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NOTES DE COURS
D’OBSTETRIQUE
CT Dr MBANGAMA MUELA Andy
Gynécologue-Obstétricien
INTRODUCTION
Définition de l’obstétrique
Etymologie :
Ob = Devant
Stare = Etre debout
Au début l’obstétricien était considéré comme celui qui se tient debout devant la mère en travail
d’accouchement.
L’obstétrique est donc une partie de la médecine qui se consacre à l'étude de la grossesse et de
l'accouchement ainsi que des phénomènes qui leur sont associés.
DYSTOCIES
1. FECONDATION
La fécondation naturelle humaine nécessite la présence d’un ovocyte, issu de l’ovaire par
ovulation (ovogénèse), et d’un spermatozoïde (issue de la spermatogénèse) au niveau de la
trompe de Fallope. La rencontre des deux gamètes et leur fusion n’est possible qu’après
reconnaissance de facteurs spécifiques sur les deux cellules, ce qui empêchera alors d’autres
spermatozoïdes de pénétrer dans l’ovule.
A la suite de la fécondation, il y aura amorce d’un processus de développement et de croissance
devant aboutir à un enfant à partir d’une structure microscopique, reconstitution du capital
chromosomique habituel de l’espèce humaine (= 46 chromosomes) et reproduction d’un individu
à partir des génotypes existants.
3. MIGRATION ET PRE-IMPLANTATION
Si la fécondation (qui a lieu dans la partie ampullaire de la trompe) est réussie, l'ovule migre le
long de la trompe jusqu'à la cavité utérine (cette migration dure six jours). Simultanément, le
zygote se divise plusieurs fois sans augmentation du volume total dans un premier temps car il est
encore enveloppé par la zone pellucide. Des cellules filles naissent de ces divisions et on parle
désormais du stade des blastomères. La compaction a lieu dès 16 cellules environ (la morula) ;
durant ce processus, les cellules externes (les trophoblastes) forment une paroi épithéliale
compacte. Elles sont liées entres elles par des complexes de liaison et des microvillosités croissent
sur leur surface externe. Les cellules internes sont ainsi abritées de l'influence du milieu externe et
elles peuvent se différencier indépendamment. L'embryoblaste se forme à l'intérieur.
Simultanément, une cavité remplie de liquide se constitue également, le blastocœle. On parle
désormais de blastocyste. Ce dernier s'extrait de la zone pellucide (hatching) et il se trouve
désormais à l'entrée de la cavité utérine en tant que blastocyste libre. On peut dès lors distinguer
deux couches cellulaires chez l'embryoblaste: l'épiblaste et l'hypoblaste. Par la suite, le blastocyste
libre se fixe à la muqueuse de l'utérus par le pôle où se trouve l'embryoblaste; ce processus est
appelé adplantation. Le blastocyste dégrade la muqueuse utérine à l'aide de ses enzymes et il y
pénètre progressivement. Ainsi débute l'implantation.
4. IMPLANTATION ou NIDATION
Plusieurs facteurs peuvent provoquer des anomalies de l'implantation. Plusieurs sites hors de la
zone d'implantation au niveau du corps de l'utérus ou même à l'extérieur de l'utérus permettent
une fixation et un développement du blastocyste (grossesse extra-utérine).
5. PERIODE EMBRYONNAIRE
6. PERIODE FŒTALE
La période fœtale englobe environ les deux derniers trimestres de la grossesse, c'est-à-dire 30
semaines durant lesquelles le fœtus développe ses systèmes d'organes. Durant cette période, la
femme subit un monitorage pour pouvoir rapidement saisir des anomalies de la grossesse. Il existe
aujourd'hui à cet effet diverses possibilités de diagnostic prénatal non-invasives et invasives en
fonction du résultat escompté. Le fœtus, et encore d'avantage l'embryon, sont très sensibles à des
substances tératogènes. Ces dernières peuvent provoquer des malformations des systèmes
d'organes en formation. La possibilité d'un diagnostic prénatal amène naturellement à la question
d'une interruption volontaire de la grossesse dans le cas où une maladie grave a été décelée.
7. CROISSANCE EMBRYO-FŒTALE
atteint 16 cellules ; chaque division donne naissance à des grandes cellules (macromères) et à
de petites cellules (micromères). Les premières (macromères) s’organisent pour rester à
l’intérieur et les dernières (micromères) à la périphérie, ceci au stade de morula. Les grandes
cellules constituent le bouton embryonnaire tandis que les petites cellules le trophoblaste.
On peut retenir qu'à 8 semaines l'embryon pèse 1 g et mesure 2,1 à 2,5 cm; au 20e jour, on
assiste à l'ébauche cardiaque et à l'installation des premiers îlots vasculaires; au milieu de la 2e
semaine de grossesse, la nidation est effectuée, la différenciation cellulaire est amorcée, et le
sang maternel commence à baigner l'ébauche placentaire; vers le 25e jour, la circulation foeto-
placentaire est définitivement établie; au 26e jour, les bourgeons des membres apparaissent; au
30e, le pédicule embryonnaire est individualisé; au 45e s'effectue la différenciation génitale
des gonades; et au 60e a lieu le début de la différenciation des voies génitales mâles et
femelles. Cette période est dominée par les mitoses (c’est l’hyperplasie) ;
- La période fœtale va de 8 semaines jusqu’à terme. Elle commence avec la segmentation en
différentes parties du corps dès après 8 semaines, de sorte qu'à 12 semaines le fœtus a son sexe
déjà différencié et les ongles apparaissent nettement, tandis que le liquide amniotique atteint 30
ml. A 16 semaines, le fœtus dont le sexe est reconnaissable, pèse 100 g et mesure 14 à 17 cm.
A 20 semaines, il pèse 300 g, tandis qu'à 24 semaines, il pèse 600 g. A la fin de la 28e semaine,
il mesure 35 cm; cette taille sera de 40 cm à 32 semaines (1700 g), 45 cm à 36 puis 50 cm à
terme. Cette période comporte :
jusqu’à 16 semaines, une prolifération cellulaire sous l’influence conjointe de
facteurs génétiques, ovulaires intrinsèques et environnementaux ;
de 16 à 32 semaines, une hyperplasie associée à l’hypertrophie, avec prédominance
de cette dernière ; on note aussi un dépôt de graisses ;
de 32 à 40 semaines, une prédominance de l’hypertrophie cellulaire.
La régulation de la croissance fœtale est assurée par un système complexe de facteurs, les uns
probablement intrinsèques, les autres en rapport avec le placenta, et d’autres encore extrinsèques.
Parmi les facteurs intrinsèques de régulation de la croissance fœtale figurent :
- les dispositions génétiques propres à chaque individu, à chaque famille, à chaque tribu, et à
chaque race ;
- le sexe du fœtus ; c’est en fait au chromosome Y qu’on attribue la différence de 150 – 200
grammes en faveur du sexe masculin (effets des hormones testiculaires) ; des éléments soit
circulant dans le sang maternel, soit faisant partie de la structure cellulaire du fœtus ;
- les stimuli essentiellement hormonaux fœtaux ; il s’agit surtout des IGFs et leurs protéines
porteuses, ainsi que l’insuline fœtale (voir plus loin).
Parmi les facteurs placentaires on note :
- la qualité de l’implantation du trophoblaste (proportionnelle au degré d´invasion de
l’endothélium des artères spiralées de la Compacte) ;
- le rôle du placenta de transmetteur de nutriments au fœtus ;
- la fonction endocrinienne du placenta qui est pourvoyeur d´hormones (comme la HPL)
susceptibles de promouvoir la croissance fœtale.
- Parmi les facteurs extrinsèques de régulation de la croissance fœtale il faut citer la nutrition
maternelle, ou plutôt son état métabolique, notamment sa capacité à utiliser l’insuline. Etant
donné que le fœtus utilise le glucose comme nutriment principal, et qu’il le reçoit en majeure
partie de l'apport maternel par voie de diffusion facilitée à raison de 20 milligrammes/minute,
tout état de surcharge ou de déficience glucidique maternelle retentit sur la croissance fœtale.
b. Thyroïde
- La glande s'hypervascularise en s'hypertrophiant, ce qui fait augmenter son volume. Elle
produit alors plus de T4 (thyroxine) totale. La concentration de thyroxine libre (la fraction
métaboliquement active) reste cependant inchangée, tandis que celle de la T3 diminue même
(surtout durant les 2 derniers trimestres). L'accroissement du métabolisme basal au cours de la
grossesse est donc imputable, non à la thyroïde, mais à 1) la morphogenèse fœtale et
placentaire, 2) la morphogenèse utérine, mammaire et graisseuse, ainsi qu'à 3) l'accroissement
du débit cardiaque.
- L'élévation du métabolisme basal, l'hypertrophie et l'hyperplasie glandulaires, associées à
l'augmentation de l'activité cardiaque (avec parfois souffle systolique, tachycardie et
palpitations) ont fait dire que la grossesse imite l'hyperthyroïdie. Ceci rend difficile le
diagnostic d'une hyperthyroïdie au cours de la grossesse et permet de comprendre le risque
d'aggravation de la maladie et de la grossesse (mortalité périnatale et hypotrophie fœtale).
7. Au niveau du métabolisme
a. Eau
- rétention d’eau
- diminution de l’osmolalité plasmatique de +/- 10 mOsm/kg
- sécrétion de vasopressine
- A terme : 3,5 L (fœtus, placenta, liquide amniotique) + 3L ( volume sanguin, utérus et seins)
= 6,5L rétention grossesse normale à terme.
b. Protéines
- 500g (fœtus + placenta) + 500g (utérus, seins, hémoglobine et protéines plasmatiques …)
c. Hydrates de carbone
- résistance à l’insuline (œstrogène? Progestérone? HPL), le « but » = permettre un plus grand
apport de sucre au fœtus (= principale source d’énergie du fœtus)
d. Lipides
- Les graisses constitue un mécanisme de stockage en théorie pour protéger la mère et l’enfant
de période de jeun prolongée et d’exercice physique intense. NB : La lactation accélère la
diminution des lipides après l’accouchement.
e. Sels minéraux
- Fer: la quantité absorbée dans la nourriture et celle stockée ne sont généralement pas
suffisantes pour rencontrer les besoins de la grossesse. Si pas de supplément, anémie
maternelle mais non fœtale
- diminution Ca et Mg
f. Poids
La grossesse est marquée du sceau de l'augmentation du poids corporel dont une part importante
est constituée d'eau (7 litres) et de sang (1,5 litre).
Le bassin est divisé en deux parties : le grand bassin et le petit bassin. Le grand bassin, sans
intérêt obstétrical, fait partie de la cavité abdominale. Il est constitué latéralement par les fosses
iliaques des os coxaux et, en arrière, par les ailes du sacrum.
Quant au petit bassin, il correspond au bassin obstétrical. Ce canal osseux est composé de deux
ouvertures : le détroit supérieur et le détroit inférieur et d'une excavation : l’excavation
pelvienne. Il a un rôle majeur en obstétrique.
Figure 20.
L’os Coxal est issu embryologiquement de la fusion de trois os : l'ischium (ischion), l'ilium (ilion)
et le pubis. Le sacrum est composé de 5 vertèbres soudées entre elles. La première vertèbre sacrée
s'articule avec la dernière vertèbre lombaire en formant une saillie appelée promontoire .
Os coxal
Le DS est rétréci en arrière par la saillie du promontoire qui lui donne une forme en cœur de carte
à jouer. Pour cette raison, l'engagement n'est possible que dans un diamètre oblique du détroit
supérieur, la présentation étant orientée en OIGA ou OIDP, plus rarement en OIDA ou OIGP.
Le DS présente :
- un arc antérieur régulier de 6 cm de rayon environ,
- deux arcs postérieurs ou incisures (sinus) sacro-iliaques, séparés par le promontoire.
Application en obstétrique :
- Lorsque la tête fœtale s’engage en variété antérieure, l’occiput bute sur l’arc antérieur, ce
qui entraîne la flexion.
- Lorsque la variété est postérieure, l’occiput est en regard d’un des sinus sacroiliaques. La
forme plus large de cette partie du bassin osseux favorise moins la flexion. Ceci explique
le nombre de présentations défléchies plus important, lorsque l’engagement de la tête
fœtale a lieu en variété postérieure.
Le plus grand diamètre est oblique (dû à la saillie du promontoire). Il est 12 cm.
Dans ce diamètre, ce fait l’engagement. ≡ DIAMETRE D’ENGAGEMENT
Diamètres du DS :
Diamètre promonto-sus-pubien (le diamètre conjugué anatomique) : mesuré du
promontoire au bord supérieur de la symphyse pubienne (11 cm).
Diamètre promonto-sous-pubien (le diamètre conjugué diagonale) : mesure la distance
entre le promontoire et le bord inférieur de la symphyse pubienne (12 cm).
Diamètre promonto-rétro-pubien (PRP) (ou le diamètre conjugué vrai ou obstétricale
ou sagittal utile de Pinard) : mesuré du promontoire au point le plus éminent de la face
postérieure du pubis (culmen rétro-pubien) (10,5 cm) .
Diamètre transverse maximum (TMx) ou anatomique du détroit supérieur : c'est la plus
grande dimension transversale du détroit supérieur (13,5 cm).
Diamètre transverse médian (TM ) : ou diamètre transverse utile du détroit supérieur ; il
est mesuré à mi-distance entre le promontoire et le bord supérieur du pubis (12,5 cm).
Diamètre oblique : c’est le diamètre d’engagement (12 cm (le G est supérieur au D), la
pointe postérieure est l'articulation sacro-iliaque ; la pointe antérieure est différente selon
les références :
o l'éminence ilio-pectinée de la branche ilio-pubienne du côté opposé ;
o Pour Magnin et Trillat : à égale distance de la symphyse pubienne en avant et des extrémités du
diamètre transverse maximum en arrière
o Pour P. Kamina : défini par la rencontre de la droite passant par le milieu du diamètre transverse
médian avec la branche horizontale du pubis (il l'appelle le diamètre oblique médian).
o Pour A. Bouchet et J. Cuilleret : au milieu de la ligne innominée du côté opposé.
Diamètre sacro-cotyloïdien : c'est la distance entre le milieu du promontoire à la partie
postérieure de la cavité cotyloïde (9 cm).
o La différence entre les deux diamètres sacro-cotyloïdiens = D
D
0,2 cm < D asymétrie moyenne ;
D = asymétrie forte
Diamètre sagittal postérieur : correspond à la distance séparant le milieu du diamètre
transverse maximum (du détroit supérieur) du promontoire (5 cm).
Diamètre sagittal antérieur : correspond à la distance séparant le milieu du diamètre
transverse maximum (du détroit supérieur) du bord supérieur de la symphyse pubienne
Indice de Magnin : (PRP + TM)
normal > 23 cm médiocre entre 20 cm et 21 cm
favorable > 22 cm et mauvais si < 20 cm
pronostic incertain entre 21 cm et 22 cm
1 = Promonto-Rétro-Pubien (PRP)
2 = Transverse médian (TM) ou utile
3 = Transverse maximal
4 et 4' = Diamètres obliques gauche et droit
5 et 5' = diamètre sacro-cotyloïdien gauche et droit
Diamètres :
Diamètre oblique antérieur de l'excavation : il va du bord inférieur de la symphyse
pubienne à l'épine sciatique (4,5 à 6,1 cm).
Diamètre oblique postérieur de l'excavation : il va de l'épine sciatique à la pointe du
sacrum (4,5 à 6,1 cm).
Diamètre bisciatique (ou bi-épineux): c'est la distance séparant les deux épines
sciatiques (10 à 10,5 cm).
Corde sacrée: mesurée du promontoire au bord inférieur du sacrum (10 à 13 cm, en
moyenne 11 cm).
Flèche sacrée: c'est la plus grande valeur de la droite abaissée perpendiculairement à la
corde sacrée (ou la distance entre la flèche sacrée et le point le plus profond de la
concavité sacrée qui se trouve en regard de S2- S3. Elle mesure l’amplitude de la
concavité sacrée (1,5 cm à 2,5 cm, en moyenne 2 cm).
Application en obstétrique :
L'excavation pelvienne présente au niveau de son tiers inférieur un rétrécissement, appelé
détroit moyen (DM), marqué par la saillie des épines sciatiques. La saillance de ces épines
sera appréciée lors de l’examen clinique du bassin.
Le diamètre bi-épineux (ou bi-sciatique) mesure 10 à 11 cm.
Pour que l’accouchement par voie basse soit possible :
- en présentation céphalique, il faut que le diamètre bi-pariétal de la tête fœtale soit
supérieur au plus de 1 cm au bi-épineux,
- en cas de présentation podalique, le bi-pariétal doit être au maximum égal au bi épineux.
La courbure du sacrum : la concavité sacrée constitue un élément du pronostic obstétrical.
En effet, un sacrum plat ou en hameçon peut gêner la descente et la rotation de la tête fœtale.
3. DETROIT INFERIEUR :
Le détroit inférieur forme l'orifice inférieur du bassin et se définit comme le plan de
dégagement de la présentation. C’est la zone d’insertion des muscles superficiels du périnée. Il
ressemble à un losange à grand axe antéro-postérieur. C'est un orifice ostéo-fibreux non
régulier.
Limites : avant : ogive pubienne (le bord inférieur de la symphyse pubienne)
Latérale : d'avant en arrière : le bord inférieur des branches ischio-pubiennes, le bord
inférieur des tuberosités ischiatiques, les grands ligaments sacro-sciatiques
Arrière : la pointe du coccyx
Les branches ischiopubiennes dessinent un triangle osseux à sommet antérieur. De plus, la
fente délimitée par les releveurs de l'anus est allongée d'avant en arrière. Pour ces raisons, le
dégagement n'est possible que si la présentation s'oriente dans le diamètre antéropostérieur du
détroit inférieur, en OP ou en OS.
Diamètres :
Diamètre bi-ischiatique ou intertubérositaire : c'est la distance mesurée entre les
faces internes des deux tubérosités ischiatiques (11 cm).
Diamètre sous-sacro-sous-pubien: mesuré de la pointe inférieure de la dernière pièce
sacrée au bord inférieur du pubis. Il représente le diamètre antéro-postérieur utile du
dégagement au niveau du détroit inférieur (11 cm à 11,5 cm).
Diamètre sous-coccy-sous-pubien : mesuré de la pointe inférieure du coccyx au bord
inférieur du pubis (9,5 cm).
Hauteur de l'arcade pubienne : c'est la perpendiculaire abaissée du sommet de
l'arcade au diamètre bi-ischiatique (6 cm à 7 cm).
Diamètre sagittal postérieur : 8 cm à 9 cm
Angle sous-pubien : 85° à 90°
Indice de Thoms = diamètre bi-ischiatique + diamètre sagittal postérieur = 15 cm
Indice de Fernstrôm ou Indice de Borell =
o Diamètre bisciatique + diamètre bi-ischiatique + diamètre sous sacro-sous-pubien
Il est normalement > à 31,5 cm ; le pronostic est réservé s'il est inférieur à 29,5 cm.
Application en obstétrique :
La rétropulsion du coccyx peut amener le diamètre sous coccy-sous-pubien à 12,5 cm.
L’ogive pubienne
L'ensemble formé par la symphyse pubienne et les branches ischio-pubiennes porte le nom
d'ogive pubienne. L'angle qu'elle forme oscille entre 85 à 90°.
Ogive pubienne
Application en obstétrique :
Plus l'angle est fermé, plus le dégagement de la tête fœtale se fera au niveau du périnée
postérieur, entraînant un plus grand risque de déchirures périnéales.
Il se définit comme une espèce de plancher fibro-musculaire qui ferme l'excavation pelvienne
en bas. Il est de ce fait appelé PLANCHER PELVIEN ou encore DIAPHRAGME PERINEAL.
Il est percé de 3 lacunes par lesquelles passent l'urètre, le vagin et l'anus, et comprend 3 plans
tissulaires:
- le premier, périnée profond, est constitué de 2 muscles 1) le releveur de l'anus qui assure
une sangle musculaire plus ou moins tonique de chaque côté du vagin et 2) l'ischio-
coccygien; le releveur de l'anus ou LEVATOR ANI possède 3 parties, l'une iliaque =
muscle ilio-coccygien, une deuxième interne = pubienne, et une autre pubo-rectale; on y
signale aussi le fascia pelvien qui est à la fois pariétal et viscéral ;
- le second, périnée moyen, constitué de 2 muscles, le transverse profond, et le sphincter
externe de l'urètre;
- le troisième, périnée superficiel, est fait d'aponévroses et de 5 muscles du périnée au
nombre de 5; ce sont les muscles ischio-caverneux ou constricteur de la vulve, bulbo-
caverneux aussi appelé muscle constricteur du vagin (en forme de 8), transverse superficiel,
le tout convergeant vers le noyau fibreux qui sépare la commissure vulvaire et l'anus
entouré de son sphincter (muscle sphincter anal externe).
Les caractéristiques du périnée portent sur sa longueur (Normal = 3-8 cm) et sa souplesse.
Le plancher pelvien a un double rôle: d'abord soutenir les organes pelviens, ensuite fournir de
la résistance à la progression du fœtus, résistance que le fœtus doit refouler et écarter pour se
dégager.
C. VASCULARISATION ET INNERVATION
1) Vascularisation
C’est l’artère hypogastrique interne qui fournit l’artère utérine et l’artère vésico-vaginale, les
principales sources de sang au couple utéro-ovulaire. Quant aux lymphatiques, on reconnaît 3
groupes ganglionnaires : obturateur ; iliaque et hypogastrique ; aortique et inguinal. Leur
drainage s’effectue en suivant le ligament rond.
2) Innervation
Le ganglion hypogastrique de Lee & Frankenhauser est le point central de l’innervation
utérine. Il est un enchevêtrement de petits ganglions et de nerfs se nourrissant à la fois du
sympathique (D11, 12, et L1 === nerfs hypogastriques) et du parasympathique (S1-4
===== nerfs splanchniques pelviens et nerfs honteux).
D. L'EVALUATION DU BASSIN
I. La pelvimétrie clinique
Elle s’effectue :
- soit à l'inspection du dos de la femme pour y tracer et étudier le losange de MICHAELIS
(défini par quatre points: début du sillon interfessier en bas - apophyse de la 5ème vertèbre
lombaire en haut - fossettes latérales correspondant aux épines iliaques postéro-supérieures)
dont les diagonales sont de 11 cm pour la plus grande (= verticale) et 10 cm pour la plus
petite (= horizontale); le croisement de ces diagonales permet d’obtenir deux parts égales de
5 cm pour l’horizontale, et une part de 4 cm au dessus + une part de 7 cm en desous pour la
verticale ;
- soit en utilisant un compas spécial appelé PELVIMETRE (surtout pelvimètre de Breisky),
pour réaliser la PELVIMETRIE EXTERNE; cette dernière est très facile, mais n'explore
que le grand bassin, ce qui réduit son intérêt; elle permet de fonder le soupçon d'un mauvais
(petit) bassin dont elle donne donc une idée approximative; les dimensions du grand bassin
chez la femme normale sont de 25 cm pour le BI-EPINEUX, 28 cm pour le BI-CRETE, et
31-32 pour le BI-TROCANTERIEN dans le sens frontal, tandis que dans le sens antéro-
postérieur on a le diamètre le plus utile de la pelvimétrie externe = CONJUGUE EXTERNE
DE BAUDELOCQUE (= 18-20 cm de la symphyse pubienne à la fossette marquant le
centre du losange de Michaëlis), ainsi que la HAUTEUR DU BASSIN (= 20-22 cm telle
que calculée entre l'ischion et la crête iliaque);
- soit par le toucher vaginal qui réalise la PELVIMETRIE INTERNE. L’examen clinique du
bassin obstétrical par toucher vaginal est réalisé à la 36-37ème semaine d’aménorrhée. Il est
un élément constitutif du pronostic obstétrical. La patiente doit être installée sur un plan dur,
en position gynécologique, vessie et rectum vides. La main et l’avant-bras de l’examinateur
doivent rester dans le même axe que le bassin.
L’exploration se fait toujours dans le même ordre et successivement.
a) Exploration du détroit supérieur
I. Étude du diamètre antéropostérieur ou PRP
Les doigts sont dirigés en direction du coccyx et de la dernière vertèbre sacrée. Puis ils
remontent le long de la concavité sacrée en direction du promontoire.
L’examen est normal lorsque le contact est perdu au niveau des 2 dernières vertèbres sacrées
(S2-S1) et le promontoire non atteint.
L’examen est normal lorsqu’elles ne sont suivies que sur les 2/3 antérieurs. Les sinus sacro-
iliaques sont inaccessibles.
c) Le détroit inférieur
- Examen de l’ogive pubienne :
L’ogive pubienne est définie par les branches ischio-pubiennes. Ces dernières sont situées dans
un plan qui fait avec l’horizontale en station debout un angle de 40°. L’angle de l’ogive
pubienne varie de 85 à 90°.
NB : la distance partant du promontoire au bord inférieur de la symphyse pubienne (= 12,5
cm), correspond au CONJUGUE DIAGONAL DU DETROIT SUPERIEUR ; on cherche ce
conjugué avec le doigt dirigé profondément vers le haut en direction du promontoire que
normalement on n'atteint pas (sauf doigts très longs ou forte laxité des parties molles ou encore
bassin anormal); c'est lorsqu'on l'atteint qu'on en prend la mesure tel qu'illustré sur la figure ci-
dessous (il faut ensuite en soustraire 1,5 cm représentant les tissus mous qui recouvrent l'os);
par la même occasion, on doit explorer les lignes innominées (normal = impossibilité
d'atteindre les 1/3 postérieurs), l'ogive sous-pubienne (normal = admet deux doigts), la
concavité sacrée (normal = profonde), et le épines sciatiques (normal = mousses = non
saillantes).
Pelvimétrie interne.
II. Étude paraclinique du bassin obstétrical
Les examens paracliniques permettent d’obtenir les dimensions exactes des différents
diamètres du bassin, notamment les diamètres sagittaux et transversaux du détroit supérieur
(diamètre promonto-rétro-pubien (PRP) et diamètre transverse médian (TM)) et le diamètre bi-
sciatique au niveau du détroit moyen.
a) La pelvimetrie radiologique ou radiopelvimetrie
Elle a l'avantage de préciser les mesures et l'inclinaison des différents plans du bassin, ce qui
exige un personnel très qualifié et un coût relativement élevé.
Ses indications principales sont:
- l´antécédent de dystocie, notamment la Disproportion Foeto-Pelvienne (DFP);
- la découverte d'un Conjugué Diagonal < 12 cm;
- des épines sciatiques saillantes;
- Diamètre inter-tubérositaire < 9 cm;
- Présentation de Siège chez une primi;
- Tête Haute sur grossesse à terme chez une primi;
- Tête haute à dilatation de > 5 cm chez une primi.
Pour son exécution, elle exige 3 incidences:
- 1 face sur abdomen sans préparation (= incidence de Fabre) ;
- 3 faces respectivement de Thoms (position semi-assise, tronc incliné de 40-50 degrés en
arrière, permettant au DS de se retrouver parallèle au plan du film), de Colcher-Sussman
(position de décubitus dorsal, jambes jointes), et de Magnin et Naudin (jambes et cuisses
écartées de façon à bailler l'arcade pubienne qui est alors visée par les Rx) ;
- 1 profil (pour appréciation des diamètres antéropostérieurs).
La radiopelvimétrie comporte de nombreux inconvénients :
- irradiation fœto-maternelle,
- inconfort pour la patiente,
- nécessité d’utiliser des règles de correction des dimensions radiologiques,
- dispersion conique du faisceau des rayons avec agrandissement et déformation de l’image
réelle,
- visualisation parfois mauvaise.
b) La scannopelvimétrie
Trois clichés sont réalisés :
- cliché de profil pour étudier les diamètres sagittaux,
- 2 coupes transversales pour mesurer les diamètres transversaux.
Actuellement c’est la technique de choix. Elle présente de nombreux avantages :
- irradiation fœto-maternelle moindre,
- mesures directes avec interprétation plus précise,
- examen plus confortable pour la patiente et rapidité d’exécution (15 mn).
L’utérus est en fait un muscle creux dont la paroi, appelée myomètre, est enveloppée par le
péritoine viscéral (= la séreuse) au dehors, tandis qu’elle est tapissée au-dedans par une couche
muqueuse mince et friable (= la muqueuse). Entre séreuse et muqueuse, la paroi utérine
comprend une couche de fibres musculaires (= la musculeuse). La musculeuse comporte 3
assises musculaires : celle qui est la plus externe est constituée de fibres longitudinales ; celle
qui est interne et se trouve en contact avec la muqueuse contient des fibres circulaires ; la
couche située entre les deux est beaucoup plus épaisse, et elle est dite plexiforme à cause de
l’enchevêtrement de ses faisceaux musculaires. Au niveau du col, les fibres longitudinales se
raréfient.
L´intérêt de la couche plexiforme est que, lors de la contraction, elle bloque littéralement les
vaisseaux sanguins qui traversent la paroi musculaire (d´abord les veines et puis, à des
pressions supérieures, les artères). Ceci peut donc provoquer, au cours du travail, une nette
réduction du transfert d´oxygène vers le fœtus.
Progestérone
HCG
Placenta: zone d'insertion représentant une zone passive de l'utérus.
b) Les influences excitatrices sur le muscle utérin
Elles coexistent avec les influences inhibitrices, mais voient leur ampleur s'accroître à mesure
que la grossesse avance en âge.
I. Influences excitatrices intrinsèques au myomètre (maturation)
- Augmentation progressive des protéines contractiles de type actine-myosine et des
phosphates à haute concentration énergétique de type ATP, à vocation contractile.
- Augmentation de récepteurs membranaires de surface de la fibre myométriale.
- Distension globale (corps utérin) et sectorielle (segment inférieur) du myomètre, avec
élévation du tonus de base, favorisant l’excitabilité et le déclenchement du réflexe utéro-
hypothalamique neuro-hormonal de FERGUSSON. Cette distension stimule également la
synthèse de prostaglandines du fait des modifications vasculo-motrices sur la decidua qui
est la grande pourvoyeuse de prostaglandines.
II. Influences excitatrices liées aux substances produites par la grossesse
- Œstrogènes d'origine placentaire, augmentant l'excitabilité de la fibre.
- Hormones utérotoniques telles que Cortisol (surrénales) et ACTH (hypophyse) fœtales -
ocytocine maternelle et fœtale – prostaglandines.
lombaire, notamment dans le cas des variétés postérieures. La pression à partir de laquelle la
douleur apparaît définit le seuil de Polaillon.
- totales : elles intéressent tout l’utérus.
Pour le diagnostic du travail, il faudra distinguer les contractions utérines de « travail » des
Contraction Utérine de Braxton-Hicks. Celles-ci peuvent s’observer dès 20 SA et devenir
douloureuses au cours du dernier mois de grossesse. Elles sont responsables du « faux travail
». L’étude de la pression intra-amniotique au cours d’une contraction utérine permet de mettre
en évidence :
- une phase ascendante rapide,
- une phase descendante plus longue qui ramène la pression au niveau du tonus de base,
- une phase de repos entre 2 contractions.
La contraction utérine
Elles se définissent donc par
- le tonus de base
- l’intensité
- la fréquence ou rythme
- la durée
- et le relâchement utérin
Le tonus de base est inférieur à 20 mm Hg (en moyenne de 10 à 18 mm Hg). Il objective
l’activité permanente du muscle utérin. Il est la traduction graphique du repos clinique de
l’utérus.
La pression maximale atteinte par la contraction définit son intensité. Celle-ci varie au cours
du travail ; elle est de 35 à 50 mm Hg à 3-4 cm de dilatation pour atteindre 50 à 80 mm Hg à
dilatation complète.
La différence entre pression maximale et tonus de base définit l’amplitude de la contraction.
Seule l’amplitude rend compte de l’efficacité de la contraction.
Les CU durent de 1 à 2 min (en moyenne 80 sec).
Elles constituent la force motrice permettant la formation du segment inférieur, la dilatation du
col utérin et la progression du fœtus dans le bassin, puis son expulsion hors des voies génitales.
En mécanique obstétricale, on parle de mobile fœtal car le fœtus relié au placenta par son
cordon est relativement mobile dans la cavité utérine. Il va pouvoir progresser au travers de la
filière pelvienne sous l’influence des contractions utérines.
L’attitude générale physiologique en flexion du fœtus donne une forme globale d’ovoïde, dont
la petite extrémité est représentée par la tête. On parle d’ovoïde fœtal car la tête est le plus
souvent fléchie sur le tronc, les bras repliés sur le thorax, les cuisses fléchies sur l’abdomen et
les jambes fléchies sur les cuisses.
À terme le fœtus mesure environ 50 cm. Par rapport à son contenant, l’utérus qui mesure
environ 32-34 cm à terme, il est obligé d’appliquer une attitude générale en flexion. Cette
attitude au voisinage du terme est due à l’action prédominante des muscles fléchisseurs sur les
muscles extenseurs. En position fœtale, la longueur du fœtus est d’environ 30 cm.
2. ANATOMIE DU FŒTUS
L’anatomie du fœtus inclut désormais l’étude des formes et structures du fœtus à tous les âges
gestationnels, principalement lorsqu’elles reflètent des profils caractéristiques du bien-être
fœtal.
Trop petit, il signe une pauvreté des réserves, et donc une menace pour l’œuf;
Trop grand, il signe par contre soit une faible utilisation (anomalie chromosomique), soit
une incapacité d´utilisation (embryon déjà mort);
2) l´activité cardiaque, dont la présence doit être établie dès que la longueur crânio-caudale
est d´au moins 5 millimètres ; sinon, il faut suspecter une mort embryonnaire;
3) la morphologie d´ensemble, dont l´élément primordial semble être la transluminescence
de la nuque fœtale (Clarté nucale, Fetal nuchal translucency ou FNT), semble correspondre
à un œdème ne devant pas dépasser 2,4 millimètres pour certains, et 3 millimètres pour
certains autres; au-delà de ces limites, elle permet déjà d´évoquer une trisomie (surtout
21) ou faire redouter la survenue d’anomalies cardiaques ;
.
Aux 2ème et 3ème trimestres, l’anatomie du fœtus comprend des éléments classiques plus
ou moins figés (tête, colonne vertébrale, thorax avec cœur, diaphragme, abdomen et
membres), et 5 autres plus dynamiques (morpho-fonctionnels).
Les repères osseux de la tête sont situés sur la voûte crânienne et sont représentés par trois (3)
structures anatomiques:
- la suture sagittale, longitudinale ou grande suture, qui est en fait un sillon séparant les deux
os pariétaux;
- la fontanelle postérieure (située à l'extrémité postérieure de la suture longitudinale) = une
lacune de l'os à la jonction des 3 sutures de la voûte; cette fontanelle est aussi appelée petite
fontanelle ou lambda; elle est triangulaire et son repère est l'occiput; c'est elle qui se
présente au doigt examinateur dans la présentation du sommet ou VERTEX;
- la fontanelle antérieure, ou grande fontanelle, ou bregma, qui a la forme d'un losange des
angles duquel partent 4 sutures.
Les sutures forment à leurs croisements des fontanelles. Les sutures et fontanelles servent à
diagnostiquer, lors d'un toucher vaginal, la variété de présentation et son degré de flexion.
Dans certains cas (anormaux), il existe une extension de la tête au lieu de la flexion tant
souhaitée. C'est alors la DEFLEXION qui, selon ses degrés, peut donner lieu à deux types de
présentation pathologique :
- la présentation du front (repère = nez);
- la présentation de la face (repère = bouche et l'arc du maxillaire inférieur).
Les sutures
Ce sont des espaces membraneux séparant entre eux les os de la voûte. On distingue 3 sutures
principales et 2 sutures accessoires. Les sutures principales sont accessibles au toucher vaginal
et sont facilement repérables.
sutures principales :
o la suture sagittale d'orientation antéro-postérieure sépare les 2 os pariétaux ;
o la suture coronale ou transversale antérieure croise perpendiculairement la suture
sagittale. Elle sépare les os frontaux en avant des os pariétaux en arrière ;
o la suture occipito-pariétale ou lambdoïde sépare l'écaille occipitale des 2 os pariétaux en
allant d'une écaille temporale à l'autre.
sutures accessoires :
o la suture métopique, inconstante, sépare les 2 os frontaux ;
o la suture pariéto-temporale ou squameuse.
Les fontanelles
Deux fontanelles ont leur importance en maïeutique.
La fontanelle bregmatique (bregma, grande fontanelle, ou fontanelle antérieure) est située
au croisement des sutures sagittale, métopique et coronale. C'est un espace membraneux
losangique à grand axe antéro-postérieur, et dépressible sous le doigt. Elle est limitée en
avant par les 2 os frontaux et en arrière par les 2 os pariétaux. En dehors de toute
accommodation, cette fontanelle mesure 2 cm de côté. Au moment de l'accouchement, le
toucher vaginal ne permet pas toujours de percevoir la forme losangique mais plutôt le
croisement des sutures. Elle sera comblée en général vers l'âge de 18 mois.
La fontanelle lambdatique (lambda, petite fontanelle, fontanelle occipitale ou fontanelle
postérieure) est située à la jonction de la suture occipito-pariétale et de la suture sagittale.
Elle a des dimensions plus réduite que le bregma. Elle est de forme triangulaire en « Y »
inversé ou lambda. Elle se comble vers l'âge de 2 mois.
Bien que d'existence constante, d’autres fontanelles sont accessoires par leur situation, leur
constance et leur peu d'intérêt obstétrical.
