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Introduction :
L’oléiculture dans le monde :
L'oléiculture, c'est l'art de cultiver les oliviers et de produire de l'huile d'olive. C'est une
pratique qui remonte à des milliers d'années et qui est répandue dans de nombreux pays à
travers le monde. Les oliviers sont souvent cultivés dans des régions au climat méditerranéen,
comme l'Espagne, l'Italie, la Grèce, mais on les trouve également dans d'autres pays comme la
Tunisie, le Maroc, la Turquie et même aux États-Unis. L'huile d'olive produite à partir des
olives est très appréciée pour sa saveur et ses bienfaits pour la santé. Elle est utilisée dans de
nombreuses cuisines et est un ingrédient clé de la fameuse diète méditerranéenne.
L'oléiculture a donc un impact important sur l'économie, la culture et la gastronomie de ces
régions.

Origine et domestication de l’olivier :


L’olivier, de la famille des oléacées qui comprend les troènes, les lilas et les jasmins, est
un arbre à tige pouvant atteindre 10 à 15 mètres et se divise en rameaux tortueux couverts
d’une écorce lisse et grisâtre. Au feuillage persistant d’un vert gris, argenté dessous, cet arbre
a une croissance lente et peut devenir centenaire voire pluricentenaire. Ses fleurs petites, d’un
jaune verdâtre, apparaissent de mai à juin. Ses fruits, les olives noires à maturité, très amères
mais rendues comestibles par diverses préparations, sont conservés ; écrasées, elles donnent
une huile appréciée dans le monde entier. Capable de régénérer par rejet de souche, ce qui lui
permet de se maintenir après un feu. Son pollen est dispersé par le vent, ses graines par les
oiseaux, les petits mammifères et surtout par l’homme. Il est utilisé aussi comme bois de
service et d’artisanat ou arbre fourrager.

Fig 1 Photo. : Olivier de Laperrine dans l’oued Idikel (Taessa, Ahaggar). (F. Abdoun, 2008).

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Cet arbre présente des propriétés médicinales, son huile est sédative, cholagogue et diminue le
risque de maladies cardio-vasculaires ; quant aux feuilles, elles sont diurétiques, fébrifuges et
sont utilisées contre le diabète et l’hypertension (Pierre & Lis 1992). Dans l’antiquité, l’huile
d’olive avait de nombreux usage : elle servait à l’éclairage, aux soins des corps ; dans la
Grèce homérique, on enduisait d’huile les statues.

L’olivier est souvent et depuis longtemps considéré comme originaire de la région


méditerranéenne et La difficulté de la recherche de son aire d’origine se trouve amplifiée par
sa domestication très ancienne dans lequel l’olivier sauvage aurait donné naissance aux
milliers de races cultivées depuis des temps anciens, la culture serait originaire de Syrie-
Palestine et de Crête notait Emberger (1960) dans le Traité de botanique. La spontanéité de
l’olivier ainsi que l’origine des oliviers cultivés est, cependant, mise en doute. Chevalier
(1948) considérait Olea europea comme espèce collective issue de culture, non connue à l’état
sauvage, les formes sauvages (variété oléastres) dériveraient de l’espèce cultivée par
l’abandon des cultures. Emberger propose d’envisager comme souche O. chrysophylla dont
l’aire s’étend de l’Afrique du Sud à la Chine, et l’Orient comme origine de la culture.

L’extension de l’olivier est fortement liée aux migrations humaines. Introduit au nouveau
monde, il est devenu invasif en Australie et en Californie. Pour mieux comprendre l’histoire
de cet arbre, plusieurs disciplines (botanique, génétique, paléoécologie, archéologie) sont
mises à contribution.

Réparation de l’olivier dans le monde :


Si au XXIème siècle, l’olivier est présent sur les cinq continents, plus de 90% des oliviers
restent cultivés autour du pourtour méditerranéen. On compte au total plus de 900 millions
d’oliviers et près de 2 000 variétés cultivées. Les principaux vergers d’oliviers sont implantés
en Espagne, en Tunisie, en Italie, en Grèce, au Maroc et en Syrie. Ce n’est pas un hasard :
l’olivier a besoin de chaleur et d’une pluviométrie moyenne, c’est-à-dire d’un
climat méditerranéen.

