Révision Des Prix Maroc

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La révision des prix dans les marchés publics vers une préservation de
l’équilibre économique des marchés au Maroc
Article · October 2020
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El Mehdi Moukkar
Université Mohammed V Souissi (UM5S)
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Colloque national à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Ain Chock
Casablanca -le 24 octobre 2020-
La commande publique et le développement économique et social
La révision des prix dans les marchés publics vers une préservation de l’équilibre économique
des marchés au Maroc
The revision of prices in public procurement towards preservation of the economic balance of
markets in Morocco
MOUKKAR El Mehdi
Doctorant
Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Souissi
Université Mohamed V de Rabat
Laboratoire de recherche en compétitivité économique et performance managériale
Maroc
me.moukkar@gmail.com
1Page 2020‫ عدد خاص‬:‫ العدد الرابع عشر‬،‫مجلة مسارات في الدراسات و األبحاث القانونية‬
ISBN: 978-9920-765-27-5. ISSN: 2508-9455
Résumé
Le but de cet article est d’aborder l’importance de la révision de prix dans la préservation de l’équilibre
économique au niveau du contrat d’une part et du marché d’autre part dans le cadre des marchés publics. Tout en
essayant de présenter des propositions conjoncturelles et stratégiques pour accompagner le pouvoir adjudicateur à
établir et rédiger une formule de révision des prix adéquate et fiable de manière à préserver cet équilibre tout au
long de la durée du marché.
La commande publique est considérée comme l’un des mécanismes juridico-financiers nécessaires pour parvenir
au développement économique et social du pays et qui revête une importance économique considérable tant au
niveau national qu'international, se traduisant, ainsi, par une part importante du PIB national.
Le prix dans les marchés publics est considéré comme étant la pierre philosophale sur laquelle se base toutes les
variables qui composent le marché. L’estimation de ce prix est toujours très difficile et c’est pour cela qu’il faut
un suivi très proche pour pouvoir mieux le réguler.
Le présent article va essayer également de contrecarrer les différentes difficultés liées au calcul de la révision des
prix à travers une illustration pratique d’une formule de révision issue d’un cas réel.
Mots-clés : Marchés publics ; Révision des prix ; développement économique ; finance publique
Abstract
The aim of this article is to address the importance of the price revision in preserving the economic equilibrium of
the contract on one hand and the market on the other hand. This study will be done in the context of public
contracts. While trying to present conjectural and strategic proposals to assist the contracting authority in
establishing and drafting an adequate and reliable price revision. A formula to preserve this balance throughout
the duration of the contract.
Public procurement is considered to be one of the legal and financial mechanisms necessary to achieve economic
and social development. It’s seen as a considerable economic importance both nationally and internationally, thus
resulting in the significant share of national GDP.
Price in public markets is considered to be the central point upon which all the variables that make up the market
are based, and which no one has yet come up with a formula that would surely give the right price for a good work.
This article will also try to counteract the various difficulties linked to the price calculation revision through a
practical illustration of a revision formula resulting from real specifications.
Keywords: Public procurement;pricerevision;economicdevelopment; public finance
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Introduction
A la lumière des principes des marchés publics tels que l’amélioration du climat des affaires et
de la concurrence, le renforcement de l’éthique et la transparence ; le législateur marocain a
encadré le processus de gestion de ces marchés par plusieurs mécanismes juridiques et
procédurales qui comprennent les voies et les moyens de leur conclusion en vue de protéger les
deniers publics et afin d’assurer l’égalité entre les concurrents.
La commande publique dispose d’un aspect unique qui la différencie de tout accord de volonté
entre particuliers. Les ressources dans son cadre sont engagées pour des fins publiques, ce qui
nécessite une réglementation spéciale pour assurer une transparence adéquate des opérations.
Ainsi, les pouvoirs adjudicateurs doivent être rentables et efficaces dans l'utilisation des
ressources tout en respectant les normes les plus élevées de probité et d'intégrité.
Le prix est le principal facteur décisif pour la plupart des appels d’offres et les projets doivent
avoir un prix de base approprié par rapport au prix du marché pour éviter tout obstacle pendant
l’exécution du projet.
Et compte tenu de leur caractère déterminant dans un marché, les prix, sont librement
déterminés par le jeu de la concurrence et établis par les opérateurs économiques, lors de la
mise en concurrence, sur la base des besoins exprimés dans le cahier des charges.
Et dans le but de préserver l’équilibre économique du contrat en matière des prix, l’acheteur
public est tenu d’accorder une grande importance à la phase de conception de la formule de
révision des prix au moment de l’élaboration du cahier des charges pour tenir compte des
variations des prix durant la période d’exécution des marchés à prix révisable.
La formule de la révision si elle s’avère qu’elle n’est pas prévue ou inadaptée, elle peut
engendrer des conséquences majeures telles que limiter ou fausser la concurrence entre les
opérateurs économiques.
Pour que la commande publique arrive à assurer une croissance économique et sociale au
Maroc, il faut essayer de résoudre les problèmes majeurs qui entravent cette croissance,
notamment ceux relatives aux prix et à leur révision, surtout lorsqu’on est face à des marchés
passés pour le compte de l’Etat avec des montants significatifs (comme dans le secteur des
constructions qui est considéré comme un moteur clé de la croissance économique).
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L’objectif de ce travail est de présenter l’importance de la révision des prix dans la préservation
de l’équilibre économique du marché et de développer les différentes difficultés liées au calcul
de la révision des prix pour accompagner le pouvoir adjudicateur à mettre en œuvre une formule
de la révision des prix adéquate à la nature des prestations et arriver à l’appliquer correctement.
Quel est, alors, le régime juridique de la commande publique au Maroc ?
Comment pourrons-nous assurer le montage juridique du marché et la détermination des

