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MINISTERE DE LA SANTE BURKINA FASO

-------------- Unité – Progrès - Justice


SECRETARIAT GENERAL ----------
--------------
CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE
YALGADO OUEDRAOGO
--------------
DEPARTEMENT DE GYNECOLOGIE
OBSTETRIQUE
--------------

Adresse téléphonique de l’hôpital Yalgado : 50/31/16/56 ou 50/55/56/57


Poste maternité : 592
Email : chuyo@yahoo.fr
PREAMBULE

Le présent document de protocoles du Département de Gynécologie et


Obstétrique du CHU-YO est le fruit d’un consensus de l’ensemble de l’équipe
médicale et para Ŕ médicale du service. Il porte sur des affections
gynécologiques ou obstétricales les plus fréquemment rencontrées dans le
département.
L’objectif poursuivi par le présent document de protocoles reste la recherche
d’uniformisation efficiente et efficace des conduites à tenir qui tienne compte :
- de l’épidémiologie locale des affections gynéco obstétricales (les plus
fréquentes affections) ;
- du niveau de développement sanitaire de notre pays, particulièrement des
conditions de travail dans le Département de Gynécologie et Obstétrique
du CHU YO.
Ce document de protocoles n’est pas une étude pathologique de l’affection
retenue. C’est beaucoup plus un guide de conduite à tenir devant l’une des
affections suspectée ou diagnostiquée. Ce guide n’est pas statique, définitif. Il
est appelé à connaître les relectures en fonction :
- de l’évolution scientifique de la médecine, particulièrement de la
gynécologie obstétrique ;
- du niveau de développement sanitaire du BURKINA FASO.
Le Chef de Département et tout son personnel seront très honorés de recevoir
des éminents spécialistes les critiques constructives visant à améliorer ce
document. Partager avec nous chers utilisateurs toutes vos propositions de
perfectionnement.
Je vous souhaite un bon usage de ce document pour une meilleure santé des
patientes.

1
SOMMAIRE
--------------

1 Etat de choc 4
2 Hémorragie du post partum immédiat et tardif 6
3 Rupture utérine 9
4 Hématome retro-placentaire 11
5 Placenta prævia ou placenta bas inséré 13
6 Pré-éclampsie 15
7 Eclampsie 18
8 Souffrance fœtale aigue 23
9 Anémie et grossesse 24
10 Morsure de serpent chez une gestante 26
11 Procidence du cordon 28
12 Menace d’accouchement prématuré à membranes intactes 30
13 Mort fœtale in-utéro après 4 mois (19 SA) de grossesse 32
14 Rupture prématurée des membranes 33
15 Crise drépanocytaire et gravido-puerpéralité 35
16 Paludisme grave et grossesse 37
17 Retard de croissance intra-utérin 39
18 Thrombopénie et grossesse 41
19 Grossesse extra-utérine 43
20 Avortements 46
21 Infections du post partum 49
22 Réanimation du nouveau-né en salle de naissance 51
23 Protocoles PTME au Burkina Faso 52
24 Fibromes hémorragiques 66
25 Nécrobiose aseptique 68
26 Annexes 71

2
ETAT DE CHOC

1- DEFINITION DU CHOC
C’est la situation d’insuffisance du système circulatoire à assurer une perfusion
tissulaire efficace des organes vitaux .
Elle met d’emblée en jeu le pronostic vital et nécessite un traitement immédiat et
intensif.
2- SIGNES CLINIQUES COMMUNS
 Pouls rapide et filant (≥ 110 pulsations/mn)
 Chute de la tension artérielle (T.A.S. < 90 mm Hg)
 Autres signes :
 Pâleur conjonctivale et palmo - plantaire
 Sueurs froides, extrémités froides, soif vive
 Polypnée (Freq.Resp. ≥30 cycles/mn), battement des ailes du
nez
 Oligurie (débit urinaire ≤ 30 ml/h), voire anurie
 Anxiété, confusion, trouble de la conscience allant de
l’obnubilation au coma.
3- GESTES OBLIGATOIRES
Mesures générales
1-Appeler à l’aide
2-Installer la patiente en position latérale gauche, jambes surélevées
3-Oxygénothérapie : 6 à 8 l/mn
4-Eviter tout refroidissement
5-Deux voies veineuses préconisées avec intranule G 18 au minimum
(intranule couleur verte); profiter faire les prélèvements sanguins
pour le laboratoire (GS/RH, NFS, azotémie, glycémie…)
6-Sonde urinaire à demeure : diurèse horaire
7-Etablir la fiche de surveillance qui comprendra : TA, Pouls, FR,
diurèse, température et l’état de conscience
3
PROSCRIRE L’ALIMENTATION PAR VOIE ORALE

Stabiliser la malade
C.1- si CHOC Hémorragique
 Mésures générales

 RESTAURER UNE VOLEMIE EFFICACE :


 Macromolécule 500ml (Gélatine fluide) en perfusion
préférentiellement ou à défaut
 RL OU SSI = 1 litre en 15-20mn, si efficace poursuivre avec
 RL ou SSI = 2 litres en 1 h
 TRANSFUSER DES QUE LE SANG EST DISPONIBLE, SANG
COMPATIBLE
 Concentré érythrocytaire en cas de choc hémorragique
 Concentré plaquettaire et/ou plasma frais congelé si syndrome
hémorragique
 Mésures spécifiques

 TTT OBSTETRICAL :
 Délivrance Artificielle et/ou Révision Utérine
 Utérotonique en injection : Ocytocine
 Massage utérin
 Compression bi manuelle de l’utérus
 Compression de l’aorte abdominale
 Préparer l’intervention chirurgicale
 En fonction de l’étiologie (Placenta prævia, HRP, Rupture utérine
confère chapitres traités).
 RE-EXAMINER TOUTES LES 15 MN POUR VOIR L’EVOLUTION

C. 2- si choc infectieux
 PRELEVEMENTS +++ POUR IDENTIFIER LE GERME
RESPONSABLE

4
 TRIPLE ASSOCIATION ANTIBIOTIQUE SYNERGIQUE PAR VOIE
PARENTERALE SI PAS DE CONTRE INDICATION :
 amoxicilline/ampicilline 2 g en IVD toutes les 8 heures/
Ceftriaxone 2g toutes les 24 heures,
 gentamicine 80mg en IM toutes les 12h si créatininemie
normale+++
 métronidazole 500mg perfusion en 30mn toutes les 8 heures
NB : antipyrétique si T° ≥ 38°5C: PARACETAMOL INJECTABLE/ACIDE ACETYLE

SALICYLATE DE LYSINE : 1g en IVD toutes les 6 h.


 RE-EXAMINER TOUTES LES HEURES POUR VOIR L’EVOLUTION
 TRANSFERER EN GRANDE REANIMATION SI POSSIBLE
D-RAPPEL
Il existe 04 types de choc : hypovolémique, septique, cardiogénique,
anaphylactique.
Après la levée de l’état de choc il faut penser à rechercher les étiologies du choc.

5
HEMORRAGIE DU POST PARTUM IMMEDIAT ET TARDIF

1 DEFINITION
Hémorragie du post partum immédiat est toute hémorragie génitale survenant
pendant la délivrance et dans les 24h suivant l’accouchement. Elle est dit
tardive lorsqu’elle survient après les 24 h suivant l’accouchement.
Les étiologies de l’hémorragie du post partum immédiat sont regroupées
dans le concept des 04T :
- T1 (tissus) : les hémorragies de la délivrance
- T2 (trauma) : les hémorragies par lésions traumatiques
(déchirures vulvo-vaginales, périnéales, cervicales,
hémorragies par rupture utérine).
- T3 (tonus) : hémorragie par inversion utérine et /ou atonie
utérine
- T4 (troubles de la coagulation) : hémorragies par troubles de
la coagulation

1- L’HEMORRAGIE DE LA DELIVRANCE

1- DEFINITION
L’hémorragie de la délivrance est l’hémorragie :
- provenant de l’aire d’insertion placentaire avant ou après
l’expulsion du placenta,
- survenant dans les 24 heures suivant l’accouchement,
- et dont la quantité est supérieure ou égale à 500ml.

6
L’hémorragie de la délivrance est une urgence médico-obstétricale

2- SIGNES CLINIQUES
Saignements vulvaires associés ou pas à une :
- Pâleur conjonctivale
- Accélération du pouls
- Chute de la tension artérielle voir un état de choc

3- CONDUITE A TENIR
Médicales
1 Appeler à l’aide

2 Voies veineuses sûres avec cathéter G18 + Prélèvement pour le


GS/RH et NFS + test de coagulation à la séringue
3 Perfusion de macromolécules
4 L’oxygénothérapie
5 Mise en position de Trendelemburg

6 Placer une sonde urinaire à demeure


7 Révision utérine

8 Transfusion si nécessaire : concentré globulaire ou sang total,


iso groupe, iso rhésus ; sang testé
9 Administration d’utérotoniques :
- Ocytocine 5 UI en IVD + 10 UI en perfusion
- et/ou Misoprostol (cytotec) 3cp soit 600 ug en préventif per os de
préférence, à défaut en intrarectal.
10 Si globe utérin non satisfaisant
- Massage utérin
- Compression bi- manuelle de l’utérus
- Compression de l’aorte abdominale

7
11 Si résultat non satisfaisant, décider d’une intervention chirurgicale
(ligature des utérines, suture de B-lynch) au plus vite pour hystérectomie
d’hémostase et faire un test de coagulation au lit de la malade.
4- SURVEILLANCE
Clinique : conscience, conjonctives - TA Ŕ globe utérin Ŕ saignement
vulvaire, diurèse
Para clinique : taux d’Hb (ou taux d’Ht) Ŕ créatininemie

2) LES HEMORRAGIES PAR LESIONS TRAUMATIQUES


(DECHIRURES VULVO-VAGINALES, PERINEALES, CERVICALES)
2.1- TRAITEMENT MEDICAL
Mesures générales
-Appeler à l’aide et prendre deux voies veineuses sûres avec cathéter G18 +
Prélèvement pour le GS/RH et NFS
-Perfusion de macromolécules
-Transporter la femme d’urgence au bloc opératoire et commencer
l’oxygénothérapie
-Mise en position de Trendelemburg
-Placer une sonde urinaire à demeure
-Révision utérine + Examen sous valves
-Transfusion si nécessaire : concentré globulaire ou sang total, iso groupe, iso
rhésus ; sang testé et faire un test de coagulation au lit de la malade

2.2-TRAITEMENT CHIRURGICAL
Il est fonction du type de lésion et consiste en une suture hémostatique des
lésions hémorragiques.

3- LES HEMORRAGIES PAR TROUBLE DE LA COAGULATION

8
Ce diagnostic est évoqué devant la persistance des saignements malgré un
traitement médical bien conduit de l’hémorragie du post partum et en l’absence
de lestions des parties molles.

