Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Semestre : 2
MAKHZANI Houda
BATTAL Ghizlane
Plan :
Introduction
Conclusion
Introduction
Le chèque est un titre de paiement apparu en France en 1865 par la loi du 14 juin.
Il se définit comme étant un titre par lequel une personne appelée « tireur » donne
l'ordre à un banquier ou un établissement assimilé, le« tiré », de payer à vue une
somme déterminée soit à son profit, soit à une troisième personne appelée le «
bénéficiaire » ou « porteur», soit à son ordre. Le chèque est la plus ancienne
manifestation et la plus répandue de la monnaie scripturale. Le chèque permet la
surveillance de la circulation monétaire et des divers paiements, la récupération
des pertes de recettes consécutives, et le développement des dépôts.
Il permet aussi de retirer aisément les fonds confiés aux banquiers, sans rédaction
spéciale de quittance ou récépissé et sans frais fiscaux, de plus la gratuité et la
dispense du droit de timbre encouragent les particuliers à utiliser le chèque.
Il existe différents types de chèque à savoir les chèques ordinaires1 et les chèques
spéciaux qui contiennent le chèque barré2, le chèque certifié3 et le chèque postal4.
L'origine du chèque fut fixée selon les auteurs à différentes périodes de notre
histoire. Pour certains, elle remonte au moyen-âge, pour d'autres au 18ème siècle.
Comme l'origine, le vocable du chèque a divisé les opinions. Un premier courant
1
Le chèque ordinaire est crée sur une formule détachée d’un carnet à souche, délivré gratuitement aux
titulaires de comptes, par le banquier ou l’établissement sur lequel le chèque est tiré, après
interrogation obligatoire de Bank Al Maghreb.
2
Un chèque barré est un moyen de paiement permettant à son propriétaire de payer une somme
déterminée sur les fonds déposés sur son compte. Il a pour particularité de ne peut pas pouvoir être
payé à vue et d'être endossable uniquement au profit d'un établissement de crédit.
3
La banque s’engage à bloquer au profit du porteur la provision jusqu’au terme du délai de
présentation. La certification résulte de la signature du tiré au recto du chèque. Elle ne peut être
refusée que pour insuffisance de provision.
4
Un chèque délivré par l’administration postale et payé dans un centre de chèque postal.
Les premiers jalons du droit pénal du chèque furent transposés en 1918 six ans
après l’instauration du protectorat français au Maroc et suite à la promulgation du
dahir formant code des obligations et contrats avec qui est apparu la législation
civile du chèque dans les articles 325 à 334.Il s’agissait de réprimer certaines
pratiques qui se traduisaient par un nombre considérable d’incidents de paiement,
plus particulièrement celles qui consistaient à détourner le chèque de sa fonction
d’instrument de paiement pour en faire un instrument de crédit. Cette législation
s’est graduellement enrichie et renforcée, au fur et à mesure de l’apparition de
situations et comportements que le législateur a jugés bon de punir. De trois
infractions initialement prévues en 1918, et qui intéressaient exclusivement le
tireur, le catalogue répressif a été substantiellement élargi pour inclure sans
exception toutes les parties concernées par la transmission et la garantie du
paiement du chèque, dont les établissements de crédit eux-mêmes, et aboutir ainsi
à une véritable inflation pénale.
5
السكdocument qui comporte l’argent.
6
Dahir N 1-96-83 Du 15 Rabii 1 1417 ( 1ère Aout 1996) portant la promulgations de la loi N 15-95
formant code de commerce.
de définir les infractions relatives au chèque ( partie 2 ) qui sont bien évidemment
divisées en deux à savoir les infractions de provision (section 1 )et les infractions
de falsification. (section2)
7
Félix NATAF témoigne dans son ouvrage « Le crédit et la banque du Maroc » (Paris, 1929) que vers
la fin du XIXe siècle, un commerçant fassi acceptait déjà des chèques émis par des touristes étrangers
au moment où les commerçants les plus réputés en refusaient l’usage.
8
DAHIR N° 1-59-413 DU 28 JOUMADA II 1382 (26NOVEMBRE 1962) PORTANT
APPROBATION DU TEXTE DU CODE PENAL.
l’usage du faux comme étant une manifestation parmi d’autres des infractions du
chèque.
9
http://cabinetamamou.net/Archives/folder/Bulle147.pdf / Dernière visite 08/05/20 à 02h21
10
https://www.djazairess.com/fr/elwatan/78190 dernière visite 07/05/20 à 17h
Le tribunal peut interdire au condamné, pour une durée de cinq ans, d’émettre des
chèques autres que ceux qui permettent exclusivement le retrait de fonds par le
tireur auprès du tiré ou ceux qui sont certifiés.
