et Quand Bernard arriva au restaurant, sa fille Eglantine était déjà à
que tu prépares le passage de témoin. Tu dois comprendre que cʹest table. Un sourire dʹattention et une bise furent échangés puis Bernard
un point important de ton nouveau poste. Dʹune part, tu auras le prit place. Notre manager aimait à partager des moments avec sa fille.
projet à mener sur «Jardins de plaisir» et dʹautre part, tu devras Depuis quʹelle était sortie de ses études et quʹelle sʹétait insérée dans
tʹassurer que le petit GAUTHIER sʹen sorte bien sur son poste. Vis‐à‐ la vie professionnelle, il était épris dʹune fierté sans pareil à son égard.
vis de ton équipe, tu peux communiquer comme tu le souhaites, A 31 ans, la jeune femme était chef de produit chez un industriel de la
sachant que les choses seront officialisées, dans lʹensemble des parfumerie. Son métier et son élégance naturelle faisaient dʹelle une
services, jeudi avec la communication de ta lettre de mission. femme au charme assumé. Sa longue chevelure brune se dérobait sur
une silhouette bien charnue. Son visage éclairé faisait apparaître un
‐ Bon, tout est dit ? Demanda Bernard prêt à partir. sourire sans concession.

‐ Oui Bernard, nous avons fait le tour, acquiesça Daniel. Mais je tiens à ‐ Ça va ma fille ? Lâcha Bernard encore un peu essoufflé par ses pas
te dire que je suis sûr que tu réussiras ce projet. Et personnellement, je pressés.
mʹengage à te fournir tout le support nécessaire. Alors, nʹhésite pas à
venir me voir si tu rencontres un quelconque souci. ‐ Oui Pʹpa et toi ?

‐ OK ! Cʹest noté ! Répondit Bernard avant de sortir du bureau et de ‐ Oulah, beaucoup de changement à venir pour moi…
lâcher un sourire désabusé.
‐ Du changement ? Sʹinterrogea Eglantine, inquiète de la tristesse
Après cet entretien, le sentiment de Bernard était mitigé. Après tout, il affichée sur le visage de son père.
avait fait le tour de son poste et ce projet était peut‐être lʹoccasion de
partir sur une nouvelle dynamique. A côté de ça, il se voyait bien ‐ Oui, au travail ! Plutôt que de me laisser aller jusquʹà la retraite
attendre tranquillement sa retraite. Il commençait également à tranquillement, ils ont rien trouvé de mieux que de me remplacer et
réfléchir pour diminuer son temps de présence au bureau et se de me refiler un projet explosif. Enfin bon, je vais attendre de voir ce
consacrer un peu plus à son couple. En partant sur un nouveau projet quʹil en retourne exactement pour voir ce que je peux faire.
comme celui‐ci, ses marges de manœuvre lui paraissaient plus
restreintes. ‐ Ah bon, ils vont te remplacer alors ? Sʹinquiéta la jeune marketeuse.

