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Mémoire de maitrise
Impactdes
Impact desfacteurs
facteursphysiques
physiquesetetanthropiques
anthropiquesdans
dansl’évolution
l’évolution
del’écosystème
de l’écosystèmemangrove
mangrove dedel’estuaire
l’estuairedu
duSénégal
Sénégalau
auSud
Sudde
de
Saintlouis
Saint louisetetperspectives
perspectivesde
degestion.
gestion.
Présenté par
Fatou Bintou SALL
Sous la direction de
M. Boubou Aldiouma SY
Maitre de conférences
Dédicace....................................................................................................................2
Remerciements.........................................................................................................3
Introduction générale
de l'estuaire du Sénégal
de l’estuaire du Sénégal.........................................................................................37
de la mangrove
Louis........................................................................................................................70
1
Conclusion générale………………………………………………………………………...94
Dédicace
Dédicace
Je dédie ce travail
2
Remerciement
Remerciements
D’abord, nous tenons à remercier très vivement un monsieur hors paire qui nous a fait l’honneur
de diriger ce travail, un monsieur dont le nom rime avec travail, rigueur, sérieux objectivité et
disponibilité : M. Boubou Aldiouma SY, Maitre de conférences à l’université de Saint Louis.
Nous tenons également à remercier tous les professeurs de la section de géographie qui ont
énormément contribué à notre formation : M. Mouhamad Maouloud DIAKHATE, M.Oumar DIOP,
M.Serigne Modou FALL, M. Dah DIENG, M. Adrien COLY, M. Cheikh Samba WADE, M.Sidy
Mouhamed SECK, M. Cheikh SARR, M. André D’ALMEIDA et Mme Fatou Maria DRAME.
Du coté du Centre de Suivi Ecologique, nous tenons à remercier du fond du cœur M. Ousmane
BATHIERY, notre maitre de stage qui a accepté de nous accordé un séjour au niveau de leur
structure. Ce stage nous a permis d’acquérir des images satellites et de faire le traitement
cartographique. Nous n’oublions pas M. CAMARA et aussi M. M BAYE chargé de la
documentation qui nous a fourni l’essentiel des documents généraux sur la mangrove.
Nous n’oublions pas M. Pape Samba BEYE de la DTGC qui a beaucoup contribué à l’acquisition
de certaines données cartographiques.
Nous associons à ces remerciements M. DIOP et M. FAYE de la délégation de la SAED de
Dagana pour bien vouloir nous accueillir au niveau de leur laboratoire. Lors de nos quelques
semaines de stage, ils ont beaucoup contribué à notre initiation à l’analyse physico-chimique des
sols et nous ont aidés dans le traitement de nos échantillons.
Merci à M. Abou SY, notre compagnon de recherche, notre ainé pour sa disponibilité, ses
conseils et ses suggestions.
3
Nous pensons également à M. Labaly TOURE pour ses encouragements et son soutien permanent.
Introduction générale
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La sécheresse, selon MAINGUET, « est un phénomène climatique résultant d’un déficit
pluviométrique temporaire mais par rapport à des précipitations normales ». Dans son Rapport
sur l’état de l’environnement en Afrique de l’Ouest le PNUE ajoute « dans les pays côtiers
forestiers les manifestations de la sécheresse ont été sévèrement ressenties et plus
particulièrement, dans les régions sahéliennes, l’impact de la sécheresse est plus significatif ».
Le Sénégal, situé dans cette zone saliennes, entre les latitudes 12° et 16° Nord et11° et 17° Ouest
de longitudes, est concerné par ces phénomènes de déficit pluviométrique temporaire surtout dans
sa partie Nord.
En outre, le territoire sénégalais est caractérisé par l’inégale répartition des précipitations dans le
temps et dans l’espace du fait de l’alternance de saisons sèche et humide, très contrastées.
Ces deux situations pèsent doublement sur l’équilibre des écosystèmes de plus en plus. En effet,
dans l’estuaire du Sénégal qui est une zone côtière, la thématique de la dégradation de
l’environnement se pose avec acuité. En réalité les mutations de l’écosystème mangrove y sont
considérables.
La région de Saint Louis et plus particulièrement le Sud qui constitue notre zone d’étude, n’est
pas épargnée par ce phénomène. En effet, situé dans les derniers kilomètres du Bas Delta, entre
16°25 de longitude Ouest et 16°15 de latitude Nord, cet espace renferme un écosystème de type
mangrove très menacé. Il est soumis à des conditions climatiques assez difficiles marquées par
une baisse de la pluviométrie, une dégradation des indices d’aridité, des températures élevées et
une forte évaporation.
Du point de vue administratif, notre étude porte sur la communauté rurale de Gandon. La
dernière réforme administrative, datant de décembre 2008, donne naissance à la communauté
rurale de Ndièbène Gandiole. Elles comptent 114 établissements dont 83 villages officiels. La
population totale de ces derniers est estimée à 52370 habitants, répartie dans un espace de 560
km². Elles sont limitées au nord-est par l’arrondissement de Ross Béthio, à l’Ouest par le Fleuve
Sénégal et l’Océan Atlantique, au Sud par la région de Louga, Sud – Est par la communauté
rurale de Mpal et au Nord est par celle de Ross Béthio. (Carte1).
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Notre champ d’investigation concerne le Sud-ouest de la communauté rurale de Gandon et à
l’Ouest de la communauté rurale de Ndièbène Gandiole qui occupent un site d’estuaire. Dans
cette zone, notre étude portera d’une part, sur l’écosystème mangrove, et à sa dynamique spatio-
temporelle. D’autre part, elle s’intéressera aux différents mobiles à l’origine de cette évolution
ainsi qu’à ses multiples conséquences; mais également les stratégies mises en œuvre pour son
rétablissement.
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7
Carte 1: Localisation administrative de la zone d’étude
8
Cadre théorique, opératoire et méthodologique
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Cette partie comporte trois étapes. Il s’agit du cadre théorique, du cadre opératoire et du cadre
méthodologique. Elles ont permis connaître le thème de l’étude et ainsi lui éviter les égarements.
Parallèlement, elles facilitent aux lecteurs une bonne compréhension des phénomènes abordés.
Ces étapes se subdivisent en sous parties intrinsèquement liées.
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1. Cadre théorique
Dans cette partie, il sera question ressortir la problématique, de dégager les questions de
recherche, de montrer l’intérêt et la justification du sujet, de délimiter le champ de l’étude, de
fixer nos objectifs et de formuler des hypothèses de recherche.
1.1. Problématique
Les mangroves sont un milieu des régions littorales intertropicales. Elles se retrouvent entre le
tropique du Cancer et celui du Capricorne. Classé parmi les zones humides les plus riches, elles
constituent des écosystèmes naturels particuliers, regorgeant d’énormes potentialités mais à
l’équilibre très fragile
Elles occupent 1% des formations forestières tropicales naturelles. Le continent africain, à lui
seul, totalise 20% des mangroves mondiales. Au Sénégal, les mangroves occupaient en 1990 un
peu moins de 300.000 ha. Celles-ci sont localisées au débouché des grands fleuves que sont le
Sénégal, le Saloum et le Casamance.
Au niveau mondial, la superficie occupée par les mangroves décroît assez rapidement. Selon
l'étude récente d'évaluation des mangroves de la FAO intitulée Les mangroves du monde 1980-
2005, le monde a perdu environ 3,6 millions d'hectares de mangroves depuis 1980, soit une
déperdition de 20% de la superficie totale des mangroves. Ainsi, la superficie totale des
mangroves est passée de 18,8 millions d'hectares en 1980 à 15,2 millions en 2005, selon le
rapport.
Au Sénégal, le taux de régression des mangroves peut être estimé à 4,5 % pendant la période
1980-1995. Il s’agit en fait, de la mangrove de la Casamance du Sine Saloum et de Saint Louis
(PIROTTE, sans date).
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En effet, situé entre 16°25 de longitude Ouest, 16°15 de latitude Nord, l’estuaire du Sénégal, au
sud de Saint Louis se localise dans le Sahel sénégalais, essentiellement caractérisé par l’aridité.
Les cumuls annuels de précipitations tournent autour de 300 mm/ an et elles sont regroupées
dans une saison pluvieuse de trois mois (de juin à octobre) qui s’oppose à une longue saison
sèche de 9 mois.
Du fait des facteurs climatiques telles que les sécheresses répétitives des dernières décennies,
l’estuaire du Sénégal en général, connaît d’importantes séries de perturbations.
Assurément, depuis les années 1970, la diminution quantitative des ressources hydriques s’est
accompagnée de la dégradation du potentiel végétal dont la mangrove. Son évolution négative se
manifeste par la disparition de beaucoup d’espèces, par la forte mortalité de Rhizophora
racemosa et d’Avicennia africana, à l’extension des tannes, et au dysfonctionnement progressif
de cet écosystème.
A ces éléments physiques s’ajoute le facteur humain, avec tout ce qu’elle peut comporter comme
atteinte à l’environnement : la pression démographique et l’utilisation grandissante de la
mangrove, associée à la mise en place des aménagements tels que les barrages de Kheune, de
Diama, et plus récemment l’ouverture de la brèche à travers la Langue de Barbarie, se sont
traduits par accentuation de la dégradation de cet écosystème estuarien fragile.
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L’intérêt et la justification du choix de ce thème d’étude sur la mangrove reposent sur plusieurs
raisons.
La Convention a adopté une large définition des types de zones humides qui relèvent de sa
mission : marécages et marais, lacs et cours d'eau, prairies humides et tourbières, oasis, estuaires,
deltas et zones intertidales, zones marines côtières, mangroves et récifs coralliens et zones
humides artificielles telles que les bassins de pisciculture, les rizières, les retenues, etc.
La signature de ce cet accord a été le point de départ de la réalisation de plusieurs travaux sur la
mangrove : l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) « Les
mangroves du monde 1980-2005 »; la Direction des Communautés Européennes « Les
mangroves d’Afrique et de Madagascar » (1992) ; la Société Internationale pour l’Etude des
Ecosystèmes Mangroves (ISME) « Faites connaissance avec la mangrove, (1995) », etc.
Dans un contexte où les séquelles des sécheresses des années 1970 perdurent, où les conditions
climatiques vont de mal en pis; où les actions anthropiques deviennent de plus en plus
accentuées, les études sur la dynamique de l’écosystème mangrove se multiplient.
Ce Travail d’Etude et de Recherche est une contribution aux travaux réalisés dans d’autres
régions sur les causes de la dégradation de la mangrove. Elle a pour objectif de montrer le
processus de dégradation de l’écosystème mangrove, de comprendre le niveau de responsabilité
des différents facteurs à l’origine de cette évolution; les manifestations de cette dégradation sur
l’environnement mais également les perspectives de gestion en vue l’inversion de l’évolution de
la tendance de la mangrove en cours dans l’estuaire du Sénégal, au sud de Saint Louis.
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1.4. Délimitation du champ de l’étude
Le champ de l’étude peut être délimité dans le temps et dans l’espace.
Dans l’espace, le champ d’étude s’inscrit dans le fonctionnement global de la mangrove dans
l’estuaire du Sénégal.
Avant la mise en service du barrage de Diama, la remontée saline était sensible en période
d’étiage jusqu’à Podor, à environ 300 km de l’embouchure. La zone estuarienne était alors
beaucoup plus vaste qu’elle ne l’est actuellement ; le fleuve y alimentait de nombreuses zones
d’inondation occupées par des vasières à mangrove. Cependant, depuis 1986, l’estuaire du
Sénégal a considérablement diminué et devient un espace borné en amont par le barrage de
Diama et en aval par Potou. Il est bordé en rive droite par le cordon dunaire de la Langue de
Barbarie et sur la rive gauche par un réseau assez diffus de chenaux de marée colonisé par la
mangrove.
14
Source : DGPRE, cité par CAMARA 2008.
