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Cour d'appel de Paris, Pôle 5, Arrêt du 28 septembre 2021, Répertoire général nº 21/06672

TEXTE
Copies exécutoires

délivrées aux parties le : AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

COUR D'APPEL DE PARIS

Chambre commerciale internationale

PÔLE 5 - CHAMBRE 16

ARRÊT DU 28 SEPTEMBRE 2021

(nº /2021, 23 pages)

Numéro d'inscription au répertoire général : RG 21/06672 - N° Portalis 35L7-V-B7F-CDOSW

Décision déférée à la Cour : Jugement du 01 Avril 2021 du Tribunal de Commerce de PARIS - RG nº 2019025314

APPELANTES

S.A. TRANS SERVICE LINE - TSL

Société de droit français

Ayant son siège social : 31-32 Quai de Dion Bouton [...]

Prise en la personne de ses représentant légaux,

Représentée par Me Nadia BOUZIDI-FABRE, avocat postulant du barreau de PARIS, toque : B0515 et assistée par Me
Sylvie NEIGE, avocat plaidant du barreau de PARIS, toque C1771

Société BOLLORE LOGISTICS

Société de droit français

Ayant son siège social : 31-32 Quai de Dion Bouton [...]

Prise en la personne de ses représentant légaux,

Représentée par Me Nadia BOUZIDI-FABRE, avocat postulant du barreau de PARIS, toque : B0515 et assistée par Me
Sylvie NEIGE, avocat plaidant du barreau de PARIS, toque C1771

Société BOLLORE LOGISTICS VIETNAM CO LTD

Société de droit vietnamien

Ayant son siège social : 2 Etown Building, 6th Fl, 364 Cong Hoa Street, Ward 13, TAN

BINH DIST HO CHI MINH CITY -VIETNAM

Prise en la personne de ses représentant légaux,

Représentée par Me Nadia BOUZIDI-FABRE, avocat postulant du barreau de PARIS, toque : B0515 et assistée par Me
Sylvie NEIGE, avocat plaidant du barreau de PARIS, toque C1771

Société BOLLORE LOGISTICS CHINA CO.LTD

Société de droit chinois

Document Lamy Liaisons soumis au respect des Conditions Générales d’Utilisation et des Conditions Générales de Vente des produits et services Lamy Liaisons.

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Ayant son siège social : 20F, East Building, New Hualian Mansion, 755 Middle Huai Hai

Road 200020 - SHANGAI - CHINE

Représentée par Me Nadia BOUZIDI-FABRE, avocat postulant du barreau de PARIS, toque : B0515 et assistée par Me
Sylvie NEIGE, avocat plaidant du barreau de PARIS, toque C1771

Société BOLLORE LOGISTICS KOREA CO.LTD

Société de droit coréen

Ayant son siège social : Room 102, Kunshin 2nd New Building, 16 Samgaero, Mapo-Gu 04173 - SEOUL COREE DU SUD

Prise en la personne de ses représentant légaux,

Représentée par Me Nadia BOUZIDI-FABRE, avocat postulant du barreau de PARIS, toque : B0515 et assistée par Me
Sylvie NEIGE, avocat plaidant du barreau de PARIS, toque C1771

Société BOLLORE LOGISTICS PHILIPPINES INC

Société de droit philippin

Ayant son siège social : Menzi Complex, X…, 601 - 5 LAPU-LAPU CITY CEBU - PHILIPPINES

Prise en la personne de ses représentant légaux,

Représentée par Me Nadia BOUZIDI-FABRE, avocat postulant du barreau de PARIS, toque : B0515 et assistée par Me
Sylvie NEIGE, avocat plaidant du barreau de PARIS, toque C1771

Société BOLLORE LOGISTICS SINGAPORE PTE LTD

Société de droit singapourien

Ayant son siège social : 101 Alps Avenue 03-01 - SINGAPORE 198793 SINGAPOUR

Prise en la personne de ses représentant légaux,

Représentée par Me Nadia BOUZIDI-FABRE, avocat postulant du barreau de PARIS, toque : B0515 et assistée par Me
Sylvie NEIGE, avocat plaidant du barreau de PARIS, toque C1771

Société BOLLORE LOGISTICS SPAIN

Société de droit espagnol

Ayant son siège social : C/ La Selva, 2.Edifici Geminis, A - Local 1, Planta 2, [...]

LLOBREGAT ESPAGNE

Prise en la personne de ses représentant légaux,

Représentée par Me Nadia BOUZIDI-FABRE, avocat postulant du barreau de PARIS, toque : B0515 et assistée par Me
Sylvie NEIGE, avocat plaidant du barreau de PARIS, toque C1771

Société BOLLORE LOGISTICS ITALY S.P.A

Société de droit italien

Ayant son siège social : Strada Vecchia Paullesse, 5/B - IT - [...] - ITALIE

Prise en la personne de ses représentant légaux,

Représentée par Me Nadia BOUZIDI-FABRE, avocat postulant du barreau de PARIS, toque : B0515 et assistée par Me
Sylvie NEIGE, avocat plaidant du barreau de PARIS, toque C1771

INTIMÉES

Société MAERSK LINE A/S

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Société de droit danois

Ayant son siège social : 50 Esplanaden DK 1098 DK 10 COPENHAGUE - DANEMARK

Prise en la personne de ses représentant légaux,

Représentée par Me Marie-Catherine VIGNES de la SCP GRV ASSOCIES, avocat postulant du barreau de PARIS, toque :
L0010 et assistée par Me Nicolas DEMIGNEUX, de la AARPI STEPHENSON HARWOOD, avocat plaidant du barreau de
PARIS, toque : P0161

Société HYUNDAI MERCHANT MARINE CO. LTD

Société de droit coréen

Ayant son siège social : 194 Yulgok-ro, Jongro-gu [...] - [...]

Prise en la personne de ses représentant légaux,

Représentée par Me Frédéric INGOLD, avocat au barreau de PARIS, toque : B1055

S.A. MSC MEDITERRANEAN SHIPPING COMPANY SA

Société de droit suisse

Ayant son siège social : 12-14 Chemin Rieu - 1208 GENEVE (SUISSE)

Prise en la personne de ses représentant légaux,

Représentée par Me Stéphane FERTIER de la SELARL JRF & ASSOCIES, avocat au barreau de PARIS, toque : L0075 et
assistée par Me Fabrice LEMAIRE, de la SELARL EUROPA AVOCATS, avocat plaidant du barreau de GRENOBLE

COMPOSITION DE LA COUR :

En application des dispositions des articles 805 et 907 du code de procédure civile, l'affaire a été débattue le 28 juin
2021, en audience publique, les avocats, informés de la composition du délibéré de la cour, ne s'y étant pas opposés,
devant M. François ANCEL, Président et Mme Laure ALDEBERT, Conseillère, chargée du rapport.

Ces magistrats ont rendu compte des plaidoiries dans le délibéré de la Cour, composée de :

M. François ANCEL, Président

Mme Fabienne SCHALLER, Conseillère

Mme Laure ALDEBERT, Conseillère

Greffier, lors des débats : Inès VILBOIS

ARRÊT :

- CONTRADICTOIRE

- par mise à disposition de l'arrêt au greffe de la Cour, les parties en ayant été préalablement avisées dans les
conditions prévues au deuxième alinéa de l'article 450 du code de procédure civile.

- signé par François ANCEL, Président et par Najma EL FARISSI, greffière à laquelle la minute de la décision a été
remise par le magistrat signataire.

I/ FAITS ET PROCÉDURES

Faits

1- La société française Trans Service Line (ci-après la société « TSL ») et les sociétés Bolloré Logistics, Bolloré
Logistics Vietnam Co. Ltd., Bolloré Logistics China Co. Ltd, Bolloré Logistics Korea Co. Ltd., Bolloré Logistics Philippines
Inc., Bolloré Logistics Singapore Pte Ltd., Bolloré Logistics Spain et Bolloré Logistics Italy S.P.A. situées en France, en
Chine, au Vietnam, en Corée, aux Philippiness, à Singapour, en Espagne, en Italie (ci après sociétés Bolloré)
appartiennent au groupe Bolloré.

2-Elles interviennent dans le domaine du transport et de la logistique internationaux.

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3-Les sociétés Maersk Line A/S de droit danois (ci-après la société « Maersk »), MSC MEDITERRANEAN SHIPPING
COMPANY S.A de droit suisse (ci-après la société « MSC ») et HYUNDAI MERCHANT MARINE CO. LTD (ci-après HMM) de
droit coréen exercent l'activité de transporteur maritime.

4-En 2018, le navire « Maersk Honam » dans lequel étaient embarquées des marchandises transportées par les
compagnies maritimes Maersk, MSC et HMM a subi un violent incendie.

5-L'évènement a donné lieu à une procédure d'avarie commune.

Procédure

6-Par actes des 14 et 15 mars 2019, la société TSL a été assignée devant le tribunal de commerce de Paris sur le
fondement de la commission de transport en indemnisation des dommages subis du fait

de l'incendie par vingt-quatre sociétés (Allianz et autres) se présentant respectivement comme chargeurs,
destinataires et assureurs des cargaisons qui voyageaient en conteneurs à bord du navire Maersk Honam.

