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LOUE/TRAORE Simone
Inspecteur de l’Enseignement secondaire
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CHAPITRE I : GENERALITES
I- La science
1- Définition de la science
La science est « l’ensemble de connaissances, d’études d’une valeur universelle,
caractérisées par un objet (domaine) et une méthode déterminés et fondés sur des
relations objectives vérifiables ».
2- Caractéristiques de la science
- Compatibilité avec le savoir scientifique existant ;
- Savoir évolutif qui évolue avec la recherche ;
- Les lois et principes sont démontrables ;
- Accessible à la critique ;
- Explication des phénomènes par des causes naturelles ;
- Distinction entre corrélation et causalité.
II- L’enseignement
Du latin insignis, remarquable, marqué d'un signe, distingué est une pratique, mise
en œuvre par un enseignant, visant à transmettre des savoirs (savoir, savoir-faire,
compétences...) à un élève, un étudiant ou tout autre public dans le cadre d'une
institution éducative. Cette notion se distingue de l'apprentissage.
III- Apprentissage
L’apprentissage est un ensemble de mécanismes menant à l'acquisition de
connaissances. L'acteur de l'apprentissage est appelé apprenant. L’apprentissage
est l’activité de l’apprenant qui s'approprie les connaissances. On peut opposer
l'apprentissage à l'enseignement dont le but est de dispenser des savoirs ; l'acteur de
l'enseignement étant l'enseignant.
IV- Instruction
Instruire c’est former l’esprit, l’enrichir de connaissances. Le mot « instruire »
désigne ce que nous apprenons, la somme de connaissances que nous assimilons et
qui constitue notre bagage intellectuel. L’instruction peut se faire dans ou en dehors
du cadre scolaire. Elle peut se confondre à la formation sauf que cette dernière se
fait dans un cadre précis.
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V- L’éducation
Etymologiquement, le mot éducation vient du latin « educatio » signifie nourrir et
conduire hors. L’éducation est donc l’action de tirer hors c'est-à-dire amener
quelqu’un d’un point A vers un point B qu’il n’a pas encore atteint.
VI- La pédagogie
D’après le dictionnaire « le petit Larousse », le mot « pédagogie » vient du grec
« paidagôgia » qui signifie théorie ou science de l’éducation.
Dans la Grèce Antique (l’an 500) le mot « pédagogue » désignait l’esclavage chargé
d’accompagner l’enfant dans ses déplacements, de conduire l’enfant de l’école et
de lui faire apprendre ses leçons à la maison.
VII- La didactique
1- Définition
2- La conception ancienne
Dans ce cas la « didactique » est utilisée comme synonyme savant de « pédagogie »
(COMMINUS, 1649). Elle a ensuite été comme adjectif signifiant « propre à
instruire ».
Pédagogie
Pédagogie Elève
d’acquisition
de
relation
Savoir
Maître
Pédagogie des
BIPOLARITE
contenus
TRIANGLE PEDAGOGIQUE
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Elève Enseignant
Pédagogie de relation
APPRENAN
T
SAVOIR ENSEIGNANT
Sur le plan pratique, elle peut servir à la participation aux décisions. Les problèmes
pratiques, dans une technique changeante, exigent une analyse préalable à leur
résolution. S’il s’agit d’appliquer des règles, la connaissance scientifique et son
apprentissage suffiraient. Mais le changement technique sans esprit scientifique est
dangereux (c'est-à-dire qu’il ne suffit pas d’appliquer des règles mais de pouvoir
moduler ces règles).
En effet l’analyse scientifique permet de prendre en compte les variables avant toute
décision. Le raisonnement scientifique est nécessaire à la vie courante car les simples
connaissances scientifiques ne suffisent pas à la résolution des problèmes quotidiens.
Ce résonnement scientifique s’acquiert à l’école.
Il est utile certes d’acquérir des savoir-faire, mais il faut savoir les appliquer grâce au
raisonnement scientifique.
A la faveur des recherches qui ont évolué, plusieurs concepts sont véhiculés en
didactique. Cependant nous ne retiendrons que quelques unes dont :
1- Définitions
Au sens large, la représentation est toute manière de catégoriser l’expérience
immédiate pour s’y référer à l’occasion d’un problème de connaissance.
Michel DEVELAY écrit que la représentation c’est la manière dont un individu dans
une situation donnée, face à un problème donné, mobilise de manière personnelle ses
connaissances antérieures.
Jacques NIMIER dit que la représentation est une synthèse cognitive dotée des qualités
de globalité, de cohérence et de stabilité. Elle s’obtenue par un processus de
construction à partir du résultat de l’action du réel sur nos sens mais également des
acquis de notre mémoire, des fantasmes qui nous font privilégier certains aspects plutôt
que d’autres.
De toutes ces définitions, retenons que l’idée de représentation vient du fait que tout
apprentissage vient interférer avec un «déjà là », ce « déjà là » est là pour un but
fonctionnel. Il sert de système d’explication de corpus de connaissances fausses (non
scientifiques) ou vraies (scientifiques). C’est la prédominance du « non scientifique »
sur le « scientifique ».