besoins ?
Comment la révision des prix préserve-t-elle l’équilibre économique du contrat ?
Comment pourrons-nous concevoir et mettre en œuvre une formule de révision des prix
adéquate à chaque marché ?
Cet article intitulé, « La révision des prix dans les marchés publics vers une préservation de
l’équilibre économique des contrats au Maroc », est constitué de 2 sections. Après
l’introduction, je présenterai dans la première section les marchés publics comme mode d’achat
distingué en constante évolution, ainsi que le montage juridique du marché et l’étendue de la
consistance des besoins. En deuxième section, je montrerai le rôle de la révision des prix dans
la préservation de l’équilibre économique du contrat et par la suite, je vais présenter des
recommandations pour aider les acheteurs publics à concevoir et mettre en œuvre une révision
des prix adéquate.
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Section 1 : Généralités et dispositions propres aux marchés publics au Maroc
Le contrat, une institution juridique et économique dont les origines remontent aux doctrines
du droit romain qui l'a décrit comme un accord qui a produit des obligations d’une façon
immédiate.
Il y a quelque temps, il a cessé d'être une institution exclusive de droit privé, pour avoir son
propre rôle en droit public 1. Cette notion de contrat que Pothier a souligné et reflété
positivement dans le code civil français de 1804 est la base des doctrines classiques et modernes
des contrats2, tant privés que publics.
I- Le caractère onéreux et évolutif des marchés publics
Le marché public est un contrat écrit qui se distingue des autres procédés non contractuels par
lesquels l’administration prend possession de certains biens, tels que la réquisition et
l’expropriation3.
A- Les marchés publics : mode d’achat en constante évolution
Traditionnellement, les marchés publics étaient connus comme étant un mode d'achat structuré
et séquentiel basés sur l'exécution d'un processus ou d'une fonction, probablement en raison de
la nature hautement réglementée du domaine où tant d'étapes sont dictées par la loi ou la
réglementation.
Dans cette perspective, les marchés publics consistent simplement à obtenir les fournitures ou
les services nécessaires par des moyens contractuels.
Historiquement, les marchés publics se sont centrés sur le contrat ou la transaction individuelle,
et non sur l'agrégat. L'approche basée sur les transactions a tendance à considérer chaque achat
de manière isolée et à développer des solutions contractuelles sur cette base.
1
(DROMI, José Roberto). « Le droit administratif ». Edition bon air, SL, 1997, p.323.
2
(SPOTA, Alberto). « Contrats de droit civil », édition bon air, Volume I, SL, 1984, p.7.
3
(BOUTAQBOUT, AbdelmajidCharif). « Marchés publics : « manuel pratique de gestion », édition dar assalam,
Librairie dar assalam, Rabat, 2019, p. 220.
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Cette approche a prévalu en raison du manque de données utiles pour permettre aux
responsables des achats de visualiser les achats dans leur totalité, ou des situations de charge
de travail.
Ces approches cèdent désormais la place à des modèles de marchés publics plus systématiques.
Par exemple, les marchés publics peuvent être considérés comme une « structure imbriquée
dans des systèmes »4, dans laquelle le processus de passation des marchés n'est qu'une
composante.
Les marchés publics doivent être stratégiques dans leur vision et leur objectif, ne se concentrant
pas sur les transactions d'achat, mais sur les processus d'acquisition et les résultats qui
contribuent à l'accomplissement de la mission.
C’est à ce niveau qu’on va distinguer le terme « approvisionnement » de « acquisition », ce

dernier terme étant plus complet et impliquant « une contribution à la stratégie pour répondre
aux exigences de la mission »
Récemment, il y a eu un intérêt accru pour les marchés publics en tant que fonction stratégique
du Maroc. Cet intérêt se reflète dans les achats du secteur privé.
En plus de la gestion de la chaîne d'approvisionnement, les responsables des marchés publics

devraient adopter une approche stratégique des marchés publics en tant que fonction
managériale en collaboration avec d'autres dirigeants gouvernementaux afin de réaliser des
économies de coûts, une réduction du temps de cycle, une meilleure utilisation du capital
humain, l'autonomisation et la réduction des stocks 5.
B- Un contrat avec un régime juridique distingué
Est considéré un marché public selon les termes de l’article 4 du décret n° 2-12- 349 du 20 mars
2013 :
 Tout contrat à titre onéreux conclu entre, d’une part, un maître d’ouvrage et, d’autre
part, une personne physique ou morale appelée entrepreneur, fournisseur ou prestataire
4
(THAI, Khi.V). « Public procurement reexamined », Journal of public procurement,1 :1, SL, 2001, p.40.
5
(MCCUE, Clliford.P) et (GIANAKIS, Gerasimos.A). « Public purchasing: who’s minding the store? », Journal
of public procurement, 1:1, SL, 2001, pp. 71-95.
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de services ayant pour objet l’exécution de travaux, la livraison de fournitures ou la