15
Brèche
16
Le centre d’intérêt de ce travail se trouve ainsi focalisé sur les parties aval et envasées
littéralement colonisées par la mangrove qui y forme d’importantes colonies.
D’après HARBOUR, 2007, les colonies de palétuviers se rencontrent sur trois sites : dans le
massif de Bopp Thior ; dans le massif de Dakar - Bango s’étendant de Saint Louis, Dakar Bango
et le village de Sanar le long de la route nationale ; au sud de Saint Louis dans le massif de
Toubé. C’est ce dernier site qui constitue notre zone d’étude. Elle concerne les villages de
Bountou Ndour (nom officielle : Bambara), Doun baba Dièye, Dieul mbam, Dieuleuk, Keur
Barka et Mouit. (Carte 3).
Cette étude se fixe un objectif général scindé en objectifs spécifiques.
1.5. Objectifs
Pour atteindre ces objectifs, il est nécessaire de dégager des hypothèses autour desquelles tourne
toute notre étude.
1.6. Hypothèses
Les hypothèses suivantes sont posées :
Hypothèse 1: les pressions physiques et anthropiques sont les principales causes de la
dynamique de l’écosystème mangrove dans l’estuaire du Sénégal, au sud de Saint Louis.
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2. Cadre opératoire
Cette partie comprend la définition conceptuelle et la définition opérationnelle.
Synonyme d’effet, d’influence, un impact est défini par le Petit Larousse (édition 2005),
comme un choc résultant de la rencontre d’un projectile, d’un corps avec un autre corps. Bien
entendu, cet angle de chute né de cette rencontre est causé par un motif. Au niveau de l’estuaire,
celui-ci est occasionné par les différents types de pressions qui s’exercent sur l’écosystème.
La pression : selon toujours le Petit Larousse, elle désigne une action de presser, de pousser avec
effort. C’est aussi une contrainte, une influence exercée sur quelque chose. C’est une notion
physique fondamentale .On peut la voir comme une force rapportée à une surface sur laquelle
elle s’applique. Elle est souvent associée à un mot c’est pourquoi on parle de pression
atmosphérique, de pression artérielle, etc.
En géographie, on parle souvent de : pressions physiques ou de pressions anthropiques.
Les pressions physiques désignent l’ensemble des influences ou contraintes exercées par les
facteurs naturels (climatiques) tels que la température, les précipitations, l’évaporation,
l’évapotranspiration, etc. et qui concourent à modifier le fonctionnement normal d’un milieu.
Cependant dans « La Géographie, Pourquoi ? Comment ? » (2005), GATTONI affirme
« beaucoup de Géographes ont défini ou définissent encore la géographie comme étude de la
relation homme/nature ».
Dès lors, il semble intéressant de définir les pressions relevant du domaine de l’homme. Ainsi,
selon BRUNET (1995), le concept anthropique désigne le « fait, provoqué, accentué par l’action
humaine ». Associé au terme pression, il renvoi à la forte demande de l’homme à un milieu
donné à travers ses activités de surexploitation des ressources telle que les coupes excessives de
bois et la surpêche, etc.
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Par essence, une pression est censée s’exercer sur quelque chose. Dans l’estuaire du Sénégal, au
sud de Saint Louis, ces pressions ont pour réceptacle l’écosystème mangrove.
Un écosystème, d’une manière générale, est défini par T ANSLEY (1935) comme un système
localisé d’êtres vivants et de leur milieu de vie. B RUNET (1995), dans « Les mots de la
géographie », approfondit cette définition en montrant que « l’écosystème inclut la matière
vivante, les chaînes alimentaires, l’habitat de l’espèce ou du groupe. Il est un modèle
d’interaction entre la biocénose1… et le biotope 2… ». Et, « l’écosystème pourrait prendre …
place dans une échelle des systèmes naturels qui irait de l’atome à l’univers » DROUIN,
« L’écologie et son histoire » ou encore selon BERTRAND « l’écosystème va de l’océan à la marre
à grenouille ». Ces affirmations font ainsi de l’estuaire du Sénégal au sud de Saint Louis, une
échelle de système naturel.
L’estuaire est un terme qui mérite d’être défini car il est souvent utilisé par les géologues dans
un sens très large. PASKOFF (1985), montre que pour les géomorphologues, il désigne, sur une
côte à faible relief, l’embouchure d’un cours d’eau important, qui s’évase vers l’aval et dans
laquelle pénètre amplement la marée. Au sens strict, il se distingue à d’autres formes du littoral
dues à l’ennoyage par la mer de vallées continentales comme le sont les rias3, les calanques4 et les
fjords5. Selon PRICHARD6, l’estuaire est défini comme un plan d’eau semi-fermé qui a une liaison
libre avec la mer ouverte et dans lequel l’eau de mer est diluée de façon mesurable dans l’eau
douce apportée par le drainage continental. Cette zone éco-géographique abrite une végétation
dominante, caractéristique de type mangrove.
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à l’étage intertidal des rivages tropicaux et subtropicaux abrités, c’est-à-dire sur des zones
caractérisées par d’énormes variations au cours du temps, rythmées par des marées, généralement
biquotidiennes, par de lentes fluctuations inter-équinoxiales et par les saisons. Elles croissent sur
des sols sursaturés d’eau, manquant d’oxygène et salés. Ces espaces sont soumis à de nombreuses
transformations graduelles et continuelles ou évolution.
Une évolution est un ensemble de changements subis au cours du temps géologiques par les
lignées animales ou végétales ayant pour résultat, l’apparition de formes nouvelles. Son sens est
plus explicité par le mot dynamique.
D’après LEVY et LUSSAULT (2003), en géographie le mot dynamique est associé à plusieurs
expressions :
-Une analyse dynamique, qui induit le temps dans une étude géographique par opposition à une
analyse statique qui consiste à étudier un ensemble d’objets figés par l’observation à un moment
donné. De cette définition ressort l’idée de mobilité dans le temps. Pour notre cas il s’agit de la
régression de la mangrove.
-Un système dynamique défini par les mêmes auteurs comme un ensemble de réalités
géographiques en évolution liées les unes par rapport aux autres par de fortes interactions.
En effet selon VERGER « il ne faut pas considérer la dynamique comme un faisceau d’actions
mais il faut la considérer comme un réseau d’actions, d’interactions et de rétroactions ». La
combinaison des actions naturelles et anthropiques, imprime une transformation, autrement dit,
un recul des espaces occupés par les palétuviers. Cependant, cette dynamique, n’est pas sans
conséquences.
Une conséquence est définie par le Petit Larousse (édition 2005) comme une suite logique
entraînée par un fait qui en est la cause. A partir de cette définition, les séquelles de la
dynamique sont : une disparition des palétuviers et de sa faune, une extension des tannes, un
assèchement des vasières et sur le plan social, par un départ massif des jeunes, etc. La crise de
l’écosystème n’en serait donc que la résultante de la combinaison de ces effets multiples.
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Actuellement, grâce à la prise de conscience de son importance et de sa vulnérabilité par les
populations et les autorités, la mangrove bénéficie d’une nouvelle considération par la mise en
place de nouvelles stratégies de régénération.
Terme d’origine militaire, une stratégie est définie par BRUNET, (2005) comme l’art de parvenir
à un but par un système de dispositions adaptées. LEVY et LUSSAULT, (2003) vont plus loin et
affirment « la notion de stratégie est consubstantielle à la notion d’acteur. Un acteur n’est pas
acteur que parce qu’il possède une compétence stratégique, c’est-à-dire une capacité à construire
un « horizon d’attente » autrement dit la représentation d’un contexte souhaitable, et à l’assortir
des moyens à déployer pour le faire advenir ». Parallèlement, beaucoup d’acteurs se mobilisent
pour la gestion administration durable de la mangrove: les populations locales, les collectivités
locales, l’Etat, les organismes de défense de la mangrove (FAO, WETLANDS international,
UICN, etc.). Ces derniers occupent une place de première importance. Ils sont remarquables dans
le financement des programmes. Cette définition conceptuelle a été traduite par un modèle
d’analyse(Figure1).
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Facteurs de la
Pressions physiques Pressions Anthropiques
dynamique
Dégradation Extension
de Dégradation
des tannes
palétuviers
Dégradation Migration de
conditions de vie la population
Stratégies de gestion
22
Figure 1 : Modèle d’analyse
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Ce modèle exprime une relation de cause à effet entre les concepts :
Les pressions physiques et anthropiques constituent les principales causes de la dynamique de
l’écosystème. Sur le plan environnemental, cette dynamique a comme conséquences la
dégradation de la mangrove et l’extension des tannes. Sur le plan social, elle se manifeste par la
dégradation des conditions de vie et la migration. Et face à la prise de conscience de l’importance
de cet écosystème, sa conservation devient une nécessité. Ainsi, des stratégies de gestion de la
crise sont alors développées par les populations de même que les programmes de soutient au
développement.
La thématique de recherche peut être plus visible à travers l’opérationnalisation des concepts.
Le tableau1 est une traduction des concepts définis plus haut. Les variables servent à apprécier les
indicateurs. Ces derniers permettent de mieux cadrer les hypothèses.
Les définitions conceptuelle et opérationnelle qui forment le cadre opératoire sont des étapes qui
préparent le cadre méthodologique.
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3. Cadre méthodologique
Cette partie consiste à montrer les différentes méthodes de collecte et de traitement des données.
Pour la progression du travail, nous avons établi un tableau de l’organisation du travail. Il relate
l’ensemble de nos activités, allant de la documentation à la soutenance.
Tableau 2 : Organisation du travail
Mois
Activités
Documentation
collecte de
données
Traitement des
données
Rédaction
Correction du
professeur
Soutenance
Plusieurs méthodes d’acquisition de données sont utilisées. Celles-ci vont dans le sens de la
vérification de nos hypothèses.
C’est sur la base des informations recueillies que l’on s’est appuyé pour faire le bilan et synthèse
des travaux antérieurs.
R.Paskoff, dans « Les littoraux, impact des aménagements sur leur évolution », (1985), réalise
une étude sur les estuaires en général. Elles portent sur l’origine, les conditions d’existences, la
dynamique et l’hydrologie. Plus tard, en 1990, DIOP S., dans sa thèse compare les estuaires
holocènes tropicaux de l’Afrique de l’Ouest - du Saloum, au Sénégal, à la Mellacorée, en
république de Guinée (Les rivières du Sud).
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La thèse de DIOP S. (1990), démontre les incidences des facteurs physiques (mécanismes
généraux, régime des vents, les précipitations, la température, les régimes de l’insolation et de
l’évaporation, l’humidité relative) sur le comportement des marais à mangrove.
Selon l'étude récente d'évaluation des mangroves de la FAO intitulée « Les mangroves du monde
1980-2005 », le monde a perdu environ 3,6 millions d'hectares de mangroves depuis 1980, soit un
recul de 20% de la superficie totale. D’autres travaux ont été consacrés comme celle de l’ISME
(Société Internationale pour la Conservation de la Mangrove) en collaboration avec l’UNESCO
« Faites connaissance avec la mangrove » (1995) ; « Les mangroves d’Afrique et de
Madagascar » (1992) publié par la Commission Européenne, présente de manière précise les
mangroves de ces zones ainsi que les problèmes liés à leur conservation.
L’acte du séminaire de juin 1986 sur l’estuaire de la Casamance, examine les causes de
dégradation de la mangrove et révèle qu’elles sont aussi bien naturelles qu’anthropiques.
S.PIROTTE dans, « Les mangroves en Basse Casamance », présente le rôle très large que joue cet
écosystème. Pour lui, «elles remplissent en effet des fonctions multiples dans l’écosystème et
fournissent de nombreux produits en quantité aux populations locales et ce depuis toujours ».
Cependant, la forte demande faite par l’homme, peut avoir d’énormes répercutions sur le milieu.
