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COGEFECS / A.S.

MORISSE / Les amortissements des immobilisations

LES AMORTISSEMENTS DES IMMOBILISATIONS

I- DEFINITION :

Un actif amortissable est un actif dont l’usage par l’entreprise est limité dans le temps du fait :
- de l’usure physique du bien par l’usage ou par le passage du temps (voiture)
- de l’usure du bien par l’évolution technique (ordinateur frappé d’obsolescence)
- de règles juridiques
En pratique, les actifs amortissables sont les constructions, le matériel, les installations
techniques, les matériels et outillages industriels, le matériel de transport, le matériel
informatique, le mobilier.
Certains actifs incorporels peuvent être amortis, car l’utilisation par l’entreprise est
déterminable ; c’est le cas des brevets ou licences en raison de la protection juridique limitée
dans le temps (lorsque le brevet tombe dans le domaine public, on peut considérer qu’il est
usé par le passage du temps, donc amortissable). En outre, si les dépenses de frais de
recherche et de développement ont été inscrites dans un compte d’immobilisation, elles
peuvent être amorties sur une durée ne dépassant pas 5 ans.

L’amortissement est la consommation des avantages économiques attendus d’un


investissement. Autrement dit, pour tenir compte du retour sur investissement, il s’agit donc
de répartir la valeur d’acquisition de l’investissement sur la période réelle d’utilisation.
Le montant amortissable d’un actif est sa valeur d’achat sous déduction de sa valeur résiduelle
à laquelle sera cédé le bien amorti (valeur résiduelle = valeur de revente). La valeur d’achat
comprend le prix d’achat du bien et les frais accessoires liés à cet achat.

Il existe plusieurs méthodes d’amortissement :


- L’amortissement linéaire
- L’amortissement en fonction d’unité d’œuvre
- L’amortissement dégressif
Le mode d’amortissement retenu doit traduire au mieux le rythme de consommation des
avantages économiques attendus par l’entreprise.

II- L’AMORTISSEMENT LINEAIRE :

C’est une méthode de calcul de l’amortissement basée sur l’hypothèse que les avantages
économiques attendus sont réguliers ; la valeur d’acquisition sera répartie de façon uniforme
sur toutes les années d’utilisation.

Exemple : on a acquis un matériel de 25 000€ HT mis en service le 15 juin 2011, facturé


le 1er juin 2011. La durée d’utilisation prévue est de 4 ans.
Le plan d’amortissement se présente ainsi :

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Année Base Taux Annuités Cumul des Valeur nette


d’amortis. amortis. comptable
2011 25 000 25% * 195/360 3 385 3 385 21 615
2012 25 000 25% 6 250 9 635 15 365
2013 25 000 25% 6 250 15 885 9 115
2014 25 000 25% 6 250 22 135 2 865
2015 25 000 25% 2 865 25 000 0

Taux d’amortissement = 100% / nbre années = 100% / 4 = 25%


La première annuité d’amortissement se calcule prorata temporis, à partir de la date de mise
en service, en nombre de jours = 25 000 * 25% * 195 / 360 = 3 385

III- L’AMORTISSEMENT EN FONCTION D’UNE UNITE D’ŒUVRE :

Cette méthode d’amortissement tient compte de la réalité des évènements concernant les
avantages économiques ; ainsi, par exemple, un véhicule pourra être amorti en fonction du
nombre de kilométres prévisibles, un matériel industriel pourra être amorti en fonction du
nombre d’heures machines utilisées…

Exemple : on a acquis un matériel de transport le 20 juillet 2011 pour 85 000€ HT. Les
nombres de kms prévus sont les suivants :

2011 : 80 000 kms


2012 : 100 000 kms
2013 : 120 000 kms
2014 : 210 000 kms
Le plan d’amortissement se présente ainsi :