réalisation de prestations de services6;
 Les marchés publics ne doivent pas être confondus avec d’autres contrats comme les
contrats de vente ou de partenariat vu qu’ils disposent d’un régime juridique spécial et
différent ;
 Les marchés publics sont des contrats consacrant une manifestation de la volonté qui
exprime l’accord de deux contractants l’accord dotées de la personnalité juridique ;
 L’objet du marchées un élément fondamental qui doit être défini avec exhaustivité vu
qu’il présente la nature des besoins exprimés par l’acheteur public ;
Il est à noter que tous les contrats soumis au décret des marchés publics disposent du caractère
de contrats administratifs7.
II. Le montage juridique du marché et l’étendue de la consistance des besoins
La forme du contrat et son contenu doivent respecter les clauses du décret sur les marchés
publics, les textes spéciaux, les autres textes qui différent selon l’objet du marché (fournitures,
travaux ou services), les textes sur la comptabilité publique, les délais de paiement, la révision
des prix…
A- La détermination des besoins
Pour réussir ses commandes en termes de qualité et de prix, le maître d’ouvrage est tenu de
recenser les besoins à satisfaire et les définir clairement avant tout appel à la concurrence ou
toute négociation.
Une bonne précision des besoins et des objectifs du marché permet aux concurrents de présenter
des réponses claires et des prix meilleures d’une part et évite l’administration de s’engager dans
une mauvaise voie en optant pour une offre qui n’est pas la meilleure tous critères confondus
d’autre part.
En définissant l’objet et les spécifications techniques des prestations après les études de
définition, le maître d’ouvrage est tenue de prévoir au niveau du CPS la ou les formules de
6
SN, (OCDE). « Guide sur l’intégrité dans les marchés publics au Maroc »,
http://www.oecd.org/governance/public-procurement/publications/Guide-integrite-dans-marches-publics-
Maroc.pdf, [consulté le 16 avril 2020].
7
OCDE, op. Cit.
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révision des prix à appliquer et la date à laquelle s’entend le prix convenu lorsque le marché
est passé à prix révisable.
B- La nature des prix
Le marché peut être à prix fermes ou révisables.
1- Les prix fermes
Le prix du marché est ferme lorsqu’il ne peut être modifié pendant le délai de son exécution.
Si le taux de la taxe sur la valeur ajoutée est modifié postérieurement à la date limite de remise
des offres, le maître d’ouvrage répercute cette modification sur le prix de règlement.
Pour les marchés portant sur l’acquisition de produits ou services dont les prix sont réglementés,
le maître d’ouvrage répercute la différence résultant de la modification des prix desdits produits
ou services intervenue entre la date de remise des offres et la date de livraison sur le prix de
règlement prévu au marché.
Les marchés de fournitures et de services autres que les études sont passés à prix ferme.
Les marchés d’études dont le délai d’exécution est inférieur à quatre (4) mois sont passés à
prix ferme.8
2- Les prix révisables
Le prix du marché est révisable lorsqu’il peut être modifié en raison des variations économiques
en cours d’exécution de la prestation.
Cependant, les marchés de travaux sont passés à prix révisable.
Ainsi, les marchés d’études dont le délai d’exécution est supérieur ou égal à quatre (4) mois
sont passés à prix révisable si le maître d’ouvrage le prévoit.9
Les règles et les conditions de révision des prix sont fixées par arrêté du chef de gouvernement
après visa du Ministre chargé des finances.
Section 2 : La révision des prix dans les marchés publics comme moyen de préservation
de l’équilibre économique du contrat au Maroc
8
Articles 11 et 12 du décret N° 2.12.349 du 8 joumada I 1434(20-03-2013) relatif aux marchés publics.
9
Article 12 du décret N° 2.12.349 du 8 joumada I 1434(20-03-2013) relatif aux marchés publics.
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Dans le cadre des marchés publics, il faut se préoccuper, en plus de la protection et la

préservation des deniers publics, de la gestion des finances publiques et de la mesure dans
laquelle cela se rapporte à l’investissement et à la croissance économique et sociale dans le but
d’améliorer les services publics et la vie sociale.
L'objectif de la révision des prix dans les contrats des Administrations publiques est d'établir le
moyen de mettre à jour les prix de l'offre du contractant depuis l'offre et l'attribution des travaux
aux prix au moment de l'exécution des différentes unités de travaux.
L'organisme contractant doit établir la formule d'examen des prix applicable, qui sera
déterminée en fonction de la nature du contrat et de la structure et de l'évolution des coûts de
l'activité qui constitue son objet.
Les indices choisis sont ceux qui, avec la plus grande ventilation possible de ceux disponibles
au public, reflètent mieux l’évolution des coûts soumis à révision.
I- Etude de la formule de révision des prix au Maroc et en France
A- La réglementation de la révision des prix au Maroc
Le dernier texte réglementaire intervenu est l’arrêté du chef de gouvernement n°3 -302-15 du
27 novembre 2015 qui a rentré en vigueur à compter du 1 er janvier 2016 et qui s’applique
uniquement sur les marchés publics à prix révisable pour lesquels la consultation a été engagée
ou l’avis à la concurrence a été publié après la date d’entrée en vigueur de cet arrêté.
L’arrêté du chef de gouvernement n°3-205-14 du 9 juin 2014 fixant les règles et les conditions
de révision des prix des marchés publics a été abrogé.
Ainsi, on peut remarquer que le nouveau texte a complété et a entraîné des modifications
principalement sur la liste des index globaux annexés à l’arrêté n°3-302-15, ainsi que sur
certains articles comme :
 L’article 8 qui prévoyait que « le résultat final du coefficient de la révision des prix qui
devait être arrêté à la quatrième décimale. Pour les calculs intermédiaires, les résultats
des rapports devaient être arrêtés à la sixième décimale » est abrogé par l’article 8 de
l’arrêté n°3-302-15 disposant que « le résultat final du coefficient de la révision des prix
ainsi que les résultats des rapports relatifs aux calculs intermédiaires sont arrêtés à la
quatrième décimale c.à.d. 4 chiffres après la virgule » ;
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 Paragraphe 2 de l’article 14 qui prévoyait « que pour le calcul de la révision des prix,
les mois sont réputés avoir une durée de 30 jours » est modifié par l’article 14 de l’arrêté
n°3-302-15 disposant que « la révision des prix est calculée au prorata du nombre de
jours calendaires par mois auquel correspond chacune des valeurs du coefficient de
révision ».
Cependant, il s’avère important de noter que les différentes formules de la révision des prix
n’ont pas changé suite à la modification du texte réglementaire de la révision des prix entraînant,
ainsi, plusieurs problématiques quant à la détermination prévisionnelle adéquate de ces
formules de telle manière qu’elles permettent de sauvegarder l’équilibre économique du contrat
d’une manière fiable.
B- Comparaison entre la formule de calcul de la révision des prix au Maroc et en