Fig 2L’oléiculture dans le monde en


2005 6
Variétés cultivées dans le monde :
Quoique la culture de l'Olivier soit extrêmement ancienne, les recherches consacrées aux
variétés botaniques et aux méthodes cultu- rales sont relativement récentes.
L'étude des variétés est à peine commencée. Il existe, en effet, une infinité de variétés
d'Oliviers qui, toutes, appartiennent à l'espèce Olea europaea, mais qui présentent des
différences d'aspect et de production dues au milien, au climat, aux conditions culturales. Ces
caractères ne sont pas, en général, permanents ; dans un autre milieu, ils peuvent disparaître.
Cependant, dans tous les pays, ils ont fait donner à l'Olivier un nom spécial, d'où une grande
confusion dans la dénomination.
Alors que les Anciens n'avaient décrit qu'une trentaine de variétés : 15 chez les Grecs et autant
chez les Romains (d'après COLUMELLE), de nos jours,
Principales variétés d’oliviers cultivées dans le monde : (source BENRACHOU,2013)

Variété Arauco et arbequina : oliviers cultivés Variétés Picual,Cornicabra,lechin,Verdal de


dans l’Argentine, utilisée comme huile +table Badajoz,empeltre : utilisée comme huile

▪︎Distribuée sur 28670 hectares Variétés


Hojiblanca,Manzanila,Cacerena :utilisé
comme huile +table ▪︎distribuée sur 2127000
hectares . Ces variétés sont cultivé dans
l’Espagne

Variétés Manzanilla ,Mission : cultivé dans


États-Unis. Utilisation : table

Distribution : 12150 hectares

Variétés :Chemlali,Chetoui,Meski ,cultivés en


Tunisie, ces variétés sont utilisées comme huile Variétés :Frontonio,Moraiolo,Leccino,Carolea,
Distribution :1538000 Noccelera,Belice,Itrana,Ascolanatenera :
cultivés dans l’Italie.

Variétés :Ayvalik,Cakir,Gemlik,Memecik,Dornat , Distribution :1140685


cultivés en Turquie, distribution : 877700

Variété :Koroneik,Conservolia,Kalamata,Mastoi
Variété Al-zeiti,Al-sorani,Al-doebly : cultivés en dis. Cultivés en Grèce .
Syrie. Utilisation :huile
+table ,distribution :405000 hectares Distribution :630800 hectar

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Importance de l’oléiculture dans le monde :
L'olivier est aujourd'hui cultivé dans toutes les régions du globe se situant entre les latitudes
30° et 45° des deux hémisphères, des Amériques (Californie, Mexique, Brésil, Argentine,
Chili), en Australie et jusqu'en Chine, en passant par le Japon et l'Afrique du Sud. On compte
actuellement plus de 900 Millionsd'oliviers cultivés à travers le monde mais le bassin
méditerranéen est resté sa terre de prédilection, avec près de 95 % d’oliviers cultivés (COI,
2013).
La culture de l’olivier est répartie sur les cinq continents mais, selon BRETON et
BERVILLE, (2012) cinq pays traditionnellement dominent la culture de l’olivier :
- Espagne : 250 Millions d’arbres
- Italie : 185 Millions d’arbres
- Grèce : 150 Millions d’arbres
- Turquie : 82 Millions d’arbres
- Tunisie : 66 Millions d’arbres

Production internationale de l’olivier :


En terme de production l’huile d’olive se place au 5 éme rang mondial avec 5 % de la
production mondiale, âpres l’huile de soja (42%), l’huile de tournesol (17%), l’huile de
colza(11%) et l’huile d’arachide (10%) (Anonyme, 2010). La production mondiale est estimée
en 2012 à 3.408.500 tonne d’huile d’olive et 2.526.000 tonne d’olives de table (COI, 2013).
Les dix premiers pays producteurs sont situés dans la zone méditerranéenne et fournissent
95% de la production mondiale.