De retour à son bureau, Bernard remit à jour sa ToDo liste* et y ‐ Oui, je vais être remplacé par un petit jeune de ta génération,
intégra la formalisation de ses missions. Il lʹédita puis se mit à répondit‐il sur un ton amusé. Mais oublions ces petits tracas,
lʹouvrage. Bernard était un manager très structuré, si bien quʹil comment ça va toi ?
bénéficiait déjà des documents nécessaires pour ce travail de
formalisation. Ainsi, il ressortit lʹorganigramme de son service avec ‐ Oh bah… Pour moi, tu sais, ça roule pas mal ! Au boulot les
les fiches de poste de chacun de ses collaborateurs. Midi sonnant, progressions à deux chiffres sont devenues monnaie courante. Cʹest à
Bernard prit sa veste puis rejoignit sa fille Eglantine dans un nʹy rien comprendre. Les petites gens ont de moins en moins de sous
restaurant à deux pas de Martinʹs Garden. et ils dépensent de plus en plus en produits cosmétiques. Et dans le
même temps, ceux qui sont fortunés, trouvent de plus en plus leur
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compte dans lʹhyper segmentation* que nous réalisons. Bref, la ‐ Tu ne mʹennuies pas Pʹpa ! Je suis sûr que tu vas réussir à gérer tout
disparition des classes moyennes, cʹest bête à dire, mais cʹest tout ça ! Pour moi, tu restes le plus grand des papas ! Eglantine savait que
ʺbénefʺ pour nous ! ce genre de petite phrase aidait son père à retrouver le dynamisme
nécessaire.
‐ Eh bien, je vois que tu es toujours aussi lucide sur ton travail. Et ton
petit chéri, ça va ? ‐ Oui, tu as raison ! Sʹexclama‐t‐il ! Je vais réfléchir à tout ça et trouver
la solution adéquate à tous ces petits tracas.
‐ Oh Greg, avec lui tout va bien ! Dʹailleurs, tu sais, nous avons décidé
de nous installer ensemble. C’est déjà plus ou moins le cas, mais Une serveuse sʹapprocha près de la table.
jusqu’à maintenant nous conservions nos appartements respectifs.
Normalement, à partir de la semaine prochaine, nous devrions ‐ Vous avez choisi Messieurs Dames ?
commencer à chercher quelque chose de plus grand pour nous deux.
Le père et la fille sʹéchangèrent un regard puis un éclat de rire
Elle savait très bien que son père était toujours un peu jaloux de ses rayonna dans la salle. Bernard, avec un flegme de circonstance, invita
compagnons. Sʹil était rassuré de voir sa vie sentimentale stabilisée, il la serveuse à repasser un peu plus tard.
restait un peu possessif.
Après ce repas de détente, notre manager retourna au bureau. A son
‐ Mais toi alors, tu me disais lʹautre jour au téléphone que ça ne arrivée, il consulta ses emails. Parmi la vingtaine de courriels, deux
sʹarrangeait pas avec Eloïse ? retinrent son attention. Le premier était celui de son vieil ami Jean‐
Louis qui lʹinvitait à passer boire lʹapéritif en fin de journée. Il y
‐ Non, tu lʹas dit ! Ça ne sʹarrange pas, avoua Bernard. Tu sais, lorsque répondit dʹun succinct :ʺJe serai là à 19h ;‐) ʺ. Le deuxième était en
nous nous sommes quittés avec ta mère, jʹavais vraiment le sentiment provenance de son hiérarchique et contenait le détail de la mission :
que cʹétait ce quʹil y avait de mieux à faire. Nous avons vécu une
bonne vingtaine dʹannées ensemble et les années faisant, notre ʺComme prévu, voici, avec célérité, le détail de ta mission :
investissement respectif dans notre vie professionnelle avait gagné
sur notre passion initiale. Avec Eloïse, ça nʹest pas pareil. Quand nous Objectif : Faire le nécessaire pour être présent à la table des négociations,
nous sommes rencontrés, nous avions lʹexpérience dʹun premier avec un avantage concurrentiel lors de la prochaine commission de
mariage. Nous devrions appréhender chaque jour ensemble, avec, référencement organisée par le client «Jardins de plaisir».
dans lʹidée, de refouler chaque petit tracas avec sagesse. Au lieu de ça,
nous réécrivons lʹhistoire et nous retombons dans les mêmes travers. Délai : La commission de référencement à lieu courant juin. Les problèmes
Bref, nous ne nous parlons presque plus et dʹailleurs nous ne faisons doivent donc être réglés dʹici là.
aucun effort pour ça. Je mʹétais promis de lui accorder plus de temps,
car cʹest ce quʹelle me réclame, mais là, avec ce changement soudain Moyens : Tous les moyens humains nécessaires. Le projet est stratégique et
au travail, je ne sais pas comment je vais faire. Voilà ; mais je vais tout le monde y sera sensibilisé. Moyen financier : aucun budget
arrêter de tʹennuyer avec mes histoires de vieil homme. supplémentaire ne sera alloué. Si des investissements sʹavèrent nécessaires,
nous devrons statuer en leur faveur au détriment dʹautres projets en cours.