France
L’étude de la problématique nous impose de présenter et d’analyser la formule de la révision

des prix préconisé réglementairement par l’arrêté n° n°3-302-15 du 27 novembre 2015 dans
son article 4 tout en essayant de faire un benchmark significatif avec la formule adoptée par la
France pour la révision des prix dans les marchés publics.
1. Présentation des formules de la révision des prix
 Pour le cas du Maroc :
Elle se présente comme suit :
P=PoK+a(X/Xo) +b (Y/Yo) +c (Z/Zo)…..Où :
P : est le montant hors taxe révisé de la prestation considérée ;
Po : le montant initial hors taxe de cette même prestation ;
K : est la partie fixe dont la valeur doit être supérieur ou égale à 0,15 ;
K, a, b, c… sont des coefficients invariables, tels que K+ a+ b +c…=1
P/Po : étant le coefficient de la révision des prix ;
Xo, Yo, Zo : sont les valeurs de référence des index du mois :
 De la date limite de remise des offres pour les marchés passés à prix révisables ;
 De la date de signature par l’attributaire lorsque ce dernier est négocié et passé à prix
révisables ;
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X, Y, Z : sont les valeurs des index du mois de l’exigibilité de la révision.
A noter que la valeur de chacun des coefficients k, a, b, c… et la nature des index X, Y, Z…

seront arrêtées par les cahiers des prescriptions communes applicables ou les cahiers des
prescriptions spéciales. 10
 Pour le cas de la France :
Elle se présente comme suit conformément au décret n° 2018-1225 du 24 décembre 2018

portant diverses mesures relatives aux contrats de la commande publique en France :
P = Po [x + y ( a M/Mo + b S/So + c Psd/Psdo + d…)] où:

où :
P : le prix révisé ;
Po : le prix initial ;
X : c’est la valeur qui représente le terme fixe qui ne peut pas être inférieur à 0,125 ;
Y : c’est la valeur obtenue de la différence entre 1 et la partie fixe (X) ;
a, b, c… : Sont les coefficients à appliquer aux indices en fonction du poids respectif des
composants correspondants dans le coût de la prestation (la somme de ces coefficients est égale
à 1) tels que a+ b +c…=1 et X+Y=1 ;
Mo, So, Psdo : Valeur de la référence du mois de remise des offres pour les marchés passés à
prix révisables ;
M, S, Psd : Valeur de la référence du mois de révision de prix.
A noter que la valeur de chacun des coefficients k, a, b, c… et la nature des index X, Y, Z…

sont fixées par l’acheteur dans le cahier des clauses administratives et particulières (CCAP) 11.
La révision est obligatoire, lorsque les conditions cumulatives suivantes sont réunies :
- Marché d’une durée d’exécution supérieure à 3 mois ;
- Recours à une part importante de fournitures notamment de matières premières ;
- Dont le prix est directement affecté par les fluctuations des cours mondiaux 12.
10
Article 4 de l’arrêté n° n°3-302-15 du 27 novembre 2015 relatif à la révision des prix.
11
Décret n° 2018-1225 du 24 décembre 2018 portant diverses mesures relatives aux contrats de la commande
publique en France
12
Articles 18¬V et 198¬V du code des marchés publics français.
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2. Analyse des formules de la révision des prix
On remarque que la formule de la révision des prix au Maroc est identique à celle adoptée en
France, à l’exception du terme fixe.
En France, ce terme, ne peut être inférieur à 12,5% alors qu’au Maroc, il ne peut être inférieur
à 15%.
A noter que le terme fixe en France avant le 1er janvier 1987 devait être égal à 15%13, cette
dernière est généralement conservée.
Ainsi, on peut dire que la révision des prix peut être calculée soit à travers :
- L’ajustement en fonction d’une référence qui figure sur le marché (qui peut être un
indice, un index, le barème du titulaire…),
- L’application d’une formule représentative de l’évolution du coût des prestations objet

du marché.14
 Cas n°1 :
La formule d’ajustement sur référence est simple à appliquer par l’acheteur public à condition
que les prestations du marché correspondent exactement à la référence choisie 15. Elle est
également adaptée aux marchés des travaux pour lesquels un index unique suffit à bien
représenter les prestations.
La formule de la révision des prix se présentera à ce niveau comme suit :
P=Pok+a (I/Io) où :
k et a sont des coefficients invariables, tels que k+a=116.
Où : P et Po sont respectivement le montant initial de la prestation et le montant révisé de cette

même prestation.
13
Circulaire du 5 octobre 1987 relative à la détermination des prix initiaux et des prix de règlement dans les marchés
publics - NOR : ECOM8710070C - JO du 24 octobre 1987.
14
SN, (Ministère de l’économie et des finances français). « Le prix dans les marchés publics, guide
etrecommandations»,https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/daj/marches_publics/oeap/con
certation/autres_groupes_travail/guide-prix-dans-mp.pdf, p.26, [consulté le 18 septembre 2020]
15
SN, (Ministère de l’économie et des finances français), op. Cit, p.30.
16
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A noter que la formule de la révision des prix doit comporter au maximum 5 index, lorsque le
montant prévu pour l’exécution d’un marché à prix révisables est inférieur ou égal à 1.000.000
de DH 17.
NB : se référer à l’exemple pratique qui viendra par la suite.
 Cas n°2 :
La formule paramétrique est plus représentative et s’impose dans les marchés, qui compte tenu
de leurs spécificités, n’existe pas d’index qui correspond à l’ensemble des prestations ou lorsque
ces dernières sont différentes par nature.
La mise en œuvre de cette formule est complexe et entachée de plusieurs difficultés, telles que
la détermination des indices en fonction d’une prévision à CT ou à LMT, le choix des index en
fonction de la nature des prestations, l’affectation de la pondération aux index pour traduire leur
poids dans l’exécution des prestations…
II- Illustration de la formule de révision des prix et recommandations
Pour illustrer ce qui a été avancé précédemment, on va essayer de traiter un cas pratique.
A- Application pratique de la formule de révision des prix avec deux situations
Les données de ce cas pratique se présentent comme suit :
 L’objet du marché : Construction d’un bâtiment pour le compte d’une Administration