Tableau 1 :la production, importations ,consommation et exportations des


olives de table dans le monde

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Production internationale de l’huile d’olive :

Selon les estimations du Conseil oléicole


international (COI), les données de la
campagne 2020/21, bien que provisoires,
situent la production à 3 034 000 t, en baisse de
6,9% par rapport à la campagne précédente.
La consommation serait en revanche mieux
orientée, à environ 3 211 000 t (-0,2%). Les
importations sont attendues autour de 1 074
000 t (-9,3%), tandis que les exportations
devraient atteindre 1 132 000 t, en baisse de
8,8% par rapport à l'année précédente.

En matière de production, les pays membres du COI sont en tête, qui produiront à eux seuls
2 834 000 t, soit 93,4 % du total mondial, au cours de la campagne agricole 2020/21. La
production européenne devrait s'établir à 2 057 000 t, en hausse de 7 % par rapport à l'année
précédente. En tête du groupe de l'UE se trouve l'Espagne, qui devrait enregistrer une
augmentation de 24,4 %, avec une production estimée à 1 400 000 t. Viennent ensuite l'Italie
avec 270 000 t (-26,2 %), la Grèce avec 270 000 t (-1,8 %) et le Portugal avec 100 000 t (-
28,8 %).
La production des autres pays membres devrait s'élever à 777 000 t (-32,4%). En Tunisie, la
production devrait atteindre environ 140 000 t (-68,2%), suivie par la Turquie avec 210 000 t
(-8,7%), le Maroc avec 160 000 t (+10,3%) et l'Algérie avec 90 000 t (-28,7%). %).
200 000 t supplémentaires sont attendues en provenance de pays non encore membres, à
savoir la Syrie, l'Australie et le Chili.

IMPORTATION 2020/2021
En maillot jaune pour les importations se
trouvent les États-Unis avec 33 % du
produit total importé au cours de la
campagne 2020/21. Viennent ensuite l'UE
avec 21 %, le Brésil avec 9 %, le Japon avec
6 %, le Canada avec 5 %, la Chine avec 4 %
et l'Australie avec 3 %, le Mexique et la
Russie avec 2 % et d'autres pays avec 15 %.

Fig 3Importation d’huile d’olive 2020_2021, source: COI

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L’oléiculture en Algérie :
 Réparation géographique :
En Algérie, l’oléiculture occupe la première place, en superficie, par rapport aux autres
cultures fruitières algériennes, avant le figuier, le dattier et les agrumes, soit 33 % des 865 000
hectares de la superficie arboricole nationale (DSA.T-O 2013).
L’olivier (Oleaeuropea L), occupe une superficie de 348 196 hectares (DSA.T-O 2014).
La répartition géographique de ce patrimoine fait ressortir 04 zones oléicoles importantes :
1. La zone de l’Ouest, caractérisée par des terres plaines, irriguées ; représente 19%
du verger oléicole national, répartie en 05 wilayas qui sont : Tlemcen, Ain
Timouchent, Mascara, Sidi Belabes et Relizane.
2. La zone centrale c’est la plus importante, elle représente 56% du verger oléicole
national, répartie entre les wilayas d’Ain Defla, Blida, Boumerdes, TiziOuzou,
Bouira, Bejaia, Bordj Bou Arreridj et Sétif. Bouira, Bejaia et Tizi-ouzou détiennent à
elles seules prés de 44% de la superficie oléicole nationale.
3. La zone de l’Est, représente 23% du verger oléicole national, répartie entre les
wilayas de Jijel, Skikda, Mila et Guelma.
4. La zone du Sud, représente 2% du verger oléicole national, repartie entre Biskra et El
Oued. Actuellement, cette aire de culture a nettement augmenté par la mise en place
d’un programme national pour le développement de l’oléiculture intensive dans les
zones steppiques, présahariennes et sahariennes (Msila, Adrar, Ghardaïa…etc) (figure
02) en vue d’augmenter les productions et de minimiser les importations d’huiles
végétales.(AHMIM 2006 in Bakhouche. et Chehbeur, 2008).