3.1 TRAITEMENT MEDICAL


Mesures générales
- Appeler à l’aide et prendre deux voies veineuses sûres avec cathéter G18 +
Prélèvement pour le GS/RH et NFS.
- Test de coagulation
- Perfusion de macromolécule
- Oxygénothérapie
- Mise en position de Trendelemburg
- Placer une sonde urinaire à demeure
- Transfusion de produits sanguins labiles en fonction de l’étiologie (Plasma
frais congelé, concentré de plaquettes, ect…) et faire le test de coagulation au lit
de la malade.
3.2 TRAITEMENT CHIRURGICAL
Hystérectomie d’hémostase
Ligature vasculaire

9
RUPTURE UTERINE

1 DEFINITION

La rupture utérine est une solution de continuité non chirurgicale au niveau de


l’utérus gravide en dehors :
- des perforations utérines lors des manœuvres endo Ŕ utérines,
- des déchirures cervicales
C’est une urgence obstétrico – chirurgicale.

2 SIGNES CLINIQUES
- état de choc hypo-volémique par hémorragie avec bâillements,
extrémités froides, sueurs froides, chute de la TA, pouls petit et filant.
- saignements vulvaires
- disparition des contractions utérines
- douleur exquise sus pubienne
- perception des parties fœtales sous la peau abdominale,
- disparition des BDCF
- Très souvent disparition du relief utérin

3 CONDUITE A TENIR
3.1 Mesures générales
 Appeler à l’aide
 Prendre deux voies veineuses sûres (Intranule G18) + prélèvements pour
laboratoire : GS/Rh ; NFS à défaut taux Hb/Ht
- Remplissage vasculaire : Macromolécules ou Ringer Lactate, ou SSI
1litre en 5-10 mn
10
 Sonde urinaire à demeure avec poche (diurèse horaire)
 Oxygénothérapie, mettre la femme en position de Trendelemburg.
 Test de coagulation au lit de la malade
 Transfusion de concentré globulaire et ou du plasma frais en fonction de
l’état clinique.
 Triple association antibiotique synergique par voie parentérale si pas de
contre indication :
 Ceftriaxone 2g par 24 heure en une injection,
 gentamicine 80mg en IM toutes les 12 heures si
créatininémie normale,
 métronidazole 500mg perfusion en 30mn toutes les 8 heures

3.2 Prise en charge chirurgicale


 Conduire la femme au bloc opératoire
 Laparotomie en urgence:
 Hystérorraphie ou hystérectomie subtotale
 Réparation des lésions associées,
 Lavage abdominal abondant au sérum salé isotonique
 DRAIN pariéto Ŕ colique en fonction de l’état local.
3.3 Surveillance
-Clinique : diurèse, aspect des urines, TA, pouls ….
-Paraclinique : Taux d’hémoglobine

11
HEMATOME RETRO – PLACENTAIRE

1 – DEFINITION
L’hématome retro-placentaire est le décollement prématuré du placenta
normalement inséré.
Il survient le plus souvent dans un contexte de syndrome vasculo-rénal.
C’est un accident grave mettant en jeu le pronostic vital de la mère et du fœtus.
C’est une urgence obstétricale et/ou chirurgicale.

2 – SIGNES CLINIQUES

 Signes fonctionnels : -Douleur brutale en coups de poignard siégeant sur


l’utérus, intense
- Métrorragies de sang noirâtre minimes
 Signes généraux : Etat de choc hémorragique
 Augmentation de la HU entre deux examens
 Hypertonie utérine permanente (contracture utérine ou "utérus de bois"
dure partout et tout le temps)
 Disparition des BDCF le plus souvent

3 CONDUITE A TENIR
 Mesures générales
 Prendre deux voies veineuses sûres (Intranule G18) + prélèvements
pour laboratoire : GS/Rh ; NFS à défaut taux Hb/Ht et faire le test
de coagulation à la seringue.
 Remplissage vasculaire : Macromolécules ou Ringer Lactate. ou
SSI 1litre en 5-10 mn
12
 sonde urinaire à demeure avec poche (diurèse horaire)
 Démarrer l’oxygénothérapie, la femme en position de
Trendelemburg.
 Traitement obstétrical
1 Ŕ Fœtus vivant = césarienne d’urgence
2 Ŕ fœtus mort : →si absence de travail = césarienne
→si membranes accessibles : Rupture artificielle des
membranes + Fluoroglucinol (Spasfon) en perfusion (6amp dans 500 cc de SGI)
+ Ocytocine 5 UI.
NB : Préférer IMSO aux autres types d’incision car risque hémorragique si
trouble de la coagulation.
Evolution au bout de 01h :
 Favorable laisser évoluer, voie basse +DA/RU
 Défavorable ou stationnaire faire une césarienne
 Examen du placenta : mesurer la cupule, peser les caillots sanguins
4 SURVEILLANCE
 Clinique : conscience Ŕ conjonctives Ŕ saignement vulvaire - TA Ŕ pouls
- diurèse Ŕ globe utérin
 Para clinique :
-hémostase : NFS, fibrinogène, TP, TS, TC
-rénale : créatininémie, uricémie, ionogramme sanguin
-hépatique : ALAT, ASAT, gamma GT, écho. Hépatique
-oculaire : fond d’œil

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PLACENTA PRAEVIA OU PLACENTA BAS INSERE

1 DEFINITION
Le placenta prævia est un placenta inséré en partie ou en totalité sur le segment
inférieur.
C’est une urgence obstétricale
2 SIGNES CLINIQUES
- Le maître symptôme = hémorragie génitale indolore, survenant au
troisième trimestre, spontanée, faite de sang rouge vif, répétée
- anémie (dont l’importance est fonction de l’abondance des
saignements)
- Utérus est souple, sans contractions utérines
- BDCF sont présents,
- Ne pas faire de toucher vaginal
3EXAMENS COMPLEMENTAIRES: ECHOGRAPHIE (+++) BIOLOGIE
 Echographie obstétricale (à faire en salle de naissance) = confirmation
diagnostique et classification
 Biologie = GS / Rh ŔNFS
4 CONDUITE A TENIR
Pendant la grossesse
1- Saignement incoercible
Césarienne pour sauvetage maternel
2- Saignement peu abondant
- Mesures générales

 Hospitalisation + repos strict

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 voie veineuse sûre (Intranule G18)
 si taux Hb < 8g/dl, transfusion de produits sanguins labiles, à défaut
transfuser du sang total
 Fer + acide folique
 Antispasmodique (si CU douloureuses)
- Traitement obstétrical :

 PP après 37 semaines = accouchement (voie basse si PP non central,


césarienne si PP central)
 PP avant 37 semaines et hémorragie non cataclysmique :
 Repos strict au lit
 Maturation pulmonaire avant 34 SA.
 Décider de la voie d’accouchement à la 37ième semaine.
PP pendant le travail
 PP recouvrant = césarienne
 PP non recouvrant + présentation céphalique : RAM + perfusion de
syntocinon.
Si évolution favorable, accouchement par voie basse.
Si évolution défavorable, césarienne
 PP non recouvrant + présentation non céphalique = césarienne
Mesures à prendre pendant la délivrance
 Prise en charge active du 3e stade de l’accouchement ; DA et / ou RU
 Massage utérin
ou syntocinon 01 amp : 5 UI x2/j
cytotec 3 cp soit 600 ug en prévention en per os si nécessaire
ou à défaut en intra rectal.
 Examen du placenta (mesure systématique du petit côté des
membranes).

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PRE – ECLAMPSIE

1 – DEFINITIONS

L’hypertension artérielle gravidique ou gestationnelle se définit par une pression


artérielle systolique supérieure ou égale à 140 mmHg ou une pression
diastolique supérieure ou égale à 90 mmHg, prise au repos, à au moins deux
reprises, à 4 heures d’intervalle pendant la grossesse, après 20 SA. Avant 20 SA
elle est dite chronique.
Lorsque l’hypertension gravidique est associée à une protéinurie supérieure ou
égale à 0,3g/24 heures ± OMI, elle définit la pré-éclampsie. Avant 20 SA en
présence d’une protéinurie supérieure ou égale à 0,3g/24 h la pré-éclampsie est
dite surajoutée.

2 SIGNES CLINIQUES
Signes de gravité : pré-éclampsie sévère
a) Critères maternels définissant la pré-éclampsie sévère
 HTA ≥ 160/110 mmHg
 Protéinurie ≥ 1g/24h
 Signes fonctionnels d’hypertension : céphalées, troubles visuels et
auditifs (acouphènes)
 Douleur épigastrique en barre (signe de Chaussier)
 Réflexes ostéo-tendineux vifs
 Oligurie avec diurèse inférieure à 400 ml/24h
 HELLP syndrome (thrombopénie, cytolyse hépatique, hémolyse intra
vasculaire)

16
b) Critères fœtaux définissant la pré-éclampsie sévère
- Doppler ombilical pathologique (diastole nulle, reverse flow)
- Retard de croissance intra-utérin (RCIU) sévère
- Oligoamnios sévère voire anamnios
3 EXAMENS COMPLEMENTAIRES
-Biologie (+++) : GS/RH, protéinurie des 24 h; uricémie; N F S;
Créatininemie/glycémie, test de coagulation à la seringue.
- Echographie obstétricale
- Enregistrement du RCF
- Autres : fond d’œil ; ECG, bilan hépatique (ASAT, ALAT)
4 PRISE EN CHARGE
→ Objectifs = * contrôler l’état hémodynamique (HTA)
* améliorer l’état fœtal
* prévenir les complications
→ Critères d’hospitalisation =Pré-éclampsie sévère
→ Traitement médical :
1 Ŕ Repos strict ; DLG +++ ; régime normosodé
2 Ŕ Correction de la volémie = ringer lactate ou SSI 500 cc en 30mn
3 Ŕ Anti - HTA (si TA supérieure à 140/90mmHg)
a) pré – éclampsie modérée (TA diastolique inférieure à 110 mmHg et/ou TA
systolique inférieure à 160 mmHg)
-Monothérapie en 1ère intention.
Alpha méthyldopa cp 250mg : 500 à 750mg/j en 2-3 prises
Nifédipine cp 10mg :2 à 3 cp/j en 2-3 prises
-Bi-thérapie en 2ème intention :
Association de ces 2 produits ci-dessus ou l’un des deux ci-dessus + un beta
bloquant (Aténolol, 50 à 100mg/j)
-Trithérapie 3ème intention:
Elle associe les 3 produits ci-dessus.