L’estuaire du fleuve Sénégal, classé zone humide sensible, accueille beaucoup d’aménagements
hydro-agricoles, réalisés dans le cadre de la mise en valeur des terres du Delta. Ces
aménagements ont notamment engendré des transformations des écosystèmes estuariens.
PASKOFF, (1985), dans les littoraux, relate l’impact des aménagements dans la dynamique des
estuaires. En 2003, les travaux de D IATTA sur «L’impact de la brèche sur l’environnement »,
dans le cadre de son mémoire, sont à ranger dans cette catégorie.
L’année 2008 est marquante dans les recherches des étudiants de l’université Gaston Berger sur
les mangroves. En effet, DIENG S.D. montre une fois de plus les « Effets des pressions physiques
et anthropiques sur la mangrove en Basse Casamance ». Pour elle, il a été surtout question de
démontrer la surexploitation comme un contrecoup de la dégradation de la mangrove. Celui de
M. KAMARA, porte sur « La dynamique spatio-temporelle et la conservation de la mangrove au
nord de Saint louis ».
27
Leurs fonctions écologiques vitales, leur valeur économique, culturelle, scientifique et récréative
considérable, explique le besoin de les utiliser de façon durable au bénéfice de l’humanité, par
l’encouragement des politiques de restauration, de protection et de conservation. A.SOUMARE et
DIOP S., (1999) ont travaillé sur la Restauration de la mangrove du Delta du Saloum du Sénégal.
Ainsi, nous constatons que beaucoup d’études ont été réalisées sur les estuaires et la mangrove.
Toutefois, au Sénégal, la plupart de ces travaux sont spécialisées, focalisées sur les régions de la
Casamance et du Saloum.
En ce qui concerne la mangrove à Saint Louis, une faible production scientifique a été effectuée.
Les quelques travaux rencontrées sont : le T.E.R. de M. KAMARA (2008). Or, celle-ci porte sur
La dynamique spatio-temporelle et la conservation de la mangrove au nord de Saint louis. En
outre, celui d’A. P. DIAGNE traite de la Cartographie d’évolution de la mangrove (effets de la
sécheresse et impacts potentiels du barrage de Diama).
Rappelons que le manque de document qui traite exclusivement de la mangrove de l’estuaire du
Sénégal, au Sud de Saint Louis est notoire. Ainsi un travail de terrain rigoureux nous permettra
d’obtenir la première production scientifique de cette zone portant sur son écosystème mangrove.
L’objectif est d’évaluer l’influence des facteurs physiques et surtout l’impact des activités socio-
économiques et des aménagements sur la dynamique de la mangrove. La phase de terrain consiste
à mener des entretiens, des enquêtes et la mise en place de transects dans des sites dans le cadre
de l’échantillonnage. Les différentes sorties de terrain sont organisées dans le tableau suivant :
28
Tableau 4: calendrier des activités de sortie
Chaque activité de terrain est assortie d’un protocole permettant de définir les méthodes utilisées.
29
L’élaboration du questionnaire découle de notre deuxième hypothèse. Ce questionnaire nous
aidera à collecter les informations nécessaires pour sa vérification.
Notre échantillon est constitué de 30 personnes avec une moyenne de 7 personnes par villages car
dans les villages le nombre de concessions est souvent faible. Par exemple à Dièle Mbam, on n’y
retrouve que cinq concessions. Aussi la tranche d’âge visée c’est-à-dire les personnes de plus
50ans, est sont peu nombreux dans les villages.
Les prélèvements effectués sur le site de Coumba bang sont nommés T1 (transect 1) et sur ceux
de Bountou Ndour T2 (transect 2). Chaque transect compte trois (3) puits profond de 10cm dont
deux sur le cordon (P1), deux sur la tanne (P2) et deux dans la vasière (P3). Sur chaque puits,
nous avons effectué des prélèvements à deux niveaux: en surface (N1) et en profondeur (N2). Ce
qui fait que dans un transect, on a 6 niveaux pour un total de 12 échantillons dans les 2 sites.
L’échantillon porte le numéro du transect (T), le numéro du puit (P) et le niveau (N).
T1P1N1 => Transect 1 - Puit 1 - Niveau
30
Tableau 5: récapitulation de la technique d’échantillonnage
Dune
Slikke
Slikke
Le but de cette activité consiste à étudier les échanges sédimentaires entres les différentes unités
(transports et de dépôts des sédiments) et surtout à analyser la composition granulométrique des
vasières qui supportent la mangrove. Les sites de prélèvement ont fait l’objet de levées GPS pour
pouvoir les localiser sur une carte.
31
Tableau 6. Levés GPS des sites d’échantillonnages de Coumba bang et Bountou Ndour
Les coordonnées du T1P3 ont permis la cartographie du transect de Coumba Bang. Pour la
localisation du transect de Bountou Ndour, nous avons choisi celles de T2P3.
Cet ensemble de protocole a permis la collecte de données qui vont faire l’objet de traitement et
d’analyse.
32
3.2. La méthode de traitement des données
Les travaux de traitement de données s’articulent autour du traitement statistique, graphique,
cartographique, traitement physico- chimique et granulométrique au laboratoire des échantillons
prélevés.
3.2.2.1. La pluviométrie
Le travail consiste à la construction de courbes des cumuls pluviométriques annuelles et des
moyennes mobiles sur 5 ans de 1970 à 2005. Elles représentent la distribution de la pluviométrie
de la station de Saint Louis dans le temps. En outre, la courbe qui va de 1965 à 2005, permet de
comparer les tendances entre ces deux périodes.
3.2.2.2. L’évaporation
Pour l’évaporation le principe reste le même. En effet, la construction de la courbe d’évolution
des cumuls évaporatoires annuelles, nous donne une idée de la progression annuelle depuis les
années 1970 jusqu’à 2005. Sa superposition avec celle de la pluviométrie, permet de faire
ressortir les années les plus déficitaires.
33
Suivi Ecologique nous a permis d’effectuer le traitement de presque toutes les cartes figurant
dans notre mémoire.
Les résultats obtenus de l’analyse de ces échantillons sont présentés dans le tableau 7.
Les mêmes échantillons utilisés pour l’analyse physico chimique on été utilisés pour la
granulométrie qui est l’étude de la granularité3.
La plupart des échantillons étant humides, leur analyse a nécessité le séchage à l’air libre puis ils
sont conditionnés. Un échantillon représentatif de 20g a été prélevé à chaque niveau à l’aide de
1
Pour le pH, un échantillon de 20g correspond à un volume d’eau distillée de 50 ml
2
Pour la salinité, un échantillon de 20g correspond à un volume d’eau distillée de 100 ml
3
Distribution dimensionnelle des grains
34
la balance de précision Mettler PM 400. A l’aide du tamis, nous avons pu ressortir cinq niveaux
de grain ou refus1 : Sable grossier, Sable moyen, Sable fin, Sable très fin + Limon grossier, et
Limon fin + argile.
Sable grossier 1 à 2
Sable Moyen 0,71 à
Sable Fin 0,12 à 0,20
Refus cumulé2 qui est de 20g a été multiplié par 5. Ce qui nous donne le poids de refus pour un
échantillon de 100g. Cependant, une des limites de notre travail au laboratoire a été
l’indisponibilité d’un certain nombre de produits à savoir de l’eau oxygénée. Ce manque nous a
contraints dans l’analyse des paramètres organiques des vasières. Les activités de collecte et de
traitement des données nécessaires à la vérification des hypothèses se sont faites avec quelques
difficultés.
4. Difficultés rencontrées
1
Partie de l'échantillon qui n'est pas passée à travers les mailles du tamis
2
C'est la somme de tous les refus, celui du tamis lui même plus tous les refus des tamis de maille plus grande. Il peut
être exprimé en gramme ou en % de refus cumulés
35
- des difficultés liées à la représentation sous forme de diagramme de la superficie occupée par
les palétuviers avec le logiciel ArcGis a été une contrainte à la connaissance statistique des
couvertures aux différentes dates.
Malgré ces difficultés, la démarche méthodologique a permis d’aboutir à quelques résultats.
Conclusion
Cette première partie nous a permis de mieux nous imprégner de notre thème de recherche. En
effet, l’identification de la problématique constitue le point central autour de laquelle tourne
toutes les autres activités. Il s’agit principalement de justifier l’intérêt du sujet, de délimiter le
champ de l’étude, de dégager les hypothèses de recherche, de définir et d’opérationnaliser les
concepts clés. La collecte et le traitement des données vont dans le sens de la vérification des
hypothèses. Ainsi, nous pouvons dire que cette partie est essentiellement méthodologique. Quant
à la deuxième partie, elle sera consacrée à l’étude proprement dite du cadre physique estuarien et
à l’importance de l’écosystème mangrove qu’elle renferme.
36
Première partie:
37
Cette partie est constituée de trois chapitres. Le premier porte sur la présentation et la mise en
place des unités géomorphologiques de l’estuaire du Sénégal ; le deuxième chapitre traite de
l’analyse de l’origine et de la composition des sédiments des vasières ; quant au troisième, il
montre les fonctions multiples de l’écosystème, sa constitution ainsi qu’à son système de
fonctionnement.
1.3.1. L’Ogolien
C’est une longue période aride qui suivit l’Inchirien Supérieur (vers 22.000 B.P.). La rareté des
pluies a entrainé une absence d’écoulement. Elle correspondait au retrait de la mer et à une
intensification des actions éoliennes. Les alizés continentaux d’orientation NE—SW ont mis en
place un système dunaire d’orientation NNE – SSW. C’est le système Ogolien. Il est présent au
sud de la Mauritanie, au Lac Tchad, au Niger. Au Sénégal, l’erg Ogolien est d’orientation NNE-
SSW. L’Ogolien a été suivi d’une longue période humide dénommée le Tchadien
1.3.2. Le Tchadien
Dénommée aussi le pluvial tchadien ou post Ogolien, elle correspond à la reprise de l’écoulement
de surface et à la hausse du niveau de la mer. Une reprise de l’érosion s’effectua dans la plupart
des réseaux hydrographiques, dont le Sénégal, qui entailla les cordons dunaires et se réinstalla
dans son ancien lit. C’est ce qu’on appelle la deuxième phase d’entaille. Les dunes reprises et
remaniées connurent une nouvelle pédogenèse. Il s’en est suivi une sédimentation sableuse fine
dans l’ensemble du Delta, que la mer recouvrit pendant la transgression nouakchottienne.
39
1.3.3. Le Nouakchottien
Il fait suite à la petite phase sèche, période qui s’étend entre 8000- 7500ans B.P. Cette période a
été à l’origine de la sédimentation notée dans le Delta mais également de la recrudescence des
actions éoliennes. Le Nouakchottien (7500-2000ans B.P.) se situe dans un contexte "transgressif"
mondial. Il est marqué par le retour des pluies. La mer connait une élévation et atteint la cote 1.5
à 2.5 m IGN vers 5.500 B.P. Elle envahit ainsi le continent et le système des dunes ogoliennes.
Elle atteint Boghé à 250 km de la côte actuelle (d’après M ICHEL P. cité par Amadou NDIAYE,
1975 : 30), en remplissant au passage les cuvettes du R’khiz et du Guiers. Cette remontée du
niveau marin s’est accompagnée d’une importante sédimentation de type marin ou lagunaire dans
les régions littorale, avec la formation d’une grande ria.
1
Cité par SY, (2008).
2
Cité par SEYE, 2004.
40
L’Actuel quant à lui, correspond à une stabilité apparente des phénomènes eustatiques. Avec
l’évolution du climat vers l’aride durant le post-nouckchottien, les anciens cordons ont été
recouverts par l’avancée des cordons littoraux antérieurs vers l’intérieur.ils sont relativement
stabilisés par une végétation maigre datant des pluviaux antérieurs. Ce sont les dunes jaunes semi
fixés longeant la grande cote sénégalaise et se retrouvant derrière le système des dunes rouges.
Les témoins de l’actuel sont les cordons littoraux, les dépressions inter-dunaires et les vasières.