Fig4 Carte oléicole d’Algérie ,source : ITAFV 2008


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 La production et la consommation
Notre pays est classé à la 8ème place dans le monde en matière de production de l’huile
d’olive. La production est de 56 000 tonnes d’huile d’olive (la compagne oléicole 2012/2013)
(DSA 2014) La consommation de l’huile d’olive est de 50 000 tonnes soit 1.2 kg/habitant/an
(COI 2009 /2010). Cette consommation de l’huile d’olive augmente de façon considérable,
grâce à son intérêt thérapeutique et diététique. La consommation de l’Algérie en olive de table
a augmentée de façon très significative elle est passée de 14.000 t en 1990/91 à 215.000 t en
2014/15 (COI, 2015). La consommation annuelle d’olives de table par habitant est de 4.4
kg/habitant/an (COI,2015).

 Les variétés cultivées : Les principales variétés cultivées en Algérie sont


représentées dans le tableau 05 (MENDIL, 2009).

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Tableau 2 :Principales variétés d’olivier cultivées en Algérie(MENDIL, 2009).

 L’importance de l’oléiculture en Algérie :

L'oléiculture joue un rôle très important en Algérie. Le pays est l'un des plus grands
producteurs d'huile d'olive au monde. Les oliveraies couvrent de vastes étendues de terres, et
la culture de l'olivier a une longue histoire en Algérie. Les olives et l'huile d'olive sont des
éléments essentiels de la cuisine et de la culture algérienne. Elles sont utilisées dans de
nombreux plats traditionnels et sont également exportées vers d'autres pays. L'oléiculture
contribue donc à l'économie et à l'identité culturelle de l'Algérie.

 Production de l’huile d’olive en Algérie


En Algérie trois régions principales partagent sa production de l'olivier : la grande
Kabylie (Tizi Ouzou), petite Kabylie (Bejaia, Bouira, Boumerdes) et une partie de l’Est
(Jijel, Skikda, Sétif et Guelma). L'Algérie, veut développer son secteur oléicole, en
augmentant les surfaces plantées et en modernisant les industries d'extraction d'huile
d’olive, et ainsi se placer parmi les premiers pays producteurs d'huile d'olive.
1. La production de l’huile d’olive a enregistré le niveau le plus élevé des 15
dernières années en atteignant plus de 900 000 hl à travers le territoire national
soit une croissance de 25 % comparativement à la campagne 2014/1015. Ce
résultat s’explique par l’entrée en production de près de 2,5 millions d’oliviers
au cours de la campagne 2015/2016 .la production a enregistré des fluctuations
importantes en raison de la sécheresse persistante dont le pays a souffert au cours
de la décennie concernée et d'autres paramètres parmi lesquels on peut citer, le
phénomène de l'alternance de l'olivier, les pratiques culturales et les techniques
de cueillette non adaptées, une mauvaise conduite de la collecte et de la
transformation des olives.

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Chapitre 2 : caractéristiques de l’olivier
1_Système et classification botanique de l’olivier :
L'olivier, connu scientifiquement sous le nom d'Olea europaea, appartient à la famille des
Oleaceae. C'est un arbre à feuilles persistantes qui peut atteindre une hauteur de 10 à 15
mètres. Sur le plan systématique, l'olivier est classé dans le règne des Plantes, la division des
Magnoliophyta, la classe des Magnoliopsida, l'ordre des Lamiales et la famille des Oleaceae.
C'est une plante très appréciée pour ses fruits, les olives, et pour l'huile d'olive qu'on en
extrait.

2_ Caractéristiques d’olivier :
Caractéristiques morphologiques :
Les caractéristiques morphologiques se sont les arbres, les feuilles, les fleurs, les fruits et les
endophytes.

