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Revue Marocaine de Gestion et d’Economie, Vol 4, N°9, Juillet – Décembre 2018

ANALYSE DES RENDEMENTS DES BANQUES AU MAROC

Par :
My Ali Rachidi
Enseignant-chercheur
Faculté des Sciences Juridiques, Économiques et Sociales- Meknès

Résumé
Au Maroc, comme ailleurs, le paysage bancaire a suscité une série de mesures de
libéralisation et de déréglementation visant à doter l’économie nationale d’un système
bancaire moderne et efficace en mesure de rationaliser le fonctionnement des marchés
financiers et réels et, par voie de conséquence, de contribuer à la réalisation d’une
croissance économique forte et durable.
Ce processus de libéralisation et de déréglementation a certainement crée un certain
dynamisme dans le secteur bancaire marocain vers beaucoup plus de concurrence, il a
sensiblement renforcé la marge de manœuvre des institutions financières en matière de leurs
choix stratégiques et partant il a impacté leurs performances et celles du secteur dans son
ensemble surtout en matières de rendement ou de productivité de leur facteurs de production
et en matière de financement de l’économie.
En effet, les banques au Maroc ont poursuivi leur politique de bancarisation en jouant
notamment sur la proximité avec la clientèle. Ainsi, sur la période 2002-2014, 2 413
nouvelles agences bancaires ont vu le jour, soit une moyenne de 268 agences par an, pour
porter à 5 113 le nombre de points de vente du secteur à fin 2014. Et, dans le cadre de
l’amélioration des services à la clientèle, le nombre de GAB du secteur est passé de 1 168 à 5
024 unités et le nombre de cartes bancaires en circulation a atteint 8,02 millions d’unités à
fin juin 2014 contre 1,5 million de cartes en 2002.
Grâce à tous ces efforts, le taux de bancarisation est passé de 24 % en 2002 à 64 % en
2014.

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Par ailleurs, et grâce à la dynamique de croissance du secteur, les ressources humaines des
banques au niveau du Maroc se sont renforcées de 10 000 nouveaux collaborateurs entre
2002 et 2014 et plus de 9 000 à l’étranger grâce au développement rapide à l’international
des banques marocaines.
Toutefois, si les Crédits bancaires font de l'ombre aux autres moyens de financement 38%
environ c’est parce que les autres compartiments du marché financier ne jouent pas
pleinement leur rôle en la matière, le tissu productif n’est pas tellement structuré et le pouvoir
d’achat de la majorité des citoyens marocains est encore faible. Dans un tel contexte et
malgré son importance, le concours bancaire au profit de l’économie est en deçà des
ambitions.

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Introduction générale
Après une croissance soutenue, les pays industrialisés ont été entrés, à de 2008, dans
une crise financière profonde ayant comme grands titres la grande vague de faillites de
certaines banques.
S’agissant du cas marocain, l’activité bancaire ne s’exerce pas dans un vase clos, mais
dans un environnement en perpétuelle mutation. En effet, à l’heure actuelle, le domaine
bancaire connait une transformation qui se manifeste dans les mutations juridiques et
réglementaires, essentiellement, celles consécutives à la crise économique et financière
internationale, la rapidité des évolutions économiques et technologiques dans le monde,
ainsi que la concurrence élargie et multiforme entre les acteurs du secteur qu’ils soient
directs ou indirects. Ces changements ont, vraisemblablement, insufflé au secteur
bancaire un certain dynamisme au niveau de ses structures et au niveau des
comportements des acteurs (les banques) qui au final a impacté leurs performances.
Au Maroc, comme ailleurs, le paysage bancaire a suscité une série de mesures de
libéralisation et de déréglementation visant à doter l’économie nationale d’un système
bancaire moderne et efficace en mesure de rationaliser le fonctionnement des marchés
financiers et réels et, par voie de conséquence, contribuer à la réalisation d’une
croissance économique forte et durable.
En effet, à partir de 1990, le secteur bancaire marocain a fait l’objet de nombreuses
réformes qui ont eu des impacts structurants sur son activité, au moins, à trois
niveaux1 :
-Le premier niveau est relatif à la déréglementation et la libéralisation de l’activité
bancaire, à travers notamment la suppression des emplois obligatoires (financement du
trésor), la levée de l’encadrement du crédit et la libéralisation des taux d’intérêt ;
-Le second niveau se rapporte à la déspécialisation et le décloisonnement des activités
bancaires avec le développement du modèle de la «banque universelle» qui a permis de
mettre fin à une longue période de banques spécialisées ;
-Le troisième niveau concerne, pour préserver la solidité du système bancaire marocain,
le renforcement des pouvoirs dévolus à la Banque Centrale en matière de supervision
et de contrôle de l’activité bancaire en veillant au respect d’un ensemble de règles
prudentielles.

Ce processus de libéralisation et de déréglementation a certainement crée un certain


dynamisme dans le secteur bancaire marocain vers beaucoup plus de concurrence, il a
1
Rapport du conseil sur la concurrence « Etude sur la concurrentiabilité du secteur bancaire marocain» Mars
2013.
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sensiblement renforcé la marge de manœuvre des institutions financières en matière de


leurs choix stratégiques et, par voie de conséquence, il a impacté leurs performances et
celles du secteur dans son ensemble surtout en matières de rendement ou de
productivité de leur facteurs de production.