Le quaternaire récent, de par ses variations climatiques et ses oscillations eustatiques ; a été à
l’origine de la mise en place de la quasi- totalité des unités géomorphologiques notées dans la
zone littorale et estuarienne du Sénégal. Ce qui nous permet de dire donc que ces unités sont
toutes des paléoformes.
L’estuaire du Sénégal au sud de Saint Louis s’intègre dans le bas Delta du fleuve Sénégal. Il est
marqué par un relief relativement plat. Cette morphologie du paysage fait que la différenciation
n’est pas toujours nette. Néanmoins, l’observation de l’espace estuarien montre principalement
trois séquences géomorphologiques. Ce sont la vasière basse, la vasière haute et la dune jaune
semi-fixe (SY, 2004).
41
Figure 2: Schéma d’une séquence vasière-tanne à Bountou Ndour (15°57’N-16°29’W).
Mise en place durant la période lagunaire, la vasière à mangrove constitue un espace plus ou
moins particulier car étant sous l’influence permanente des actions de la marée. Elle peut être
subdivisée en deux sous entités : la vasière basse et la vasière haute.
1
Minéral provenant de la combustion du souffre avec le fer
42
La principale végétation qui se développe dans la slikke est l’espèce Rhizophora racemosa (cf.
photo 4.). Ses racines sont dotées d’une membrane qui filtre l’excès de sel. Ainsi seuls les
éléments nutritifs et l’eau indispensable au développement de la plante passent. Ses racines
échasses permettent à l’espèce de s’arc-bouter pour éviter l’étouffement
En arrière de la slikke, se retrouve la vasière haute. Elle composée par la tanne et le schorre.
2.2.1. La tanne
Cette unité correspond au terrain recouvert par des eaux du fleuve pendant l’hivernage. Avant
l’ouverture de l’embouchure artificielle, cet espace constituait de larges plages nues après le
retrait de l’eau du fleuve c'est-à-dire, après l’hivernage. Mais actuellement, avec l’ouverture de
brèche à travers la Langue de Barbarie, elles sont temporairement recouvertes par la marée
montante.
L’analyse des sols à Bountou Ndour et à Coumba Bang montre une salinité importante des
tannes. La forte évaporation en saison sèche, laisse souvent sur place des croûtes de sels, du aux
phénomènes d’efflorescence saline.
43
La tanne abrite la mangrove de type Avicenia africana. Cette espèce supporte des salinités plus
élevées que les Rhizophora, jusqu’à 90 g/l, ce qui explique sa position dans la zonation des
mangroves (PIROTTE). Leurs cellules disposent d’un système spécial qui élimine le sel. Ce sont
les pneumatophores1.
2.2.2. Le schorre
Elle est la séquence adjacente à la dune. Le schorre se présente sous la forme de surfaces basses
subhorizontales. Il est régulièrement inondé par la marée et la crue. La surface du schorre dispose
d’un réseau de chenaux plus ou moins dense. Elle est recouverte par une végétation herbacée
appelée schorre. L’unité se compose d’une végétation halophyte: Tamarite senegalensis, Salsola
baryosma. Elles supportent des inondations périodiques et une salure variable. Du point de vue
pédologique les vasières présentent des sols limoneux-argileux, halomorphes à sulfatés acides.
1
Organes permettant aux racines des plantes qui poussent dans l’eau, la vase, etc., de respirer
44
Photo 9. Le schorre et sa végétation de Salsola baryosma à Bountou Ndour
45
Photo 10 : Dune jaune semi-fixées et sa végétation à Bountou Ndour
46
Chapitre 2 : Origine et composition des sédiments
Mise en place durant la période lagunaire du Nouakchottien, les vasières à mangrove constituent
des milieux sédimentaires exceptionnels.
Du point de vue sédimentologique, il ne semble pas y avoir une règle applicable à tous les
estuaires sur l’origine des sédiments (PASKOFF, 1985). Cependant, les auteurs s’accordent sur le
principe selon lequel, la vase est un sédiment fin formé de précollaïdes et de colloïdes où la
fraction sableuse est réduite. Les composants sont des minéraux argileux, du fer et de la matière
organique.
47
Figure 3: Granulométrie des prélèvement en surface sur la dune jaune, la tanne et la
vasière à Coumba Bang
L’analyse des échantillons montre la présence du sable fin et une prédominence du sable moyen
sur les trois unités géomorpholgiques (plus de 70%). La part du sable grossier des limons et des
argiles est très faible.
Particulièrement, au niveau de la vasière à Coumba Bang, le fait marquant demeure la faible
présence en surface des particules fines.
48
A -10cm de la surface la dune et de la tanne, la granularité est à la faveur des grosses particules.
Si dans la dune, les sables grossiers représentent à eux seuls 40,9g sur 100g, dans la tanne, c’est
plutôt les sables moyens qui dominent avec plus de 70% de l’échantillon.
Contrairement à ces deux unités, dans la vasière, les particules fines sont très représentatives
(plus de 95% des 100g).
49
En profondeur de la vasière, on retrouve les mêmes éléments notés en surface. Seulement, la part
des limons et des argiles est plus importante (plus de 30%). Aussi, une très faible portion de
sable grossier est apparente.
En gros nous pouvons dire que les sols des vasière ont une granulométrie complexe : sables
grossiers, sables moyens, sables fins, sables très fins - limons grossiers et limons fins – argile. La
présence et la proportion des particules moyens et grossiers témoignent de l’échange sédimentaire
qui s’effectue entre les trois unités. Leur transport s’effectue par roulage et ou saltation vers la
dépression (vasière). Au fur de leur accheminement, se produit une dégradation de leur texture,
ce qui explique la présence la fraction fine.
La taille du massif dunaire joue beaucoup sur l’importance des dépots dans la vasière. C’est
pourquoi on observe une proportion de la fraction fine plus intéressante à Bountou Ndour où le
relief est plus marquant qu’à Coumba Bang caractérisé par une faiblesse de la dénivélation.
Selon KANE (1997), les quelques modifications notées sur le fonctionnement hydrodynamique de
l’estuaire n’influent pas sur les teneurs en MES (Matières En Suspension) puisque celles-ci
restent comparables à ce qui était observé avant l’existence du barrage (cf. tableau 6). La crue
inverse le fonctionnement estuarien entre juillet et septembre. Les eaux estuariennes sont alors
plus chargées en MES que celles de l’amont, du fait de l’érosion des berges et des zones basses
encore dénudées longeant le fleuve.
Diama
Cycle 89/90 218 8,742.10⁹ 1,908.10⁶
Cycle 90/91 90 6,931.10⁹ 0,627.10⁶
Cycle 91/92 188 9,073.10⁹ 1,702.10⁶
Cycle 92/93 125 7,640.10⁹ 0,957.10⁶
Cycle 93/94 190 8,532.10⁹ 1,86.10⁶⁹
(Source : A. KANE, 1997)
50
La productivité primaire des arbres de mangroves par unité de surface est estimée à sept fois
supérieure à celle du phytoplancton côtier. Les feuilles mortes ou nécromasse forment la litière
qui constitue la matière organique des sols à mangrove. Ces détritus de végétaux interviennent
pour une grande part dans la composition de la bourbe.
En outre, les cadavres des microorganismes et des détritivores tels que les alvins alevins, crabes,
crevettes, etc., ainsi leur excréments participent également dans la formation de la vase.
L’élément récent de la composition des vasières est constitué le sable issu de l’érosion des
berges de la brèche.
51
Apports marins :
Charges solides grains de quartz, des
du fleuve fractions coquillères
et de phytoplanctons
Vase
Sédiments meubles
Cadavres de des unités
microorganismes géomorphologiques
et détritivores
+excréments
Nécromasse de
palétuviers
(litière)
Des matériaux pénètrent aussi dans l’estuaire à partir de la brèche. Ce sont : grains de quartz
(sable grossier), des fractions coquillères et de phytoplanctons d’origine marine. Ils sont apportés
par les vagues et la dérive littorale, ensuite relayés par les courants dus à la marée. Ce qui
explique leur présence dans la vase.
52
Chapitre 3. Importance de l’écosystème mangrove de l’estuaire du Sénégal
1. Fonctions de la mangrove
Le caractère luxuriant des formations végétales de type mangroves sur les estuaires explique en
partie la forte présence humaine. En réalité, les mangroves présentent beaucoup d’avantages
d’ordre socio-économiques, écologique, entre autres.
53
D’après toujours les résultats de nos enquêtes, la coupe de bois de mangrove était une activité très
développée. Elle était destinée à la vente auprès de la population de Guet-Ndar pour fumer le
poisson.
1.1.4. L’apiculture
Les palétuviers produisent des fleurs très sucrées. Ces dernières servent de nourriture aux
abeilles. C’est pourquoi, dans les zones où la mangrove est très développée, elles s’y retrouvent
en grand nombre. C’est le cas à Bountou Ndour, Doun baba Dièye, dans le parc de Gueumbeul,
etc. dans ces zones, les populations installent des niches pour recueillir le miel destiné à la
consommation et à la vente.
1.1.5. L’écotourisme
Les zones à mangroves, du fait de leur beauté, constituent de véritables sites d’attraction. Leur
charme réside dans la diversité de la faune et de la flore. C’est pourquoi, l’estuaire accueille
chaque année de nombreux visiteurs qui viennent observer ces espaces. C’est le cas du parc de
Gueumbeul qui abrite un écosystème très riche.
D’ailleurs, les palétuviers fournissent d’autres produits et services: tanins, fibres pour l’industrie
textile (rayonne), plantes médicinales, écorce utilisée comme condiments, fourrage, etc. Outre
son importance socio-économique, la mangrove joue un rôle non négligeable du point de vue
écologique.
1.2.1.1. La flore
La mangrove étant un milieu très sélectif, les espèces qui la peuplent possèdent des adaptations
très poussées qui leur sont propres. La population de mangrove de l’estuaire a une structure
relativement simple. Elle est caractérisée par la pauvreté en espèces végétales. On y retrouve
principalement deux espèces de palétuvier : Avicenia africana (Sanar1) et Rhizophora racemosa
1
Nom vernaculaire d’Avicénia africana.
54
(Khèkhe1). Cependant dans l’estuaire, le fait marquant est l’emprise de l’espèce Avicennia
africana sur l’espèce Rhizophora racemosa. Cette population d’espèces végétales abrite une
faune très riche.
1.2.1.2. La faune
Elle est constituée par une diversité d’espèce. On retrouve essentiellement :
Les crustacés (les crabes noirs encore appelées crabes violonistes, les crevettes), les mollusques
(coquillages) ; les poissons qui d’après les pêcheurs interrogés, sont constitués par le Dèèm
(Mugil cephalus), le Wass (Sarotherodon melanotheron heudolotii), le Oba (Ethmalosa
fimbriata), le Seudd et le Guiss. Le périophtalme, un poisson amphibie emblématique des
mangroves, est fortement présent.
- les reptiles tels que les crocodiles, les varans, les serpents faisaient parti de la faune de l’estuaire
mais disparus au cours de ces dernières années.
: Agit.
Microorganismes décomposeurs et herbivores
1
: Produit.
Nom vernaculaire de Rhizophora racemosa.
: Est assimilé par.
55
Palétuviers et microorganismes
Grands prédateurs :
poissons adultes, oiseaux,
etc. Homme
Détritus + excréments
Consommateurs primaires :
poissons jeunes Détritivores : alevins, crabes, crevettes, etc.
En somme, nous constatons que la mangrove joue un rôle très important dans la maintient de
l’équilibre environnemental. Malheureusement, elle est soumise à une forte dégradation. La
56
deuxième partie est consacrée à l’analyse diachronique de l’aire d’extension de la mangrove et à
l’étude des principaux facteurs qui entretiennent la dynamique.