17
NB : L’objectif du traitement anti hypertenseur est de maintenir une TA
autour de 140/90mmHg ; en effet une TA trop basse est délétère pour le
fœtus.
b) Pré - éclampsie sévère (TA diastolique supérieure ou égale à 110 mmHg
et/ou TA systolique supérieure ou égale 160 mmHg)
-1er schéma :
clonidine inj ou CATAPRESSAN : 1 amp diluée dans 10cc de SSI injectée en
10mn (l’infirmière qui injecte est assise)
En relais faire en IM/SC toutes les 4 - 6h selon les résultats obtenus
Si seringue électrique : 4 amp dans 46ml de SSI au débit de 12,5cc/h avec
surveillance tension artérielle afin d’éviter une chute de la TAD < 90 mmHg
-2e schéma (avec seringue électrique obligatoire) :
nicardipine inj 10mg / 10ml ou LOXEN :
*traitement d’attaque : 2cc toutes les 30mn jusqu’à atteindre une TA à
140/90 mmHg.
*traitement d’entretien : 1,5 à 2mg /h à la pousse seringue électrique ou
à la perfusion continue.
5- Sulfate de magnesium (voir tableau pour le protocole d’administration)
6- Sonde urinaire à demeure et évaluation de la diurèse.
→Traitement obstétrical
Pré-éclampsie modérée (absence de critères maternel et/ou fœtal de gravité)
Faire des consultations rapprochées et décider de la voie d’accouchement à 35
SA (voie basse ou césarienne si contre indication à la voie basse ou s’il existe
une contre indication au déclenchement).
Pré-éclampsie sévère due à un ou plusieurs critères maternels de sévérité :
Il faut arrêter la grossesse pour sauvetage maternel ; le choix de la voie
d’accouchement dépendra de la viabilité fœtale :
- Fœtus viable (PFE à l’échographie supérieure à 1500) : Césarienne
- Fœtus non viable : Voie basse après déclenchement ou maturation
cervicale.
Pré-éclampsie sévère due à un ou plusieurs critères fœtaux de sévérité :
18
- Si fœtus viable : extraction fœtale par césarienne
- Si fœtus non viable : expectative.

19
ECLAMPSIE

1 DEFINITION

Accident paroxystique des pré-éclampsies sévères à expression neurologique


dominante, l’éclampsie réalise un état convulsif à répétition suivi d’un état
comateux. Cette complication aiguë peut survenir au cours de la grossesse, du
travail et dans les suites de couches.
C’est une urgence médico-obstétricale

2 SIGNES CLINIQUES

-HTA avec albuminurie


-L’observation de la crise d’éclampsie : la crise évolue en 4 phases
caractéristiques :
 Phase d’invasion (5 à 30 secondes) intéressant la face, le cou et les
membres inférieurs
 Phase tonique (30 secondes) correspondant à une hypertonie généralisée
 Phase clonique (1 à 2 minutes) ou tous les muscles sont animés de
mouvements saccadés
 Phase résolutive : cette phase peut laisser la place à un réel coma en cas
de répétition des crises. Cette phase a une durée très variable. Il n’y a
généralement pas de perte d’urine.

20
3 CONDUITE A TENIR
Mesures génerales

-Appeler à l’aide et immobiliser la malade ; prévenir les morsures de langue


(canule de Guedel ou Mayo).
-voies veineuses sûres avec intranule G18
- Sonde urinaire à demeure avec poche
- Libérer les voies aériennes supérieures et assurer l’oxygénation
Traitement médical = stabiliser la malade

1- Expansion volémique par remplissage vasculaire :


 plasma frais congelé
 ringer lactate 2 à 3 litres /24h
2- Contrôler les convulsions
a) A la phase aigue de la crise (pendant la crise convulsive) : administration
de sulfate de magnésium mais si sulfate de magnésium non disponible
utiliser le diazépam : faire un bolus de 10 mg en intraveineuse lente ;
répéter jusqu’à l’arrêt des convulsions.
b) Immédiatement à l’arrêt de la crise poursuivre l’administration du sulfate
de magnésium. Le sulfate de magnésium est en effet le traitement de
référence en prévention de la récidive de l’éclampsie (prévention
secondaire). Le vasospasme cérébral est probablement un des
mécanismes prédominants dans la survenue d’une crise d’éclampsie et
justifie donc l’administration de médicaments vasodilatateurs, tels que le
sulfate de magnésium.

NB : Le diazépam n’est pas indiqué dans le traitement de fond de l’éclampsie ;


mais en l’absence de sulfate de magnésium, il peut être utilisé.

21
Modalité d’administration du sulfate de magnésium 50% pour la pré
éclampsie sévère à expression neurologique dominante et l’éclampsie

Dose de charge

 Injecter 4g de solution de sulfate de magnésium à 50% en IV lente en 15 minutes.


 Poursuivre en injectant rapidement 5g de solution de sulfate de magnésium à 50% en IM profonde
dans chaque fesse soit 10g au total, après avoir ajouté 1ml de lidocaine à 2% dans la seringue.
Veiller à observer les méthodes s’asepsie. Avertir la patiente qu’elle aura une sensation de chaleur
lors de l’injection.

 Si les convulsions reprennent au bout de 15 minutes, administrer 4g de sulfate de magnésium


(solution à 50% en IV, en 15 minutes.

Dose d’entretien

 Injecter 5g de sulfate de magnésium (solution à 50% + 1ml de lidocaïne à 2% en IM, toutes les 4h,
tour dans une fesse puis dans l’autre

 Poursuivre le traitement au sulfate de magnésium pendant les 24h qui suivent l’accouchement ou la
dernière convulsion, en prenant comme point de départ le dernier des deux évènements.

Eléments de surveillance :

 La fréquence respiratoire est au moins de 16 cycles/mn ;

 Les réflexes rotuliens sont présents ;

 La diurèse est au moins de 30ml/h pendant les 4h d’affilée.

INTERROMPRE OU DIFFERER LE TRAITEMENT SI :

 La fréquence respiratoire passe en dessous de 16cycles/mn

 Les réflexes rotuliens sont absents ;

 La diurèse est passée en dessous de 30ml/h pendant les 4dernières heures

Se munir de l’antagoniste prêt à l’emploi

 En cas d’arrêt de la respiration :

- Faciliter la ventilation (à l’aide d’un masque et d’un ballon d’un dispositif d’anesthésie ou
par intubation) ;

- Injection lentement 1g de gluconate de calcium (10ml d’une solution à 10%) en IV jusqu’à


ce que la respiration reprenne pour contrer les effets du sulfate de magnésium.

22
Modalités d’administration du diazépam pour la pré-éclampsie sévère à
expression neurologique dominante et l’éclampsie
Noter : N’utiliser du diazépam que si l’établissement ne dispose pas de sulfate de magnésium.

Administrer par voie intraveineuse

Dose de charge

 Injecter lentement 10mg de diazépam diluée dans >=10ml de SSI par voie intraveineuse en 2 minutes

 Si les convulsions reprennent, renouveler l’injection

Dose d’entretien

 Perfuser 40mg de diazépam dilués dans 500 ml de solution intraveineuse (sérum physiologique ou Ringer
lactate) de façon à obtenir une sédation tout en maintenant l’état de veille pendant 3 à 4h.

 Si les doses administrées excèdent 30mg en 1h, la patiente risque une dépression respiratoire majeure et
elle nécessitent une ventilation assistée après intubation

 Si les convulsions ne sont pas maîtrisées dans les 10 minutes, administrer 10mg supplémentaires ou
plus, par heure en fonction du poids de la patiente et de la réponse clinique.

Protocole d’administration du sulfate de magnésium 15% à la seringue


électrique
Etape du protocole Procédure technique (comment
faire)
Administrer la dose de charge : 3g de Charger 2 ampoules pures de sulfate
sulfate de magnésium de magnésium et administrer à la
seringue électrique ; vitesse= 90cc/H
(utiliser une seringue de 50CC)
Administrer la dose d’entretien= Charger 05 ampoules de sulfate de
1,5g/H de sulfate de magnésium magnésium dans la seringue électrique
et régler à 10cc/H

23
Protocole d’administration du sulfate de magnésium 50% à la seringue
électrique
Etape du protocole Procédure du protocole
Administrer la dose de charge : 3g de Prélever 8cc (01 ampoule de sulfate de
sulfate de magnésium magnésium de 50%) à ramener à
20CC avec du SSI ou du SGI 5%.
Vitesse : 90cc/H
Administrer la dose d’entretien= Charger O2 ampoules de sulfate de
1,5g/H de sulfate de magnésium magnésium (50%) à ramener à 50cc
dans la seringue électrique et régler à
7,5cc/H.

7- Contrôler l’hypertension artérielle à l’aide des Anti - HTA :


1er schéma :
clonidine inj (CATAPRESSANR): - 1 amp diluée dans 10cc de SSI injectée en
10mn (l’infirmière qui injecte est assise)
En relais faire en IM/SC toutes les 4 - 6h selon les résultats obtenus.
-Ou 2 amp dans 500 cc de sérum
physiologique à un débit de 14 à 28 gouttes par minutes.
Si seringue électrique : 4 amp dans 46ml de SSI au débit de 12,5cc/h avec
surveillance tension artérielle afin d’éviter une chute de la TAD < 90 mmHg.
-2e schéma (avec seringue électrique obligatoire) :
Nicardipine (LOXENR) inj 10mg / 10ml:
*traitement d’attaque : 2cc toutes les 30mn jusqu’à atteindre une TA à
140/90 mmHg

*traitement d’entretien : 1,5 à 2mg /h sans dépasser 3,5mg/h à la pousse


seringue électrique ou à la perfusion continue.
8- Traitement adjuvent :
Apport hydro électrolytique conséquent
Lutte contre l’infection (Antibiotiques, antipaludéens).
24
NB : Le traitement médical est conduit avec le médecin réanimateur
Lancer le bilan biologique pour rechercher la sévérité du tableau
- Fonction rénale : azotémie ; créatininémie ; uricémie ; protéinurie de
24 heures, ionogramme Ŕ sanguin
- Sang et hémostase : GS / Rh ; NFS - plaquettes ; Taux de
prothrombine ; fibrinogénémie
- Fonction hépatique = transaminases, phosphatases alcalines
- Autres : Echographie/Doppler, ECG ; EEG ; fond d’œil,
Tomodensitométrie etc.
Traitement obstétrical
a) Chez une femme non en travail : Faire une césarienne
b) Chez une femme en travail :
- Dilatation cervicale < 6cm : Césarienne
- Dilatation cervicale ≥ 6 cm : Césarienne ou voie basse
Surveillance
-Clinique: conscience, TA, diurèse, pouls…….
-Paraclinique: protéinurie des 24 heures, NFS, ASAT, ASAT,
créatininémie, fond d’œil,

25
SOUFFRANCE FOETALE AIGUE

1 – DEFINITION
La SFA est un état d’hypoxie aiguë du fœtus survenant brutalement au cours du
travail.
C’est une urgence obstétricale.
2 – SIGNES CLINIQUES
Ŕ patiente en travail
Ŕ modification du rythme cardiaque fœtal :
- soit tachycardie ˃160b/mn
- soit bradycardie ˂120b/mn
- soit arythmie cardiaque
Ŕ Liquide amniotique méconial (sauf présentation du siège engagé)
3– CONDUITE A TENIR
→ Traitement médical :
Ŕ Décubitus latéral gauche de la patiente
Ŕ Oxygénothérapie : 6 à 8l/mn
Ŕ Perfusion de sérum bicarbonaté 14‰ (100 ml)
Ŕ Perfusion de sérum glucosé hypertonique 10% (500ml)
→ Préparer la table de réanimation du nouveau – né
→ Traitement obstétrical
Ŕ SFA à petite dilatation cervicale (< 6 cm) = césarienne
Ŕ SFA entre 7-10cm de dilatation : Césarienne si absence d’accouchement au
bout d’une heure.
Ŕ SFA en phase terminale du travail = accouchement par voie basse avec
instruments et/ou ocytociques : Ventouse (+++) / Perfusion de syntocinon à la
phase d’expulsion (+++).
26
ANEMIE ET GROSSESSE

1 – DEFINITION DE L’ANEMIE CHEZ LA GESTANTE


C’est la baisse du taux d’hémoglobine en dessous de 11g/dl.