L’olivier est un arbre de taille moyenne, compris entre 4 et 8m de hauteur selon les variétés, il
est qualifié de séculaire, sa longévité et sa productivité dépassant une centaine d’années.
(Villemeur et al., 1997).
Selon Argenson et al., (1999), l’arbre a un feuillage persistant. L’olivier, présente une cime
arrondie avec des rameaux étalés très nombreux, enchevêtres les uns dans les autres, plus ou
moins épineux ou inermes. Les dimensions et les formes varient avec les conditions
climatiques, l’exposition, la fertilité du sol et les variétés.

● le système racinaire

Selon Loussert et Brousse (1978), le développement du système racinaire de l’arbre est


surtout fonction des caractéristiques physico-chimiques du sol. En fait l’olivier adaptera son
système racinaire à la profondeur du sol, suivant sa texture et sa structure. Il peut atteindre 6m
de longueur dans les sols sablonneux avec un système pivotant. Dans les sols argileux, les
racines ont un développement latéral fasciculé pouvant atteindre 60m. Lorsque les terrains
sont lourds, les racines sont proches de la surface de 0.1 à 0.6m de profondeur.

● le système aérien

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Le tronc : C’est le principal support de l’arbre, reliant les racines aux charpentières. Il est
droit, souvent fissuré, avec une écorce grise et à croissance lente (Chiez, 1982).
Selon Loussert et Brousse (1978), sur les jeunes arbres, le tronc est droit et circulaire, et à
mesure de son vieillissement, il se déforme en donnant naissance à des cordes qui sont des
zones successives de dépressions lui donnant un aspect tourmenté, caractéristique de l’olivier.

La hauteur du tronc varie d’une zone de culture à une autre, selon la conduite adoptée. En
Algérie, les nouveaux vergers sont conduits suivant le système du gobelet, à partir d’un tronc
de 0.40 à 0.60m de haut. Par contre en Kabylie, la variété Chemlal était traditionnellement
conduite sur un tronc élevé à 2 ou 3m de hauteur.

Les charpentières : Ce sont de grosses ramifications destinées à former la charpente de


l’arbre. On distingue :

 Les charpentières maîtresses ou branches mères

Elles prennent naissance sur le tronc. C’est au moment des premières tailles de formation
qu’elles commencent leur développement (Loussert et Brousse, 1978).

 Les sous-charpentières ou branches sous-mères

Ce sont des ramifications de second ordre qui se développent sur les branches mères.
Ces branches sous-mères porteront des rameaux feuillés et des rameaux fructifères.
Le port de l’arbre dépend de la croissance de l’ensemble de ces rameaux, c’est un caractère
variétal, qui peut être soit érigé, soit pendant ou pleureur (Loussert et Brousse, 1978).

La frondaison :

C’est l’ensemble du feuillage. De forme oblongue ou ovale lancéolée, la feuille est simple,
entière, dénuée de stipules, avec une durée de vie de trois ans. Le pétiole est court, le limbe
est glabre sur la surface supérieure, lancéolée se terminant par un mucron. Cette dernière est
luisante et coriace, de couleur vert foncée. La face inférieure présente un aspect argenté
consécutif à la présence de poils tecteur.
Les éléments minéraux, essentiellement, les éléments majeurs (N, P, K) sont nécessaires à la
réalisation du cycle de vie du végétal, leurs carences entraînent des symptômes spécifiques
sur les feuilles (Meyer et al., 2004).
Le Potassium (K) revêt une importance majeure chez l’olivier. Son rôle fondamental est de
promouvoir l’accumulation de réserves sous forme d’amidon et améliore l’activité
photosynthétique. Sa déficience débute par une chlorose apicale de la feuille, la décoloration
progresse vers la base et confère au limbe une coloration bronzée (Yakoub-Bougdal, 2005).
(Fig. a).

