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Les missions du commissaire aux comptes

I. LE CADRE CONCEPTUEL.....................................4

A. Présentation des missions du commissaire aux comptes 4


§1. La mission annuelle récurrente................4
§2. Les interventions définies par la loi ou les règlements 5
§3. Les interventions particulières.................5

B. Présentation du référentiel normatif et déontologique de la C.N.C.C. 6


§1. Les normes d’exercice professionnel.......6
a. Historique................................................6
b. Le processus d’homologation..................6
c. Les principes de rédaction des normes....6
d. Calendrier et état des lieux......................7
§2. La nature des interventions.....................7
a. L’audit......................................................8
b. L’examen limité.......................................8
c. Les autres interventions définies.............9

II. LA MISSION GENERALE DU COMMISSAIRE AUX COMPTES10

A. La nomination.............................................10
§1. Obligation et modalités de nomination. 10
a. Les entités soumises..............................10
b. Les modalités de nomination.................12
c. Publicité de la nomination.....................12
§2. Entrée en fonction et durée de la mission12
a. Entrée en fonction.................................12
b. Durée de la mission...............................12
§3. Le choix du commissaire aux comptes...13
a. Les commissaires aux comptes inscrits..13
b. Incompatibilités générales et spéciales. 13

B. La mission générale.....................................14
§1. La mission annuelle récurrente..............14
a. La mission d’audit..................................14

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i. Aspects généraux d’une mission d’audit des comptes 14
α Objectif et principes généraux d’une mission d’audit des comptes 14
Objectif de l’audit...............................14
La notion d’assurance raisonnable.....15
Risque d’audit et étendue des travaux15
β Termes et conditions de la mission15
γ Contrôle de qualité........................15
δ Irrégularités et inexactitudes.........15
ε Prise en compte des textes légaux et réglementaires 16
στ Communication sur la mission.......16
ii. La démarche d’audit..........................16
α Acceptation de la mission..............16
β Orientation et planification de la mission 16
γ Appréciation du contrôle interne...16
Evaluation du risque et contrôle interne16
Evaluation du risque et contrôle interne dans des environnements particuliers 17
δ Obtention d’éléments probants.....17
ε Utilisation des travaux d’autres professionnels 17
στ Les travaux de fin de mission.........17
iii. Rapports............................................17
b. Les vérifications spécifiques...................18
§2. Les missions connexes...........................18
a. La procédure d’alerte.............................18
i. Critères de l’alerte..............................18
ii. Phases de l’alerte...............................19
iii. Rapport spécial d’alerte.....................19
b. La révélation des faits délictueux...........19
i. Objets de la révélation.......................19
ii. Forme de la révélation.......................20
iii. Diligences du commissaire aux comptes20
c. La distribution d’acomptes sur dividendes20
d. Augmentation de capital par compensation avec une créance 20
e. Convocation d’une assemblée générale en cas de carence des dirigeants 20

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III. LES MISSIONS PARTICULIERES.........................20

A. Le commissariat aux apports.......................20

B. Le commissariat à la fusion.........................21

IV. L’ORGANISATION DE LA PROFESSION..............21

A. Le H.3C........................................................21

B. La Compagnie des commissaires aux comptes21

C. Le contrôle qualité......................................21

D. Les honoraires............................................22

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La mission du commissaire aux comptes a beaucoup évolué : elle est passée du simple contrôle des
comptes à une mission beaucoup plus normée. Pendant longtemps, considéré comme un
mandataire des actionnaires. Aujourd’hui, une mission de surveillance. Auparavant, le commissaire
aux comptes profitait aux seuls actionnaires tandis qu’aujourd’hui il profite à un public beaucoup
plus large : les banquiers, les fournisseurs (les comptes doivent donner une image fidèle pour être
sûr d’être remboursé), les clients (s’il peut avoir confiance en la société si c’est un gros travail à
réaliser), les salariés (savoir si l’entreprise se porte bien, savoir si les informations données sont les
bonnes mais aussi pour la participation et l’intéressement…), les investisseurs, l’état, un potentiel
acquéreur, etc…

Toutes les entreprises doivent publier certains documents notamment le rapport du CAC donc on
peut aller au greffe consulter ce document. On ne peut pas le demander au CAC, il est tenu par le
secret professionnel.

Le commissaire aux comptes a pour mission de certifier que les comptes annuels donnent une image
sincère de l’entreprise. Il doit s’assurer de la pérennité de l’exploitation : dès lors qu’il découvre des
éléments de nature à compromettre la continuité de l’exploitation, il est investi d’un devoir
d’alerte. Le commissaire aux comptes doit être indépendant vis-à-vis de l’entreprise et du
dirigeant. Il doit avertir le président du tribunal de commerce de la procédure d’alerte lancée mais
aussi, communiquer au dirigeant.

La loi impose aux commissaires aux comptes une formation de plus en plus accrue et permanente
que cela soit initiale ou annuelle.