La question est alors de savoir comment la réaction des banques à de tels


changements a affecté leurs rendements , sachant qu’elles doivent faire face à une
double contrainte: répondre aux exigences de renforcement de leur position compétitive
et s’impliquer davantage dans le financement de l’économie..

Pour répondre à cette question centrale nous essayerons, dans un premier temps, de
passer en revue les apports théoriques de la productivité bancaire et d’analyser le
rendement du secteur bancaire marocain dans son ensemble à partir des données
sociales afin de se constituer une vision globale sur ses réalisations (section 1) ;
Dans un deuxième temps d’analyser les performances des huit premières banques en
termes de productivité et de participation au financement des besoins de l’économie
nationale pour comprendre leur degré de résilience aux mutations tant structurelles que
de comportement que connait l’activité bancaire récemment (section 2).

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Section 1 : Analyse de la productivité bancaire : Approche théorique et données


globales sur le secteur bancaire marocain

I-Revue théorique sur la productivité bancaire


La productivité constitue le rapport entre une production donnée et un facteur de
production ou l’ensemble des facteurs de production.
Pour mesurer la productivité d’une institution bancaire, on recourt souvent à trois
indicateurs : la productivité en nature, la productivité en valeur et l’indicateur
d’efficience.
La productivité en nature calculée par le rapport entre la quantité produite et un facteur
de production (unité d’œuvre /effectif), l’unité d’œuvre peut être approchée par le
nombre de comptes, nombres de chèques, nombre d’opérations traitées.
Cet indicateur de la productivité en nature ou physique a l’avantage d’écarter l’effet-
prix du marché qui peut fausser l’évaluation du rendement d’un facteur de production.
A.Vincent, affirme à ce titre que « la productivité est une notion en nature qui
possède u2n grand avantage : celui de mettre en garde les usages des formules de
productivité contre les imperfections inévitables qu’entrainent d’une part,
l’emploi des prix comme coefficients de pondération et, d’autre part, la prise en
considération des éléments financiers. Car c’est bien là que trouvent leur origine
la plupart des confusions auxquelles donnent lieu la notion de productivité »
Toutefois, la productivité en nature, aussi intéressante pour évaluer l’efficacité, est
d’une portée limitée pour faire des comparaisons dans le temps et dans l’espace sur les
rendements des inputs ; il est pratiquement incompréhensible de raisonner de
raisonner à input constant(constance de l’intensité du travail par exemple) et
d’additionner les outputs et les inputs bancaires.
Pour ce type de comparaison la productivité en valeur est d’intérêt indéniable car elle
place les banques sous un indicateur commun qui est le prix du marché.
-la productivité en valeur : entendue comme le rapport entre un produit mesuré en
valeur monétaire à des ressources consommées, par exemple la croissance du chiffre
d’affaires par agent. Sa portée réside dans la prise en compté dans l’évaluation du
rendement du prix du marché.
-l’efficience : calculée par le rapport entre l’ensemble des coûts supportés et le total
des unités d’œuvres, signifie qu’on dépense moins pour produire plus ou qu’on

2
A.Vincent, Réponse d’Avincent, , revue économique n°1 .1979.pp 101-102

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maintienne son niveau de dépenses en produisant plus. L’efficience, de cette façon,


évalue aussi bien la capacité de production que les coûts des facteurs de production
En résumé, la plupart des analystes de la productivité bancaire s’accordent sur le fait
que la productivité en nature est plus adéquate pour mesurer la capacité de production,
la productivité en valeur est de nature à évaluer l’ensemble des produits et les coûts de
l’ensemble des ressources, l’efficience, quant à elle, est plus tournée vers le contrôle
des coûts et la combinaison productive.
Il y’a longtemps, R.Frisch avait fait la distinction entre les trois conceptions, il estime
que « l’analyse technique de la production se fonde exclusivement sur des concepts et
des critères susceptibles d’être formulés en termes techniques et de façon objective ,
les autres types d’analyse de la production présupposent un système de coefficients
d’évaluation par exemple le prix de marché grâce auquel les divers services figurant
dans l’analyse peuvent être ramenés à un dénominateur commun qui permet la
comparaison …, le plus souvent nous utilisons la notion de prix parce qu’elle est la
plus commode à traiter du point de vue didactique »3
Au-delà de ces trois conceptions, le concept de la productivité est difficile à cerner
dans le domaine bancaire car il est non seulement difficile de définir c’est quoi la
production bancaire, c’est quoi le produit ou l’output de la banque, mais aussi que
plusieurs services bancaires sont non facturés ou non valorisés (gestion des moyens de
paiement par exemple.). A ce titre, M.Bartoli a constaté que « si l’industrie est le
cadre habituel de référence des analyses d’évaluation de la productivité, la mesure ou
l’évaluation du produit ne s’y révèlent pas si simple. A plus forte raison dans les
activités de service, avant même toute mesure ou évaluation c’est l’identification du
produit ou de l’output qui ne va pas de soi »4
En somme, ces conceptions sont plutôt complémentaires et toute analyse de la
performance bancaire doit les intégrer toutes les trois.
II-Données globales sur le secteur bancaire marocain
Au terme de l’exercice 2014, la plupart des indicateurs d’activité confirment les bonnes
performances du secteur bancaire marocain.
- le volume d’activité bancaire, appréhendé par leur total bilan, s’est élevé à 1.103
milliards de dirhams, en hausse de 0,7%, après 5,2 % et 7,2% respectivement en 2013