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Ces manifestations foliaires apparaissent généralement à l’automne ou en hiver.
La chlorose apicale pourrait être confondue avec une carence en Bore (B), (Fig. b), mais
celle-ci n’affecte que l’extrémité de la feuille.
Le phosphore (P) intervient au niveau de la construction des membranes cellulaires, il
participe à la formation des composés intermédiaires du métabolisme, aux
transferts d’énergie, à la synthèse des constituants génétiques du noyau a- Carence en
(ADN et ARN) au développement des tissus méristématiques. La carence potassium.
s’exprime d’abord par une coloration vert sombre et une chlorose du
sommet du limbe qui s’étendra vers le bas à partir des bords de la feuille
(Fig. c) (Yakoub-Bougdal, 2005). b- Carence en bore
L’azote (N) est nécessaire à la formation des protéines intervenant dans la
construction de la plante. Il intervient dans la croissance végétative, et dans
la formation des fleurs et des fruits. Les carences en azote se manifestent par c- Carence en
une chlorose plus ou moins poussée des feuilles qui peuvent chuter, par une phosphore
réduction globale de la croissance, par une diminution de la floraison, de la
fructification et de la récolte (Fig. d) (Yakoub-Bougdal, 2005
d- Carence en azote

Fig5 :Carences observées sur les feuilles. (Source : Yakoub-Bougdal, 2005

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Les rameaux fructifères

Ce sont des rameaux dont la croissance s’est poursuivie tout au long du printemps et de
l’automne de l’année précédente, ils portent les fleurs puis les fruits (Fig. 3 et 4).
Leur longueur est de l’ordre de quelques centimètres suivant la vigueur de l’arbre et de la
variété Loussert et Brousse, 1978).

Fig 6 :Schéma d’un rameau fructifère de Fig7 :Rameau fructifère de l’olivier


l’olivier. D’après Loussert et Brousse, var. Chemlal (Original)
1978.

Les inflorescences et fleurs

Les inflorescences sont constituées par des grappes longues pouvant comporter de 4 à 6
ramifications secondaires (Fig.8).
Le nombre de fleurs est variable en fonction de la position de la grappe sur le rameau.
(Ouksili, 1983). Les fleurs sont régulières, constituées de 4 sépales soudées, 4 pétales
soudées, 2 étamines et 2 carpelles (Fig.9). La fleur d’olivier a été observée par Loussert et
Brousse, 1978 (Fig. 7).
La formule florale est : 4 (S) + 4 (P) + 2E + 2C

Fig. 8. Grappes florales de l’olivier var. Fig.9. Fleurs de l’olivier var. Chemlal
Chemlal. (Original) (Original)

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Le fruit de la Chemlal (l’olive)
Le fruit est une drupe charnue, ellipsoïde, d’abord verts, puis noire en mûrissent, à mésocarpe
charnu et endocarpe ligneux (Chiez, 1982). Sa forme est très variable selon les variétés. Son
diamètre est compris entre 1 et 3cm.
L’épicarpe reste très attaché au mésocarpe (ou pulpe). A maturation l’épicarpe passe de la
couleur vert tendre (olive verte), à la couleur violette ou rouge (olive tournante), puis à la
coloration noirâtre (olive noire).
L’endocarpe est constitué par un noyau fusiforme, très dur, protégeant une seule graine à
albumen cellulaire : l’amandon. Ce noyau est de forme très variable, selon les variétés.
(Loussert et Brousse, 1978) (Fig.11 et 12)

Fig.11: Détail d’une semence d’olivier (var. Chemlal) (G.x 6).


(Hamlat, 1995). Fig.12 Coupe longitudinale axiale du fruit de l’olivier (Var.
Chemlal) (G.x 4).
D’après Yakoub-Bougdal, 2005.

Selon Fontanazza (1988), les différents constituants du fruit par rapport au poids total est la
suivante :

 Epicarpe : 1.5 à 2% ;
 Mésocarpe : 65 à 83% ;
 Endocarpe : 13 à 30% ;
 L’huile : 15 à 30% ;
 L’eau dans la pulpe : 25 à 60%.

