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88
relationspermises relationsexclues
(culture) (nature)
relationsmatrimoniales relations« anormales
»
(prescrites) (interdites)
Cl ^ G2
" Cl
C2
relation, »
« normales relations
nonmatrimoniales
(noninterdites) (nonprescrites)
on aura par exemple:
Cl : amoursconjugales.
C2: inceste,
homosexualité.
C2 : adultère
del'homme.
Cl : adultère
dela femme.
où les pôles Cl et C2sontprivilégiés(dans notresociété), donc assumables
par le héros,alors que les autres(C2 et ëî) serontceux de Fanti-héroset
définiscommel'espace de la transgression (de la nature).Une autre école,
ou une autreépoque, valoriserainversement ce schéma(héroshomosexuel,
a-social, femmeadultère,etc., opposés à la platitude de la conformité
bourgeoise,etc.).
Nous retrouvonsici, directement, le problèmede la lisibilité
, de Yam-
biguïtéd'un texte. On peut dire qu'un texte est lisible (pour telle société
à telleépoque donnée)quand il y aura coïncidenceentrele héroset un espace
moralvalorisé .
D'où les distorsionstrès fréquentesdans les lectures,accentuées à
l'époque modernepar l'extensionet l'hétérogénéité du public,donc par la
pluralitédes codes culturelsde référence: pour tel lecteur,à telle époque,
Pantagruel,ou Horace, serontles héros;pourtel autrelecteur,à telleautre
époque, ce sera Panurge, ou Curiace. Un certainnombrede constantes
généralespeuventêtrenéanmoinsenregistrées, le hérosse différenciant par :
différentielle
1) Une qualification : le personnagesertde supportà un
certainnombrede qualificationsque ne possèdentpas, ou que possèdent
à un degrémoindre,les autrespersonnagesde l'œuvre10:
prénommé, nommé
surnommé, anonyme
décritphysiquement nondécrit
physiquement
héroïsmeexplicité héroïsme M
nonexplicité
motivé
psychologiquement non motivépsychologique-
ment
anthropomorphe(humain) nonanthropomorphe
participant de la fable
etnarrateur simple à la fable18
participant
leitmotiv 14
pas deleitmotiv
enrelation
amoureuseavecunperson- sans relationsamoureuses
nageféminincentral
(héroïne) déterminées
bavard muet
beau laid
riche pauvre
fort faible
jeune vieux
noble roturier etc.
2) Une distributiondifférentielle.
Il s'agit là d'un mode d'accentuation
purementquantitatifet tactiquejouant essentiellement sur :
aux moments
apparition marquésdu à un moment
apparition non
récit(début/findes séquences
et du marqué
récit)
apparition
fréquente uniqueou épiso-
apparition
dique
3) Une autonomiedifférentielle.Certains personnages apparaissent
toujoursen compagnied'un ou de plusieursautrespersonnages,en groupes
fixesà implicationbilatérale(P1 > P2 et P2 > P^, alors que le héros
***
Rappelons ici encorequelques principestrès généraux.De même que
les sémiologuesreconnaissent souventtroissubdivisionsdans leur discipline
(une sémantique,une syntaxe,une pragmatique),on peut, très sommaire-
ment,distinguer troisgrandstypesde signes:
1. Les signesqui renvoientà une réalité du monde extérieur(table/
girafe/ Picasso/rivière...)ou à un concept(structure/ apocalypse/liberté...).
On peut les appeler,référentiels. Ils fonttous référence à un savoirinstitu-
tionnaliséou à un objet concretappris. (Sémantiqueplus ou moins« stable »
et permanente.)On reconnaîtde tels signes,ils sont définispar le diction-
naire.
2. Les signes qui renvoientà une instance d'énonciation,signes à
contenu« flottant» qui ne prennentsens que par rapportà une situation
concrètede discours(hic et nunc),que par rapportà un acte historiquede
parole déterminépar la contemporanéitéde ses composants(je/ tu/ici/
demain/ceci...). Ce sont les « circonstancielségocentriques» de Russell,
les a deïctiques», ou les v embrayeurs» de Jakobson20,non définis« séman-
tiquement» par le dictionnaire.
3. Les signesqui renvoientà un signedisjointdu mêmeénoncé,proche
18. Un « héros» est-ilnécessaire à la cohérence d'unrécit?Tomachevski écrivait
en1925: « Le hérosn'estguèrenécessaire à la fable.La fablecomme système demotifs
peutentièrement se passerdu héroset de sestraitscaractéristiques. Le hérosrésulte
dela transformation dumatériau ensujetetreprésente d'unepartunmoyen d'enchaî-
nement de motifs,et d'autrepartunemotivation personnifiéedulienentre lesmotifs.