3
R.frish , lois techniques et économiques de la production, Dunod 1963.P9
4
M. Bartoli, diagnostic de l’entreprise, inter édition 1994.P260.
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et 2012. Rapporté au PIB à prix courants, le total-actif des banques a représenté 119%
contre 121% une année auparavant.
- sur le plan stratégique, les banques au Maroc demeurent des banques de détail à
l'ancienne avec une part des crédits à la clientèle de 61,6%. Aussi, la part des dépôts
collectés auprès de la clientèle représente 69,8% du bilan et 105% des crédits. Notons
au passage que les dépôts des marocains résidant à l'étranger (MRE), représente une
part de 20,2% et ont enregistré une hausse de 4,4% pour atteindre 154,8 Mrds DH en
2014.
- En termes d’agences et de guichets, les banques ont procédé, durant l’année 2014 à
l’ouverture de 222 nouveaux guichets, contre 280 une année auparavant et en ont fermé
18 contre 16. Leur réseau s’est ainsi établi à 5.915 agences. En parallèle, le nombre de
guichets automatiques bancaires s’est accru de 341 guichets à 6.234, soit 1,8 guichet
pour 10.000 habitants et 9 guichets pour1000 km2, contre respectivement 0,6 et 2,4
guichets, il y a dix ans.5
Entre 2008 et 2014, le réseau bancaire s’est notablement consolidé par les agences et
les guichets automatiques passant de 3138 à 5915 agences (+ 88.5%) et de 3629 à 6234
guichets automatiques (+72%). Toutefois, l'emploi semble caler avec 967 recrutements
nets seulement (826 recrutements en 2013), portant l'effectif des établissements de
crédit et organismes assimilés à 40 055 salariés.
- Au niveau de la répartition géographique de l’activité bancaire, notons que la région
du Grand Casablanca siphonne 24% des guichets, 38% des dépôts et 64% des crédits,
suivie par la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër avec 11% des guichets, 14% des
dépôts et 13% des crédits.
-Au niveau du risque, les difficultés enregistrées au niveau de certains secteurs
d'activité ont continué de peser sur le coût du risque. Celui-ci, mesuré par les dotations
nettes des reprises aux provisions, a cumulé 8 Mrds DHS, marquant une augmentation
de 7,4%. Rapporté au RBE, le coût du risque ressort à 33,5% contre 34,3%, en 2013.
Parallèlement, les créances en souffrance ont vu leur taux moyen passer de 5,9% à
6,9% entre 2013 et 2014. Cependant, malgré le poids du coût du risque qui a absorbé en
moyenne le tiers de leur Résultat Brut d’Exploitation, les banques ont pu globalement
dégager, sur base sociale, un résultat net bénéficiaire en progression de 1%, après une
stagnation en 2013, tiré par les activités de marché, dans un contexte de baisse des taux
obligataires.

5
Rapport bank Al maghrib 2014
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-La rentabilité des fonds propres s'est par conséquent établie à 10,2% et celle des actifs
s'est maintenue à 1%. Par ailleurs, sur une base consolidée, les huit groupes bancaires,
bénéficiant d'une bonne contribution des activités de gestion d'actifs, ont réalisé
globalement un résultat net-part du groupe en hausse de 9,7%, après un repli de 6,5%
en 2013 et ce, en dépit de la baisse de 8% du résultat issu des activités transfrontalières
induite par l'effort de provisionnement en vue de renforcer la couverture de risque de
crédit encouru au niveau de certains pays d'implantation.
- l'assise financière des banques a continué de se consolider, dégageant un ratio moyen
de solvabilité de 13,8% et un ratio de fonds propres de base de 11,6%, calculés pour la
première fois selon les règles de Bâle III, niveaux permettant aux banques de disposer
ainsi de matelas de sécurité favorisant leur résilience.
- le nouveau ratio de liquidité de court terme, dérivé des normes de Bâle III, s'est établi
en moyenne à 130% et les actifs liquides et réalisables des banques se sont globalement
renforcés à 13,3% de leurs emplois.
Cette nette détente, est le résultat de l’amélioration de la balance devises du pays, de
la nouvelle baisse de la réserve monétaire et du rapatriement des liquidités détenues, à
l’étranger, par des résidents marocains dans le cadre de l’opération de la contribution
libératoire décidée par le Gouvernement.
Section 2 : Analyse de la productivité des banques au Maroc
L’évaluation de la productivité des facteurs de production des banques au Maroc sera
faite à partir des données à base sociale publiées par les différentes banques via leurs
rapports annuels 2013 et 2014 comme indiqué ci -après
Tableau 1: Récapitulatif des principales données des banques au Maroc 2013
AWB BP BMCE SG CAM BMCI CIH CM
Agents 10061 12319 4834 2691 3640 3213 1569 2691
Agences 2424 1245 635 345 450 356 228 345
Total bilan* 292.35 260.61 167.19 74.481 77.13 61.66 36.48 49.72
PNB* 10.1 10.02 4.81 3.663 2.84 2.85 1.43 1.93
Dépôts* 174.13 193.185 102.6 53.890 60.54 43.747 20.627 36.767
Crédits * 192.291 182.633 113.365 62.520 58.405 48.086 27.142 35.370
Charges* d’exploitation 6.93 4.71 2.89 1.68 1.43 1.36 0.78 1.07
Résultat net* 3.28 1.99 1.1 0.534 0.405 0.604 0.374 0.296
*Données sociales en milliard de dhs
Source : Elaboration personnelle à partir des rapports des banques 2013