7-Leur action visait les dispositions de l'article L 132-3 et suivants du code de commerce et se fondait une série de
connaissements émis par la société TSL concernant les marchandises.

8-Estimant que sa responsabilité ne pouvait être examinée sans que celle des transporteurs le soit au préalable, la
société TSL ainsi que les sociétés BOLLORÉ LOGISTICS, intervenantes à ses côtés, ont par exploit en date du 12 avril
2019, assigné en garantie les sociétés MAERSK, MSC et HMM en leur qualité de transporteur maritime devant le
tribunal de commerce de Paris aux fins de les garantir de toutes condamnations qui pourraient intervenir.

9-Les compagnies MAERSK, MSC et HMM ont respectivement contesté la compétence du Tribunal de Commerce de Paris
au profit de la High Court of Justice de Londres et de la Séoul Civil District Court, HMM ayant préalablement demandé
au Tribunal de constater l'absence d'assignation à son égard.

10-Par jugement du 1er avril 2021, le tribunal de commerce de Paris n'a pas retenu l'absence d'assignation contre HMM,
et s'est déclaré territorialement incompétent et a renvoyé les requérantes à mieux se pourvoir dans ces termes :

a dit que la société TSL et ses substituées du groupe BOLLORÉ sont liées par les clauses attributives de compétence
au profit de la High Court de Londres et de la Seoul Civil District Court, s'est déclaré territorialement incompétent, a
renvoyé la société TSL et ses substituées du groupe BOLLORÉ à se pourvoir ainsi qu'elles aviseront, a condamné TSL et
ses substituées du groupe BOLLORÉ à payer à MAERSK, HMM et MSC une indemnité de 5.000 Euros sur le fondement
de l'article 700 et les dépens, sous réserve d'une erreur matérielle concernant HMM.

11-Par déclaration d'appel du 14 avril 2021, les sociétés TSL et celles du groupe Bolloré ont interjeté appel du
jugement du 1er avril 2021 et après y avoir été autorisées par ordonnance du 16 avril 2021, ont assigné les sociétés
MAERSK, HMM et MSC à une audience du 8 juin 2021 devant la présente Cour. À la demande des parties, l'affaire a été
renvoyée au 28 juin 2021.

II/ PRETENTIONS DES PARTIES

12-Aux termes de conclusions notifiées par voie électronique le 24 juin 2021, les sociétés TSL et Bolloré Logistics
demandent à la Cour de bien vouloir :

Au visa des articles 83 et suivants du code de procédure civile,

DEBOUTER la société HYUNDAI MERCHANT MARINE de sa demande tendant à faire constater la caducité de de
l'autorisation d'assigner à jour fixe et partant de la nullité de l'assignation à jour

Vu le Jugement du Tribunal de commerce de PARIS en date du 1 avril 2021,

Confirmer le jugement entrepris en ce qu'il a purement et simplement l'argument soulevé par HYUNDAI MERCHANT
MARINE tendant à voir constater l'absence d'assignation

Constater que l'acte a été transmis dans le respect des règles requis

Constater l'absence de tout grief de HYUNDAI MERCHANT

DEBOUTER la société HYUNDAI MERCHANT MARINE de sa demande tendant à faire constater l'absence d'assignation

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Infirmer le jugement entrepris en ce qu'il a :

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dit l'exception d'incompétence territoriale du tribunal de céans recevable ; dit que les sociétés TSL et ses substitués du
Groupe BOLLORE sont liées par les clauses attributives de compétence au profit de la High Court DE Londres et de la
Seoul Civil

District Court en Corée ;

(cid:224) (cid:224)

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aviseront ;

se déclare territorialement incompétent ; renvoie TSL et ses substitués du Groupe Bolloré à mieux se pourvoir ainsi
qu'elles

condamne TSL et ses substitués du Groupe BOLLORE à payer la somme de 5000 ' à la

société SA MSC au titre de l'article 700 du code de procédure civile ;

(cid:224)

condamne TSL et ses substitués du Groupe BOLLORE à payer la somme de 5000 ' à la

société SAS Maersk au titre de l'article 700 du code de procédure civile

DEBOUTER l'ensemble des intimés de toutes leurs demandes, fins et conclusions.

Et, statuant à nouveau,

Au visa des documents de la cause ; de l'article 25 du RE 1215/2012 ; des articles 1103 et 1104 du code civil ; des
dispositions de l'article 333 du Code de Procédure Civile,

Rejeter purement et simplement l'exception d'incompétence soulevée par MAERSK

Rejeter purement et simplement l'exception d'incompétence soulevée par MSC

Rejeter purement et simplement l'exception d'incompétence soulevée par HYUNDAI MERCHANT MARINE

Se déclarer compétent à connaitre de l'action diligentée par TSL et les sociétés LOGISTICS à l'encontre de MAERSK,
MSC et HYUNDAI MERCHANT MARINE

CONDAMNER in solidum ou l'une à défaut de l'autre les sociétés MAERSK LINE A/S, VANGUARD LOGISTICS SERVICES
(HONG KONG) LIMITED, HYUNDAI MERCHANT MARINE CO. LTD, et MEDITERRANEAN SHIPPING COMPANY S.A., à payer
aux sociétés TRANS SERVICE LINE (TSL), BOLLORÉ LOGISTICS, BOLLORÉ LOGISTICS VIETNAM CO LTD, BOLLORÉ
LOGISTICS CHINA CO. LTD, BOLLORÉ LOGISTICS KOREA CO. LTD, BOLLORÉ LOGISTICS PHILIPPINES INC., BOLLORÉ
LOGISTICS SINGAPORE PTE LTD., BOLLORÉ LOGISTICS SPAIN, et BOLLORÉ

LOGISTICS ITALY S.P.A. la somme de 5.000,00 ' en application des dispositions de l'article 700 du Code de Procédure
Civile

CONDAMNER in solidum ou l'une à défaut de l'autre les sociétés MAERSK LINE A/S, VANGUARD LOGISTICS SERVICES
(HONG KONG) LIMITED, HYUNDAI MERCHANT MARINE CO. LTD, et MEDITERRANEAN SHIPPING COMPANY S.A., aux
entiers dépens, ceux d'appel distrait au profit de Maitre Nadia Bouzidi Fabe.

13-Aux termes de ses dernières conclusions communiquées par voie électronique le 22 juin 2021, la société MAERSK
LINE A/S demande à la Cour de bien vouloir :

Au visa des articles 73, 74, 75 e t 76 du code de procédure civile ; de l'article 25 du règlement européen (UE)
nº1215/2012 du 12 décembre 2012 ; de l'article 3 du règlement européen (CE) nº593/2008 du 17 juin 2008 ; des
articles 2(1) et 3(1) du Carriage of Goods by Sea Act 1992,

CONFIRMER le jugement du 1er avril 2021 en toutes ses dispositions, notamment en ce que le Tribunal de Commerce
de Paris :

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a jugé que les connaissements émis par la société Maersk Line A/S prévoient tous, sans exception, l'application du
droit anglais ainsi que la compétence exclusive de la Haute Cour de Justice d'Angleterre à Londres (the English High
Court of Justice in London) pour tout litige éventuel,

s'est déclaré incompétent pour connaitre du litige entre les sociétés Maersk Line A/S et les sociétés Trans Service Line,
Bollore Logistics, Bollore Logistics Vietnam Co. Ltd, Bollore Logistics China Co. Ltd, Bollore Logistics Korea Co. Ltd,
Bollore Logistics Philippines Inc., Bollore Logistics Singapore Pte Ltd, Bollore Logistics Spain et Bollore Logistics Italy
S.P.A.,

a renvoyé les appelantes à mieux se pourvoir,

En tout état de cause,

DEBOUTER les sociétés Trans Service Line, Bollore Logistics, Bollore Logistics Vietnam Co. Ltd, Bollore Logistics China
Co. Ltd, Bollore Logistics Korea Co. Ltd, Bollore Logistics Philippines Inc., Bollore Logistics Singapore Pte Ltd, Bollore
Logistics Spain et Bollore Logistics Italy S.P.A. de leur appel et de toutes leurs demandes, fins et conclusions.

CONDAMNER in solidum les sociétés Trans Service Line, Bollore Logistics, Bollore Logistics Vietnam Co. Ltd, Bollore
Logistics China Co. Ltd, Bollore Logistics Korea Co. Ltd, Bollore Logistics Philippines Inc., Bollore Logistics Singapore
Pte Ltd, Bollore Logistics Spain et Bollore Logistics Italy S.P.A. à payer à la société Maersk Line A/S une somme de
20.000 euros en application de l'article 700 du code de procédure civile ;

CONDAMNER in solidum les sociétés Trans Service Line, Bollore Logistics, Bollore Logistics Vietnam Co. Ltd, Bollore
Logistics China Co. Ltd, Bollore Logistics Korea Co. Ltd, Bollore Logistics Philippines Inc., Bollore Logistics Singapore
Pte Ltd, Bollore Logistics Spain et Bollore Logistics Italy S.P.A. aux entiers dépens.