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Livrables attendus : Moyens : Toutes les personnes étant intégrées de près ou de loin aux
problématiques rencontrées par Bernard devront lui apporter leur support et
‐ Un rétro planning mettant en avant les différentes phases du projet. lʹaide nécessaire à la bonne conduite du projet.
(Échéance : demain)
Merci de vous joindre à moi pour souhaiter à Bernard une pleine réussite
‐ Un point par courriel chaque quinzaine sur lʹétat dʹavancement du projet. dans ses nouvelles fonctions.

‐ Une réunion de présentation des actions correctives, à mettre en œuvre Une note concernant lʹarrivée dʹEric GAUTHIER vous sera également
début Mars, pour observation des premiers résultats concrets sur avril. transmise en fin de semaine.

‐ Tableau de bord de suivi dʹindicateurs pour une quantification de Daniel OURANOS


lʹamélioration de la qualité de service apportée au client.
Directeur Supply Chain EMEA
‐ Formalisation des process (après implémentation).
Après la lecture de ce mail, notre manager blanchit de
Voilà, tu as tous les éléments. découragement. L’énumération des différents points de description
de la mission, ainsi que des livrables attendus, lui fit prendre
conscience qu’il n’avait jamais vraiment dirigé de projets. Bien sûr, il
lui était arrivé d’être partie prenante de différents dossiers et il savait,
Je te joins également le mail que jʹai préparé pour informer le personnel de tes grosso modo, ce que cela impliquait. Cela dit, il y était toujours
nouvelles responsabilités. Je le transmettrai après‐demain. intervenu comme participant, jamais en tant que chef de projet. Il
maîtrisait parfaitement le suivi de son service, mais ce travail n’était
Objet : Réorganisation du service Supply Chain EMEA pas du même acabit. Un projet a une limite dans le temps, un
impératif de résultat, une méthodologie bien spécifique dont il ne
A partir de ce lundi 02 février, Bernard TALIN intégrera ses nouvelles connaissait ni les tenants, ni les aboutissants.
fonctions :
Le courage retrouvé, il glana, par‐ci par‐là sur la toile, quelques
‐ Lʹaccompagnement dʹEric GAUTHIER au poste de ʺResponsable Demand articles sur la gestion de projet. Il les édita avec le mail de son
Planning EMEAʺ. supérieur puis quitta le bureau pour se rendre chez son ami Jean‐
Louis.
‐ La conduite dʹune mission dʹaudit de qualité pour Martinʹs Garden
France. 19h pile. La sonnerie de la belle villa retentissait.

Objectif : Identifier tous les problèmes organisationnels de Martinʹs Garden ‐ Entre ! Lui cria Jean‐Louis. C’est ouvert !
France et plus largement, Martinʹs Garden EMEA, qui entrave la qualité de
service attendu par le client «Jardins de plaisir». Malgré son habitude des mœurs «locales», Bernard ressentait toujours
une gêne à entrer chez les gens de la sorte, fussent‐ils aussi intimes
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que son meilleur ami. Il hésita comme à chaque fois, puis entra mois, je t’avais parlé d’une nana que j’avais rencontrée lors d’un
timidement. Il retira sa veste et la posa sur le porte‐manteau qui séminaire de formation. L’intervenante était vraiment
jonchait l’entrée, pendant que Jean‐Louis le rejoignait. impressionnante de clarté et de pédagogie sur son sujet. Elle bosse sur
l’innovation. La formation que j’ai suivie concernait les études
‐ Comment vas‐tu mon ami ? Alors, cet entretien… Je suis sûr que tu marketing sur un produit innovant, cʹest‐à‐dire un produit qui n’a pas
as tout explosé comme d’habitude ! S’enthousiasmait Jean‐Louis encore de marché. Evidemment, ça n’a rien à voir avec ton projet.
envahi d’un dynamisme inquiétant. Mais j’avais acheté un de ses livres. Ça s’appelle « Les 7 voyages de
l’innovateur ». Même si les sept sujets abordés ne me concernaient pas
‐ Qu’est‐ce qui t’arrive ? Tu as commencé l’apéro sans moi ou quoi ? nécessairement, j’ai vraiment trouvé ce bouquin génial. Attends deux
Lui répondit Bernard d’un ton caustique. secondes : je vais aller te le chercher, lança Jean‐Louis avant de se
rendre dans son bureau.
‐ Non même pas, tu vois. Je ne sais pas. Je me sens en pleine forme. Je
dois faire une crise de cyclothymie, s’exclama‐t‐il en souriant. Bernard se leva et le suivit.