publique,
 Catégorie du marché : marché de travaux pluriannuel,
 Mode de passation du marché : Appel d’offre ouvert,
 Délai d’exécution : 647 jours,
 Montant total des travaux : 8.640.000 DH TTC (A noter qu’un engagement
complémentaire a été établi pour couvrir une augmentation dans la masse des travaux),
 Date d’ouverture des plis : Mars 2016,
 Date de commencement de l’exécution des prestations : 27/04/2016,
 Date d’arrêt n°1des travaux pour manque de documents techniques : 22/03/2017,
 Date de la reprise des travaux : 09/12/2017,
 Date de la réception provisoire : 22/10/2018,
17
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 Index global choisi pour le calcul de la révision des prix : Bat 6 (bâtiment tous corps
d’état),
 Formule de la révision des prix conçu à travers l’ajustement en fonction d’un index
global : 𝐵𝑎𝑡6
P=PoK+X ( ).
𝐵𝑎𝑡6𝑜
On va traiter 2 situations pour pouvoir les rapprocher par la suite :
 Situation n°1 : K = 15% (terme fixe qui doit être supérieur ou égal à 0,15 selon la
réglementation marocaine), X= 85% (100-15) ;
 Situation n°2 : K= 30% et X= 70%.
1. Illustration de la situation n°1
Le présent tableau présente les différentes phases par lesquelles le maître d’ouvrage doit passer
pour dégager le montant de la révision des prix méthodiquement.
NBRE 0,85*(b MONTANT DE

PERIODE( Echelonneme BAT6( Coeffici Montant des MONTANT A
DE at6)/bat P/Po (6) LA REVISION
1) nt 4) ent(7) travaux HT(8) REVISER HT(9)
JRS(3) 6o(5) HT(10)
BAT6o (2) 197,3
Décompte provisoire N°1 DU 20/10/2016
avr-16 4 DU 27 AU 30 197,4 0,8504 1,0004 0,0004 1.575.707,91 1.575.707,91 14,24
mai-16 31 DU 01 AU 31 199,6 0,8598 1,0098 0,0098 1.575.707,91 1.575.707,91 2.704,52
jui-16 30 DU 01 AU 30 200,1 0,8619 1,0119 0,0119 1.575.707,91 1.575.707,91 3.178,12
juil-16 31 DU 01 AU 31 198,3 0,8542 1,0042 0,0042 1.575.707,91 1.575.707,91 1159,08
aout-16 31 DU 01 AU 31 199,2 0,8581 1,0081 0,0081 1.575.707,91 1.575.707,91 2.235,36
sept-16 30 DU 01 AU 30 199,2 0,8581 1,0081 0,0081 1.575.707,91 1.575.707,91 2.163,26
oct-16 20 DU 01 AU 20 201,5 0,8680 1,0180 0,0180 1.575.707,91 1.575.707,91 3.204,82
TOTAL 177 14.659,4
oct-16 11 DU 21 AU 31 201,5 0,868 1,018 0,018 2.312.028,88 736.320,98 4.555,99
nov-16 21 DU 01 AU 21 201,8 0,8694 1,0193 0,0193 2.312.028,88 736.320,98 9.325,97
TOTAL 32 13.881,96
ISBN: 978-9920-765-27-5. ISSN: 2508-9455
nov-16 9 DU 22 AU 30 201,8 0,8693 1,0193 0,0193 3.233.424,78 921.395,90 1344,93