La fontanelle ptérique (ou ptérion) a une forme de « H » et unit les os frontal, pariétal,
sphénoïde et temporal. Elle est située à l’extrémité de la suture coronale.
La fontanelle astérique (fontanelle de Gasser ou astérion) réalise la jonction entre la suture
occipito-pariétale et l'os temporal.
La fontanelle de Gerdy est située sur la suture sagittale à mi-chemin entre le bregma et le
lambda.
La fontanelle médio-frontale est située au milieu de la suture métopique en son milieu.
La fontanelle glabellaire (ou fontanelle médiane) est située à la jonction entre les os
frontaux et la racine du nez.
Les diamètres de la tête fœtale
L'apprentissage de la mécanique obstétricale nécessite la connaissance des différents diamètres
de la tête fœtale.
II. Le cou
La grande mobilité du cou permet à la tête fœtale des mouvements de flexion, extension (ou
déflexion), d'inclinaison latérale. Ceci est dû à l’extensibilité de l’appareil ligamentaire des
vertèbres et à la hauteur considérable des disques cartilagineux intervertébraux. Les
mouvements ne sont limités que par la butée thoracique en avant et la butée vertébrale en
arrière. La torsion du cou chez le fœtus peut atteindre un degré extrême allant jusqu'à 180°.
III. Le tronc
Il présente ses plus grandes dimensions au niveau de la ceinture scapulaire et de la ceinture
pelvienne. Les diamètres transversaux sont donc plus grands que les diamètres antéro-
postérieurs.
a. Le thorax
C’est au niveau de la ceinture scapulaire que se trouve le diamètre le plus important du tronc :
le diamètre bi-acromial (allant d'un acromion à l'autre). Ce diamètre mesure 12 cm, mais il est
facilement réductible par tassement. Passant à 9,5 cm, il permet aux épaules de franchir
aisément le bassin maternel. La clavicule est l’os le plus soumis aux phénomènes de torsion et
de tassement lors de l'accouchement.
b. L’abdomen fœtal
L'abdomen du fœtus a ceci d'intéressant qu'il renferme les organes (foie - surrénales)
nécessaires à l'intégrité de l'unité foeto-placentaire (voir plus loin). On ne peut en outre ignorer
que beaucoup de malformations fœtales se signalent par une désorganisation de l'abdomen
fœtal. Dans ce dernier cas, l'abdomen peut avoir des dimensions responsables de dystocie, ce
qui fait des diamètres et circonférences de l’abdomen des mesures utiles à l'échographie:
diamètre, circonférence = [DAT + DAP] x 1,57, tube digestif - reins (cfr pelves < 5 mm,
sinon penser à une pyélectasie).
c. Les hanches
Le diamètre bi-trochantérien mesure 9,5 cm. Il est compatible sans accommodation avec les
diamètres du bassin maternel.
NB :
En marge des aspects anatomiques que nous venons d’évoquer, les membres participent à une
harmonie corporelle qui est représentée par les ratios morphométriques suivants:
Périmètre céphalique/Périmètre abdominal, ratio qui est âge-dépendant, et décroît de
manière linéaire de 16 à 40 semaines, et que l´on peut expliquer par le fait que
l´importance volumétrique de la tête fœtale par rapport au reste du corps diminue au fur
et à mesure que progresse la grossesse;
Longueur du Fémur/Périmètre abdominal, ratio indépendant de l´âge gestationnel, et
dont la valeur d´indice attendue normalement est de 22 ± 2%.
Ces ratios ont l´avantage d´être mesurables de manière précise in utero, grâce à
l´ultrasonographie. Ils traduisent bien le rapport classique avec lequel on apprécie la croissance
fœtale, à savoir : Poids/Age. C´est ainsi que ces 2 derniers peuvent actuellement être déduits
par computérisation à partir des paramètres cliniques (Hauteur utérine + niveau de descente de
la tête fœtale), et ultrasonographiques simples (BIP, DAT, LF). Des courbes de référence sont
alors nécessaires pour rendre aisée l´interprétation des valeurs trouvées.
3. LES PRESENTATIONS
Le pôle fœtal (soit la tête, soit le siège) qui entre le premier en contact avec le D.S. pour s'y
engager et évoluer suivant un processus qui lui est propre s'appelle PRESENTATION. On
reconnaît 2 types de présentation:
- longitudinales ou verticales, qui peuvent être CEPHALIQUE ou DE SIEGE (dite aussi
présentation pelvienne);
- horizontale ou transversale (= absence de vraie présentation).
Selon la loi de « l'accommodation » qui veut que les parties les plus volumineuses du fœtus se
placent dans les parties les plus larges de l'utérus, la tête qui est la partie fœtale la plus
volumineuse dans les 2 premiers trimestres est fréquemment retrouvée vers le haut
(présentation du siège). La situation se renverse vers le 3ème trimestre, et c'est alors la
présentation céphalique qui est la plus fréquente. Heureusement!
Lorsqu’à l'engagement la tête se présente en orientant sa suture sagittale dans le sens du
diamètre transverse, on parle de SYNCLITISME. Dans le cas contraire, il y a
ASYNCLITISME. La persistance du synclitisme signe un mauvais bassin.
Lorsque la tête est bien fléchie, c'est le diamètre sous-occito-bregmatique (9,5 cm) qui se
présente au Détroit supérieur. Et, selon les différents degrés de déflexion, on peut noter le
diamètre occipito-frontal (12 cm = c'est la présentation bregmatique), puis le sous-mento-
bregmatique (9,5 cm = c'est la présentation de la face, avec accouchement possible si le
menton tourne en avant), et enfin l'occipito-mentonnier (13 cm = c'est la présentation du front
= césarienne).
4. LA POSITION
Elle est définie comme le rapport entre le repère pris sur la partie en présentation et les 4
quadrants du bassin maternel vu d'en bas. Les positions de la tête sont respectivement
désignées en considérant l'occiput pour la présentation du sommet, le nez pour la face, le
menton pour le front et le sacrum pour le siège.
a. La présentation du sommet
Les diamètres d'engagement sont le diamètre bi-pariétal et le diamètre sous-
occipitobregmatique.
Le repère définissant la variété de présentation est le lambda. Et les variétés selon la position
de la tête sont :
- les variétés antérieures Occipito-Iliaque Gauche Antérieure (O.I.G.A.) et Occipito-
iliaque Droite Antérieure (O.I.D.A) qui ne posent en général pas de problème en
l’absence d’une disproportion fœto-pelvienne.
- les variétés postérieures Occipito-Iliaque Gauche Postérieure (O.I.G.P.) et Occipito-
iliaque Droite Postérieure (O.I.D.P) pour qui, par contre, l’évolution de la dilatation et
de l’engagement du mobile fœtal sont plus lentes. L’accoucheur devra se donner une
période d’observation plus longue que d’habitude sans cependant dépasser le délai
normal d’un travail l’accouchement.
c. La présentation du front
Les diamètres d'engagement sont le diamètre bi-pariétal et le diamètre syncipitomentonnier.
Le repère définissant la variété de présentation est la racine du nez.
d. La présentation de la face
Les diamètres d'engagement sont le diamètre bi-pariétal et le diamètre sous-mentobregmatique.
Le repère définissant la variété de présentation est le menton.
La présentation de face avec menton antérieur permet un accouchement par la voie basse
e. La présentation du siège
Le diamètre d'engagement est le diamètre bi-trochantérien. Le repère définissant la variété de
présentation est le sacrum. Et selon la position du siège, les variétés sont : SIGA (e), SIDA (b),
SIGP (d) et SIDP (c)
NB :
Les diamètres du mobile fœtal n'ont d'intérêt que s'ils sont confrontés aux dimensions du
bassin maternel. Les repères anatomiques permettent à la sage-femme de diagnostiquer les
variétés de présentation du mobile fœtal afin de pouvoir adapter les prises en charge aux
situations cliniques.
5. PHYSIOLOGIE FŒTALE
trimestre. Ce phénomène connu sous le nom de « Brain Sparing Effect » est exagéré en cas
d’hypoxie (il y a alors forte chute de résistance, ce qui permet alors à beaucoup plus de sang de
continuer à irriguer le cerveau).
N.B. : Contrairement à la règle qui veut que deux (2) veines accompagnent une (1) artère, chez
le fœtus, c'est une (1) veine (ombilicale) qui est chargée de sang riche en oxygène, et se fait
accompagner de deux (2) artères (ombilicales) véhiculant du sang pauvre en oxygène et riches
en déchets métaboliques que le fœtus renvoie pour élimination vers le placenta.
3) Nutrition fœtale
La nutrition fœtale est variable selon l’âge gestationnel :
- au premier trimestre, c’est par la vésicule vitelline que le jeune embryon se nourrit ;
- aux deuxième et troisième trimestres le fœtus se nourrit surtout de nutriments provenant de
la mère, à la faveur de la perméabilité placentaire, ainsi que de nutriments en provenance du
placenta lui-même.
Apport en micronutriments
Le fœtus est servi par le biais de perméabilité placentaire, à peu à travers les mécanismes
passifs (oxygène, vitamine C si à très forte dose), et surtout par les mécanismes actifs
concernant les acides aminés, les minéraux (le fer, le calcium, le magnésium, l’iode, le
phosphate, et probablement d’autres cations), ainsi que les vitamines hydrosolubles (B et C).
Les substances soumises à ce mode de passage placentaire sont plus concentrées dans le sang
fœtal que dans le sang maternel ; ce mode de passage placentaire induit une véritable
spoliation maternelle. La spoliation maternelle est plus prononcée à certaines périodes de la
grossesse (surtout au 3ème trimestre pour le Fe, d’où l’importance de l’anémie ferriprive des
prématurés).
5) Maturation fœtale
La maturation fœtale évolue parallèlement avec l'âge de la grossesse et s'exprime sur tous les
organes et systèmes. L'étude des certains produits du métabolisme de ces organes permet ainsi
d'apprécier le degré de maturité du fœtus.
L'appareil digestif du fœtus fonctionne très peu : le fœtus déglutit en permanence du liquide
amniotique. La bile et les sécrétions des muqueuses digestives forment dans l'intestin ce
contenu vert noirâtre qui constitue le méconium. C'est plutôt par le foie que l'on apprécie la
maturité digestive. La maturité hépatique se traduit par un taux de bilirubine amniotique de
plus en plus voisin de 0 mg/100 ml au voisinage du terme, ce qui signe alors une certaine
capacité du foie à conjuguer la bilirubine. Cette capacité n'est d'ailleurs entièrement acquise
qu'après plusieurs jours de vie, d'où la gravité de certains ictères du nouveau-né.
L'appareil rénal excrète une urine très peu concentrée, ce qui se traduit par une teneur en
créatinine du liquide amniotique progressivement croissante, jusqu'à atteindre des valeurs
proches de 1,6 à 2 mg/100 ml (37 semaines de gestation).
La peau qui mûrit manifeste sa capacité au renouvellement (desquamation dont l'étude peut se
faire après coloration au ROUGE CONGO ou encore au SOUDAN III). La proportion des
cellules cutanées desquamées colorées en orange (cellules orangées provenant des glandes
sébacées) atteint ou dépasse 10 % au voisinage de 38 semaines. Cet indice de maturité fœtale
n'est pas lié au poids, ce qui peut constituer un net avantage lorsque, comme dans certaines
situations pathologiques, le petit volume du fœtus fait penser à une grossesse plus jeune que
l'âge gestationnel.
Les surrénales tirent leur importance, du point de vue de leur maturité, du fait qu'elles
participent pour beaucoup dans la production de l'œstriol (élimination prépondérante chez la
mère), lui-même témoin de la vitalité fœtale.
La maturité pulmonaire est finalement l'élément le plus important de la maturité fœtale. Elle
est à la base de la survie ou du décès de la plupart des prématurés. La maturation pulmonaire
se caractérise par une production de plus en plus croissante (dès la 34ème semaine) du
SURFACTANT, une substance phospholipidique synthétisée par la paroi alvéolaire DONT
ELLE EMPECHE ALORS LE COLLAPSUS OU L'ATELECTASIE. C'est donc un agent
tensioactif dont le rôle est de diminuer les tensions de surface lors de l'expiration et d'éviter
que l'alvéole ne se vide complètement d'air (air résiduel).
Les deux (2) principaux phospholipides constitutifs du surfactant sont la lécithine et la
sphyngomyéline dont le rapport densimétrique constitue un excellent témoin de la maturité
fœtale. La maturité pulmonaire est donc atteinte si L/S ≥ 2. Elle est insuffisante si elle est < 2.
C'est dans ce dernier cas qu'il y a le plus grand risque de DETRESSE RESPIRATOIRE DU
NOUVEAU-NE OU MALADIE DES MEMBRANES HYALINES, du fait de l'atélectasie
progressive des alvéoles dont nous avons parlé plus haut.
La maturité squelettique du fœtus a longtemps été appréciée par la radiographie (mesure de
la longueur de la colonne lombaire selon SZEBOK, mesure de la longueur de la diaphyse
fémorale selon MAGNIN, point d'ossification épiphysaire fémoral inférieur ou BECLARD à
36 semaines, point d'ossification épiphysaire tibial supérieur ou TODT à 38 semaines, point
d'ossification de la tête humérale à 41 semaines, etc. Depuis quelque temps, l'échographie est
venue supplanter ces méthodes, grâce à la mesure, plus proche de la réalité, des diamètres
bipariétal et abdominal transverse, ainsi que celle de la longueur du fémur.
La capacité antigénique : la majeure partie des anticorps que le fœtus soit capable de
fabriquer sont des Ig M (au niveau de la rate). Les antigènes qui en stimulent le plus la
production sont d'origine bactérienne, ainsi que ceux du groupe Rhésus des globules rouges.
Les Ig G que possède le fœtus sont heureusement d'origine maternelle, et sont transférés en si
grand nombre que, vers la fin de grossesse, on retrouve des concentrations plasmatiques
équivalentes chez la mère et chez le fœtus.
La production des Ig A au niveau des intestins ne commence que quelques semaines après la
naissance, en réponse aux infections intestinales, d'où la très grande susceptibilité du nouveau-
né aux infections digestives.
I. LE PLACENTA
1) Anatomie du placenta
Le placenta est constitué de deux parties :
- une partie maternelle provenant de la transformation subie par la muqueuse utérine (appelée
alors CADUQUE) et qui correspond à la zone d'implantation (= PLAQUE BASALE);
- une partie ovulaire provenant de l'œuf (= PLAQUE CHORIALE).
Entre les deux plaques se trouvent les chambres intervilleuses, limitées par l'union des deux
plaques à la périphérie du placenta, formant ainsi ce qu'on appelle anneau obturant de winkler.
Certaines des branches villositaires atteignent la plaque basale où elles s'insèrent par une ou
plusieurs boucles: ce sont les VILLOSITES CRAMPONS qui assurent l'adhérence du placenta
fœtal à la portion utérine. La plupart de ces villosités n'atteignent cependant pas la plaque
basale et constituent les VILLOSITES LIBRES qui flottent dans les lacs sanguins des espaces
intervilleux. Qu'elles soient libres ou crampons, les villosités se recourbent à leur extrémité qui
se termine toujours ainsi dans la chambre intervilleuse.
2) Physiologie du placenta
La circulation du sang maternel au niveau de la chambre intervilleuse s'établit au 18-21ème
jour. Le flux sanguin utéro-placentaire dépend de la pression artérielle maternelle et de la
pression intra-utérine. La circulation se fait de la manière suivante:
- le sang maternel est injecté dans la chambre intervilleuse sous forte pression, et sous la
forme d'un jet dirigé contre la plaque choriale ;
- le sang diffuse alors vers le sinus marginal ;
- le sang quitte enfin la chambre intervilleuse par les orifices veineux très larges, disposés
surtout à la base des septa intercotylédonnaires.
NB : Alors qu’on a longtemps pensé que les sangs de la mère et du fœtus ne se mélangeaient
jamais, il a été démontré grâce au test de Kleihauer (frottis de sang maternel périphérique) que
près de 75% de femmes enceintes voient leur sang « contaminé » de cellules sanguines en
provenance du fœtus à l’un ou l’autre moment de la grossesse. Aussi bien la fréquence que
l’importance de cette « contamination » (= la quantité de sang passé du fœtus à la mère)
augmentent avec l’âge gestationnel, passant respectivement de 3% et 0,03 ml au premier
trimestre à 45% et 2,5 ml au troisième trimestre. Et en cas d’avortement spontané le risque est
de 1% et 0,1 ml ; le risque est de 20-25% en cas d’avortement provoqué.
a. Hormones peptidiques
L'H.C.G. est synthétisée par le chorion ovulaire ou trophoblaste. Sa sécrétion débute dès le 8-
12ème jour post ovulatoire. On n'en trouve plus trace dans la circulation maternelle au delà du
6ème jour après l'accouchement (sauf persistance d´une activité trophoblastique pathologique
ex. en cas maladie trophoblastique). Son action est essentiellement de stimuler la sécrétion
hormonale du corps jaune ovarien et d'assurer sa survie.
L'H.P.L. est aussi appelée hormone chorionique somato-mammotrophique (H.C.S.). Elle est
sécrétée par le syncytiotrophoblaste, et son apparition coïncide avec celle de l'H.C.G. (12 ème
jour de grossesse). Elle ne s'élimine que très peu dans les urines. L'H.P.L. possède 4 actions
(rôles, effets) biologiques dont l'effet global est de favoriser l'anabolisme du fœtus, à savoir :
- action lutéotrope : maintien du corps jaune de la grossesse;
- action lactogène : stimulation de la prolifération de l'épithélium glandulaire mammaire (=
effet mammotrophique); au cours de la grossesse, elle exerce avec les œstrogènes une
inhibition sur la sécrétion de prolactine hypophysaire, puisque leur chute conjointe après
l'accouchement déclenche la lactation (effet lactogène);
- action somatotrope = stimulation de la croissance fœtale en potentialisant les effets de la
somathormone hypophysaire, et en favorisant la synthèse des protéines;
- action métabolique au niveau des trois métabolismes fondamentaux (lipides, glucides et
protides) = lipolyse accrue avec libération de triglycérides et d'acides gras à partir des
graisses de réserve + baisse de consommation du glucose dont le rôle énergétique est
confisqué par les graisses, d'où l'effet DIABETOGENE + accroissement de la synthèse
protéique.
Son intérêt en obstétrique tient à l'exclusivité de son site de production, les espaces
intervilleux, siège de l'essentiel des échanges materno-fœtaux. D'où son exploitation en cas de
RCIU où sa valeur prédictive et pronostique est souvent comparée à celle de l'HPL.
b. Hormones stéroïdes
La PROGESTERONE, production habituelle de l'ovaire, au niveau du corps jaune menstruel,
devient une production essentielle du corps jaune gravidique, puis (à partir du 4ème mois de la
grossesse) du placenta.
La progestérone a un rôle connu : soutenir la grossesse en maintenant le myomètre dans un état
quiescent; elle a également un rôle putatif: servir d'agent immunosuppresseur en inhibant les
cellules T intervenant dans le rejet des tissus de greffe.
Les OESTROGENES produits par le placenta sont au nombre de trois (3): œstrone -
œstradiol - œstriol. Ce dernier occupe la plus grande part, et sa production s'effectue à partir
des androgènes fœtaux. C’est l'aromatisation de la testostérone par le placenta qui permet
d'obtenir l`œstrone et l'œstradiol ; pour obtenir l'œstriol, il faut l'intervention du foie et des
surrénales du fœtus; le placenta n'intervient qu'à la fin du processus pour désulfater puis
aromatiser les substrats ainsi traités au niveau du fœtus ; c'est alors que l'œstriol produit est
presque totalement (± 90%) renvoyé dans la circulation maternelle d'où il est excrété par les
urines maternelles.
Le cordon ombilical est un fourreau (une tige) qui relie le fœtus (par l'ombilic) au placenta. Sur
ce dernier, il s'insère près du milieu de la face fœtale, mais parfois tout près du bord (insertion
marginale ou en raquette), et rarement directement sur les membranes (insertion
vélamenteuse). Au niveau de l'ombilic du fœtus la gaine du cordon se continue avec la peau du
ventre fœtal. Il est constitué de 3 éléments anatomiques essentiels:
- trois vaisseaux (une veine ombilicale unique centrale et volumineuse qui ramène vers le
fœtus le sang oxygéné chargé de nutriments; deux artères ombilicales enroulées en spirale
autour de la veine et qui proviennent des artères hypogastriques du fœtus en conduisant vers
le placenta le sang fœtal appauvri en oxygène et chargé de déchets);
- un tissu mésenchymateux de remplissage et de protection qu'on appelle GELATINE OU
GELEE DE WHARTON;
- une gaine extérieure formée par l'amnios.
A terme, le cordon ombilical est arrondi, turgescent, tordu en spirale blanchâtre et luisant. Sa
longueur est d’environ 30-70 cm en moyenne et son diamètre de 1,5 cm.
Les anomalies de longueurs peuvent être associées aux pathologies funiculaires : nœuds,
procidence, bretelles. La longueur du cordon peut également avoir des incidences sur le
déroulement de l'accouchement: trop court, il peut gêner la descente et la sortie du fœtus; trop
long, il peut facilement faire des boucles (= CIRCULAIRES) autour du cou et du corps du
fœtus où elles peuvent se serrer, soit au cours de la grossesse (parfois jusqu'à amputer un
membre), soit au cours de l'accouchement (avec gêne grave à la circulation sanguine dans le
cordon, correspondant à une véritable strangulation de l'enfant); de plus un cordon trop long
aura tendance à glisser plus facilement devant la présentation et à sortir avant le fœtus, ce qui
réalise l'entité dénommée PROCIDENCE DU CORDON.
Elles sont constituées d'AMNIOS et de CHORION. Elles forment le sac ovulaire qui contient
le liquide amniotique.
L'amnios est d'origine ectodermique et tapisse l'intérieur du sac amniotique, y compris la face
fœtale du placenta et la gaine du cordon ombilical jusqu'au revêtement cutané du fœtus.
L'amnios est formé de plusieurs couches cellulaires très riches en mitochondries (ce qui
suggère une fonction sécrétoire).
Le chorion est une expansion du trophoblaste aux endroits où le placenta ne s'est pas
constitué.
Dès que l'orifice cervical s'ouvre, les membranes du pôle inférieur de l'œuf viennent, avec le
liquide amniotique qu'elles contiennent, former une espèce de hernie au contact de l'aire de
dilatation. Cette partie de l'œuf, représentée par le sac liquidien au contact de l'ouverture du col
(≥ 3 cm) porte le nom de POCHE DES EAUX.
Il est contenu dans le sac amniotique et baigne le fœtus. Sa sécrétion débute assez tôt. De 30
ml à 10 semaines, sa quantité passe à 350 ml à 20 semaines, 1 litre à 38 semaines (500-1500
ml à terme).
Sa production est mixte: simple transsudation à partir des vaisseaux maternels au travers des
membranes surtout dans la première moitié de la grossesse - sécrétion active par la membrane
amniotique dont les assises cellulaires sont riches en mitochondries - déversement des urines
fœtales dans le sac ovulaire. Ce dernier mécanisme prédomine dans la deuxième moitié de la
grossesse, et explique la concentration en créatinine, en urée, et en acide urique du liquide
amniotique plus élevée que celle du plasma.
Sa résorption est constamment assurée par: la déglutition fœtale suivie de la résorption
partielle digestive, du passage sanguin et du retour vers le placenta - la résorption active de la
part de l'amnios.
Il est composé de 99 % d'eau et de 1 % de sels minéraux et de substances organiques
(protides, glucose, enzymes, etc.). Près du terme, le liquide amniotique contient en suspension
des cellules fœtales desquamées, des fins poils (=LANUGO ou fin duvet recouvrant la peau du
fœtus), des flocons de vernix caséeux, et de leucocytes. Il contient également de nombreux
métabolites fœtaux. Le fait que le liquide amniotique contienne des sels minéraux (notamment
le sodium) et les mucopolysaccarides est à la base de sa cristallisation particulière en feuilles
de fougère. Cette forme de cristallisation a donné lieu à un test (TEST DE
CRISTALLISATION ou FERN TEST) par lequel on sait distinguer le liquide amniotique des
autres écoulements liquides des voies génitales au cours de la grossesse.
Son rôle physiologique est à la fois mécanique, métabolique, et nutritionnel.
Il est mécanique parce que:
- il protège le fœtus contre les chocs;
- il réalise l’isolément thermique du fœtus ;
- il empêche le fœtus de coller aux parois du sac, ce qui prévient ainsi les adhérences, elles-
mêmes source de malformations;
- il donne au fœtus de bouger en tout sens, un peu indépendamment des lois de la pesanteur,
comme les astronautes dans l'espace.
Il est métabolique parce qu'il participe à l'hydratation fœtale. Il est nutritionnel parce que les
nutriments qu'il peut contenir peuvent passer au fœtus par déglutition et par imbibition au
niveau du cordon.
Son rôle médical et obstétrical vient de ce que:
- en le prélevant par amniocentèse et en analysant son contenu, il permet de surveiller un
grand nombre de paramètres de bien-être fœtal;
maturité fœtale par le rapport lécithine-sphingomyéline (L/S) ;
recherches génétiques ;
malaise fœtal en cas changement de coloration (liquide méconial = souffrance
fœtale ; rouge rosé = mort fœtale ; jaune = incompatibilité rhésus ou ABO ;
purulente = chorio-amniotite) ;
- il acquiert une signification particulière de lien avec le bien-être fœtal à partir de 16-20
semaines d’âge gestationnel, moment où le rein fœtal qui ne démarre la production d´urine
qu´après 12 semaines, constitue un appoint important à la production du liquide amniotique;
- il existe un autre lien, plutôt physiologique, qui tient au rôle de la diurèse fœtale dans la
production du liquide amniotique; cette fonction diurétique est perturbée en cas de stress
prolongé ; et le fait que les modifications de la quantité du liquide amniotique correspondent
au moment où la crise fœtale se précise, a fait que l’évaluation du liquide amniotique figure
au point de départ des plusieurs schémas de surveillance fœtale;
- à l’accouchement, il protège le fœtus contre l’infection, et il permet non seulement de
former un coussin = poche des eaux (une espèce de pare-choc) au fœtus qui fendille les
voies génitales maternelles, mais aussi de « lubrifier » la voie et éviter ainsi les « couches
sèches »; c‘est la raison pour laquelle il est souhaitable qu‘il ne s‘écoule pas (rupture de la
poche des eaux) avant une ouverture suffisante du col utérin.
1) L’anamnèse
Elle achoppe sur l'AMENORRHEE dont la véracité, la durée, et la forme sont à préciser.
L’âge de la menarche peut être utile pour les primipares. Les signes sympathiques sont avant
tout digestives (nausées, vomissements, inappétence, inversion ou altération de goûts,
constipation), et est appuyée par une fatigabilité. Elle peut être aussi urinaire, ou psychique
(irritabilité). Ce sont des signes parasympathiques, mais plus connues sous le vocable de
« signes sympathiques de la grossesse ». L'ampleur de ces signes doit être estimée.
L’anamnèse se poursuit par une recherche systématique concernant l’identité de la femme, son
âge, son état civil, sa profession et ses antécédents.
- L’âge : les extrêmes d’âge constituent un groupe à haut risque ; les gestantes très jeunes (ex.
moins de 15 ans) peuvent souffrir de malnutrition, avoir une vie désordonnée et peuvent être
abandonnées par l’auteur de la grossesse et/ou la famille, ou avoir des complications osseuses
dues à l’immaturité de leur bassin. Les gestantes âgées de plus de 40 ans courent le risque de
malformations congénitales fœtales souvent dues au vieillissement des ovocytes et beaucoup
d’autres complications obstétricales (diabète, hypertension artérielle, hémorragie du post-
partum)
- L’Etat civil : célibataire et veuve de niveau socio-économique bas=élément de haut risque.
- La profession : certaines professions peuvent avoir des conséquences sur la grossesse :
exemple, les gestantes travaillant dans un laboratoire où on manipule des produits chimiques
ou viraux, ou dans un service de radiologie, courent un grand risque de malformation fœtale.
- Les antécédents familiaux : recherche des pathologies héréditaires dans la famille de la
gestante et celle de son mari : diabète, hypertension artérielle, drépanocytose homozygote
(anémie SS) ou drépanocytose hétérozygote (Hémoglobine AS) ainsi que les antécédents des
malformations congénitales dans les deux familles.
- Les antécédents personnels médico-chirgicaux : ils visent à connaître tout le passé médico-
chirurgical de la gestante avec insistance sur les pathologies qui peuvent influencer la
2) La clinique
L’examen clinique recherchera d'abord les signes du retentissement gravidique sur l'état
général, puis les signes utérins (= signes d’examen gynécologique).
i. Les signes généraux
Il s’agit de :
- l’hyperthermie de 3 semaines (pour celles suivies avec une courbe de température) ;
- la transformation de la ligne blanche en ligne noire (LINEA NIGRA) ;
- la turgescence mammaire (6-8 semaines);
- les stries abdominales ou vergetures (± 3 mois chez les primigestes, et plus tôt chez les
autres), hypertrophie de la papille gingivale ou épulis
- le "masque de la grossesse", lui, est plus tardif, soit ± 16 semaines, et correspond à une
hyperchromie luisante des parties saillantes du visage qui prend alors l'aspect en "écailles".
ii. Les signes d'examen gynécologique
a) A l'inspection (regard direct et spéculum)
- Humidité vaginale due à la congestion.
- Coloration vaginale virant au bleu ou au pourpre; ce signe mis en évidence pour la première
fois par Jacquemier est cependant appelé "signe de Chadwick".
- Hypersécrétion vaginale (tout à fait physiologique).
- Coloration cervicale virant aussi au bleu; c'est le "signe de Goodell".
b) A la palpation (toucher vaginal)
- Ramollissement cervical.
- Ramollissement de la jonction col-corps; d'abord limité à une petite zone circonscrite en
antérieur (= signe de "Ladin"); puis le ramollissement s'étend, permettant de délimiter le
globe utérin (= signe de "Hégar" à 6 semaines). Les doigts vaginaux placés en avant de lui
arrivent facilement au contact des doigts abdominaux, à tel point que le corps paraît, au
dessous de cette charnière, comme détaché du col et pourrait même être pris pour une masse
indépendante.
3) La paraclinique
Les examens hormonaux et instrumentaux, ainsi que certains examens passés dans la routine.
Certains sont démodés, d'autres sont inaccessibles selon le milieu où l'on se trouve.
i. Les examens (tests) hormonaux biologiques
- L’examen extemporané des urines ou test de grossesse ou test à la bandelette : détecte la
présence de l’HCG dans les urines (qualitative) ;
- Le dosage plasmatique ou urinaire de l’HCG (quantitative) ;
Dans le temps, on recourait aux tests utilisant l'urine des femmes supposée enceintes injectée :
- soit chez le crapaud mâle (ce qui provoque la libération des spermatozoïdes = ±
éjaculation), c'est le "Frog test" de Galli-Mainini qui donne un résultat en 2 heures et qui
est valable entre la 8ème et la 16ème semaine de gestation (bufo-test).
- soit chez la rate impubère (cela produit une ovulation objectivable par la présence d'un
corps jaune = "test d'Ascheim-Zondek");
ii. Les examens (tests) hormonaux de type privatif (= test à la progestérone)
Le test à la progestérone ou Progest test consiste à administrer de façon brève (2-3 jours) 50
mg de progestérone/jour en I.M. En interrompant ainsi l’administration, si on est en l'absence
de grossesse, on provoque dans les 7-10 jours une hémorragie utérine dite de privation
progestéronique, signe d'un climat à prédominance œstrogénique. Donc il n’y a pas grossesse.
Il y a absence d'hémorragie en cas de grossesse, signe d'un climat à prédominance
progestéronique auquel la progestérone ainsi administrée ne fait que l’effet de renforcement.
iii. Les examens (tests) immunologiques
Ils exploitent la réaction d'agglutination (2 minutes à 2 heures). Leur sensibilité est très
variable d'un test à l'autre. Ils donnent des résultats faux positifs en cas de protéinurie + ou
d'usage de tranquillisants. Il y a également les tests radio-immunologiques plus spécifiques,
utilisant la sous unité β de l'HCG.
iv. Les examens instrumentaux
- L'échographie ou ultrasonographie permet de diagnostiquer la grossesse dès la 4è semaine,
avant l'augmentation du volume utérin;
- La cœlioscopie peut mettre en évidence une localisation extra-utérine de la grossesse.
v. Les examens spécifiques et non spécifiques
Les examens spécifiques et obligatoires: sérologie TORCH = toxoplasmose + rubéole +
cytomégalovirus + herpès, sérologie VDRL et VIH.
Les examens non spécifiques = Hb, Hc, GE, Cytobact urinaire et selles.
a. Examen clinique
i. Examen clinique général
L’examen physique général vise à préciser l’état général de la gestante : une talle ≤ 150 cm
peut faire soupçonner un mauvais bassin ; un poids ≤ 50 kg fait penser à une dénutrition ou une
immaturité, tandis que ≥ 90 kg fait évoquer une obésité. Le poids, la taille, le pouls, la tension
artérielle (TA) ainsi que la température seront déterminés. L’état des conjonctives palpébrales
et bulbaires, la présence ou absence des œdèmes des membres inférieurs seront également
précisés. On recherchera les anomalies squelettiques comme la boiterie (cfr asymétrie du
bassin si la différence entre les deux diamètres obliques est > 1 cm), la cyphose, la scoliose, les
séquelles de poliomyélite et cicatrices traumatiques ou chirurgicales surtout au niveau du
bassin.
Pour être complet, l’examen physique doit également s’intéresser à l’inspection, la palpation,
la percussion et l’auscultation des différents organes comme le cœur, le poumon etc.
Il est conseillé de déshabiller la gestante progressivement au cours de ces différentes étapes de
l’examen afin de lui éviter d’être complètement nue durant tout l’examen.
ii. Examen gynéco-obstétrical
Inspection : on constatera les modifications gravidiques générales et locales (cfr. Supra)
Palpation : dépend de l’âge de la grossesse au moment où la gestante est examinée. A partir de
12 SA, le fond utérin (FU) devient facile à déterminer à la palpation abdominale.
Dans le dernier trimestre de la grossesse, la palpation de la masse utérine s’effectue suivant
une procédure définie comme « manœuvres de Léopold ». Les manœuvres de Léopold, au
nombre de 4, déterminent l’attitude fœtale par rapport au corps maternel.
L’examen au spéculum permet d’observer les modifications au niveau du vagin, du col, ainsi
que d’autres pathologies co-existantes avec la grossesse (exocervicite, polype, etc.)
Le toucher vaginal (TV) permet d’apprécier le vagin, le col, l’utérus ainsi que l’état du bassin
osseux de la gestante.
b. Age gestationnel
Après examen d’une femme enceinte, la conclusion doit toujours être tirée sur la date et le
pronostic de l'accouchement, ainsi que sur l'opportunité de la poursuite de la grossesse. D’où la
nécessité de connaître l’âge gestationnel. Ce dernier est aussi l’élément de base à partir duquel
toute évaluation de la croissance fœtale peut s’effectuer. Il est généralement établi grâce à des
paramètres non biométriques (anamnèse des dernières règles + anamnèse de la fécondation)
et biométriques (hauteur utérine + mensurations ultrasonographiques).
iii. Calcul de la date présumée de l'accouchement
La durée moyenne d'une grossesse dans l'espèce humaine est de 275 jours à partir de la
conception, qui correspond grosso modo à la date de l'ovulation. Si donc, théoriquement, on
ajoute 9 mois à cette date, on obtient la date probable de l'accouchement.
La règle consiste à ajouter 7 jours à la date, et à retrancher 3 mois (pour avril jusque décembre)
ou ajouter 9 mois (pour janvier, février et mars) au mois des dernières règles (exemples).
Lorsque le mois de février est compris dans le calcul, il est recommandé d’ajuter 9 jours plutôt
que 7 à la date.
iv. Règles pour apprécier l'âge gestationnel à partir de la clinique
- Règle de Mc Donald : Age (en mois lunaires) = Hauteur ut. (cm)/4 ; Age en semaines =
Hauteur utérine x 8/7.
- Règle de Naegele : Age (en mois lunaires) = [Hauteur ut./4] + 1.
- Règle des 4 de Bartholomew (Bartholomew's rule of fourths): elle consiste à diviser par 4
les distances entre symphyse et ombilic (si la hauteur utérine est comprise dans ces limites)
puis entre ombilic et pointe du xiphoïde (si c'est entre ces limites); chaque ligne correspond
à un mois; et en considérant ensuite que l'ombilic correspond à 5 mois de grossesse et la
limite supérieure à 9 mois, on estime l'âge gestationnel à partir du niveau où se trouve la
hauteur utérine.
- Formule de SPIEGELBERG : à partir du FU ou de la hauteur utérine (HU) : A 20 SA, le
FU est à l’ombilic. La progression du FU est ensuite de 4 cm par mois. A terme, il y a
Les autres éléments spécifiques sont à adapter à chaque cas c. Ex. l’hyperglycémie
provoquée par voie orale (HGPO) chez les femmes avec glycémie à jeun élevée ou avec
antécédent de macrosomie ; le Coombs indirect chez les gestantes Rh négatif (cfr le Rhéso-
gamma chez les gestantes Rh négatif non immunisées peut être administré à la 28ème semaine
de grossesse).
3) La vaccination au cours des CPN
La vaccination obligatoire au cours des CPN concerne la vaccination antitétanique, en raison
de la future grande plaie que laissera le placenta à sa zone d’implantation (plaie cavitaire). Elle
devrait débuter à la 24ème semaine de gestation. Il faut un minimum de 2 vaccins (à 1 mois
d’intervalle) pour une couverture acceptable.