57
Deuxième partie :
58
Dans cette partie, il est question montrer l’évolution spatio-temporelle de la mangrove de 1954 à
2009 et d’identifier les multiples facteurs à l’origine de la dégradation de cet écosystème.
Le choix des années d’étude a été effectué en fonction de la disponibilité des données au niveau
du Centre de Suivi Ecologique, mais aussi en fonction des paramètres telle que l’écart entre les
différentes années et leur position dans le temps par rapport à des évènements susceptibles
d’avoir des conséquences sur la dynamique de l’écosystème.
Les dates 1954, 1973, 1984, 2004 et 2010 présentent un certain intérêt dans l’évolution des
milieux naturels du delta du fleuve Sénégal.
59
1. Etat synchronique 1954
Cette vue est extraite de l’étude stratégique d’aménagement de la mangrove a Saint-Louis et ses
environs. DIAKHATE (2009). Elle est très importante dans la mesure où elle permet de visualiser
l’état de la mangrove avant la sécheresse. Sur cette vue, de 1954, la mangrove est assez
homogène dans sa répartition dans l’espace. Les massifs les plus denses sont localisés à
l’intérieur des chenaux de marée, notamment en face des villages de Mbambara, Dièle Mbame et
Keur Bernard. La superficie occupée par la mangrove à cette date est estimée à 685 ha DIAKHATE
(2009). (cf. carte de 1954).
60
Source : DIAKHATE, 2009.
Carte 4: spatialisation de la mangrove en 1954
61
2. Etat synchronique 1973
62
Carte 5 : spatialisation de la mangrove en 1973
63
3. Etat synchronique 1984
La carte représente la mangrove de 1984. Certes, cette année est marquante au Sahel dans la
mesure où elle correspond à une année déficitaire du point de vue hydrologique. Néanmoins, on
note une certaine augmentation de l’espace occupé par les palétuviers. Cette vue est un peu
semblable à celle de 1954 bien qu’on y note une faible diminution de la couverture végétale. Ce
fait est dû au repeuplement des tannes et surtout à la régénérescence des massifs de Mbambara
et de Keur Bernard et renseigne sur l’adaptabilité du milieu qui a su résister aux différentes
pressions physiques et anthropiques. (Carte de 1984).
64
Carte 6: spatialisation de la mangrove en 1984
65
4. Etat synchronique 2004
La situation de 2004 montre une reprise de la dégradation de l’écosystème. Le processus de
régénération déjà amorcé en 1984, connait une déchéance en 2004. Ainsi, à cette date le recul des
vasières et l’hétérogénéité des massifs redeviennent les deux faits majeurs. Cette situation
inquiétante s’est fait sentir au niveau des massifs jadis plus denses : Keur Bernard, Guembeung et
Mbambara. Des peuplements entiers de palétuviers ont été transformés en tannes. (Carte de
2004).
66
•
Mbamabara
67
5. Etat synchronique 2009
68
Mbamabara
69
6. Analyse diachronique de la mangrove
De 1984 à 2004, la mangrove connait une évolution négative. En effet, en dix ans, leur superficie
a lourdement régressé (Carte 10). Cependant, à partir de cette date, la tendance est à la
régénération. Les massifs commencent à se revivifier.
70
Carte 9 : Cartographie de changement de la mangrove : Carte 10: Cartographie de changement de la mangrove :
1984- 2004 1984-2009
71
Chapitre 2 : les facteurs de la dynamique de la mangrove du Sud de
Saint Louis
La dégradation constatée trouve une explication à l’analyse des facteurs qui ont contraint
l’écosystème. On distingue les pressions physiques et les pressions anthropiques.
72
l’Amérique du Nord et du Sud, dans le nord de l’Europe et dans le nord et le centre de l’Asie,
tandis qu’elles diminuaient en Méditerranée, en Afrique australe, dans une partie de l’Asie du
Sud et notamment au Sahel.
Dans le Sahel sénégalais, les changements globaux se sont traduits à partir des années 1970, par
une perturbation généralisée des paramètres climatiques locaux plus connu sous le nom de
sécheresse.
1.2.1. La pluviométrie
C’est généralement la baisse de la pluviométrie dans le temps et dans l’espace qui est le facteur le
plus incriminé.
FELLER et MARSHA, (2008), révèlent que les racines de mangrove à Rhizophora favorisent
l’accumulation de sulfure dans le sol. Elles engendrent après une exondation prolongée une forte
acidification (le pH peut passer de 7 à 3) 1 qui conduit à la disparition progressive puis totale de la
mangrove depuis l’embouchure vers l’amont.
Selon LE FLOC’H et al., (1992), la séquence géochimique qui conduit des sulfures à des sols
sulfatés a été étudié dans différentes régions du Sénégal et il a été montré qu’elle résultait de
l’exacerbation de la sécheresse des dernières années au Sahel.
1
pH égal à 7 : milieu neutre _ pH inférieur ou égal à 4,5 : milieu très acide
73
Le pH normal des mangroves est proche de la neutralité avec des variations saisonnières. De
manière simplifiée, nous pouvons dire que le pH est sous l’influence de l’alternance saisonnière
d’engorgement et de dessiccation.
En période engorgée, la réduction affecte le fer des particules et des grains de quartz (SiO2) ainsi
que le souffre des sulfates déposés avec les sédiments sous l’effet de l’évolution anaérobie de la
matière organique des vases des mangroves à Rhizophora. Les produits de la réduction, les
sulfures de fer et la pyrite (Fe2S), s’accumulent au niveau racinaire des Rhizophora et atteignent
des concentrations de 5 à 6%. Le tableau 7 montre les résultats de l’analyse de l’acidité et de la
salinité des sols de la slikke, des tannes, du schorre et du système de dunes jaunes.
Tableau 8. Résultats de l’analyse de l’acidité (pH) et de la salinité des sols des séquences
géomorphologiques
T2P2N2 Tanne profondeur 10cm 7,95 sol neutre 4200 sol excessivem. Salé
Bountou T2P3N1 Surface 8,78 sol neutre 1140 sol très salé
Ndour T2P3N2 Slikke profondeur 10cm 7,99 sol neutre 5200 sol excessivem.salé
De manière conventionnelle, les sols dont le pH est compris entre 6 et 9 sont qualifiés de sols
neutres. Les résultats de l’analyse des échantillons prélevés quelques semaines après la saison des
pluies, confirment le phénomène de réduction. En effet, ces sols de vasière à Rhizophora
racemosa qui étaient encore sous l’effet de l’engorgement, sont neutres. (cf. figure 10).
74
Figure 10 : Scénario durant une saison de pluie normale
Cependant, en saison sèche lorsque le niveau de la nappe baisse, une partie des sulfures est
oxydée en acide sulfurique faisant baisser le pH parfois de manière importante jusqu’à une
valeur de 3 à 2 lorsque le sol est sec. Cette acidification, très faiblement neutralisée du fait le
milieu contient peu de bases, augmente de la mangrove externe vers les tannes et sera lessivée par
les prochaines pluies où le phénomène de réduction va recommencer et ainsi de suite. (cf. figure
11).
75
Figure 11: Scénario durant une saison de pluie normale
Or, quant le déficit hydrique perdure, le phénomène d’autorégulation est perturbé. L’existence
des Rhizophora se trouve ainsi compromise. Ce fut le cas au cours de ces dernières années où la
baisse de la pluviosité a provoqué une acidification accrue du milieu.
76
L’observation de la courbe montre deux étapes :
-celle qui s’étend 1892 à 1969 : avec des cumuls pluviométriques qui frolent les 800mm.
Pendant les années quelques années déficitaires, ces moyennes n’allaient jamais en dessous de
100mm. Cette situation permettait le renouvellement de l’eau salée dans l’estuaire durant
l’hivernage ce qui facilite le développement de la mangrove.
-celle qui va de 1970 à 2007 : ici les cumuls ont tendance à ce maintenir en deçà de 200mm avec
des années années très déficitaire dépassant meme les la barre des 100mm. Un zoom sur cette
période nous donne la figure suivant.
A partir de 1970, la station enregistre une succession de périodes déficitaires. Les cumuls
annuels atteignaient rarement la moyenne pluviométrique à Saint Louis (200mm). Ces dernières
peuvent parfois être longues et rigoureuses, ce qui leur a valu leur nom « d’années sèches ».
Selon TOUPET (1984) et PELISSIER (1989)1, la sécheresse relève d’un phénomène accidentel,
d’une durée et d’une périodicité variable. Elle est marquée par un déficit aigu en eau. Ce déficit
hydrique a eu d’énorme répercutions sur le système de régulation naturelle du pH des vasières à
mangrove de l’estuaire du Sénégal au sud de Saint Louis. En effet, la lixiviation 2 des éléments
solides se trouve empêchée. Les sulfates sont maintenus dans la solution du sol et le pH s’abaisse
ainsi fortement. Cette diminution entraîne la libération d’aluminium par les argiles. L’aluminium
1
Cité par LE FLOC’H et al., (1992)
2
Opération qui consiste à épuiser une substance de ses principes solubles en la faisant passer à travers un liquide
susceptible de les dissoudre.
77
peut repasser dans l’eau libre, abaissant davantage leur pH et pouvant exercer une action
phytotoxique non négligeable.
Ce phénomène est à l’origine de la stérilité des sols des vasières à mangroves. Il est donc une des
principales causes de la dégradation de la mangrove et surtout de l’espèce Rhizophora qui
n’arrive plus à survivre dans ces milieux excessivement acides. (cf. figure 14).
1.2.3. L’évaporation
La salure ancienne dite « fossile », piégée dans les sols et les nappes du delta demeure importante
et certaines nappes alluviales comme celle des marais à mangrove de l’estuaire du Sénégal,
atteignent deux à trois fois la salinité de l’eau de mer. (LE FLOC’H et al., 1992).
78
Les mouvements du sel dans les sols de ces marais sont des phénomènes naturels résultants des
caractéristiques climatiques saisonnières.
Lors de la saison des pluies, les importantes précipitations de l’hivernage dissolvent le sel
accumulé et font chuter considérablement les concentrations.
Cependant, les problèmes de sécheresse des années 1970 et 1980 ont considérablement modifié
ce schéma. La figure 15 représente l’évolution des cumuls de la pluviométrie et de l’évaporation
de 1970à 2006.
Figure 15: Evolution des cumuls annuels de précipitation et d’évaporation de 1970 à 2005.
L’observation de la figure montre des cumuls d’évaporation largement supérieur aux cumuls de
précipitation. Cette situation s’explique par le fait que que le Sahel est marquée par deux saisons
contrastées : une courte saison pluvieuse (3 mois) avec des totaux pluviométriques faibles
atteignant rarement 500 mm ; une longue saison sèche (9 mois) où l’on enregistre de forte
évaporation en raison de 4 mm par jour.
Le constat en est que, les années les moins pluvieuses sont celles où l’on enregistre les plus
79
fortes quantités évaporées. D’où le phénomène d’accentuation du déficit hydrique . Ceux sont les
années 1972, 1977, 1983 et 1984. Le rapport entre la pluviométrie et l’évaporation montre des
déficit de près ce 1400mm. Cette situation se retrouve surtout pendant les années 1972, 1983 et
1984 avec respectivement 1297, 1388 et 1383 mm. Cette analyse confirme l’importance de
l’évaporation au cours des années 1970 et les années 1980. En conséquence, elle a eu d’énorme
répercutions sur le fonctionnement normal du milieu.
Le rôle de l'évaporation se traduit par la soumission de la nappe à un fort gradient vertical
ascendant et par la remontée par aspiration climatique des sels. Cette situation facilite la rapide
dessiccation des niveaux superficiels. L’abaissement des nappes phréatiques accentue le taux de
mortalité du couvert végétal, SY (2008).