‐ Bah, à vrai dire, je ne sais pas trop quoi en penser de cet entretien, ‐ Tu sais, je crois que j’ai assez de boulot devant moi pour m’amuser à
reprit Bernard. lire un livre sur l’innovation, enchaîna Bernard avec une intonation
démotivée.
‐ Viens. Assis‐toi et explique‐moi… Tu prends un scotch, je présume ?
‐ Ah le voilà, se réjouit Jean‐Louis en attrapant le livre. Tu n’y es pas
‐ Oui, un scotch c’est parfait, répondit notre manager avant de du tout, poursuivit‐il en parcourant le livre. Regarde ! Il y a un des
poursuivre. Ils m’ont refilé un projet qui ne sent pas très bon. Ils me sept voyages qui s’intitule « Le voyage du Black Belt ».
racontent que c’est un projet stratégique, mais j’ai plus l’impression
que c’est un projet pour me mettre en porte à faux et leur donner une ‐ Et donc ? Répondit Bernard toujours aussi enthousiaste.
bonne raison de me virer. D’habitude, j’essaie de rester positif, mais là
j’avoue qu’à l’idée d’affronter ce projet, je faiblis. En plus, ils m’ont ‐ Et donc, tu trouveras dans ce livre la solution à ton problème,
déjà trouvé un remplaçant. Il arrive lundi. Bref, je ne sais plus où poursuivit Jean‐Louis. Regarde ! Tu peux suivre étape par étape le
donner de la tête. J’ai récupéré quelques documents sur Internet sur la livre et conduire ton projet d’amélioration de processus. Bon, c’est
gestion de projet, mais ça reste très vague : rien de très opérationnel. vrai que ça peut paraître difficile de se lancer tout seul pour la
Tiens : voilà ma fiche de mission, lança Bernard en tendant l’édition première fois, sur un projet comme le tien, uniquement aidé d’un
de son mail à Jean‐Louis. livre. Mais rien ne t’empêche de le lire. Après tu verras, tu pourras
peut‐être la contacter. C’est quelqu’un de très accessible. Regarde ! J’ai
Ce dernier échangea le mail contre le verre de scotch. Les deux amis sa carte de visite en marque‐page.
trinquèrent. Jean‐Louis but une gorgée de son breuvage puis entama
la lecture du document. ‐ Montre voir ! Répondit Bernard soudainement intéressé.

‐ Effectivement, c’est aux antipodes de ce que tu fais aujourd’hui, Il parcourut le livre et s’arrêta sur une illustration de synthèse.
introduisait Jean‐Louis. Je ne sais pas si tu te rappelles, y’a quelques
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Quand notre manager rentra chez lui, il était déjà 23h30. A son
arrivée, Eloïse lisait un livre en buvant une tisane dans son lit. Après
une toilette succincte, il la rejoignit et commença lui‐même à
bouquiner son nouveau livre. Elïse était par nature quelqu’un de
calme et posé. Son physique préservé lui donnait une dizaine
d’années de moins. Son visage affiné dégageait une certaine
plénitude. Pourtant ce soir‐là, ses boucles brunes et ses pupilles
dilatées accentuaient par contraste, l’ardeur de sa colère.

‐ Tu te fous de moi ? L’interrogea Eloïse. Ça fait deux jours que tu


rentres à une heure pas possible ! Et quand tu rentres, tu lis un livre
alors que tu n’as pas ouvert un bouquin depuis au moins cinq ans.
C’est à croire que tu cherches des prétextes pour que nous n’ayons
plus à nous adresser la parole.