2– SIGNES CLINIQUES
→ Signes fonctionnels = asthénie Ŕ vertiges Ŕ dyspnée d’effort Ŕ perte de
connaissance
→ signes généraux = conjonctives pâles ; baisse TA ; accélération du pouls ;
OMI ; état de choc
→ examen obstétrical = - sans anomalies le plus souvent
- parfois menace d’accouchement prématuré ou RCIU
ou MFIU

3 – EXAMENS COMPLEMENTAIRES
Ŕ Biologie : NFS complète; électrophorèse de l’Hb ; taux de réticulocytes;
GS/RH ; Goutte épaisse ; selles KOP, sérologie VIH.
Ŕ Echo obstétricale = vitalité, biométrie, score de Manning
ŔEnregistrement du RCF = bien être fœtal

4 – PRINCIPALES ETIOLOGIES
Ŕ anémie par spoliation sanguine
Ŕ anémie par hémolyse : paludisme, hémoglobinopathie, médicament
Ŕ anémie carentielle : fer, acide folique, vitamine B
- anémie parasitaire
- Infection VIH
Ŕ anémie par enzymopathie
27
Ŕ anémie de Biermer
Ŕ anémie multi - factorielle

5 – CONDUITE A TENIR
→ Traitement médical
- si Hb < 7g/dl = transfusion de culot globulaire rouge
- si Hb ≥ 7g /dl et < 8,5g/dl : Fer injectable et si Hb ≥ 8,5g /dl : Fer par voie
orale (en cas d’anémie microcytaire).
-Déparasitage systématique si taux d’hémoglobine ˂ 7g/dl.
4. traitement étiologique spécifique
NB : une poche de culot globulaire de 400CC élève le taux d’Hb de 1,5g.
→ Traitement obstétrical
1 Ŕ si grossesse à terme = * décider de la voie d’accouchement
* Prévoir du sang pour l’accouchement
* délivrance dirigée active ou DA + RU
* référer le nouveau Ŕ né en néonatologie
2 Ŕ si grossesse non à terme = CPN rapprochées, repos, alimentation équilibrée
VII – SURVEILLANCE
→ Clinique :
- Asthénie, vertiges, dyspnée d’effort, conscience
- conjonctives Ŕ MAF Ŕ BDCF - saignement
→ Para clinique = taux d’Hb - ERCF- échographie obstétricale

28
MORSURE DE SERPENT CHEZ UNE
GESTANTE

1. ETAPES DE LA PRISE EN CHARGE


 Identifier le type de serpent,
 Evaluer cliniquement les signes d’envenimation
-Signes locaux : douleur, œdème voire lymphangite, adénopathies dans
les cas d’extension du venin.

- Signes généraux :
 Syndrome hémorragique : hémorragies diffuses, purpura, hémorragies
méningées.
 Signes digestifs : nausées, vomissements et douleur abdominale, diarrhée.
 Signes cardiovasculaires : hypotension voire état de choc
 Signes respiratoires : œdème lésionel pulmonaire, épanchements
pleuraux.
 Signes neurologiques: paresthésies, atteintes des nerfs crannies, troubles
moteurs.
 Evaluer biologiquement la gestante mordue.
 Apprécier la vitalité fœtale,
 Demander avis des médecins réanimateurs.

2. CONDUITE A TENIR
2.1- GESTANTE VUE DANS LES 48 H APRES LA MORSURE
 Hospitalisation
 Voie veineuse sûre avec intranule G18
 Groupage sanguin
 Désinfection locale de la plaie
 Antalgique : paracetamol 1g toutes les 6 heures
29
 SAT + VAT
 SAV polyvalent (Ipser Afrique) : 2 Amp dans 500 cc de SGI à passer en
une heure ou deux heures en fonction de la gravité.

NB : Avoir un corticoïde (hydrocortisone) et adrénaline sous la main pour


prévenir un éventuel effet anaphylactique du SAV
 Prélever dans un tube sec 24 H après le SAV pour un Clotting
test (prélèvement au pli du coude dans un tube sec et garder
pendant 30mn).
o Si le sang coagule, arrêt de la sérothérapie.
o Si le sang ne coagule pas, répéter la sérothérapie + plasma
frais
 Faire un taux d’Hb (mieux un hémogramme complet en
urgence) et transfuser si taux d’Hb <8g/dl avec du concentré
globulaire rouge.
 Rechercher la vitalité fœtale (CAT voir plus bas).

2.2- GESTANTE VUE PLUS DE 48 HEURES APRES LA MORSURE


 SAT + VAT
 Mesures d’hygiène locale : désinfection, pansement…
 Clotting test puis SAV en fonction du résultat (confère plus
haut).
 Bilan de l’hémostase (NFS complète, fibrinogène, taux de
prothrombine, TCK).
 Apprécier la vitalité fœtale.
- Si fœtus mort, bilan de l’hémostase satisfaisant,
=>Déclencher + concentré de globules rouges
- Si fœtus vivant, s’acharner à équilibrer les fonctions
biologiques de la mère et CAT obstétricale en fonction
du terme.

30
PROCIDENCE DU CORDON

1 DEFINITION
C’est la descente du cordon ombilical en avant de la présentation, les
membranes étant rompues. Trois degrés :
1er degré : le cordon est dans le vagin
2ème degré : le cordon affleure à la vulve
3ème degré : le cordon descend hors de la vulve

2 DIAGNOSTIC
Repose sur le toucher vaginal systématique de toute parturiente avec :
 Rupture spontanée des membranes
 Apparition d’une altération du RCF, après rupture artificielle des
membranes.
On sent le cordon en avant de la présentation.

3 CONDUITE A TENIR

3.1 SI CORDON BATTANT = EXTREME URGENCE


Il faut :
 Mobiliser tout le personnel
 Dans la salle d’accouchement :
- Mettre la parturiente en position de Trendelemburg
- Oxygéner la patiente
- Injecter une ampoule de Salbutamol 0,5 mg en sous-cutané

31
- Refouler manuellement la présentation jusqu’à l’extraction fœtale
- Surveiller le RCF et éviter de palper continuellement le cordon
- Raser la patiente
- Sonder la vessie
- La passer sur un brancard et la transférer sans délai en salle de
césarienne

 Au bloc opératoire :
- Les opérateurs se lavent les mains et préparent les instruments
avant l’arrivée de la patiente au bloc opératoire
- Installer la patiente sur la table, réaliser l’asepsie cutanée
- Vérifier avant incision le RCF
3.2 SI CORDON NON BATTANT : accouchement par voie basse si pas de
contre indication
3.3 CAS PARTICULIER :
 Procubitus du cordon ou chute du cordon en avant de la
présentation les membranes étant intactes = césarienne

32
MENACE D’ACCOUCHEMENT PREMATURE A
MEMBRANES INTACTES

1- DEFINITION
Situation clinique pathologique survenant entre 28 SA et 36 SA+6jours qui
aboutirait à un accouchement prématuré si aucune action n’est menée.

2-SIGNES CLINIQUES
Tableau : Score de GRUBER et BAUMGARTEN

Score 0 1 2 3 4
CU 0 Irrégulières Régulières - -
Rupture
PDE Intactes - Rupture haute -
basse
Métrorragies 0 Peu importantes Importantes - -
Dilatation du 4 cm
0 1 cm 2 cm 3 cm
col et plus

L’évaluation de l’indice consiste à additionner les points attribués à chaque


signe : -Lorsque le total est inférieur ou égal à 3 : la menace est légère, la
réussite du traitement est certaine.
-Lorsque le total est compris entre 4 et 6 la MAP est modérée, le
traitement peut encore être efficace, mais des risques d’échec existent.
-Lorsque l’indice est supérieur ou égal à 7 : la MAP est sévère, les
chances de succès du traitement sont restreintes.
3 EXAMENS COMPLEMENTAIRES

-Systématique : NFS, IONOGRAMME SANGUIN, GLYCEMIE, CRP, GE,


ECBU+CULTURE, PV+CULTURE, échographie endovaginale +++

33
-Autres examens en fonction de l’orientation clinique
4 CONDUITE A TENIR

4-1 M.A.P. LEGERE


 Repos strict à domicile
 Traitement de l’étiologie

IV- 2 – M.A.P. MOYENNE


 Hospitalisation
 Tocolyse
 Traitement de l’étiologie
IV.3. MAP SEVERE
 Tocolyse si terme inférieure à 34 SA
 Corticoïdes si terme inférieur à 34 SA
 Traitement étiologique
5. COMMENT FAIRE UNE TOCOLYSE
 Tocolyse aux inhibiteurs calciques : Nifédipine, les inhibiteurs calciques
sont utilisés en 1ère intention. Nifédipine (Adalate) 10 mg : La posologie
est d’une gélule toutes les 20 minutes jusqu’à 4 gélules par heure en cas
d’inefficacité. Le relais sera pris pendant les heures suivantes par
Nifédipine LP 20 mg : 3 comprimés par jour (1 cp/08 h) pendant 48
heures.
 Tocolyse au Salbutamol par voie intraveineuse (en déhors des contre
indications)

1. Posologie : 10 ampoules de Salbutamol à 0,5 mg ou une ampoule


de Salbutamol Fort à 5 mg dans 500 ml de SGI : à débuter par 30
gouttes / mn ;
2. Surveiller la tolérance de la patiente : tachycardie, élévation des
chiffres tensionnels, douleurs thoraciques, dyspnée. Si intolérance,

34
diminuer progressivement le débit, à 25 gouttes/ mn puis à 20
gouttes/ mn.
3. A l’arrêt des CU, maintenir une perfusion de salbutamol pendant 24
heures.
4. Traitement d’entretien : après 48 heures de tocolyse IV, le relais
est fait par Salbutamol en sous cutanée 1ampoule toutes les
4heures pendant 24H puis relais avec voie orale, ou rectale (1cp ou
1 suppo toutes les 6 heures)

 Antispasmodiques (si saignements)


Donner 6 ampoules de Butylscopolamine dans du SGI à passer en 4 à 6
heures ou
Fluoroglucinol à renouveler pour couvrir le nycthémère

 Traitement associé

1. Corticothérapie si MAP avant 34 SA : Betaméthasone


(Célestène) : 12 mg par voie IM à renouveler 24 heures plus
tard
2. Traitement étiologique

 CONTRE-INDICATIONS GENERALES A LA TOCOLYSE


 Souffrance fœtale aiguë
 Chorioamniotite
 Métrorragies inexpliquées
 Mort fœtale in utero
 Malformation fœtale grave

35
MORT FŒTALE IN UTERO APRES 19 SA OU 4 MOIS DE
GROSSESSE

1- DEFINITION

C’est la mort du fœtus avant le début du travail.