Année Base Kms prévus Annuités Cumul des Valeur nette


d’amortis. amortis. comptable
2011 85 000 80 000 13 333 13 333 71 667
2012 85 000 100 000 16 667 30 000 55 000
2013 85 000 120 000 20 000 50 000 35 000
2014 85 000 210 000 35 000 85 000 0
510 000 85 000

L’annuité d’amortissement de l’année 2011 se calcule ainsi : 85 000 * 80 000 / 510 000

IV- L’AMORTISSEMENT DEGRESSIF :

L’amortissement dégressif permet d’avoir un taux supérieur dans les premières années que le
taux linéaire. C’est donc un avantage fiscal accordé puisque le calcul de l’amortissement
permettra une économie d’impôts sur les premières années (l’impôt est calculé sur le bénéfice
diminué fictivement avec l’amortissement plus important).

Exemple : on a acquis un matériel industriel le 28 février 2011 pour un montant de 25 00€


HT. Il est mis en service le 15 mars 2011 et sa durée de vie est de 4 ans.
Le plan d’amortissement se présente ainsi :

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Année Base Taux Annuités Cumul des Valeur


d’amortis. amortis. résiduelle
2011 25 000 31,25% * 11/12 7 161 7 161 17 839
2012 17 839 33,33% 5 946 13 107 11 893
2013 11 893 50% 5 946 19 053 5 947
2014 5 947 100% 5 947 25 000 0

Taux dégressif = 100% / nbre d’années * coefficient dégressif = 100% /4 * 1,25 = 31,25%
coefficient dégressif : durée d’utilisation 3-4 ans : 1,25
5-6 ans : 1,75
➢ 6 ans : 2,25

La première annuité d’amortissement se calcule prorata temporis (calculé en nombre de


mois), à partir du premier jour du mois d’acquisition = 25 000 * 31,25% * 11 / 12 = 7 161
La base de calcul correspond à la Valeur Nette Comptable.
Les annuités d’amortissement sont calculées avec le taux linéaire dès lors que le taux
dégressif devient inférieur au taux linéaire sur la durée d’utilisation restante : dès la deuxième
année, il reste trois années d’utilisation, donc taux linéaire = 100% / 3 = 33,33%.
Le taux dégressif 31,25% < taux linéaire 33,33%, donc l’annuité d’amortissement
sera calculée avec le taux linéaire : 17 839 * 33,33% = 5 946

L’amortissement dégressif s’applique à titre optionnel aux équipements concourant


directement à la production, autres que les immeubles, les chantiers, les bâtiments et les
locaux servant à l’exercice de l’activité. Sont exclus entre autres, tous les biens acquis
d’occasion, les véhicules de tourisme et les véhicules utilitaires d’une charge inférieure à 2
tonnes, les bâtiments autres qu’industriels ou hôteliers.
Les entreprises qui désirent opter pour le système d’amortissement dégressif doivent réunir
trois conditions :
- elles doivent être soumises au régime d’imposition d’après le bénéfice réel
- elles sont tenue d’en faire mention sur simple lettre à l’administration fiscale et ce, lors
de la production de la déclaration des résultats de l’exercice clos en spécifiant la
nature des immobilisations soumises à cet amortissement et la date de leur acquisition
ou de leur création. L’option une fois faite est irrévocable pour les investissements
qu’elle concerne.
- L’amortissement dégressif doit porter sur les biens acquis ou créés entrant dans le
cadre d’application et dont la durée d’utilisation est au moins égale à 3 ans.

V- LES AMORTISSEMENTS EXCEPTIONNELS :

Fiscalement, certains biens peuvent être amortis selon un régime encore plus intéressant que
l’amortissement dégressif : l’amortissement exceptionnel. Il s’agit d’un régime fiscal de
faveur qui ne s’applique qu’à quelques cas limitativement énumérés :
- le cas le plus fréquent concerne l’amortissement sur 12 mois de 100% des logiciels
acquis, à partir de leur date d’acquisition
- certains matériels destinés à économiser l’énergie ou à lutter contre le bruit, des
véhicules non polluants…

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