Si la gestante est sous vaccination pour l’Hépatite B, elle peut continuer et terminer sa cure. La
gestante exposée à l’Hépatite A peut recevoir sa sérothérapie avec immunoglobulines. La
vaccination antigrippale n’est pas contre-indiquée.
4) Les recommandations particulières au cours de la grossesse
Ces recommandations concernent l’hygiène alimentaire (régime varié et peu lipidique) et
vestimentaire (vêtements amples, aérés et confortables), l’activité physique (gymnastique
adaptée pour conserver une bonne sangle abdominale), et sexuelle (modération dans le premier
mois pour éviter les avortements, ainsi que dans le dernier mois pour éviter la rupture
prématurée des membranes).
- NST suspect : moins de 3 MFA pendant 40 minutes, durée de réaction fœtale moins de 20
secondes lors des MFA ou plus de 50 seconde sans configuration régulière.
- Tracé non satisfaisant : tracé non interprétable.
Indications du NST
1) Obstétricales :
- Dépassement de terme - Grossesse multiple
- Antécédent de mort in utéro - Oligohydramnios
- Dysgravidie - Isoimmunisation Rhésus
- Rupture prématurée des membranes (RPM)
- Diminution des mouvements fœtaux actifs
- Retard de croissance intrautérin (RCIU)
2) Médicales
- Diabète sucré - Cardiopathie
- HTA chronique - Néphropathie
- Malaria ou toutes autres pathologies fébriles
b. Tocodynamométrie
Réalisé pour étudier l’activité utérine (contractions)
Eléments à étudier :
1) tonus de base
2) fréquence, durée, intensité et amplitude des contractions utérines.
Indications de la tocodynamométrie
- Menace d’accouchement prématuré
- Induction de travail (ocytocine ou prostaglandine, cytotec…)
- Evaluation du traitement tocolytique
- Travail sur utérus cicatriciel
6) Ultrasonographie Doppler
La technique d’ultrasonographie Doppler peut être appliquée dans l’étude du flux sanguin de
certains vaisseaux maternels ou fœtaux.
a. Doppler de l’artère utérine
La sonde doppler est placée au niveau de l’abdomen maternel en regard de l’artère utérine.
Normalement la valeur de la diastole (D) est la moitié de la systole (S). Index diastolique =
D/S = 50/100. Le Doppler de l’artère utérine est perturbé en cas de pathologie maternelle
comme la dysgravidie.
b. Doppler de l’artère ombilicale
Le curseur Doppler est placé au niveau de l’artère du cordon ombilical. Normalement la
diastole est le tiers de la systole. Index diastolique = D/S = 30/100. On a des valeurs anormales
quand la diastole tend vers zéro.
c. Doppler de l’artère cérébrale
Le curseur Doppler est placé au niveau de l’artère cérébrale. L’index diastolique et de 10 à 20
%. Ce doppler cérébral est perturbé quand la diastole augmente, le fœtus souffrant tendant à
privilégier la circulation cérébrale au détriment d’autres organes.
1. DILATATION
L'efficacité des contractions utérines est donc appréciée sur base de la progression de la
dilatation du col et de la descente fœtale qu'elles entraînent.
L'ouverture du col de l'utérus ou dilatation débute avec les contractions utérines. Le col perd
progressivement de sa longueur pour ne plus former qu'un simple orifice, c'est
l'EFFACEMENT du col qui se traduit par une disparition progressive du canal cervical que
l'on exprime en % en fonction du degré de cette disparition par rapport à la situation initiale
(qui est de 0 %). L’effacement précède donc généralement l’ouverture du col.
- Grossesse de 19
SA
- Col dilaté à 2 cm
sur toute sa
longueur
- poche des eaux
bombant dans le
vagin à travers
l’orifice externe du
col utérin
L’élargissement progressif de l'orifice du col une fois que celui-ci s’est effacé s’appelle
DILATATION, passant par les diamètres de 1 jusqu'à 10 centimètres; à son maximum, la
dilatation réalise une parfaite continuité de canal entre la cavité utérine et la cavité vaginale;
c'est le CYLINDRE UTERO-VAGINAL; c'est la période la plus longue du travail, soit 6 à 8
heures chez la multipare, et 8 à 12 heures chez la primipare.
2. EXPULSION
L'expulsion peut commencer bien avant les contractions, mais elle débute généralement avec la
dilatation. Le fœtus progresse dans le détroit supérieur en présentant un de ses pôles dans une
situation favorable (tête bien fléchie en cas de présentation du sommet). Cette progression
s'effectue selon 3 mécanismes: ENGAGEMENT - DESCENTE - DEGAGEMENT.
L'ENGAGEMENT (entre tête et bassin), qui est le temps le plus essentiel de l'accouchement,
se fait par FLEXION de la tête fœtale et dans le diamètre oblique du bassin maternel
(généralement gauche). On parle d'engagement lorsque le diamètre le plus utile de la tête
fœtale (maximum = 9,5 à 10 cm) franchit le détroit supérieur.
ENGAGEMENT suivant le diamè
diamètre
oblique gauche
.
Il faut pour cela que le fœtus présente sa tête en oblique (OIGA - OIDA - OIGP - OIDP), et
que la flexion de la tête sur le tronc se maintienne de façon parfaite, au point que l'occiput soit
le sommet du fœtus. D'où le terme de PRESENTATION DU SOMMET.
La DESCENTE du mobile fœtal est fortement influencée par la force des contractions
utérines, la force de la presse abdominale, et la résistance du plancher pelvien. Le fœtus se voit
imposer une modification d'orientation (le sommet engagé dans un diamètre oblique se
dégagera dans un diamètre antéropostérieur), et une modification d'axe (engagement dans l'axe
ombilic-pointe du coccyx et dégagement par redressement suivant l'axe imprimé par la
courbure du sacrum).
DESCENTE suivi de ROTATION la tete
est dans l’l’axe anté
antéro-
ro-posté
postérieure
.
C'est un moment où les contractions utérines se voient renforcées par les efforts de poussée
maternels. C´est la classique PRESSE ABDOMINALE (envie de pousser déclenchée par le
contact de la tête fœtale avec le plancher pelvien).
Dès qu'elle est dégagée, la tête effectue spontanément une rotation de 90 degrés. C'est la
ROTATION EXTERNE qui est en fait le reflet du mouvement du dos fœtal qui correspond à
la rotation des épaules "obligées" de présenter un diamètre bi-acromial rapeti à 9 cm pour
passer au niveau du détroit supérieur.
L’EPAULE
ABAISSEMENT DE L’ L’EPAULE
ABAISSEMENT DE L’
ANTERIEURE POSTERIEURE
. .
L'épaule antérieure apparaît sous le pubis et se dégage, puis l'épaule postérieure racle le
périnée d'arrière en avant et se dégage.
3. DELIVRANCE
La délivrance est l’ensemble des phénomènes qui aboutissent à l’expulsion des annexes
fœtales (placenta, cordon ombilical et membranes) ou du délivre. C’est la période qui s’écoule
depuis la sortie du fœtus et la fin des 24 premières heures. L'accouchement ne peut pas être
considéré comme terminé tant que les annexes n'ont pas été expulsées.
La délivrance évolue en trois phases : décollement du placenta ; expulsion ou migration du
placenta ; hémostase.
A) Phase de décollement
Cette phase est sous la dépendance de la rétraction utérine qui la prépare et de la CU qui la
provoque.
1er temps préparatoire : la rétraction utérine est un phénomène passif et permanent
caractérisé par une diminution du volume de l’utérus après expulsion du fœtus, compensée par
l’augmentation de l’épaisseur de ses parois. Mais l’épaississement respecte la zone placentaire
qui reste mince. Il en résulte un enchatonnement physiologique du placenta. Au fond de la
cuvette ainsi circonscrite, le placenta est assez plissé, étirant les villosités crampons qui
l’amarrent à la caduque dont le clivage est ainsi préparé. Ce temps correspond à la phase de
rémission clinique et dure 10 à 15 minutes.
2ème temps = Décollement proprement-dit : la CU, phénomène actif, est la cause principale
du décollement placentaire. Dès que les contractions reprennent, elles accentuent l’effet de la
rétraction. Elles provoquent un clivage de la caduque soit à la jonction des deux couches
superficielles et profondes, soit en pleine zone superficielle, soit irrégulièrement suivant un
trajet qui emprunte ça et là l’un des plans précédents. Le clivage de la muqueuse en ouvrant le
sinus veineux détermine des foyers hémorragiques qui confluent en une nappe sanguine
continue : hématome rétroplacentaire physiologique qui à son tour aide à parfaire le
décollement.
C) Phase d’hémostase
Elle est assurée par :
- la rétraction utérine qui maintenant intéresse la zone placentaire, les vaisseaux sont
étreints et obstrués par les anneaux musculaires de la couche plexiforme ; mais la rétraction
n’est possible et durable qu’après évacuation totale de l’utérus, condition sine qua no d’une
hémostase rigoureuse et durable ;
- la coagulation sanguine : thrombose physiologique qui obstrue l’ouverture utérine des
sinus veineux ; pour que ces différents mécanismes puissent s’exécuter parfaitement, le
placenta doit être normal ; normaux aussi doivent être la contractilité et le processus de la
coagulation, sinon les complications de la délivrance risquent de se produire.
1. SURVEILLANCE DU TRAVAIL
Elle intéresse les contractions utérines, le rythme cardiaque fœtal, la dilatation du col, et la
progression du fœtus.
possible la fonction de « pare-choc » de cette poche des eaux pour le fœtus qui fendille les
voies génitales maternelles (en principe jusqu‘à ce que la dilatation atteigne 6 centimètres). En
cas de rupture de cette poche, l'aspect du liquide amniotique devra être signalé: il doit être
clair, et doit rester clair durant toute la durée du travail (en cas de souffrance fœtale le liquide
devient teinté du vert de MECONIUM = liquide méconial).
e) Le partogramme
C’est un diagramme (sous forme graphique) sur lequel on porte toutes les informations
concernant les paramètres de surveillance du travail. Le PARTOGRAMME permet ainsi de
mesurer le progrès du travail. Ses caractéristiques ont été codifiées par FRIEDMAN. Il
reprend :
- en abscisse, le temps écoulé depuis l'arrivée de la parturiente en salle de travail;
- en ordonnée, la dilatation d'une part, la hauteur de la présentation d'autre part.
On y distingue bien 2 phases :
- phase de latence ou phase lente ou phase passive ; elle s’applique à la dilatation du col de 0
à 4 cm ; c’est la plus longue (6 à 8 heures) ;
- phase active ; elle part de 4 cm à la dilatation complète ; elle correspond à une dilatation
horaire de 1 cm.
La phase de latence est celle qui pose le plus grand nombre d’erreurs diagnostiques, étant
donné que, chez une femme admise en travail, on ne connaît pas toujours avec exactitude à
quel moment le travail a débuté. Soucieuse d’aider le personnel de la salle d’accouchement,
l’OMS a proposé un partogramme simplifié qui débute dès que la dilatation de 4 cm est
atteinte. Cela ne signifie nullement que la femme n’est pas surveillée avant d’atteindre une
dilatation de 4 cm (voir plus loin).
A) Recommandations générales
A dilatation complète, un matériel simple est préparé sur une table protégée d’un champ
stérile, 2 pinces de KOCHER, une paire de ciseaux et des compresses. A portée sont les
instruments d’extraction fœtale, de réparation d’épisiotomie et d’une façon générale, tout le
matériel pouvant être nécessaire aux interventions chirurgicales courantes. Sur une autre table,
ou mieux dans une salle attenante aux soins à donner au nouveau-né sont disposés : une pince
de Bar ou un matériel de ligature, une bande pour le pansement ombilical. Une solution
d’antibiotique avec un compte-goutte pour instillation interpalpébrale, un bracelet d’identité
qui sera fixé autour du poignet du nouveau-né et à côté tout le matériel de réanimation.
La règle de conduite consiste à obtenir un accouchement graduel (= non précipité), mais
continu (= sans arrêt).
B) Recommandations particulières
Les 3 principales parties du corps fœtal concernées sont: la tête - les épaules- le tronc et les
jambes. C'est par les deux premières parties que les complications sont les plus susceptibles
d'arriver.
Avant que la tête n’apparaisse à la vulve : rien à faire.
Au moment où le périnée se distend, et que la vulve s'entrouvre pour faire apparaître la tête,
chaque nouvelle contraction utérine et chaque effort de poussée imprime à la tête un léger
mouvement de va-et-vient. Le périnée peut alors être élargi vers le bas aux doigts, afin de
mieux visualiser et apprécier la progression de la tête. Parfois la presse abdominale peut être
renforcée par une pression modérée appliquée sur le fond utérin par un assistant (Manœuvre de
CRISTELLER).
. .
Continuer, avec la main occipitale, de contenir la tête afin de La pression occipitale est maintenue la main pé
périné
rinéale exerce une
ralentir l'expulsion afin de pré
prévenir la dé
déchirure du pé
périné
rinée, l'autre pression qui vise à "moucher le bé
bébé. Une fois la tête hors de la
main tentera sous le pé périné
rinée de crocheter le menton afin de vulve demander à la parturiente de ne plus pousser, visualiser le
contrôler lentement la progression cé céphalique. Demander alors à sens de rotation cé
céphalique qui sera complé
complété manuellement de
la parturiente de ne plus pousser 45°
45° dans le même sens (rotation de restitution)
. .
Au moment où la tête, sortie, n'a pas encore effectué la rotation externe, il est recommandé de:
- vérifier si le cordon ombilical ne s'enroule pas autour du cou (= CIRCULAIRE); s'il y a
circulaire, il faut repousser le cordon au delà des épaules en le glissant doucement; s'il est
serré et non refoulable, il faut le clamper et le sectionner entre deux pinces (attention !);
- exercer une traction modérée sur la tête en effectuant la rotation externe qui, comme on l'a
vu plus haut, permet aux épaules de s'engager dans le bon sens.
Au moment où les épaules se présentent au périnée, une traction contrôlée vers le bas
permet le dégagement de l'épaule antérieure, puis une traction vers le haut laisse dégager
l'épaule postérieure. Le reste du corps suit alors sans problème.
En exerç
exerçant la bascule de la tête vers le haut, l'é
l'épaule
Le dé
dégagement de l'é
l'épaule anté
antérieure est ré
réalisé
alisé posté
postérieure est dé
dégagé
gagée.
en excerç
excerçant la traction de la tête vers le bas Surveiller le pé
périné
rinée pendant cette phase
. .
Après l'expulsion, l'enfant est tenu par les pieds, donc tête en bas, pour faciliter le drainage
des mucosités accumulées dans l'arrière-gorge et des sécrétions bronchiques. L'enfant doit être
tenu plus bas que le placenta, pour favoriser le drainage du sang funiculaire en provenance du
placenta (environ 30-90 ml) vers l'enfant.
N.B.:Le cordon doit être laissé battre jusqu'à cessation spontanée, sauf si l'enfant n'a pas
manifesté des signes d'activité (cri), auquel cas une hâte peut être mise à clamper le cordon à ±
10 cm de l'ombilic pour le sectionner entre deux pinces, et se préoccuper de la réanimation de
cet enfant.
3. SURVEILLANCE DE LA DELIVRANCE
- A la place du Méthergin, on recommande de plus en plus l’Orasthin (10 unités IV) ; cette
mesure n’est pas nécessaire chez les parturientes déjà sous perfusion d’Orasthin ;
- et dès que l’enfant est sorti, application de la GATPA ou gestion active de la troisième
période de l’accouchement = la traction douce mais soutenue sur le cordon, à la manière de
la délivrance au cours de l’opération césarienne.
c) L'examen du placenta
Il fait partie intégrante de la surveillance de la délivrance.
Comme organe d'origine maternelle, le placenta peut, en se décollant mal, laisser béants des
vaisseaux maternels et ainsi provoquer une hémorragie maternelle grave, parfois mortelle.
Dans d'autres cas, des restes placentaires peuvent être à l'origine d'une infection post-partale.
Comme organe d'origine fœtale, le placenta traduit en partie les agressions subies par le
fœtus au cours de sa vie intra-utérine, et peut de ce fait expliquer une partie des anomalies de
croissance ou de comportement fœtal. Des prélèvements peuvent, à l'occasion, être effectués
sur lui pour des études plus approfondies.
Les éléments d'examen du placenta sont le poids et la forme, l'aspect de la face maternelle et
fœtale, le niveau d'insertion du cordon ombilical, la longueur et l'architecture du cordon
ombilical, ainsi que l'état des membranes fœtales.
Le dimensions et poids normal du placenta à terme mesure 15 à 20 cm dans son plus grand
diamètre, et 2 à 3 cm d'épaisseur dans sa partie la plus charnue; il pèse alors près de 450
grammes. Des placentas plus petits sont rencontrés dans les pathologies hypertensives qui
induisent un retard de croissance intra-utérin. Le poids du placenta représente le 1/5 à 1/6 du
poids fœtal. Ce rapport qui est appelé INDEX PLACENTAIRE peut atteindre les valeurs de
1/3 à 1/2 dans certaines pathologies comme la syphilis, l'érythroblastose grave et le diabète de
classe avancée).
La forme du placenta est discoïde. Sa face maternelle ne doit suggérer ni arrachements
tissulaires (= suspicion de rétention de cotylédon, justiciable d'une révision de la cavité
utérine), ni caillots sanguins (= hématomes), mais peut présenter des calcifications parfois sous
forme de larges plages (= suspect et non preuve de pathologie).
Le cordon ombilical mesure en moyenne 50 à 70 cm et doit être dépourvu de nœuds; il doit
comprendre trois vaisseaux (une veine et deux artères). Son insertion est généralement centrale
ou paracentrale, mais être franchement marginale (sur le bord = insertion en raquette = risque
de désinsertion vasculaire si traction intempestive lors de la délivrance), ou tout simplement
vélamenteuse (les vaisseaux funiculaires qui cheminent à travers membranes pouvant même se
positionner entre l'orifice interne du col et la présentation fœtale = VASA PRAEVIA).
L'état des membranes fœtales est intéressant à examiner tant pour le niveau de leur rupture
(bord le plus près du placenta ou PETIT COTE DES MEMBRANES < 10 cm = placenta
prævia), leur odeur (nauséabonde en cas de chorioamniotite), leur coloration (brun verdâtre en
cas de méconium), que pour la possibilité de découvrir des structures inhabituelles (cotylédons
aberrants, nodosités, kystes, etc.).
d) L’examen du périnée
Il constitue un autre temps important de la délivrance. Il permet de découvrir : soit qu’il est
resté intact ; soit qu’il porte des éraillures ; soit que ce sont des véritables déchirures. Il s’agit
alors des déchirures du 1er degré ou D1 (intéressant seulement les muqueuses), ou du 2ème
degré ou D2 (touchant aussi les plans musculaires), ou du 3ème degré ou D3 dont la D3 non
compliquée (atteignant la marge anale sans toucher le sphincter), ou encore D3 compliquée
(avec atteinte du sphincter).
1. Définition
La présentation est la partie du fœtus qui occupe l’aire du détroit supérieur pour s’y engager et
évoluer ensuite suivant un mécanisme qui lui est propre.
2. Types de présentation
Le fœtus peut se présenter par :
- La tête : c’est la présentation céphalique
- Les fesses : c’est la présentation du siège
- Lorsqu’il se trouve en travers, c’est le tronc qui occupe l’aire du détroit supérieur (D.S),
quoique l’accouchement soit impossible si le fœtus est à terme, l’usage prévaut de
décrire la présentation de l’épaule alors qu’il s’agit plutôt d’une position transversale
ou oblique.
A. Présentation Céphalique
Elles sont les plus fréquentes (96 %). Mais il ne suffit pas qu’il se présente par la tête pour que
l’accouchement se réalise, encore faut-il que la tête fasse coïncider ses diamètres avec ceux du
bassin maternel.
La présentation de la tête fléchie est la présentation du SOMMET ; celle de la tête défléchie
(en extension) est la présentation de la FACE. Lorsque la tête reste en position intermédiaire
entre la flexion et la déflexion, c’est la présentation du FRONT.
a) Présentation du sommet
Définitions
C’est la présentation de la tête fléchie de sorte que la partie de la tête qui descend la première,
en même temps qui sert de repère pour la désignation de la variété de position est l’OCCIPUT.
Variétés de position
Lorsque le bassin est normal, le grand axe de la tête fléchie s’oriente toujours suivant l’un de
deux diamètres du bassin ; le gauche beaucoup plus souvent emprunté apparaît comme le
diamètre oblique normal de l’engagement. Suivant que l’occiput se trouve en avant vers
l’éminence iléo-pectinée ou en arrière vers le sinus sacro-iliaque.
Quatre variétés de position sont possibles :
Occipito-iliaque gauche antérieur (OIGA) et Occipito-iliaque droite postérieur (OIDP)
qui correspondent au diamètre oblique gauche du bassin.
Occipito-iliaque gauche postérieur (OIGP) et Occipito-iliaque droite antérieur (OIDA)
très rare et qui correspondent au diamètre oblique droit du bassin.
Ces 4 positions sont celles de l’engagement de la tête, les positions en occipito-iliaque gauche
ou droite transverse (OIGT ou OIDT) ne sont des positions d’engagement que dans certaines
formes du bassin (bassins plats), si non elles constituent des situations de malposition fœtale.
L’accouchement le plus eutocique est l’accouchement en présentation de sommet en OIGA.
b) Présentation de la face : a comme repère le menton.
c) Présentation du front : a comme repère le nez.
Dès son expulsion, le nouveau-né doit respirer. La première respiration fait dilater les alvéoles,
ce qui, avec la contraction diaphragmatique, déclenche une douleur qui fait que l'enfant crie
spontanément. L'absence de ce cri signifie qu'une réanimation immédiate est nécessaire.
- le pneumothorax;
- les situations diverses comme celles provoquées par l'infection, les affections neurologiques
et biologiques.
Le nécessaire pour une bonne réanimation doit toujours être prêt: table de réanimation -
chronomètre - aspirateur - sonde d'aspiration - inhalateur d'oxygène avec masque et valve de
sécurité - matériel d'intubation trachéale - appareil de ventilation manuelle adapté au nouveau-
né - matériel de perfusion et cathéter ombilical - médicaments divers tels que le sérum
bicarbonaté à 42 % semi molaire, le sérum glucosé hypertonique à 10-20 % (N.B. 10-20 cc/kg)
, la caféine, la nalorphine, le chlorure de calcium à 10 %, et la vitamine K (forme naturelle = 1
mg/kg, pas la synthétique, ex. Synkavit, qui possède des propriétés hémolysantes).
I.12. POST-PARTUM
1. DEFINITION
Le POST-PARTUM est la période qui s'étend à partir de l'accouchement jusqu'à la 6 ème
semaine et au cours de laquelle s'effectue le retour physiologique vers l'état non gravide de
tous les organes ayant subi des modifications gravidiques. Une exception à ce retour : les seins
appelés plutôt à l'optimum de leur développement et de leur fonctionnement.
Elle se termine par le retour des menstruations ou retour des couches, sauf dans les cas
d’aménorrhée physiologique de lactation. A cette époque, l’organisme a retrouvé son équilibre
de non-gravidité et généralement le retour de l’ovulation rend possible une nouvelle grossesse.
Le post-partum est ainsi marqué par 3 types de phénomènes importants: réduction (restitution)
de volume des organes génitaux (= INVOLUTION) - établissement de la lactation ou montée
laiteuse - phénomènes généraux.
Le post-partum a été arbitrairement réparti de la manière suivante:
- post-partum immédiat = les 24 premières heures;
- post-partum précoce = jusqu'au 7e jour;
- post-partum tardif (éloigné) = jusqu'à 6-8 semaines.
2. PHYSIOLOGIE
Au plan général, l'eau accumulée dans le secteur extracellulaire diminue, si bien que durant
les 6 semaines, près de 4 kg vont être ainsi perdus, en grande partie par voie urinaire.
L'augmentation de l'excrétion urinaire + hypotonie résiduelle de l'arbre urinaire ==>
prédisposition à l'infection urinaire. Si œdème dans le post-partum, penser à l'existence ou le
début d'une dysgravidie.
Au plan psychologique, acceptation rôle de mère=>acceptation de l´enfant dans l´état où il
est.
Au plan utérin, le retour de l'utérus aux dimensions d'avant la grossesse s'appelle
INVOLUTION UTERINE. Elle s'effectue à la faveur des contractions utérines. L'involution
utérine est inaugurée par la constitution du globe de sécurité. Elle est rythmée par les
contractions utérines. Elle est localisée à l'hypogastre, mais peut irradier vers la région
lombaire. Dans certains cas, ces contractions sont d'une intensité très fortement ressentie par
l'accouchée. Les douleurs sont alors appelées TRANCHEES UTERINES. Elles correspondent
à des contractions intermittentes et douloureuses de l’utérus. Elles se traduisent par des
coliques utérines survenant les 2 ou 3 premiers jours de suites des couches, s’accompagnant
d’un écoulement sanguin ou d’une expulsion des caillots. Elles sont provoquées et exacerbées
par la tétée.
La réduction du volume utérin suit une certaine vitesse: au 1er jour, le globe utérin est à
l'ombilic; Le 6ème jour, il est à mi-distance entre l’ombilic et la symphyse pubienne. Après le
12ème jour, l’utérus est devenu pelvien. Un ralentissement ou un arrêt net de cette réduction
est dû soit à une mauvaise contractilité utérine, soit à une mauvaise vidange, soit encore à une
infection.
La cicatrisation de la plaie cavitaire est une composante majeure du POST-PARTUM. Elle
est favorisée par les contractions utérines qui rétrécissent aussi bien sa superficie que ses
vaisseaux. Ses sécrétions sont appelées LOCHIES. On entend sous ce nom l’écoulement
vulvaire des suites des couches. Sanglantes pendant les 2 ou 3 premiers jours, formées de sang
non-coagulé, les lochies s’éclaircissent et deviennent séro-sanguinolentes jusqu’au 8ème jour,
séreuses jusque vers le 15ème jour puis tarissent. Elles peuvent sans anomalie se prolonger plus
longtemps. Parfois aux environs du 12ème jour, l’écoulement redevient sanglant pendant 48
heures, c’est le petit retour des couches. L’odeur des lochies est plus ou moins forte suivant les
femmes. Leur abondance a été évaluée à 1400-1500 gr.
Les lochies sont formées par les débris de la caduque, par de petits caillots venant de la plaie
placentaire, par l’exsudation des plaies cervicales et vaginales qui ont pu se produire pendant
l’accouchement. Dans l’utérus, les lochies sont stériles, au moins au début de suites de
couches. Les germes saprophytes ou les germes pathogènes des voies génitales inférieures
peuvent les infecter. En cas d'infection, elles deviennent purulentes.
La ré-fermeture du col utérin accompagne tout naturellement les contractions utérines. Si le
col n'a pas été ouvert avant l'accouchement, il ne s'ouvre pas davantage après l'accouchement.
De béant, flasque et congestionné qu’il était au début, régresse vite. Ses parois deviennent
fermes, épaisses et sa longueur diminue. L’orifice interne n’est plus perméable vers le 2ème
jour, l’orifice externe se referme plus lentement vers le 20ème jour.
Le sein : pendant la grossesse, les glandes mammaires sont le siège d’une prolifération active
qui se traduit par une augmentation de volume des seins et la sécrétion du colostrum. Pendant
les 2 ou 3 premiers jours des suites des couches, la sécrétion de colostrum augmente pour faire
place vers le 3ème jour à la MONTEE LAITEUSE. Sous ce nom, on désigne l’établissement de
la sécrétion lactée qui, à cette phase initiale, s’accompagne des phénomènes locaux et
généraux. Les seins deviennent turgescents, fermes, parfois durs et douloureux. Les veines
sous-cutanées forment un lacis bleuté. Au palper, le doigt perçoit le contour des lobules
mammaires et souvent le prolongement axillaire de la glande qui sous la forme d’un lobe
allongé et sensible, monte vers le creux axillaire. La pression du sein fait sourdre quelques
gouttes d’un liquide blanc-verdâtre : le lait.
Céphalées, malaises, bouffées de chaleur, soif, accélération de pouls, petite augmentation
thermique sont des signes généraux assez banals. La montée laiteuse dure de 24 à 48 heures.
Elle n’est qu’un phénomène préparatoire à la sécrétion lactée qui fait cesser les phénomènes
congestifs.
3. SEMIOLOGIE
La sémiologie du POST-PARTUM est dominée par l'hémorragie et les lochies, la douleur et
l'involution utérine, le sein et la lactation, ainsi que les plaies périnéales ou abdominales
éventuelles.
a) la douleur du post-partum : au niveau de l'hypogastre, elle peut signer une infection utérine
pouvant s'étendre aux trompes et au péritoine, une infection urinaire. Etendue latéralement,
cette douleur peut faire suspecter une atteinte ligamentaire du "large" telle qu'observée dans
les ruptures utérines latérales.
La douleur du post-partum, c'est parfois aussi au niveau du sein où elle peut être en rapport
avec une montée laiteuse ou une infection (mastite ou galactophorite).
b) L'hémorragie
Elle est la sécrétion naturelle de la plaie cavitaire, mais elle peut, lorsqu'elle est trop abondante,
signer une lésion du vagin et du périnée, du col utérin, ou de l'utérus même (atonie utérine,
déchirures, rétention placentaire, rupture utérine).
Les caractéristiques des lochies sont : leur couleur, leur quantité et leur odeur :
- trop abondantes==> rétention de débris placentaires, infection de la plaie cavitaire, lésion
utérine; l'anémie qui peut en résulter peut être profonde et nécessiter une transfusion;
- trop minimes==>obstacle cervical à l'écoulement (synéchies?); l'engorgement de l'utérus
par ces lochies qui ne s'éliminent pas (= HEMATOMETRIE) peut se solder par leur
déversement vers l'espace péritonéal;
- l'odeur normale de vieux sang; nauséabondes, elles font penser à une infection.
c) Le sein
Le sein doit faire l'objet d'attention. Certaines anomalies sont parfois rencontrées:
- Lésions mamelonnaires de type crevasses et gerçures (rendant l'allaitement très
douloureux); mycosiques (= insalubres); rétractions (rendant la succion très laborieuse);
- absence de montée laiteuse après 5 jours, ce qui peut être le fait, soit d'une déshydratation
importante, soit d'une malnutrition sévère, soit d'une anémie profonde (ex. après
hémorragie grave), soit encore d'une oestrogénothérapie récente, ou tout simplement d'un
manque de succion; une forte émotion peut également retarder la montée laiteuse;
- défaut de vidange mammaire par obstruction canaliculaire ou alvéolaire, et pouvant
entraîner une mastite ou un abcès (généralement après 5 jours), une galactocèle (simple
dilatation kystique), ou une galactophorite (dilatation kystique infectée).
4. SURVEILLANCE DU POST-PARTUM
a) La température
Il faut prendre la température de l’accouchée deux fois par jour. Une élévation de température
accompagne habituellement la montée laiteuse. Si état fébrile, rechercher une infection de
l'endomètre (streptocoque et escherichia coli), des voies urinaires, des seins, mais aussi du
poumon.
b) La pression artérielle
La prise de la T.A. doit se faire journalièrement. Elle permet d’objectiver une pathologie
hypertensive du post-partum, ou une action iatrogène de certains médicaments comme le
méthergin. Dans ce cas, on fera également attention à la présente/persistance ou non des
œdèmes et ou d’une protéinurie.
c) L’involution utérine et soins locaux
Sa surveillance va de pair avec celle des lochies. Les membres inférieurs seront examinés à la
recherche d’une menace thrombo-embolique. Le lever doit être précoce entre la 12ème et la
24ème heure. Les mouvements au lit sont recommandés. Les soins locaux consistent à soigner
les plaies d’épisiotomie ou des déchirures du périnée.
d) L’alimentation
Elle doit être variée, habituelle, sans excès de quantité. La nourrice a grandement besoin d’eau,
elle augmentera donc la quantité habituelle des liquides sous formes d’eau, de lait, de thé et de
différentes boissons selon le goût individuel.
e) Les rapports sexuels et la contraception
Ils ne devraient être repris qu’après le retour de couches ou à la cessation des lochies. Si
l’accouchée demande à prendre des mesures anticonceptionnelles, certaines préconisent la voie
orale dès le 10ème jour des suites de couches pendant 21 jours sauf en cas d’allaitement, il est
préférable pour une nourrice d’attendre le retour de couches pour prendre la pilule. La
contraception à base de progestérone est la plus indiquée pendant cette période. La pilule
œstroprogestative est à déconseiller à cause du risque élevé de maladies thromboemboliques.
Entre temps, les préservatifs masculins ou féminins peuvent être utilisés.
5. CONSULTATIONS POST-NATALES
Entre le 6ème et la 8ème semaine qui suivent l’accouchement, le médecin fait l’examen postnatal
obligatoire. Par l’interrogatoire, il s’informe de la date et de la durée du retour de couches ou
s’il n’a pas eu lieu, s’enquiert des caractères de l’écoulement utérin lorsqu’il se prolonge de
façon excessive. On vérifie chez la nourrice la bonne marche d’allaitement. L’examen au
spéculum et le T.V. permettent de vérifier les organes génitaux. C’est pendant ces
consultations qu’on peut parler aussi de contraceptifs. La consultation postnatale est aussi
importante que prénatale. La majorité des femmes ne respectent pas cette consultation.
1. Lactopoïèse
La Lactopoïèse ou synthèse des protéines et autres composants du lait (correspondant à la
montée laiteuse) a lieu lorsque l'inhibition due aux stéroïdes (surtout la progestérone) et au
HPL est supprimée, ce qui permet l'action de la PROLACTINE qui est d'initier la synthèse
intracellulaire d'ARN.
Au cours de la grossesse, la classique MONTEE LAITEUSE qu'on observe au 3 ème ou 4ème
jour du POST-PARTUM ne peut donc avoir lieu du fait de ce blocage de l'activité de la
prolactine sur la glande.
2. Galactopoïèse
La Galactopoïèse est l'entretien de la lactation et la vidange de la glande. Elle se fait d'abord
sous l'influence de la prolactine et des hormones post-hypophysaires (ADH et OXYTOCINE).
Elle se poursuit ensuite grâce à la succion par le bébé (ou un tire-lait) qui déclenche (via
REFLEXE NEURO-HORMONAL) la contraction des cellules myo-épithéliales des canaux
galactophores (.... et la contraction de l'utérus). C'est par ce mécanisme que s'effectue l'éjection
du lait maternel dans la bouche du bébé, et que la sécrétion du lait est auto-entretenue, en
même temps que l'involution utérine est favorisée.
3. Biochimie du lait
La sécrétion du lait est une sécrétion exocrine apocrine, c'est-à-dire qu'elle est libérée avec une
portion (apicale) du cytoplasme de la cellule épithéliale sécrétrice = forme intermédiaire entre
la sécrétion mérocrine comme le pancréas où la sécrétion quitte la cellule sans toucher à
l'intégrité de cette dernière, d'une part, et la sécrétion holocrine comme les glandes sébacées où
c'est la cellule-même sécrétrice qui est éliminée avec le produit qu'elle contient.
La sécrétion du lait s'effectue en suivant 2 étapes importantes:
- l'accumulation in loco (au niveau de la glande-même) des matériaux nécessaires à la
constitution de la sécrétion;
- la sécrétion proprement dite des composants; graisses (4%), protéines (1,5%), hydrates de
carbone (7%), eau (85%), et autres éléments à l'état de traces (minéraux et vitamines).
2. Dans le PP éloigné
- Si le nombre de tétées/jour est supérieur ou égal à 3, la décharge de PRL qu'elles
provoquent est si importante à chaque succion que les taux sanguins ne retournent à la
normale qu'en 6 mois.
- La PRL n'est cependant pas le principal facteur de l'anovulation par son action frénatrice sur
la FSH et la LH, puisque la première ovulation peut être détectée au 33è jour PP; on pense
que le retour au cycle fait intervenir un phénomène de "seuil pondéral critique comme celui
décrit pour la puberté (d'où le rôle de la suralimentation dans la précocité du retour des
couches).
- La lactation stimule la sécrétion de la Prolactine par le lobe antérieur de l'hypophyse;
- La Prolactine inhibe la sécrétion FSH et LH, ce qui résulte en un effondrement des taux
d'œstrogènes.
1. Nausées et vomissements
- Apparaissent en début de grossesse
- Dés 5 SA jusqu'à 14 SA
- Le plus souvent le matin
- Etat général conservé avec absence de prise de poids voir amaigrissement
- Examen clinique normal: surveiller le poids
- Si très importants rechercher une grossesse gémellaire ou une grossesse molaire.
Le traitement:
Rassurer la gestante, lui conseiller de se lever lentement et de fractionner les repas
Antiémétique 30mn avant les repas (per os ou voie rectale)
Si perte de poids supérieure à 10% ou égale à 5 kg prévoir une hospitalisation pour une prise
en charge psychologique avec réanimation et sédatifs.
La cause n'et pas connue: hypothèse de l'élévation des gonadotrophines chorioniques (+
fréquente si grossesse multiple ou molaire).
2. Le Reflux gastro-œsophagien
- Pyrosis : signe du lacet, décubitus dorsal +++
- Régurgitations
- Rarement hématémèse, dysphagie, anémie.
- Pas d'examen complémentaire systématique (fibroscopie si œsophagite patente)
Conduite à tenir?