14-Aux termes de ses dernières conclusions notifiées par voie électronique le 8 juin 2021, la société HYUNDAI
MERCHANT MARINE CO. LTD demande à la Cour de bien vouloir:

In limine litis :

Constater que l'autorisation d'assigner à jour fixe accordée dans l'ordonnance du 16 avril 2021 est caduque et
prononcer la nullité de l'assignation à jour fixe de la société HMM devant la Cour d'appel de céans;

A titre subsidiaire,

Prononcer la nullité de l'assignation à jour fixe devant la Cour d'appel de céans non signifiée à ce jour à la société HMM
;

A titre infiniment subsidiaire,

Infirmer le jugement du 1er avril 2021 en ce qu'il a déclaré que la société HMM régulièrement été mise dans la cause et
prononcer la nullité de l'assignation de la société HMM devant le Tribunal de commerce de Paris à la requête des
sociétés TSL et Bolloré ;

En tout état de cause,

Constater le défaut d'intérêt à agir des sociétés TSL et Bolloré et déclarer irrecevables leurs demandes ;

Condamner les sociétés TSL et Bolloré à une amende civile d'un montant maximum de 10 000 euros et à des
dommages-intérêts d'un montant de 30 000 euros en réparation du préjudice subi par HMM à la suite de cette action
abusive ;

Faire injonction aux sociétés TSL et Bolloré de communiquer les verso des copies des connaissements et Sea Waybill
dont elles se prévalent ;

Confirmer le jugement du Tribunal de commerce de Paris en ce qu'il a considéré recevable l'exception d'incompétence
du Tribunal de commerce de Paris soulevée par HMM au profit de la Seoul Civil District Court en Corée du Sud et a par

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conséquent dit que les sociétés TSL et ses substitués du Groupe Bolloré étaient liées par les clauses attributives de
compétence au profit de la Seoul Civil District Court, qu'il s'est déclaré territorialement incompétent et a renvoyé les
sociétés TSL et ses substitués du Groupe Bolloré à mieux se pourvoir ainsi qu'elles en aviseront ;

Rejeter l'ensemble des demandes formulées par les sociétés TSL et Bolloré ;

Condamner les demanderesses in solidum à payer à la concluante une somme qui ne saurait être inférieure à 15 000
euros en application des dispositions de l'article 700 du Code de procédure civile ;

Condamner les mêmes in solidum aux entiers dépens ;

15-Aux termes de ses dernières conclusions notifiées par voie électronique le 24 juin 2021, la société MSC demande à
la Cour de bien vouloir :

Au visa de l'article 23 de la convention de Lugano ; des articles 3 et 10.1 du règlement 593/2008 relatif à la loi
applicable aux obligations contractuelles ; de l'article 10.3 des conditions générales de transport de MSC ; du droit
anglais applicable aux contrats de transports maritimes litigieux,

Recevoir les appelantes en leur appel,

Les débouter de toutes leurs demandes, fins et conclusions ;

Confirmer le jugement rendu par le Tribunal de Commerce de Paris le 1er avril 2021 en toutes ses dispositions et
notamment en ce qu'il s'est jugé territorialement incompétent pour connaître des demandes des sociétés TSL,
BOLLORE LOGISTICS France, BOLLORE LOGISTICS China et autres contre la société MSC et les a renvoyées à se
pourvoir ainsi qu'elles aviseront.

Et en cause d'appel de :

Condamner solidairement les sociétés TRANS SERVICE LINE (TSL), BOLLORE LOGISTICS, BOLLORE LOGISTICS CHINA
CO. LTD, BOLLORE LOGISTICS ITALY S.P.A, BOLLORE LOGISTICS KOREA CO. LTD, BOLLORE LOGISTICS PHILIPPINES
INC., BOLLORE LOGISTICS SINGAPORE PTE LTD, BOLLORE LOGISTICS SPAIN, BOLLORE LOGISTICS VIETNAM CO. LTD à
payer à la société MSC la somme de 8.000 Euros sur le fondement de l'article 700 du CPC et les dépens de première
instance et d'appel dont le recouvrement sera effectué par la SELARL JRF & ASSOCIES représentée par Maître Stéphane
Fertier conformément aux dispositions de l'article 699 du CPC.

III/ MOYENS DES PARTIES ET MOTIFS DE LA DECISION

Sur la caducité et la nullité de l'assignation à jour fixe

16-La société HMM soutient que l'autorisation d'assigner à jour fixe délivrée par le Président de la Cour d'appel de Paris
le 16 avril 2021 est caduque faute pour les appelantes d'avoir respecté l'ordonnance présidentielle qui prescrivait de
délivrer l'assignation au plus tard le 30 avril 2021 ce qui n'a pas été fait.

17 -Elle soutient en effet qu'elle n'a toujours pas été assignée et que la lettre recommandée avec accusé de réception
transmise par l'huissier mandaté par les appelantes ne lui est parvenue que le 20 mai 2021 soit à une date largement
postérieure au 30 avril 2021.

18-Elle en tire comme conséquence que toute assignation délivrée après le 30 avril 2021 est nécessairement frappée
de nullité.

19-Elle soutient également que les références par les sociétés TSL et Bolloré à l'article 647-1 du code de procédure
civile ou à des textes communautaires sont inapplicables à la société HMM ayant son siège en Corée du Sud.

20-Elle fait valoir à titre subsidiaire que les conditions prescrites par la convention relative à la signification et la
notification à l'étranger des actes judiciaires et extrajudiciaires en matière civile ou commerciale conclue le 15
novembre 1965 à la Haye n'a pas été respectée, la signification devant s'effectuer par le biais de l'Autorité centrale
désignée en Corée du Sud et non par lettre recommandée avec accusé de réception, comme en l'espèce ce qui a pour
effet de rendre nulle la signification de l'assignation à jour fixe.

21-En réponse, les appelantes soutiennent que l'ordonnance sur requête aux fins d'autorisation d'assigner à jour fixe
prescrivait que l'assignation à jour fixe devait être délivrée au plus tard le 30 avril 2021 et non pas que l'acte devait
être reçu au plus tard le 30 avril 2021 et cette prétendue irrégularité ne peut pas être sanctionnée par la caducité,
celle-ci n'étant prévue par aucun texte dans cette hypothèse.

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22-Elles estiment que la date à prendre en considération est celle de la transmission à l'entité requise coréenne de la
demande de signification de l'assignation par l'huissier de justice, agissant en qualité d'entité d'origine au sens du
Règlement UE nº1393/2007, qui a en l'espèce été effectuée le 30 avril 2021.

23-Elles ajoutent enfin que la société HMM étant présente en cause d'appel, régulièrement constituée et ayant conclu,
elle ne justifie d'aucun grief pouvant entraîner une caducité ou une nullité.

Sur ce ,

24-Il sera avant tout débat observé que l'ordonnance sur requête aux fins d'autorisation à assigner à jour fixe
constitue une mesure d'administration judiciaire dont les prescriptions ne sont soumises à aucune sanction. Ainsi, le
non-respect du délai fixé par le premier président dans l'ordonnance autorisant l'assignation à jour fixe pour la
délivrance des assignations ne peut être sanctionné par la caducité de l'ordonnance et partant de l'assignation à jour
fixe qu'elle autorise et est sans incidence sur la recevabilité de l'appel.

25- Par ailleurs s'agissant de la transmission d'un acte en Corée du sud, c'est au regard des dispositions de la
Convention de la Haye du 15 novembre 1965 relative à la signification et la notification à l'étranger des actes
judiciaires et extrajudiciaires en matière civile et commerciale que doit s'apprécier la régularité de la transmission de
l'acte critiqué.

26- En l'espèce il est produit dans la procédure l'acte établissant que l'huissier de justice français a accompli les
formalités prescrites par la convention de la Haye en ayant adressé le 30 avril 2021 l'acte aux entités requises
coréennes, et ce conformément aux dispositions de la Convention qui prévoit notamment un mode transmission par
huissier de justice directement à l'autorité centrale de la république de Corée.

27- Il résulte ainsi de ce qui précède que les formalités ont régulièrement été accomplies étant observé au surplus que
la société HMM qui est représentée et a pu répondre à l'assignation à jour fixe n'a fait valoir aucun grief.

28-Au vu de ces éléments la demande en nullité sera rejetée.

Sur l'absence d'assignation délivrée à HMM devant le tribunal de commerce de Paris:

29-La société HMM soutient aussi que contrairement à ce que les premiers juges ont retenu, elle a été irrégulièrement
mise en cause en première instance, malgré l'absence d'assignation lui ayant été signifiée dans les conditions prévues
par la Convention de la Haye ce que les appelantes contestent.

Sur ce,

30-Il ressort de l'acte de signification produit en première instance que selon les mentions portées par l'huissier de
justice français, l'avis de signification a été accompli en date du 12 avril 2019 selon les formalités prescrites par la
convention de la Haye, l'huissier de justice ayant adressé l'acte à l'autorité coréenne compétente.

31-Par ailleurs, la société HMM, ayant comparu devant le tribunal de commerce de Paris et déposé des écritures en
réponse à l'assignation qui lui a été délivrée, en a nécessairement eu connaissance et pu préparer sa défense avant
l'audience qui s'est tenue le 10 février 2021, étant relevé qu'elle ne fait valoir aucun grief au soutien de cette
prétendue irrégularité.

32-La décision qui a rejeté la demande de la société HMM de ce chef sera en conséquence confirmée.