- Orientation psychogénétique ;
- La pensée commune : c’est l’essentiel des obstacles cognitifs semés par la vie
quotidienne.
Exemple: Tout le monde pense (se dit) que c’est comme ça donc je pense aussi
comme ça.
- tenter de déconstruire les représentations, prêter attention aux théories qui sont
devenues fausses, faire resurgir ces théories et les réfuter ;
- que l’enseignant analyse par quels raisonnements certaines liaisons ont été faites
historiquement.
- la logique des élèves (difficile à cerner car l’enseignant doit se mettre à la place
des élèves) ;
Travail du concepteur
du programme
Savoir à enseigner
Travail de l’enseignant
Savoir enseignés
Travail de l’élève
Savoir appris
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III- Le contrat didactique
Le contrat didactique fonctionne au cours de la relation didactique. Selon Joshua et
Dupin (1993), « il s’occupe de comment en particulier sont organisées les
responsabilités de l’élève et du professeur dans la relation didactique ; comment
évoluent-elles au cours d’un enseignement ».
Et d’ajouter que « un contrat didactique est très souvent implicite mais bien présent,
fournit aux acteurs de la situation les repères essentiels pour répondre aux questions ».
Parlant du contrat didactique, Guy BROUSSEAU dit que c’est « l'ensemble des
relations qui déterminent explicitement pour une petite part, mais surtout implicitement
ce que chaque partenaire va avoir à charge de gérer et dont il sera, d'une manière ou
d'une autre responsable devant l'autre ». En d’autres termes, le contrat didactique est
l’ensemble des comportements de l’enseignant qui sont attendus de l’élève, et
l’ensemble des comportements de l’élève qui sont attendus de l’enseignant.
Le contrat didactique agit sur les changements de rapport au savoir des élèves,
influence la dynamique des relations.
V- Les erreurs
La faute est souvent au centre de notre perception dans l’enseignement/apprentissage.
Cette tendance se manifeste dans la manière dont on évalue les travaux des élèves ; le
rôle des enseignants consiste en effet souvent à corriger des fautes. Or, la peur de
commettre une faute peut être anxiogène (qui fait naître un sentiment de malaise
psychique dû à l'anticipation d'un danger réel ou imaginaire) pour l’apprenant et peut
contribuer à créer un climat peu propice à l’apprentissage. Il convient donc de
différencier la faute de l’erreur ; la première peut être considérée comme inhibitive et
synonyme d’échec, tandis que la seconde peut servir de fondations à une
« reconstruction ».
L’objectif-obstacle est formulé à priori après une observation attentive des apprenants
et une prise en compte de leurs représentations et difficultés. En pratique l’enseignant
s’inspirera des démarches suivantes :
Les objectifs-obstacles ne sont pas des murs à abattre ou des montagnes à gravir. Ils
restent des obstacles mais aussi des jalons pour mieux progresser.
VIII- La mesure
La mesure en science présente certains caractères selon son objet et selon ses méthodes.
Exemple : Recherche du poids d’un soluté dans une solution. Il faut d’autres données
telles que la concentration, la molarité (solution) ou du poids moléculaire (solide).
"L'éthique de l'éducation doit se référer aux quatre principes suivants", écrit Jean
Houssaye :
1. Clarification du concept
«On est en situation de grand groupe à partir du moment où dans une situation
d’enseignement apprentissage donnée, le nombre d’apprenants est tel qu’il constitue
un facteur réducteur, pour l’application des méthodes habituelles d’enseignement et
d’évaluation et pour l’efficacité et l’équité du système d’apprentissage».
La pédagogie des grands groupes est l’art ou la science d’éduquer (former, enseigner)
des grands groupes d’enfants. La pédagogie des grands groupes rassemble les
méthodes et pratiques d’éducation et toutes les qualités requises pour l’enseignement
d’un savoir, d’un savoir-faire ou d’un savoir être.
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2. Conduite de la classe en contexte de grands groupes
• disposer les tables et les chaises de façon à permettre la mobilité entre les sous-
groupes ;
2.2 La discipline
La maîtrise d'un grand groupe n'est possible qu'en fixant des règles strictes de
comportement. À ce sujet, établissez clairement celles que vous entendez suivre et
faire respecter. Elles peuvent comprendre par exemple: la ponctualité, le silence, la
nourriture ; autres comportements dérangeants: retards, départs avant la fin, bruits de
sièges ou de rangement, etc.
Pour une prise en charge efficace des classes à grands effectifs, il faut les transformer
en classes à effectifs réduits en subdivisant le grand groupe classe en sous-groupes
plus malléables et plus productifs.
Avant, l’enseignant devrait se poser les questions suivantes:
• Combien de groupes vais-je former ?
• Quelle activité vais-je donner à chacun des groupes ?
• Comment vais-je structurer l’activité des différents groupes en tenant compte
des matériaux, de la difficulté à surmonter et de l’intérêt pédagogique de
l’activité pour tel public cible ?
• Quelle organisation matérielle vais-je adopter ?
• Quel temps pour le travail ?