Elle pose le double problème de son diagnostic étiologique et de sa prise en
charge médicale et psychologique

2- SIGNES CLINIQUES
 Disparition des mouvements actifs du fœtus
 Absence de BDCF
 Montée laiteuse

3. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
 Echographie obstétricale : absence d’activité cardiaque, image du
double contour crânien en cas de mort ancienne.
 Rx contenu utérin (au voisinage du terme) : chevauchement des os
du crâne, angulation du rachis (signe tardif).

4- CONDUITE A TENIR :
 Psychothérapie de soutien
 Bilan d’hémostase : GS/RH, NFS, Fibrinogène, TC, TP,
 Bilan étiologique si possible
 Evaluer le score de Bishop
 Corriger les troubles de l’hémostase avant le déclenchement
 Maturation / Déclenchement / évacuation
- Maturation cervicale : laminaire, sonde de Foley, Misoprostol
36
- Déclenchement par Ocytocine
 NB : antibiothérapie si membranes rompues.
 En cas d’échec ou de contre indication au déclenchement faire
une hystérotomie.
 En cas d’échec du déclenchement, évoquer une grossesse
abdominale.
5- COMPLICATIONS
 infection ovulaire.
 physiométrie
 septicémie
 troubles de l’hémostase.

37
RUPTURE PREMATUREE DES MEMBRANES (RPM)

1. DEFINITION
C’est la rupture des membranes amniochoriales qui survient 24 heures
avant tout début de travail quelque soit l’âge de la grossesse.
Elle expose à deux risques :
-la prématurité
-l’infection de l’œuf
2. SIGNES CLINIQUES
-Constatation clinique, par examen au spéculum (signe de Bonnaire) et par le
toucher vaginal avec gant stérile en refoulant la présentation (signe de
Tarnier), de l’écoulement du liquide amniotique ;
-Diminution de la hauteur utérine
NB : préciser les éléments suivants :
- jour et heure de la rupture
- âge gestationnel
- présence ou absence de BDCF
- Présentation fœtale
- Score de Bishop
3. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
-Biologie : Prélèvement vaginal + culture + antibiogramme, NFS, CRP,
ECBU, Groupe sanguin/ rhésus
-Echographie obstétricale
-Enregistrement du RCF
4. CONDUITE A TENIR
NB : éviter les TV et ne les faire qu’avec des gants stériles s’ils sont nécessaires.

38
4-1-RPM AVANT 28 SA (ou 6 mois)
Pronostic fœtal très sévère
 Hospitalisation
 Antibioprophylaxie : -ORACEFAL gélule 500 mg (1 g x 2 / j per os) ou
-Amoxicilline 500 mg gélules ( 1 g x 3 / j per os)ou
-Erythromycine 500 mg (1 g x 2 / j per os)
 Counseling
 Port de garnitures propres
 Surveillance : -clinique : T°, FC, pouls, écoulement de LA
-paraclinique : NFS, CRP, échographie obstétricale
4-2-RPM ENTRE 28 SA (ou 6 mois) ET 35 SA (ou 8 mois) SANS
COMPLICATIONS
Les risques infectieux et de prématurité sont élevés.
1- Hospitalisation
2- Antibioprophylaxie (idem supra)
3- Bètaméthasone inj. : 12 mg par 24 heures pendant 48 heures
4- Tocolyse si CU de travail : 10 ampoules de 0,5 mg de Salbumol dans
500 cc de SGI à débuter par 30 gouttes/ mn
5- Port de garnitures propres
6 Surveillance : clinique : T°, FC, pouls, écoulement de LA
-paraclinique : NFS, CRP, échographie obstétricale.
NB : si complications (chorio-amniotite, souffrance fœtale, procidence du
cordon, présentation du siège…) : envisager l’accouchement par voie basse ou
césarienne
4-3-RPM ENTRE 35 SA (ou 8 mois) ET 37 SA (8mois et demi) SANS
COMPLICATION
1- Hospitalisation
2- Antibioprophylaxie (idem supra)
3- Pas de tocolyse
4- Expectative pendant une à deux semaines, puis envisager
l’accouchement (voie basse ou césarienne).
39
5- Surveillance : -clinique : T°, FC, pouls, écoulement de LA
-paraclinique : NFS, CRP, échographie obstétricale
NB : si complication (chorio-amniotite, souffrance fœtale, présentation du siège,
procidence du cordon battant, utérus cicatriciel) : envisager l’accouchement par
voie basse ou césarienne.
4-4-RPM APRES 37 SA (ou 8 mois et demi) SANS COMPLICATION
1- Hospitalisation
2- Antibioprophylaxie (idem supra)
3- Pas de tocolyse
4- Evaluer le score de Bishop
5- Expectative pendant 48 heures pour travail spontané

6- Surveillance : -clinique : T°, FC, pouls, écoulement de LA


-paraclinique : NFS, CRP, échographie obstétricale.
NB: si complications (chorio-amniotite, souffrance fœtale, présentation du siège,
procidence du cordon battant, mauvais score de Bishop, utérus cicatriciel) :
envisager l’accouchement par voie basse ou césarienne.

40
CRISE DREPANOCYTAIRE ET GRAVIDO-PUERPERALITE

1 DEFINITION
C’est l’apparition chez une gestante ou une parturiente ou dans les suites de
couches :
- soit d’une vaso-occlusion diffuse des micro vaisseaux (par des
drépanocytes) responsable de douleurs généralisées
- soit d’une déglobulisation aiguë (par hémolyse massive des
drépanocytes) responsable d’anémie aiguë grave avec ictère
secondaire.

2 SIGNES CLINIQUES
- Drépanocytaire connue (Hb SS, SC ou s beta
thalassémie) ou non ;
- Douleurs ostéo-articulaires généralisées ;
- Anémie grave et ictère.

3 EXAMENS COMPLEMENTAIRES
- Biologie : électrophorèse de l’hémoglobine avant
toute transfusion sanguine ; groupe sanguin/ rhésus ;
NFS ; CRP ; goutte épaisse ; uroculture +
antibiogramme.
- Echographie obstétricale ; enregistrement du RCF

4 CONDUITE A TENIR

4.1 CAT médicale


a. Hospitalisation
b. Voie veineuse sûre avec intranule G 18
41
c. Oxygénation : 6 l / mn
d. Traitement antalgique : -pendant la grossesse : paracetamol
injectable 1 g en perfusion plus du néfopame 20 mg
(ACUPANR)/6heures et si persistance des douleurs associer du
tramadol injectable (1 ampoule toutes les 8 heures) .
-Si post partum : association Kétoprofène
injectable 100mg plus paracétamol injectable 1g .
e. Réhydrater : Ringer Lactate : 1 litre en 1 heure puis 3 litres dans les
24 heures.
NB : Encourager la boisson abondante par voie orale si possible.
f. Transfuser du culot globulaire concentré en quantité suffisante si
taux d’hémoglobine < 8g / dl ; si taux d’hémoglobine ≥8g/dl,
préparer la patiente pour échange transfusionnel.
NB : Pour tout accouchement sur terrain drépanocytaire, prévoir du
concentré de globules rouges (2 poches de 500cc).
g. Traitement des pathologies associées (paludisme, infections
bactériennes…)

4.2 CAT obstétricale

i. Si grossesse avant 36 SA (ou 8 mois) :


-Tocolyser si menace d’accouchement prématuré
(éviter le salbutamol).
NB : Si indication de maturation pulmonaire, toujours
transfuser avant la corticotherapie.
-Expectative en l’absence de CU douloureuses
ii. Si grossesse après 36 SA (8 mois) :
-Césarienne si non en travail
-Discuter de l’accouchement par voie basse si femme
en travail.

42
5 SURVEILLANCE
- Clinique : douleurs, conscience, conjonctives, température, diurèse,
mouvements actifs du fœtus, BDCF
- Paraclinique : NFS, CRP, échographie obstétricale, enregistrement du RCF.