Sur l'intérêt à agir

33-La société HMM soutient que les sociétés TSL et Bolloré ne justifient pas d'un intérêt à agir au motif qu'à l'issue de
l'audience de plaidoiries du 10 février 2021 devant le tribunal de commerce de

Paris, il est apparu qu'elles n'ont été pas été assignées par les demandeurs au principal, contrairement à leurs
allégations.

34-Elle demande à ce titre de prononcer une amende civile et de lui allouer des dommages et intérêts pour procédure
abusive.

35-Selon l'article 122 du code de procédure civile, constitue une fin de non-recevoir tout moyen qui tend à faire déclarer
l'adversaire irrecevable en sa demande, sans examen au fond, pour défaut de droit d'agir, tel le défaut de qualité, le
défaut d'intérêt, la prescription, le délai préfix, la chose jugée.

36-En vertu de l'article 31 du même code, l'action est ouverte à tous ceux qui ont un intérêt légitime au succès ou au

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rejet d'une prétention, sous réserve des cas dans lesquels la loi attribue le droit d'agir aux seules personnes qu'elle
qualifie pour élever ou combattre une prétention ou pour défendre un intérêt déterminé.

37-En l'espèce la société HMM ne peut mettre en cause l'intérêt à agir des appelantes en garantie des condamnations
qui pourraient être prononcées à leur encontre dans une procédure en indemnisation des dommages aux marchandises
lors d'un transport international maritime ayant eu lieu sous couvert de connaissements « HMM » dans lesquels les
sociétés du groupe Bolloré sont intervenues.

38-Sa demande sera rejetée.

39-La société HMM qui succombe de ce chef sera déboutée de ses demandes formées au titre d'une amende civile et
des dommages et intérêts pour procédure abusive.

Sur la compétence internationale du tribunal de commerce de Paris

40-Pour contredire l'exception d'incompétence internationale retenue par les premiers juges en application de la clause
attributive de juridiction au profit du tribunal anglais stipulé aux connaissements des transporteurs Maersk et MSC, et
de la juridiction coréenne pour le transporteur HMM, les appelantes font valoir en bloc les mêmes moyens tendant à
remettre en cause la validité de la clause de juridiction et son opposabilité.

41-La société TSL conteste sa qualité de commissionnaire de transport faute pour les compagnies maritimes de
rapporter la preuve qu'elle aurait requis leurs services relevant qu'aucune facture commerciale ni ordre de transport
émanant de la société TSL ne sont produits.

42-Elle soutient avoir agi en tant que transporteur contractuel ou encore NVOCC (Non Vessel Operating Common
Carrier) et en déduit que n'étant pas l'organisateur du transport, elle n'a pas contracté avec les compagnies maritimes
de sorte qu'en tant que tiers au contrat de transport la clause de juridiction opposée par les intimées lui est
inopposable ou aurait requis son consentement.

43-A cet égard elle avance qu'elle et les sociétés Bolloré sont tiers au contrat de transport en soulignant que

- s'agissant des connaissements à entête de la compagnie Maersk : la société TSL ne figure que sur deux des
connaissements émis portant respectivement nº 57145094 et 584487567 et en qualité de destinataire (Pièces nº4 et
5). Quant à la société Bolloré Logistics SE, elle figure également qu'en qualité de destinataire.

-S'agissant des deux connaissements à entêtes HYUNDIA MERCHANT HDMU BUWB4742983 et HDMUSGVL0537851
(Pièces nº1-3 et 1-13) : la société TSL n'y figure pas.

-S'agissant des connaissements MSC (Pièce nº1-7 & 1-8) : la société TSL n'y figure pas davantage.

Quant à la société Bolloré Logistics SE, elle figure également qu'en qualité de Destinataire.

44-Les appelantes en tirent comme conséquence que n'étant pas parties au contrat selon les principes dégagés, tant
par la CJUE, que par la première chambre civile et la chambre commerciale de la Cour de cassation le 16 décembre
2008, pour régler la question de l'opposabilité des clauses de compétence, stipulées dans les connaissements, qu'elles
comprennent ou non un choix de loi applicable, il convient de se référer aux règles de conflit de droit européen et
international.

45-Ainsi selon elles, il ne convient pas de tenir compte du choix du droit national visé dans la clause de juridiction du
contrat de transport ni de s'interroger sur les effets attachés par le droit anglais à la transmission d'un connaissement
mais de déterminer la loi applicable au regard de la règle de compétence de l'article 5 du Règlement Rome I du 17 juin
2008 intitulé « contrats de transport » qui énonce qu' « À défaut de choix exercé conformément à l'article 3, la loi
applicable au contrat de transport de marchandises est la loi du pays dans lequel le transporteur a sa résidence
habituelle, pourvu que le lieu de chargement ou le lieu de livraison ou encore la résidence habituelle de l'expéditeur se
situe dans ce pays. Si ces conditions ne sont pas satisfaites, la loi du pays dans lequel se situe le lieu de livraison
convenu par les parties s'applique».

46-Selon elles, cette règle de conflit de lois désigne la loi française comme loi applicable (le lieu de livraison étant la
France) en vertu de laquelle le destinataire n'est pas considéré comme succédant au chargeur de sorte que la clause de
choix de juridiction ne lui a pas été transmise et est inopposable tant à la société TSL (tiers) qu'aux sociétés du
groupe Bolloré (destinataires) qui n'ont pas accepté la clause que les transporteurs voudraient leur imposer.

47-Elles ajoutent qu'à considérer que la clause produise ses effets, le transporteur n'établit pas que la clause de
juridiction ait été insérée aux connaissements et portée à la connaissance des cocontractants avant la conclusion du

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contrat indépendamment des éventuelles relations d'affaires pouvant exister entre les parties.

48-Elles relèvent que les trois compagnies n'ont jamais justifié de façon incontestable de ce que les connaissements
produits contenaient effectivement au verso ladite clause puisque ledit verso n'est pas produit aux débats.

49-Les appelantes maintiennent le même raisonnement à l'égard de la société HMM coréenne au motif que selon la
jurisprudence constance, en matière internationale, il convient de vérifier l'acceptation expresse de celui à qui une telle
clause est opposée ce qui en l'espèce ne ressort d'aucune pièce ni d'un courant d'affaires avec le transporteur.

50-En outre, elles contestent à l'égard seulement de la compagnie Maersk la licéité de la clause attributive de
juridiction des conditions générales du transporteur qui au regard du droit français applicable revêt un caractère
asymétrique qui est prohibé.

51-De surcroît, elles contestent en tout état de cause, à l'égard des transporteurs, que la clause de juridiction couvre
le litige, faute de stipuler le cas particulier de l'action récursoire, alors qu'il est d'usage que les parties qui souhaitent
étendre l'effet d'une attribution conventionnelle de compétence aux cas d'appel en garantie ou de pluralité de
défendeurs, l'indiquent expressément.

52-Enfin elles estiment que les instances doivent être jugées ensemble dans l'intérêt d'une bonne administration de la
justice et font valoir qu'en décider autrement, permettrait aux transporteurs maritimes de se soustraire purement et
simplement à toute responsabilité et en tous les cas entrainerait un risque de contrariété de décisions entre des
parties, unies en définitive par un lien de droit substantiel (solidarité ou indivisibilité) et partageant toutes un intérêt
commun au procès.

53-En réplique la société Maersk soutient en premier lieu que la société TSL et Bolloré Logistics qui

sont mentionnées sur les connaissements ont succédé aux droits et obligations du chargeur en vertu du droit anglais
applicable au contrat de transport. Elle en tire la conséquence que la clause de choix de juridiction et de loi applicable
régulièrement visée dans les connaissements et conforme aux exigences de l'article 25 du règlement Bruxelles 1 bis
leur est opposable.

54-Elle avance que la clause attributive de juridiction mentionnée au recto de ses connaissements a été conclue sous
une forme conforme aux habitudes établies entre elles ayant conclu un nombre important de contrats de transports
matérialisés par des connaissements et ce conformément à un usage largement connu et régulièrement observé dans
le commerce international du transport maritime que les appelantes connaissent bien.

55-Elle ajoute que la société TSL, qui a organisé le transport de « bout en bout », a agi comme un commissionnaire de
transport qui est par conséquent présumé avoir pris connaissance et approuvé les conditions générales des
transporteurs mandatés par ses agents.

56- La société Maersk soutient enfin que la clause attributive de compétence prime et conteste que la clause litigieuse
aurait pour effet de l'exonérer de sa responsabilité éventuelle.

57- En réponse la société MSC fait valoir que la règle de conflit de loi applicable est la convention de Lugano qui
reprend les mêmes dispositions que celles du règlement Bruxelles 1 bis.

58- En application de l'article 23 de ladite convention et de la jurisprudence communautaire, elle soutient que c'est le
droit anglais et non le droit français qui régit les effets du connaissement, en l'espèce, les sea waybills nº
MSCUZH648967, MSCUUP529417 et MSCUUP529409 sur lesquels figure au verso la clause attributive de compétence au
profit exclusif de la High court de Londres comme il est d'usage de le faire.

59-Elle ajoute que cette clause n'a pas de caractère potestatif, qu'elle est présumée connue et est opposable à
BOLLORE LOGISTICS China en application de l'article 23.1.c de la convention de Lugano, que l'opposabilité de la clause
attributive de compétence vis-à-vis du destinataire s'apprécie non pas selon la loi du for, mais selon la loi nationale
applicable au contrat qui est en l'espèce le droit anglais choisi par les parties.