Sous ces conditions, sels solubles s’accumulent en grande quantité dans les couches exploitées
par les racines à Avicennia. La salinité, l'acidité et la toxicité alumino-ferreuse constituent les
principales contraintes des sols sulfatés acides qui peuvent de la sorte devenir stérile, (PIROTTE,
sans date). Ainsi, la vasière à mangrove est remplacée par des surfaces sursalées et sans
végétation : les tannes nues. Les sels concentrés à la surface des tannes, apparaissent sous des
formes diverses, efflorescence, croûtes, formations poudreuses, etc. La concentration en sels de
ces salants humides peut atteindre 67 dS.m¹ de conductivité mesurée sur extrait 1/5 dans le delta,
(LE FLOC’H., 1992).
80
Cependant, à coté de ces facteurs physiques, il ne faut pas occulter ceux anthropiques car au
regard des pressions qu’il exerce sur les ressources, l’homme est de plus en plus cité comme un
facteur de dynamique.
Du point de vue écologique, l’homme constitue un facteur fâcheux de la nature. Les interventions
anthropiques dans les écosystèmes ont été multiples et graves à toutes les époques.
La mangrove, quand elle est abondante comme ce fut le cas avant les années 1970, peut regorger
d’importantes ressources : le bois, très convoité du fait de sa haute valeur calorifique ; mais
également la diversité des espèces aquatiques (huitres, crevettes, poissons, crabes, etc.). Face à la
diversité de richesses que lui offre le milieu, l’homme a souvent tendance à les galvauder par une
forte pression démographique, par une surexploitation mais aussi et surtout la réalisation
d’aménagements. Autant de facteurs qui se combinent pour imprimer leurs contraintes au milieu.
Depuis toujours, la zone estuarienne est un espace très convoité du fait de sa position
géographique. Cette partie occidentale de Saint Louis s’ouvre aux deux plus grandes unités
hydrologiques que sont le fleuve Sénégal et l’océan atlantique. Les populations riveraines s’y
sont installées depuis des générations.
Le groupe ethnique Wolof est la population la plus représentée car cette communauté est la
première s’installer sur l’estuaire. Ensuite viennent les Peulhs véritable, éleveurs nomades. Puis
les bambaras et enfin les maures. Ces derniers sont la quatrième entité ethnique installés en 1970
après le grand érudit de la confrérie Khadriya.
Actuellement, le long de l’estuaire est constellé de villages comme Bountou Ndour, Dieul Mbam,
Doun Baba Dièye, Keur Bernard, Gueumbeung, Mouit, etc. Au fur du temps, ces localités sont
devenues de véritables établissements humains.
81
D’autre part, la mise en place du chemin de fer est un facteur déterminant dans le peuplement du
Sud de l’estuaire. Il a fortement contribué à la naissance et à la densification de localités. En
outre, cette infrastructure permet l’écoulement plus facile des produits maraichers et halieutiques
Toutefois, l’estimation de la population de l’estuaire avant et pendant les sécheresses n’est pas
une chose facile. Les études précédentes ne l’ont pas faite dans un cadre spécifique. Elles ont été
globales. Soit, elles se faisaient à l’échelle de la communauté rurale de Gandon soit à l’échelle de
l’arrondissement de Rao. Ce qui constitue un facteur qui nous limite à mener une analyse
objective de la taille de la population de l’estuaire.
Cependant les 30 personnes enquêtées sur quatre villages différents (Boutou Ndour, Dieul Mbam,
Doun Baba Dièye, Mbambara) nous certifient que la taille de la population était nettement plus
importante avant la sécheresse et l’essentiel des activités économiques tournaient autour de la
mangrove. Ainsi durant la sécheresse, la dégradation des conditions de vie et par conséquent la
forte pression sur la ressource, a fortement participé à la dégradation des ressources. A terme,
cette situation a comme conséquence, le départ massif des populations vers les grandes villes à la
recherche de meilleurs conditions de vie.
Les utilisations traditionnelles sont restées longtemps sans grands impacts sur les ressources. Ce
n’est que durant les sécheresses qu’elles ont commencé à subir de fortes dégradations. Ces
dernières sont le fait de la surexploitation des ressources halieutiques et de la déforestation des
îlots de palétuviers.
82
mènent une exploitation massive de celle-ci. Les captures étaient destinées à la consommation
familiale puis à la vente afin de pouvoir subvenir à leur besoins.
Du reste, les hommes ne sont pas limités seulement à l’asservissement des ressources
halieutiques, leurs abus sont également orientés vers les peuplements de palétuviers.
tronc et des branches. Ainsi, ces derniers ont été les plus sollicités dans l’édification des cases et
autres construction. M. DIAKHATE affirme toujours « c’est maintenant que le bâtiment s’est
généralisé mais avant on ne connaissait que les cases bien construites avec des troncs de
palétuviers ».
Les pêcheurs utilisaient également ce bois pour la construction de leurs pirogues
La mangrove est reconnue pour sa haute valeur calorifique. Il s’agit d’un type de végétation
aquatique nécessitant en permanence de l’eau. Durant la sécheresse, le stress hydrique l‘a
gravement affecté par l’assèchement de beaucoup de pied de palétuviers. Ainsi les espèces les
plus vulnérables commençaient à disparaitre : « Sabakhent », « Ngèdj » et « Mangui ». Celles qui
ont pu résister sont l’espèce « Sanar » (Avicennia africana) et « Khèkh » (Rhizophora racemosa).
Le décombre de ces palétuviers était essentiellement utilisé par les femmes de ménage pour la
combustion.
2.2.2.3. Vente
83
La coupe des palétuviers est à compter parmi les facteurs les plus nuisibles pour l’écosystème
dans la mesure où elle peut provoquer un recul souvent irréversible de la mangrove. Dans le
passé, le bois de mangrove était exploité massivement par les villageois puis vendu à la
population de Guet Ndar qui l’utilisaient lors des activités de transformation du poison.
84
Lampsar
Barrage en terre ou bouchon de Kheune sur le 1983-1984 Protection des réservoirs d’eau douce situés en
Sénégal inférieur amont contre la remontée de la langue salée
Barrage de Diama 1985 Arrêter définitivement la remontée de la
langue salée dans le cours inférieur du Sénégal
Digue de ceinture de la rive droite 1992 Améliorer la gestion de la retenue de Diama
Réhabilitation de la digue rive de gauche et des 1993 Améliorer la gestion de la retenue de Diama
ouvrages de dérivation
Ouverture d’une brèche au niveau de la 2004 Résoudre le problème des inondations à Saint
Langue de Barbarie Louis et dans les villages environnants
Source : DIALLO.A.T.S, (2005).
Ces ouvrages ont atténué, certes, les effets de la crue et de la remontée de la langue salée.
Cependant, ils ont profondément modifiés l’hydrologie naturelle du fleuve.
- durant la saison sèche (9 mois), la remontée saline était sensible, en période d’étiage, jusqu’à
Podor, à environ 300 km de l’embouchure naturelle. La zone estuarienne était alors beaucoup
plus vaste qu’elle ne l’est de nos jours ; le fleuve y alimentait de nombreuses zones d’inondation
occupées par des vasières à mangrove. GILIF, (2002).
Durant la période d’étiage qui précède la saison humide, l’eau des nappes était restituée depuis
l’amont du fleuve. Cette eau douce permettait dans une moindre mesure, la dilution de l’eau salée
en présence dans l’estuaire.
- En saison hivernale qui dure trois mois, le fleuve prend effectivement le dessus sur la mer.
L’eau douce venant de l’amont règne alors dans tout l’estuaire, chassant ainsi l’eau salée en
présence. Cette dilution de l’eau permettait un bon fonctionnement des vasières et en
conséquence, de la mangrove.
Depuis 1884, le fleuve Sénégal a connu une succession d’aménagements. Cependant, l’on
constate que, les ouvrages les plus récents sont ceux aux impacts les plus considérables sur
85
l’estuaire. Il s’agit du barrage de Kheune, de Diama, de Manantali et de la brèche ou embouchure
artificielle
Quant aux digues, elles empêchent les épanchements de la crue dans la plaine alluviale et
changent ainsi le modèle des « cycles d’inondation et d’exondation ». L’effet immédiat est
l’assèchement d’anciens lits et dépressions comme les défluents du Gandiolais, et en conséquence
de l’estuaire. Leurs effets sur la mangrove sont comparables à ceux du barrage de Kheune.
1
Cité par Aida Touty Sarr DIALLO
86
- de permettre la satisfaction des besoins en adduction en eau potables des centres urbains et
ruraux ;
- d’améliorer les conditions de remplissage des lacs et dépressions liés au fleuve Sénégal,
notamment le lac de Guiers, le lac de R’kiz, la dépression de l’Aftout-Es- Sahel, le parc du
Djoudj, le parc du Diaouling, les défluents en rive droite et en rive gauche ainsi que de réduire les
hauteurs de pompage dans la zone d’influence de la retenue.
Le barrage de Diama a engendré un nouvel équilibre dans l’évolution de l’estuaire. De sorte que
celui-ci était limité, en amont, par le barrage anti-sel de Diama, tant que ses vannes restent
fermées, et en aval, par son embouchure, unique exutoire par lequel les eaux marines remontaient
dans le fleuve.
La gestion du barrage est régie par des règles qui consistent d’une part, à manœuvrer les vannes
de façon uniforme et d’autre part à chercher à limiter l’énergie dissipée en aval du barrage.
Sur ce deuxième point, la consigne était de maintenir le niveau de la retenue à une cote telle que
le produit du débit Q (en m³/s) par la chute H (en m) reste inférieur à 1000m4 /s. Voir tableau
87
En début et en pleine crue, un abaissement du niveau de la retenue puis un effacement des vannes
sont notés. En effet, cela est dû au fait que les vannes deviennent incapables de retenir toute l’eau
venant de Manantali. Pendant ces deux périodes, le barrage n’a aucun effet sur l’estuaire.
L’influence du barrage est surtout notoire lors de la période d’étiage et en fin de crue où les
vannes sont relevées à leur maximum (+2,10 à +2,20 m IGN) afin de maintenir l’eau en amont du
barrage pour permettre l’irrigation dans le cadre de la mise en valeur des terres de la vallée et du
delta. Dès lors, ces règles de gestion ont des répercutions avérées en aval du barrage. En effet
l’observation des cotes, depuis la mise en eau de l’ouvrage, montre que le niveau de l’eau
n’atteint la cote 1,5 m que durant 3mois c'est-à-dire entre Aout et Novembre, tandis que pour
tout le reste de l’année, elle tourne autour du zéro IGN (cf. figure 17).
88
Figure 17: cotes journalières en aval du barrage de Diama de 1986 à 2005.
89
En gros, l’ouvrage de Diama a entrainé une hydrodynamique importante dans le bief aval. Par
contre en amont les conditions hydrologiques restent presque inchangées. Les eaux douces ne
restent dans le domaine estuarien que trois mois environ (aout à octobre). Cette situation entraine
répercutions sérieuses sur le comportement des paysages et en particulier de la mangrove.
Toutefois, la mangrove demeure une végétation aquatique donc vivant permanence dans l’eau.
Bien que la dégradation de la mangrove ait été ébauchée par une déficience hydrique et par de
forte évaporation dans le passé, l’intervention plus ou moins récente de l’homme sur le cours
naturel du fleuve par l’édification du barrage de Diama n’a fait qu’empirer ce phénomène. En
effet, la fermeture des vannes en accentuant le stress, a intensifié le phénomène du recul des
vasières et d’extension des tannes.
Signalons que le Sud de Saint Louis connait un facteur plus récent, aux effets redoutables qui
impose une nouvelle dynamique estuarienne : c’est l’embouchure artificielle plus connu sous le
nom de « brèche ».
1
Une tranchée creusée pour permettre la circulation des eaux
90
la résultante des bonnes pluviométries dans le haut bassin du fleuve Sénégal, de la forte montée
du plan d’eau du fleuve et de la hausse du niveau de la nappe phréatique.
Conscients de cette situation de plus en plus préoccupante, les pouvoirs publics ont tenté de
réagir en vue d’une solution durable à ce problème.