43
PALUDISME ET GROSSESSE

1. DIAGNOSTIC CLINIQUE
 Paludisme simple
Fièvre, frissons, céphalées, vomissements, arthralgies, asthénie, splénomégalie,
pâleur conjonctivale, etc.
 Paludisme grave
Il est définit par la présence de forme sexuée de plasmodium falciparum dans le
sang et d’une ou plusieurs des manifestations suivantes :
h. Paludisme forme neurologique : coma stade II et plus ; convulsions
généralisées et répétées
i. Anémie grave : taux d’Hb<6g/dl
j. Insuffisance rénale : diurèse< 400ml/24h ; créatininémie >
265µmol/l
k. Œdème pulmonaire
l. Hypoglycémie
m. Collapsus circulatoire
n. Hémorragie diffuse ou CIVD
o. Hémoglobinurie massive
p. Acidose sanguine : pH<7,25
q. Convulsions
r. Ictère
s. Parasitémie élevée ˃5%

II. DIAGNOSTIC PARACLINIQUE


Confirmation du diagnostic par :
t. Goutte épaisse
44
u. Frottis sanguin
v. Tests rapides

III. PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE


1. Paludisme simple
a) Au premier trimestre (<16 SA) :
-La quinine est le médicament recommandé pour le traitement du paludisme
simple chez la femme enceinte quelque soit l’âge de la grossesse, à la
posologie de 8 mg/Kg de quinine base (sans dépasser 480 mg par prise) toutes
les 8 heures pendant 7 jours par voie orale.
-Traitement symptomatique : Paracétamol (60 mg/kg/j) ; métoclopramide (10 mg 3fois
par jour ou métopimazine)

b) A partir du 2ème trimestre (> 16 SA)


w. Quinine (même protocole que ci-dessus) ou
x. Artésunate (200 mg) + Amodiaquine (600 mg) pendant 3 jours ou
y. Arthémeter en une seule injection IM (3,2 mg/kg le premier jour puis 1,6
mg/kg de J2 à J6 inclus) ; relais per os dès que possible. Ou
z. Arthémeter (20mg) associé à luméfantrine (120mg) (combinaison
orale) : 4cp deux fois par jour pendant 3 jours.
Traitement symptomatique : Paracétamol (60 mg/kg/j) ; métoclopramide (10 mg 3fois
par jour ou métopimazine)

2. Paludisme grave
a) Traitement antipaludique
La posologie recommandée pour la quinine est de 16 mg de Quinine base / kg de
poids corporel en dose de charge puis 8 mg de Quinine base / kg de poids
corporel en dose d’entretien toutes les 8 heures.
Si la durée de la perfusion dépasse 48 heures, réduire la dose d’entretien à
4mg/kg de quinine base jusqu’à possibilité de la voie orale.
Remplacer le sérum glucosé 5% par le sérum glucosé 10%.)
b) Mesures d’accompagnement
45
aa. Deux voies veineuses périphériques
bb.Sonde urinaire à demeure
cc. Oxygénation : 6l/mn
dd.Rééquilibration hydro électrolytique : Ringer lactate ou sérum salé
isotonique selon l’état hémodynamique et ionique (en plus de la
perfusion de quinine)
ee. Antipyrétiques Paracétamol (60 mg/kg/j)

ff. Anti-convulsivants si convulsions : sulfate de magnésium ou diazépam


gg.Transfusion sanguine si anémie grave
hh.Traitement de l’insuffisance rénale aigue : avis néphrologie
ii. Tocolytiques si contractions utérines : salbutamol (5 ampoules de 0,5 mg
en perfusion de SGI à 5% sur 24 h)+ antispasmodiques (phloroglucinol :
1 ampoule en IVD toutes les 8h puis toutes les 12h).

REMARQUE : Le traitement préventif intermittent doit être continué après la


cure de l’épisode : 3 cp de Sulfadoxine-Pyriméthamine en une prise ; première
prise à partir de la 16 ème SA ou dès la perception des premiers mouvements
actifs du fœtus puis deuxième prise au moins 4 semaines après.

46
RETARD DE CROISSANCE INTRA-UTERIN

1DEFINITION
On parle de RCIU quand le fœtus est inférieur au 10ème percentile d’une courbe
de référence pour la mesure du périmètre abdominal (PA) ou de l’estimation du
poids fœtal (EPF).
- RCIU : PA ou EPF < 10ème percentile
- RCIU sévère PA < 3ème percentile
- RCIU harmonieux : toutes les biométries sont < 10ème
percentile
- RCIU dysharmonieux : seuls le PA et/ou le poids fœtal
sont <10ème percentile

NB : Pour parler de RCIU, le terme doit être connu avec précision


(existence d’une échographie au premier trimestre de grossesse).

2. ETIOLOGIES
2.1Causes maternelles
-Syndrome vasculo-renal
-Conduites additives (tabac, alcool, drogue)
-Eléments prédisposant (primiparité, malformation utérine, petite taille, âge :
<20 ans et > 40 ans, diabète, thrombophilie, maladie cardio-vasculaire)
2.2Causes fœtales
-Infections (rubéole, toxoplasmose, syphilis, entérovirus, herpès, varicelle,
etc.…)
-Malformations
47
-Anomalies chromosomiques
-Grossesse multiple
2.3Causes placentaires
-Insertion vélamenteuse
-Nœuds du cordon
-Anomalies placentaires (chorioangiome, infarctus)

3. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
-Echographie obstétricale
-Doppler (ombilical, utérin, cérébral)
-ERCF
-Autres bilans en fonction du contexte

4. CAT OBSTETRICALE
Toutes les décisions d’extraction fœtale en cas de RCIU doivent être, si possible,
discutées au staff (associer les pédiatres). Cette décision est prise sur un
ensemble d’arguments et non sur un seul examen (hormis le cas d’anomalies
sévères du RCF).
4.1 RCIU avant 34 SA

L’estimation du poids fœtal est importante dans la décision d’extraction.


-PFE<1500 : expectative si aucun critère clinique et biologique péjoratif.
-PFE>1500 : césarienne après maturation pulmonaire
4.2 RCIU après 34 SA

-Si anomalies au Doppler ou ERCF : césarienne


-En l’absence d’anomalies : césarienne ou voie basse si conditions favorables.
NB : La présence d’un pédiatre à l’extraction est vivement recommandée.

48
THROMBOPENIE ET GROSSESSE

1 DEFINITION

La thrombopénie se définit par un chiffre plaquettaire < 150.000 / mm3 après


2 dosages.
La thrombopénie gestationnelle ou idiopathique : se définit par une
thrombopénie isolée de découverte fortuite au 3eme trimestre de grossesse,
de résolution spontanée dans le post partum et ne touchant pas le fœtus.

2 BILAN ETIOLOGIQUE

-Sérologies : VIH, hépatite, toxoplasmose


-Bilan thyroïdien : TSH, T4
-Bilan HTA : uricémie, ionogramme sanguin, urémie, créatininémie, ASAT, -
ALAT, bilirubine totale et conjuguée, protéinurie des 24h
-Bilan de coagulation : TP, TCA, fibrinogène
-Electrophorèse des protéines
-Echographie abdominale (splénomégalie)

3 COMPLICATIONS
a. Maternelles
Le risque hémorragique maternel est élevé lors des épisiotomies, des plaies de la
filière génitale et pendant une césarienne.
On peut noter aussi une hémorragie de la délivrance, une insuffisance rénale, un
syndrome de sheehan.
b. Fœtales

49
Le risque fœtal majeur est la survenue d’accidents hémorragiques secondaires au
passage transplacentaire des anticorps anti plaquettaires qui entraînent une
thrombopénie fœtale dans 30-40% des cas.
4 CAT
-Si taux de plaquettes>100000 : expectative
-Si taux de plaquettes entre 50000 et 100000 : prednisolone cp (Cortancyl)
1mg/kg/jour (régime peu salé, prendre pendant les repas). Il est souhaitable que
le traitement soit conduit de préférence deux semaines avant l’accouchement.
-Si taux de plaquettes<50000 : CAT avec l’hématologue, surveillance
rapprochée, prednisolone à la même dose
-Transfusion de plaquettes pour encadrer l’accouchement si la grossesse est à
terme et le taux de plaquettes<50000.
NB : Pour la voie d’accouchement, prendre l’avis du médecin anesthésiste
réanimateur

50
GROSSESSE EXTRA - UTERINE

1 – DEFINITION

La GEU est la nidation ectopique de l’œuf en dehors de la cavité utérine, le plus


souvent au niveau tubaire, plus occasionnellement au niveau ovarien ou
abdominal.
C’est une urgence gynéco chirurgicale qui met en jeu le pronostic vital et le
pronostic obstétrical ultérieur de la malade.

5 – DIAGNOSTIC
2.1 La GEU non rompue
 une aménorrhée ou un trouble du cycle
 des métrorragies
 lipothymie
 une douleur pelvienne latéralisée, spontanée ou provoquée
 au spéculum : sang noir "Sépia" provenant de la cavité utérine ; col
violacé
 au TV : utérus ramolli taille subnormale ; masse latéro Ŕ utérine
douloureuse
 béta HCG> 1500 et utérus vide à l’échographie par voie vaginale
 béta HCG> 2500 et utérus vide à l’échographie par voie abdominale
2.2 La GEU rompue
On observe un tableau d’hémopéritoine
La culdocentèse ramène du sang incoagulable (elle n’a de valeur que positive)

3 – EXAMENS COMPLEMENTAIRES :

51
1 Ŕ Echo pelvienne +++ : recherche de signes directs et indirects de G.E.U.
2 - Biologie +++ : - béta-HCG plasmatique /TIG Ŕ GS/RH - taux Hb (ou taux
Ht)

4 – DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL

1 Ŕ devant les métrorragies : - grossesse molaire


- avortement
- lésion cervico-vaginale

2 Ŕ devant la douleur pelvienne : - salpingite aiguë


- torsion d’annexe

5 – CONDUITE A TENIR

5.1 GEU NON ROMPUE


-TRAITEMENT MEDICAL
Il concerne les formes asymptomatiques ou pauci symptomatiques de GEU
considérée comme pas ou faiblement active.
a) Bilan préthérapeutique avant l’utilisation du méthotrexate
- Béta HCG, dosage de la progestérone
- NFS, TP, TCA, fibrinogène
- Créatininémie, bilan hépatique (ALAT, ASAT)
b) Modalités du traitement
- Hospitalisation
- Méthotrexate : Dose : 1mg/kg en IM
- Dosage des béta HCG une fois par semaine jusqu’à négativation
- Une 2ème injection de méthotrexate à la même dose peut être faite si
la décroissance des béta HCG n’est pas satisfaisante
c) Contre indications au traitement médical
52
- Refus de la patiente
- Difficultés de surveillance en ambulatoire
- Etat hémodynamique instable
- Epanchement intra-abdominal de grande abondance
- Douleurs abdominales importantes
- GEU > 4cm
- Activité cardiaque visible
- Béta HCG>5000
- Thrombopénie < 100000
- Leucopénie < 2000
- Elévation de la créatinine > 130µmol/l
- Elévation des enzymes hépatiques (ALAT ou ASAT > 2 fois la
normale)
- Score de Fernandez > 13.
SCORE DE FERNANDEZ
1 2 3
Âge gestationnel(J) >49 >42<49 <42
Béta HCG <1000 1500-5000 >5000
Progestérone(ng/ml) <5 5 à 10 >10 ou non connu
Douleurs Absentes Provoquées Spontanées
abdominales
Hématosalpinx(cm) <1 1à 3 >3
Hémopéritoine 0 1 à 100 >100

-TRAITEMENT CHIRURGICAL
En cas de contre indication au traitement médical.
Il s’agira d’un traitement radical (salpingectomie) ou conservateur (césarienne
tubaire).