- Les postures ; position verticale après les repas, surélévation de la tête de lit
- Eviter les mets épicés ou en sauce, le café, le thé les assaisonnements vinaigrés les boissons
gazeuses et surtout tabac et alcool +++
- Traitement médicamenteux avec Antiémétique 15 mn avant les repas et anti- acides, les anti
H2 sont efficaces, Ranitidine possible en cas de nécessité.
3. La constipation
- Pas de Bilan, sur le plan clinique un TR pour rechercher une constipation terminale.
- Conseils alimentaires : boire beaucoup, régime riche en fibre (légumes verts,fruits)
- Marche quotidienne 30 à 45 mn
- Se présenter à la selle à horaire régulier
- Eviter les laxatifs, les mucilages (risque de ballonnements), les huiles (une malabsorption
des vitamines), préférer le son et les fibres.
4. Les lombalgies
Elles représentent la première cause de douleur chez la femme enceinte et sont très fréquentes.
Elles sont bénignes mais entraînent une gêne fonctionnelle parfois importante nécessitant un
arrêt de travail.
Trois phénomènes sont imputés :
- le relâchement ligamentaire précoce,
- l’hyper lordose entraînée par l’augmentation du volume de l’utérus et
- la prise de poids.
Les lombalgies apparaissent dès le deuxième trimestre de la grossesse pour disparaître après
l’accouchement.
Le diagnostic repose sur la plainte exprimée par la patiente et doit être complété par un examen
clinique minutieux afin d’exclure une autre pathologie.
Les examens complémentaires comme la radiographie, l’IRM sont contre-indiqués, il faut en
mesurer le bénéfice escompté avant de les prescrire.
Les moyens thérapeutiques sont les antalgiques (paracétamol), recommander des attitudes
posturales correctes afin de les prévenir. On retiendra les techniques physiques comme la
kinésithérapie, l’ostéopathie, l’acupuncture, et le port d’une ceinture lombaire, qui semble
réduire la douleur de façon significative.
5. Les crampes
Ce sont des contractions douloureuses localisées au niveau des mollets, d’apparition nocturne.
C’est la combinaison de deux minéraux, synergiques et antagonistes qui semble responsable de
ces troubles. La supplémentation en magnésium durant 3 mois semble efficace, une diminution
des crampes est observée.
6. Le syndrome douloureux des symphyses ou syndrome de lacomme
Ce syndrome douloureux ostéo-articulaire très fréquent, très douloureux, apparaît plus
particulièrement au cours des derniers mois de la grossesse. La patiente décrit une difficulté à
la marche, aux changements posturaux (debout/couché) et a l’impression que la présentation
fœtale est très basse, générant une sensation de pesanteur pelvienne permanente. Cette douleur
démarre du pubis mais peut irradier en avant vers les fosses iliaques, le périnée ou en arrière
vers les fesses, les fosses lombaires. Une des étiologies retenues serait due en partie à la
pression de la tête fœtale sur la symphyse pubienne dont les ligaments sont relâchés. La
relaxine hormone secrétée dés le début de la grossesse par le corps jaune voit sa production
maximale au troisième trimestre. Associée à l’action des œstrogènes elle joue un rôle non
négligeable sur les tissus conjonctifs des systèmes ligamentaires, pelviens et rachidiens.
Le traitement est essentiellement basé sur le repos strict. Les traitements médicamenteux à
l’exception du paracétamol et de l’acide uridine 5’hiphosphonique, n’ont pas démontré leur
intérêt thérapeutique.
7. Les œdèmes
Ils apparaissent au dernier trimestre et sont la conséquence d’une rétention hydrosodée et
d’une augmentation de la perméabilité capillaire.
On conseille:
- Marche quotidienne
- Surélévations des membres inférieurs la nuit
- Eviter les expositions au source de chaleur (voiture, radiateur d'appoint) et les bains
chauds prolongés.
Chaussettes ou bas de contention peuvent soulager mais n'empêche pas l'apparition de
varices (grade A) + + +
8. Les hémorroïdes
Prévention de la constipation
Même conseils que les œdèmes pour l'activité physique
Conseils alimentaires avec arrêt des épices.
Veinotoniques si besoin (grade C).
A. DEFINITION
Le placenta prævia est l’insertion basse et vicieuse du placenta sur le segment inférieur en
totalité ou en partie, cette insertion étant source d'accidents hémorragiques. Normalement le
placenta s'insère sur l'une des faces et/ou le fond du corps de l'utérus. Le segment inférieur se
forme au 3ème trimestre de la grossesse. Il mesure 10 cm environ. De nombreux auteurs ne
retiennent comme placenta prævia qu'un placenta inséré en totalité ou en partie sur le segment
inférieur et entraînant des accidents hémorragiques, réservant le terme de placenta " bas
inséré " aux formes non hémorragiques, beaucoup plus fréquentes.
B. FACTEURS FAVORISANTS
multiparité ;
curetage et toutes les manœuvres endo-utérines ;
cicatrices utérines (myomectomie, cure de synéchie, césarienne, séquelle d'endométrite)
antécédents de placenta prævia ;
gémellité : placenta volumineux, très étalé, débordant sur le segment inférieur ;
fibromyomes sous-muqueux, des malformations utérines.
C. CLASSIFICATION
Classifications anatomiques : selon le rapport du placenta à l'orifice interne du col utérin :
- Placenta prævia latérale : le placenta est inséré sur le segment inférieur sans atteindre
l'orifice interne du col utérin, donc il reste à distance de cette orifice ;
- Placenta prævia marginale : le placenta est inséré sur le segment inférieur et son bord
approche sans recouvrir l'orifice interne du col utérin.
- Placenta prævia recouvrant partiel : le placenta recouvre partiellement l'orifice interne
du col utérin et à dilatation complète il ne recouvre qu'une partie de l'aire de la dilatation
cervicale.
- Placenta prævia recouvrant total ou centrale : le placenta recouvre complètement
l'orifice interne du col utérin et à dilatation complète du col utérin il recouvre la totalité
de l'aire de la dilatation cervicale.
Classification échographique d'après (BESSIS R, BRIGNON C, SCHNEIDER L. 1976)
Les placentas bas insérés antérieurs :
o de type I : la limite inférieur du placenta atteint le tiers supérieur de la vessie ;
o de type II : la limite inférieure atteint les deux tiers supérieurs de la vessie ;
o de type III : la limite inférieure atteint le col utérin ;
o de type IV : la limite inférieure dépasse le col utérin, c'est-à-dire atteint la face
postérieure de l'utérus
Les placentas bas insérés postérieurs :
o de type I : la limite inférieure de placenta se situe à moins de 4 cm en arrière du
col de l'utérus ;
o de type II : la limite inférieure du placenta atteint le col utérin,
o de type III : la limite inférieure du placenta atteint le tiers inférieur de la vessie
o de type IV : la limite inférieure du placenta recouvre totalement le dôme vésical.
Les placentas de type I et II correspondent aux placentas prævia latéraux.
Les placentas de type III correspondent aux placentas prævia marginaux.
Les placentas de type IV correspondent aux placentas prævia recouvrant.
Placenta Prævia latéral (type I) : le bord Placenta Prævia marginal (type II): le bord
inférieur est loin de l’orifice interne inférieur atteint l’orifice interne
Placenta Prævia recouvrant partiel (type III) : Placenta Prævia recouvrant total (type
le bord inférieur recouvre partiellement IV) : le placenta recouvre totalement l’aire
l’orifice interne à 3 cm de dilatation de dilatation
E. DIAGNOSTIC:
Plaintes:
Hémorragie indolore faite de sang rouge vif d’abondance variable avec tendance à se répéter
Parfois discrètes douleurs lombaires ou hypogastrique
Examen clinique:
Signes d’anémie et parfois de choc hypovolémique.
Présentation haute ou transversale et on objective parfois des contractions utérines
BCF. normaux ou bradycardes selon l’importance de la spoliation sanguine
Au spéculum: des caillots de sang dans le vagin et une hémorragie active ex-utéro
TV contre indiqué avant écho, sauf au bloc opératoire : sensation matelassée dans l’un des
culs-de-sac vaginaux (si placenta marginal ou recouvrant)
Après l’accouchement, l'examen du placenta et des membranes retrouve un petit côté des
membranes inférieur à 10 cm (taille du segment inférieur) témoignant donc d'un placenta
inséré en partie sur le segment inférieur
F. COMPLICATIONS
Procidence du cordon : après rupture spontanée ou artificielle des membranes, elle est
favorisée par une insertion excentrée, déclive ou vélamenteuse ;
Placenta accreta : adhérence anormale du placenta au myomètre due à l'absence partielle ou
complète de plaque basale. Elle est favorisée par la multiparité, les césariennes et curetages
antérieurs, les synéchies ; il peut se compliquer d'hémorragie massive, de CIVD, de rupture
du segment inférieur provoquée par la délivrance artificielle.
Coagulopathie de consommation (CIVD).
Anémie, choc hypovolémique, décès maternel
FSA et MIU
G. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
a) Hémorragies d'origine cervico-vaginale ou vulvaire : ectropion, polype du col,
dysplasie et cancer du col.
b) Hémorragies d'origine endo-utérine au 3eme trimestre et au cours du travail
Rupture utérine :
- douleur très intense, pouvant être moins intense si rupture sur cicatrice utérine ;
- collapsus qui n'est pas expliqué par l'hémorragie externe modérée ;
- fœtus mort le plus souvent.
Hématome rétro-placentaire :
- Toxémie ou notion de traumatisme ; - mort fœtale parfois ;
- contracture utérine douloureuse ; - oligurie avec protéinurie ;
- métrorragies noirâtres peu abondantes ; - Coagulopathie de consommation (CIVD).
- état de choc ;
Hématome décidual marginal ou rupture de sinus marginal, avec hémorragie moins
importante, de bon pronostic materno-fœtal.
Hémorragie de Benkiser
Déchirure d'un vaisseau du cordon dont l'insertion est vélamenteuse, avec souffrance fœtale
aiguë et liquide amniotique sanglant
H. PRISE EN CHARGE :
Elle sera fonction de l’âge de la grossesse, du degré de dilatation du col, de la présentation, de
l’état du fœtus et surtout de l’importance de l’hémorragie
1) Hémorragie peu abondante
Hospitalisation : Repos strict et surveillance pouls, TA, hémorragie génitale et BCF
Bilan rapide : Hb, Ht, Gs + Rh (si non connu ou douteux)
Transfusion selon l’importance de l’anémie
Tocolyse si grossesse jeune (Spasfon, Salbutamol* sauf si près du terme)
Échographie pour vitalité fœtale et déterminer le type de placentation.
Si placenta latéral et grossesse jeune, hospitalisation jusqu’à l’arrêt de l’hémorragie, et
sortir avec RDV dans 2 à 4 semaines pour contrôle migration placentaire à l’échographie.
Si grossesse à terme et en travail, faire une rupture des membranes si la dilatation le
permet, si l’hémorragie s’arrêtait, on pourrait espérer un accouchement par voie basse. Si
par contre l’hémorragie ne s’arrêtait pas, pratiquer une césarienne urgente. Si la patiente
n’est pas en travail, attendre l’entrée spontanée en travail et procéder comme ci-dessus
Si placenta recouvrant : césarienne élective à 37-38 semaine ou plus tôt si l’hémorragie.
En l’absence d’échographie, si l’hémorragie s’arrête, attendre l’entrée spontanée en travail
et faire un TV en salle d’opération en présence de toute l’équipe opératoire prête.
Si placenta latéral, faire rupture des membranes et surveiller le travail comme
d’habitude. En cas d’hémorragie persistante, pratiquer une césarienne. Mais si
l’hémorragie ne se répète pas, espérer un accouchement par voie basse, sauf si SFA.
Si placenta recouvrant et grossesse à terme, pratiquer une césarienne d’emblée.
Césarienne d’emblé si membranes inaccessibles, Présentation transversale, Obstacle
prævia, Présentation siège, Grossesse précieuse, Utérus cicatriciel
2°) Si hémorragie génitale abondante:
Abord veineux en urgence avec 1l SP 0,9 % en attendant la transfusion.
prélèvement de sang pour le GS + Rh (si non connu), l’Ht et l’Hb.
Transfusion dès que possible du sang iso-groupe iso-rhésus frais
Echographie si possible pour vitalité fœtale, estimation du poids fœtal et placentation
TV en salle d’opération : si membranes accessibles, faire la RAPE pour minimiser les
pertes sanguines et pratiquer une césarienne urgente quel que soient l’âge de la
grossesse ou l’état du fœtus. Dans certains cas (arrêt hémorragie, fœtus mort ou non
viable, dilatation avancée, présentation céphalique de sommet), tenter un accouchement
par voie basse tout en étant prêt à pratiquer une césarienne urgente si hémorragie
importante menaçant la vie de la mère. Entre-temps on s’emploiera à corriger l’anémie.
Réanimation NN, prélever sang cordon pour GS+Rh, Hb, Ht, et transfuser si nécessaire.
- En post-partum:
Prévenir HPP par une perfusion ocytocine (20 UI + 1l SG 5 %).
Si hémorragie incoercible, pratiquer une hystérectomie d’hémostase.
Corriger l’anémie: transfusion ou traitement martial selon l’importance de l’anémie
Antibiothérapie + utérotoniques (Méthergin* ou Ergométrine*)
Surveiller pouls, TA, hémorragie génitale, globe de sécurité
recommander à l’accouchée un lever précoce pour prévenir les thromboembolies
a. DEFINITION
Amas du sang entre le placenta et l'utérus dû à un décollement précoce, plus ou moins étendu,
du placenta au cours de la grossesse. Il s'agit d'une pathologie paroxystique des derniers mois
de la grossesse et du travail. Synonyme : Décollement prématuré du placenta normalement
inséré (DPPNI)
b. PHYSIOPATHOLOGIE
Décollement prématurément du placenta c'est-à-dire avant la naissance de l'enfant. Ce
décollement va entraîner la constitution d'une hémorragie qui ne va pas s'extérioriser le plus
souvent, s'épanchant entre placenta et utérus. Il se constitue donc un hématome dans l'espace
ainsi créé :
- le retentissement fœtal : la partie décollé du placenta ne participe plus aux échanges
fœto-maternels, il en résulte une hypoxie (diminution de l'oxygène) fœtale aiguë qui peut
être à l'origine d'une souffrance aiguë du fœtus pouvant conduire à la MIU ;
- le retentissement maternel pourra être dû à l'importance de l'hémorragie, mais surtout
aux troubles de la coagulation qui pourront survenir. En effet, l'ouverture de l'hématome
va entraîner le passage de thromboplastines placentaires dans la circulation maternelle,
responsables de CIVD, éventuellement associé à une fibrinolyse.
c. FACTEURS DE RISQUE :
- Hypertension gravidique ;
- Traumatismes : violent (ATR, chute) ou minime (version par manœuvres externes) ;
- Autres facteurs de risque plus accessoires : tabagisme, terme dépassé ;
d. CONSEQUENCES
Les complications vont se manifester chez le fœtus et chez la mère :
Chez le fœtus, la diminution des échanges → SFA → MIU ;
chez la mère : anémie, choc, troubles de la crase sanguine, nécrose de l'utérus (apoplexie
utéro-placentaire ou syndrome de couvelaire), mort maternelle.
e. DIAGNOSTIC
1. Forme frustre:
Douleurs abdominales modérées avec hypertonie utérine discrète se traduisant par un
mauvais relâchement utérin entre les CU.
Hémorragie génitale modérée ou absente
BCF souvent présents et normaux
2. Forme grave:
Douleurs abdominales en coup de poignard, de survenue brutale
Hémorragie génitale d’abondance variable faite de sang noirâtre
Signes d’anémie: tachycardie, pâleur conjonctivo-muqueuse, polypnée...
Signes de choc: soif intense, agitation, sudation profuse, collapsus cardio-vasculaire
Contracture utérine (utérus de bois) avec hypertonie de base
parfois la hauteur utérine augmente à chaque examen, témoin d’une hémorragie interne
Les BCF sont souvent absents sinon perturbés (bradycardie)
Au spéculum, hémorragie ex-utéro
Paraclinique : Echographie
Elle permet la recherche de la vitalité fœtale par la localisation de l'aire cardiaque.
Elle confirme le diagnostic, faisant le diagnostic différentiel avec le placenta prævia et
appréciant le volume approximatif de l'hématome rétro-placentaire dont l’image
caractéristique est une zone linéaire ou biconcave, bien limitée, vide d'écho.
Elle permet d'apporter également des précisions sur la taille du fœtus, sa présentation,
particulièrement difficiles à évaluer cliniquement en cas d'hypertonie utérine.
f. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Cfr placenta prævia.
g. PRISE E N CHARGE
Les gestes à poser devront être rapides et coordonnés, sans précipitation:
- Abord veineux en urgence avec 1l SP 0,9% en attendant la transfusion.
- Prélever le sang pour Hb, Ht, GS + Rh (si non connu), TS et TC, fibrinogène
- Obtenir rapidement du sang frais, du fibrinogène ou du plasma frais congelé afin
- Sonde vésicale à demeure pour évaluer la diurèse et prélever les urines pour albuminurie
- Evaluer les CU, la dilatation, l’état fœtal (BC.)
Si BCF présents, césarienne urgente sauf si fœtus non viable ou si dilatation très avancée
avec accouchement imminent. Si BCF absents : envisager l’accouchement par voie basse
Si col dilaté, RAPE pour diminuer la surdistention utérine et le passage vasculaire de la
thromboplastine
donner 10 mg Morphine ou 100 mg Péthidine en S/C pour calmer douleur et réduire
spasme utérin
placer un Théobald si le travail ne se déclenche pas spontanément ou en cas de dystocie
dynamique. Si la dilatation progresse rapidement, laisser évoluer le travail jusqu’à
l’accouchement. Entre-temps surveiller pouls, TA, évolution HU, l’hémorragie génitale
toutes les 15’, TS et TC toutes les 30’. L’intervalle entre début accident et délivrance ne
doit pas dépasser 6 heures, sauf si les paramètres de surveillance restent stables
- Pratiquer césarienne si hémorragie importante menaçant la vie de la mère, travail traînant et
signes vitaux s’altèrent, l’utérus ne répond pas à l’ocytocine
- Au cours de la césarienne, syndrome de Couvelaire (apoplexie utéro-placentaire qui
survient à la suite de la séparation prématurée du placenta. L'hématome formé envahit les
fibres musculaires de l'utérus) : utérotoniques.
- En post-partum:
Prévenir HPP par une perfusion ocytocine (20 UI + 1l SG 5 %). A défaut, massage de
l’utérus ou vessie de glace sur l’abdomen
Si hémorragie incoercible, pratiquer une hystérectomie d’hémostase.
faire bilan de coagulation (fibrinogène, taux de prothrombine, temps de Howell) et rénal
quantifier la diurèse horaire. Si anurie, forcer la diurèse avec le Furosémide (Lasix*,
Lasilix*) après correction des troubles hydro-électrolytiques et de l’anémie.
Antibiothérapie + utérotonique (ocytocine)
Surveiller pouls, TA, hémorragie génitale, globe de sécurité
a. DEFINITION
Urgence obstétricale définie comme une solution de continuité spontanée (non chirurgicale) du
muscle utérin. Elle peut être spontanée, c'est-à-dire survenir en dehors de toute intervention
obstétricale (sur utérus sain ou sur utérus cicatriciel) ou provoquée par une manœuvre
obstétricale. Elle survient pendant la grossesse ou pendant le travail.
b. Aspects anatomiques
Dans leurs formes cliniques, les ruptures peuvent être simples (corps utérin, segment
inférieur), ou carrément compliquées (s’étendant aux organes voisins comme le dôme vaginal,
la vessie, le col utérin).
Au plan anatomique, selon l’épaisseur de la paroi utérine intéressée, on parle de :
- rupture utérine incomplète, lorsque la musculeuse est atteinte, mais sans la séreuse ; le
péritoine pré-segmentaire est décollé mais reste intact, n’a pas cédé, et le sang épanché n’a
pas franchi la séreuse, d’où constitution d’hématome sous-péritonéal ;
- rupture utérine complète, avec ouverture de la séreuse et possibilité de déversement du
contenu utérin dans la cavité abdominale.
Au plan étio-pathogénique, on distingue deux types: rupture primitive (volontiers complète,
intéressant toutes les tuniques) et rupture secondaire (faisant suite à une cicatrice).
Par rapport au siège, la rupture siège généralement sur le segment inférieur, elle est
transversale ou longitudinale en cas de césarienne corporéale antérieure (fond ou face
antérieure de l'utérus) ou sur un des deux bords utérins (gauche le plus souvent).
c. ÉTIOLOGIES
Pendant la grossesse :
o soit spontanée (antécédents de césarienne corporéale, d'endométriose, de chorio-
carcinome, rarement après myotomie et en cas de malformation utérine)
o soit provoquée (traumatismes abdominaux)
Pendant le travail :
o soit spontanée (disproportion fœto-pelvienne négligée, épaule négligée, multiparité,
grossesse interstitielle, de la corne utérine, utérus malformé, césarienne corporéale
antérieure, myotomie, hystéro-plastie)
o soit provoquée (par VME, VMI, grande extraction, forceps, ocytociques, embryotomie)
d. CLINIQUE
Phase de pré-rupture (rétraction utérine)
- Stagnation du travail.
- Contractions utérines violentes, très rapprochées, avec hypertonie (contractions subintrantes).
- Anomalies de la dilatation du col qui s’œdématie.
- Anxiété et agitation de la parturiente.
- Imminence de rupture marquée par trois signes :
déformation de l’utérus en sablier ; segment inférieur très distendu, étiré ou allongé,
surmonté du corps utérin hypertonique rétracté moulant le fœtus ;
ascension de l’anneau de rétraction (anneau de Bandl- Frommel) séparant le corps utérin
et le segment inférieur ;
tension douloureuse et palpable des ligaments ronds sur les flancs utérins, mais difficile à
constater.
e. COMPLICATIONS
Sont materno-fœtales :
Maternelles : déchirures cervicales et vaginales, rupture vésicale, mort maternelle par
état de choc ou péritonite puerpérale
Fœtales : mortalité de 0,05%, augmentée en cas de rupture spontanée complète au
moment de la rétraction ou après la rupture
f. CONDUITE A TENIR
Prophylaxie et diagnostic des disproportions fœto-pelviennes, attention aux manœuvres
obstétricales
Abord veineux en urgence avec 1l SP 0,9% en attendant la transfusion.
Prélever le sang pour Hb, Ht, GS + Rh (si non connu), et obtenir rapidement du sang
Sonde vésicale à demeure pour évaluer la diurèse
Si rupture totale, laparotomie pour soit suture simple si rupture non étendue et non
compliquée après parage des berges, soit hystérectomie totale si le col est atteint ou
subtotale après extraction du fœtus et correction du choc.
Si rupture sous-péritonéale ou si amincissement, soit surveillance simple si l'état
maternel est bon. soit laparotomie et suture simple si hémorragie de la délivrance.
Si la découverte de la rupture est faite au moment d'une césarienne, les sutures devront
être de bonne qualité. utérines devant toute hémorragie de la délivrance même minime !
La révision utérine devant un antécédent de cicatrice utérine est actuellement discutée.
L’hémorragie de Benckiser est une hémorragie fœtale par dilacération d’un vaisseau prævia
lors de la rupture des membranes.
L’existence de ce vaisseau est le plus souvent due à la présence d’un cotylédon accessoire ou à
une insertion vélamenteuse du cordon. Elle est rare : 1 grossesse sur 4 000. Le risque pour le
fœtus est majeur.
Elle survient lors de la rupture spontanée ou artificielle de la poche des eaux. Les métrorragies
sont franches, indolores et de sang rouge. L’état maternel est conservé alors que la souffrance
fœtale est immédiate avec des anomalies sévères du rythme cardiaque fœtal. Elle conduit à
l’extraction fœtale en urgence par césarienne.
L’examen du placenta après la délivrance confirme le diagnostic en retrouvant le vaisseau
rompu.
a. DEFINITION
Une HTA se définit par une pression artérielle systolique (PAS) supérieure ou égale à 140
mmHg et/ou une pression artérielle diastolique (PAD) supérieure ou égale à 90 mmHg, prise
en décubitus latéral gauche après un repos de 30 minutes. Ou une élévation de la PA habituelle
d’au moins 30 mmHg pour la systolique et 20 mmHg pour la diastolique.
La définition des désordres hypertensifs survenant au cours de la grossesse amène à distinguer
plusieurs types d’atteintes :
1) L'HTA gravidique HTA isolée sans protéinurie apparue à partir de la 20ème semaine
d’aménorrhée (SA) en l’absence d’antécédents.
2) L'HTA chronique ou permanente connue avant la grossesse ou apparaissant avant la 20 e
semaine d'aménorrhée et indépendante du rang de la grossesse.
3) La pré-éclampsie ou dysgravidie ou toxémie gravidique ou gestose éclamptogène associant
une à une protéinurie (0,3 g/l ou 0,50 g/24 h) et, de manière inconstante des œdèmes.
4) La pré-éclampsie surajoutée
5) La pré-éclampsie récidivante
b. ÉPIDEMIOLOGIE
Les données permettant de préciser l’incidence et les facteurs de risque de la prééclampsie sont
relativement difficiles à analyser, en raison de l’inhomogénéité des données de la littérature.
Cependant une étude multi-centrique portant sur la population générale en France retrouve une
incidence de 0,6%. En Europe, 10% des grossesses se compliquent de pré-éclampsie, et en
Afrique la fréquence varie de 10 à 13%.
Un certain nombre de facteurs de risque prédisposent à la pré-éclampsie :
1) Facteurs génétiques et familiaux : histoire familiale d’HTA ou de PE, l’antécédent
personnel d’HTA ou de PE
2) Facteurs de risque immunologiques : une maladaptation immunologique, la primiparité, le
changement de partenaire (primipaternité),
3) Facteurs de risque environnementaux : la toxicomanie au sens large du terme, la
consommation d’alcool, les conditions de vie (altitude), le travail stressant
4) Facteurs physiologiques : l’origine ethnique (noires), l’âge maternel ≥ 35 ans
5) Facteurs de risque maternels : les antécédents de dysgravidie, l’obésité, l’insulino –
résistance, les thrombophilies, les affections auto–immunes, l’HTA chronique, les
néphropathies chroniques, les infections urinaires
6) Facteurs de risque liés à la grossesse ou facteurs obstétricaux : intervalle long entre 2
grossesses, grossesses multiples, hydramnios, diabète, les anomalies chromosomiques ou
des malformations fœtales, l’anasarque fœtal, l’infection urinaire et la môle hydatiforme
c. PHYSIOPATHOLOGIE
La toxémie gravidique a pour étio-pathogénie un défaut de placentation, théorie étiologique
qui a battu en brèche toutes les autres jadis évoquées. La grossesse toxémique se caractérise
par une ischémie placentaire responsable d'une altération des cellules de l'endothélium
vasculaire. Ceci a trois conséquences : une sensibilisation accrue des vaisseaux aux substances
vasoconstrictives, une activation de la coagulation et de l'agrégation plaquettaire, et une
altération de la paroi capillaire responsable d'une fuite de liquide et de protéines. Il existe une
augmentation des résistances vasculaires et une hypovolémie relative liée à une redistribution
des liquides vers le secteur interstitiel. C'est donc une maladie générale qui débute dès la
placentation et qui peut atteindre tous les organes maternels et retentir également sur le fœtus.
d. PRISE EN CHARGE
Elle est surtout fonction de l’importance des chiffres tensionnels qui conditionnent le
pronostic.
1. PREECLAMPSIE LEGERE ou MODEREE:
- 140/90 mmHg < TA < 160/100 mmHg
- Œdèmes modérés (+ ou ++) localisés au niveau des malléoles et disparaissant après repos.
- Albuminurie < 0,5 g/ L (+ ou ++)
- Diurèse > 600 ml/ 24 h.
Traitement en ambulatoire sauf si grossesse à terme ou proche du terme (> à 34 semaines)
Repos au lit en décubitus latéral gauche, et surélever jambes lorsque assise.
Régime sans sel déconseillé, sauf cas HTA essentielle ou insuffisance cardiaque associée.
Sédatif pour favoriser le repos : Diazépam
Anti-HTA en monothérapie : Aldomet
CPN rapprochées (1x/par semaine).
Contrôler chaque jour T. à domicile et si augmentation, revoir sans délais le médecin.
Bilan de retentissement materno-fœtal:
Mère : FO, ECG, Echo cardiaque, Rx thorax (après la 34ème SA), urée, créatinine et
surtout l’acide urique, SGOT, SGPT.
Fœtus : NST, Echo, Doppler, OCT, CMFA
Si la TA est contrôlée, on peut envisager un accouchement à terme (37-38ème semaine). Si
par contre la TA continue d’augmenter malgré le traitement, hospitaliser la gestante et
envisager un accouchement dans les meilleurs délais si la maturité pulmonaire est atteinte.
2. PREECLAMPSIE SEVERE:
- TA > 160/100 mmHg
- Œdèmes généralisés (+++ ou ++++)
- Albuminurie massive > 3 à 5 g / 24h (+++ ou ++++)
- Oligurie (diurèse < 500 ml/ 24 h ou 0,5 ml/ kg/ h)
- Parfois, céphalées, sensation de mouche volante, amaurose...
Hospitalisation dans chambre calme, peu éclairée, loin de bruit avec restriction des visites.
Repos au lit en décubitus latéral gauche, et surélever jambes lorsque assise.
Sédatif pour diminuer le stress et favoriser le repos : Diazépam
Anti-HTA en association : Aldomet + Adalat
Si la TA est très élevée, donner un anti-HTA par voie parentérale : Népressol, catapressan.
NB: diurétiques à proscrire sauf en cas de décompensation cardiaque et d’OAP.
Surveillance : TA toutes les 6 heures, conscience, Poids: 1x/sem, fonte des œdèmes,
Diurèse, Albuminurie: 1 x/jour et éventuellement la protéinurie des 24 heures
Etablir une courbe d’évolution de la TA, du Poids et de la diurèse pour juger de l’efficacité
du traitement.
Bilan de retentissement materno-fœtal:
Surveillance fœtale: BCF toutes les 6 heures, HU 1x/sem pour suivre la croissance fœtale,
CMFA, NST, Écho obstétricale (score biophysique de Manning), Doppler, OCT, selon les
moyens dont on dispose.
8) LES ACCIDENTS OCULAIRES : les troubles visuels peuvent aller depuis la baisse de
l’acuité visuelle à la cécité totale. Ils sont dus à un œdème rétinien ou à un décollement
rétinien ou des spasmes artériolaires entraînant une ischémie choroïdienne.
ii. Fœtales
1) RETARD DE CROISSANCE INTRA UTERIN
2) MORT FOETAL IN UTERO
3) PREMATURITE
4) DECES PERINATAL ET NEONATAL PRECOCE
f. IMPLICATIONS ANESTHESIQUES
La patiente toxémique sévère est, comme nous venons de l'exposer, hypertendue,
hypovolémique et susceptible de présenter des troubles de coagulation.
L'anesthésiste-réanimateur doit bien connaître cette pathologie car il y est confronté, soit en
pré-partum, soit dans le post-partum : à une éclampsie tardive, un OAP...
Deux situations sont à considérer, l'analgésie pour le travail et l'anesthésie pour césarienne.
II.8. ECLAMPSIE
1. Définition
Apparition au cours de la grossesse en pré, per ou post-partum de crises convulsives tonico-
cloniques suivies d’un coma chez une parturiente atteinte de prééclampsie, non liées à
l’épilepsie ou à d’autres maladies convulsivantes
2. Facteurs de risque
- facteurs liés à la grossesse : grossesse multiple, l’anasarque fœtale et l’infection urinaire ;
- facteurs non liés à la grossesse : l’hérédité, la primiparité, le statut socioéconomique,
l’obésité, le diabète, la race, le tabagisme et les conditions météorologiques.
3. Physiopathologie
L’éclampsie est la conséquence d’une prise en charge efficace de la pré-éclampsie non faite
qui peut aboutir à une micro-angiopathie avec possibilité d’œdème cérébro-méningé (les
artériographies cérébrales montrent des occlusions des artères distales de petit calibre sans
thrombose veineuse). Ces désordres entrainent chez la mère une hypovolémie relative associée
à une vasoconstriction, une altération de la perméabilité capillaire et des perturbations de la
coagulation. Ce syndrome peut ensuite entrainer des atteintes de tous les organes maternels.
5. Clinique
Les signes prémonitoires :
- Céphalées frontales ou en casque pulsatiles avec adynamie, somnolence et vertiges, des
troubles oculaires avec diminution de l’acuité visuelle, phosphènes, amaurose
transitoire, des bourdonnements d’oreille.
- Des troubles digestifs avec nausées, vomissements, voire douleur épigastrique en barre
(signe de Chaussier), quasi pathognomonique de la crise.
- Dans le cas d’une toxémie gravidique en pleine poussée, l’œdème est parfois d’emblée
visible aux membres inférieurs, parfois encore latent, mais manifesté par une prise de
poids importante, anormale et rapide.
- L’hypertension artérielle qui est très fortement au dessus des chiffres limites de 140/90
mm/Hg a tendance à s’accroître encore souvent de façon brutale.
- L’albuminurie massive atteignant plusieurs grammes par litre.
- L’oligurie est constante.
Le traitement entrepris d’urgence dès l’apparition des signes prémonitoires de la toxémie
permet d’éviter la crise.
Signes d’éclampsie
La crise d’éclampsie évolue en quatre phases :
1-la phase d’invasion
Elle dure 5 à 30 secondes sans aura. Elle est marquée par des contractions fibrillaires et
rythmiques involontaires qui s’installent à la face (œil, paupière, mâchoire) et au cou. Les
globes oculaires roulent dans l’orbite et s’immobilisent latéralement, puis les contractions
atteignent les membres supérieurs qui s’enroulent en pronation sans toucher les membres
inférieurs.
2-la phase tonique
Elle dure 30 secondes, elle s’installe une minute après, elle associe :
- une hypertonie généralisée avec tête renversée et trismus (morsure de la langue), nuque
raidis, visage figé, yeux révulsés, membres supérieurs en flexion et les membres
inférieurs en extension.
- une apnée avec cyanose du visage et une mousse aux coins des lèvres.
3-la phase clonique ou convulsive
Elle dure 1 à 2 minutes. Elle débute par une longue inspiration qui met fin à la menace
d’asphyxie. Les mouvements convulsifs sont involontaires et désordonnés : face grimaçant, les
membres supérieurs sont projetés de façon anarchique, les muscles sont animés de
mouvements saccadés, les globes oculaires en nystagmus. Les membres inférieurs sont
relativement moins agités .Il est rare que la malade tombe et se traumatise.
4-la phase résolutive ou comateuse
S’installe un coma assez peu profond avec respiration stertoreuse d’une durée variable mais
assez courte (une demie heure à 2 heures) en fonction de l’intensité et de la répétition des
crises. Le réveil se fait à la fin de la crise et la malade ne garde aucun souvenir de l’accès ; il
n’y a ordinairement pas d’émission d’urine au cours de la crise.
Le caractère du coma : la profondeur du coma est un élément de gravité. Le plus souvent la
malade a des troubles de la vue, de l’intelligence tous ceux-ci sont dus à l’anoxie cérébrale.
Evolution de la crise d’éclampsie :
Dans l’immédiat on observe l’arrêt de la crise sous l’effet du traitement. En l’absence du
traitement, il y a répétition des crises avec état de mal éclamptique menaçant la vie de la mère :
asphyxie, défaillance cardiaque, œdème aigu du poumon, hémorragie cérébro-méningée.
Secondairement on peut retrouver une anurie par ischémie glomérulaire (régressive après
réanimation intense), un ictère par atteinte vasculaire disséminée, une psychose puerpérale
avec confusion.
A. complications maternelles :
1) complications neurologiques
- L’œdème cérébral
- Hématomes Intra cérébraux
- Les lésions cérébrales ischémiques
2) les complications hépatiques : HELLP syndrome, la stéatose hépatique gravidique et
l’hématome sous capsulaire du foie.
3) hématome rétro placentaire
4) l’insuffisance rénale
5) œdème aigu du poumon (OAP)
6) les troubles de coagulation
7) le syndrome de Mendelson (inhalation)
8) Les complications cardiaques : ischémie myocardique, nécrose ou de complications
mécaniques (insuffisance ventriculaire gauche) secondaires à la labilité des chiffres
tensionnels.
9) les accidents oculaires : les troubles visuels peuvent aller depuis la baisse de l’acuité
visuelle à la cécité totale. Dans les cas graves, on observe un œdème de la rétine, des
hémorragies et plus rarement un décollement de la rétine.
10) les complications infectieuses : ils sont représentés essentiellement par les endométrites,
les pyélonéphrites, les pneumopathies nosocomiales, les chorioamniotites et les
infections pariétales.
11) Les complications thromboemboliques : Ce sont des complications fréquentes
survenant chez les patientes éclamptiques au cours du post partum favorisées par
l’allaitement et les troubles d’hémostase.
12) L’asphyxie : elle est une cause fréquente de syncope et de mort subite au cours de la
crise.
13) La morsure de la langue : elle est fréquente.
B. Les complications fœtales
1) le retard de croissance intra utérin
2) Mort fœtale in Utero
3) La prématurité
4) Le décès périnatal et néonatal précoce
9. Traitement
La prise en charge doit être précoce et comporte deux volets :
- la réanimation médicale des formes graves et de leurs complications,
- la prise en charge obstétricale.