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Tableau 2 : Récapitulatif des principales données des banques au Maroc 2014


AWB BP BMCE SG CAM BMCI CIH CM
Agents 10453 12424 4921 3560 3553 3264 1657 2560
Agences 2636 1326 630 400 478 358 235 333
Total bilan* 288.81 264.72 164.57 76.078 81.62 61.03 37.46 48.57
PNB* 11.4 10.5 5.52 3.755 2.96 3.082 1.46 2.09
Dépôts* 190.17 207.345 110.10 55.118 67.2 43.014 20.027 36.997
Crédits * 197.646 188.287 112.532 64.259 62.412 48.631 27 33.7
Charges d’exploitation* 8.66 4.71 3.02 1.67 1.5 1.48 0.89 1.1
Résultat net* 3.54 2.2 1.2 0.547 0.43 0.461 0.364 0.238
*Données sociales en milliard de dhs
Source : Elaboration personnelle à partir des rapports des banques 2014
I-Analyse des rendements et des coûts des facteurs de production
L’analyse de la productivité des banques va porter successivement sur les rendements
et sur les coûts des facteurs à savoir les agents et les agences.
A- Rendement des facteurs
1- Rendement par total du bilan
Tableau 3: Rendements par total du bilan 2013
AWB BP BMCE SG CAM BMCI CIH CM
Total bilan* 292.35 260.61 167.19 74.481 77.13 61.66 36.48 49.72
Agents 10061 12319 4834 2691 3640 3213 1569 2691
Agences 2424 1245 635 345 450 356 228 345
Total bilan par agent 0.029 0.021 0.034 0.020 0.021 0.019 0.023 0.018
Total bilan par agence 0.12 0.21 0.26 0.215 0.17 0.17 0.16 0.14
*Données sociales en milliard de dhs
Source : Elaboration personnelle à partir des rapports des banques 2013

Tableau 4: Rendements par total du bilan 2014


AWB BP BMCE SG CAM BMCI CIH CM
Total bilan* 288.81 264.72 164.57 76.078 81.62 61.03 37.46 48.57
Agents 10453 12424 4921 3560 3553 3264 1657 2560
Agences 2636 1326 630 400 478 358 235 333
Total bilan par agent 0.027 0.021 0.033 0.021 0.023 0.018 0.022 0.019
Total bilan par agence 0.11 0.20 0.26 0.19 0.17 0.17 0.16 0.14
*données sociales en milliard de dhs
Source : Elaboration personnelle à partir des rapports des banques 2014
Selon le total du bilan, il apparait que la banque la plus productive en termes de
collaborateurs qu’en termes d’agences est la BMCE avec 0.034 MMAD en 2013 contre
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0.033 en 2014 par agent et 0.26 MMAD en 2013 et 2014 par agence, suivie par AWB
avec 0.027 MMAD par agent en 2014 et par la BP avec par agence 0.20 MMD en
2014.
A contrario, les banques les moins productives en termes d’agents est la BMCI avec
seulement 0.018 MMAD et en termes d’agences, le CM avec 0.14 MMAD en 2014.
Notons, par ailleurs que trois banques ont pu améliorer le rendement de leurs agents, il
s’agit du CAM par 0.023 MMAD contre 0.021 en 2014, la SG avec 0.021 contre 0.020
MMAD en 2014 le CM avec 0.019 en 2014 contre 0.018 MMAD une année
auparavant.
2- Rendement par PNB
Tableau 5 : Rendements par PNB 2013
AWB BP BMCE SG CAM BMCI CIH CM
PNB* 10.1 10.02 4.81 3.663 2.84 2.85 1.43 1.93
Agents 10061 12319 4834 2691 3640 3213 1569 2691
Agences 2424 1245 635 345 450 356 228 345
PNB par agent 0.0010 0.0008 0.0010 0.0013 0.0007 0.0009 0.0009 0.0007
PNB par agence 0.0041 0.0080 0.0075 0.0100 0.0063 0.0080 0.0062 0.0056
*Données sociales en milliard de dhs
Source : Elaboration personnelle à partir des rapports des banques 2013

Tableau 6 : Rendements par PNB 2014


AWB BP BMCE SG CAM BMCI CIH CM
PNB* 11.4 10.5 5.52 3.755 2.96 3.082 1.46 2.09
Agents 10453 12424 4921 3560 3553 3264 1657 2560
Agences 2636 1326 630 400 478 358 235 333
PNB par agent 0.0010 0.0008 0.0011 0.0010 0.0008 0.0009 0.0009 0.0008
PNB par agence 0.0043 0.0079 0.0087 0.0093 0.0061 0.0086 0.0062 0.0062
*Données sociales en milliard de dhs
Source : Elaboration personnelle à partir des rapports des banques 2014