‐ Mais non, excuse‐moi ma chérie. Ça n’est pas du tout ça…


S’expliquait notre déserteur du foyer conjugal. Tu sais j’ai eu une dure
Figure 1.2 - Le Voyage du Black Belt journée. Au boulot, ils veulent me remplacer et j’ai un projet de fou à
mener… Alors, je suis passé voir Jean‐Louis pour me changer les
‐ Eh bien, si on m’avait dit qu’à 55 ans j’aurais à me préparer pour idées.
aller sur la Lune… Regarde ça !
‐ Ah d’accord. Parce qu’avec moi ça te paraît trop dur de te changer
‐ Oui, je te remercie, mais je l’ai déjà lu, s’amusa Jean‐Louis. Allez ! les idées ? Tu aurais pu m’inviter au restaurant par exemple. Non ! Ça
Emmène‐le et prends‐en soin. Ma bibliothèque de livres de ne t’a pas effleuré l’esprit que j’en ai marre de passer mes soirées,
management c’est ce que j’ai de plus précieux ! toute seule devant la télé ?

‐ Ok, je te remercie, salua Bernard. Bon, je vais y aller. ‐ Mais oui ma chérie, je suis d’accord avec toi. Mais Jean‐Louis avait
un livre à me donner pour m’aider au boulot.
‐ Non, tu rigoles, Béatrice va arriver d’une minute à l’autre. Tu vas
rester manger avec nous ! ‐ Bien sûr ! Essaie de te justifier, rétorqua Eloïse fulminant de rage.
Donc, quand ça n’est pas pour t’amuser, c’est pour le boulot ? Tu
‐ Bon OK, répondit Bernard sans se faire prier. Je vais quand même trouves que cette raison est plus légitime ? Quand te décideras‐tu à te
appeler Eloïse pour lui dire. préoccuper un peu plus de moi et moins de ton travail ?

L’échange par téléphone entre Bernard et sa femme fut plus que Pour Bernard, c’en fut trop pour une seule journée. Il se leva et partit
succinct. Béatrice, la compagne de Jean‐Louis, arriva puis ils passèrent se coucher dans la chambre d’ami. Il savait que, quoi qu’il ait pu dire,
à table. les choses se seraient empirées.
17 18
‐ C’est ça, va dormir dans ta chambre ! S’égosilla Eloïse. Il faudra Ce travail aboutit à votre premier livrable : la charte de projet. Ensuite, de la
quand même que tu apprennes un jour à discuter, plutôt que de te même façon dont la NASA a dépensé du temps à observer la Lune afin
sauver après avoir usé et abusé de mauvaise foi ! d’avoir assez d’informations pour appréhender avec sérénité le voyage, vous
devrez chercher à comprendre le fonctionnement de votre processus. Pour
Après ce quart d’heure d’orage, un vent d’accalmie se posa sur le cela, vous disposez d’outils de cartographie des processus comme le SIPOC
foyer de nos deux amoureux mal aimés. (Supplier, Input, Process, Output, Customer), la VSM (Value Stream Map)
ou même la carte détaillée du processus.
Chapitre d’introduction intitulé ʺLe Voyage du Black Beltʺ, issu du livre
ʺLes 7 voyages de lʹinnovateurʺ de Salomé NYX.

De manière assez surprenante, la mission APPOLO 11 fait une parfaite


analogie de la façon de mener un projet Lean Six Sigma*. Je vous invite donc
à découvrir le DMAIC* au prisme de cette fabuleuse aventure humaine.
Dans un premier temps, faisons un bref survol de la méthodologie avant de
rentrer un peu plus dans le détail des outils.