Principes : une prise en charge multidisciplinaire qui vise à :
- assurer la liberté des voies aériennes,
- faire céder les convulsions,
- faire baisser la pression artérielle en conservant une PAM à 80 mmHg,
- provoquer l'accouchement (césarienne sauf multipare à terme avec col favorable).
NB : Il faut prévenir l'hypotension artérielle trop brutale.
La réanimation comprend la stabilisation de la PA, l'expansion volémique par cristalloïdes
(Ringer lactate) ou gélatines, un apport hydrique adéquat réduit au minimum (surcharge :
OAP), le maintien d'une diurèse. La surveillance associe pouls et PA, sondage urinaire,
prévention des morsures (canule), prévention de l'inhalation bronchique avec intubation si
score de Glasgow (GCS) inférieure ou égala à 9.
Prise en charge
- Pendant la crise
Placer (sans se faire mordre les doigts) un mouchoir ou des compresses roulées entre les dents
pour éviter la morsure de la langue qu’on remplacera par une canule de Mayo après la crise
Protéger la gestante de toute chute pouvant entraîner fracture ou trauma crânio-encéphalique
Placera dès que possible une large voie veineuse par laquelle on donnera un anticonvulsivant :
R/Diazépam : 10 mg dilué en I.V. lent (2 minutes). Si les convulsions reprennent, renouveler
l’injection sans dépasser 30 mg en 1 h, sinon la patiente risque une dépression respiratoire. Si
nécessaire, instaurer une oxygénothérapie ou une ventilation assistée à l’aide d’un ballon
d’AMBOU.
Si les convulsions s’arrêtent, on poursuivra le traitement par une perfusion 40 mg de
diazépam dilué dans 500 ml de sérum physiologique ou Ringer lactate de manière à obtenir
une sédation tout en maintenant l’état de veille.
Ou R/ Diazépam par voie rectale si on ne peut le donner en I.V.. Donner 20 mg dilué dans
une seringue de 10 ml qu’on instillera dans le rectum à l’aide d’une sonde. Si on ne dispose
pas d’une sonde on introduira la seringue préalablement lubrifiée à moitié dans le rectum
après avoir retiré l’aiguille. On Injectera le contenu, tout en laissant la seringue en place et en
maintenant les fesses de la patiente serrées pendant 10 minutes pour éviter l’expulsion du
produit. Si les convulsions reprennent, on donnera encore 10 à 20 mg, par heure, en fonction
du poids de la patiente et de la réponse clinique.
N.B. : Ne pas dépasser 100 mg de diazépam en 24 h.
ou R/ Luminal*: ½ à 1 amp diluée en I.V. lent à renouveler si besoin
ou R/ Largactil*: 50 mg en I.V. lent, ensuite 25 mg I.M. toutes les 6 heures
ou R/ Sulfate de Magnésie selon le schéma de PRITCHARD :
Donnera 4 g de MgSO4 à 20% en IV lent (5 minutes), suivie de 5 g de MgSO4 à 50% en IM
profonde dans chaque fesse. Ensuite 5 g de sulfate de magnésium à 50% en IM toutes les 4 h,
dans la fesse gauche puis dans la fesse droite sans dépasser la dose totale de 39 mg en 24h.
Si on ne dispose pas de MgSO4 à 50%, on donnera 2g MgSO4 à 20% en I.V. lente, ensuite 1g
en I.V. lente toutes les heures.
Pendant le traitement on surveillera tout particulièrement les signes d’intoxication au sulfate de
magnésie (MgSO4)toutes les 15 minutes: F.R., diurèse, réflexes rotuliens.
En cas d’intoxication: F.R. (< 16 cycles/min.), oligurie (diurèse < 30 ml/h), abolition des
réflexes ostéo-tendineux, B.A.V. à l’E.C.G. , on arrêtera le traitement et on donnera 10 ml de
gluconate de calcium à 10 % en I.V. lente qu’on renouvellera si nécessaire jusqu’à la
disparition des troubles.
- Après la crise :
Aspiration oro-trachéale en cas d’encombrement des voie respiratoires. Une intubation peut
être nécessaire à cet effet surtout si la patiente est en coma;
Oxygénothérapie par intermittence et si nécessaire sous respirateur artificiel;
Sonde vésicale à demeure pour surveiller la diurèse horaire;
Sonde nasogastrique d’alimentation si la patiente est en coma.
Corriger les troubles hydro-électrolytiques (Lactate de Ringer) sous surveillance de la
pression veineuse centrale. Si on ne peut la mesurer, on donnera en moyenne 40 gttes/ min.
tout en surveillant la diurèse horaire (qui doit être de 30 à 50 ml/ h), et les signes d’O.A.P.
(dyspnée, toux grasse avec expectorations mousseuses...). On stoppera la perfusion dès
qu’apparaîtrons les signes d’encombrement de la petite circulation (dyspnée avec râles sous-
crépitants…) et on administrera 20 mg de Lasix* en I.V.D..
Surveiller conscience, T.A., diurèse et répétition des convulsions
Si la femme est enceinte, on évacuera la grossesse dès la stabilisation de l’état clinique (arrêt
des convulsions, lyse tensionnelle) quel que soit l’âge de la grossesse. Soit que le travail ne se
déclenche pas, on pratiquera alors une césarienne urgente après avoir maîtrisé les convulsions.
Soit que le travail se déclenche, il est en général rapide, et on tentera un accouchement par
voie basse (sauf si S.F.A., dystocie dynamique, poussée hypertensive, primipare du fait que sa
dilatation est généralement plus lente). Cependant si la crise se répète, on passera rapidement
par la voie haute.
Pour les grossesses trop jeunes, on est souvent tenté de laisser se poursuivre la grossesse
surtout si les convulsions s’arrêtent et que le fœtus est vivant. Nous pensons cependant qu’il
serait plus logique d’interrompre carrément la grossesse parce que l’éclampsie, complication
paroxystique de la prééclampsie, constitue déjà un signe de gravité; laisser la grossesse évoluer
exposerait inutilement la gestante à des complications encore plus graves.
On instaurera un traitement anti-hypertenseur: R/ Nepréssol*( amp. de 25 mg) : on injectera 5
mg en IV lente, toutes les 5 minutes, jusqu’à ce que la tension artérielle diastolique soit
redescendue jusqu’à 90 à 100 mmHg, ou 50 mg dans 500 ml de Lactate de Ringer qu’on fera
couler à un débit moyen de 4 gttes/min;
ou R/ Catapressan* ( amp. de 0,150 mg ) : 1 amp. en I.M. ou I.V. lente qu’on renouvellera
si nécessaire.
ou R/ Labétalol ; 10 mg en I.V. lente, si la tension diastolique reste supérieure à 110 mm Hg
après 10 minutes, on injectera encore 20 mg en IV lente. On augmentera la dose à 40 mg puis à
80 mg en I.V. lente si la T.A. diastolique reste élevée 10 minutes après la dernière injection
En cas de convulsions subintrantes, on procédera à une intubation et on placera la patiente sous
respirateur artificiel.
Il a été décrit pour la première fois par WEINSTEIN en 1982. Il s’agit d’une atteinte hépatique
compliquant la PE sévère. Elle se traduit par l’élévation des transaminases à laquelle
s’associent une hémolyse et une thrombopénie. L’incidence du HELLP syndrome varie entre 2
et 12% dans les PE et 20% dans les PE sévères.
Il n’existe pas dans la littérature de consensus concernant les valeurs retenues pour la
thrombopénie qui peut varier de 75000/mm3 à 150000/mm3 ainsi que les indicateurs de
l’atteinte hépatique utilisés. La définition reste biologique mais il y’a des controverses sur les
critères diagnostiques, dont le choix a été fait dans un souci de reproductibilité et de
comparaison des différentes séries.
Les critères retenus sont ceux de SIBAI :
- hémolyse : présence de schizophytes + Biluribine totale > 12mg/l, Ou LHD >600 UI/L
- augmentation des enzymes hépatiques ou cytolyse hépatique. ASAT (SGOT) > 70 UI/L
- thrombopénie : taux de plaquettes < 100 000 / mm3.
Le HELLP Syndrome augmente le risque de morbi-mortalité maternelle et fœtale. L’évolution
se fait spontanément vers la guérison après l’accouchement. Il s’agit d’une micro angiopathie
due à des lésions endothéliales diffuses, dont l’origine est multifactorielle (ischémie
placentaire ; migration de micro villosités syncitiales dans la circulation, activation des PNN).
70% des HELLP syndrome surviennent pendant la grossesse et 30% dans le post partum. Il est
important de noter que 80% des formes qui surviennent en post partum, concernent des
patientes traitées en pré partum pour éclampsie. Chez 20% qui restent, les signes de pré
éclampsie apparaissent après avoir identifié le HELLP Sd (HELLP Sd inaugural).
Ainsi HELLP Sd doit être recherché systématiquement chez toute patiente toxémique sévère à
l’admission mais aussi dans le post partum immédiat.
Cliniquement, le diagnostic du HELLP Sd est difficile, souvent il évolue de manière insidieuse
car les signes ne sont pas spécifiques et aboutissant à un retard diagnostic. Ceci peut être
responsable d’un pronostic désastreux. Les douleurs abdominales (au niveau de l’hypochondre
droit ou l’épigastre) prédominent (65% cas) et doivent être considérées, comme un signe
d’alerte. Les autres signes sont représentés essentiellement par les nausées ou vomissements,
les céphalées et les troubles visuels. L’hémolyse n’entraîne l’ictère que dans 50% des cas.
Le traitement et la surveillance du HELLP Sd sont ceux d’une PE sévère. La plupart des
auteurs, s’appuyant sur le mauvais pronostic materno fœtal de cette affection et les dangers que
fait courir la poursuite de la grossesse, prônent l’évacuation utérine. Toutefois le cas le plus
fréquent c’est l’association HELLP Sd - éclampsie. Elle constitue une indication formelle à
l’extraction fœtale vu la mortalité et la morbidité fœto-maternelle élevée comprenant CIVD
dans 21%, HRP 16% , IRA 8%, hémorragie cérébrale, OAP et un risque accru d’hémorragie de
la délivrance. En pratique, l’attitude logique chez une patiente présentant un HELLP Sd est
l’interruption de la grossesse quelque soit le mode de l’accouchement, si le terme est égal ou
supérieur à 34 SA ou si la maturité pulmonaire est acquise. Il est de même devant la
dégradation de l’état maternel, une souffrance fœtale ou l’existence d’une CIVD, quelque soit
l’âge gestationnel. A l’inverse, un traitement conservateur peut être proposé avant 34 SA pour
obtenir une maturité pulmonaire suffisante et faciliter le transfert vers un centre de
périnatalogie intégrant une unité de réanimation néonatale. Cependant cette attitude
expectative nécessite une surveillance tant sur le plan fœtal que sur le plan maternel, la
décision thérapeutique doit être évolutive, retenant que l’attentisme ne doit être inconsidéré. Le
bénéfice néonatal escompté étant souvent minime en regard des risques maternels encourus.
Figure 8 : stéatose hépatique gravidique : le noyau reste au centre de l’hépatocyte et n’est pas refoulé par la
stéatose micro vacuolaire.
1. DEFINITION :
Présence de plus d'un fœtus dans l'utérus.
2. CAUSES
- Fécondation de plusieurs ovules
- Division d'un ovule fécondé en deux fœtus distincts
- Facteurs prédisposants : antécédents familiaux de grossesse multiple, traitement de
l'infertilité à l'aide d'inducteurs de l'ovulation
peuvent être distincts, séparés, mais ils peuvent fusionner ensemble pour former une seule
masse placentaire. Elle représente 30 % des grossesses gémellaires monozygotes.
4. CLINIQUE
1. Anamnèse
Il y a lieu de soupçonner une grossesse multiple chez les gestantes qui ont :
- des antécédents familiaux de grossesse multiple et chez celles qui sont traitées pour
l'infertilité.
- Exagération des signes sympathiques de la grossesse :
o Présence accentuée et précoce des désagréments de la grossesse
5. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
- Grossesse molaire - Hydramnios
- myome utérin - Un seul gros bébé (macrosomie)
- kyste ovarien
6. COMPLICATIONS
Complications pour la mère Complications pour le fœtus
- Pré-éclampsie - RCIU
- Anémie - Anomalies congénitales
- Travail et accouchement prématurés - Mort fœtale in utero
- Hydramnios - Naissance prématurée
- Vomissements de la grossesse
7. PRISE EN CHARGE
Pendant les C.P.N.:
On dépistera les signes de béance cervico-isthmique par un T.V. systématique à chaque
C.P.N. et si nécessaire on fera un cerclage du col utérin
On recherchera les signes de toxémie (H.T.A., protéinurie, O.M.I.)
On hospitalisera la gestante au moindre signe de menace d’avortement ou
d’accouchement prématuré
Pendant le travail :
Dès l’admission à la salle d’accouchement, après l’évaluation clinique on fera une Rx.
A.A.B. ou une échographie pour déterminer la présentation des 2 fœtus.
Si l’accouchement par voie basse est impossible ou risquée, on fera une césarienne. Ces
circonstances sont :
o Le 1er fœtus ou les 2 fœtus en présentation transversale
o Le 1er fœtus en présentation de siège (relative)
o Fœtus siamois
CAS PARTICULIERS
1°) Un des fœtus est mort
On devra d’abord en rechercher la cause.
Si l’étiologie de la mort est évidente et menace la vie du fœtus encore vivant, on pratiquera
rapidement une césarienne si la maturité pulmonaire est atteinte.
Si l’étiologie de la mort n’est pas évidente on fera une échographie d’urgence pour
déterminer le nombre de placentas:
Si les placentas sont distincts et que la grossesse est encore jeune, on peut laisser
évoluer la grossesse tout en surveillant en hospitalisation la crase sanguine (T.S., T.C.,
fibrinogène toutes les 48 heures). Une échographie sera faite une fois par semaine
ainsi qu’un N.S.T. (si grossesse de plus de 28 semaines) jusqu’à l’accouchement.
Si la grossesse est à terme ou si la maturité pulmonaire est atteinte, l’accouchement
sera décidé dans les plus brefs délais de préférence par voie haute.
1. DEFINITION
C’est une insuffisance de liquide amiotique dont la quantité est estimée inférieure à 250ml.
Avec l’échographie cette appréciation passe par la détermination de l’Index de LA ≤ 5cm
(selon Phelan) ou la mesure de la plus grande poche de liquide amniotique (inférieure à 3
cm).
2. ETIOLOGIE
En dehors de la souffrance fœtale chronique, d’un effet médicamenteux (Indométacine), du
dépassement de terme, et de la rupture prématurée des membranes, il faut toujours suspecter
une malformation fœtale en cas d’oligohydramnios, jusqu’à preuve du contraire. Il s’agit
notamment de :
- lésions obstructives du système urinaire ;
- agénésie rénale ou autre dysplasies rénales ;
- malformations chromosomiques.
3. COMPLICATIONS
- Risque de décès périnatal lié à la pathologie sous-jacente (malformative ou non).
- Hypoplasie pulmonaire (perturbation de la dynamique des fluides intra pulmonaires). Le
rapport entre la circonférence thoracique et la circonférence abdominale est constant durant
la grossesse (0,94±0,05). Le rapport est utile pour prédire une hypoplasie pulmonaire
observée si ce rapport > 0,90).
- Absence des mouvements fœtaux qui peut entraîner des déformations squelettiques (pieds
bots, contractures articulaires…).
- Possibilité de brides pouvant entraîner des amputations de membres.
- Complications funiculaires : compression du cordon (décélération variables).
- Dystocie dynamique.
- Malprésentation (ex. siège).
- Couches sèches.
4. CLINIQUE
Sur le plan clinique, la hauteur utérine est inférieure à celle attendue pour l’âge de la
grossesse et sur le plan paraclinique (échographie), l’AFI est < 50.
5. CONDUITE A TENIR
- Rechercher la cause (échographie morphologique complète, caryotype).
- Amnio-infusion : remplacement échoguidé de liquide (sérum salé 0,9% à raison de 100ml
avant 24 semaines, 150-300ml après 24semaines) par voie transabdominale. Ceci améliore
la qualité des images échographiques des malformations éventuelles et permet une étude de
la dynamique urinaire, tout en restaurant le rôle protecteur du LA.
- Hydratation maternelle : l’apport d’au moins 2 litres d’eau en 2 heures par jour, avec une
eau faiblement minéralisée, permet une augmentation significative de liquide amniotique et
donc du bien-être fœtal. Parmi les mécanismes explicatifs de cet effet, on cite soit
l’amélioration de la perfusion des artères utérines et de la perfusion/oxygénation fœtale,
soit la diminution de l’osmolalité maternelle conduisant à un passage net d’eau dans le
II.14. POLYHYDRAMNIOS
1. DEFINITION
L’hydramnios est classiquement défini par un excès de liquide amniotique supérieur à 2 litres
à l’accouchement. Cette définition est devenue un peu caduque depuis le développement de
l’échographie qui permet l’évaluation de la quantité du liquide amniotique au cours même de
la grossesse.
Il est important de savoir dépister l’hydramnios, car c’est un signe d’appel de malformation
fœtale : son apparition peut constituer une donnée importante du suivi évolutif d’une
pathologie (diabète, pathologie Rhésus, malformation fœtale connue), et il existe parfois une
indication à drainer cet hydramnios.
On reconnaît deux variétés : la forme aiguë et la forme chronique.
- Polyhydramnios aigu
Affection qui survient le plus souvent au 2ème trimestre et se caractérise par une
augmentation soudaine et rapide de la quantité de LA, accompagnée de symptômes
maternels importants (douleurs abdominales, nausée, vomissements, dyspnée, orthopnée).
- Polyhydramnios chronique
Affection qui survient plus tardivement (3eme trimestre) et à une évolution plus lente.
2. ETIOLOGIES
L’hydramnios est la conséquence d’un déséquilibre entre la production et l’élimination de
liquide amniotique.
Défaut d’élimination
Tout défaut d’absorption du liquide amniotique par le fœtus peut être à l’origine d’un
hydramnios : défaut de déglutition d’origine musculaire ou neurologique ou compressive,
obstacle digestif dont le retentissement sera d’autant plus important que l’obstacle est haut
situé.
Production excessive
La principale cause est la polyurie fœtale secondaire soit à des facteurs maternels (diabète),
soit à des facteurs fœtaux (cardiopathie, infection, syndrome transfuseur-transfusé).
Les anomalies ouvertes du système nerveux central (myéloméningocèle, anencéphalie)
peuvent être à l’origine d’un hydramnios secondaire à une fuite liquidienne.
Dans les anémies importantes, il se développe un syndrome de rétention hydrique généralisée
avec hypoprotidémie et hypervolémie dont le mécanisme est mal connu, mais qui aboutit à un
anasarque foeto-placentaire dont le premier signe est l’hydramnios associé à un
épaississement placentaire.
3. DIAGNOSTIC
a. Clinique
Le diagnostic clinique d’hydramnios repose sur la mesure de la hauteur utérine, anormale pour
l’âge gestationnel. S’y associe éventuellement le classique signe du glaçon, témoin de la
mobilité du pôle fœtal au toucher vaginal. Les autres signes cliniques sont quasi inexistants en
cas d’hydramnios chronique.
En cas d’hydramnios aigu, la surdistension induit des signes de menace d’accouchement
prématuré (contractions, modifications cervicales) et des signes témoignant d’un
retentissement maternel : dyspnée d’effort, voire de décubitus ; douleurs abdominales à
irradiation lombaire, insomniantes ; utérus tendu, douloureux à la palpation ; présence d’une
circulation veineuse collatérale ; hypotension artérielle ; œdèmes des membres inférieurs.
b. Echographie
L’échographie permet de confirmer le diagnostic d’hydramnios, mais aussi d’en rechercher
l’étiologie. Les hydramnios modérés facilitent l’analyse de la morphologie fœtale.
1) Evaluation subjective du liquide amniotique
Dès la pose de la sonde d’échographie, l’opérateur éprouve l’impression d’une discordance
entre la taille du fœtus et les citernes de liquide amniotique avec un fœtus semblant
classiquement “nager librement dans un océan”, autrement appelé “fœtus suspendu”. Cette
approche peut suffire à poser le diagnostic et il a bien été montré une excellente corrélation
entre l’évaluation subjective par un opérateur entraîné et l’évaluation chiffrée à l’aide en
particulier de l’index amniotique. Cependant, une suspicion d’hydramnios doit motiver
l’échographiste à mesurer les grandes citernes ou l’index amniotique dans l’idée de quantifier
l’anomalie de liquide de façon précise et reproductible.
2) Méthodes semi-quantitatives d’estimation de liquide
Ces mesures permettent de confirmer le diagnostic d’hydramnios, d’en quantifier l’importance
et d’en réaliser une surveillance évolutive.
Mesure de la plus grande citerne
Elle a été proposée pour la première fois par Chamberlain et correspond à la mesure de la
profondeur (diamètre vertical) de la plus grande citerne de liquide amniotique, sans
interposition du cordon ombilical (fig).
o Utérus divisé en 4 quadrants
o Sonde parallèle au plan sagittal
o Mesure de la poche la plus profonde sans cordon dans les 4 quadrants
o Ne pas appliquer une pression trop importante avec la sonde
o Pratiquer la mesure à une période de relative inactivité fœtale
4. PRISE EN CHARGE
Devant toute suspicion clinique d’hydramnios, la conduite à tenir du praticien devra être
rythmée par trois interrogations :
- confirmer le diagnostic d’hydramnios,
- rechercher une étiologie maternelle, fœtale ou annexielle et essayer d’établir un pronostic
selon l’étiologie retrouvée,
- prendre en charge cet hydramnios afin d’éviter ces complications, au premier rang
desquelles l’accouchement prématuré.
La prise en charge se conçoit selon deux axes : la prise en charge de l’hydramnios qui peut être
menaçant et/ou gênant pour son propre compte, et la prise en charge de la pathologie retrouvée
le cas échéant.
L’ACCOUCHEMENT
Lorsqu’il existe une pathologie fœtale, il est souvent utile de programmer l’accouchement.
Compte tenu des complications obstétricales associées à la présence d’un hydramnios, la
connaissance de celui-ci impose de prendre systématiquement des précautions particulières.
o La voie d’accouchement
Ne dépend que de considérations obstétricales. Les indications de césarienne seront en rapport
avec une disproportion fœto-pelvienne, une malformation pouvant être source de dystocie ou
d’anomalies de la présentation. Exceptionnellement, une pathologie relevant d’une prise en
charge très spécialisée pourra nécessiter, outre son transfert vers une structure adaptée, un
accouchement programmé éventuellement au prix d’une césarienne. On retiendra cependant
que la macrosomie, éventuellement méconnue, est associée à la présence d’un hydramnios.
o La dystocie dynamique,
Volontiers associée à la surdistension, pourra être limitée par une ponction de liquide
amniotique préalable au travail, ou par une amniotomie précoce et prudente, ainsi que par
l’administration d’ocytociques.
o Le risque de procidence du cordon lors de la rupture des membranes
Justifie de contrôler la rupture en réalisant une amniotomie précoce et prudente à l’aiguille.
o La fréquence accrue d’hémorragies de la délivrance par atonie utérine
Justifie la pratique d’une délivrance dirigée et d’une surveillance post-partum renforcée.
1. DEFINITIONS
La rupture prématurée des membranes (RPM) est une solution de continuité des membranes
(amnios et chorion) qui précède le travail.
Rupture de la poche amniochoriale : rupture de certaines poches liquides constituées entre
amnios et chorion.
Rupture précoce : c’est une rupture spontanée des membranes survenant au cours du travail
avant la dilatation complète.
Rupture tempestive : c’est une rupture spontanée des membranes à dilatation complète.
Poche des eaux : c’est une hernie des membranes au devant de la présentation qui se forme au
cours du travail d’accouchement
Rupture haute des membranes : c’est une rupture qui se situe à distance du col
7. COMPLICATIONS
- Maternelles : chorio-amniotite, endométrite, sepsis, décès maternel
- Fœtales : procidence du cordon, Souffrance fœtale, Mort in utero, présentation
vicieuse, prématurité.
- Néonatales : infection néonatale (méningite, sepsis), hypoplasie pulmonaire,
leucomalacie péri-ventriculaire, décès néonatal.
8. DIAGNOSTIC
a) Clinique
- Anamnèse : perte génitale des liquides (tiède opalescent) retrouvé dans 90% des cas.
- Examen au spéculum : visualisation d’un écoulement cervical. S’il n’est pas spontanément
visible, refouler avec la main sus-pubienne le mobile fœtal (manœuvre de Tarnier).
b) Paraclinique
- FERN test (cristallisation du LA) : mise en évidence d’image de feuilles de fougère sur un
frottis séché à l’air durant 5 à 7 minutes (test le plus fiable). La présence du sang en grande
quantité dénature la formation de fougères. Cette cristallisation est due à la présence du
sodium (Na Cl) dans le liquide amniotique.
- Fibronectine : la présence de cette glycoprotéine permet d’affirmer le diagnostic lorsque le
Fern test est négatif.
9. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
- RPM - perte involontaire d’urines
- rupture d’une poche amniochoriale - leucorrhée abondante
2. ÉPIDEMIOLOGIE
- incidence 0,2-0,6 pour 100 accouchements selon l'inclusion des différents types de procidence,
- mortalité de 10 à 30% selon les équipes.
3. ÉTIOLOGIES
"Une présentation s'adaptant parfaitement au segment inférieur bien formé et au détroit
supérieur non rétréci ne peut engendrer de procidence". La procidence de cordon est donc
favorisée par un défaut d'accommodation fœto-maternelle :
- d'ordre fœtal : les présentations transversales (risque de 5 à 10%), podalique (++ dans les
complets avec un risque de procidence de 11%), céphalique (5%) défléchie haute et mal
accommodée, la grossesse gémellaire (9%), le petit poids fœtal (7% des prématurés), les
malformations fœtales,
- d'ordre maternel : la multiparité (par relâchement des parois utérines), les anomalies du
petit bassin (bassins rétrécis), les tumeurs pelviennes et prævia.
- d'ordre annexiel : l'hydramnios (3%), le placenta prævia avec insertion basse du cordon
(11%), une tumeur, un nœud du cordon ou un excès de longueur de celui-ci (facteur de
risque multiplié par 6 si > à 75 cm).
- La procidence peut être aussi iatrogène (20% des cas) quand la rupture de la poche des
eaux est brutale (10 à 20% des cas), lors d'une tentative de version interne avec refoulement
manuel, d'une VME (2,5% des cas).
4. DIAGNOSTIC CLINIQUE
S'il s'agit d'une procidence vraie, le diagnostic est facile et immédiat car le cordon est perçu au
doigt comme une tige turgescente pulsatile, synchrone au pouls fœtal (à différencier des
vaisseaux maternels). Le diagnostic est moins aisé, lors d'une latérocidence qui est suspectée
devant une bradycardie fœtale ou lors d'un procubitus où l'on perçoit à la palpation une masse
pulsatile dans la poche des eaux sur une présentation haute (diagnostic différentiel : vaisseaux
prævia avec insertion vélamenteuse du cordon). La procidence une fois reconnue, une question
se pose : le cordon bat-il ?
5. CONDUITE A TENIR
Il faut extraire le fœtus rapidement et calmement
- assurer une bonne oxygénation de la mère,
- faire appeler un anesthésiste en urgence,
- présence d'un aide dans la salle d'accouchement,
- selon le type de procidence, la conduite pratique est différente :
1) en cas de procubitus : certaines équipes font d'emblée une césarienne, d'autres préfèrent
l'expectative c'est à dire, mettre la patiente en position de Trendelenburg, attendre la
dilatation complète en surveillant le tracé et la présentation par échographie puis rompre la
poche des eaux et terminer l'accouchement soit par une version manœuvre interne soit par
une manœuvre instrumentale.
2) en cas de latérocidence : le mode d'extraction dépendra du tracé de monitoring et du pH
fœtal. Une perturbation est à considérer comme une souffrance fœtale au cours du travail.
3) en cas de procidence vraie : la conduite à tenir dépendra de l'état fœtal (tracé et
échographie), de la présentation, de la dilatation, et du travail
a. Présentation céphalique : le risque de compression est majeur :
mettre la patiente en position de Trendelenburg,
1. DEFINITION
La menace d’accouchement prématuré (MAP) survient entre 22 et 36 semaines d’aménorrhée
(SA) révolues et se caractérise par l’association de modifications cervicales et de contractions
utérines régulières et douloureuses qui conduiront à l’accouchement prématuré en l’absence
d’intervention médicale. L’accouchement prématuré peut être soit spontané (2 cas sur 3), soit
provoqué à la suite d’une décision médicale.
On parle de grande prématurité entre 28 et 32 SA et de très grande prématurité avant 28 SA
dans les milieux où la puériculture est très poussée.
L’augmentation des extractions précoces pour pathologie fœtale ou maternelle rendues
possibles par les progrès de la médecine périnatale ; l’augmentation de la fréquence de certains
facteurs de risque, notamment les grossesses multiples liées aux traitements de la stérilité. Le
risque de prématurité est 10 fois plus élevé pour ces enfants que pour ceux nés d’une grossesse
unique.
La menace d’accouchement prématuré est quantitativement la première cause d’hospitalisation
pendant la grossesse en sachant que le risque réel d’accouchements prématurés est très variable
selon les études de la littérature (entre 15 à 50 %).
a) Causes utérines
- Béance du col.
- Malformations utérines : utérus hypoplasique ; utérus cloisonné ; utérus double.
- Fibromes utérins.
b) Causes ovulaires
- Grossesses multiples. - Placenta praevia.
- Polyhydramnios. - RPM.
c) Causes générales :
- Syndromes vasculo-rénaux. - Infections.
d) Causes socio-économiques
- Age maternel : < 18ans ; > 35ans. - Grossesses rapprochées.
- Mode de vie : fréquence accrue dans la classe pauvre ; alcoolisme ; longs voyages.
e) Les facteurs professionnels
- Travaux lourds. - Port de charges.
f) Facteurs nutritionnels
g) Causes chirurgicales et iatrogènes
- Chirurgie pendant la grossesse. - Prématurité induite.
h) Causes inconnues ou idiopathiques (50% des cas)
3. DIAGNOSTIC
La démarche diagnostique permet de confirmer la MAP, juger la gravité et préciser l’origine.
Elle repose sur un bilan complet qui doit comporter un interrogatoire pour préciser les
antécédents obstétricaux et rechercher les signes fonctionnels et généraux ; un examen
obstétrical avec l’évaluation des signes physiques ; des examens complémentaires dont
certains aident au diagnostic et d’autres seront utiles pour la recherche d’une étiologie.
Dans certains cas, l’accouchement prématuré est prévisible s’il existe : un facteur permanent
de risque d’accouchement prématuré ; une cause favorisante ; une rupture des membranes ;
enfin, si les modifications cervicales sont évidentes. Des mesures préventives immédiates
s’imposent.
Le plus souvent, la menace d’accouchement prématuré survient de façon inopinée et le
diagnostic est plus difficile, faisant appel aux données cliniques et aux données des examens
complémentaires.
a) Examen clinique
2 critères sont primordiaux : fréquence des contractions utérines (CU) et les modifications du
col utérin. Parler de MAP nécessite présence de CU non dépressibles et douloureuses, d’au
moins une toutes les 10 min et durant plus de 35 s. Elles peuvent être associées à une pesanteur
pelvienne et à une « envie de pousser », voire une sensation d’engagement fœtal. La notion de
facteur déclenchant peut être retrouvée : voyage récent, stress. Les modifications cervicales
sont appréciées par le TV. Il peut s’agir de raccourcissement, d’ouverture ou de changement de
consistance du col. L’ampliation du segment inférieur lié à la descente de la présentation est un
signe supplémentaire. Une hernie de la poche des eaux au travers du canal cervical constitue
un élément de gravité. Les autres éléments cliniques à prendre en compte sont : des lombalgies
périodiques ; des métrorragies plus ou moins intenses ; une RPM ; des diarrhées inexpliquées.
Toutes ces modifications peuvent être isolées ou plus ou moins associées entre elles ; elles sont
d’autant plus graves qu’elles surviennent chez une primipare et plus précocement pendant la
grossesse. Ces modifications permettent d’établir un score de tocolyse : score de Baumgarten
qui tient compte de 4 éléments, chacun étant coté de 0 à 4 : contractions utérines, modifications
cervicales, rupture prématurée des membranes, métrorragies (tableau 2).
En pratique, la valeur diagnostique de l’examen clinique est bon dans les cas extrêmes (col très
modifié associé à des contractions utérines régulières ou, à l’inverse, col très peu modifié avec
des contractions rares).
Dans les situations intermédiaires, les plus nombreuses, la prédiction de l’accouchement
prématuré par l’examen clinique est médiocre, et des examens complémentaires semblent
utiles, notamment l’échographie du col utérin et la recherche de fibronectine fœtale dans les
sécrétions vaginales.
b) Examen paraclinique
Tocométrie externe
La tocométrie externe ne permet pas d’améliorer le diagnostic de menace d’accouchement
prématuré, même si elle permet de repérer davantage de contractions utérines.
Échographie du col utérin
Réalisée par voie endovaginale, elle est indispensable en cas de suspicion clinique de menace
d’accouchement prématuré. La longueur cervicale, la largeur de l’orifice interne ainsi que la
protrusion des membranes sont 3 critères à prendre en compte.
Les seuils de longueur cervicale les plus discriminants pour prévoir l’accouchement prématuré
se situent entre 26 et 30 mm.
En cas de signes d’accouchement prématuré, la valeur prédictive négative d’un col long à
l’échographie endovaginale (longueur > 30 mm) est forte. Cette valeur prédictive négative
forte peut permettre de diminuer le nombre d’hospitalisations et de traitements tocolytiques
inutiles.
Recherche de fibronectine fœtale dans les sécrétions vaginales
La fibronectine est une glycoprotéine sécrétée par le trophoblaste et les membranes fœtales.
Elle n’est plus libérée dans les sécrétions vaginales après 22 SA, lorsque les membranes
fusionnent. Elle réapparaît souvent en cas de rupture des membranes, mais aussi en cas
d’inflammation (due à une vaginose bactérienne p. ex.).
La technique fait appel a un écouvillonnage du cul-de-sac vaginal postérieur ou de l’exocol.
L’existence de rapports sexuels ou d’un toucher vaginal dans les 24 dernières heures ainsi que
la présence de métrorragies donnent des résultats faussement positifs.
En l’absence de fibronectine dans les sécrétions vaginales (taux inférieur à 50 ng/mL) chez des
femmes ayant des signes cliniques de menace d’accouchement prématuré, la probabilité d’un
accouchement dans les 14 jours est de 0,5 %, soit une valeur prédictive négative de 99,5 %.
En résumé, en cas de menace d’accouchement prématuré, la valeur diagnostique de
l’échographie et de la fibronectine apparaît supérieure à celle de l’examen clinique.
4. PRISE EN CHARGE
a) Bilan étiologique
C’est notamment la recherche d’un facteur déclenchant, surtout infectieux : paludisme (goutte
épaisse, frottis, test rapides) ; infection urinaire (ECBU) ; infection vaginale (prélèvements
endocervicaux). Les autres examens seront orientés par la clinique.
L’échographie obstétricale a une double visée : étiologique éventuelle (nombre de fœtus,
localisation du placenta) et orientative (biométrie fœtale, morphologie, liquide amniotique
résiduel).
b) Attitudes préventives
- Recherche et suppression des facteurs de risque dès la 1ere consultation.
- Cerclage du col en cas de béance cervico-isthmique démontrée.
- Repos maternel et tocolyse prophylactique avant, pendant et après traumatisme, notamment
chirurgical.
c) Attitudes curatives
- Transfert « in utero » dans un hôpital ayant une unité néonatale adéquate (préférable à un
transfert néonatal). Il faut bien évaluer la situation (parité, état du col, contractions, réponse
à la Tocolyse) avant de prendre une décision de transfert car le pire est évidemment de
devoir précéder à l’accouchement durant le trajet.
- Repos au lit. Il peut, avec une bonne hydratation, suffire dans beaucoup de cas pour faire
cesser les contractions utérines. A ce repos on peut ajouter un anxiolytique du genre Valium
1 à 2 x 10 mg/jour.
- Stimulation de la maturation pulmonaire, moyennant recours aux corticoïdes. Ils diminuent
significativement le risque de syndrome de détresse respiratoire du nouveau né. Le bénéfice
maximum de la cure s’observe 24 heures après le traitement et dure une semaine.:
→ cortisol, prednisolone et prednisone traversent faiblement la barrière placentaire et sont
fortement inactivé par l’enzyme placentaire ==> utilisés dans le T3 des pathologies
maternelles (LED, asthme,…).
→ La dexamethasone et la betamethasone sont faiblement inactivés par l’enzyme 11 beta
hydroxysteroïde déshydrogénase ==> utilisées dans le traitement des pathologies fœtales.
Betamethasone 12 mg en IM à répéter après 24h et Dexamethasone 6 mg en IM toutes les
12h pdt 48h.