60-A cet égard elle indique que le droit anglais consacre le transfert de droit des clauses et conditions du contrat de
transport vers le destinataire, que le connaissement soit négociable ou non, ou encore qu'il s'agisse d'un sea waybill,
voire d'un ordre de livraison.

61-Elle soutient que cette clause a été conclue sous une forme qui est conforme aux habitudes que les parties ont
établies entre elles et aux exigences de l'article 23.1.b et c de la convention de Lugano.

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62-Au surplus elle avance que la société TSL ayant librement organisé les transports maritimes litigieux, avec le
concours des sociétés BOLLORE LOGISTICS China et BOLLORE LOGISTICS France, s'est comportée comme un
commissionnaire de transport auquel la clause de compétence est opposable.

63-Enfin elle conclut sur le fait que les compétences dérivées (pluralité de parties, indivisibilité, appel en garantie,
bonne administration de la justice) prévues par la convention de Lugano, à l'instar du règlement UE nº 1215/2000 sont
toujours primées par une clause attributive de compétence.

64-En réponse la société HMM fait valoir que la clause insérée au dos des Sea Waybill donnant compétence à la
juridiction coréenne, que les appelantes se sont gardées de produire en versant seulement le recto des titres de
transport, est valable en la forme s'agissant d'une clause habituelle conforme aux usages du transport maritime que
les parties connaissent.

65-Elle soutient qu'agissant sur le fondement des titres, les appelantes sont liées par la clause qui leur est opposable
et conteste la qualité de tiers de TSL qui a organisé le transport des marchandises litigieuses et a agi comme un
commissionnaire de transport en organisant le transport par l'intermédiaire des sociétés du groupe Bolloré, ses
substituées.

66-Elle relève que la société TSL figure bien sur certains des connaissements litigieux, et que ses substituées du
groupe Bolloré y figurent systématiquement, de façon alternative selon les contrats de transport.

67-Enfin elle soutient que les sociétés TSL et Bolloré ne peuvent se prévaloir de la prorogation légale de compétence
au bénéfice du tiers mis en cause sur le fondement de l'article 333 du code de procédure civile dès lors que ce texte
est inapplicable dans l'ordre international en présence d'une clause attributive de compétence ou d'une clause
compromissoire.

SUR CE ,

Sur la qualité de la société TSL

68-Les intimées se prévalent de la qualité de commissionnaire de transport de la société TSL en application du droit
français pour soutenir leur exception d'incompétence.

69-Le commissionnaire est un intermédiaire qui organise le transport de bout en bout en disposant du choix des voies
et des moyens, et qui traite en son nom personnel.

70-Selon les pièces produites, la société TSL a émis plusieurs connaissements pour le transport des marchandises dont
il n'est pas contesté que celles-ci ont ensuite été embarquées sur le navire « Maersk Honam » pour le transport en mer
prévu entre différents Etats.

71-La société TSL conteste avoir organisé le transport maritime faisant état de sa seule qualité de « carrier » ou
transporteur qui figure sur son connaissement.

72-Toutefois, il n'est pas contesté que la société TSL n'exploite aucun moyen ou ligne maritime.

73-Il ressort en outre des pièces produites suffisamment d'éléments révélant qu'elle a organisé le transport maritime
des marchandises qui lui ont été confiées par ses clients et embarquées sur le navire Maersk Honam, et ce par
l'intermédiaire des sociétés du groupe Bolloré qui interviennent dans la logistique à l'international.

74-Il est en effet établi et non contredit par les pièces produites à propos de Bolloré Logistics et de TSL que la société
TSL pratique une politique d'achat centralisé du fret maritime et fait partie du même groupe Bolloré ; que Bolloré
Logistics est un acteur majeur du transport international et de la logistique à l'international ; que TSL se présente sur
son site internet comme une société qui agit dans le secteur du transport et du groupage maritime qui prend en charge
et organise « de bout en bout l'ensemble du transport des marchandises et qui reste votre unique interlocuteur pour
l'ensemble de vos opérations dans le monde ».

75-A ce titre, la clause 12 figurant au verso des connaissements TSL dont un original est produit par la compagnie
MSC, lui permet vis-à-vis de ses clients d'avoir recours à n'importe quel moyen de transport, sans avis préalable, ce qui
lui donne toute latitude afin d'organiser le transport qu'elle ne va pas effectuer elle-même et lui donne le choix des
voies et moyens de transport.

76-Concernant l'organisation du transport en cause, selon l'analyse précise des documents produits auquel la cour s'est
livrée, il apparait que :

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-les références identifiant le transport (B/L) et la marchandise mentionnées sur les connaissements à entête TSL sont
identiques à celles figurant sur les connaissements émis par les compagnies Maersk, MSC et HMM sur lesquels sont
mentionnées les sociétés du groupe Bolloré ;

-la société TSL a fait figurer dans ses connaissements qu'elle avait recours à un « Forwarding Agent » en la personne
soit de Bolloré Logistics Vietnam, soit de Bolloré Logistics China, soit encore de Bolloré Logistics Corée ou enfin de
Bolloré Logistics Philippines, qui sont effectivement mentionnées en tant que « shipper » ou chargeur sur les
documents contractuels des compagnies maritimes.

77-Contrairement à ce que soutiennent les appelantes, le terme anglais « Forwarding Agent » ne se traduit pas
nécessairement pas commissionnaire mais plus souvent par celui d'agent de transit.

78-Il figure en outre en particulier sur les SeaWaybill à entête MSC nº MSCUZH648967 et nº MSCUUP529417 sur la
colonne de droite figurant en face du nom des sociétés Bolloré Logistics, la mention de « carriers'agent endorsement :
includ agent at pod » signifiant au besoin la clairevolonté exprimée par les sociétés Bolloré Logistics d'agir comme des
substitués du « transporteur » TSL.

79-Il y a lieu donc déduire de ce qui précède que bien que la société TSL ne figure pas aux connaissements émis par
les compagnies maritimes, c'est bien elle qui a pris l'initiative d'organiser le transport des marchandises de ses clients,
à travers les sociétés du groupe Bolloré qui sont ses substituées de sorte que la preuve qu'elle a agi en qualité de
commissionnaire de transport est établie.

80-Cette qualité est par ailleurs conforme à l'intention des sociétés demanderesses au principal (intérêts cargaisons)
qui agissent contre la société TSL sur le fondement de la commission de transport dans l'instance principale qui sert de
fondement à l'appel en garantie formée par les appelantes contre les transporteurs maritimes.

81-Il sera tenu compte de cette qualité dans l'examen des exceptions de compétence qui doivent s'analyser au regard
de chaque compagnie, vis-à-vis d'une part des sociétés du groupe Bolloré mentionnées aux connaissements comme «
shipper » (ce qui signifie chargeur) ou destinataire, et d'autre part de la société TSL identifiée comme commissionnaire
de transport.

82-S'agissant d'un transport maritime international par mer, la convention internationale de Bruxelles du 25 août 1924
pour l'unification de certaines règles en matière de connaissement, ne contenant pas de dispositions sur la compétence
juridictionnelle, il convient de régler la difficulté en application des règles de conflit de droit européen ou international.

Sur l'exception d'incompétence internationale opposée par le transporteur maritime Maerks à

la société TSL et aux sociétés du groupe Bolloré logistics :

83-Selon les 8 connaissements émis par la société Maersk, BL MAERSK nº605703841 nº575145094, nº584487567,
nº588941586, nº605721711, nº963832200, nº963833113 et nº963847053 en février 2018, le contrat de transport
international maritime avait pour objet de transporter par mer à bord du navire Maersk Honam des marchandises au
départ d'un port étranger à destination de la France (Marseille et Lyon) et de l'Italie.

84-Il est établi et reconnu par les parties que l'appréciation de la compétence du Tribunal saisi exclut l'application de
son droit national au profit des règles internationales de conflit, en particulier du Règlement (UE) nº1215/2012 du 12
décembre 2012, concernant la compétence judiciaire, la reconnaissance et l'exécution des décisions en matière civile et
commerciale (ci-après désigné le Règlement Bruxelles I bis) applicable à une société domiciliée au Danemark, en
vigueur lors de la conclusion du contrat de transport en 2018, en raison d'un accord entre l'Union et le Danemark.

85-Selon l'article 8 du Règlement (UE) nº1215/2012 du 12 décembre 2012, « Une personne domiciliée sur le territoire
d'un État membre peut aussi être attraite :

1) s'il y a plusieurs défendeurs, devant la juridiction du domicile de l'un d'eux, à condition que les demandes soient
liées entre elles par un rapport si étroit qu'il y a intérêt à les instruire et à les juger en même temps afin d'éviter des
solutions qui pourraient être inconciliables si les causes étaient jugées séparément;

2) s'il s'agit d'une demande en garantie ou d'une demande en intervention, devant la juridiction saisie de la demande
originaire, à moins qu'elle n'ait été formée que pour traduire celui qui a été appelé hors du ressort de la juridiction
compétente ».