dec-16 31 DU 01 AU 31 201,9 0,8698 1,0198 0,0198 3.233.424,78 921.395,90 4752,54
jan-17 31 DU 01 AU 31 202,6 0,8727 1,0227 0,0227 3.233.424,78 921.395,90 5448,62
fev-17 28 DU 01 AU 28 202,4 0,8719 1,0219 0,0219 3.233.424,78 921.395,90 4747,89
mar-17 20 DU 01 AU 20 202,8 0,8736 1,0236 0,0236 3.233.424,78 921.395,90 3654,61
TOTAL 119 19.948,59
Décompte provisoire N° 4 DU 21/12/2017
mar-17 1 DU 21 AU 21 202,8 0,8736 1,0236 0,0236 6.149.207,68 2.915.782,90 4915,18
Dec-17 13 DU 09 AU 21 207,2 0,8925 1,0425 0,0425 6.149.207,68 2.915.782,90 115069,29
TOTAL 14 119.984,47
Décompte provisoire N° 5 et dernier DU 22/10/2018
dec-17 10 DU 22 AU 31 207,2 0,8925 1,0425 0,0425 7.835.951,72 1.686.744,04 2350,38
jan-18 31 DU 01 AU 31 207,8 0,8952 1,0452 0,0452 7.835.951,72 1.686.744,04 7749,06
fev-18 28 DU 01 AU 28 207,7 0,8947 1,0447 0,0447 7.835.951,72 1.686.744,04 6921,73
mar-18 31 DU 01 AU 31 207,6 0,8943 1,0443 0,0443 7.835.951,72 1.686.744,04 7594,77
avr-18 30 DU 01 AU 30 207,8 0,8952 1,0452 0,0452 7.835.951,72 1.686.744,04 7499,09
mai-18 31 DU 01 AU 31 206,8 0,8908 1,0408 0,0408 7.835.951,72 1.686.744,04 6994,73
jui-18 30 DU 01 AU 30 206,7 0,8904 1,0404 0,0404 7.835.951,72 1.686.744,04 6702,73
juil-18 31 DU 01 AU 31 206,5 0,8896 1,0396 0,0396 7.835.951,72 1.686.744,04 6789,01
aout-18 31 DU 01 AU 31 206,4 0,8891 1,0391 0,0391 7.835.951,72 1.686.744,04 6703,28
sept-18 30 DU 01 AU 30 208,4 0,8977 1,0477 0,0477 7.835.951,72 1.686.744,04 7913,87
oct-18 22 DU 01 AU 22 210,3 0,9059 1,0559 0,0559 7.835.951,72 1.686.744,04 6801,17
TOTAL 305 74.019,82
TOTAL DE LA REVISION en DH (HT) 242.494,24
Tableau n°1 : Illustration pratique pour le calcul de la révision des prix conformément aux variables de
l’hypothèse n°1
Source : Auteur
(1) : Il s’agit de la période sur laquelle on va opérer la révision des prix (répartie en fonction de
la date du service fait au niveau de chaque décompte provisoire) ;
(2) : Il s’agit de l’index du mois de référence à l’instant To (date limite de remise des offres : la
date d’ouverture des plis) ;
(3) : le nombre de jours par mois qui cours à partir de la date de commencement de l’exécution
des prestations prenant en compte les arrêts et reprises prononcés par le maître d’ouvrage par
voie d’ordre de services notifiés au titulaire du marché ;
(4) : Il s’agit des valeurs de référence des index de chaque mois à réviser (bat6 : index global
bâtiment tous corps d’état) ;
(5) : Il s’agit d’appliquer la formule de la révision des prix pour ressortir le coefficient de la
révision des prix.
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Prenons à titre d’exemple le décompte provisoire n°1 et essayons de réviser le montant des
travaux exécutés au cours du mois d’avril 2016. On va commencer, d’abord, par diviser l’index
global bâtiment tous corps d’état à l’instant T (bat6=197,4 en mois d’avril 2016) par l’index
global bâtiment tous corps d’état à l’instant To (bat6o=197,3 en mois de mars 2016) en ne
retenant que 4 chiffres après la virgule conformément à l’arrêté de la révision des prix de 2015 ;
on obtiendra, ainsi, le résultat suivant : Bat6/Bat6o= 197,4/197,3=1,0005.
Par la suite, on va multiplier le résultat obtenu de la division des index ci-dessus par le
coefficient invariable obtenu par la différence entre le nombre 1 (100%) et la partie fixe qui
doit être supérieur à 0,15 (15%) (Dans notre cas, elle est fixée au niveau du cahier des
prescriptions spéciales dans 0,15), on obtiendra, ainsi, le résultat suivant : 0,85 ×1,0005=
0,8504 (ne retenir que 4 chiffres après la virgule).
(6) / (7) : Après, on va rajouter la partie fixe dont la valeur est de 0,15 au résultat ci-dessus et
on va obtenir le coefficient de la révision des prix (on va soustraire le nombre 1 du résultat pour
obtenir directement le montant de la révision des prix après la multiplication du coefficient par
le montant des travaux par mois) (0,15+0,8504) -1= 1,0004-1= 0,0004 ;
(8) : le montant des travaux hors taxe est cumulatif ;
(9) : le montant à réviser hors taxe est obtenu par la différence entre le montant des travaux hors
taxe du décompte supérieur et le montant des travaux hors taxe du décompte inférieur ;
𝟒
(10) : Au final le montant de la révision des prix se calcule comme suite : 1.575.707,91× 
𝟏𝟕𝟕
(montant à réviser HT au titre du mois d’avril) × 0,0004 (coefficient de la révision des

prix) = 35.609,22×0,0004=14,24 DH HT (17,08 DH TTC).
NB :
Si le cahier des prescriptions spéciales prévoit une formule paramétrique en raison de la nature
des prestations, le coefficient invariable X doit être pondéré aux index pour traduire leur poids
dans l’exécution des prestations.
Exemple : P = Po [K + X (20%* M/Mo + 45%* Y/Yo + 35%* Z/Zo)]

où :
2. Illustration de la situation n°2
En fixant le terme fixe (K) dans une valeur de 30% et le coefficient (X) dans une valeur de 70%,
on va obtenir par l’utilisation de la même formule, appliquée par le biais du tableau précédent,
un montant de la révision des prix hors taxes qui égal à : 200.428,05 DH.
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La conclusion tirée par la comparaison des résultats obtenus au niveau des hypothèses 1 et 2
est la suivante : l’augmentation de la valeur du terme fixe (K), qui a passée de 15% à 30%,
entraîne une diminution du montant de la révision des prix qui est dû, notamment, à la faible
valeur du coefficient invariable (X) qui a passé de 85% à 70% et qui sera réparti au prorata
après avoir prévu la pondération à attribuer à chaque index
La formule de la révision des prix ne doit pas être conçue de manière à être favorable pour une
partie sur une autre soit par le choix d’un index qui évolue faiblement sans lien avec l’objet du
marché soit par le choix d’un terme fixe (k) largement supérieur à la valeur réglementaire (0,15)
La question qui se pose, à ce niveau, se présente comme suit : Sur quelle base l’acheteur
public détermine la valeur du terme fixe (K) ?
B- Recommandations pour la conception et la mise en œuvre d’une révision des prix

adéquate
En pratique, on peut remarquer que certains acheteurs publics ne prennent pas le soin d’élaborer
et de concevoir une formule adéquate à la nature des prestations et qui répond parfaitement bien
aux spécificités du cahier de charges. Malheureusement, ils ne font que copier une formule déjà
utilisée et, parfois, sans même vérifier sa correspondance aux prestations du marché.
La révision des prix doit représenter les coûts de l’ensemble des éléments principaux
constitutifs de la prestation en fonction de sa nature et en fonction des spécifications techniques
définies préalablement par l’acheteur public.
De ce fait, il est recommandé de suivre les étapes suivantes pour concevoir une formule de
révision des prix adéquate :
a. Déterminer avec exactitude et avec exhaustivité les différents éléments de la prestation