En termes de rendement par PNB, la BMCE est la plus productive par agent avec
0.0011 MMAD en 2014 et par agence la SG avec 0.0093 MMAD en 2014.
Les banques qui ferment la marche sont la BP, le CAM et le CM avec 0.0008 par agent
en 2014 et par agence AWB avec 0.0043 MMAD en 2014.
Néanmoins, AWB a su améliorer le rendement de ses agences de 0.0041 à 0.0043 au
même titre que la BMCE et le CM.
Par agent, les banques ayant valorisé leur rendement sont la BMCE, le CAM et le CM.
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3- Rendement par dépôts collectés


Tableau 7 : Rendements par dépôts 2013
AWB BP BMCE SG CAM BMCI CIH CM
Dépôts* 174.13 193.185 102.6 53.890 60.54 43.747 20.627 36.767
Agents 10061 12319 4834 2691 3640 3213 1569 2691
Agences 2424 1245 635 345 450 356 228 345
Dépôts par agent 0.0173 0.0156 0.0212 0.0200 0.0166 0.0136 0.0131 0.0136
Dépôts par agence 0.071 0.155 0.161 0.156 0.134 0.122 0.090 0.106
*Données sociales en milliard de dhs
Source : Elaboration personnelle à partir des rapports des banques 2013
Tableau 8: Rendements par dépôts 2014
AWB BP BMCE SG CAM BMCI CIH CM
Dépôts* 190.17 207.345 110.10 55.118 67.2 43.014 20.027 36.997
Agents 10453 12424 4921 3560 3553 3264 1657 2560
Agences 2636 1326 630 400 478 358 235 333
Dépôts par agent 0.0182 0.0166 0.0223 0.0154 0.0190 0.0131 0.0120 0.0144
Dépôts par agence 0.072 0.156 0.174 0.137 0.140 0.120 0.085 0.111
*Données sociales en milliard de dhs
Source : Elaboration personnelle à partir des rapports des banques 2014
Selon la collecte dépôts, les facteurs de production de la BMCE sont les plus
productifs avec par agent 0.0212 MMAD en 2013 et 0.2237 MMAD en 2014, suivie
de la SG avec 0.0190 MMAD en 2014.
Par agence, la BMCE se distingue des autres banques par un total de dépôts collectés
par unité de 0.161 MMAD en 2013 et 0.174 MMAD en 2014.
Le faible rendement des agents est réalisé par le CIH avec 0.0131 en 2013 et encore
moins en 2014 avec 0,0120 MMAD seulement.
Par agence, AWB est la lanterne rouge avec 0.071 MMAD en 2013 et un peu plus en
2014 avec 0.072 MMAD.
4- Rendement par crédits distribués
Tableau 9: Rendements par crédits distribués 2013
AWB BP BMCE SG CAM BMCI CIH CM
Crédits* 192.291 182.633 113.365 62.520 58.405 48.086 27.142 35.370
Agents 10061 12319 4834 2691 3640 3213 1569 2691
agences 2424 1245 635 345 450 356 228 345
Crédits par agent 0.0191 0.0148 0.0234 0.0232 0.0160 0.0150 0.0173 0.0131
Crédits par agence 0.080 0.146 0.178 0.181 0.130 0.135 0.119 0.102
*Données sociales en milliard de dhs
Source : Elaboration personnelle à partir des rapports des banques 2013
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Tableau 10: Rendements par crédits distribués 2014


AWB BP BMCE SG CAM BMCI CIH CM
Crédits* 197.646 188.287 112.532 64.259 62.412 48.631 27 33.7
Agents 10453 12424 4921 3560 3553 3264 1657 2560
agences 2636 1326 630 400 478 358 235 333
Crédits par agent 0.0190 0.0151 0.0228 0.0180 0.0175 0.0149 0.0163 0.0131
Crédits par agence 0.075 0.142 0.178 0.160 0.134 0.135 0.106 0.101
*Données sociales en milliard de dhs
Source : Elaboration personnelle à partir des rapports des banques 2014
Au niveau des crédits distribués, on remarque que les positions des banques sont
similaires à celles occupées au niveau des dépôts avec par agent la BMCE leader avec
0.0234 en 2013 et 0.0228 en 2014 talonnée en 2013 par SG et en 2014 par AWB
Par agence, la BMCE s’adjuge toujours la première place avec 0.178 MMAD de
crédits distribués en 2014 par unité de vente.
Toutefois, AWB et dans une moindre mesure le CM et le CIH sont les moins
performants en termes de crédits distribués par leurs agences avec respectivement
0.075, 0.101 et 0.106 MMAD par agence en 2014.

5- Rendement par résultat net


Tableau 11: Rendements par résultat net 2013
AWB BP BMCE SG CAM BMCI CIH CM
Résultat net* 3.28 1.99 1.1 0.534 0.405 0.604 0.374 0.296
Agents 10061 12319 4834 2691 3640 3213 1569 2691
Agences 2424 1245 635 345 450 356 228 345
Résultat net par agent 0.00032 0.00016 0.00022 0.00020 0.00018 0.00018 0.00023 0.00010
Résultat net par agence 0.00135 0.00160 0.00173 0.00154 0.00090 0.00170 0.00164 0.00085
*Données sociales en milliard de dhs
Source : Elaboration personnelle à partir des rapports des banques 2013

