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Sanlaville
Socialisme
et
Propriété
• ... Il n'y a rien de plus fastidieux,
• rien de plus difficile que de vouloir
• démontrer l'évidence. Klle se montre,
et on ne la démontre pas.
A TllIERSt
De la propriété. Avant-propos,
PARIS
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F. SANLAVILLE
Socialisme
et
Propriété
i ... Il n'y a rien de plus fastidieux,
• rien de plus difficile que de vouloir
< démontrer l'évidence. Elle se montre,
et on ne la démontre pas. «
A. THIERS.
De ta propriété. Avant-propos.
PARIS
LIBRAIRIE FÉLIX ALCAN
108, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, YI 8
1920
Tous droits de traduction et de reproduction réservés.
.
SOCIALISME ET PROPRIETE
INTRODUCTION
Le Socialisme
APERÇU HISTORIQUE
L'Esprit des Lois, livre IV, eu. vi. Il semble que même
(1)
actuellement les ludions du Paraguay ont conservé un
peu de'ces institutions (voir dans le Tour du Monde, 1887,
tome II, pages 177 et 191, article de M. Emile Daireaux.)
(2) Génie du Christianisme, livre IV, chap. iv et v.
6r SOCIALISME ET PROPRIÉTÉ
vivement contestés par les Philosophes hos-
tiles aux Jésuites. (1)
Quoi qu'il en soit, on doit faire remarquer
qu'on ne peut en tirer de conclusions favora-
bles au socialisme, parce que, d'une part : la
mise en commun des biens ne paraît pas y
avoir été complète, mais s'être bornée à la
portion du territoire dont les revenus étaient
affectés aux veuves, aux orphelins, aux ma-
lades, (Possession do Dieu) la propriété de la
terre étant autorisée; (2) et parce que d'autre
part : lo succès relatif de l'entreprise est dû
au régime autoritaire et théocratique appli-
qué à des pouplades indiennes, que tout le
monde s'accorde à reconnaître avoir été véri-
table peuple enfant.
(1) P. 89.
(2) Paul Leroy-Bcaulieu, Le Collectivisme, p. 14.
22 SOCIALISME ET PROPRIÉTÉ
priété privée subsistera en régimo collecti-
viste, que cette affirmation est une véritable
mystification pour capter los esprits superfi-
ciels.
Nous voyons l'aveu do la part de Schaeffle
lui-même, de l'insignifiance du droit do pro-
priété privée maintenu par le collectivisme,
dans ce qu'il dit à propos du droit d'héritage
qu'il entend maintenir: « Il suffit d'un pou de
« ïflexion pour comprendre qu'étant donnée
« i..-. socialisation des capitaux, le droit d'hé-
« riter dos moyens de jouissance n'a plus
« qu'une importance infiniment secondaire...
« Le droit d'héritage n'est vraiment un gros
d morceau (si l'on peut ainsi parler) qu'aussi
« longtemps que les capitaux, moyens de pro-
« ductions, sources de revenus sont objets de
« propriété privée. Une fois ectto condition
« modifiée, il ne saurait plus y avoir que des
« successions modestes, qui ne pourront avoir
« pour effet, dans l'Etat socialiste, d'inquié-
« tantes inégalités de fortunos. (1) »
Ainsi en réalité, le droit do propriété serait
(1) P. 35.
(2) Pages 37, 38.
LE SOCIALISME 27
qu'au nom même de propriété, comme le
formule Platon. Or on sait, et la chose est
indiscutable, que l'homme travaille, acquiert,
économise, constitue et accroît ses propriétés,
surtout en vue de ses descendants. Pour em-
pêcher la transmission héréditaire des biens,
on pense édicter des mesures législatives,
telles que do véritables confiscations des suc-
cessions. Mais quelque sévères et rigoureuses
que seraient ces lois draconiennes, de même
que toutes les dispositions contre nature édic-
tées au cours des siècles pour interdire les
transmissions des successions, ces lois se-
raient certainement violées ou tournées, en
fuit (1). kussi les socialistes n'ont qu'un moyen
d'assurer la suppression do toutes propriétés
et de tout héritage, c'est la suppression de la
famille : par suite l'abolition du mariage. A
cet égard, Schoeffle critique qu'on rencontre
chez les socialistes des manières fort libres
relativement au mariago et à la famille (2).
CHAPITRE PREMIER
GÉNÉRALITÉS
LA PROPRIÉTÉ INDIVIDUELLE
N'EST PAS CONTRAIRE AU DROIT NATUREL
LA PROPRIÉTÉ INDIVIDUELLE
N'EST PAS CONTRAIRE AU DROIT ORIGINAIRE
ET TRADITIONNEL
(1) Domat, Lois civiles, t. I, Liv. III. titre VI, section VI,
des présomptions, n° VII. — Demolombo, t. I, des contrats,
p. 171, n» 188. — Dalloz, Rép. v<> Preuve, n" 38, 39, 41. —
C. cass. 5 février 1894.1>. P. 1S94. I. 131, Cie rt'ass. La Pa-
ternelle. — Coaf. M. Block, Le socialiste moderne, p. 118.