Dans le haut bassin, la saison pluvieuse de 2003 commençait à créer des inondations dans la
vallée du fleuve ainsi qu’à Saint-Louis et dans les villages voisins : 352 mm à Saint-Louis, là où
la normale 1961 – 1990 est de 256 mm, deuxième plus importante pluviométrie depuis 1993,
après celle de 2000 estimée à 445 m. DIATTA (2004).
D’emblée le « canal de délestage » est le nom que lui ont donné les techniciens concepteurs de
cette solution. Appellation tout à fait propre au vu de l’ouvrage initialement réalisé et des
objectifs visés. Cependant, progressivement, le canal creusé s’est muté en brèche. Avec le
courant engendré par l’ouverture des vannes du barrage de Diama au moment de creuser la
brèche (le débit était de 1942 m3/s), l’eau creusait les berges et le sable n’a pu résister aux flots.
Dès lors, l’appellation juste qui s’impose est incontestablement la brèche.
Photo 14: Quelques minutes après l’ouverture de la brèche Source : DIATTA, 2004
91
De 1850 à nos jours, 20 ruptures d’inégale importance ont été enregistrées sur la Langue de
Barbarie. Les plus notables ont eu lieu en 1894 et 1959, la plus récente est intervenue en 1973
(Rapport GILIF, 2002, p.15). Depuis cette date, le cordon sableux a poursuit sa trajectoire vers le
sud, où son extrémité détermine la position de l’embouchure du fleuve Sénégal. L’observation
faite depuis 1850, a abouti sur un constat d’une cyclicité moyenne de 14 ans pour les ruptures
naturelles de la Langue de Barbarie.
Après chaque rupture naturelle d’une grande importance, on observe pendant un certain moment
deux embouchures à travers la Langue de Barbarie. La nouvelle, située le plus souvent au niveau
du segment médian, est généralement plus vive. Tandis que l’ancienne, située à la pointe distale
de la flèche, tend irréversiblement à s’ensabler. A partir de ce moment le fleuve Sénégal retrouve
une seule embouchure. Dès janvier 2004 le comportement de l’ancienne embouchure, laissait
croire à une fermeture imminente. Le 11 août 2004, l’ancienne embouchure s’est totalement
refermée. Après la fermeture de l’ancienne embouchure, la brèche s’impose comme l’unique
embouchure. Dès novembre 2003, l’ouverture qui a permis au fleuve de se vider rapidement, était
large de plusieurs centaines de mètres. Peu à peu, la dynamique marine a pris le dessus sur la
dynamique fluviale
S’il est vrai que la Langue de Barbarie a toujours connu, par le passé, plusieurs ruptures
naturelles, cette brèche constitue, contrairement à ces dernières, une rupture souhaitée,
programmée et exécutée sans égard pour les conséquences qui pouvaient en découler. L’urgence
a prévalu sur la mise en œuvre préalable d’études d’impact sérieuses de l’aménagement.
Depuis son ouverture, la brèche a connu une évolution spectaculaire. En effet, selon toujours
DIATTA (2004), « devant la violence du courant, la largeur était de 200 m deux jours après (6
octobre 2003). Après trois semaines, le paysage était impressionnant. A la date du 23 octobre, on
était à une largeur de 329 m et le lendemain (24 octobre) à 370 m. La profondeur a évolué de 1.5
m à 6.20 m en marée basse. En mai 2004, la largeur de la brèche était de 800 m ». Les dernières
mesures de la brèche faites par le Centre Océanographique de Dakar en Décembre 2009, portent
la largeur de la brèche à 2,6 km, soit un élargissement de près de 2 km entre 2004 et 2009.
92
Photo 15: DIOP, le 6 octobre 2003 Source : DIATTA, 2004.
Cette extension rapide de l’aménagement constitue un souci majeur aussi bien pour les autorités
que pour la population de Saint Louis.
Pour J. TRICART (1976)1, « l’aménagement ne peut partir d’un inventaire par définition statique.
Reposant nécessairement sur des prévisions, il doit s’appuyer sur une connaissance permettant de
dégager une évolution et d’apprécier par conséquent comment on pourra l’infléchir au moyen
d’intervention techniques pour obtenir le résultat assigné ». DIAKHATE (1986)2 ajoute « l’étude
d’impact est alors fonction des inconnues de l’équation définie par le rapport entre les
1
Cité par DIATTA (2004)
2
Cité par DIATTA (2004)
93
caractéristiques de l’espace » au moment de l’intervention et les effets induits par
l’aménagement, rapport qui se pose en termes d’incidences ».
L’absence de toute étude préalable, relative à la mise en place de cet aménagement est
actuellement à l’origine des multiples conséquences environnementales et de l’écosystème
mangrove en particulier.
- Les marées
La marée est un phénomène d’abaissement et de relèvement du niveau marin. Elle est causée par
la résonance gravitationnelle, due à la rotation de la terre par rapport au soleil et à la lune. Elle est
conditionnée par l’attraction des corps célestes sur les masses d’eau, principalement la lune et le
soleil. Sur l’ensemble du littoral sénégalais, les marées sont de type semi diurnes c'est-à-dire
qu’une marée a lieu deux fois par jour.
Dans le Gandiolais, les variations de niveau d’eau des petits bras du fleuve sont considérables.
Dans les îles Baba Guèye le "choc des marées" a été le plus visible, du fait de la proximité de la
brèche. D’un moment à l’autre, un puissant cours d’eau laisse place à des ruisseaux qui
serpentent sur des bas-fonds vaseux. Et cela jusqu’à la prochaine marée haute, pour voir tout
rempli à nouveau. Durant de nos enquêtes au niveau des villages de l’estuaire, lorsque nous
sommes arrivés vers 10h à Keur barka, même la haute vasière était dans les eaux. Arrivés à
Mbambara vers 16h à, nous constatons que la vase sur laquelle les palétuviers sont fixés était
perceptible. Ce même scénario s’affichait jusqu’à Dieule mbam. Cependant, après nos enquêtes
vers 18h30, arrivés à hauteur de Mbambara, toute la basse et la haute slikke étaient encore
immergées.
94
Photo 17: Inondation de la vasière de Keur Barka par la marée 10h du matin.
95
Du temps de l’embouchure naturelle, située à 30km de Saint Louis, l’amplitude maximale de la
marée était de l’ordre de 0, 5 m. depuis 2003, avec la brèche, l’influence de la marée s’est
accentuée. Son amplitude maximale atteint alors 1 ,4m. GILIF (2002).
Ce mouvement de remplissage et de vidange soudain du fleuve et de la vasière a comme
conséquence un lessivage de cette unité géomorphologique. En effet, l’action combinée de la
pente et du dynamisme de la marée a comme résultat l’apport sédiments grossiers et le transport
vers la mer des particules fines (les argiles et les limons) laissant sur place les éléments fins. C’est
ce qui explique la forte présence des sables grossiers et des sables fins dans la composition de la
vase. Les Rhizophora mais également les Avicennia deviennent menacés car fixés à peine sur du
sable. Ce phénomène est plus marquant à Doun Baba Dièye, île en face de la brèche où des sols
noirs, bourbeux cèdent la place à un substrat blanchâtre et pauvre parce que lessivé. (Photo 20).
D’ailleurs, au mécanisme de décapage des sols, la brèche ouvre la voie aux agents tels que la
houle et les vagues et leur donne l’aptitude à la dévastation.
-La houle
La houle est le résultat de la propagation d’une onde sinusoïdale monochromatique dont la
manifestation extérieure est le déplacement d’une vague en surface. Les travaux de S ALL (1982)
ont permis de révéler que les houles WN à NW prédominent (avec 98 % des observations) sur les
96
houles du S – W, faiblement représentées (moins de 2 % des observations). La houle du nord-
ouest est régulier, peu cambré et haut de 1.5 m, sa période varie entre 8 à 16 secondes avec une
vitesse de 22 m/s. La longueur d’onde de ce courant varie de 265 m à 350 m. La houle ayant
achoppé sur un plateau continental peu profond et ayant subit des déformations, donne naissance
à des vagues de courte longueur.
-Les vagues
Elles sont très irrégulières, à crêtes pointues et sont produites ou influencées directement par le
vent soufflant sur l’eau qui déferlent sur le rivage. Autrefois, ce rivage correspondait à la Langue
de Barbarie. Aujourd’hui, cette façade est devenue le front Ouest de l’ile Doun Baba Dièye. Ce
village qui abritait un riche écosystème connait depuis l’avènement de la brèche une diminution
de la couverture de sa mangrove. Au phénomène de lessivage des vasières, s’ajoute l’effet des
vagues, à la force assez suffisante pour donner le coup de grâce aux palétuviers encore debout à
peine sur du sable. Lors de notre sortie sur cette ile le 3 janvier 2010, régnait le théâtre de la
désolation. La masse végétale de type mangrove laisse place à un étendu parsemé de palétuvier
relique et de reste de racines qui témoignent de l’existence sur les lieux de Rhizophora racemosa.
(cf. photo 21).
97
l’embouchure artificielle, les fluctuations de marée sont à l’origine de la perturbation du
fonctionnement de l’écosystème. L’entrée prématurée de l’eau de mer à une période où l’eau du
fleuve était habituellement douce, constitue une perturbation environnementale significative. Les
poissons d’eau douce ont souffert de cette nouvelle dynamique. Après l’ouverture de la brèche,
le fleuve qui était généralement en eau douce jusqu’en fin octobre est maintenant complètement
salée durant presque toute l’année.
De plus, le retrait brutal de l’eau de mer est à l’origine de la mort de beaucoup de poissons. En
fait, lors de la marée haute, les poissons marins venus pour chercher de la nourriture entre les
racines des palétuviers se trouvent surpris par la marée basse. Ainsi, ils deviennent prisonniers
dans les creux du bas-fond.
D’ailleurs, la baisse subite du plan d’eau empêche à la mangrove de jouer son rôle de frayère
pour les poissons et les crevettes et pour les alevins, de refuge contre les prédateurs. Durant nos
enquêtes, les villageois pêcheurs rencontrés nous ont fait savoir qu’avant la brèche existait une
variété d’espèces de poissons d’eau douce. (cf. tableau 11). « Actuellement, la brèche a tout
emporté » témoigne un vieux pêcheur du nom de M. SANKARE, chef du village de Mbambara.
Il en est de même pour les crustacés (les crevettes) devenus rares depuis l’avènement de la brèche
du fait de la forte présence de sel dans l’eau du fleuve.
L’analyse au laboratoire des prélèvements d’eau mer et du fleuve montre une faible différence de
salinité. Elle décèle une salinité égale à 53,700ms pour l’eau de mer contre 53,100ms au niveau
de la vasière de Dieule Mbam. Cette analyse confirme la forte intrusion de la mer dans le fleuve.
98
Elops senegalensis
MOCHOKIDÆ Gangue ou
Synodontis courteti (Pellerin 1906) Kala
MUGILIDÆ Démé
Mugil cephalus (Linné 1758)
OSTEOGLOSSIDÆ N’Diaguel
Heterotis niloticus (Ehrenberg 1829)
POLYNENIIDÆ N’Diamé
Polydactylus quadrifilis (Cuvier 1829)
POLYPTERIDÆ Khabe
Polypterus bichir laprade (Steindachner 1869)
Source : Rapport final GILIF, 2002.
Les oiseaux migrateurs à la recherche d’eau douce sont rarement rencontrés dans la zone
estuarienne, du fait des mutations rapides du niveau et de la qualité de l’eau et surtout parce que
le poisson devenait rarissime. Ils se concentrent maintenant un peu plus au nord de la brèche à la
recherche de conditions plus favorables.
Outre les impacts environnementaux sur l’écosystème mangrove, la brèche présente d’autres
conséquences telles que : l’inondation fréquente des habitats surtout ceux de Doun Baba Dièye ;
la salinisation des terres autrefois destinés au maraîchage. Consécutivement, la dégradation des
conditions de vie présente comme contrecoup, le chômage et la migration vers la ville de saint
louis et vers les zones périphériques de la ville.