Tableau 12: Rendements par résultat net 2014


AWB BP BMCE SG CAM BMCI CIH CM
Résultat net* 3.54 2.2 1.2 0.547 0.43 0.461 0.364 0.238
Agents 10453 12424 4921 3560 3553 3264 1657 2560
Agences 2636 1326 630 400 478 358 235 333
Résultat net par agent 0.00033 0.00017 0.00024 0.00015 0.00012 0.00014 0.00022 0.00009
Résultat net par agence 0.00134 0.00166 0.00190 0.00136 0.00090 0.00128 0.00154 0.00071
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*Données sociales en milliard de dhs


Source : Elaboration personnelle à partir des rapports des banques 2014
Le rendement d’un agent par résultat net classe AWB en tête avec 0.00032 MMAD en
2013 et 0.00033 MMAD en 2014 très loin du CM qui ferme la marche avec 0.00010 en
2013 et encore moins en 2014 avec 0.00009 MMAD.
B- Coût des facteurs
Tableau 13 : Coûts des facteurs 2013
AWB BP BMCE SG CAM BMCI CIH CM
Charges* d’exploitation 6.93 4.71 2.89 1.68 1.43 1.36 0.78 1.07
Agents 10061 12319 4834 2691 3640 3213 1569 2691
Agences 2424 1245 635 345 450 356 228 345
Coût d’exploitation par 0.00068 0.00038 0.00059 0.00062 0.00039 0.00042 0.00049 0.00039
agent
Coût d’exploitation par 0.00285 0.00378 0.00455 0.00486 0.00317 0.00382 0.00342 0.00310
agence
*Données sociales en milliard de dhs
Source : Elaboration personnelle à partir des rapports des banques 2013

Tableau 14 : Coûts des facteurs 2014


AWB BP BMCE SG CAM BMCI CIH CM
Charges d’exploitation* 8.66 4.71 3.02 1.67 1.5 1.48 0.89 1.1
Agents 10453 12424 4921 3560 3553 3264 1657 2560
Agences 2636 1326 630 400 478 358 235 333
Coût d’exploitation par 0.00082 0.00037 0.00061 0.00046 0.00042 0.00045 0.00053 0.00042
agent
Coût d’exploitation par 0.00328 0.00355 0.00479 0.00417 0.00313 0.00413 0.00378 0.00330
agence
*Données sociales en milliard de dhs
Source : Elaboration personnelle à partir des rapports des banques 2014

Le coût d’exploitation par agent le plus élevé est enregistré auprès d’AWB avec
0.00068 MMAD en 2013 et 0.00082 MMAD en 2014, le coût le plus faible revient à la
BP avec 0.00038 en 2013 et 0.00037 en 2014.
Par agence, le coût le plus élevé est celui supporté par la BMCE et la SG avec
respectivement 0.00479 et 0.00417 MMAD en 2014.

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II-Analyse de rendement bancaire en matière de financement de l’économie


Un secteur bancaire performant c’est également un secteur qui répond efficacement
aux besoins de financement de l’économie nationale.
Comment se dresse alors le bilan de la contribution du secteur bancaire marocain au
financement de l’économie marocaine.
La réponse à cette question est cernée de côté de financement des besoins des ménages
que de ceux des ménages et de côté des entreprises non financières.
A- Financement bancaire des besoins des ménages
Au terme de l’année 20146, l’encours bancaire au profit des ménages, s’est apprécié
de 4,8% presque au même niveau qu’en 2013 (5%), soit 282 MMAD en raison
notamment de la hausse des prêts à l’habitat.
- Crédit à l’habitat
Au cours de 2014, le montant des crédits à l’habitat s’est élevé à plus de 27 milliards
de dirhams soit une hausse de 12% après une baisse de 11%, une année auparavant.
La part des crédits à taux fixe s’est accrue en 2014 pour ressortir à 95%, soit 2 points
de plus par rapport à l’année passée. Ces mêmes crédits continuent à concentrer
l’essentiel des encours, avec une part de 84% contre 82%, au regard de l’avantage
qu’ils présentent pour emprunteurs en matière de protection contre le risque de montée
des taux d’intérêt.
- Crédit à la consommation
Après une stagnation en 2013, le crédit à la consommation a connu léger redressement
en 2014. Son encours brut a augmenté de 1,9% à 101 milliards de dirhams, évolution
reflétant l’impact de la conjoncture économique.
Les prêts à la consommation ont représenté près de 35% des concours des
établissements de crédit, contre 34% une année auparavant. Rapporté au Produit
Intérieur Brut « PIB », cet encours s’est établi à 31%, contre 30% en 2013.
La faible progression du crédit à la consommation s’est traduite par une baisse de sa
part dans l’endettement bancaire des ménages d’un point à 36%, au profit du crédit à
l’habitat, dont la part s’est hissée à 64%.
Les banques ont de nouveau renforcé leur part de marché au détriment des sociétés de
crédit à la consommation. Elles détiennent près de 85% de cet endettement, contre 82%
en 2013 et 71% au début de la décennie 2000.