Caractéristiques physiologiques :

Cycle de développement :

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Fig 13: Cycle de développement de l’olivier

Cycle végétatif et productif :

Au cours de son cycle annuel de développement, l’olivier passe par les phases suivantes : (Anonyme,
2003) :

1. Janvier, février : induction, initiation et différenciation florale ;


2. Courant mars : croissance et développement des inflorescences à l’aisselle des
feuilles que portent les rameaux de l’année précédente ;
3. Avril : pleine floraison ;
4. Fin avril- début mai : fécondation et nouaison des fruits ;
5. Juin : Début de développement et grossissement des fruits ;
6. Septembre : véraison ;
7. Octobre : Maturation du fruit et enrichissement en huile ;
8. Mi-novembre à janvier : récolte des fruits.

La période la plus intense du cycle annuel se déroule de mars à juin. Au cours de cette phase,
les besoins en eau et en nutriments de l’arbre sont les plus intenses.
Le déroulement du cycle végétatif de l’olivier est en étroite relation avec les conditions
climatiques de son aire d’adaptation. Les stades repères de l’olivier sont, selon Loussert et
Brousse (1978), résumés comme suit (Fig.14)

 Stade A : stade hivernal, le bourgeon terminal et les axillaires sont au repos végétatif.

 Stade B : réveil végétatif, le bourgeon terminal et les axillaires amorcent un


début d’allongement.
 Stade C : formation de grappes florales, en s’allongeant la grappe forme les
différents étages de boutons.
 Stade D : gonflement des boutons floraux, les boutons s’arrondissent, ils sont
portés par un pédicelle court. Les bractées à leur base s’écartent de la hampe
florale.
 Stade E : différenciation des corolles, la séparation du calice et de la corolle est
visible. Les pédicelles s’allongent, écartant les boutons floraux de l’axe de la
grappe.

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 Stade F : début de floraison, les premières fleurs s’épanouissent après que leurs
corolles soient passées du vert au blanc.
 Stade F1 : pleine floraison, la majorité des fleurs sont épanouies.
 Stade G : chute des pétales ; les pétales brunissent, se séparent du calice. Ils
peuvent subsister un certain temps au sein de la grappe florale.
 Stade H : nouaison, les jeunes fruits apparaissent mais dépassent peu la cupule
formée par le calice.
 Stade I : grossissement des fruits (1er stade), les fruits grossissent pour atteindre
la taille d’un grain de blé.
 Stade I1 : grossissement des fruits (2ème stade), les fruits les plus développés
Atteignent 8 à 10mm de long avec un début de lignification des noyaux.

6- Alternance

L’alternance est un phénomène physiologique très répandu chez les arbres fruitiers. Au sein
d’une même espèce, certains cultivars sont très alternants, d’autres le sont moins ou pas du
tout. De même, on note que cette alternance est le plus souvent bisannuelle, mais pour
certaines espèces, elle peut être pluriannuelle (Loussert et Brousse, 1978).

Fig.14 : Les stades repères de l’évolution de la fleur de l’olivier d’après Colbrant


et Fabre cité par Loussert et Brousse (1978).

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3.Phénomènes de stérilité et d'incompatibilité

Phénomène de stérilité

Parmi les caractéristiques variétales à rechercher, afin d'assurer une production régulière, on
peut citer la bonne fertilité de l’ovaire et l'auto fertilité de la variété (SAOUDI et al., 1981).

 Stérilité mâle
C'est un phénomène physiologique qui se traduit par des aberrations ou des déviations dans le
programme qui conduit à la formation des microspores et les rend incapables, en partie ou
dans leur totalité, à jouer leur rôle. C'est le cas des cultivars: Chemlal, Lucques, Olivère et
Picholine (MUSHO, 1981; in BENTTAYER, 1991).
La connaissance des variétés mâles stériles permet de déterminer la nécessité de la présence
de pollinisateurs dans le verger.