86-L'article 25 de ce règlement prévoit en outre que :

« Si les parties, sans considération de leur domicile, sont convenues d'une juridiction ou de juridictions d'un État

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membre pour connaître des différends nés ou à naître à l'occasion d'un rapport de droit déterminé, ces juridictions sont
compétentes, sauf si la validité de la convention attributive de juridiction est entachée de nullité quant au fond selon
le droit de cet État membre. Cette compétence est exclusive, sauf convention contraire des parties. La convention
attributive de juridiction est conclue:

a) par écrit ou verbalement avec confirmation écrite;

b) sous une forme qui soit conforme aux habitudes que les parties ont établies entre elles; ou

c) dans le commerce international, sous une forme qui soit conforme à un usage dont les parties ont connaissance ou
étaient censées avoir connaissance et qui est largement connu et régulièrement observé dans ce type de commerce par
les parties à des contrats du même type dans la branche commerciale considérée (...) ».

87-En d'autres termes le défendeur à une action en garantie domicilié dans un Etat contractant peut être attrait devant
le tribunal d'un autre Etat contractant saisi de la demande originaire, sauf si une clause attributive de juridiction est
conclue dans le commerce international, sous une forme qui soit conforme à un usage dont les parties avaient
connaissance ou étaient censées avoir connaissance et qui est largement connu et régulièrement observé dans ce type
de commerce par les parties à des contrats du même type dans la branche commerciale considérée.

88-En l'espèce, les appelantes domiciliées en France et à l'étranger ont assigné en garantie la société Maersk ayant
son siège social à Copenhague (Danemark) devant le tribunal de commerce de Paris en visant expressément la
procédure diligentée à leur encontre devant cette juridiction par les sociétés AGCS et autres aux fins d'indemnisation
des conséquences dommageables des marchandises suite à l'incendie du navire Maersk Honam sur lequel ces
marchandises étaient embarquées.

89- Il n'est pas discuté que cette action constitue une demande en garantie devant la juridiction saisie de la demande
originaire conformément aux dispositions applicables de l'article 8 2) du Règlement (UE) nº1215/2012 du 12 décembre
2012.

90-Le débat porte sur la validité formelle, la licéité et l'opposabilité de la clause attributive de juridiction opposée par
le transporteur Maersk.

91-Le transporteur Maersk se prévaut de la clause extraite de ses conditions générales de transport sous l'article 26,
qui est ainsi rédigée:

' In all other cases, this bill of lading shall be governed by and construed inaccordance with English

law and all disputes arising hereunder shall be determined by the English High Courtof Justice in London to the
exclusion of the jurisdictlon of the courts of another country; Alternatively and at he Carrier's sole option, the Carrier
may commence proceedings against the Merchant at a competent courtof a place of business of the Merchant.'

« Ce connaissement sera régi et interprété conformément au droit anglais et tous les litiges qui en découleront seront
tranchés par la Haute Cour de Justice d'Angleterre à Londres [English High Court of Justice], à l'exclusion de la
compétence des tribunaux d'un autre pays [']alternativement et à la seule option du transporteur, le transporteur peut
engager des poursuites contre le marchand devant un tribunal compétent d'un lieu d'activités du marchand » *

(Conditions générales de transport « Terms for Carriage » de Maersk)

Sur la validité formelle de la clause

92-Une clause attributive de juridiction n'est opposable à une partie qu'à condition d'établir avec certitude qu'elle l'a
connue et acceptée.

93-La validité de la clause attributive de juridiction entre les parties initiales est essentiellement soumise à des
conditions de forme qui sont appréciées exclusivement dans ce litige au regard de l'article 25 du règlement Bruxelles
1bis sans tenir compte des exigences particulières des dispositions nationales.

94-Ainsi lorsque les parties à un contrat de transport maritime international concluent une convention attributive de
juridiction sous une forme répondant aux exigences de l'article 25 .1 c) du Règlement (UE) du Conseil nº 1215/2012 du
12 décembre 2012 concernant la compétence judiciaire, la reconnaissance et l'exécution des décisions en matière civile
et commerciale, applicable en la cause, leur consentement à la clause de compétence est présumé exister.

95-En l'espèce, si la clause n'apparait pas intégralement retranscrite sur les connaissements litigieux à entête Maersk,
il est clairement indiquée par écrit de façon très apparente et lisible dans une clause de renvoi au recto de tous les

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connaissements à entête Maersk produits que le contrat est « soumis aux conditions générales Maersk et à la clause
de choix de loi et de juridiction disponibles auprès du transporteur, de son agent et en ligne sur le site
terms.maerskline.com/carriage, » ce que l'article 25 du règlement précité n'empêche pas de faire.

96-Le transporteur en produisant la version de la clause extrait du site internet avec la mention « Maersk Line © 2013
» dont aucun élément ne remet en cause que son contenu est celui qui était en vigueur et accessible à la date où les
connaissements litigieux ont été signés, établit bien l'existence d'un écrit auquel le cocontractant pouvait se référer,
conforme aux exigences de l'article 25 du règlement Bruxelles I bis.

97-En outre il est constant que cette clause attributive de juridiction habituellement insérée dans les connaissements
à entête Maersk selon les documents produits est conforme aux usages dans le secteur du transport international
correspondant à la pratique des professionnels laissant présumer leur consentement.

98-Il sera par ailleurs observé que la société TSL qui a organisé le transport via les sociétés Bolloré Logistics en
particulier les sociétés Bolloré Logistics China, Bolloré Logistics Philippinnes et Bolloré Logistics Vietnam figurant sous
la mention de « shipper » sur les connaissements nº963847053, nº933833113, nº933832200, nº60572171,
nº605703841, nº584487567, nº588941586, sont des professionnels aguerris censés connaitre ce type de clause.

99-En outre la société TSL et ses substituées sont en relations d'affaires depuis de nombreuses

années avec le transporteur Maersk comme en atteste le nombre important de connaissements que la société Maersk a
produits comprenant la même clause de renvoi aux conditions générales spécifiant expressément l'existence d'une
clause attributive de juridiction et de choix de loi applicable qui n'a jamais fait l'objet de protestations.

100-Il résulte de l'ensemble de ces constatations que les moyens opposés selon lesquels la société Maersk
n'apporterait pas la preuve que le cocontractant a pris connaissance de cette clause ne sont pas susceptibles de faire
échapper les parties aux effets de la clause attributive de juridiction conclue sous une forme qui répond aux exigences
de l'article 25 du règlement précité.

Sur l'examen de la clause quant au fond

101-En deuxième lieu selon les appelantes la formulation de la clause attributive de juridiction qui n'accorde pas la
même option d'assigner devant le tribunal de son choix aux parties et enferme toute action contre le transporteur
devant la cour de Londres en réservant au transporteur le choix de saisir la cour de Londres ou celle du domicile du «
merchant » revêt un caractère potestatif prohibée en droit français.

102-Il ressort de l'article 25.1 du règlement nº1215/2012 précité que la compétence de la juridiction d'un État membre
désignée par la clause attributive de compétence s'impose sauf si la validité de la convention attributive de juridiction
est entachée de nullité quant au fond selon le droit de cet État membre.

103-Il appartient en conséquence à la cour d'apprécier la validité, quant au fond, de la clause attributive de juridiction
au regard en l'espèce, du droit anglais et non du droit français.

104- En droit anglais, la clause attributive de juridiction asymétrique fréquemment utilisée a été jugée valide et
conforme au règlement Bruxelles 1 bis par les tribunaux anglais de sorte que la demande d'invalidité de la clause sur
ce grief sera écartée. [Commerzbank Aktiengesellschaft v Liquimar Tankers Management Inc [2017] EWHC 161
(Comm)].

Sur l'examen de l'opposabilité de la clause

Aux sociétés du groupe Bolloré

105-Il convient de rappeler que le transporteur est partie à un contrat de contrat de transport avec un chargeur.

106-Comme indiqué plus haut, il ressort des mentions figurant sur les connaissements produits à entête Maersk
nº963847053, 933833113, 933832200, 605721711, 605703841, 584487567, et 588941586 que sont mentionnées
comme :

-« shipper » ce qui signifie chargeur les 3 sociétés du groupe Bolloré Bolloré Logistics China, Bolloré Logistics
Philippinnes et Bolloré Logistics Vietnam

-« consignee » « notify party » la société Bolloré Logistics Italy et les sociétés Bolloré Logistics à Marseille et à Lyon
et TSL à Lyon qui sont qualifiées par les parties de « destinataire »

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107-Il résulte de ces constatations que les sociétés Bolloré Logistics China, Bolloré Logistics Philippinnes et Bolloré
Logistics Vietnam sont parties aux contrats de sorte que la clause de juridiction insérée aux conditions générales de
transport leur est opposable.

108-A l'égard des autres sociétés Bolloré qui sont tiers au contrat, il convient de déterminer quels sont les effets du
connaissement autrement dit de vérifier si en application du droit applicable, le

destinataire a succédé aux droits du chargeur.

109-A cet égard il est reconnu de manière générale qu'une clause attributive de juridiction convenue entre un
transporteur et un chargeur et insérée dans un connaissement, produit ses effets à l'égard du tiers porteur du
connaissement pour autant qu' en l'acquérant, il ait succédé aux droits et obligations du chargeur en vertu du droit
national applicable ; que dans le cas contraire, il convient de vérifier son consentement à la clause, au regard des
exigences de l'article 17 de la convention de Bruxelles (dont les termes ont été repris par l'article 25 du Règlement
(UE) nº1215/2012) (Coreck, 9 novembre 2000, affaire C-387/98- CCass Civ16 décembre 2008 nº07.18.834).