- Tocolyse, chaque fois qu’il est raisonnable d’arrêter l’accouchement. La tocolyse n’est pas
raisonnable par exemple dans les situations suivantes (contre-indications de la Tocolyse) :
o pré-éclampsie sévère ; o saignements importants ;
o chorio amniotite ; o Souffrance ;
o décollement placentaire ; o grossesse > 34 semaines.
o malformation fœtale létale ;
a) Les β mimétiques sont très utilisés. Leurs effets β2 stimulants provoquent une relaxation de
la musculature lisse (utérine et artériolaire) et une stimulation de la néoglucogenèse. Tous ils
possèdent des effets β1-stimulants (action inotrophe et chronotrope positive). Leurs effets
secondaires sont : tachycardie ; arythmie (d’où contre-indication si cardiopathie ou ECG
pathologique); nausées et vomissements, constipation ; céphalées ; hyperglycémie (d’où
contre-indication si diabète). On a également décrit des accidents comme œdème
pulmonaire (dans les grossesses multiples + administration de stéroïdes), ischémie
myocardique, tremor, nervosité, hypokaliémie, tachycardie fœtale.
b) L’indométacine, comme inhibitrice des prostaglandines diminue la contraction
myométriale et retarde l’accouchement de plusieurs jours (voie rectale ou orale) : 50 à
100mg par voie rectale, puis dose d’entretien de 25mg toutes les 4 à 6 heures durant 24 à
48 heures (sans dépasser 48heures). Les effets secondaires sont nombreux : ulcère peptique ;
hémorragies ; nausées, vomissements ; diarrhée ; thrombopénie ; allergies ; dyspepsie ;
céphalées. Chez le fœtus, l’indométacine peut provoquer une fermeture partielle du canal
artériel réversible à l’arrêt du traitement. Ce phénomène a peu d’influence sur l’oxygénation
fœtale à court terme. Lors d’usage prolongé, il semble y avoir un risque d’hypertension
pulmonaire. Risque d’oligo-amnios (voir polydramnios). L’insuffisance rénale fœtale est
transitoire et dose dépendante. Enfin, les effets sur l’agrégation plaquettaire peuvent être de
longue durée chez le nouveau-né qui élimine l’indométacine plus lentement que l’adulte. On
peut atténuer l’ampleur des effets secondaires en associant Indométacine et β mimétiques.
c) Les anticaliques, comme nifédipine (Adalat®) inhibent les contractions utérines spontanées
et induites par l’ocytocine : dose initiale de 3co à 10mg par voie orale ; dose d’entretien de
20mg toutes les 8heures durant 3jours puis 20mg 2x/jour. Son action est favorable dans le
cas où d’autres formes de tocolyse sont contre-indiquées. La nifédipine ne doit pas être
utilisée en association avec le sulfate de magnésium (risque d’hypotension). Ses effets
secondaires sont : érythème facial (flush), céphalées, rétention hydrosodée, nausée, allergie.
Il peut faire suite à une menace plus au moins longue non jugulée par le traitement, ou peut se
produire d’emblée. L’accouchement prématuré devient inéluctable (inévitable) lorsque :
- les contractions utérines deviennent de plus en plus fréquentes et régulières ;
- la rupture des membres intervient ;
- le col s’ouvre au-delà de 3 cm.
1. DEFINITION
Selon l’OMS et la FIGO, on parle de dépassement de terme pour des grossesses de 42
semaines révolues (dépassant 294 jours depuis la date des dernières règles). Il apparaît qu’une
augmentation de la morbidité néonatale s’observe déjà dès la fin de la 41 e semaine, c’est-à-dire
au-delà de 287 jours après la date des dernières règles.
2. FACTEURS FAVORISANTS
- Antécédents de dépassement de terme (risque de récidive =50%).
- Inertie utérine primaire.
- Malformations fœtales (responsables de 25% de la mortalité périnatale observée lors de
dépassement de terme. Au sujet de l’anencéphale : surrénales peu développées par
insuffisance de stimulation hypophysaire. On reconnaît aux surrénales fœtales le rôle dans le
déclenchement du travail).
3. PHYSIOPATHOLOGIE ET COMPLICATIONS
La physiopathologie de la grossesse prolongée ou dépassement de terme est dominée par la
sénescence placentaire. Celle-ci est un phénomène physiologique qui débute normalement vers
la 36ème semaine. Elle est définie comme :
- une densification du stroma villositaire, avec épaississement de la membrane basale ;
- un rapprochement des capillaires vers la périphérie, c’est-à-dire, vers le syncytium ;
- un accroissement de plaques acidophilesdu syncytium, avec accumulation de noyaux en
dehors de ces zones.
On considère aussi généralement que les thromboses intervilleuses et les lésions de nécrose
ischémiques avec dépôt de substance fibrinoïde ou de fibrine, ainsi que la formation
d’’infarctus sont des témoins de la sénesence placentaire. Les précipités calciques souvent
associés au dépôt de substance fibrinoïde ont aussi souvent été pris pour une expression de la
sénescence.
Le problème soulevé par la sénescence placentaire est qu’il reste difficile de faire correspondre
à un âge donné de la grossesse un type de sénescence placentaire et un type de réaction fœtale,
ce qui gêne la prise en charge, puisque des 10% des grossesses prolongées, 1% seulement
posent problème. Et personne ne sait quel enfant se trouvera dans cette situation.
Les risques encourus par le fœtus portent sur :
- le liquide amniotique ; sa réduction entraîne une diminution des mouvements fœtaux et une
augmentation des risques de compression du cordon ombilical (décélérations variables au
monitoring) ;
- la sénescence placentaire responsable de l’hypoxie fœtale chronique, pouvant se terminer par
la mort in utero ; et il est toujours impossible de savoir quelle grossesse prolongée porte un
enfant qui va souffrir, ni si cette souffrance va être vite fatale ou pas ;
- le poids de naissance ; l’incidence des macrosomies est de 3 à 7 fois plus importante (environ
40% des enfants nés après 42 SA dépassent 4000g) et augmente le risque de dystocie des
épaules ;
- la détresse respiratoire néonatale, du fait que la maturité fœtale risque de faire déclencher à
ces enfants le réflexe d’inhalation du liquide amniotique, ce qui s’avérer d’une extrême
gravité si ce liquide est méconial (
- le syndrome de post-maturité ; ce terme s’applique aux enfants présentant un aspect clinique
évoquant une malnutrition intra-utérine (avec risque d’hypoglycémie néonatale).
4. DIAGNOSTIC
Le diagnostic est donc essentiellement anamnestique (chronologique) :
le début des règles est le repère classique ;
la date du rapport fécondant (si possible) ;
la courbe thermique indiquant le moment de l’ovulation ;
l’examen clinique en début de grossesse permet une approximation de 2 mois ; plus tard,
l’évolution de la HU ;
l’échographie avant 15SA est le moyen para-clinique le plus précis ;
l’amnioscopie n’apporte qu’un signe de valeur incertaine, la disparition des flocons.
5. PRISE EN CHARGE
Une fois que le soupçon de grossesse prolongée se précise, il faut apprécier l’état fœtal par
plusieurs tests :
auto-contrôle des mouvements fœtaux (compte MF) ; la diminution des mouvements fœtaux
nécessite des tests diagnostics complémentaires ;
l’enregistrement du RCF (NST), un excellent test de bien-être fœtal ; on peut le rendre plus
sensible par l’épreuve à l’ocytocine (test à l’ocytocine ou OCT = oxytocin challenge test) ;
le profil biophysique de Manning, avec ses 5 points à explorer (MFA à l’écho, Tonus du
fœtus, Mouvements respiratoires fœtaux, Quantité du liquide amniotique, NST).
En pratique, selon notre attitude aux CUK :
expectative entre 40 et 41SA, période au cours de laquelle il faut soumettre le fœtus à la
surveillance soutenue ci-dessus décrite ;
Déclenchement systématique à 41SA révolue.
1. DEFINITION
Le RCIU est une anomalie dynamique de la croissance du fœtus. Il se traduit in utero par un
fœtus de taille insuffisante pour l’âge gestationnel. À la naissance, ce fœtus aura un poids
insuffisant selon des courbes de référence pour l’âge gestationnel.
Il faut 2 points pour juger une dynamique de croissance. Le 1e point est en général donné par
la biométrie de l’échographie du 1e trimestre qui confirme ou corrige l’âge gestationnel obtenu
à partir de la date des dernières règles. Le 2e point révélera l’anomalie de croissance par le
report sur des courbes de référence en fonction de l’âge gestationnel des divers paramètres
biométriques : diamètre bipariétal, périmètres crânien et abdominal, fémur.
Les courbes de référence sont exprimées en percentile ou en déviation standard (DS).
On tend à considérer tout fœtus dont la biométrie à l’échographie est inférieure au 10e
percentile (ou < 2DS) comme suspect de RCIU. En fait, cette définition statistique ne témoigne
pas obligatoirement d’une "pathologie".
On retrouvera en effet en dessous du 10e percentile :
- des enfants constitutionnellement petits avec un poids de naissance directement en relation
avec leur caractéristique génétique
- et des enfants présentant une véritable restriction de croissance. L'important est d'identifier
les fœtus présentant un ralentissement, voire un arrêt de croissance témoignant d'un
processus pathologique, car ce sont eux qui sont à risque de mort in utero ou de souffrance
fœtale chronique.
2. CLASSIFICATION
On distingue deux types de RCIU :
- les RCIU symétriques (harmonieux) qui sont précoces, rapidement sévères, et qui touchent
les paramètres (tête, abdomen, membres) ; ils font craindre une anomalie génétique ; le
RCIU symétrique a une valeur pronostique médiocre ; les troubles du développement
psychomoteur sont plus fréquents lors du RCIU symétrique ;
- les RCIU asymétriques (dysharmonieux), qui surviennent plus tardivement, et touchent au
début les paramètres abdominaux ; ils sont souvent d’origine vasculaire (le fœtus a tendance
à privilégier la vascularisation des organes nobles dont le cerveau, au déterminent du
territoire splanchnique) ; contrairement à ce qui aurait été postulé, la plupart des
malformations chromosomiques entraînent un RCIU asymétrique.
On distingue également divers dégrées de gravité :
- inférieur au 10° percentile = suspicion de RCIU ou RCIU modéré (peu sévère) ;
- inférieur au 5° percentile = RCIU sévère.
4. ETIOPATHOGENIE
Du point de vue physiopathologique, le RCIU est dû à :
- une diminution des échanges feoto-maternels par diminution quantitative et ou qualitative du
débit sanguin utéro-placentaire ; c’est la situation de pathologies maternelles chroniques
comme l’HTA, l’anémie, la dénutrition, les infections graves) ;
- une faiblesse d’utilisation des nutriments par le fœtus ; c’est le cas des anomalies
(malformations) du fœtus.
Parmi les causes, nous pouvons citer de manière exhaustive des causes maternelles, fœtales et
placentaires.
a) Causes maternelles
- Syndrome vasculo-rénal (HTA gravidique, pré-éclampsie, néphropathies…).
- Anémie, y compris la drépanocytose.
- Tabagisme ; alcoolisme ; toxicomanie.
- Insuffisance cardio-respiratoire.
- Déficit nutritionnel.
- Maladies chroniques (collagenoses).
- Malformations utérines.
- Infection : paludisme, rubéole, toxoplasmose, syphilis…
b) Causes fœtales
- Malformations chromosomiques.
- Malformations non chromosomiques.
c) Causes placentaires
- Insertion vélamenteuse du cordon, nœuds.
- Anomalies placentaires : placenta praevia, infarctus ; placentaires (pigment malarien)
chrorioangiome.
- Grossesses multiples.
- Pathologie dysimmunitaire.
- Infection materno-transmise.
5. DIAGNOSTIC
a) Diagnostic du RCIU
1) Clinique
La mesure de la hauteur utérine (HU) permet d'évaluer la croissance de l'utérus. Dans le
RCIU, elle est plus petite par rapport à celle attendu pour l’âge de la grossesse.
C’est la méthode la plus simple et efficace pour le dépistage du RCIU au cours de la
surveillance de la grossesse normale
4 cm par mois jusqu'à 32 SA : 7 mois = 28 cm = 32 SA,
4 mois = 16 cm, Puis, 2 cm par mois :
5 mois = 20 cm, 8 mois = 30 cm = 36,5 SA,
6 mois = 24cm = 28 SA, 9 mois = 32 cm = 41 SA.
Technique de mesure
Le poids maternel est stationnaire, ou n’évoluant que trop lentement : se rappeler que la croissance
attendue est de 400 gr par semaine.
2) L’échographie
En cas de suspicion clinique de RCIU, ou dans le cadre de surveillance de la croissance fœtale
dans des grossesses à risque de RCIU, la biométrie fœtale réalisée par échographie est la plus
performante. Le périmètre abdominal est isolément le paramètre le plus intéressant.
La méthode la plus recommandée pour dépister et diagnostiquer l’hypotrophie est l’estimation de
poids fœtal (EPF), qui fait appel à plusieurs paramètres biométriques. Dans les grossesses
normales, c’est le plus souvent l’échographie de 32 SA qui permet de détecter les RCIU
cliniquement méconnus ; alors que dans les populations à haut-risque, on recherchera un RCIU
dès 24-26 semaines d’aménorrhée afin de dépister les hypotrophies précoces, rapidement sévères
et présentant un risque de mort in utero.
6. PRISE EN CHARGE
a) Après 34 SA
Il faut déclencher l’accouchement ou la césarienne (le maintien de la grossesse fait courir
beaucoup de risques, sans amélioration de la survie de façon significative).
b) Avant 34 SA
A titre préventif on peut affirmer que l’hypotrophie fœtale d’origine vasculaire peut être prévenue
grâce à un traitement par aspirine (100 mg/jour) de 14SA à 35SA, ainsi que celui par calcium (1-
2gp/jour).
c) Attitude expectative avec surveillance intensive
- Corticothérapie (maturation pulmonaire).
- Evaluation du risque de la mortalité et de la morbidité fœtale sur les paramètres susceptibles de
révéler la sévérité de l’hypotrophie, à savoir :
le caractère symétrique ou asymétrique du RCIU ;
l’importance du retard (<5°percentile = RCIU sévère) ;
l’infléchissement ou arrêt de la croissance ;
la vitalité fœtale (score biophysique de Manning).
- Les explorations Doppler.
- L’existence des malformations associées.
d) Accouchement proprement dit
L’accouchement doit se faire dans un centre ayant en son sein un service de périnatalogie et le
transfert « in utero » est toléré. Le mode d’accouchement est fonction de : la présentation, l’état
cervical, et la quantité de liquide amniotique.
1. DEFINITION
La mort fœtale in utero représente souvent un drame mal vécu, parfois incompréhensible. Elle est
considérée comme l’échec du déroulement et de la surveillance de la grossesse. Il est difficile
d’opter pour une définition précise de la MFIU qui soit reconnue mondialement vu que les
conditions d’enregistrement de la mortalité fœtale varient sensiblement selon la période ou le pays
considéré, ce qui soulève le très important problème de compatibilité de statistique de cette
mortalité.
Sa définition varie d’un auteur à un autre. Plusieurs définitions ont été proposées par les auteurs.
Ainsi, J.M.THOULON définit la MFIU comme l’arrêt de toute activité cardiaque du fœtus après
28 semaines d’aménorrhée (180 jours de vie intra-utérine). Il élimine de cette définition les morts
intra partum (morts survenant pendant le travail et l’accouchement) et morts néonatales précoces
sans prendre en considération le poids du fœtus.
H.LERIDON a classé chronologiquement la MFIU en précoce, intermédiaire et tardive en
fonction de l’âge gestationnel, mais vu qu’il est parfois difficile de connaître celui-ci avec
précision, un comité d’experts a recommandé, en 1970, une nouvelle classification reposant sur le
poids de naissance. On parle alors de :
- mort fœtale précoce : survenant avant la 22ème semaine d’aménorrhée ou permettant
l’expulsion d’un fœtus décédé pesant jusqu’à 500g inclus.
- mort fœtale intermédiaire : survenant entre la 22ème et la 28ème semaine d’aménorrhée ou
permettant l’expulsion d’un fœtus décédé pesant de500 à 1000g inclus.
- mort fœtale tardive : survenant à partir de la 28ème semaine d’aménorrhée ou permettant
l’expulsion d’un fœtus décédé pesant >1000g.
Pour éviter les discordances terminologiques et donc statistiques, les experts de l’OMS ont
proposé la définition suivante : “On entend par « mort fœtale », la mort d’un produit de
conception lorsque ce décès est survenu avant l’expulsion ou l’extraction complète du corps de la
mère, indépendamment de la durée de la gestation, le décès est indiqué par le fait qu’après cette
séparation, le fœtus ne respire ni ne manifeste aucun signe de vie tels que le battement du cœur, la
pulsation du cordon ombilical ou la contraction effective d’un muscle soumis à la volonté ”.
Pratiquement aujourd’hui, la plupart des auteurs parlent de mort in utero à partir de 20SA. Pour
les grossesses jeunes < 20 semaines on préfère le terme « missed abortion » qui signifie
« grossesse morte et retenue ».
On cite parmi les facteurs de risque : l’âge maternel (> 35 ans), l’antécédent de MUI, les
conditions socio-économiques défavorables, l’alcoolisme, la toxicomanie, le tabagisme, et les
grossesses multiples.
2. ETIOLOGIE
a) Ovulaire
- Malformations chromosomiques (aneuploïdie, monosomie et trisomie, anomalies de structure
des chromosomes).
- Malformations non chromosomiques (absence de fermeture du tube neural, malformation liée
au diabète, syndrome des brides amniotiques, omphalocèle, laparoschischisis, hydrocéphalie,
malformation cardiaque, nanisme, etc.).
b) Maternelle
Il s’agit de toutes les situations susceptibles d’engendrer la souffrance fœtale chronique ou aiguë :
maladie rhésus (incompatibilité), collagénose (LED), pré-éclampsie, diabète, traumatisme,
cholestase gravidique, infection (parasitaire, bactérienne et virale).
D’autres causes peuvent être envisagées : décollement placentaire, accidents du cordon, RPM et
chorio-amniotite, insuffisance placentaire (ex. dépassement de terme).
Comme pour la souffrance fœtale et le RCIU, dans un grand nombre de cas, aucune étiologie ne
peut être mise en évidence.
3. DIAGNOSTIC
Absence des MFA + BCF absents.
L’échographie confirme l’absence d’activité cardiaque.
Autres signes (radiographiques):
signe de Spalding (chevauchement des os du crâne) ;
signe de Robert (présence de gaz dans le système circulatoire)
angulation pathologique de la colonne vertébrale.
4. PRISE EN CHARGE
Le déclenchement immédiat n’a pas d’avantage par rapport à l’attitude expectative. Il faut 4 à 6
semaines avant l’apparition de troubles de la crase sanguine qui ne s’observent que chez 25% des
patientes.
Souvent confrontées aux problèmes psychologiques et émotionnels de la patiente, la plupart des
femmes n’acceptent pas d’attendre un déclenchement spontané.
En attendant le déclenchement, il faut :
- effectuer un contrôle des tests de coagulation, (temps saignement, Temps coagulation,
fibrinogène) + hémogramme (Hb et Ht);
- avoir du sang frais ;
- préparation psychologique de la maman pour accepter ce qui est arrivé ;
- statuer sur la méthode d’expulsion :
Théobald (perfusion glucosé 5% avec syntocinon 10UI) si col déclenchable ou favorable ;
Misoprostol (voix vaginale ou voie orale après dilution du médicament et administré par micro
doses fractionnées) ; les prostaglandines (PGE2) par voie vaginale (0,5 mg de PGE dans 2 ml
de gel toutes les 2 heures, maximum 6 doses par 24 heures), mais médicament non disponible,
très coûteux ;
Sonde de Foley couplée à la perfusion glucosé 5% avec syntocinon 10 UI si col peu favorable.
Après expulsion :
- discuter l’opportunité d’une révision utérine (aspiration ou curetage) ;
- remplir les documents annonçant le décès (certificat de décès) ;
- ne pas oublier le sevrage (pansement compressif des seins, Vitamine B6 comprimés, Parlodel) ;
- soins habituels du post-partum ;
- établir un programme de recherche étiologique (sérologie, microbiologie, glycorégulation,
etc.).
1. INCIDENCE :
Pathologie rare, ne survenant qu’après rupture des membranes (1 sur 50.000 accouchements),
mais très préoccupante.
2. FACTEURS PREDISPOSANTS
Multiparité, manœuvres obstétricales, polyhydramnios, travail de longue durée, décollement
placentaire, mort « in utero ».
3. PHYSIOPATHOLOGIE
La présence du LA dans la circulation est accompagnée d’une obstruction vasculaire aiguë au
niveau pulmonaire. Elle est due probablement à l’oblitération mécanique, mais aussi à l’action des
prostaglandines amniotiques. Les troubles de la coagulation sont déclenchées par des
thromboplastines amniotiques.
4. CLINIQUE ET DIAGNOSTIC
L’embolie amniotique est accompagnée des manifestations cliniques suivantes : hypertension
pulmonaire aigue, œdème pulmonaire (sans bronchospasme), défaillance cardiaque, cyanose,
hypoxie, convulsion, coma, CIVD et hémorragies.
Il faut donc évoquer ce diagnostic face à toute détresse cardio-respiratoire soudaine survenant
durant le travail ou peu après l’accouchement, chez une patiente par ailleurs en bonne santé.
Chez les patientes qui survivent, pour la plus part du temps, c’est un diagnostic de suspicion.
Même à l’autopsie, un diagnostic de certitude n’est pas toujours possible.
5. PRISE EN CHARGE
Le traitement en soins intensifs :
- intubation avec ventillation (oxygène) ;
- Dopamine ;
- corticoïdes ; hydrocortisone (ampoule 2ml = 100mg) 100mg IV ;
- traitement de CIVD = soutien transfusionnel (culot globulaire, plasma frais congelé,
thrombocytes = plaquettes) ; Héparine discutable (7500UI par 24heures en perfusion IV
continue).
Pronostic : sombre, mortalité maternelle très élevée jusqu’à 85% (dans de bonnes conditions de
travail) dont 25% meurent durant la 1ère heure.
ETUDE CLINIQUE
- l’anamnèse : vertiges, fatigue, les palpitations cardiaques ;
- la clinique : pâleur conjonctivale et des muqueuses, dyspnée ou souffle systolique ;
- la paraclinique : Hb < 10 g/dl dans notre milieu et 11 g/dl pour l’OMS (< 8 g/dl = grave) ; bilan
étiologique : GE, ECBU en cas d’infection urinaire gênant l’action de l’érythropoïétine –
examen des selles révélant une parasitose).
Le diagnostic du retentissement : hauteur utérine, échographique.
TRAITEMENT
Préventif
Conseil alimentaire : Consommation de fer (viandes, poissons) ; Usage des activateurs de
l’absorption du fer pendant les repas (fruits) ; Proscrire les inhibiteurs de l’absorption du fer :
les tannins (thé), les polyphénols (mabélé), les fibres (mfumbwa).
Supplémentation en fer et en acide folique : dès fin 1er trimestre : Fer ferreux (40 – 120 mg/j
pendant 12 semaines. Acide folique (3 x 5 mg/j pendant 12 semaines.
Déparasitage sanguin et intestinal : Sulfadoxine-Pyriméthamine en DU (Fansidar 3
comprimés). Prise unique de Vermox 500 mg.
Curatif
Etiologique : C’est selon le résultat du laboratoire (sang, urines, selles).
Symptomatique : Fer ferreux si Hb ≥ 8 g% ; Transfusion si anémie grave après 36ème semaine
(signes fonctionnels : dyspnée, vertiges ; Hb < 7 g%), et retentissement sur le fœtus (RCIU).
En cas d’anémie sévère au 3ème trimestre : accouchement dans une structure capable de réaliser
correctement la délivrance dirigée ou une délivrance artificielle, transfusion si Hb ≤ 8 g/dl, même
si l’anémie est bien tolérée car risque de décompensation avec l’hémorragie de l’accouchement.
RAPPELS PHYSIOLOGIQUES
1. Glycorégulation chez la femme enceinte non diabétique
2 périodes successives : hypo-glycémie initiale puis hyperglycémie à partir du 2 trimestre.
a) 1ère moitié de la grossesse
- l’insulinémie et l’insulinosensibilité augmentent (phase d’anabolisme pour le développement
foetal). la glycémie baisse surtout la nuit et au réveil
b) 2ème moitié de la grossesse
- discrète insulinorésistance favorisée par les hormones placentaires et l’augmentation des
hormones de contre-régulation glycémique)
- diminution de la tolérance au glucose au cours de la grossesse normale : Si fonction
pancréatique normale = adaptation avec hyperinsulinisme réactionnel (surtout en post
prandial), qui permet le maintien de l’euglycémie ; si par contre fonction pancréatique déficiente
l’insulinosécrétion est insuffisante, en particulier en période post-prandiale, c’est le diabète
gestationnel.
- 2ème moitié (20 SA) : l’insulinosécrétion est insuffisante, en particulier en période post-
prandiale+++ → hyperglycémie si diabète pré-gestationnel ou révélation d’un diabète
gestationnel
• En pratique : chez la femme dont le diabète préexiste à la grossesse : cette augmentation des
besoins en insuline nécessite une adaptation de doses
• En cas de diabète gestationnel la mise en route de l’insulinothérapie est fréquente à cette période
de la grossesse
b) Passage transplacentaire
Passent la barrière hématoplacentaire : Glucose, Corps cétoniques, les acides gras libres, les acides
aminés ; l’insuline ne passe pas la barrière hématoplacentaire
c) Seuil rénal de filtration du glucose
Physiologiquement abaissé, il souligne l’absence totale d’intérêt de la glycosurie
ETUDE CLINIQUE
2 situations : soit diabète connu, soit découvert au cours de la grossesse.
Diabète est connu
L’histoire des antécédents contient des informations sur les complications du diabète.
Diabète découvert au cours de la grossesse = diabète gestationnel
Dépistage du diabète gestationnel : en présence des facteurs de risques :
- diabète chez les parents au premier degré,
- poids avant la grossesse de 90% ou IMC ≥ 25 kg/m2,
- âge maternel ≥35 ans,
- Antécédents de macrosomie,
- antécédent personnel de diabète,
- antécédent d’avortement spontané à répétition avant 10 semaines ou de MIU inexpliquée ou de
malformation, ou encore de polyhydramnios
Circonstance de découverte :
- hasard à tout moment (glycémie à jeun ≥ 126 mg/dL ou > 7 mmol/L, ou glycémie ≥ 140
mg/dL à 2 heures en post-prandial, ou encore glycémie casuelle ≥ 200mg/dL.
- Test de O’Sullivan : Charge 50 g glucose à n’importe quel moment de la journée avec un
dosage de la glycémie 1 h après. Si la glycémie > 2g/l diagnostic de diabète ; > 1,30 g/l le test
est positif une HGPO doit être réalisée ;
- HGPO : charge 100 g glucose chez une patiente à jeun ; glycémies dosées à 1h, 2h, 3h,
diagnostic de DG 2 chiffres de glycémies sont pathologiques
à jeun : ≥ 0,95 g/l 1h : ≥ 1,80 g/l 2h : ≥ 1,55 g/l 3h : ≥ 1,40 g/l
Mesures thérapeutiques
Non médicamenteuses : Conseil alimentaire (éviter sucres simples et graisses ; beaucoup de
résidus comme bananes plantain, les ignames, le maïs, les légumes, les fruits contenant peu de
fructose et beaucoup de fibres) + activité physique (2 km de marche/jour + activité des membres
supérieurs, ex. lessive – vaisselle – repassage – etc pour respecter l’apport sanguin au couple
utérus-foetus).
Médicamenteuses (Metformin 2x500 mg, insuline (posologie variable selon les taux de glycémie)
Attention !
Hospitaliser dès que complication obstétricale (infection urinaire à répétition, polyhydramnios,
pré-éclampsie, souffrance fœtale chronique) ou médicale (nécessité d’augmenter la dose
d’insuline).
Surveillance TA - Fond d’œil.
Collaboration avec internistes et pédiatres.
PREPARATION DE L’ACCOUCHEMENT
Programmation à 36 – 39 semaines, en préparant l’accueil du nouveau-né avec les pédiatres.
Mode d’accouchement = voie basse si dimensions fœtales normales (< 3500 g) et pas de S.F.
Si avant accouchement dose insuline < 10 U.I./jour, mettre 10 UI d’insuline ordinaire dans 1 litre
de glucosé 5%, à faire couler pendant 6-8 heures durant le travail.
Si avant accouchement dose insuline > 10 U.I./jour, il faut, soit la moitié de la dose de la veille (à
donner en 3 prises sous cutanées) + 1 litre de sérum glucosé 5% ; si travail provoqué on ajoute un
2ème litre de glucosé 5% contenant l’ocytocine; soit encore placer 1 l de glucosée 5% + 10 U.I.
Insuline ord. en prévoyant 5-10 U.I. toutes les heures tant que la glycémie est 200 mg/dl.
Après l’accouchement, faire attention à la dose d’insuline (à réduire de moitié!!) + ne pas utiliser
les ADO qui peuvent passer dans le lait et provoquer des hypoglycémies chez le nouveau-né.
Alimentation précoce du NN (car risque d’hypoglycémie).
Contraception définitive après 35 ans ou après la 5ème parité.
Risque après une grossesse avec DGM = Diabète surtout de type 2 définitivement dans 5 – 15 ans
40 – 60% (surtout si obésité et ou usage d’oestro-progestatifs).
ETUDE CLINIQUE
Calculer l'indice de Quetelet ou BMI, défini comme poids (en kg)/taille (en m)2, pour classifier
l’obésité. En 1981, Garrow a proposé la gradation suivante, l’obligation du traitement étant
reconnue à partir du grade II:
PRISE EN CHARGE
Le régime hypocalorique (± 1800 kcal/jour), à fractionner en 4-5 prises pour prévenir les
décharges hyperinsuliniques.
Eviter les sucres à absorption facile, les sauces et les graisses surtout d’origine végétale.
Prise en charge adaptée des complications obstétricales.
Attention aux β-mimétiques qui risquent de mobiliser les substrats glucidiques et graisseux
hyperglycémiques.
Le nouveau-né doit faire l’objet des mêmes précautions à l’accueil que celui de mère diabétique,
qu’il soit macrosome ou pas.
ETUDE CLINIQUE
pyélonéphrite aiguë :
début le plus souvent brutal :
- survenant habituellement entre les 5e et 7e mois de la grossesse ;
- marqué par une fièvre entre 39°C et 40°C, parfois oscillante, avec frissons et altération de l'état
général ;
les signes fonctionnels orientent vers l'appareil urinaire :
- douleur lombaire dans la majorité des cas à droite, intense, permanente, fréquemment avec
paroxysmes, avec irradiation descendante ;
- parfois douleur iliaque isolée, sur le trajet de l'uretère ;
- associée à des troubles vésicaux : brûlures mictionnelles, pollakiurie... ;
l'examen clinique retrouve une fosse lombaire très douloureuse, ce qui, joint à la grossesse,
gêne la perception d'un contact lombaire. Le toucher vaginal peut retrouver une douleur dans
un cul-de-sac latéral. Les urines sont rares et troubles.
Cystite aiguë
apyrétique ;
se traduisant par des signes vésicaux :
- brûlure mictionnelle, surtout en fin de miction, avec besoin impérieux ;
- pollakiurie variable, moins significative durant la grossesse, de même que les douleurs sus-
pubiennes pendant ou après la miction ;
- moins souvent, hématurie terminale.
Bactériurie asymptomatique
Fréquente, la bactériurie peut survenir dès le 2ème mois de la grossesse.
Elle est décelée à l'ECBU.
ETUDE CLINIQUE
Le diagnostic positif d’une cardiopathie au cours de la grossesse repose sur les plaintes et
signes cardiaques.
- Plaintes:
Dyspnée Haleine courte
Palpitations cardiaques Précordialgies
La sévérité de ces symptômes est fonction du type et de l'importance de la cardiopathie.
- Examen clinique
Inspection : éréthisme cardiaque
Palpation : trouble du rythme cardiaque
Auscultation : souffle cardiaque avec parfois un Thrill
Le diagnostic de la gravité fonctionnelle conditionne le pronostic aussi bien de la cardiopathie
que de la grossesse elle-même. Il s’effectue à travers le schéma de classification proposée par la
N.Y. Heart Association.
PRISE EN CHARGE
La prise en charge d’une cardiopathie au cours de grossesse repose sur 9 principes :
- repos et diète (régime hyposodé ou désodé dès la classe III) ;
- éviter et prévenir l’anémie, les β-mimétiques et la scopolamine ;
- petites doses de Pénicilline G retard (Extencilline) au long de la grossesse pour prévenir la
réactivation du R.A.A. et de la myocardite ;
- accouchement sans douleur par anesthésie péridurale (pour réduire le stress et éviter les efforts
expulsifs) + raccourcissement de l’expulsion (ventouse ou forceps) ;
- délivrance assistée ou tout simplement GATPA (pour limiter les pertes sanguines) ;
- pose d’un sac de sable (± 2 kg) sur le ventre (4-6 heures) afin de prévenir un choc splanchnique ;
- pas d’allaitement si classe III ;
- lever précoce pour limiter le risque thromboembolique ;
- limitation de naissances, étant donné que tout antécédent de décompensation cardiaque au cours
de la grossesse comporte un risque fort élevé de récurrence (stérilisation définitive si classe III).
ETUDE CLINIQUE
Nous ne présentons que les 2 grandes hépatopathies spécifiques de la grossesse, à savoir :
cholestase intra-hépatique, stéatose aiguë gravidique.
LA CHOLESTASE INTRA-HEPATIQUE DE GROSSESSE
Elle apparaît au 3ème trimestre (entre la 28ème et la 32ème semaine), sans notion de contamination
microbienne ou virale, ni de prise médicamenteuse suspecte (Tétracycline).
Sa pathogénie consiste en une rétention intra-hépatique de sels biliaires, donnant lieu à :
- un prurit intense (lésions de grattag) , sans fièvre, ni douleur hépatique ;
- des troubles digestifs (diarrhées et constipations) ;
- rarement un ictère qui apparaît alors 1 – 2 semaines après le début du prurit.
Sa biologie est marquée par des taux de phosphatases alcalines élevés (normal = 0 à 5,5 U/L),
transaminases normaux (SGOT et SGPT) ; des taux de bilirubine (directe) modérément élevés.
Son évolution comporte 3 caractéristiques principales :
- pas de régression avant l’accouchement ;
- pronostic maternel favorable, mais pronostic fœtal réservé (avortement, prématurité, RCIU) ;
- récidive dans 40 – 60% des cas au cours des grossesses ultérieures, ce qui prédispose alors aux
calculs biliaires ; cette marque a conféré à cette maladie le nom de Ictère gravidique récidivant.
Diagnostic différentiel : paludisme, hépatite virale et hépatite toxique.
Son traitement est symptomatique (Phénobarbital + Cholestyramine + Bilagol). Parfois, une
hospitalisation est requise pour surveiller étroitement l’état ovulaire.
ETUDE CLINIQUE
Diagnostic aisé :
- vomissements déclenchés par toutes sortes d’aliments ;
- dénutrition ;
- prostration.
Score d’évaluation:
- durée de vomissements = 1 pour ≥ 5 jours ; 2 pour 6-7 jours ; 3 pour > 7 jours ;
- nombre de vomissements par jour = 1 pour ≤ 4 fois/jour ; 2 pour 5-7 fois/jour ; 5 pour 8-
9/jour ; 7 pour ≥ 10 fois/jour ;
- perte de poids = 2 pour < 2 kg ; 4 pour 2-4 kg ; 6 pour ≥ 5 kg ;
- acétonurie = 1 si positif à 1 + ; 2 si positif à ++ ;
- déshydratation = 1 pour un taux d’hématocrite ≤ 39% ; et 2 pour un taux > 39%.
Le score est dit modéré entre 6 et 12 ; il est sévère entre 13 et 20.
Paraclinique :
- hémoconcentration (Hb, Hc, GR) ;
PRISE EN CHARGE
Le traitement étiologique
Il s’attaque aux 2 pôles neuropsychique et ovulaire déjà évoqués.
Pour le pôle neuropsychique :
- repos dans l’isolement ;
- sédatifs;
- une psychothérapie.
Pour le pôle ovulaire, l’arrêt de la grossesse dans 2 situations : môle hydatiforme et aggravation
de l’état maternel (Ictère, oligurie, diathèse hémorragique, anomalies du fond d’oeil).
Le traitement symptomatique
Il comprend :
- repos digestif d’au - 48 heures ; puis reprise alimentaire avec des aliments secs (ex. biscuits) ;
- alimentation parentérale avec des perfusions glucosées hypertoniques parfois ponctuées de 5
U.I. d’insuline ;
- correction de troubles électrolytiques ;
- supplémentation en vitamine, surtout en vitamine B1 ;
- anti-émétiques (Primpréran®, Vogalène®).
NB : Si épine irritative (parasitoses intestinales, gastrite), appliquer actions spécifiques.
ETUDE CLINIQUE
Le diagnostic de l’appendicite repose sur une anamnèse précise quant à la localisation et la
persistance, l’évolution de cette douleur ; cette douleur est progressive, sans rémission véritable, et
s’accompagne parfois de nausées, vomissements et constipation. La recherche de cette localisation
doit tenir compte des modifications topographiques déjà mentionnées..
Diagnostic différentiel :
- Sphère digestif : néoplasmes, diverticulite, parasitoses intestinales, occlusion intestinale ;
- Sphère génito-urinaire : kyste ovarien compliqué, MFC ou MAP, DPPNI, infection urinaire,
calcul urinaire, pyélonéphrite ;
- Systémique : pneumonie avec irritation diaphragmatique suivie d’irradiation abdominale de la
douleur. .
