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L'hypercube du changement

QUELLE EST LA MEILLEURE STRATEGIE DE CHANGEMENT ?

En résumé
La littérature en changement distingue 6 stratégies types à mener en fonction de l'objet de changement, du
rythme, du management, de la cible et de la culture managériale de l'entreprise. Le fait de définir une stratégie
en amont permet aux principaux décideurs et porteurs du changement de s'interroger sur les facteurs de
succès de celui-ci et de penser des plans d’actions.

Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
L'analyse stratégique d'un changement vise à répondre à quelques questions fondamentales quant à
la nature de celui-ci et aux modalités de déploiement envisagées. Les réponses à ces quelques
questions permettent de définir la stratégie la plus appropriée orientant ainsi les outils qui seront
mobilisés dans la phase d'opérationnalisation.
Contexte
Ce travail de définition stratégique d'un changement se fait en amont de son déploiement dans une
logique de préparation.

Comment l'utiliser ?
Étapes
Pour définir une stratégie de changement, nous distinguons deux grandes étapes. Une première
exploratoire avec des réponses à 5 questions. Une deuxième étape plus qualifiante propose pour un
projet une stratégie parmi les 6 proposées
 Les 5 questions clés Les différents travaux en gestion du changement identifient généralement cinq
« variables du changement », permettant à la fois de qualifier l'intention et les objectifs de
changement :
- le rythme : le changement est-il mené de manière progressive ou brutale ? ;
- la cible : tous les acteurs sont-ils concernés, ou seuls les prescripteurs ? ;
- le management : le changement est-il imposé ou co-construit avec les parties prenantes ?
- le dispositif : le changement est-il porté par des projets ou des micro-actions ? ;
- la méthode de gestion : le changement est-il déployé comme un processus balisé ou bien pensé
comme une action de développement humain ?
 Une stratégie parmi six
Dans les 5 questions (qui sont les 5 variables du changement), il y en a deux qui relèvent de décisions
(le rythme et la cible) et les trois autres (le management, le dispositif et la méthode) caractérisent les
actions qui seront déployées. Le rythme est soit brutal soit progressif. La cible est celle des
prescripteurs ou de masse. Le management est de nature imposée ou co-construite. Le dispositif est
soit en mode projet soit en une série de micro-actions. La méthode est envisagée en mode processus
ou bien en actions visant le développement humain. En fonction des options prises sur les variables
d'action, six stratégies de changement se dégagent : planifiée; émergente ; imposée ; co-construite ;

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processée ou de développement humain.
Méthodologie et conseils
Pour réaliser cet exercice stratégique nous préconisons la constitution d'un groupe de travail avec les
principaux décisionnels du projet. Ce groupe se réunit en général 3 fois pour des réunions de 2 h.

Avantages et inconvénients
■ Les 5 questions constituent un exercice qui oblige les décisionnels à définir certains points et à
réfléchir sur un projet en termes de changement. Les réponses à ces questions et les échanges
participent à une réflexion constitutive de sens et d'efficacité pour la suite.
■ Les 6 stratégies types sont définies en tant qu'idéal type. La réalité des situations conduit bien
souvent les responsables du changement à opter pour des stratégies hybrides ou bien à adopter
des stratégies différentes en fonction des phases d'un projet.

Comment être plus efficace ?


Pour vous aider à mieux comprendre les six stratégies, nous vous proposons des définitions plus
exhaustives de ces dernières :
Changement émergent. Le choix d’une stratégie émergente pour mener un changement consiste à réaliser de
multiples micro-actions qui font évoluer les représentations des principaux acteurs pour les engager dans la
voie du changement qu'ils vont eux-mêmes construire par la suite. Cette démarche, fondée sur l'évolution des
représentations auprès du plus grand nombre, vise à rechercher, dans une logique de seuil, le point de bascule
du changement.
Changement développement humain. « Changeons notre culture et soyons plus créatifs ! » : une telle
incantation managériale n’est que difficilement « opérationnalisable ». Les facteurs de causalités sont multiples
et leur mise en mouvement ne se fait pas dans une logique d’actions isolées, mais dans une mise en
mouvement d’ensemble. Aussi préconisons- nous le changement développement humain, qui consiste à
mettre les acteurs concernés en mouvement dans une logique de co-construction, mouvement d’où émergera
un changement en lien avec la finalité définie à l'origine.
Changement imposé. Lorsque les événements obligent à opérer une action rapide, les possibilités de co-
construction sont challengées par l'obligation d'agir dans les plus brefs délais et de manière ciblée. Les auteurs
en management parlent de burning plateform pour stigmatiser un état d’urgence et de risque avéré, qu'il
importe de couvrir le plus rapidement possible. Tout en respectant le collectif et pour assurer sa sauvegarde
voire sa survie, les principaux dirigeants optent pour un changement imposé qui prévoit la réalisation d’actions
obligatoires dans le délai le plus court possible.
Changement co-construit. Le point d'arrivée du changement est impossible à définir et va nécessiter la
participation et surtout la créativité de tout ou partie des parties-prenantes de l'organisation. Cela va se
matérialiser par de nombreux rendez-vous de travail avec le souci de la formalisation et de
l’opérationnalisation.
Changement processé. Trois, deux, un, partez ! Ce coup d’envoi résume ce qu’est et ce que représente un
changement processé : une décision d’entreprise motivée par un choix ou une contrainte est déclinée, pour sa
réalisation, en un ou plusieurs projets. Le changement est alors produit par le projet et fait l'objet d'un lot
spécifique pour son accompagnement avec un planning, des objectifs, des phases et des productions.
Changement planifié. Lorsque l’objectif d’un changement est connu ou bien résumé à une ou quelques
mesures objectives, le changement planifié peut s'avérer la meilleure des stratégies. Il n'y a pas débat sur la
finalité et la cible visée est connue de tous - ce qui n’empêche pas d'effectuer, au préalable, un travail de co-
construction sur la cible. La cible et l'échéance temporelle sont connues avec précision, de telle manière qu'il
est possible de construire un plan d’actions pour la réalisation du changement poursuivi.

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