110-En d'autres termes pour savoir si, dans le rapport de droit maritime considéré, les sociétés Bolloré qui s'estiment
tiers peuvent se voir imposer une clause attributive de juridiction qu'elles n'ont pas conclue et dont elles prétendent «
hériter », il convient de se poser la question du droit applicable au connaissement et de vérifier si en vertu de ce droit
national, la transmission du connaissement entraîne ou non la succession aux droits et obligations du chargeur.

111-Ce n'est que dans le cas où la réponse est négative qu'il conviendra de vérifier la réalité de leur consentement.

112-En l'espèce contrairement à ce que soutiennent les appelantes, ce n'est pas le droit français qui s'applique à la
convention mais le droit anglais choisi par les parties conformément à l'article 3 de la Convention de Rome Règlement
CE nº593/2008 du 17 juin 2008 sur la loi applicable aux obligations contractuelles dit Rome I qui dispose que 'le
contrat est régi par la loi choisie par les parties'.

113-Or selon la loi anglaise dont la teneur n'est pas discutée, le destinataire, tiers porteur, en acquérant le
connaissement, a succédé au chargeur dans ses droits et obligations' (Carriage of Goods by Sea Act 1992, articles 2(1)
et 3(1).

114-Il résulte ainsi de ce qui précède que la clause de juridiction est opposable aux destinataires des documents de
transport et en particulier à la société Bolloré Logistics Italy et aux sociétés Bolloré situées en France en application
du droit anglais.

A la société TSL

115-Pour les motifs exposés plus haut, la société TSL dont la qualité de commissionnaire de transport international a
été retenue pour avoir organisé le transport, est présumée connaître, et avoir approuvé, les conditions de droit que les
transporteurs qu'elle a choisie de se substituer par l'intermédiaire des sociétés du groupe Bolloré précitées offrent pour
le transport des marchandises, particulièrement celle qui concerne l'attribution des compétences juridictionnelles dont
l'usage est consacré par tous les opérateurs du transport international de la stipuler au connaissement qu'ils émettent.

116-En conséquence il convient de retenir que la société Maersk est bien fondée à opposer aux sociétés TSL, et celles
du groupe Bolloré figurant en qualité de « shipper » et de destinataires sur les contrats de transport, la clause
attributive de juridiction désignant la juridiction anglaise.

Sur l'examen du champ d'application de la clause

117-En dernier lieu il ressort sans équivoque possible de la généralité des termes de la clause que l'appel en garantie
du transporteur en exécution des connaissements sous couvert desquels le sinistre est intervenu à bord du navire, est
couvert pas la clause attributive de juridiction.

118-Aucun élément ne vient remettre en cause que par l'effet de cette clause le transporteur serait

privé de sa responsabilité.

119-Enfin s'agissant d'une compétence exclusive au profit d'une juridiction étrangère consentie entre les parties, d'une
part l'application de l'article 25.1 du Règlement fait échec à l'application de son article 8-2 prévoyant s'il s'agit d'une
demande en garantie, la possibilité d'attraire cette personne devant le tribunal saisi de la demande originaire et
d'autre part les règles procédurales françaises la bonne administration de la justice ne sont pas opposables.

120-La décision des premiers juges sera donc confirmée sur ce chef.

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Sur l'exception d'incompétence internationale opposée par le transporteur maritime MSC à la société TSL et aux
sociétés Bolloré logistics :

121- les appelantes se prévalent des contrats de transport « Sea waybill » à entête MSC « nº MSCUZH648967 et
nºMSCUUP529417 nºMSCUZH648967 organisant en février 2018 le transport maritime de marchandises au départ de la
Chine vers la France et l'Espagne. Comme le soutient à juste titre la société MSC l'appréciation de la compétence du
Tribunal saisi exclut aussi l'application de son droit national au profit des règles internationales de conflit, en
particulier la Convention de Lugano concernant la compétence judiciaire, la reconnaissance et l'exécution des décisions
en matière civile et commerciale conclue le 30 octobre 2007.

122-Il est constant que la convention de Lugano étend à la Suisse les principes de compétence posés par le règlement
(UE) 1215/2012 dont les dispositions applicables en la cause sont similaires et soumises à la même interprétation.

123-L'article 6 de la convention de Lugano dispose ainsi qu'une personne domiciliée sur le territoire d'un Etat lié par
cette convention, peut aussi être attraite :

1) s'il y a plusieurs défendeurs, devant la juridiction du domicile de l'un d'eux, à condition que les demandes soient
liées entre elles par un rapport si étroit qu'il y a intérêt à les instruire et à les juger en même temps afin d'éviter des
solutions qui pourraient être inconciliables si les causes étaient jugées séparément;

2) s'il s'agit d'une demande en garantie ou d'une demande en intervention, devant la juridiction saisie de la demande
originaire, à moins qu'elle n'ait été formée que pour traduire celui qui a été appelé hors du ressort de la juridiction
compétente.

124-Selon son article 23 :

« 1. Si les parties, dont l'une au moins a son domicile sur le territoire d'un État contractant, sont convenues d'un
tribunal ou de tribunaux d'un État contractant pour connaître des différends nés ou à naître à l'occasion d'un rapport de
droit déterminé, ce tribunal ou ces tribunaux de cet État sont seuls compétents. Cette compétence est exclusive, sauf
convention contraire des parties.

Cette convention attributive de juridiction est conclue :

a) par écrit ou verbalement avec confirmation écrite, ou

b) sous une forme qui soit conforme aux habitudes que les parties ont établies entre elles, ou

c) ou dans le commerce international, sous une forme qui soit conforme à un usage dont les parties avaient
connaissance ou étaient censées avoir connaissance et qui est largement connu et régulièrement observé dans ce type
de commerce par les parties à des contrats du même type dans la branche commerciale considérée. »

125-Il n'est pas discuté que l'action engagée par TSL et les sociétés Bolloré constitue une demande en garantie devant
la juridiction saisie de la demande originaire conformément aux dispositions de l'article 6.2 de la convention de
Lugano.

126-Le débat porte sur la validité formelle et l'opposabilité de la clause qui figure au verso des documents de transport
MSC, étant relevé que le caractère potestatif de cette clause n'est pas repris par les appelantes dans le cadre de la
procédure d'appel contre MSC de sorte qu'il ne sera pas répondu à ce grief.

Sur la validité formelle de la clause

127-Il convient comme indiqué précédemment en premier lieu de vérifier les conditions de forme de la clause litigieuse
au regard des exigences de l'article 23 de la convention de Lugano.

128-La société MSC a versé aux débats la copie des contrats de transport dénommés « sea waybills not negotiable »
couvrant les trois expéditions litigieuses qui la concernent, outre l'original d'un sea waybill vierge version « sea waybill
standard Edition 02/2015 » desquels il ressort au verso les conditions générales de transport dont une clause nº 10.3
intitulée «jurisdiction» selon laquelle :

« Tout procès par le Marchand, et à moins qu'il ne soit disposé autrement ci-dessous tout procès par

le transporteur, doit être exclusivement introduit devant la High Court of Justice de Londres et que le droit anglais
s'appliquera exclusivement, ['].

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Le Marchand s'engage à ne pas introduire de procès devant toute autre juridiction et accepte d'être responsable des
frais juridiques raisonnablement exposés par le transporteur pour défendre à un procès introduit devant une autre
juridiction [']. » (traduction non contestée)

129-D'une part, il est acquis qu'il est d'usage de faire figurer au dos d'un connaissement une clause attributive de
juridiction qui est habituellement convenue dans le secteur international du transport de sorte qu'il ne peut être
soutenu par les appelantes que le transporteur doit apporter la preuve de son acceptation expresse.

130-D'autre part, comme déjà relevé, les sociétés Bolloré Logistics figurant sur les SeaWaybill à entête MSC agissant
explicitement pour la société TSL sont tous des professionnels aguerris censés connaitre ces dispositions.

131-Au vu de ces éléments la société MSC peut se prévaloir de la clause attributive de compétence conforme aux
exigences de l'article 23 de la convention de Lugano, donc le consentement des cocontractants est présumé exister.

Sur l'opposabilité de la clause

A l'égard des sociétés du groupe Bolloré

132-Il ressort des indications figurant sur deux Sea waybill nºMSCUZH648967 et nºMSCUUP529417 à entête MSC [étant
observé que le 3ème document MSC nºMSCUZH648967 ne mentionne aucune des sociétés Bolloré ni le navire Maersk
Honam] que la société Bolloré Logistics China est mentionnée comme chargeur (« shipper »).

133-Les destinataires sont des sociétés françaises du groupe Bolloré, en l'occurrence la société Bolloré Logistics Le
Havre.

134-Il résulte de ces constatations que la société Bolloré Logistics China étant partie au contrat de transport, la clause
de juridiction insérée aux conditions générales de transport lui est opposable.