5.2 GEU ROMPUE

53
Traitement chirurgical :
1- Laparotomie en urgence
2- Transfusion de CGR iso groupe iso rhésus en cas de besoin

54
AVORTEMENTS

I Ŕ DEFINITION

L’avortement est l’interruption de la grossesse avant 180 jours (ou 28 semaines


ou 06mois) de conception dans notre contexte (SAGO).
Selon l’OMS : avant 22 SA ou l’expulsion d’un fœtus de moins de 500g.
On distingue :
 L’avortement spontané
 L’avortement provoqué clandestin (ou avortement à risque)
 L’avortement thérapeutique
 L’avortement eugénique
II Ŕ SIGNES CLINIQUES
1 L’avortement spontané :
 Menace d’avortement
 Avortement inéluctable
 Avortement incomplet
 Avortement complet

1-1 Menace d’avortement :


 Notion d’aménorrhée
 Douleur pelvienne à type de colique expulsive
 Métrorragies de sang rouge

55
 Signes généraux = anémie (son importance est fonction de l’abondance
des métrorragies)
 Au spéculum : saignement d’origine endo Ŕ utérine
 Au toucher vaginal : col fermé à son orifice interne, taille de l’utérus en
rapport avec l’âge gestationnel

1-2 L’avortement imminent ou en cours ou inéluctable


 Signes fonctionnels (idem)
 Signes généraux (idem)
 Au spéculum et au toucher vaginal : l’orifice du col est court, l’œuf est
dans le col

1-3 L’avortement incomplet


 Métrorragies
 Utérus moins gros que l’âge gestationnel
 Confirmation échographique

1-4 L’avortement complet :


 Utérus de taille sub normale
 Confirmation échographique

2 L’avortement à risque (avortement provoqué clandestin)


 Aveu de la patiente
 Suspicion devant un profil particulier de la patiente : célibataire, sans
profession, scolaire/étudiante, aucune C.P.N., nourrice.
 Signes d’intoxication
 Signes généraux = état de choc hémorragique et/ou syndrome infectieux
 Au spéculum : lésions cervico - vaginales
 Au toucher vaginal : débris ovulaires fétides ou corps étrangers

56
III EXAMENS COMPLEMENTAIRES
1 Echographie pelvienne (vitalité embryonnaire / fœtale, vacuité utérine)
2 GS/RH ŔCRP- NFS Ŕ Azotémie / Glycémie Ŕ Transaminases Ŕ
Créatininémie - Uricémie
3 Bilan étiologique
IV CONDUITE A TENIR
1 - Menace d’avortement spontané :
 Repos
 Antispasmodique
 Traitement étiologique
 Progestérone que si vitalité embryonnaire ou fœtale
2 – Grossesse arrêtée au 1er trimestre (avant 14 SA)
a) Si absence de saignement ou saignement minime : traitement
médicamenteux par misoprostol : 600µg par voie sublinguale+++ ou
800µg par voie vaginale toutes les 3heures (2 doses maximum)
b) Si saignement important : AMIU
4 – Avortement incomplet
a) Saignement minime : Misoprostol 400µg par voie sublinguale ou 600µg
en per os en prise unique
b) Si saignement important : AMIU
4 – Avortement complet = conseil, antibiotique, utérotonique si nécessaire
5 – Avortement provoqué clandestin =
 Traitement des complications
 Antibiotiques
 AMIU + conseils
 Sérothérapie anti - tétanique + VAT
NB : devant tout avortement, Sérum anti - D si cliente primigeste rhésus
négatif

57
INFECTIONS DU POST PARTUM OU
INFECTIONS PUERPERALES

I – DEFINITION
L’infection puerpérale est celle survenue après l’accouchement et dans les 42
jours suivant celui Ŕ ci et dont la porte d’entrée est l’aire d’insertion placentaire.
II – TABLEAUX CLINIQUES
II -1- L’endométrite :
 douleurs pelviennes
 syndrome infectieux : hyperthermie ; accélération du pouls
 TV : col ouvert, gros utérus mou douloureux, lochies malodorantes ou
métrorragies
II-2 – La pelvipéritonite :
 douleurs pelviennes diffuses
 syndrome infectieux = hyperthermie, accélération du pouls, langue
saburrale
 signes d’irritation péritonéale : nausées, vomissements, défense pelvienne
 TV très douloureux : gros utérus mou très douloureux à la mobilisation,
empattement des culs de sac ; lochies fétides
II -3 – Abcès collecté pelvien :
 douleurs pelviennes intenses
 syndrome infectieux : hyperthermie, accélération du pouls, langue
saburrale
 masse pelvienne molasse très douloureuse

58
II-4 Péritonite :
 syndrome infectieux : hyperthermie, accélération du pouls, langue
saburrale
 défense abdominale/contracture abdominale + cri de l’ombilic
II- 5 – Septicémie :
 douleurs pelviennes, polyarthralgies
 syndrome infectieux très sévère : hyperthermie ou hypothermie ; pouls
petit filant ; langue saburrale, subictère…
 défense pelvienne
 T.V. : gros utérus mou douloureux à la mobilisation avec empattement
des culs de sac, lochies fétides.
III – EXAMENS COMPLEMENTAIRES
1 Ŕ Biologie : GS/RH ; NFS ; culture des lochies + antibiogramme ; hémoculture
+ antibiogramme ; CRP ; azotémie ; créatininemie ; transaminases
2 Ŕ Echo pelvienne : utérus Ŕ annexes Ŕ douglas
IV – CONDUITE A TENIR
1- voie veineuse sûre avec intranule G18
2 Ŕ antibiothérapie associative inj en 1ère intention = ex : beta lactamine +
aminoside + imidazolé pendant 15 jours ; puis adaptée aux résultats de la
culture
3 Ŕ utérotoniques inj (syntocinon ), controversés
4 Ŕ vessie de glace sur l’hypogastre
5 Ŕ anti Ŕ inflammatoire en suppositoire ou inj.
6- anti - pyrétique
7Ŕ sonde urinaire à demeure avec poche (si nécessaire)
8Ŕ chirurgie : abcès de Douglas, péritonite
9Surveillance : clinique : douleur, lochies, taille de l’utérus, T°, FC, pouls…….
Paraclinique : NFS, CRP, créatininemie, échographie pelvienne.

59
REANIMATION DU NOUVEAU-NE EN SALLE D’ACCOUCHEMENT

I. DEFINITION

C’est la prise en charge urgente par des gestes ordonnés et coordonnés d’un
nouveau-né dont le score d’Apgar à la première minute est inférieur à 7, en
particulier un nouveau-né qui n’a pas respiré.

II. PREPARATION DE LA REANIMATION DU NOUVEAU NE

1.) toujours vérifier et apprêter le matériel nécessaire avant l’accouchement


2.) respecter les règles de prévention des infections
3.) lutter contre l’hypothermie du nouveau-né
4.) demander l’aide du médecin réanimateur et du pédiatre.

III. SIGNES CLINIQUES

Score d’Apgar à une minute < 7 : le cœur du nouveau Ŕ né bat mais il n’a pas
crié, il est cyanosé et il n’a pas de réactivité.

IV. CONDUITE A TENIR

1.) Sécher rapidement le nouveau-né, l’envelopper dans un linge sec et chaud,


sans couvrir le visage et la poitrine
2.) Installer le nouveau-né sur une surface propre et chaude
3.) Positionner la tête du nouveau-né légèrement en extension afin de dégager
les voies aériennes

60
4.) Pratiquer une désobstruction bucco-pharyngée d’abord, puis des fosses
nasales
5.) Ventiler manuellement pendant une minute le nouveau-né à l’aide d’un ambu
à la fréquence de 40 mouvements respiratoires par minute
6.) Réévaluer le score d’Apgar :
 L’état du nouveau-né s’est amélioré : poursuivre les soins
classiques au nouveau-né
 L’état du nouveau-né est stationnaire ou se dégrade :
- répéter la désobstruction bucco-pharyngée et des fosses nasales
- reventiler manuellement avec l’ambu
- appeler le médecin réanimateur
- transférer dès que possible le nouveau-né en néonatologie.

61
PROTOCOLES PTME : PROTOCOLE EN VIGUEUR AU BF

I. Conditions à remplir pour le TAR (traitement antirétroviral) et


pour la prophylaxie ARV chez les femmes enceintes infectées par
le VIH.
Toute femme enceinte séropositive au VIH doit bénéficier du Traitement
antirétroviral dès le dépistage quel que soit le stade clinique OMS et quel que
soit le taux de CD4 et l’âge gestationnel. Le traitement est instauré à vie.

I. Schémas thérapeutiques pour les femmes enceintes séropositives et leur


nouveau-nées pour la mère infectée du VIH 1
Pour la mère Pour le nouveau-né allaité au sein ou
non
1ère intention : AZT+3TC+EFV 1ère intention : NVP tous les jours
4mg/kg prise unique
2ème intention :
AZT+3TC+NVP ou 2ème intention : AZT tous les jours
TDF+3TC (ou FTC) +NVP ou 4mg/kg x 2 fois/j
TDF+3TC (ou FTC) +EFV
Durée : à vie Durée : de la naissance jusqu’à l’âge
de 6 semaines

NB : 1-Pour la mère infectée par le VIH 2 remplacer la NVP ou EFV par le


LPV/R. Le nouveau-né sera sous AZT deux fois par jour pendant 6
semaines.
2- Option d’alimentation du nourrisson dans le contexte du VIH

62
 Allaitement sécurisé.
 Toutefois, si les conditions d’une alimentation artificielle sont réunies
(abordable, faisable, acceptable, durable et sûr) les mères qui le désirent
peuvent choisir ce mode d’alimentation.
3- Prévoir la PCR chez le nouveau-né à partir de 6 semaines de vie.