L'anecdote représente en général uneforme réduite, vagueet fluctuante de fable,et
dansde nombreux cas se réduità n'êtreque l'intersection de deuxmotifs princi-
paux [...],construite uniquement surla doubleinterprétation d'unmot» (in Théorie
dela littérature
, op.cit.,p. 296-297). L'anecdote, en effet,
se passesouvent de l'accen-
tuationd'unpersonnage (« un homme rencontre unefemme et lui dit...», « un ami
rencontre un ami...», « un éléphant rencontre unesouris...») et joue souvent surun
jeu de mots(unsignifiant à doublesignifié). Maisne peut-on direque le personnage
« qui a le derniermot»,ou celuiqui parleendernier, estle héros?D'autrepart,même
sousforme de qualification stéréotypée, un personnage reçoitsouventun embryon
de qualification et d'accentuation différentielle (Mariusdevantun touriste allemand,
spirituel vsbalourd).
19. Aussine faut-ilpas s'étonner si la « mort» du personnage-héros, à l'époque
moderne, estun faitacquis,l'auteurprenant biensoinde ne privilégier aucunper-
sonnage (maisest-cepossible?). Celaintervient, desurcroît,à unmoment où se consti-
tue un publicde plusen plushétérogène (livrede poche,massmedia),où doncles
risquesde « distorsion » et de « brouillage » dansle décodagedu hérossontde plus
en plusévidents.
20. Voirlespagesclassiques d E. Benveniste, m Problème delinguistique ,
générale
p. 225et suiv.(Paris,Gallimard, 1966).
94
98
' Axes
P„^r,"œ «y*» Ä
nages n.
Pi -fc- + +
' 0
P* + +
P, + 0 0
Pi 0 + +
P8 0 0 +
Pn... 0 0 +
Pi + + + + + +
P2 + + + + + +
P3 + + + + 00
P4 + + 0000
Pg + 0 0 0 + 0
P. +00 + + +
Pn...
sexué
masculin féminin
nonféminin ■ - nonmasculin
asexué
Il sera ainsi aisé de voir :
a) quels sont les pôles logiques préférentiellement
occupés par
les personnagesdu récit,
b) quels sont les axes oppositionnelspréférentiellement
utilisés,
c) quels sont les rapportsentreplusieursschémaslogiques,
D'après ce tableau :
P8seraconsidéré
commeplus« sexué» queP8
Pi - - - P»
P* - - - P8
P7 - - - P8
P» - - - P4
Pn - - - P8
39. C'est la notiond'orientation des structures logiques.Voir A.-J.Greimas
(Du sens , p. 165).
40. Surla différence entrestructure scalaireet structure oppositionnelle, voir
R. Blanché,Structures , Paris,Vrin,1969,p. 107et suiv.
intellectuelles
41. Pourla notionde qualification indirecte,voirci-dessous § 6. Le textedira
parexemplele personnage est « coureur de jupons».
42. Pourla définition de la fonction, voirPropp(Morphologie du Conte , p. 31 :
« Par fonction, nousentendons l'actiond'unpersonnage définiedu pointde vue de
sa significationdansle déroulement del'intrigue.» Touteanalysedurécitestobligée,
à unmoment ou à unautre,dedistinguer entrefonction , énoncé
et qualification narratif
et énoncé descriptif
(ou attributif). VoirA.-J.Greimas, Du sens , p. 167et suiv.et
Cl. Brémond « Observations surla grammaire du décameron »,in Poétique n° 6, Paris,
Éd. du Seuil,1971,p. 207et suiv.L'énoncédescriptif /attributifa trèssouvent une
fonction démarcative,sonapparition fonctionnantcomme ouverture ou clôture d'une
séquence narrative où il y a entransformation : dired'unpersonnage qu'il estriche,
celaapparaît soitaprèsunprocessus d'enrichissement,soitavantunprocessus d'appau-
vrissement. Le récitestun processus qui conserve des supports (les personnages) et
permute les attributions.
102
Pi + + + +
Pí + + + a
P« + + 0 0
/
P* +000
Ps 0 0 0 0
P¿ +00 0
P7 0 + + +
Pg 0 0 + +
P» 0 0 0 +
Pia. 0 0 0 0
Pn... 0 + + 0
105
108