PRISE EN CHARGE
Le traitement est chirurgical, urgent et s’effectue par une laparotomie médiane sous-ombilicale, si
la grossesse est au-delà du premier trimestre. Il doit comprendre les précautions suivantes :
- chercher la collaboration de l’interniste et du chirurgien pour asseoir le diagnostic ;
- mettre en place une tocolyse dès que diagnostic est posé ; poursuivre cette tocolyse pendant
l’opération et durant les 10 jours qui suivent cette intervention ; mesure valable que s’il n’est pas
prévu de pratiquer une césarienne au décours de l’appendicectomie;
- administrer des gestagènes (Progestérone, Proluton, Utrogestan) si la grossesse est encore au 1er
et début 2ème trimestre).
PRISE EN CHARGE
Le traitement est causal + fluides + électrolytes + protéines alimentaires.
ETUDE CLINIQUE
Elle comporte 3 formes principales : la thrombophlébite ; l’embolie ; l’afibrinogénémie.
La thrombophlébite est plus fréquente sur terrain de varices de la vulve et des membres
inférieurs. Manifestation : douleurs souvent au niveau des membres inférieurs (creux
poplitée) + fièvre et frisson + œdème inflammatoire du membre concerné + induration
turgescente du trajet veineux concerné.
L’embolie : drame pulmonaire, cérébral et cardiaque, qui menace la vie de la mère.
L’afibrinogénémie : drame hémorragique (cfr DPPNI).
PRISE EN CHARGE
Le traitement préventif :
- soins appropriés des varices (bas spéciaux, bandes élastiques de type Velpeau, veino-
toniques genre Daflon®, Phlébodia®, Venoruton®, Glyvénol®) ;
- Aspirine (= anti-agrégant plaquettaire) ;
- lever précoce.
En cas de survenue d’une hémorragie, injecter le Sulfate de protamine à la dose de 0,5 mg/kg,
renouvelable au besoin après 20 minutes. En cas de travail, il faut diviser la dose de chaque
injection par 2 ou 3 jusqu’à 12 heures après l’accouchement.
ETUDE CLINIQUE
La symptomatologie :
- douleur génitale ou génito-urinaire spontanée ou provoquée (différentiel difficile KO et
GEU) ;
- prurit vulvaire ou vulvo-vaginal avec leucorrhée.
La clinique :
- Ecoulement vaginal avec son site précis de provenance;
- Congestion vulvaire et/ou vaginale;
- Parfois lésions organiques de type rougeur, tuméfaction, érosion, éruption, condylome;
- Odeur parfois indicative de l’étiologie ;
PRISE EN CHARGE
Prévention faite de :
- dépistage anténatal par voie de frottis vaginal et de sérologie information à la gestante (au
sujet de l’hygiène génitale = sobriété de la toilette vaginale) pour respecter la défense anti-
bactérienne naturelle du vagin ;
- information au personnel soignant sur l’hygiène ano-urétrale + hygiène du post-partum ;
- information au personnel soignant sur la contamination transversale surtout en salle
d’accouchement (cfr lunettes de protection).
Traitement anti-infectieux précoce (gestante et son partenaire) :
- Vaginose bactérienne (clindamycine® + métronidazole® en ovules + en comprimés
pendant 10 jours) ; traitement de préférence spécifique aux germes en cause et à base
d’associations; par voie générale, (ex. ampi+aminoside, ampi+bactrim®) ; parfois drogues
spéciales (ex. Zovirax®,Podophylline®);
- VIH / Sida : PEC essentiellement préventive contre la transmission verticale et
transversale, pendant la grossesse (PTME) = diminuer la charge virale maternelle grâce
aux ARV (par exemple AZT 500 mg/j en 5 prises entre la 14 ème et la 34ème semaine de
gestation + 3TC à partir de la 32ème semaine + Didanosine comme Videx à 125 mg le matin
et 125 mg le soir pour les femmes de < de 60 kg et 200 mg matin et soir pour les plus de 60
kg); en fin de grossesse, diminuer l’exposition de l’enfant au virus CESARIENNE à
programmer à membranes intactes; le jour de la césarienne, on administre en perfusion de
l’AZT à raison de 2 mg/kg en 1 heure, puis 1 mg/kg/heure jusqu’à totaliser 5 mg/kg, puis
enfin pratiquer la césarienne; pour le nouveau-né, on administre du sirop d’AZT à raison de
8 mg/kg/j pendant 6 semaines ; supprimer l’exposition post-natale en contre-indiquant
l’allaitement au sein maternel.
Dans la pratique, la PTME applique la politique suivante :
- d’abord s’assurer si la gestante est éligible aux ARV ou pas ; pour cela, on dose le taux de
CD4 ; l’éligibilité est déclarée en dessous de 200 ;
- si éligible, on débute les ARV (au moins une association de trois) ; pas de traitement
particulier en début de travail ; et après l’accouchement, on traite l’enfant avec la
Zidovudine en sirop (2 x 4 mg/kg/jour pendant 1 mois) ;
- si la gestante est non éligible aux ARV, on débute à la 28ème semaine avec Zidovudine (2 x
300 mg/jour) que l’on poursuit jusqu’à l’entrée en travail ; dès le début du travail, on donne
ETUDE CLINIQUE
- Anamnèse : horaire, la nature et le point d’impact du traumatisme;
- les lésions d’accompagnement : contusions, plaies, fractures, et hémorragie;
- l’état de l’abdomen (douleur?) et de l’utérus en particulier (contraction? Contracture?); le
retentissement materno-ovulaire.
ATTITUDES THERAPEUTIQUES
Elles sont fonction de :
- l’âge gestationnel;
- l’état clinique de la gestante;
- l’état ovulaire (relâchement utérin, intégrité utérine, RCF);
- les lésions associées.
Elles consistent en :
- Tocolyse préventive, curative si signes d’irritation utérine (tocographie SVP! si grossesse
≥16 semaines) ;
- Laparotomie exploratrice dès soupçon de rupture utérine;
- Interruption de la grossesse (par césarienne) en cas de DPPNI ou de mort maternelle;
NB : en cas de mort maternelle remontant à moins d’une minute, si la hauteur utérine dépasse
l’étendue d’une main d’adulte, une césarienne post-mortem est pratiquée avec le premier
instrument tranchant rencontré sur les lieux.
PHYSIOPATHOLOGIE
On est en présence d’une mère Rhésus – et d’un enfant Rhésus + (ou même un enfant Rhésus
– mais Du+).
Il s’agit d’une allo-immunisation maternelle par voie d’hémorragie foeto-maternelle
transplacentaire ou par voie de transfusion sanguine (exclusivement pour les groupes non D).
Il faut un minimum de 0,1 ml de sang fœtal pour immuniser la mère. Cela a lieu en deux
temps :
- la mère entre en contact avec l’antigène en question (en l’occurrence l’antigène D) soit
lors d’un avortement ; soit lors d’un accouchement ; soit lors des ponctions ovulaires ; soit
au cours de la grossesse lors des manœuvres endo-utérines ou de version externe ; soit lors
d’une transfusion de sang Rhésus – mais Du+ ;
- cette femme est dite sensibilisée, et en gardera la mémoire toute sa vie durant ; si cela
arrive au cours d’une grossesse, celle-ci n’est généralement pas menacée, puisqu’il faut un
autre contact de réveil immunitaire pour produire les anticorps susceptibles d’aller nuire au
fœtus ;
- par un contact ultérieur (éventuellement au cours d’une autre grossesse, mais parfois au
cours de la même grossesse si les conditions s’y prêtent cfr ci-dessus), la sensibilisation
itérative provoque une stimulation du système immunitaire maternelle qui fabrique alors
des anticorps M complets (agglutinants en milieu salin, et ne traversant pas la barrière
placentaire), ainsi que des anticorps G incomplets (non agglutinants en milieu salin) qui
traversent la barrière placentaire ; et une fois arrivés dans le compartiment fœtal, ces Ig G
sensibilisent les hématies du fœtus qui vont alors être détruites dès que le système réticulo-
endothélial du fœtus atteint sa maturité (= à partir de la 16ème semaine de gestation) ; c’est
le début de la maladie fœtale.
N.B.
Il est possible que même en présence d’une mère Rhésus – et d’un enfant Rhésus + (ou même
un enfant Rhésus – mais Du+), l’immunisation maternelle ne se produise jamais. C’est un
mode de prévention naturelle de la maladie grâce au système ABO. Le sang fœtal du groupe
A, par exemple, qui arrive dans la circulation sanguine d’une mère certes Rhésus négatif
mains du groupe B n’a pas le temps d’être reconnu par la mère, tout simplement parce qu’il
est A et donc immédiatement détruit et réduit au silence par les agglutinines B (anti A), et
tout s’arrête là.
ETUDE CLINIQUE
Le diagnostic repose sur les éléments anamnestiques maternels et ceux relatifs à la grossesse
en cours.
Les éléments anamnestiques maternels sont :
- antécédent d’enfant né ictérique ;
- antécédent d’enfant né mort de cause inexpliquée.
Les éléments relatifs à la grossesse en cours sont :
- le groupe sanguin Rhésus de la mère (rarement se fier au groupe sanguin du conjoint);
éventuellement un Coombs indirect positif; il faut se rappeler que le Coombs ne concerne
pas les Anti-A et Anti-B puisque le test nécessite des globules rouges quelconques O Rh +
auxquels on ajoute le sérum de Coombs (= sérum de lapin anti-gammaglobulines humaines)
susceptible de provoquer l’agglutination;
- un titrage d’anticorps faisant état d’une forte sensibilisation maternelle;
- la démonstration, à l’échographie, de l’anémie fœtale (via cordocentèse), de l’anasarque
foeto-placentaire, et de modifications importantes à l’étude doppler, ainsi que d’une
bilirubinamnie encore positive après 35 semaines de gestation.
PRISE EN CHARGE
La prévention médicale
C’est la seule qui donne des résultats sûrs, étant donné que, lorsque la maladie est déclarée,
les chances d’obtenir un enfant de bonne qualité sont forts minces. Il s’agit donc de prévenir
(empêcher) la sensibilisation maternelle chez une femme Rh - supposée non encore
sensibilisée. Elle consiste à administrer des gammaglobulines contenant des grands titres
d’anticorps anti-D (RhoGam®) chaque fois qu’il y a risque pour la femme Rh - d’entrer en
contact avec du sang Rh + (avortement, transfusion, accouchement). Cette administration doit
se faire dans les 72 heures qui suivent la situation à risque de contamination sanguine. La
dose de gammaglobulines à injecter est fixée empiriquement à 250-300 µg en supposant que
la quantité moyenne de sang fœtal passé à la mère ne dépasse pas 0,1 ml. Etant donné que
cette quantité peut être plus importante dans certaines circonstances, le RhoGam® risque de
ne pas suffire. Il est alors recommandé d’évaluer précisément afin de mieux adapter la dose à
administrer. On recourt pour cela au test de KLEIHAUER (= frottis de sang périphérique
maternel à recouvrir avec un acide faible == les cellules sanguines fœtales contenant une
hémoglobine plus résistante à la dénaturation que les hématies adultes vont être plus
facilement reconnues et comptées).
La surveillance gravidique
Elle s’effectue par la répétition du test de Coombs indirect :
- 1x/jr/mois à partir de la 12ème semaine jusqu’à la 32ème semaine, tant qu’il demeure négatif ;
- 1 fois toutes les 2 semaines jusqu’à terme, tant qu’il demeure négatif ;
- dès qu’il est positif, il faut en obtenir le titrage des anticorps; en dessous de 1/16 le fœtus
n’est pas encore en danger, et le titrage peut être répété 1 fois par semaine;
- dès que titre dépasse 1/16, on attend la 28ème semaine pour une amniocentèse tous les 15
jours en vue d’un dosage de bilirubine dans le liquide amniotique;
- on laisse poursuivre la grossesse tant que le taux de bilirubinamie se situe dans la zone
inférieure de Lilley;
- en cas de transfusion fœtale (= in utero) ou néonatale, le sang à donner est celui du groupe
O Rh négatif compatible avec le sang maternel, pour qu’il ne soit pas « attaqué » par les
anticorps maternels anti-Rhésus ayant provoqué la maladie;
- dès qu’on se situe dans la zone supérieure de Lilley, une exsanguino-transfusion est à
envisager in utero tant qu’on n’a pas encore atteint l’âge propice d’extraction fœtale (32 –
34 semaines).
ETUDE CLINIQUE
Symptomatologie polymorphe, mais dominée par la fièvre, les céphalées, les courbatures et
les arthralgies.
Signes de gravité (P. falciparum) : changement de comportement – somnolence – altération
de la conscience – choc – convulsions – ictère sévère – hémoglobinurie – insuffisance rénale
aiguë – D.I.C. – œdème aigu du poumon.
Paraclinique repose sur l’examen de la GOUTTE EPAISSE dont cependant la négativité
n’exclue pas la maladie, et dont la positivité ne signifie pas non plus forcément nécessité de
traitement (puisque une malaria biologique peut être éradiquée par les anticorps de l’individu
concerné). Le frottis sanguin, pour évaluation de la DENSITE PARASITAIRE après avoir
identifié un champ microscopique de 100 ou de 200 globules blancs, = (nombre de parasites
x 100) / 6000 (correspondant à la leucocytose)
PRISE EN CHARGE
Traitement symptomatique : antipyrétiques et antispasmodique
Traitement étiologique :
Pour la prévention : moustiquaire imprégnée + 1 dose curative de FANSIDAR® (3
comprimés en une fois) au 2ème trimestre puis au 3ème trimestre (les 2 prises étant espacées
d’au moins 4 semaines) = Traitement préventif intermittent (TPI).
Pour le paludisme simple :
Au 1er trimestre, Quinine en comprimé + Clindamycine
Au 2ème et 3ème trimestre : en 1ère intention Association Artesunate + Amodiaquine ou
Artémether + Lumefantrine ; et en seconde intention Quinine comprimé+ Clindamycine
Pour le paludisme compliqué le traitement est à instaurer à l’hôpital, dans un service de
soins intensifs, sous forme de perfusion de quinine (dose journalière en 4 heures de perfusion
de sérum glucosé à 10%) + un relais à la forme orale en association avec la Clindamycine.
En dehors des situations où la césarienne est d’emblée de mise, la prise en charge des
anomalies du bassin comprend l’EPREUVE DU TRAVAIL. Il s’agit d’un essai
thérapeutique d’expectative attentive qui consiste à donner à la femme toutes les chances
d’accoucher par la voie basse si cela est raisonnablement possible. Il s’agit d’un
accouchement dirigé qui, pendant une certaine durée d’observation, permet de confronter
trois facteurs : la présentation et le bassin (confrontation céphalo-pelvienne) ; le troisième
facteur est justement celui qui confronte = l’action des contractions utérines. Cette
confrontation doit aboutir à l’engagement franc de la tête fœtale. Elle ne peut donc être
envisagée que si les préalables ci-après sont réunis : absence d’une viciation du bassin, un
fœtus en bonne vitalité, ainsi que la possibilité de mobiliser aisément tous les moyens
(chirurgiens, anesthésistes, pédiatres, etc…) pour une césarienne si échec de l’épreuve.
1. DEFINITION
Ce sont :
- la non progression de la dilatation cervicale et de la descente fœtale;
- les troubles hémodynamiques aboutissant à l'œdème cervical;
- le syndrome de "lutte" entre d'une part l'utérus qui tente de chasser le mobile et d'autre part
les voies d'expulsion qui s'y opposent; cela se traduit par l'apparition d'un anneau de
rétraction à la jonction corps-segment inférieur = ANNEAU DE BANDL-FROMMEL
ayant la forme d'une dépression circulaire donnant "l'utérus en sablier" (diagnostic
différentiel avec un globe vésical); il y a dans ce cas un amincissement très étendu du
segment inférieur = pré-rupture utérine;
- la rupture utérine;
- l'infection;
- l'étonnement utérin.
3. ETHIOPATHOGENIE
Selon des états pathologiques, on peut avoir plusieurs types :
- hypertonie par contracture dans l’hématome retro-placentaire(DPPN) ; le tonus de base
peut atteindre des valeurs 3 ou 4 fois supérieures à celles du tonus normal, mais avec des
C.U rythmées et des amplitudes presque normales de 20 à 25 mm Hg ;
- hypertonie par distension (Polyhydramnios) ; valeurs élévées de pression intra-amniotique
entre les C.U de faible amplitude ; l’ouverture de l’œuf fait chuter le tonus de base et la C.U
devient normale ; ici, l’élévation de pression intra-utérine est un simple fait de distension
hydraulique et non la conséquence d’un trouble intime de la fonction contractile. Ici
l’hypertonie est abusive ;
- hypertonie par hypercinésie (ou tachysystolie) ; elle résulte de l’injection de doses
excessives d’ocytocine, surtout en IM, et provoque l’hypercinésie d’intensité et de
fréquence avec élévation progressive de tonus de base ; elle se traduit par un mauvais
relâchement utérin entre les C.U, et risque d’aboutir à une contracture utérine ;
l’hypertonie résulte aussi d’un effort contractile contre un obstacle infranchissable ; dans ce
cas, la dystocie dynamique est la conséquence mécanique.
1) pour l'hypocinesie :
- s'assurer d'abord qu'il s'agit bel et bien d'un travail effectif;
- ensuite s'assurer qu'on n'est pas en présence d'une disproportion foeto-pelvienne;
- mettre la gestante au repos + Antispasmodiques en cas de dystocie de démarrage ou de faux
début de travail;
- stimuler (syntocinon) en cas d'inertie primaire ou de rupture des membranes;
- entreprendre une correction éventuelle de troubles électrolytiques;
- amniotomie si les membranes étaient restés jusque là intactes.
2) Pour l'hypercinésie utérine :
- retrait éventuel de l'ocytocique en cause;
- amniotomie si hématome rétro-placentaire;
- césarienne si anneau de Bandl.
3) Pour la dyskinésie utérine : orasthin sous PDA.
4) Pour la faiblesse de la presse abdominale à l'expulsion : ventouse ou forceps et/ou
Christeller sous conditions.
5) Cas particuliers
a. Hypertonies localisées
- Syndrome de DEMELIN : un anneau musculaire occupant une dépression entre deux
saillies fœtales à un étage quelconque de l’utérus. Signe : douleur permanente et irradiation
lombo-sacrée, Arrêt de la dilatation, relâchement médiocre de l’utérus. Le diagnostic est
tardif et se fait lors de manœuvre intra-utérine, instrumentale ou manuelle : le traitement
consiste en simples moyens médicamenteux ou par extraction difficile artificielle soit par
les voies naturelles ou par césarienne.
- Syndrome de SHICKELE : anneau musculaire du col utérin effacé = dernier anneau
musculaire constituant l’obstacle. Pendant le tonus l’orifice cervical reste tendu comme
cerclé par un fil de fer. Au cours de la C.U le col devient tendu et douloureux. Avec le
traitement l’anneau, cède et le travail se poursuit et se termine rapidement. Sans
traitement, le travail prolongé conduit à l’épuisement.
b. Dystocie de la phase d’expulsion
- Dystocie dynamique par défaut :
chez certaines grandes multipares à musculature utérine déficiente ;
chez certaines primipares après un travail difficile trop long qui les conduisent à un
état de fatigue et même d’épuisement.
Les malformations utérines (Hypoplasie d’un utérus cylindrique, bicorne ou didelphe), les
altérations acquises de la fibre utérine chez la primigeste âgée (myomatose), l’immaturation
du corps et du col chez des primipares très jeunes, tout comme l’utérus hypocontractile de la
grande multipare, peuvent constituer des causes soit d’absence, soit de mauvais travail, soit
encore d’obstacle à l’expulsion fœtale.
L’utérus cicatriciel
Un utérus cicatriciel est celui qui a déjà fait l`objet d`une opération chirurgicale : soit une
myomectomie, soit une réparation en cas de malformation ou de lésions iatrogènes abortives,
soit encore plus souvent une césarienne. Avec la montée du taux de césariennes dans le
monde et particulièrement en Afrique Noire, l`accroissement du nombre d`utérus cicatriciels
constitue une réalité obstétricale incontournable.
La cicatrice utérine constitue une zone de moindre résistance susceptible de céder lors des
fortes pressions internes provoquées par les contractions utérines du travail. On assiste donc a
une rupture utérine qui peut être incomplète (n`intéressant pas toute l`épaisseur du muscle
utérin ou myomètre), ou complète. Ceci survient plus fréquemment pendant le travail, mais
peut aussi s`observer en dehors du travail, comme en cas de traumatisme. C`est une situation
volontiers hémorragique qui menace immédiatement la vie de la mère et de l`enfant.
Les circonstances amenant la cicatrice utérine à céder, et donc à provoquer une hémorragie
qui peut tuer, sont multiples, les plus importantes étant :
- la multiplicité des cicatrices (antécédent de 2 césariennes et plus) ;
- l’étendue de cette (ces) cicatrice(s) (gros myomes dont l`ablation a conduit le chirurgien à
atteindre la cavité utérine) ;
- la grande multiparité (plus de 4 accouchements) ;
- la mauvaise qualité de la cicatrice (césarienne corporéale – infection post-césarienne –
indices importants de mauvaise cicatrice à hystérographie, à l'hystéroscopie et surtout à
l'échographie endovaginale) ;
- le mauvais bassin ;
- la hauteur utérine importante (plus de 34 cm) ;
- la présentation du siège ;
- l`absence de liquide amniotique (Rupture prématurée des membranes) ;
- les contractions provoquées par l`oxytocine, les prostaglandines et analogues (cytotec).
Ces circonstances constituent des motifs suffisants, pour une maternité de premier niveau,
d`envisager le transfert ou la référence.
Au niveau de l’hôpital général de référence la cicatrice utérine n`est pourtant pas une contre-
indication à l`accouchement par voie basse qui reste envisageable chez la paucipare dans
certaines conditions : une seule cicatrice de bonne qualité, le bassin bon, la présentation de
sommet, le volume fœtal moyen, et les contractions utérines spontanées.
1. LA PRESENTATION DE SIEGE
On décrit 3 variétés: complète; incomplète; décomplétée (mode fesses, pieds, genoux).
Etiologie
- Hypotonie utérine multiparité, grossesse multiple; polyhydramnios).
- Malformation utérine (septum).
- Anomalie fœtale (hydrocéphalie, anencéphalie).
- Antécédent de siège.
- Anomalie du bassin maternel (angustie).
Risque
= Morbidité et mortalité périnatale accrues du fait de la fréquence de dystocie mécanique
(d'où la prolongation du travail), des difficultés liées à l'extraction de la tête dernière, et du
risque intrinsèque des manœuvres endo-utérines de la grande ou de la petite extraction.
Ce risque est d'autant plus accru que l'on se trouve en présence de:
- souffrance fœtale; - placenta praevia; - cicatrice utérine;
- prématurité; - malformation fœtale; - gros enfant;
- procidence du cordon; - grossesse multiple; - angustie pelvienne.
Diagnostic
Le diagnostic de la présentation de siège doit être posé bien avant le travail afin de prendre les
précautions qui s'imposent pour réduire les risques ci-dessus évoqués. Les éléments
diagnostiques se trouvent dans:
- l'examen clinique via Manœuvres de Léopold;
- l'échographie qui, non seulement authentifie la présentation, mais aussi renseigne sur la
morphologie et la position du fœtus ainsi que sur l'état des annexes (placenta, cordon et
liquide amniotique);
- le toucher vaginal au cours du travail doit faire le diagnostic différentiel avec une
présentation de face (voir différence entre anus fœtal et bouche fœtale); le toucher vaginal
permet également de déterminer la position du sacrum qui est le repère de la présentation.
Mécanisme d'accouchement
Dans l'accouchement eutocique (par présentation céphalique), une fois que la tête est sortie, le
reste suit presque sans problème (sauf dystocie des épaules). Dans l'accouchement de siège,
tant que la tête n'est pas encore sortie, tout reste à faire. Le déroulement s'effectue de la
manière suivante:
- le siège s'engage suivant le diamètre bitrochantérien (10 cm); la descente et la rotation dans
la concavité pelvienne suivent alors de façon à amener le dos fœtal vers l'avant de la mère
(l'enfant devant regarder le sol en naissant);
- le dégagement s'effectue en sacro-pubien; la hanche antérieure doit sortir la première (il y a
un déhanchement qui amène les fesses de l'enfant vers le haut;
- les épaules s'engagent selon le diamètre bisacromial ; le dégagement a lieu en transverse;
- la tête dernière doit rester totalement fléchie sur la poitrine, formant bloc.
Conduite à tenir
Au cours de la grossesse; il faut poser le diagnostic; oublier la tentation des manœuvres de
version!
Pratiquer la césarienne si enfant de faible poids de naissance, si poids fœtal estimé à plus de
3400 gr, si bassin limite, si rupture précoce des membranes, ou encore en cas de prématurité.
Au cours du travail, confirmer le diagnostic + s'assurer que la tête est bien fléchie
(échographie ou radiographie) + avoir une estimation du volume fœtal (hauteur utérine +
échographie) + être sûr que le bassin maternel est bon (antécédents obstétricaux +
radiopelvimétrie).
2. LA PRESENTATION TRANSVERSALE
Elle est aussi dite de l'épaule en raison de la tendance de cette dernière à vouloir forcer le
détroit supérieur pour s'y engager. Elle est parfois précédée d'une présentation oblique. Sa
fréquence varie de 0,3 à0,4%.
Les variétés de position sont dominées par celles du dos en antérieur (épaule droite ou gauche
dorso-antérieures, par opposition aux positions épaule droite ou gauche dorso-postérieure).
Etiologie (similitudes avec le siège)
- Hypotonie utérine multiparité, grossesse multiple; polyhydramnios).
- Malformation utérine (utérus cordiforme ou à éperon).
- Tumeurs utérines praevia.
- Antécédent de siège.
- Anomalie du bassin maternel (angustie).
Risque
Il tient au fait que, sauf correction spontanée (oublier la version par manœuvres externes), vers
la fin de la grossesse, il n'existe pour ce type de présentation aucune possibilité
d'accouchement par voie basse (MEMENTO: CONDUPLICATO CORPORE pour les petits
fœtus morts ou vivants avant la 20 - 24ème semaine de gestation).
L'évolution du travail en cas de présentation transversale s'effectue vers:
- l'instauration d'un syndrome de lutte, avec aboutissement logique vers la rupture utérine
(risque aggravé dès que les membranes sont rompues);
- la rupture prématurée des membranes;
- la procidence du cordon (sans beaucoup de gravité étant donné l'absence d'élément
compressif sur lui;
- l'engagement de l'épaule dès que les membranes sont rompues; c'est la classique situation
d'EPAULE NEGLIGEE, le bras venant presque saluer l'accoucheur à la vulve; c'est une
situation qui ne doit pas durer longtemps, sinon on arrive à la rupture utérine;
- la rupture utérine.
Diagnostic
Le diagnostic de la présentation transversale est obligatoire à temps. C'est ce qui permet
'effectuer une césarienne dans le calme bien avant l'entrée de la gestante en travail. Les
éléments diagnostiques se trouvent dans:
- l'examen clinique via Manœuvres de Léopold (orientation transversale de l'ovoïde fœtale); il
est typique de trouver le détroit supérieur "déshabité" (sans partie fœtale en présentation);
- l'échographie;
- le toucher vaginal au cours du travail accède au gril costal.
Mécanisme d'accouchement
C'est la césarienne qu'il faut pratiquer, et à temps!
5. LA PRESENTATION DE FACE
Elle est fort rare (0,20%) et consécutive à une déflexion extrême de la tête fœtale, passant
progressivement par les présentations du front(repère = nez; diamètre de présentation = sous-
occipito-mentonnier = 13,5 cm; césarienne) et du bregma ou de la grande fontanelle
(césarienne).
Son étiologie peut être maternelle (bassin limite), fœtale (tumeur cervicale, macrosomie,
dolicocéphalie), ou annexielle (polyhydramnios, placenta relativement bas-inséré, circulaire du
cordon).
Le repère est le menton (diamètre sous-mento-bregmatique = 9,5 cm, ou bi-malaie = 5,5 – 9
cm). Le diagnostic différentiel peut être difficile à poser avec le siège, le front. L'échographie
et/ou la radiographie vient trancher.
Le mécanisme d'accouchement (très souvent eutocique):
- 4 variétés d'engagement, comme d'habitude, mais la plus fréquente se trouve être la mento-
iliaque droite postérieure (M.I.D.P.);
- le couple thoraco-céphalique (pr-sterno-syncipital dit aussi de solidarisation = 13,5 – 14,5
cm) ne peut pas passer le détroit supérieur, d'où la nécessité que la face se désolidarise,
tourne vers l'avant de manière à placer l'occiput dans la concavité sacrée et le menton sous la
symphyse;
- cette rotation vers l'avant est plus rapide en cas de position antérieure; en l'absence de
rotation antérieure une césarienne s'impose;
- le dégagement n'a donc lieu qu'en cas de rotation antérieure; c'est alors la poursuite de la
désolidarisation entre tête et thorax qui amène à la vulve tour à tour menton, front et occiput;
en cas d'expulsion traînante il est fait recours au forceps en mento-pubien;
- le visage du nouveau-né est en principe couvert d'un œdème hideux qui se résorbe sans
laisser de trace.
L'excès du volume fœtal peut être absolu; c'est le cas des macrosomies fœtales à terme (>4000
g – 4400g). Il peut également être relatif; c'est le cas de fœtus de volume normal, mais sur des
bassins maternels franchement ou relativement viciés. C'est la disproportion foeto-pelvienne
(DFP) ou encore céphalo-pelvienne.
1) INTRODUCTION :
La souffrance fœtale aigue est un état pathologique synonyme d’asphyxie fœtale qui survient
le plus souvent au cours du travail. Elle menace la vie, l’avenir fonctionnel et psychomoteur du
fœtus
Elle serait responsable :
De mortalité périnatale dans 1/3 cas
De morbidité fœtale : les séquelles sont d’ordre neurologique : Infirmité psychomotrice et
retard intellectuel.
La SFA peut être inaugurale ou secondaire à une SF chronique
Elle est de gravité rapidement croissante
2) PHYSIOPATHOLOGIE :
La SFA est la conséquence de perturbations des échanges gazeux fœto-maternelles au cours de
l’accouchement.
Les échanges dépendent des conditions de circulation des 2 côtes de la membrane placentaire.
Il faut rappeler qu’il y a adaptation fœtale à l’anoxie jusqu’à un seuil donné en rapport avec :
3) ETIOLOGIES
A. Causes maternelles:
1. Perturbations locales:
- Dystocie dynamique avec hypercinésie et/ou hypertonie
B. Causes annexielles :
1. au niveau du placenta :
- Le chorio-angiome : peut réduire le passage trans-placentaire d’O2.
- Altérations membranes (infarctus placentaire) :
- Il y a réduction de la surface d’échange en cas de toxémie gravidique, HTA, Diabète ID,
Grossesse prolongée (le retentissement sur les échanges sera aggravé pendant le travail).
2. Au niveau du cordon : ↓ du courant circulatoire ombilical.
- Procidence du cordon, latérocidence, circulaire serré, bretelle du cordon.
- Anomalie de longueur (cordon court)
- Ou anomalie anatomique des vaisseaux (art ombilicale unique).
C. Causes fœtales:
Certains fœtus, du fait de leur fragilité propre, sont menacés de souffrance fœtale au cours de
l’accouchement :
- Prématurés - fœtus anémiés : Hgie (HRP, Hgie de
- Hypotrophes Benkiser, PP), Hémolyse : incompatibilité
- Jumeaux fœto-maternelle
- fœtus infectés (chorioamniotite) - Malformations fœtales
4) DIAGNOSTIC POSITIF
A. Clinique : Le diagnostic clinique repose sur 2 signes:
1. Modifications des BCF:
- Les BCF sont perçues par auscultation du cœur fœtal grâce au stéthoscope de Pinard ou au
Sonicaïd
- Rythme de base : 120 – 160 bat/min, les battements sont nets, bien timbrés en dehors des CU
- La SFA se manifeste par des troubles variés de la fréquence cardiaque :
o Tachycardie modérée ou légère 160-180 bat /min
o Tachycardie sévère ou marquée > 180 bat/min
o Bradycardie modérée ou légère 100 – 120bat/min
o Bradycardie Marquée ou sévère < 100 bat/min
6) PRISE EN CHARGE
A. Prise en charge prophylactique :
1. Avant le début du travail :
- Détecter les patientes dont l’accouchement par voie basse peut constituer un danger pour
l’enfant. C’est le cas des SF chroniques et des bassins chirurgicaux.
- Une césarienne prophylactique doit être décidée
- Parfois l’accouchement par voie basse peut être accepté sous surveillance rigoureuse
2. Pendant le W :
- Monitorage obstétrical systématique surtout si l’accouchement à risque
- Corriger la position maternelle :
o DLG est recommandé si non, au moins inclinée sur la gauche.
o Eviter le décubitus dorsal
- Lutter contre l’anxiété et la douleur.
o préparation psychoprophylactique à l’accouchement
o proposer parfois l’analgésie péridurale si nécessaire.
- Corriger les anomalies de la contraction utérine :
o expectative si CU régulières spontanément.
o perfusion de Sérum Glucosé + 5UI de Syntocinon pour régulariser les CU en cas
d’hypocinésie.
Dépistage précoce de la SFA :
- L’absence de trouble de la fréquence Cardiaque fœtale permet d’exclure une SFA
- La négativation des BCF ne survient jamais sans être précédée une période d’anomalie
importantes et en phase terminale d’une bradycardie sévère ± prolongée++
- L’apparition de trouble de la FCF est un signe d’alarme.
1. RUPTURE UTERINE
2. DECHIRURES
Du col, du vagin, de la vulve, du perinée, et les déchirures vulvo-périnéales.
3. HEMATOMES GENITAUX
Jadis thrombus génitaux, actuellement hématomes génitaux ou périgénitaux, ils sont constitués
au cours de l’accouchement sous forme de collections sanguines qui se développent sous
l’épithélium ou muqueuse vaginale, dans le tissus cellulaire de la vulve, du vagin ou du
paramètre. Ils ont une certaine tendance à la diffusion du fait du détachement et du glissement
du plan superficiel sur les plans profonds.
On distingue deux groupes
1. Hématome vulvo-vaginal ou bas- situé
Rare, il se constitue pendant l’accouchement, mais se manifeste cliniquement dans les
minutes ou les heures qui suivent l’accouchement ou la délivrance : tuméfaction vulvaire
unilatérale avec écchymose fessière.
2. Hématome vaginal
- Hématome vaginal pur : pas visible au niveau de la vulve mais senti au T.V. On note une
masse tumorale rénitente qui dévie la direction du col. Evolution vers une résorption lente
en quelques semaines. Infection rare, mais risques de rupture si gros hématome et provoque
alors une hémorragie générale qui peut s’extérioriser. Son traitement = abstention
opératoire : intervenir si augmentation surtout rapide de l’hématome, si l’hématome est cause
de dystocie, si l’hématome est douloureux, fissuré ou infecté. Dans ce cas l’incision de
l’hématome est réalisée + donner des antibiotiques + antalgiques et éventuelleement
transfusion.
- Hématomes pelviens ou haut-situés : localisés au-dessus des releveurs de l’anus. Graves,
très rares, ils sont liés à une fissure ou une déchirure du segment inférieur ; c’est une forme
de rupture utérine. Le traitement consiste en: coeliotomie + traitement de choc +
antibiothérapie.
1. INTRODUCTION
Incidence : 1 sur 10.000 à 20.000 accouchements.
2. ETIOLOGIE
- Pression sur le fundus ou traction sur le cordon lorsque l’utérus est relâché.
- Augmentation subite de la pression intra-abdominale lors d’efforts de toux ou de
Vomissements.
- Tentative d’extraction d’un placenta non clivé lors de la délivrance artificielle.
- Cordon court.
3. CLINIQUE
Une inversion incomplète (fundus restant dans la cavité utérine) peut être difficile à
diagnostiquer et se manifeste le plus souvent par de saignements persistant dans le post
partum. Rarement elle peut se transformer secondairement en inversion complète.
Le choc grave hypovolémique et neurogène est la manifestation la plus importante de
l’inversion complète et peut s’accompagner de douleurs abdominales sévères avec envie de
pousser.
4. TRAITEMENT
- Réduction manuelle : si elle a lieu immédiatement après l’inversion, elle peut se pratiquer
sans anesthésie ; sinon elle s’effectue sous narcose (Fluotane).
- Empaumer le fond utérin en plaçant les doigts à la jonction du col et du corps. Délivrance du
placenta avant ou après la manœuvre.
- Méthode de Johnson : empaumer le fond utérin le bout des doigts étant au niveau des culs-
de-sac cervico-corporeaux. Le tout est remonté en bloc au delà du petit bassin jusqu’au
niveau de l’ombilic. Maintenir cette position pendant 3 à 5minutes.
- Méthode de O’Sullivan (plus compliquée).
- Correction chirurgicale par laparotomie en cas d’échec : exercer une traction par la pince sur
la paroi postérieure ou les ligaments ronds :
o la technique de Haultain = inciser la face postérieure de l’anneau de contraction après
laparotomie
o la méthode de Spinelli = l’intervention se pratique par la voie vaginale. Inciser la face
postérieure de l’anneau de contraction sans pratiquer la laparotomie. Toute l’opération se
déroule dans le vagin.
I. FIEVRE PUERPERALE
1) ETIOLGIE
- Infection génitale
- Infection mammaire
- infection urinaire
- infection de plaies traumatiques
- paludisme
- Thrombophlébite
- Autres
Le texte n’abordera que les deux premières étiologies, les autres ayant déjà été traitées ailleurs.
A. Infection génitale
Il s’agit surtout de l’endométrite du post-partum, grande tueuse autrefois (cfr histoire de
Semmelweiss), et encore parmi les trois plus grandes causes de mortalité maternelle dans le
monde.