en se référant au spécificités techniques et au bordereau des prix figurants au niveau du
cahier des charges, puis décomposer ces éléments et ensuite les hiérarchiser en fonction
de leur importance ;
b. Opérer un tri des éléments hiérarchisés et ne retenir que ceux qui présentent un caractère
important vu leurs poids quantitatif et pécuniaire (ne retenir que les éléments les plus
significatifs qui subissent de fortes variations de prix et qui ont une pondération forte) ;
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c. Déterminer les index à adopter en fonction des éléments triés en se référant au barème
d’indexation publié par le Ministère de l’équipement, du transport, de la logistique et de
l’eau ;
d. Déterminer la pondération à attribuer à chaque index en fonction des prestations à

réaliser ;
e. Faire des prévisions pour avoir un aperçu sur l’évolution des index durant la durée du
contrat18 ;
f. Déterminer la partie fixe qui doit être supérieur à 0,15 et sa pondération en fonction des
prévisions réalisées sur les index (pour prévoir leur évolution dans le temps) ;
g. Mettre en œuvre la formule.
En France, comme déjà évoqué, « le marché à prix révisable doit comporter une partie fixe
minimale de 12.5%, selon les dispositions de l’article 3 du décret n° 2001-738 du 23 août 2001.
Les motifs d’existence de cette partie fixe se sont perdus dans les mémoires depuis que les
formules de variation existent. Chacun prétend pourtant détenir l’explication de cette pratique,
mais ces explications sont toutes différentes ».
L’utilisation de cette partie fixe est donc considérée comme un postulat et est prise sur la plupart
des révisions à sa valeur minimale de K=0.15. Ceci implique un impact plus important sur le
coût du projet, surtout si les index qui lui sont liés représentent une certaine volatilité.
A mon avis, cette partie fixe devrait être évaluée systématiquement à chaque début de projet en
prenant compte des paramètres du marché du type : Evolution des index, simulation d’une
révision basée sur les données de l’année N-1, le budget, la nature des travaux et leur délai
d’exécution.
Comme la hausse de cette partie fixe implique une potentielle perte pour le contractant
exécutant du projet. Elle devrait être inclue comme paramètre de négociation et peut servir de
levier afin de trouver des compromis.
18
Voir paragraphe 3 de la conclusion.
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Conclusion
En guise de conclusion, on peut dire que le système des marchés publics est considéré
comme l’un des mécanismes les plus importants à travers lesquels les pouvoirs publics
concrétisent leurs politiques pour répondre à des besoins économiques, sociaux et culturels.
La gestion des marchés publics est un domaine complexe qui requiert des connaissances
juridiques importantes à même d’en garantir l’efficacité et le respect des textes en vigueur.
En l’absence d’un référentiel des prix, surtout dans les marchés du bâtiment et travaux publics
(BTP) qui constituent un secteur capital pour l’économie (40Mds de DH d’investissement en
2019, on ne peut pas réaliser des prévisions fiables à long, moyen terme (LMT) car, tout
simplement, on ne dispose pas des données de base référencées (prix) pour prévoir l’évolution
des index.
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C’est la raison pour laquelle, on remarque dans la grande majorité des marchés passés pour le
compte de l’Etat que la formule de révision des prix adoptée contient toujours un terme fixe k=
0,15 même si l’arrêté de la révision des prix donne la possibilité de choisir une valeur supérieur
ou égale à 0,15 (donc elle peut être 0,20, 0,30…).
Il faut dire que les critères de référence exigés dans le décret des marchés publics restent vagues
et donc non auditables, ni vérifiables encore moins calculables, ouvrant la voie aux dérives 19.
Même l’estimation administrative des appels d’offres déterminée par le maître d’ouvrage se
forme sur une étude des prix basée, malheureusement, sur des estimations administratives non
fondées susceptibles de biaiser le montant de cette estimation et donc l’ensemble des données
du marché qui viendront par la suite au moment de l’exécution (révision des prix…).
Cependant, il faut revoir la formule de la révision des prix d’une manière stratégique en essayant
d’introduire des variables tangibles clairement déterminables.
BIBLIOGRAPHIE
 Articles :
 (ANTONITES, Alexander Josef), et (TRUTER, M.). « SMME procurement issues in local government:
A Gauteng metropolitan study», Journal of Public Administration, vol. 45, SL, 2010, pp. 447-466;
 (MCCUE, Clliford.P) et (GIANAKIS, Gerasimos.A). « Public purchasing: who’s minding the store? »,
Journal of public procurement, 1:1, SL, 2001, pp. 71-95;
 (THAI, Khi.V). « Public procurement reexamined », Journal of public procurement,1 :1, SL, 2001, p 9-50;
 Ouvrages :
 (BOUTAQBOUT, AbdelmajidCharif). « Marchés publics : « manuel pratique de gestion », édition dar

assalam, Librairie dar assalam, Rabat, 2019,p. 220 ;
 (DROMI, José Roberto). « Le droit administratif ». Edition bon air,SL, 1997, p.323 ;
19
(BOUMAHROU, Lamiae). « BTP : le retard du référentiel des prix nourrit les dérives »,
https://www.ecoactu.ma/btp-le-retard-du-referentiel-des-prix-nourrit-les-derives/, [consulté le 19 septembre
2020].
ISBN: 978-9920-765-27-5. ISSN: 2508-9455
 (SPOTA, Alberto). « Contrats de droit civil », édition bon air, Volume I, SL, 1984, p.7.
 Webographie :
 (BOUMAHROU, Lamiae). « BTP : le retard du référentiel des prix nourrit les dérives »,
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 (GUINIPERO, Larry.C).« A skills-based analysis of the world class purchaser»,

http://www.capsrsearch.org, [consulté le 19septembre 2020];
 SN,(OCDE). « Guide sur l’intégrité dans les marchés publics au Maroc »,