• Comment éviter que le travail ne soit une occasion pour certains élèves de se
distraire ?
Elle est celle du modèle transmissif. Selon le triangle pédagogique, cette pédagogie
privilégie la relation entre l'enseignant et le savoir. Autrement dit, l'enseignant expose
un savoir sous forme de cours magistral, généralement suivi d'exercices ou/et de leçons
à apprendre. L'élève doit intégrer et appliquer le savoir exposé par l'enseignant.
Ces caractéristiques :
• La pédagogie du savoir
L'enseignant est celui qui sait, face à des élèves qui ne savent rien. Dans la pédagogie
du savoir, il doit y avoir enseignement pour que l'élève apprenne. Jamais l'élève n'est
mis en situation de découvrir un savoir par lui-même. Le savoir se définit comme étant
de l'abstraction, il est toujours cloisonné dans différentes matières (constituant le
Programme). Dans ce cas apprendre est synonyme de mémoriser.
• La pédagogie du modèle
L'enseignant est le modèle à suivre. L'élève est guidé par l'enseignant afin de suivre
l'idéal. Il est élevé au modèle du maître et doit entrer dans la norme. Le comportement
de l'élève est pris en compte et doit se calquer sur celui de l'enseignant. Dans ce cas
apprendre est synonyme de copier le modèle.
• La pédagogie de l’autorité
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La classe ne travaille que pour lui-même. Aucun échange entre les élèves n'est
autorisé, ce qui implique une absence de débat et de communication. Tout est
centralisé par l'enseignant, seul face aux élèves. Il n'y a aucune dimension sociale dans
les apprentissages.
• La pédagogie de la sanction
Le rôle du maître est de recenser les fautes. On élabore des classements pour faire
dominer la compétition entre les élèves. Celui qui n'a pas appris, est celui qui commet
une ou plusieurs fautes. L'erreur n'est pas conçue comme un moyen d'apprendre mais
comme une faute de l'élève.
2- Pédagogie active
Elle rompt avec la pédagogie traditionnelle par sa volonté de rendre l'enfant actif et
auteur de son propre apprentissage. Cette « manière » d’enseigner, souvent nommée «
pédagogie active », « participative » ou « coopérative » est rarement pratiquée malgré
les succès spectaculaires qu’elle permet d’obtenir. L'enseignant organise des situations
favorisant cette activité en tenant compte de l'état de développement de l'enfant.
• Le matériel pédagogique
- Le « corpus » qui fait l’objet de l’enseignement doit exister sous une forme
matérielle ;
- Utilisation de modèles de représentation d’une réalité ;
- Les exercices ;
- Le jeu ;
- Le matériel doit être clair et manipulable pendant l’enseignement lui-même ;
- Comment un tel matériel est-il utilisé par les apprenants ?
Le partage des rôles.
1- Définition
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En Grec les termes « épistèmê » signifie la science et « logos » signifie le discours.
Ainsi l’épistémologie est littéralement traduite comme étant « le discours sur la
science ». Selon KANT (1724-1804), « l’épistémologie » est la théorie de la science
en général, c'est-à-dire la théorie qui essaie de définir les fondements, les méthodes, les
objets et les finalités de la science.
3- Epistemologie et didactique
On constate que quel que soit le courant, l’épistémologie est l’une des bases solides de
la didactique des sciences et des réflexions pédagogiques.
Toutes les théories pédagogiques, modélisant plus ou moins l’acte d’enseigner, qui se
succédèrent au fil du temps, furent toutes issues de valeurs fondées sur une philosophie
particulière. Chaque théorie est étayée sur une idée que l’on se fait de l’humain, de sa
place dans l’univers, de son humanisation.
- Pédagogie du projet
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Dans ce type de pédagogie, les élèves construisent un projet qui entraînera la
motivation pour apprendre les connaissances nécessaires à sa réalisation. Le maître doit
faire preuve d'imagination et être particulièrement disponible (pédagogies de Dewey,
Decroly, ...).
- La pédagogie différenciée
L’hétérogénéité des élèves incite à leur proposer des stratégies d’apprentissage
différentes. La pédagogie différenciée varie les démarches didactiques, les formes de
travail, les supports utilisés et, en respectant la singularité de chacun, permet une forme
d’individualisation des parcours des élèves dans leur cursus scolaire.
- L’éducabilité cognitive
Elle part du principe que les conduites intelligentes peuvent s’apprendre. L’éducabilité
cognitive regroupe toutes les méthodes qui visent au développement du potentiel
intellectuel, grâce à des exercices de logique. Les méthodes d’éducabilité les plus
connues sont la méthode de gestion mentale d’Antoine de La Garanderie, les Ateliers
de Raisonnement Logique (ARL), les Cubes de Mialet, et le PEI (Programme
d’Enrichissement Instrumental) de Reuven Feuerstein. Ces méthodes ont pour but de
doter le sujet de démarches cognitives performantes à analyser l’environnement et
acquérir des stratégies de résolution de problèmes. La médiation de l’éducateur a une
importance déterminante.
Le libre choix : les enfants décident seuls de manipuler tel ou tel matériel pédagogique.