2003 : grave crise financière qui a révélé les faiblesses de l’audit. Répercussion mondiale, venant des
USA. Il est nécessaire alors de rendre les CAC indépendants.

Les textes qui s’appliquent au commissaire aux comptes sont regroupés dans le Titre II du Code de
Commerce (quel que soit l’entité dans laquelle on intervient : association, activité commerciale,
civile…). Suite à l’affaire Enron, le cadre des CAC a fortement évolué et nous avons notamment un
organisme qui contrôle les CAC qui est l’H3C. 2003 : Loi sur la sécurité financière : mise en place de
l’H3C, chargée d’assurer la surveillance de la profession.

C’est l’AG (ensemble des associés) qui nomme le CAC.

 Expert-comptable= mission contractuelle= mission définie dans le contrat, choisie par les
parties et à périmètre très variable.
 CAC= mission légale= mission définie par la loi, on ne peut déroger à la définition.

Le rôle du commissaire aux comptes est primordial sur 5 points :

1. Il est garant des intérêts de la société et de l’éthique des affaires . Il est un professionnel
indépendant qui s’assure de la sincérité des comptes et de la régularité des opérations
juridiques. Il émet un rapport sur ses sujets.
2. Il rassure les tiers. Il permet le développement des affaires économiques.
3. Il est un facteur de sécurité pour le chef d’entreprise. Ces chefs d’entreprise ont de plus en
plus d’assurance responsabilité alors qu’avant il n’y en avais pas forcément. Le CAC est donc
rassurant sur ce point.

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4. Il a un regard extérieur sur l’entreprise. Ce regard offre une indépendance vis-à-vis de
l’entreprise. Il porte un regard sur l’organisation et le contrôle interne. Il met en avant les
procédures perfectibles. Il alerte sur les situations qui feraient naitre des difficultés dans
l’entreprise voire remettraient en cause sa pérennité.
5. Il est un atout dans la transmission d’entreprise. L’investisseur potentiel s’appuie sur le
rapport du commissaire aux comptes pour s’assurer de la sincérité des comptes. Surtout que
beaucoup d’entreprise vont passer la main d’ici peu.

Outre l’aspect légal, il y a donc un intérêt certain à avoir un CAC pour son entreprise.

I. Le cadre conceptuel, dans lequel sont réalisés les missions


L’audit est un examen mené par un professionnel indépendant en vue de donner sur l’objet
examiné une opinion sur la concordance de cet objet avec le référentiel applicable.
Le cadre conceptuel des audits financiers est le processus suivi par l’auditeur pour effectuer sa
mission.

A. Présentation des missions du commissaire aux comptes


L’ensemble des missions effectuées par le commissaire aux comptes abouti à l’émission d’un
rapport transmis à l’entreprise et éventuellement à des tiers (toute personne désigné par la loi).

§1. La mission annuelle récurrente


La mission annuelle récurrente est la mission générale du commissaire aux comptes. Elle comprend :

1. La mission d’audit, ou mission de certification : elle consiste à mettre en œuvre des


techniques d’audit pour permettre au commissaire aux comptes de fonder son opinion
personnelle sur la régularité, la sincérité et l’image fidèle (traduire la réalité de la chose) que
donnent les comptes annuels. (annexe, comptes consolidés,..)
Elle se solde par l’émission d’un rapport dans lequel le commissaire aux comptes certifie,
en justifiant son appréciation, que les comptes annuels sont réguliers et sincères et qu’ils
donnent une image fidèle du résultat des opérations de l’exercice écoulé ainsi que de la
situation financière et du patrimoine de la société contrôlée à la fin de l’exercice.

2. La mission de vérifications et informations spécifiques : elle porte sur le respect de


dispositions légales ou sur des informations énumérées par la loi. Elle se base sur des
constats de concordance ou de régularité des opérations. Exemple : le commissaire aux
comptes doit contrôler le rapport de gestion, s’assurer du respect du principe d’égalité entre
les actionnaires, effectuer un rapport spécial sur les conventions réglementées recensées par
l’entreprise (il n’a pas à juger de la légalité de ces conventions, juste les lister). L’entreprise
doit établir une attestation des 5/10 personnes les mieux rémunérées et le CAC atteste que
ce montant est le bon. La loi PACTE a fait sauter beaucoup de rapport (sur les conventions
règlementées ou sur le DPS)

Difficile pour le CAC car les dates vont être très juste, en effet, il va falloir que le dirigeant décide
d’arrêter les comptes (avec l’aide de l’EC) au plus tard le 15 mai et il va falloir que le CAC établisse son
rapport au max 15 jours avant l’AG qui aura lieu le 30 juin (si clôture le 31/12 car 6 mois après la
clôture des comptes) donc le 15 Juin. Après la convocation, les associés pourront aller voir les
différents documents qu’ils ont besoin pour la clôture et l’AG (rapport de gestion, rapport de CAC,

5
bilans…). Mais le rapport ne peut être établis qu’une fois les comptes définitifs établis qu’une fois
l’arrêter des comptes effectués (autour du 15 Mai en général). Le rapport de gestion peut ne pas être
prêt lors de l’AG et il faut alors demander au tribunal de commerce de reporter l’AG ou bien mettre
dans le rapport du CAC qu’on a pas pu le lire.