La phase suivante du DMAIC concerne la Mesure du processus. Cela


inclut la définition de l’indicateur à suivre pour le projet, mais également la
fiabilité du système de mesures. Avant de lancer sa fusée, la NASA s’est
intéressée de très près à la trajectoire orbitale de la Lune. Pour cela, elle a fait
de nombreux calculs pour connaître précisément le positionnement de la
Lune lorsque la fusée devait se mettre en orbite autour de l’astre. Sans nul
doute, ces calculs ont été vérifiés à maintes reprises afin d’en assurer la
validité. Pour votre projet Lean Six Sigma, c’est la même chose. Une fois que
vous aurez défini votre indicateur : le Y, il sera fondamental de vous assurer
de la qualité de votre outil de mesure. Pour cette deuxième phase
La première étape du DMAIC correspond à la phase Définir. Cela induit « Mesurer », les livrables sont : la définition du niveau 6 sigma actuel du
la définition de la mission à accomplir, mais également la description de processus, les standards de qualité attendus par le client (définis en amont
l’objet étudié. Pour la NASA, il s’agissait de déterminer très précisément les par la voix du client), et la validation du système de mesures avec l’outil
composantes du voyage lunaire (l’équipage d’astronautes, l’objectif de la GR&R (Gauge, Repeatability and Reproductibility ‐ > Justesse,
mission, les étapes, jour par jour, montrant la façon dont devraient se répétabilitée,et reproductibilité).
dérouler les choses…etc.). Dans un premier temps, vous devrez également
vous atteler à préciser avec rigueur la finalité de votre projet : ce qu’il doit
inclure et ce qu’il doit exclure, le planning, l’équipe qui vous entourera…etc.
19 20
soit d’ordre incrémental ou de rupture, à la fin de cette étape, le processus
doit être à même de ramener l’indicateur observé en adéquation avec les
attentes du client. Les livrables de cette phase sont : une liste d’améliorations,
une matrice de faisabilité et d’impact des innovations, et un plan d’action.

La troisième phase, celle qui consiste à Analyser, s’identifie à la période


orbitale. C’est le moment où l’on tourne autour du problème pour s’en
rapprocher petit à petit. Dans un premier temps, il s’agit de définir le niveau
6 sigma du processus, pour savoir où l’on se situe. Ensuite, il faut identifier
les raisons principales (à l’aide de différents outils comme le diagramme de
Pareto, le Fishbone), qui induisent un écart entre les standards définis par le La dernière étape du DMAIC consiste à contrôler que les améliorations
client et la position actuelle de l’indicateur. Enfin, il est nécessaire de apportées conduisent bien l’indicateur vers les objectifs définis en amont du
remonter aux causes initiales (avec la méthode des 5 whys) pour être en projet. C’est la phase de prise de recul, où l’on observe de loin, mais de
mesure d’agir sur les vrais problèmes plutôt que sur les symptômes qu’ils manière attentive, la façon dont processus évolue. Dans le cadre de la mission
révèlent. APOLLO11, c’est le retour sur Terre. Cela induit un suivi scrupuleux du
plan d’action, la formalisation des améliorations apportées sur les processus
et un bilan de fin de projet pour situer ce qui a fonctionné et les difficultés
rencontrées. Enfin, c’est l’occasion de clôturer le projet et d’en faire le deuil
afin que les équipes mobilisées soient remerciées de leur implication. Les
livrables sont, pour cette toute dernière phase : le suivi du respect de la mise
en œuvre du plan d’action, la formalisation des processus améliorés avec les
opportunités de nouveaux gains décelées, et le bilan du projet, avec une
évaluation financière des gains obtenus, mais également les points clés qui
ont permis le succès de la mission.

Innover constitue la quatrième étape du DMAIC. C’est le moment où


l’équipe estampille le processus de l’emblème du LSS. Cela consiste à
apporter les améliorations nécessaires pour répondre aux problématiques
rencontrées lors de la phase précédente. Que l’innovation sur le processus

21 22
La suite du livre présente la façon dont Bernard va
mener (à bien ?) son projet Lean Six Sigma. La
plupart des outils constituant cette méthodologie (la
voix du client par la matrice de Kano, la charte de
projet, le SIPOC, la road map, Pareto, les 5 whys, les
techniques de créativité, l’AMDEC, le visual
management, la matrice de faisabilité/efficacité, la
valorisation des gains…etc.) seront présentés avec
autant d’illustrations, afin de vous permettre de
suivre le fil de l’histoire tout autant que les
différentes étapes qui s’enchainent sur ce type de
projet.

Pour information, le livre est fourni avec tous les


fichiers sources du projet pour que vous puissiez, à
votre tour, vous lancer dans l’aventure !

Vous souhaitez lire la suite…

Alors rendez­vous sur :

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Prix Livre Broché : 36 € TTC
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