6
Enquête sur les conditions d’octroi de crédit réalisée par la Banque au titre de l’exercice 2014.

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Pour les banques, l’encours des créances en souffrance sur les ménages s’est accru de
près de 20% à 16,3 milliards, soit un taux de risque de 6,8%, contre 6,1% à fin 2013.
Celui enregistré par les sociétés de crédit à la consommation a augmenté, à périmètre
constant, de 8% à 5,8 milliards de dirhams, dégageant un taux de risque en hausse
toutefois de 0,8 point à 13,2%.
Le taux de risque ressort à 6,4% pour le crédit à l’habitat, après 6% une année
auparavant et à 10,4%, après 9,3% pour le crédit à la consommation, les ménages
semblent privilégier, en période de difficultés financières, le remboursement des prêts à
l’habitat sur les crédits à la consommation.
B- Evolution de l’endettement bancaire des entreprises non financières
A l’inverse des prêts accordés aux ménages, qui sont en grande partie influencés par les
développements sur le marché de l’immobilier résidentiel, les financements des
entreprises suivent généralement les variations conjoncturelles, adoptant un
comportement pro cyclique. Dans ce cadre, la légère reprise de la croissance de la
valeur ajoutée non agricole a induit une reprise des crédits alloués aux entreprises non
financières.
Au terme de l’année 2014, les établissements de crédit ont octroyé un encours de 463
milliards de dirhams aux entreprises non financières, représentant 58% de l’ensemble
des crédits, en hausse de près de 1,6%, après une baisse de 0,3% enregistrée une année
auparavant. Cette reprise est attribuable surtout aux entreprises publiques dont
l’encours a crû de près de 4,1% et, dans une moindre mesure, à celles relevant du
secteur privé qui ont bénéficié d’un financement en hausse de 1,4%.
Les banques, avec une part de 89% du total, ont vu leur encours progresser de 1,4% à
412 milliards de dirhams, après une baisse de 0,2% et celui des sociétés de financement
a augmenté de 3,9% à 50,7 milliards de dirhams. Cette évolution, rapporte-on, a
bénéficié de l’amélioration des conditions d’offre (assouplissement des critères d’octroi
de crédit une baisse du montant de la garantie exigée et de la marge des banques) et
d’une hausse de la demande, comme le montrent les résultats de l’enquête sur les
conditions d’octroi de crédit réalisée par la Banque au titre de l’exercice 2014.
La demande de crédit émanant des entreprises aurait quelque peu augmenté. Selon les
banques, les perspectives favorables en termes de croissance au Maroc auraient
contribué à l’amélioration de cette demande.
Bénéficiant de l’amélioration des conditions de financement, les TPME ont vu leur part
des crédits se maintenir à près de 36% du total des crédits aux entreprises non
financières.
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Le segment des TPME a bénéficié d’une légère détente des taux d’intérêt. En
particulier, le taux d’intérêt moyen appliqué aux crédits, d’un montant inférieur à 15
millions de dirhams, considérés comme bénéficiant aux TPME, a baissé de 16 points de
base à 7,53%.
L’encours des créances en souffrance détenues par les banques sur les entreprises non
financières s’est accru de 20,6% à 35,8 milliards, soit un taux de risque de 8,7%, contre
7,3% en 2013. Cette moyenne couvre un taux de créances en souffrance estimé à 6%
pour les grandes entreprises et à 13% pour les TPME. Ces créances sont couvertes par
des provisions à hauteur de 65%.
Pour leur part, les sociétés de financement ont enregistré un encours de créances en
souffrance sur les entreprises non financières de 4,1 milliards, s’inscrivant en hausse de
10,1%. Ces créances ont représenté 8,1% du total des crédits accordés à ce segment,
contre 7,6% en 2013. Elles ont été couvertes par les provisions à hauteur de 70%.
Selon les données ci-dessus, il semble que le secteur bancaire contribue fortement au
financement de l’économie marocaine. En effet, les concours des banques à
l’économie national ont connu une forte hausse au cours de la période 2002-2014.
L’encours des crédits est ainsi passé de 214 à 765.959 milliards de dirhams sur la
période affichant un taux de croissance annuel moyen d’environ 13,5 %.
Plus de tiers des crédits aux entreprises ont été accordés aux PME (36%) qui
représentent environ 92 % du tissu économique national.
Tous les types de crédits ont bénéficié de cette forte hausse durant la période 2002-
2014. A commencer par les crédits habitat, les crédits consommation et crédits
d’investissement au profit des entreprises, essentiellement, les entreprises publiques.
Conclusion générale
De cette analyse de la productivité des banques au Maroc, retenons que :
- les rendements ainsi que les coûts de leurs facteurs de production agences et agents
sont disparates ;
- le rendement des facteurs de production de la plupart des banques de la place s’est
dégradé;
-en parallèle le coût de la plupart d’entre elles s’est apprécié en raison de la hausse des
charges d’exploitation ;
- Au total et sans prétendre raisonner cas par cas, la BMCE et la SG semblent être les
banques les plus productives par contre le CIH, la BMCI et le CM sont les banques qui
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affichent les scores les moins bons. Cela laisse à penser que certaines banques
connaissent une surcapacité des facteurs de production. Une surcapacité susceptible de
conduire à une fragilisation du système bancaire et à un accroissement des risques dans
la banque.

En conséquence, l’accroissement de la concurrence entre les banques va ainsi placer la


compétitivité au cœur des enjeux. Cette évolution impose de :

- renforcer les compétences et d’aligner les pratiques sur les standards internationaux en
investissant sur tous les aspects du métier bancaire :

- savoir s’entourer des ressources humaines adéquates, attirer les talents et les retenir
en repensant les besoins et l’organisation des Ressources Humaines.