 Avortement de l'ovaire
L'avortement du pistil chez l'olivier est un mécanisme qui affecte l'organe reproducteur
femelle (pistil) et se traduit par une dégénérescence complète ou partielle de ses différents
compartiments (stigmates, style, ovaire). Ce mécanisme est tellement fréquent chez l'olivier
que cette espèce est considérée comme andro-hermaphrodite par plusieurs chercheurs.
(BENTTAYEB, 1991).OUKSILI (1983) indique que le taux d'avortement est plus élevé chez
les variétés à huile que chez les variétés de table, la période la plus critique pour l'avortement
de l'ovaire coïncide avec la croissance des inflorescences. Dans le même contexte, OUKSILI
(1983) a pu vérifier que les fleurs situées sur les extrémités des axes de l'inflorescence sont
plus fertiles que les autres.
Les températures élevées ont une incidence positive sur le taux d'avortement comme le
signalent BADR et HARTMANN (1971; in FERNANDEZ-ESCOBAR, 1993).

Phénomènes d'incompatibilité

Elle n'est pas causée par le pollen car il est viable, mais par un obstacle qui agit sur les
interactions entre le pistil et le pollen (BENTTAYEB, 1991),
Selon l'origine respective des ovules et des grains de pollen, plusieurs possibilités peuvent
exister.

 Variétés auto-compatibles

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Ce sont des variétés chez lesquelles la fécondation des ovules d'une fleur peut être assurée par
le pollen de la même fleur ou par celui de la même variété.

 Variétés auto-incompatibles
L'incompatibilité se produit entre le pollen et le stigmate d'une même fleur ou d'une même
variété.

 Variétés inter-compatibles
Le pollen d'une variété A est capable de féconder les ovules d'une variété B. D’après
OUKSILI (1983), les variétés Azaradj et Frontoio peuvent être considérées comme de bons
pollinisateurs pour la variété Chemlal

 Variété inter-incompatibles:
Le pollen d'une variété A est incapable de féconder les ovules d'une variété B. OUKSILI
(1983) signale que chez l’olivier ,l'Auto-incompatibilité est beaucoup plus fréquente que
Linter-incompatibilité.

4-L'alternance de la production
L'olivier est une espèce fruitière qui est incapable de maintenir régulier de fruits satisfaisants
Il est affecté par un mécanisme complexe dont l'action se traduit par une variation de la
production dans le temps.
D'après POLI (1980, in OUKSILI, 2003), le phénomène d'alternance peut être expliqué
comme suit
Le cycle biologique de l'olivier se déroule sur deux années

 La première année est caractérisée par la croissance des rameaux qui restent
entièrement végétatifs. Cette croissance végétative se déroule sur deux vagues
(printemps et automne).

 La deuxième année, on observe les phénomènes de reproduction

- Induction florale Décembre - Janvier


-Différenciation florale Avril-Mai
-Croissance et maturation du fruit Juillet-Décembre

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Par conséquent, au cours de la même année, l'olivier est le siège de deux cycles biologiques
consécutifs qui concernent principalement deux périodes:

 En hiver et au printemps: induction et différenciation florale, floraison, nouaison,


croissance de jeunes fruits (deuxième partie du cycle n) en même temps se déroule une
importante vague de croissance végétative (première partie de cycle n+1).

 Fin d'été et en automne: fin de la croissance des fruits et maturation (fin de cycle n),
deuxième vague de croissance végétative (fin de la première partie de cycle n+1)

Cet examen rapide du cycle biologique montre que l'activité intense est très concentrée dans
le temps.

L'année de l'alternance est considérée d'un point de vue nutritif comme une année de repos
permettant à l'arbre de rétablir son équilibre nutritif (FERNANDEZ, 1959; in BOUKELLAL
et TLILI, 1991)

Un déséquilibre nutritionnel se traduit par un antagonisme physiologique entre la croissance


végétative et la floraison (DUMAS, 1984; in PESSON et LOUVEAUX, 1984) (Tableau 3)
Corrélations Observations Causes Solutions possibles
morphogénétiques
Production de fleurs Compétition Taille, fertilisation
faible ou nulle trophique décortication
OR/OV<0 annulaire

Formation des Valeur du seuil de


premières ébauches maturité de floraison
OR-OV-1 florales

Production de fleurs Complémentarité Rendement amélioré


satisfaisante trophique et par une fertilisation
OR/OV>0 hormonal

OR: Organes reproducteur


OV: Organes végétatifs

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