L’interdiction est assortie d’une injonction adressée au condamné d’avoir à
restituer à l’établissement bancaire qui les avait délivrées les formules en sa
possession et en celle de ses mandataires.
Le tribunal peut ordonner, aux frais de condamné, la publication par extrait, de la
décision portant interdiction dans les journaux qu’il désigne et selon les modalités
qu’il fixe.
L’opposition irrégulière au paiement du chèque
L’opposition irrégulière consiste de la part du tireur, après l’émission d'un chèque,
à faire défense au tiré de payer, avec l'intention de porter atteinte aux droits
d'autrui. Cette infraction ne peut être clairement appréciée qu'au regard des règles
qui régissent l'opposition notamment l’article 271 du Code de Commerce. En
effet, celle-ci n’est admise qu'en cas de perte, de vol, de falsification ou
d'utilisation frauduleuse du chèque, de redressement ou de liquidation judiciaires
du porteur.
L'opposition du tireur doit être confirmée par écrit et justifiée par toute déclaration
officielle. Si elle a lieu simplement de façon orale, l'infraction n’est donc pas
constituée. De même, il appartient à l'auteur de l'opposition d’apporter la preuve
du motif licite dont il se prévaut et de le présenter à la banque. Celle-ci est obligée
d’informer par écrit les titulaires de compte des sanctions encourues en cas
d'opposition fondée sur une autre cause que celles énoncées précédemment.
Toutefois, la banque ne peut juger la validité de l’opposition et doit refuser le
paiement du chèque jusqu'à l’obtention de la mainlevée qui peut émaner de
l’opposant ou être rendue par une décision judiciaire. (CATDR 2015) En dehors
des cas précités, toute opposition est irrégulière, et exposerait son auteur
conformément à l’article 316 du Code de Commerce à un emprisonnement de un
à cinq ans et d'une amende de 2000 à 10000 dhs sans que cette amende puisse être
inférieure à 25% du montant du chèque.
établissement bancaire est passible d'une amende de six pour cent du montant du
chèque sans que cette amende puisse être inférieure à 100 dhs.
11
Article 351 du code pénal marocain
S’agissant des moyens employés, le législateur ne donne aucune précision sur les
moyens utilisés pour falsifier le document, indiquant seulement « des moyens
déterminés par la loi ».
En pratique la jurisprudence établie une distinction entre le faux matériel et le
faux intellectuel.
Le faux matériel renvoie à la falsification physique d’un support écrit. Cette
falsification peut être constituée par l’apposition d’une fausse signature,
l’imitation d’une signature, le fait de guider la main du signataire dépourvu de
lucidité. Le faux matériel peut également être constitué par la fabrication d’un
document. Le faux intellectuel, quant à lui, est une altération de la vérité dans le
contenu de ces écritures parce qu’il ne modifie pas le support mais le contenu du
document falsifié, c’est donc la véracité et non pas l’authenticité du document qui
est atteinte.
Par ailleurs, le faux, matériel ou intellectuel, n’est punissable que s’il peut en
résulter un préjudice, qu’il soit actuel ou éventuel pour une personne qu’elle soit
physique ou morale, publique ou privée.
Le préjudice causé par le faux est matériel lorsqu’il lèse les intérêts patrimoniaux
d’une personne physique ou d’une personne morale. Parfois le faux ne cause
qu’un préjudice moral, à savoir lésant des intérêts moraux tels l’honneur, la
considération ou la réputation d’une personne.
L’incrimination du faux est en revanche systématiquement écartée lorsqu’en
raison des circonstances, l’altération ne peut entrainer aucun préjudice.
De même l’altération de la vérité, qui est une action pour résultat de rendre le
document non conforme à la vérité, dans une écriture privée n’est punissable que
si elle frauduleuse. Toutefois l’élément moral du faux résulte de la conscience,
pour l’auteur, de l’altération de la vérité, dans un document susceptible d’être
utilisé comme élément probatoire ou ayant des conséquences juridiques.
La répression
Conclusion
Il est à noter que face à la hausse vertigineuse des infractions liées au chèque
notamment celles relatives à la provision, la batterie de mesures qui a été mise en
place par le législateur pour viabiliser le chèque comme un moyen de paiement a
eu un impact certain sur la diminution de l’émission des chèque sans provision et
surtout sur le traitement des incidents de paiement.
De ce fait, malgré que certains pronostiquent la disparition future du chèque en
raison de l’introduction des nouvelles technologies ,les juristes constatent qu’il
demeure encore aujourd’hui l’inconnu du droit eu égard à l’ambiguïté de sa
fonction et la complexité de son système ;le chèque est partout dans relations
sociales ,mais nulle part de la pensé juridique .
Bibliographie :