- améliorer la productivité et la qualité d’exécution des processus bancaires pour faire


de son organisation un avantage concurrentiel

- dans une perspective de développement du réseau d’agence, la réduction du temps


d’atteinte du ROI de la création d’une agence et la gestion de la performance de ce
réseau, sont des problématiques clés qu’il s’agit d’anticiper au plus tôt.

- piloter les réseaux dans une vision groupe : méthodes de consolidation, établissement
des budgets, contrôle des risques, audit interne, gestion RH et marketing sont autant
d’aspects à intégrer dans l’activité quotidienne d’un réseau qui s’internationalise.

-optimiser la distribution : segmentation de la clientèle, marketing produit, gestion de


la qualité de service sont autant de techniques permettant de déployer efficacement les
ressources de la banque garantes de la productivité, elle-même garante de la
performance du secteur bancaire et de la stabilité de l’économie marocaine dans son
ensemble.

Parallèlement au volet de financement, les banques ont poursuivi leur politique de


bancarisation en jouant notamment sur la proximité avec la clientèle. Ainsi, sur la
période 2002-2014, 2 413 nouvelles agences bancaires ont vu le jour, soit une
moyenne de 268 agences par an, pour porter à 5 113 le nombre de points de vente du
secteur à fin 2014. Et, dans le cadre de l’amélioration des services à la clientèle, le
nombre de GAB du secteur est passé de 1 168 à 5 024 unités et le nombre de cartes

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bancaires en circulation a atteint 8,02 millions d’unités à fin juin 2014 contre 1,5
million de cartes en 2002.
Grâce à tous ces efforts, le taux de bancarisation de la population est passé de 24 % en
2002 à 64 % en 2014.
Par ailleurs, et grâce à la dynamique de croissance du secteur, les ressources humaines
des banques au niveau du Maroc se sont renforcées d’environ 10 000 nouveaux
collaborateurs entre 2002 et 2014 et plus de 9 000 à l’étranger grâce au développement
rapide à l’international des banques marocaines.
Toutefois, si les Crédits bancaires font de l'ombre aux autres moyens de financement
38% environ c’est parce que les autres compartiments du marché financier ne jouent
pas pleinement leur rôle en la matière, le tissu productif n’est pas tellement structuré et
le pouvoir d’achat de la majorité des citoyens marocains est encore faible. Dans un tel
contexte et malgré son importance, le concours bancaire au profit de l’économie est en
deçà des ambitions.
En effet, Plus l'économie d'un pays se développe, plus ses besoins en financement
augmentent, plus la capacité de financement des banques est saturée. Ainsi, pour régler
ce problème, d'autres alternatives de financements apparaissent, notamment la Bourse,
la dette privée et la titrisation
Par conséquent, l’économie marocaine se trouve dans une phase qui nécessite une
réflexion sur les compartiments et les actions à mettre en place pour développer le
marché des capitaux. Pour ce faire, il faut voir comment se comporte le Maroc dans sa
structure de financement, en comparaison avec les autres pays : 38% du financement
proviennent des crédits bancaires, alors qu'aux Etats Unis seulement 10% de l'économie
sont financés par les banques et pour l'Europe environ 28%. Par contre, la part des
crédits titrisés est très importante aux Etats-Unis et un peu moins en Europe. Donc,
cette diversification des outils de financement reflète le niveau de développement des
marchés financiers. Au début, l'économie est financée par les crédits, mais très vite on
atteint les limites et c'est là que l'innovation intervient à travers les autres instruments
tels que le financement par la Bourse, les émissions obligataires, la titrisation et tous les
autres véhicules dédiés au financement des structures en croissance ou les projets
d'infrastructure.
L'économie marocaine est en processus dynamique de développement ces dernières
années, pour asseoir cette dynamique, ce processus doit être accompagné par le
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développement du marché des capitaux, à travers une réflexion par compartiments et


une série d'actions à entreprendre, tout en tirant des leçons de ce qui s'est passé dans les
autres économies développées,
Par ailleurs, il est indispensable d’inclure des mesures qui donnent de la visibilité aux
entrepreneurs,
notamment en accélérant les réformes structurelles visant à assainir la bonne
gouvernance et de l’économie et des entreprises et à faciliter leur accès aux autres
sources de financement et d’améliorer le pouvoir d’achat des marocains.
Donc, pour un traitement de fond du problème de financement de l’économie
marocaine, il est impératif
-de poursuivre la stratégie nationale d'inclusion financière de coordonner entre les
principales parties prenantes de cette stratégie qui nécessite, en outre, des ressources
financières et humaines adéquates, une bonne gouvernance, une surveillance robuste,
ainsi qu'un cadre d'évaluation pour suivre les améliorations enregistrées ;
-assouplir davantage les procédures de demande de crédits ;
-résoudre le problème du déficit budgétaire et commercial qui fait que dans la situation
actuelle l’Etat, pour financer son déficit budgétaire, émet des bons de trésor avec des
conditions très avantageuses, ce qui engendre par effet d’éviction, d’une part, la
limitation du niveau de financement restant aux ménages et aux entreprises , et d’autre
part le renchérissement du crédit en accentuant la demande sur le marché ;
Tout cela est susceptible de réduire l’aversion au risque des banques, de
mobiliser et canalisation de l’épargne vers les meilleurs investissements productifs et
d’inciter les banques à financer davantage l’économie marocaine notamment les
besoins de financement des entreprises, principales créatrices de la richesse de
l’emploi.

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