En définitive, nous pouvons dire qu’à Saint Louis, il apparaît nettement que l’équilibre très
fragile de la mangrove au Sud demeure soumis à plusieurs contraintes dont les aléas climatiques,
les perturbations du régime hydrologique du fleuve Sénégal et de submersion de l’écosystème, la
réduction de l’écoulement d’eau douce et sa substitution par une submersion d’eau salée, la
salinisation de l’estuaire, des nappes phréatiques et lentilles d’eau douce. La combinaison de
toutes ces causes impriment des changements multiples sur l’estuaire. Ces changements se
traduisent par une rareté puis une disparition progressive de la mangrove du Bas Delta.
99
Conclusion
100
La mangrove est un type de peuplement végétal ancien dans la région de Saint louis. Elle a existé
dans les temps géologiques et s’étendait beaucoup plus vers le nord à plus de 500 km de Saint
Louis. Les travaux de MICHEL (1973)1, signale la présence pollens dans un niveau de vase à
Boghé. Avec les épisodes pluvieux connus par le passé, elles étaient surtout marquées par leur
abondance et leur beauté.
Aujourd’hui les palétuviers ne s’’éloignent pour autant de Saint Louis et ont perdu leur caractère
luxuriant du fait de la régression progressive qu’elle enregistre depuis quatre décennies déjà. Ce
recul est confirmé par la cartographie diachronique de notre zone d’étude (Sud de Saint Louis),
réalisée sur la base des images de 1954, 1973, 1984 et de 2004.
Cette dégradation amorcée dans les dernières décennies du XXème siècle, est causée par un
ensemble de facteurs.
D’abord, on note le réchauffement global ou changement climatique. C’est le facteur principal
qui, au-delà des conséquences directes, physiques et climatiques, influe sur les écosystèmes et la
mangrove en particulier. Il est à l’origine de tous les autres facteurs dont la sécheresse.
Ensuite, les sécheresses répétitives à l’origine des changements globaux, ont eu une influence
extraordinaire sur la mangrove. En effet, le déficit hydrique prolongé, combiné à de fortes
évaporations, se traduit sur le couvert végétal par un stress sévère.
Conjointement, les pressions exercées par l’homme sur les ressources deviennent manifestes
d’une part, à travers la surexploitation aussi bien de la faune que de la flore. D’autre part, les
urgences développement avancées par les pouvoirs politiques ont pris le dessus sur les priorités
environnementales avec la mise en place d’aménagements sur le fleuve. Ces derniers ont
profondément modifié l’hydrodynamique estuarienne. L’ouvrage de Diama, notamment a
profondément accentué le stress déjà ébauché par la sécheresse.
La combinaison de tous ces facteurs, impriment sur l’espace estuarien un scénario sinistre :
disparition d’espèces, forte mortalité des Rhizophora racemosa et une extension des tannes due
au recul des Avicennia africana.
1
Cité par DIAGNE, (1997).
101
Enfin, la brèche, un facteur récent, impose une dynamique nouvelle sur l’estuaire. Son influence
se manifeste par la dévastation des palétuviers sous l’action des vagues ; le lessivage des vasières
et la fuite de la faune.
Ainsi depuis 2004, des actions sont menées afin de faire revenir la mangrove. Il s’agit
d’initiatives développées par les populations elles mêmes mais également, d’intervention de
projets tels que le PGIES (Projet de Gestion Intégrée des Ecosystèmes dans quatre sites
représentatifs du Sénégal) et d’associations pour en faveur de l’écologie telles que l’Océanium de
Dakar. Ces actions multiples entrant dans le cadre de la régénération de la mangrove, constitue la
troisième partie qui sera abordée au master II.
102
BIBLIOGRAPHIE
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d’aménagement et de développement touristique durable : zone nord du Sénégal, rapport
d’évaluation environnemental et social », 185 p.
8. Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal, mai 2005, « rapport final : Etude
d’évaluation des impacts de l’ouverture d’une embouchure artificielle à l’aval de Saint louis sur
le barrage de Diama », Sénégal, 39p.
9. PASKOFF R., 1985, « Les littoraux, impact des aménagements sur leur évolution », Paris,
Masson, 184p.
10. Société Internationale pour l’Etude des Ecosystèmes de Mangrove (ISME), Juillet 1995,
« Faites connaissance avec la mangrove », Japon, COMAR, 31p.
Mémoires et thèses
1. CABO.E.J.L. 2008, « impacts des végétaux aquatiques envahissants sur l’écoulement de l’axe
hydraulique du Gorom Lampsar (Delta du fleuve Sénégal) » mémoire de DEA, U.G.B, UFR
L.S.H., Section de Géographie, 81p.
104
4. DIATTA .I, 2003, « L’ouverture d’une brèche à travers la Langue de Barbarie (Saint-Louis du
Sénégal). Les autorités publiques et les conséquences de la rupture », mémoire de maîtrise,
U.G.B, UFR L.S.H., Section de Géographie, 119 p.
6. DIENG.S.D, 2007, « Effets des pressions physiques et anthropiques sur la mangrove d’Oukout
en basse Casamance », mémoire de maitrise, U.G.B, 97p.
9. SY.A.A. 2008, « Les dunes littorales de la Grande Côte sénégalaise, dynamique actuelle et
conséquences sur les espaces maraîchers, mémoire de maîtrise », U.G.B, UFR L.S.H., Section de
Géographie, 46p.
105
Wébographie
2. www.wrm.org.uy/deforestation/mangroves/bookfr9.html
3. www.aquarium-portedoree.fr/documents/schema_mangrove.pdf
106
Liste des illustrations
107
Liste des figures Pages
108
Tableau 7 : bilan des flux particulaire à l’embouchure du fleuve Sénégal.....................................45
Tableau 8. Résultats de l’analyse de l’acidité (pH) et de la salinité des sols des séquences
géomorphologiques........................................................................................................................68
Tableau 10 Tableau 9: Quelques aménagements hydrauliques sur le fleuve Sénégal...................79
Tableau 10: Règles de gestion du barrage......................................................................................82
Tableau 11: espèce de poissons existants dans l’estuaire avant la brèche......................................93
109
Carte 1: Localisation administrative de la zone d’étude...................................................................6
Carte 2 Carte 2: Domaine estuarien du Sénégal après le barrage...................................................12
Carte 3: L’estuaire du Sénégal au sud de Saint Louis et sa mangrove (2009)...............................13
Carte 4 : Localisation des sites d’échantillonnage..........................................................................28
Carte 5: spatialisation de la mangrove en 1954..............................................................................55
Carte 6 : spatialisation de la mangrove en 1973.............................................................................57
Carte 7: spatialisation de la mangrove en 1984..............................................................................59
Carte 8: spatialisation de la mangrove en 2004..............................................................................61
Carte 9 : spatialisation de la mangrove en 2009.............................................................................63
Carte 10 : Cartographie de changement de la mangrove ...............................................................65
Carte 11: Cartographie de changement de la mangrove …………………………………………68
Sigles et acronymes
110
Table des matières Pages
Sommaire..................................................................................................................1
Dédicace....................................................................................................................2
Remerciements.........................................................................................................3
1. Cadre théorique.......................................................................................................................10
1.1. Problématique..........................................................................................................................10
1.2. Questions de recherche............................................................................................................11
L’intérêt et la justification du choix de ce thème d’étude sur la mangrove reposent sur plusieurs
raisons.............................................................................................................................................12
1.3. Intérêt et justification du sujet.................................................................................................12
1.4. Délimitation du champ de l’étude...........................................................................................13
1.5. Objectifs...................................................................................................................................16
1.6. Hypothèses...............................................................................................................................16
2. Cadre opératoire......................................................................................................................17
2.1. Définition conceptuelle............................................................................................................17
2.2. Définition opérationnelle.........................................................................................................22
3. Cadre méthodologique............................................................................................................23
3.1. Les méthodes de collecte des données....................................................................................23
3.1.1. La phase documentaire.............................................................................................23
3.1.2. La revue documentaire.............................................................................................24
3.1.2. La phase de terrain...................................................................................................26
3.2.1. Le protocole d’enquête.............................................................................................27
3.2.1.1. Les principes de bases de l’élaboration d’un questionnaire..............................27
3.2.1.2. La structuration du questionnaire......................................................................28
3.2.2. Le protocole d’échantillonnage par prélèvement.....................................................28
3.2. La méthode de traitement des données....................................................................................31
3.2.1. Le traitement statistique...........................................................................................31
3.2.2. Le traitement graphique...........................................................................................31
3.2.2.1. La pluviométrie..................................................................................................31
3.2.2.2. L’évaporation.....................................................................................................31
111
3.2.3. Le traitement cartographique...................................................................................31
3.2.4. Le traitement physico- chimique...............................................................................32
3.2.5. Le traitement granulométrique.................................................................................33
Les mêmes échantillons utilisés pour l’analyse physico chimique on été utilisés pour la
granulométrie qui est l’étude de la granularité..................................................................33
4. Difficultés rencontrées............................................................................................................34
Conclusion......................................................................................................................................34
Aperçu géologique......................................................................................................................37
1.1. La tectonique de subsidence...................................................................................................37
1.2. Les mouvements eustatiques et les oscillations climatiques...................................................37
1.3. Le Quaternaire récent..............................................................................................................37
1.3.1. L’Ogolien.................................................................................................................37
1.3.2. Le Tchadien............................................................................................................38
1.3.3. Le Nouakchottien.....................................................................................................38
1.3.4. L’évolution du Subactuel à l’Actuel........................................................................39
2. Présentation des unités géomorphologiques de l’estuaire du Sénégal....................................40
2.1. La vasière basse: la slikke.......................................................................................................40
2.2. La vasière haute.......................................................................................................................42
2.2.1. La tanne....................................................................................................................42
2.2.2. Le schorre.................................................................................................................42
2.3. Les dunes jaunes.....................................................................................................................43
Chapitre 2 : Origine et composition des sédiments.............................................45
1. Fonctions de la mangrove......................................................................................................51
1.1. Fonctions socio-économiques..................................................................................................51
1.1.1. Un réservoir de nourriture.......................................................................................51
1.1.2. Le bois de construction.............................................................................................51
1.1.3. Un bon combustible..................................................................................................51
1.1.4. L’apiculture..............................................................................................................52
1.1.5. L’écotourisme...........................................................................................................52
1.2. Fonctions écologiques.............................................................................................................52
112
1.2.1. L’écosystème mangrove de l’estuaire du Sénégal....................................................52
1.2.1.1. La flore..............................................................................................................52
1.2.1.2. La faune.............................................................................................................53
1.2.2. Le rôle de la mangrove dans l’écologie..................................................................54
1.3. Fonction de protection.............................................................................................................54
Deuxième partie: Evolution spatio-temporelle et les facteurs de la dynamiques
de la mangrove
113
2.3.4. Impact de la brèche : un facteur récent...................................................................88
2.3.4.1. Contexte d’ouverture et évolution de la brèche.................................................88
2.3.4.2. Evolution de la brèche et les conséquences sur la mangrove............................90
2.3.3.2.1. Evolution de la brèche................................................................................90
2.3.4.2.2. Les conséquences sur la mangrove.............................................................92
2.3.4.2.2.1. Le lessivage des vasières.....................................................................92
- Les marées........................................................................................................92
2.3.4.2.2.2. La dévastation des palétuviers.............................................................94
-La houle.............................................................................................................94
-Les vagues.........................................................................................................95
2.3.4.2.2.2. La fuite de la faune..............................................................................95
Conclusion générale ………………………………………………………………………...94
BIBLIOGRAPHIE....................................................................................................................101
Liste des figures........................................................................................................................106
Liste des tableaux......................................................................................................................106
Sigles et acronymes................................................................................................108
114