135-Il convient à l'égard des destinataires par application des mêmes règles précitées dégagées par la jurisprudence
qui s'appliquent aussi bien au règlement Bruxelles I bis qu'à la Convention de Lugano de déterminer si en application
du droit applicable au contrat de transport, le destinataire a succédé aux droits du chargeur.

136-En l'espèce c'est en application du droit anglais, choisi par les parties et non du droit français, que la cour doit
apprécier si le destinataire a été investi de tous les droits et obligations du contrat de transport maritime.

137-Or il n'est pas contesté que le droit anglais consacre le transfert de droit des clauses et conditions du contrat de
transport vers le destinataire de sorte que, la clause attributive de compétence nº 10.3 des Sea waybill MSC est
opposable en application du droit anglais aux sociétés du groupe Bolloré destinataires.

A l'égard de la société TSL

138-Pour les motifs retenus plus haut qui sont transposables en l'espèce, la clause de juridiction est opposable à la
société TSL commissionnaire du transport international.

139-En conséquence il convient de retenir que la société MSC est bien fondée à opposer aux appelantes la clause
attributive de juridiction désignant la juridiction anglaise.

140-Par ailleurs la clause attributive de compétence au profit de la High Court de Londres qui vise «tout procès par le
Marchand » comme relevant « exclusivement » des Juges anglais englobe par la généralité de ses termes sans
équivoque l'action en garantie.

141-Enfin, la clause attributive de compétence du Sea waybill MSC étant exclusive, elle prime comme déjà indiqué plus
haut sur les compétences dérivées. Enfin, aucun élément ne vient remettre en cause que par l'effet de cette clause le
transporteur serait privé de sa responsabilité.

142-Il convient donc de confirmer la décision des premiers juges sur ce chef.

Sur l'exception d'incompétence internationale opposée par le transporteur maritime HYUNDIA MERCHANT MARINE
(HMM) à la société TSL et aux sociétés Bolloré Logistics

143-En l'espèce s'agissant d'une société de droit coréen non domiciliée sur un Etat membre de l'Union européenne, il
n'est pas contesté que les règles du règlement Bruxelles I bis s'écartent au profit des règles du droit international
privé.

144-Le débat porte en premier sur la validité en la forme de la clause puis sur son opposabilité.

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145-La société HMM se prévaut de la clause figurant dans ses conditions générales HMM applicables aux
connaissements et aux Waybills qu'elle produit et qui prévoient une clause attributive de juridiction et de choix de loi
ainsi rédigée :

« 29. Governing law and jurisdiction

(A) Any claims arising from or in connection with or relating to this Bill of Lading shall be exclusively governed by the
law of Korea except as otherwise provided herein inclusive of this

Article 2 and Article 3(A). Any and all action under or concerning this Bill of Lading (including, but not limited to, Loss
of or Damage to the Goods) whether based on breach of contract, tort or otherwise shall be brought before the Seoul
Civil District Court in Korea » (pièce nº 8 : conditions générales - HMM Container Bill of Lading).

Traduction : « Toutes les réclamations relatives à un connaissement ['] seront de la compétence exclusive de la Seoul
Civil District Court en Corée ».

Ce même document comprend, en page 16, les mêmes spécifications en ce qui concerne plus précisément les «
Waybills » et énonce :

« 3. Except otherwise provided in this Sea Waybill, all and any claims arising from and in connection with this Sea
Waybill shall be governed by Korean law and exclusively brought before the Seoul Central District Court' (pièce nº 8 :
conditions générales - HMM Container Bill of Lading).

Traduction : « Sauf disposition contraire dans la présente lettre de transport maritime (Waybill) toutes les réclamations
découlant de et en relation avec cette lettre de transport maritime seront régies par la loi coréenne et seront
exclusivement portées devant le tribunal du district central de Séoul ».

Sur l'examen de la validité formelle de la clause attributive de juridiction

146- En application du droit international privé, il y a lieu de vérifier la conformité de la clause par rapport aux usages
largement connus et régulièrement observés en matière de commerce international en application du droit international
privé.

147-C'est donc au regard des principes dégagés par la jurisprudence qu'il appartient à la cour de vérifier que la clause
est valide dans le rapport entre le transporteur et le chargeur, parties au connaissement avant de vérifier son
opposabilité aux appelantes.

148-Si l'usage de faire figurer au dos d'un connaissement une clause attributive de juridiction est acquis dans le
secteur international du transport, la cour relève que la société HMM sur qui pèse la charge de la preuve ne justifie pas
de la stipulation d'une clause de ce type insérée aux connaissements.

149-La société HMM ne produit en effet aucun connaissement ni en original ni en copie pour compléter le recto des
documents produits, seul document en possession de la cour, sur lequel aucune référence lisible aux conditions
générales ne figure.

150-Cette seule version du contrat est insuffisante pour établir la preuve que les connaissements litigieux contiennent
la clause conforme à leurs usages qui ne peut se présumer du seul fait qu'elle figure dans les conditions générales.

151-Il résulte ainsi de ce qui précède et sans qu'il y ait lieu de faire injonction aux appelantes de produire le verso des
connaissements dès lors que la charge de la preuve incombe au transporteur de retenir que la société HMM ne justifie
pas suffisamment de la preuve de la validité formelle de la clause alléguée de sorte que l'opposabilité de la clause de
juridiction ne sera pas retenue et la décision sera infirmée de ce chef.

Sur les frais et dépens ;

152- Il y a lieu de condamner in solidum les sociétés appelantes, qui succombent principalement dans leur appel, aux
dépens.

153-En outre, elles doivent être condamnées in solidum à verser à la société Maersk et à la société MSC, qui ont dû
exposer des frais irrépétibles pour faire valoir leurs droits, une indemnité au titre de l'article 700 du code de procédure
civile pour chacune qu'il est équitable de fixer à la somme de 5 000 euros.

154-L'équité commande de ne pas faire droit aux autres demandes formées au titre de l'article 700 du code de
procédure civile.

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IV/ DISPOSITIF

Par ces motifs, la cour,

1- Rejette les demandes en caducité, nullité et absence d'assignation à jour fixe formées par la société Hyundai
Merchant Marine Co.ltd ;

2- Rejette la fin de non recevoir tirée du défaut d'intérêt d'agir formulée par la société Hyundai Merchant Marine Co.ltd
;

3- Déboute la société Hyundai Merchant Marine Co.ltd de sa demande d'amende civile et de dommages et intérêts pour
procédure abusive ;

4- Déboute la société Hyundai Merchant Marine Co.ltd de sa demande d'injonction de production de pièce ;

5- Confirme le jugement rendu par le tribunal de commerce le 1er avril 2021 dans toutes ses dispositions sauf en ce
qu'il a jugé sa juridiction territorialement incompétente pour connaitre des demandes des sociétés TSL et Bolloré
Logistics contre la société Hyundai Merchant Marine Co.ltd et les a renvoyées à mieux se pourvoir et en ce qu'il a
condamné condamné TSL et ses substituées du groupe BOLLORE à payer à Hyundai Merchant Marine Co.ltd une
indemnité de 5.000 Euros sur le fondement de l'article 700 et les dépens,

Statuant à nouveau,

6-Rejette l'exception d'incompétence formée par la société Hyundai Merchant Marine Co.ltd ;

7- Déclare le tribunal de commerce de Paris compétent pour connaitre de l'appel en garantie formé par les sociétés
Trans Service Line (TSL), Bolloré Logistics, Bolloré Logistics Vietnam Co Ltd, Bolloré Logistics China Co. Ltd, Bolloré
Logistics Korea Co. Ltd, Bolloré Logistics Philippines Inc., Bolloré Logistics Singapore Pte Ltd, Bolloré Logistics Spain et
Bolloré Logistics Italy S.p.A contre la société Hyundai Merchant Marine Co.ltd;

8- Déboute les sociétés Trans Service Line (TSL), Bolloré Logistics, Bolloré Logistics Vietnam Co Ltd, Bolloré Logistics
China Co. Ltd, Bolloré Logistics Korea Co. Ltd, Bolloré Logistics Philippines Inc., Bolloré Logistics Singapore Pte Ltd,
Bolloré Logistics Spain et Bolloré Logistics Italy S.p.A et la société Hyundai Merchant Marine Co.ltd de leur demande au
titre de l'article 700 du code de procédure civile ;

9- Condamne in solidum les sociétés Trans Service Line (TSL), Bolloré Logistics, Bolloré Logistics Vietnam Co Ltd,
Bolloré Logistics China Co. Ltd, Bolloré Logistics Korea Co. Ltd, Bolloré Logistics Philippines Inc., Bolloré Logistics
Singapore Pte Ltd, Bolloré Logistics Spain et Bolloré Logistics Italy S.p.A à payer une somme de 5 000 euros à chacune
des sociétés Maersk Line A/S et MSC Mediterranean Shipping company SA ;

10- Condamne in solidum les sociétés Trans Service Line (TSL), Bolloré Logistics, Bolloré Logistics Vietnam Co Ltd,
Bolloré Logistics China Co. Ltd, Bolloré Logistics Korea Co. Ltd, Bolloré Logistics Philippines Inc., Bolloré Logistics
Singapore Pte Ltd, Bolloré Logistics Spain et Bolloré Logistics Italy S.p.A aux dépens.

La greffière Le Président

Najma EL FARISSI François ANCEL

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