(Hachette, éd. 1891).
(2) Domat, ut supra, n» VI. — En réalité, les présomp-
,
tions sont de ces preuves que l'on appelle artificielles, on
peut dire avec Denizart, t. III, Y* Preuve, n» 27) qu'elles
ne sont inventées qu'à force d'y rêver. (Demolombe, t. VII,
des contrats, n» 248, p. 231.)
LA PROPRIÉTÉ N'EST PAS UN VOL 113
qu'en France par exemple, la plupart dos
propriétés, ni mémo un grand nombre, aient
été envahies et occupées violemment, soit à la
suite do la conquête Romaine, soit par l'inva-
sion des barbares, Goths, Wisigoths, Burgon-
des, Francs et enfin Normands. Ainsi il ne
semble pas quo les Romains aient prononcé
dos confiscations générales. D'après Amédéo
Thierry (1) : « aucune colonie même militaire
no fut établie, les peuples conservèrent leurs
terres, leur villes.., »
Fustel de Coulanges(2) estime quo la pro- c<
CHAPITRE PREMIER
LE DROIT DE PROPRIÉTÉ
LA LOI NATURELLE
LA PROPRIÉTÉ FONCIÈRE INDIVIDUELLE
DE DROIT NATUREL
(1) Est igitur hrec, judices, non scri:>ta, sed nata lex :
«
(1) Le Lévilique, ch. XXV, vers. 10, 11, 13, (La Sainte Bible,
id. ibid., t. I", p. 343.)
(2| Paul Leroy-Beaulieu, t. I", p. 514. — Henri Joly, Le
socialisme chrétien, p. 12 et suiv. (Hachette, éd. 1892.) —
LA LOI NATURELLE "" 157
Enfin cette législation tout à fait unique du
peuple Hébreu, était sans doute fondée sur
locaractère de ce peuple ot avait pour but de
protéger les familles contre les entraînements
de la spéculation. De là ces mesures tutélaires
on faveur de la propriété, mesures qui n'ont
leur analogue dans aucune autre législation.
La propriété privée était aussi en honneur
choz la plupart des anciens peuples de l'O-
rient : ainsi chez les anciens Egyptiens, chez
les Babyloniens, choz les Assyriens (1).
On la trouve également en Chine (2). A l'o-
rigine, la propriété y était plutôt féodale que
collective. Déjà au 111e ou ivesiôcle avant notre
ère, la propriété individuelle s'établit ; après
avoir traversé des phases diverses, elle y
existe encore aujourd'hui, et paraît fondée
LA PROPRIÉTÉ LÉGITIMÉE
PAR L'UTILITÉ l'UBLIQUE ET L'INTÉRÊT SOCIAL
torique.
INTÉRÊT SOCIAL. 219
à raison de leur caractère collectif, réaliser
aucun progrès etqu'ellesne laissent à l'homme
aucune liberté, ni même aucune initiative (1).
En résumé, aucune de ces propriétés collec-
tives, môme celles qui se rapprochent lo plus
de l'idéal rêvé par nos modernes réforma-
teurs, ne donnent des résultats désirables et
ne justifient les conceptions socialistes.
Non seulement le système de la propriété
collective est voué à l'immobilité, à raison des
divergences d'opinions ot d'intérêts qui se
produisent fatalement dans toute société hu-
maine, ce qui écarte touto amélioration et
tout progrès, non seulement le rendement des
terres est ordinairement inférieur à celui des
propriétés privées (2), mais la propriété col-
lective n'établit pas l'égalité, elle ne procure
môme pas le bien-être à ceux qui en jouissent,
et ne prévient même pas la pauvreté (3). Ces
misérables résultats du système de la pro-
FIN
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION v
LIVRE PREMIER
Le Socialisme 1
LIVRE DEUXIÈME
Réfutation des attaques
contre lo droit de Propriété individuelle.. 33
CHAPITRE PREMIER.
—
Généralités 33
CHAPITRE II.
— La Propriété individuelle n'est pas
injuste., 49
CHAPITRE III. — La Propriété individuelle n'est pas
contraire au droit naturel ,
îO
CHAPITRE IV. —La Propriété individuelle n'ost pas
contraire au droit originaire et traditionnel.. 80
CHAPITRE Y. La Propriété individuelle ne pro-
—
vient pas d'une prise de possession illégitime. 104
17
258 TABLE DES MATIÈRES
LIVRE TROISIEME
Légitimité du droit de propriété
individuelle 121
CHAPITRE PREMIER.
— Ledroit de Propriété 121
CHAPITRE II.
— La propriété foncière individuelle
de droit naturel. La loi naturelle 127
CHAPITRE III.
— La
propriété foncière individuelle
fondée sur le travail, le capital et l'épargne 175
.
CHAPITRE IV.
— La propriété légitimée par l'uti-
lité publique et l'intérêt socian 200
CONCLUSION '.... 239