NB : Listes des acronymes et sigles


ABC : Abacavir
ARV : Anti-rétroviraux
AZT : Zidovudine
CD4 : Lymphocyte T4
EFV : Efavirenz
NVP : névirapine
TDF : Ténofovir
3TC : Lamivudine
FTC : Emcitracine
NB : Rappel de la classification clinique OMS
Stade clinique I . Asymptomatique
. Lymphadénopathie persistante généralisée
Stade clinique II -Perte de poids modérée inexpliquée (<10 % du poids du corps
estimé ou mesuré)
-Infections récurrentes des voies respiratoires (sinusite, amygdalite,
otite moyenne, pharyngite) Zona
-Chéilite angulaire
-Ulcérations buccales récurrentes
-Éruption papulaire prurigineuse, Infections fongiques de l’ongle
Dermite séborrhéique
Stade clinique III Perte de poids sévère inexpliquée (>10 % du poids du corps estimé
ou mesuré)
Diarrhée chronique inexpliquée depuis plus d’un mois
Fièvre persistante inexpliquée (intermittente ou constante, depuis

63
plus d’un mois)
Candidose buccale persistante Leucoplasie chevelue de la cavité
buccale Tuberculose pulmonaire
Infections bactériennes graves (par exemple pneumonie, empyème,
pyomyosite, infection osseuse ou articulaire, méningite, bactériémie)
Stomatite, gingivite ou parodontite aiguë nécrosante
Anémie (<8 g /dl), neutropénie (<0,5 x 109 /l) et / ou
thrombocytopénie chronique (<50 x 109 /l) inexpliquées

Stade clinique IV Syndrome cachectique dû au VIH Pneumonie à Pneumocystis


(jirovecii) Pneumonies bactériennes sévères récurrentes
Infection chronique à herpès simplex (bucco-labiale, génitale ou ano-
rectale d’une durée supérieure à un mois, ou viscérale quelle que soit
la localisation)
Candidose œsophagienne (ou candidose trachéale, bronchique ou
pulmonaire)
Tuberculose extra pulmonaire
Sarcome de Kaposi
Infection à cytomégalovirus (rétinite ou infection d’autres organes)
Toxoplasmose du système nerveux central
Encéphalopathie à VIH
Cryptococcose extra pulmonaire, y compris la méningite
Infection mycobactérienne non tuberculeuse disséminée
Leuco encéphalopathie multifocale progressive
Cryptosporidiose chronique
Isosporose chronique
Mycose disséminée (histoplasmose extrapulmonaire,
coccidioïdomycose)
Lymphome (cérébral ou non hodgkinien à cellules B) Néphropathie
ou myocardiopathie symptomatique

64
associée au VIH
Septicémie récurrente (y compris à Salmonella non typhoïdique)
Carcinome invasif du col de l’utérus
Leishmaniose atypique disséminée

65
COMPRESSION DE L’AORTE ABDOMINALE

 Le point de compression se situe juste au dessus de l’ombilic et


légèrement à gauche.

 Exercer une pression vers le bas avec le poing fermé sur l’aorte,
directement à travers la paroi abdominale

 L’autre main recherche le pouls fémoral pour vérifier si la compression


est suffisante (pouls fémoral non palpable)

66
TEST DE COAGULATION AU LIT DE LA
PATIENTE

I. BUT DU TEST

Evaluer la qualité de la coagulation en utilisant le test de coagulation suivant


au lit de la patiente.

II. PROCEDURE
 Prélever 2ml de sang veineux dans un petit tube à essai ordinaire en verre
propre et sec (d’environ 10 mm x 75mm) ;
 Tenir le tube dans le poing fermé pour le maintenir au chaud (plus ou
moins 37°C) ;
 Au bout de 4 mn, incliner lentement le tube pour voir si un caillot se
forme, puis recommencer toutes les minutes jusqu’à ce que le sang soit
coagulé et qu’il soit possible de retourner complètement le tube ;
 Si au bout de 7 mn, le sang n’est pas coagulé ou si le caillot est mou et se
désagrège facilement, cela évoque une coagulopathie.

III. INDICATIONS
a. Hématome Rétro Placentaire
b. Hémorragie Obstétricale Grave
c. Rétention d’œuf Mort
d. Pré-éclampsie sévère
e. Eclampsie
f. Morsure de serpent

IV. RYTHME= à répéter en fonction du tableau clinique

67
FIBROME HEMORRAGIQUE

1 Définition
Les fibromes ou léiomyomes sont des tumeurs bénignes développés aux dépens
des fibres musculaires de l’utérus. Les fibromes apparaissent généralement chez
les femmes de race noire après l’âge de 30 ans.
L’hémorragie est l’une des complications la plus fréquente et la plus
redoutable.
2 Diagnostic positif
2.1 signes cliniques
 Signes fonctionnels
- Ménorragies, polyménorrhées, hyperménorrhée
- Métrorragie
- Pesanteur pelvienne
 Signes physiques
- Etat de choc si l’hémorragie est trop importante
- Inspection : Pâleur conjonctivale, voussure hypogastrique ou abdominale
- Palpation : Gros utérus lisse ou irrégulier de consistance ferme
- Speculum : position du col, occasion de faire un frottis cervico vaginal
- TV : masse unique ou multiple, ferme, arrondie, indolore, solidaire de l’utérus.
Le diagnostic est difficile si obésité ou fibrome sous-séreux pédiculé.
2.2 Examens complémentaires

Biologie : NFS, GS/RH, urée, créatininémie, TP / TCA, ferritinémie


Anatomopathologie : Les frottis cervico Ŕvaginaux et éventuellement
endométriaux, pièce opératoire de myomectomie.
Imagerie : échographie pelvienne, hysteroscopie, Hystero salpingographie , La
coelioscopie, Hysterosonographie.

3 Diagnostic différentiel

68
- Cancer du col : Frottis cervico Ŕ vaginal et la biopsie des lésions sous
colposcopie départage
- Cancer de l’endomètre : il se voit surtout en ménopause. Il faut une bio psie de
l’endomètre
- Hyperplasie de l’endomètre : l’échographie ne retrouve pas de fibrome
- Le polype muqueux : devant une masse pelvienne
- La grossesse : interrogatoire DDR et le dosage des βHCG
4 Conduite à tenir
4.1 Traitement médical
 Etat de choc: confère chapitre état de choc pour la prise en charge.
 Traitement symptomatique
-Hémostatiques: Hémocaprol, Dycinone 1amp 3 fois par jour.
-Antianémiques : fer : 1 cp trois fois par jour.
-Antalgiques en cas de douleur : paracetamol comprimé 500mg soit 2 cp
trois fois par jour.
 Traitement d’appoint
-Injection d’oestrogènes : PREMARIN (1-2 ampoules) ; soit 20-40mg en
IV ou en IM, agit en 10mn par vaso constriction utérine ; suffit à arrêter le
saignement.
-Progestatifs : orgamétril 2cp/j du 5e au 25e jours du cycle si désir de
contraception (sinon du 16e au 25e jrs) ou Lutenyl®. Ceci en l’absence de contre
indication métabolique.
-Les analogues de LH- RH Decapeptyl® une injection par mois
NB : Ce n’est que secondairement après traitement symptomatique que l’on
décide d’un acte plus radical.
4.2Traitement chirurgical
Tient compte de l’âge et du désir de la femme
- Résection hystéroscopique (myome sousmuqueux < 4 cm)
- Myomectomie par laparotomie ou coelioscopie
- Hystérectomie après 40 ans avec ou sans conservation des annexes

69
NECROBIOSE ASEPTIQUE

1 DÉFINITION
C’est le sphacèle brutal de la tumeur par ischémie secondaire à l’oblitération de
l’artère unique terminale qui irrigue le fibrome.

2 SIGNES CLINIQUES
-Douleurs abdominales spontanées avec parfois des signes de réaction
péritonéale (nausées et vomissements)
-Métrorragies noirâtres inconstantes.
-Fièvre à 38-38°5c, altération de l’état général
-Localement, le fibrome devient très douloureux et ramolli.
Le diagnostic peut être per opératoire devant la découverte d’un fibrome violet.
Elle est favorisée par la grossesse et les progestatifs
3 EXAMENS COMPLEMENTAIRES
Biologie : NFS, CRP, créatininémie.
A l’échographie : image en cible, ou en cocarde (centre hyper échogène
correspondant à la nécrose, halo clair périphérique correspondant à l’œdème)
4 TRAITEMENT
Il repose essentiellement sur :
-Le repos
- La vessie de glace sur le ventre
- Des antalgiques : Palier I de l’OMS tel que le paracétamol (1G /8H ) voire
palier II (tramadol 150mg-300mg /24H) en fonction de l’intensité de la douleur.
- Avec ou sans antispasmodiques : phloroglucinol 80mg/ 8H.

70
COMPRESSION BIMANUELLE DE L’UTERUS

71
 Asepsie vulvo - vaginale et périnéale

 Vider la vessie

 Extraire les caillots du vagin

 Introduire la main gantée et former le poing dans le cul de sac antérieur du


vagin.

 De l’autre main, exercer une forte pression sur l’abdomen derrière le fond
utérin en appuyant contre la paroi postérieure de l’utérus.

 Maintenir la compression jusqu’à l’arrêt du saignement.

72
UNITE DE SOINS INTENSIFS
MATERNITE ………………………

FICHE DE SURVEILLANCE ET DE TRAITEMENT

Journée du……………
Nom – Prénom………………………………………………...
Age :……………………………………………………………

Diagnostic :……………………………………………………
Date d’hospitalisation :……………………………………….

Paramètres de surveillance Heures Traitements


Conscience Etat des Globe Saignement TA T° Pouls Diurèse
muqueuses utérin vulvaire
8H
9H
10H
11H
12H
13H
14H
15H
16H

73
17H
18H
19H
20H
21H
22H
23H
24H
1H
2H
3H
4H
5H
6H
7H

74
LISTE DES MEDICAMENTS ET CONSOMMABLES A
DISPONIBILISER EN SALLE D’ACCOUCHEMENT
POUR LES SOINS

a) Consommables

 Gants d’examen
 Gants de révision utérine +++
 Int ranules G18, G20, …
 Cathéter pour voie centrale 1,7 mm
 Perfuseurs
 Sondes urinaires n° 16 et 18
 Poche à urinaire
 Seringues 10cc, 5cc
 « Opsite », à défaut sparadrap
 Compresses stériles
 Coton hydrophile
 Oxygène
 Masques et lunettes nasales
 Fil de suture : vicryl 2/0 , 0
 Bandelettes réactives pour protéinurie
 Aiguilles à PL

b) Médicaments

 Solutés : Ringer, SSI, SGI , SG 10%, macromolécules type gélatine, SG


30% en ampoules,
 Sérum bicarbonaté 14 pour 1000
75
 Adrénaline
 Calcium
 Potassium
 Chlorure de Sodium
 Ocytocine
 Ergométrine inj
 Sulfate de magnésium+++
 Diazépam inj
 Clonidine inj
 Nifédipine capsule sublinguale
 Furosémide inj
 Ampicilline inj / amoxicilline inj
 Gentamicine inj
 Métronidazole inj
 Lidocaïne inj
 Acide acétyle salicylique de lysine inj
 Métamizole inj
 Paracétamol inj
 Misoprostol comp.
 Polividone iodé
 Alcool
 Hypochlorite de sodium
 Quinine inj
 Kétoprofène inj
 Salbutamol inj
 Torental inj
 Corticoïdes : bethaméthasone inj, Hydrocortisone
 Narcan
 Vitamine K1

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MATERIEL DE REANIMATION DU NOUVEAU – NE

 Table de réanimation néo-natale

 Sondes naso-gastriques pédiatriques 6G,

 Sondes d’aspiration bronchique pédiatriques 6G

 Masques d’oxygénation nouveau-né 0,2 ; 0,5

 Ambus manuels pédiatriques

 Laryngoscopes pédiatriques complets

 Aspirateurs médicaux pédiatriques

 Champs propres

 Cathéters ombilicaux

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