La porte d’entrée est représentée par la plaie cavitaire et des solutions de continuité réalisées
par les lésions des parties molles.
Les germes les plus incriminés sont essentiellement bactériens :
- bactéries endogènes (= présentes sur le corps même le la femme) ; ex. au niveau du périnée,
du vagin, et des intestin (anus – rectum) ; ce sont les coliformes, les entérocoques (=
streptocoque fécalis), les anaérobes (streptocoques), le gonocoque, le chlamydia, etc…
- bactéries exogènes (rencontrées sur le lieu du travail et de l’accouchement) ; ex. au niveau
des narines, de la gorge et des mains du personnel soignant ou d’autres parturientes ; c’est le
cas du streptocoque β-hémolytique du groupe A, et du staphylocoque doré.
La gravité de la maladie est fonction de la virulence du germe, de l’association microbienne
éventuelle, de la résistance propre de la parturiente, et de l’étendue des lésions constituant la
porte d’entrée microbienne.
Cette gravité est représentée comme suit :
- infection légère ; elle concerne le vagin, le col et l’utérus ;
- infection modérée ; elle concerne aussi les trompes et binetôt le pelvis ;
- infection sévère ou grave ; c’est soit une péritonite, soit une septicémie, soit les deux.
La clinique (symptomatologie et diagnostic) est généralement précédée d’un contexte
suggestif constitué des éléments ci-après :
- travail prolongé, avec multiplicité de touchers vaginaux ;
- conditions hygiéniques défectueuses dans la salle de travai et/ou d’accouchement ;
- lésions de parties molles ; ex. déchirures, épisiotomie ;
- rupture prématurée des membranes, avec risque de chorio-amniotite.
La symptomatologie comprend :
- la fièvre, souvent endéans les 24 premières heures (ce qui la distingue de la fièvre due à la
montée laiteuse), mais peut aussi apparaître plus tardivement ;
- l’élévation du pouls ;
- les signes loco-régionaux ;
- les lochies purulentes dans la forme purulente, et sanglantes dans la forme hémorragique
(plus tardive = à partir du 12ème jours.
La lochiculture vient identifier le ou les germes.
La prise en charge va consister en :
- une antibiothérapie préventive dans toutes situations à risque infectieux (voir ci-dessus) ;
antibiotiques dès la 6ème heure après RPM ; ou 30 minutes avant la délivrance, ou après
clampage du cordon lors de la césarienne) ;
- antibiothérapie curative (ampicillinine ou érythromycine ou céphalosporines, toutes les 6
heures, en association avec le 500 mg de métronidazole toutes les 8 heures ;
- anti-inflammatoires ;
- utérotoniques ;
- parfois benzoate d’oetradiol pour assurer une bonne trophicité de l’endomètre.
Attention ! Pas d’irrigation vaginale !!!!!
B. Infection mammaire
Elle est à distinguer de l’engorgement mammaire (2 – 3ème jour), qui s’accompagne de
circulation collatérale, de douleur, fièvre, avec parfois la présence de nodules douloureux. Son
traitement est fait d’antalgiques, de succion éventuellement soutenue par un tire-lait.
La mastite du post-partum peut débuter à tout instant ; Elle est provoquée par le staphylocoque
doré, et se manifeste par une tension mammaire douloureuse localisée et une fièvre. Il faut
stopper l’allaitement et donner antibiotiques et anti-inflammatoires. Elle peut prendre des
allures parfois susceptibles de semer la confusion avec le cancer, avec peau d’orange
(danger !!!!).
L’abcès mammaire est généralement consécutif à une rétention de lait au niveau des canaux
galactophores (galactocèle). La galactocèle se présente sous forme de kyste à aspirer ou à
inciser sous couverture d’antibiotique + examen cytobactériologique. L’abcès, lui, est à inciser
(incision radiaire ? aréocirculaire ?) sous couverture d’antibiotique, en veillant à ce que tous les
septa de l’abcès soient crevés au doigt.
Les raghades et le crévases au niveau du mamelon sont des lésions suceptibles de s’infecter.
On les soigne en badigeonnant les lésions avec de la glycérine boratée. Si la succion n’est pas
très douloureuse, l’allaitement peut se poursuivre durant le traitement.
1. DEFINITION
L'hémorragie de la délivrance est une perte de sang supérieure à la quantité physiologique
(500ml), survenant après l'accouchement et dans les 24 heures qui suivent celui-ci.
L'origine de celle-ci n'est pas forcément une hémorragie de la délivrance proprement dite
(saignements provenant d'une mauvaise hémostase au niveau de la zone d'insertion placentaire
intra-utérine), mais un élargissement de la définition couramment acceptée inclut :
- tous les saignements d'origine génitale, souvent traumatiques (utérus, col, vagin et périnée) ;
- ainsi que les troubles de l'hémostase qui peuvent être primitifs, mais aussi secondaires aux
précédents (conséquences et complications d'une hémorragie massive et/ou persistante).
2. DIAGNOSTIC
En cas d’hémorragie extériorisée :
Hémorragie génitale abondante après l’accouchement (> 500 cc en 24 heures),
l’accouchée baigne dans le sang sur son lit (la difficulté est la quantification)
s'organiser au cours de tout accouchement pour le recueil le plus complet possible des
pertes sanguines par voie génitale doit être un principe. Un récipient spécialement prévu
à cet effet existe sur les tables d'accouchement ;
la quantification ne doit pas négliger les pertes sanguines " camouflées " : champs,
linge, garnitures, compresses, qui doivent être pesées s'il y a une suspicion d'hémorragie
En cas d’hémorragie non extériorisée :
Le diagnostic de la perte sanguine peut être ignoré si les pertes ne sont pas ou sont
incomplètement extériorisées :
Circonstances :
→ inertie ou atonie utérine avec accumulation de caillots intra-utérins :
C'est le contrôle régulier du globe utérin (dit " globe de sécurité ") qui ne doit pas dépasser le
niveau de l'ombilic, mais surtout ne pas augmenter de volume ; un geste simple consiste à
l'exprimer afin d'extérioriser le contenu Éventuel (caillots que l'on peut peser) ;
→ formation d'hématomes pelviens dans les suites de lésions traumatiques.
Le saignement n'est alors pas toujours extériorisé, du fait qu'il est représenté par un hématome
péri génital dont le diagnostic n'est fait ni par le saignement extériorisé ni par la visualisation
objective de celui-ci au niveau périnéo-vulvaire.
Le diagnostic est alors fondé sur la survenue :
→ de douleurs devenant souvent intolérables (tension pelvi-périnéale) ;
→ surtout d'un retentissement maternel :
Autres signes :
Signes d’anémie (pâleur cutanéo-muqueuse, dyspnée), voire signes de choc (ho.T.A.,
soif, pouls rapide et filant) avec parfois un collapsus cardio-vasculaire.
Altération de l’état général
5) Inversion utérine
Complication devenue rarissime, c'est l'invagination du fond utérin en doigt de gant dont on
décrit trois degrés : elle est souvent le fait de manœuvres intempestives (traction sur le cordon,
expression utérine violente).
b) LESIONS GENITALES TRAUMATIQUES
1. Ruptures utérines
Les ruptures utérines sont définies comme une solution de continuité non chirurgicale de
l'utérus.
Leurs causes sont :
une altération de la paroi utérine : principalement une cicatrice utérine
(césarienne, myomectomie avec ouverture de la cavité, antécédents de perforation
ou rupture suturée), ou un utérus fragilisé (grande multiparité, curetages répétés) ;
la disproportion fœto-pelvienne, la rupture survenant alors l'issue d'un travail
prolongé, mal surveillé, le plus souvent chez la femme multipare ;
les ruptures iatrogènes :
o manœuvres obstétricales (version par manœuvre interne principalement) ;
o extractions instrumentales (lors de la pose de cuillères ou avant dilatation complète en
particulier dans l'extraction de la tête dernière) ;
o administration intempestive d'ocytociques, dans les disproportions fœto-pelviennes.
2. Déchirures du col
Ce sont les solutions de continuité non chirurgicales du col utérin, survenues au moment de
l'accouchement ; même si elles ne remontent pas jusqu'au segment inférieur et qu'elles sont
strictement cervicales, elles peuvent être très hémorragiques.
Rarement dues à une pathologie du col (cancer), elles sont le plus souvent iatrogènes : la
parturiente ayant poussé trop tôt, une extraction instrumentale ayant été pratiquée avant
dilatation complète, en particulier sur la tête dernière dans la présentation du siège.
3. Déchirures du vagin
Les déchirures du vagin sont de diagnostic facile lorsqu'elles prolongent une déchirure
périnéo-vulvaire.
En fait, elles sont plus souvent diagnostiquées lors de la révision sous valves.
L'hémorragie qui en découle peut être sous-estimée, du fait de la constitution d'un
hématome dans les tissus celluleux périvaginaux.
Les facteurs favorisants sont :
o une malformation vaginale non diagnostiquée et non corrigée avant la grossesse ;
o une cicatrice vaginale antérieure ;
o une vaginite ;
o un accouchement dystocique souvent associé à des manœuvres instrumentales.
4. Déchirures vulvaires et périnéales
Les déchirures vulvaires et périnéales sont rarement responsables d'hémorragies graves, mais
la base d'une spoliation sanguine parfois non négligeable, surtout si l'on tarde les réparer. C'est
donc une cause cumulée plus qu'une cause directe.
c) TROUBLES DE L'HEMOSTASE
Les troubles de l'hémostase peuvent exister au cours de certaines pathologies
obstétricales :
o hématome rétroplacentaire, dans le cadre de dysgravidie ou non ;
b. Traitement curatif
1. Moyens thérapeutiques : les utérotoniques
Les ocytociques (Syntocinon*), utilisables sous forme :
o de perfusion (10 unités dans 1000ml de sérum glucosé 5%) ;
o d'injection IV directe (10 unités) ;
o d'injection IM (10 unités) dont l'effet n'est alors obtenu qu'au bout de 10 15 minutes ;
o d'injection intramurale (intramyométriale) au travers de la paroi abdominale sous contrôle de
la main introduite dans la cavité utérine, en cours de révision utérine ;
le Méthergin* est utilisé par certains auteurs, bien que contre-indiqué en cas de pathologie
vasculaire, d'hypertension artérielle ou de la présence de myomes utérins.
Les prostaglandines : prostaglandine E2 (Nalador*) :
o en perfusion à la seringue électrique (1 ampoule dans 50 cm3 passer en 2 à 5h), d'efficacité
immédiate ;
o les voies intramusculaire et intraveineuse directe sont strictement interdites.
2. Les moyens mécaniques
En cas d'échec des traitements médicaux et pour des hémorragies graves n'ont plus de place
dans les structures techniquement équipées ou l'embolisation artérielle peut être réalisée :
le tamponnement intra-utérin par des champs ou le poing ganté de l'opérateur ;
application de pince de Muzeux sur le col de l'utérus pour effectuer une traction avec ou
sans rotation pendant quelques heures (par diminution du débit artériel utérin) ;
Ces moyens peuvent Éviter une issue chirurgicale dans les hémorragies graves et rebelles,
permettant la constitution du clou plaquettaire.
3. Les traitements chirurgicaux
Rarement utilisés (lors de l'Échec des autres méthodes), peuvent être :
La ligature des artères hypogastriques, surtout chez les femmes jeunes désireuses de
grossesses ultérieures. Elle ne met pas en danger l'avenir de l'utérus ;
La ligature des artères utérines
Le B-Lynch
L'hystérectomie d'hémostase, solution radicale qui doit rester exceptionnelle ;
rappelons les sutures des lésions traumatiques : utérines, cervicales, vaginales et
Volvo-périnéales ;
actuellement, et à proximité d'un radiologue entrainé et équipé, l'embolisation
artérielle est une solution à privilégier.
4. Les traitements médicaux des troubles de la coagulation
traitement substitutif des facteurs manquants : plasma frais congelé ;
pour certains cliniciens, le fibrinogène garde encore des indications ;
la transfusion permet la compensation de la spoliation sanguine, mais doit être bien
réfléchie.
1. DEFINITION
C'est une infection puerpérale (l'inflammation de l'endomètre et du myomètre dans les suites
des couches). L'origine des germes peut être:
Exogène: la cavité utérine par le non-respect de l'asepsie (instruments souillés, les gestes de
l'accoucheur);
Endogène: les germes proviennent le plus souvent du vagin.
Certains facteurs favorisent l'infection:
La rupture prématurée des membranes;
La durée du travail;
L'attitude locale des tissus et les manœuvres endo-utérines.
2. DIAGNOSTIC
Il est essentiellement clinique
Signes cliniques:
La fièvre, les lochies fétides.
A l'examen: altération de l’état général, subinvolution utérine avec un col ouvert; douleur à la
palpation et à la mobilisation de l’utérus
NB : l’odeur nauséabonde dans la chambre de l’accouchée est un élément qui doit attirer
l’attention
Diagnostic biologique:
Culture des lochies.
3. TRAITEMENT
a) Objectifs thérapeutiques
Juguler l'infection (AB)
Favoriser l’évacuation des lochies (utérotoniques)
Baisser la fièvre (antipyrétiques) et Calmer la douleur (antalgiques).
b) Conduite à tenir
i. Ce qu'il faut faire
Antibiothérapie probabiliste, à large spectre et en association (tenir compte des anaérobies)
β lactamines (amoxycilline) +Aminosides (gentamycine)
Céphalosporines (cefotaxime, ceftriaxone) + dérivés imidazolés (métronidazoles)
Quinolones (ciprofloxacine) + dérivés imidazolés (métronidazoles)
Antibiothérapie à adapter après culture et antibiogramme
ii. Ce qu'il ne faut pas faire
Ne pas faire de prélèvement (Hémoculture, examen de lochies) pour isolement et
identification de l'agent causal quand cela est possible.
Utiliser un seul antibiotique dont le spectre d'action n'est pas assez large
c) Mesures préventives
Asepsie strict pendant les accouchements;
Eviter les touchers répétés, la prolongation excessive de travail, les manœuvres utérines
traumatisantes.
Terrain favorisant:
- ATCD maladies TBE - Anémie, hémorragie de la délivrance
- Infection puerpérale - Insuffisance veineuse
- Immobilisation prolongée - Césarienne
a) Phlébite du MI:
Survient vers le J5-J7, pouls grimpant de Malher, Fièvre à 38°C, douleur de la face post de
jambe ou de la cuisse.
b) Phlébite pelvienne:
Thrombose de la veine ovarienne, survenant vers le J5, T° 39-40°C, tableau septique sévère,
douleur au TV, le plus souvent localisation droite. Savoir y penser!
1. INTRODUCTION
Un établissement de SOU de base est un établissement qui peut exécuter à tout moment
toutes les fonctions 1 à 6, tandis qu’un établissement de SOU complets exécute toutes les
fonctions 1 à 8.
2. INTERVENTIONS OBSTETRICALES
A. EXPRESSION ABDOMINALE
C’est une manoeuvre appliquée par un aide pris parmi le personnel médical qui renforce les
contractions utérines vers la fin de l’accouchement et qui constitue une force supplémentaire
d’expulser le foetus. Pratiquée trop tôt ou trop longtemps, elle peut provoquer certains
accidents (complications) tels que :
- déchirures du périnée par sortie trop brusque du fœtus ;
- compression placentaire d’oû souffrance fœtale ;
- décollement du placenta et embolie amniotique.
Les conditions de son usage sont : la dilatation complète du col + la présence de la
présentation à la vulve.
Indication : manque de progression de mobile foetal pendant l’expulsion alors que la
présentation est au niveau du périnée, dans l’accouchement du Sommet ou du Siège. Elle est
aussi utilisée comme complément des autres méthodes telles que forceps, épisiotomie, et
ventouse.
Contre- indications :
- si toutes les conditions de l’expulsion sont favorables ;
- expulsion rapide spontanément ;
- manque d’ampliation progressive du périnée.
Technique
- Parturiente sur la table d’expulsion.
- L’aide exerce, uniquement à la demande de l’accoucheur, qui dirige l’accouchement,
l’expression sur le fond de l’utérus ; avec les paumes de ses 2 mains réunies en cupule
pendant les contractions utérines suivant l’axe du bassin jusqu’à la sortie de la tête de
l’anneau vulvaire. Le reste de l’accouchement est assuré par l’accoucheur seul. C’est la
manœuvre de Christeller.
3. Contre-indications
- Présentation transversale ou oblique.
- Mort foetale in utéro car risque important d’infection amniotique.
- Présentation du siège ou de face.
- Dilatation du col moins de 4 cm sauf dans le DPPNI ou placenta prævia latéral ou marginal.
4. Complications
- Procidence du cordon.
- Présentation dystocique dans le polyhydramnios.
5. Technique
C’est en fonction de la dilatation du col utérin (TV)
- Mettre 1 ou 2 doigts dans le vagin jusqu’au contact et sous les membranes ou de la poche
des eaux.
- Introduire une demie-paire de la pince de Kocher ou de Pozzi ou un instrument pointu.
- Gratter sur les membranes pour les rompre.
- Freiner avec un doigt l’écoulement rapide ou brutal du liquide amniotique pour éviter une
procidence du cordon.
- Elargir l’ouverture des membranes.
C. EPISIOTOMIE OU PERINEOTOMIE
1. Définition
L’épisiotomie ou périnéotomie est une intervention obstétricale mineure par voie basse,
consistant en une incision aux ciseaux droits (longue de 2- 4 cm), au niveau de l’anneau
vulvaire et touchant le périnée et et le vagin, dans le but d’élargir l’ouverture vulvaire et de
permettre la sortie aisée de la présentation.
En outre l’épisiotomie représente ainsi un traitement véritable de prévention des déchirures
périnéales plus ou moins complexes délabrant la vulve et le périnée. Elle prévient aussi les
prolapsus de l’âge mur. La fréquence de l’épisiotomie est variable selon les écoles.
Il existe plusieurs types d’épisiotomie:
- épisiotomie médiane = section selon l’axe du milieu qui respecte les vaisseaux et les nerfs
de la vulve, mais elle ne met pas toujours à l’abri le rectum ; il y a donc risque de
l’élongation de l’incision vers le sphyncter anal;
- épisiotomie latérale; elle peut blesser la glande de Bartholin et la suture est plus difficile
vue la rétraction des muscles;
- épisiotomie médio-latérale ; c’est le type le plus couramment pratiqué et recommandé;
l’incision, part obliquement en angle de 45° de la commissure postérieure de la vulve ; cet
angle de 45° avec l’axe vulvo-anal rend la réparation aisée et épargne le sphyncter anal;
épisiotomie bilatérale, avec double incision droite et gauche, mais qui est à proscrire.
2. Les indications d’épisiotomie
Elles sont de 3 ordres : maternel, foetal et instrumental.
Elles ont dites maternelles en cas de risque de lésion du périnée maternel au cours de
l’expulsion :
- anomalies du périnée
o étroitesse de la vulve peu extensible;
o atrésie du périnée;
o excès de longueur du périnée vulnérable;
- menace de déchirure, comme fréquemment en cas de
o périnée court et tendu dans les bassins des luxées;
o périnée fragile des infectées;
o périnée oedématié des protéinuriques ou lors d’un travail prolongé;
o périnée cicatriciel;
o excès des diamètres fœtaux par excès de volume foetal ou lors de certaines
présentations (face, occipito-sacrée, bregma, siège, dystocie des épaules).
- ablation des fils non-résorbables placés sur la peau au 7ème jour après l’accouchement puis
sortie de la maternité.
D. LA CESARIENNE
1) Définition
La césarienne est une intervention chirurgico-obstétricale qui consiste à réaliser
l’accouchement artificiel après ouverture chirurgicale de l’utérus.
Elle s’exécute par voie abdominale après cœliotomie ou par voie vaginale après décollement
de la vessie (cas de grossesse arrêtée très tôt avec petit fœtus).
La césarienne comme la césure, sont dérivés du verbe latin caedere qui veut dire couper.
2) Indications
La césarienne est indiquée chaque fois que l’état maternel ou l’état fœtal exige l’évacuation
rapide de l’utérus alors que la voie basse est interdite ou trop risquée. Ainsi, on est amené à
envisager l’accouchement par césarienne dans deux grands moments, soit pendant la
grossesse, soit pendant le travail. Les indications de la césarienne peuvent être :
- Maternelles, fœtales, annexielles ou mixtes
- Selon leur caractère impératif ou non, absolues = obligatoires (l’accouchement doit se
faire par césarienne) ou relatives (en certaines circonstances favorables
l’accouchement peut se passer par voie basse).
- Electives ou urgentes
- selon la récurrence, temporaires càd uniquement au cours de la grossesse actuelle ou
permanentes càd qu’elles surviennent à toutes les grossesses (ex. anomalies du
bassin).
Pendant la grossesse : au cours des CPN certains états pathologiques de la grossesse, vont
orienter vers la césarienne. On s’y prépare et décide en fin de grossesse (césarienne
programmée ou élective). C’est le cas de certaines grossesses à haut risque.
Pendant le travail : il s’agit souvent des indications d’urgence. La césarienne doit être
exécutée rapidement pour éviter le pire.
Ces indications sont de trois ordres : maternel, foetal et mixte.
Indications d’ordre maternel
- Dystocies mécaniques dues à :
bassin rétréci ou généralement rétréci ;
bassin limite (après échec de l’épreuve du travail) ;
obstacles ou tumeurs praevia (kystes, fibromes ou myome).
- Dystocies dynamiques = anomalies de la contraction utérine et de la dilatation du col utérin
(opérer après la correction non réussie) ; utérus cicatriciel.
- Indications maternelles générales, exemple :
o néphropathies gravidiques car risques élévés de mort foetale in utéro ;
o diabète à la 37ème semaine pour sauvetage fœtal ;
o cardiopathies cyanogènes ;
o cancer du col ;
o prolapsus opéré ;
Indication d’ordre foetal ou ovulaire (cas les plus fréquents)
- Souffrance foetale aiguë.
- Souffrance fœtale chronique sévère (enfant incapable de supporter le stress contraction
utérine).
- Présentations particulières : face si dystocie, transversale (épaule), front / bregma, siége
avec un fond utérin important.
- Insertion basse du placenta surtout centrale.
- Procidence du cordon sur présentation céphalique.
- Macrosomie (excès de volume) sans hydrocéphalie.
- Césarienne post-mortem si la femme enceinte meurt de mort brutale.
- Antécédents de morti-natalité.
- enfant « précieux » !!!
Indications d’ordre mixte : association d’indications d’intérêt maternel et foetal à la fois
- Eclampsie.
3) Principes en préopératoires
• S’assurer que :
– la salle d’opération est propre (elle doit être nettoyée après chaque
intervention ;
– le matériel nécessaire est disponible, en particulier les médicaments et
l’oxygène ;
– le matériel d’urgence est disponible et en état de marche.
– il y’a suffisamment de champs, et des blouses chirurgicales.
– il y’a des consommables stériles (gants, gaz, instruments).
Préparer la patiente.
• Lui expliquer l’intervention dont elle va bénéficier et le bien fondé de cette
intervention.
• Si elle est inconsciente, expliquer à la famille de quoi il s’agit.
• La patiente ou la famille doit consentir à l’intervention en connaissance de cause.
• Aider la patiente ou la famille à se préparer à l’intervention.
• Envoyer un prélèvement de sang pour dosage de l’hémoglobine ou l’hématocrite,
groupe sanguin et le rhésus.
• Commander du sang pour le cas où une transfusion serait nécessaire, puis si besoin
faire une transfusion sans attendre.
• Nettoyer la zone à inciser avec un antiseptique type Bétadine.
• Ne pas raser la région pubienne car cela accroît les risques de l’infection. Si
nécessaire, il est possible de couper légèrement les poils pubiens.
• Surveiller les signes vitaux (TA, pouls, FR) et consigner les observations par écrit.
• Administrer une prémédication adaptée au mode d’anesthésie choisie.
• Poser une sonde urinaire et surveiller la diurèse.
• Veiller à ce que les autres membres de l’équipe (médecin, sage-femme, infirmière,
anesthésiste, aide, etc.) reçoivent les informations nécessaires.
Position
• Installer la patiente dans la position adaptée à l’intervention de façon à :
– exposer le champ opératoire le mieux possible ;
– permettre à l’anesthésiste d’accéder à la patiente sans difficulté ;
– permettre à l’infirmière de contrôler les signes vitaux et de surveiller les
injections IV et les perfusions ;
– assurer la sécurité de la patiente en prévenant les traumatismes et en
maintenant une bonne circulation sanguine ;
– préserver sa dignité et respecter sa pudeur.
Lavage mains avant l’intervention
• (Principe généraux de l’asepsie et de l’antisepsie)
• Retirer tous les bijoux.
• Garder les mains au-dessus du niveau du coude, les mouiller soigneusement et les
savonner.
• Savonner en un mouvement circulaire, en commençant par le bout des doigts ;
• Bien nettoyer entre les doigts ;
• Remonter jusqu’au coude en savonnant puis faire de l’autre côté.
• Se rincer les bras l’un après l’autre, en commençant par le bout des doigts et en
gardant toujours les mains au-dessus du coude.
• Frotter pendant 3 à 5 minutes.
• Sécher chaque main avec une serviette stérile différente.
• Essuyer en commençant par le bout des doigts et en remontant jusqu’au coude puis
changer de serviette.
• Une fois les mains propres, veiller à ne pas les mettre en contact avec des objets (par
exemple, matériel, blouse de protection) qui ne soient pas désinfectés ou stériles.
• Si elles touchent une surface contaminée, les nettoyer à nouveau.
Préparation du champ opératoire
• Préparer peau avec antiseptique (Bétadine) :
• Badigeonner trois fois la zone à inciser avec solution antiseptique à l’aide d’une pince
porte tampons stériles ou désinfectée et d’une compresse, veiller à ne pas contaminer
gants en touchant zones cutanées.
• Commencer par l’endroit à inciser et travailler en direction de l’extérieur en un geste
circulaire ;
• Une fois arrivée terminer, jeter la compresse.
• Ne jamais revenir au centre de la zone à préparer avec la même compresse.
• Garder les bras et les coudes en hauteur et veiller à ce que la blouse ne touche pas la
zone à inciser.
Anesthésie et césarienne
• L’anesthésie pour une césarienne, classiquement, peut être obtenue de deux manières :
– une anesthésie générale ou
– une anesthésie locorégionale.
• Plusieurs autres techniques peuvent être utilisées : l’anesthésie péridurale et locale.
Anesthésie locorégionale
Les avantages :
– la mère est consciente, il n’y a pas de risque l’inhalation.
– le risque de la dépression du nouveau-né est diminué.
Les inconvénients :
– une hypotension liée au bloc sympathique, la prévention s’obtient par
remplissage vasculaire et administration des vasoplégiques.
Anesthésie générale
Les avantages :
– l’incision est rapide, c’est une technique fiable, contrôlable avec hypotension
modérée.
Les inconvénients :
– le risque d’inhalation est élevé dans ce cas-ci (syndrome de Mendel Son).
– la dépression du nouveau-né.
Modes d’ouverture pariétale
• L’accès à la cavité péritonéale peut se faire classiquement de deux façons :
– Soit par une laparotomie médiane : celle-ci peut se faire de deux manières,
en sous ombilicale ou en sus et sous ombilicale.
• La laparotomie médiane sous ombilicale est utilisée comme une des
voies d’abord dans la césarienne segmentaire
• tandis que la laparotomie sus et sous-omblilicale est utilisée pour la
césarienne corporéale.
– Soit par une laparotomie transversale basse ou incision de
PFANNENSTIEL : c’est une incision sus-pubienne transversale.
• Elle se situe à environ 3cm au-dessus du rebord supérieur du pubis.
• On réalise une incision obliquement vers le haut du tissu sous-cutané et
une section arciforme de l’aponévrose, qui est ensuite décollé du plan
musculo-aponévrotique, ceci permet d’exposer les muscles grands
droits dont la séparation le long de la ligne médiane donne accès au
péritoine qui sera incisé longitudinalement.
• Cette seconde technique est préférable à la laparotomie médiane pour trois raisons :
Césarienne itérative : Il s’agit d’une hystérotomie à faire sur un utérus cicatriciel, ayant
déjà subi une césarienne.
4) Techniques de la césarienne
• Les techniques ont été si nombreuses depuis les débuts de l’intervention jusqu’à
maintenant.
• Ne seront décrites ici que
– la césarienne segmentaire,
– la césarienne selon Misgav Ladach et
– la césarienne selon Stark.
a) La césarienne segmentaire
• Premier temps : mise en place des champs ; cœliotomie sous ombilicale ou transversale
dans un souci esthétique surtout.
• Deuxième temps : protection de la grande cavité par des champs abdominaux après mise
en place des valves.
• Troisième temps : incision transversale aux ciseaux du péritoine pré-segmentaire dont le
décollement est facile.
• Quatrième temps : incision transversale ou longitudinale du segment inférieur ;
• Cinquième temps : extraction de l’enfant
• Sixième temps : c’est la délivrance par expression du fond utérin, ou délivrance manuelle
par l’orifice de l’hystérotomie.
• Septième temps : suture du segment inférieur qui se fait en un plan avec des points
séparées croisées en x sur les extrémités et les points séparés extra-muqueux sur les
berges.
• Huitième temps : suture du péritoine pré segmentaire.
• Neuvième temps : on enlève les champs abdominaux et les écarteurs ou valves pour
ensuite pratiquer la toilette de la cavité abdominale.
• Dixième temps : fermeture plan par plan de la paroi sans drainage.
Avantages de la césarienne segmentaire
• Incision autonome du péritoine viscéral possible permettant une bonne protection de la
suture.
• Incision de l’utérus dans une zone qui redeviendra pelvienne
• Incision de la partie non contractile de l’utérus donc moins de risque de rupture
• La cicatrice est d’excellente qualité.
b) La césarienne selon la technique de Misgav Ladach
• Se basant sur la littérature, Michael Stark de l’hôpital Misgav Ladach de Jérusalem a
modifié et rationalisé ces nouvelles stratégies en mettant au point une technique qu’il
a appelé modestement méthode de Misgav Ladach. Elle consiste à :
• ouverture pariétale par une incision rectiligne transversale superficielle de la peau à
environ 3cm au dessous de la ligne inter iliaque unissant les 2 épines
antérosupérieures.
• ouverture transversale du péritoine pariétal
• pas de champs abdominaux
• hystérotomie segmentaire transversale
• suture de l’hystérotomie en un plan un surjet non passé
• non fermeture des péritoines viscéral et pariétal
• suture aponévrotique par un surjet non passé
• rapprochement cutané par quelques points de Blair-Donati très espacés.
Avantages de la technique de Misgav Ladach
• Limite des attritions tissulaires
• Elimine les étapes opératoires superflues
• Simplifie le plus possible l’intervention.
• La simplicité de cette technique et les résultats obtenus par différentes études font
penser qu’elle deviendra sous peu la référence en matière d’extraction fœtale par voie
haute.
• Il faut signer cependant que les techniques sus citées comportent des précautions
particulières et des modifications gestuelles dans certaines circonstances telles que le
placenta prævia antérieur et la césarienne itérative.
c) La césarienne de Stark
• Ouverture pariétale selon la méthode de Joël Cohen modifié ;
• Ouverture transversale du péritoine pariétal.
• Pas de champs abdominaux.
• Hystérotomie segmentaire transversale.
• Extraction fœtale avec délivrance artificielle.
• Suture de l’hystérotomie en un plan « extra muqueux »par un surjet non passé.
• Non fermeture des péritoines viscéral et pariétal.
• Suture aponévrotique par un surjet non passé.
• Rapprochement cutané par quelques points de Blair-Donnati très espacés.
5) Les temps complémentaires de la césarienne
Il s’agit là des interventions qui sont souvent associées à la césarienne. Parmi elles, les
plus fréquentes sont :
E. INDUCTION DU TRAVAIL
Définition
Le déclenchement induction du travail est l’induction artificielle des contractions utérines
avant leur survenue spontanée dans le but d’obtenir un accouchement par les voies naturelles
chez une femme qui n’était pas jusque là en travail.
Indication
- Maternelle : HTA, Diabète, insuffisance cardiaque, respiratoire, cancer ...
- fœto-annexielle : RPM, RCIU, terme dépassé (à ce jour on attend plus le dépassement
et on induit systématique à la 41ème semaine révolue pour améliorer le pronostic
néonatale), iso-immunisation
- De convenance : arrange la famille ou l’équipe médicale
Contre indications
- Accouchement voie basse impossible :
o bassin chirurgical,
o Obstacle prævia
- Souffrance fœtale chronique ou aigue
- Utérus cicatriciel ?
- Siège ? Jumeaux ?
- Placenta recouvrant
- Allergies aux prostaglandines
Conditions du déclenchement
- Accouchement par voie basse possible, pas de disproportion fœto- maternelle
- S’assurer du bien être fœtal par le score biophysique de Manning
- Evaluer la maturation du col par le score de Bishop qui oriente le choix de la méthode
d’induction
Moyens d’induction
- Médicamenteux
o Ocytocine
o Syntocynon
o Les prostaglandines ou ses dérivés : Prostine E2 gel à 1 ou 2mg (dans le cul de sac
postérieur du vagin), Dinoprostone (Prépidil®) 0,5mg (dans canal cervical),
Misoprostol (Cytotec ®).
o Les anti-progestérones : Mifégyne
- Non médicamenteux ou mécanique
o Sonde de Foley
o Amniotomie ou rupture artificielle des membranes
o Bougies et dilatateurs cervicaux (laminaires et Dilapans)
Schémas d’induction
1) Théobald (solution 1l Sérum glucosé 5% + 10 UI Ocytonine)
2) Sonde Foley à relayer avec le Théobald
3) Gel de prostaglandine à relayer par le Théobald
4) Misoprostol intravaginal
5) Misoprostol per os
Paramètres 0 1 2 3
Dilatation du col utérin Fermé 1 - 2 cm 3 - 4 cm ≥ 5 cm
Effacement du col utérin 0 - 30% 40 - 50% 60 - 70% ≥ 80 %
Consistance du col utérin Ferme Moyenne Molle
Position du col utérin Postérieure Médian Antérieure
Degré d’engagement ou positionnement mobile amorcée fixée engagé
de la présentation fœtale par rapport aux (3 cm au (2 cm au (< 1cm au (1 - 2 cm au
épines sciatiques dessus) dessus) dessus) dessous)
Valeurs du score : de 0 à 13
Score ≥ 7 = Bishop Bon ou col déclenchable, pronostic favorable
Score < 7 = Bishop Mauvais ou col non déclenchable, pronostic défavorable ==> nécessite
une maturation du col (avec soit Sonde de Folley, gel de prostaglandine)
L`induction du travail constitue beaucoup plus qu`un geste. C`est donc un processus lourd de
conséquences qu`il convient d`initier seulement si :
- les conditions de son application sont réunies (accouchement par voie basse possible c.-à-d.
bonne présentation du fœtus et fœtus de poids normal – col favorable, c.-à-d. Bishop bon) ;
- consentement éclairé de la parturiente sur les risques éventuels) ;
- on dispose des possibilités de pratiquer une césarienne en urgence ; ceci suppose non
seulement des facilités pour poser le diagnostic d`hyperstimulation utérine ou de malaise
fœtal avéré (cardiotocographie), mais également un kit opératoire et un accès à l`anesthésie.
Les méthodes ou schémas d’induction les plus utilisées dans notre milieu pour induire le
travail sont :
1) l`Amniotomie : elle n`est possible qu` à la faveur d`une certaine ouverture du col, ce qui
prédispose ainsi à sa réussite ; elle provoque une augmentation brutale de la synthèse des
prostaglandines au niveau de l`utérus et induit un travail proche du travail spontané ; il
fait donc courir moins de syndrome d`hyperstimulation que les drogues utérotoniques ; on
l`associe souvent à la perfusion d`ocytocine qui vient alors rendre le procédé moins
banal ;
2) le Théobald : on la débute très prudemment avec un débit de 4 gouttes/minute, puis l`on
augmente progressivement de 4 gouttes toutes les 30 minutes jusqu’à l’obtention des
bonnes contractions utérines, donc ne plus augmenter dès que les contractions sont jugées
bonnes, le débit maximal à ne pas dépasser est de 44 gouttes/minute ;
3) les prostaglandines : réputées d`un coût élevé (forme gel), sauf le Misoprostol (Cytotec,
en comprimés) ;
Misoprostol intravaginal : on dépose dans le fond du vagin (cul de sac ou fornix
postérieur) en raison de 25 microgrammes soit ¼ de comprimé toutes les 4 – 6 heures, en
veillant à ne pas dépasser 400 microgrammes ;
Misoprostol per os : on prépare une solution en diluant 1 comprimé de 200
microgrammes dans 100 cc d’eau plate et on administre 20 microgrammes soit 10cc de
solution toutes les 30 minutes jusqu’à l’obtention des bonnes contractions utérines (NB :
toujours bien homogénéiser avant l’administration. Dose maximale de misoprostol à
administrer 400 microgrammes soit deux comprimés.
4) la dilatation mécanique du col (= à éviter si cervicite), soit au moyen des laminaires
(chers), soit par pose d`une sonde de Foley numéro 18 dont on gonfle le ballonnet avec 30
– 50 ml de sérum physiologique ; les contractions utérines surviennent aussi bien par
réflexe neuro-hormonal (prostaglandines) de Fergusson que par production directe des
prostaglandines au niveau de la zone membranaire du pole inférieur de l`œuf qui est
décollée par le ballonnet ; on la relaye parfois avec la perfusion d`ocytocine dans les 24
heures qui suivent sa pose.