http://www.oecd.org/governance/public-procurement/publications/Guide-integrite-dans-marches-publics-
Maroc.pdf, [consulté le 16 avril 2020];
 SN, (Ministère de l’économie et des finances français). « Le prix dans les marchés publics, guide
etrecommandations »,https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/daj/marches_publics/oe
ap/concertation/autres_groupes_travail/guide-prix-dans-mp.pdf, [consulté le 18 septembre 2020];
 Textes juridiques :
 Le décret N° 2.12.349 du 8 joumada I 1434(20-03-2013) relatif aux marchés publics tel qu’il a été complété
et modifié par le décret n°2-19-69 ;
 L’arrêté du chef de gouvernement n°3-205-14 du 9 juin 2014 fixant les règles et les conditions de révision
des prix des marchés publics ;
 L’arrêté n° n°3-302-15 du 27 novembre 2015 fixant les règles et les conditions de révision des prix des
marchés publics ;
 Le dahir (9 ramadan 1331) formant Code des obligations et des contrats (B.O. 12 septembre 1913) ;
 Le décret n° 2-14-394 du 13 Mai 2016 approuvant le cahier des clauses administratives générales applicables
aux marchés des travaux ;
 Le décret n° 2.01.2332 du 22 rabii I 1423 (4 juin 2002) approuvant le cahier des clauses administratives
générales applicables aux marchés de services portant sur les prestations d’études et de maîtrise d’œuvre
passés pour le compte de l’Etat ;
 Le décret n° 2018-1225 du 24 décembre 2018 portant diverses mesures relatives aux contrats de la commande
publique en France ;
 Code des marchés publics français (entré en vigueur le 1 er avril 2019) ;
 Circulaire du 5 octobre 1987 relative à la détermination des prix initiaux et des prix de règlement dans les
marchés publics - NOR : ECOM8710070C - JO du 24 octobre 1987.
ISBN: 978-9920-765-27-5. ISSN: 2508-9455
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Quel est, alors, le régime juridique de la commande publique au Maroc ?

Comment pourrons-nous assurer le montage juridique du marché et la détermination des

Comment la révision des prix préserve-t-elle l’équilibre économique du contrat ?

Section 1 : Généralités et dispositions propres aux marchés publics au Maroc

A- Les marchés publics : mode d’achat en constante évolution

C’est à ce niveau qu’on va distinguer le terme « approvisionnement » de « acquisition », ce

En plus de la gestion de la chaîne d'approvisionnement, les responsables des marchés publics

B- Un contrat avec un régime juridique distingué

de services ayant pour objet l’exécution de travaux, la livraison de fournitures ou la

II. Le montage juridique du marché et l’étendue de la consistance des besoins

A- La détermination des besoins

B- La nature des prix

Le marché peut être à prix fermes ou révisables.

1- Les prix fermes

2- Les prix révisables

Cependant, les marchés de travaux sont passés à prix révisable.

Dans le cadre des marchés publics, il faut se préoccuper, en plus de la protection et la

I- Etude de la formule de révision des prix au Maroc et en France

A- La réglementation de la révision des prix au Maroc

B- Comparaison entre la formule de calcul de la révision des prix au Maroc et en

L’étude de la problématique nous impose de présenter et d’analyser la formule de la révision

1. Présentation des formules de la révision des prix

 Pour le cas du Maroc :

Elle se présente comme suit :

P=PoK+a(X/Xo) +b (Y/Yo) +c (Z/Zo)…..Où :

P : est le montant hors taxe révisé de la prestation considérée ;

Po : le montant initial hors taxe de cette même prestation ;

K, a, b, c… sont des coefficients invariables, tels que K+ a+ b +c…=1

P/Po : étant le coefficient de la révision des prix ;

Xo, Yo, Zo : sont les valeurs de référence des index du mois :

X, Y, Z : sont les valeurs des index du mois de l’exigibilité de la révision.

A noter que la valeur de chacun des coefficients k, a, b, c… et la nature des index X, Y, Z…

 Pour le cas de la France :

Elle se présente comme suit conformément au décret n° 2018-1225 du 24 décembre 2018

P = Po [x + y ( a M/Mo + b S/So + c Psd/Psdo + d…)] où:

Y : c’est la valeur obtenue de la différence entre 1 et la partie fixe (X) ;

M, S, Psd : Valeur de la référence du mois de révision de prix.

A noter que la valeur de chacun des coefficients k, a, b, c… et la nature des index X, Y, Z…

- Marché d’une durée d’exécution supérieure à 3 mois ;

- Recours à une part importante de fournitures notamment de matières premières ;

2. Analyse des formules de la révision des prix

- L’application d’une formule représentative de l’évolution du coût des prestations objet

La formule de la révision des prix se présentera à ce niveau comme suit :

Où : P et Po sont respectivement le montant initial de la prestation et le montant révisé de cette

NB : se référer à l’exemple pratique qui viendra par la suite.

II- Illustration de la formule de révision des prix et recommandations

A- Application pratique de la formule de révision des prix avec deux situations

Les données de ce cas pratique se présentent comme suit :

 L’objet du marché : Construction d’un bâtiment pour le compte d’une Administration

On va traiter 2 situations pour pouvoir les rapprocher par la suite :

 Situation n°2 : K= 30% et X= 70%.

1. Illustration de la situation n°1

NBRE 0,85*(b MONTANT DE

nov-16 9 DU 22 AU 30 201,8 0,8693 1,0193 0,0193 3.233.424,78 921.395,90 1344,93

la date du service fait au niveau de chaque décompte provisoire) ;

(8) : le montant des travaux hors taxe est cumulatif ;

(montant à réviser HT au titre du mois d’avril) × 0,0004 (coefficient de la révision des

Exemple : P = Po [K + X (20%* M/Mo + 45%* Y/Yo + 35%* Z/Zo)]

B- Recommandations pour la conception et la mise en œuvre d’une révision des prix