Le CAC va avoir une mission d’intérim avant la clôture pour faire différents contrôles qui peuvent
avoir lieu tout au long de l’année (contrôle d’une semaine de caisse…) et après il y aura la mission de
contrôle des comptes.

§2. Les interventions définies par la loi ou les règlements


Certaines interventions doivent être réalisées par le commissaire aux comptes de l’entité (si elle n’en
n’a pas, il doit être nommé spécialement) en cas d’opérations spécifiques. On distingue :

1. En cas d’opérations sur le capital (augmentations et réductions) : le commissaire aux


comptes s’assure de l’égalité entre les actionnaires et surtout que la vente réalisée ne lèse
pas les créanciers de la société si les parts sont réduites pour plus que leur valeur. Depuis
l’entrée en vigueur de la loi P.A.C.T.E., le commissaire aux comptes n’a plus à émettre de
rapport spécifique pour ce type d’opération.
2. En cas de transformation : le commissaire à la transformation s’assure que les règles
applicables à la nouvelle forme juridique sont bien respectées pour pouvoir se transformer. Il
s’assure aussi que tout le monde est bien conscient de la transformation et de ses
conséquences. (K propres au moins égale au K social).
3. En cas de versement d’acompte sur dividendes : le commissaire aux comptes examine
l’existence d’un bénéfice distribuable intermédiaire au moins égal à la distribution et qu’il
soit au moins égal au bénéfice distribuable final prévisionnel. Souvent utilisé dans des
intégrations fiscales avec SCI qui rachèterais un immeuble à une société du groupe et qui par
un montage financier pourrais verser des acomptes sur dividendes qui serviraient à
rembourser l’emprunt réalisé par la société acquéreuse ensuite.
4. En cas d’émission d’obligation.

De plus, le CAC a d’autre obligations : Révélation des faits délictueux (découverte d’une infraction et
donc obligation d’aller le dire au procureur) ; la procédure d’alerte (un évènement qui va déclencher
cette procédure, avec délai de 12mois) ; l’entreprise doit établir une attestation particulière quand
elle doit être visée par un CAC.

Dans le cas d’une cessation de paiement : redressement ou procédure collective.

§3. Les interventions particulières


Un commissaire aux comptes peut intervenir pour une entité pour laquelle il n’est pas le commissaire
aux comptes en mandat en cas d’opérations particulières. On distingue :

1. Le commissariat à la fusion : il intervient en cas de fusion ou de scission. Il s’assure


notamment de la cohérence du rapport d’échange et sur les valeurs retenues (émettre une
opinion.
2. Le commissariat aux apports : il intervient en cas d’apport en nature (sauf si SARL avec un
apport de moins de 30 000€ qui correspond à moins de la moitié des apports et sur

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unanimité des associés) et d’apport partiel d’actif. Son rôle est de protéger les tiers comme
les créanciers car l’apporteur aura une responsabilité à hauteur de l’apport mais aussi les
associés car cela pourrait diluer le K plus qu’il ne le faut. Ce n’est pas au CAA d’évaluer le
bien, il se prononce uniquement sur la valeur retenue. A la fin de sa mission, le CAA fait un
rapport qui est lu à l’assemblée. Elle va alors décider d’augmenter le K et si elle ne suit pas
les préconisations du CAA, les associés seront responsables à hauteur de la surévaluation de
l’apport. Cela peut être de l’ABS car on profite de la société. S’il y a un CAC, il devra faire une
révélation au procureur.
3. L’acquisition d’un bien appartenant à un actionnaire.

B. Présentation du référentiel normatif et déontologique de la C.N.C.C.

§1. Les normes d’exercice professionnel (NEP)

a. Historique
Au début des années 1970, la C.N.C.C. a émis toute une série de recommandations pour
accompagner ses membres dans l’exercice de leurs missions.

En 2003, on a distingué les règles professionnelles et leurs conditions de mise en œuvre à travers des
normes et commentaires de normes qui exprimaient le comportement professionnel
raisonnablement diligent.

En 2006-2007, sont apparues les normes d’exercice professionnel (N.E.P.). Elles ont 4
caractéristiques :

1. Elles ont un caractère obligatoire.


2. Elles sont reprises des normes l’I.F.A.C.
3. Elles sont homologuées par le H3C.
4. Elles ont une valeur légale : elles s’imposent à tous et l’opposent à tous.

b. Le processus d’homologation
Le processus d’homologation d’une norme d’exercice professionnel est le suivant :

1. Elle est élaborée par la C.N.C.C.


2. Elle votée par son conseil national de la C.N.C.C.
3. Elle est discutée au sein d’un organisme paritaire composé de 4 membres de la C.N.C.C. et 4
membres du H.3C.
4. Elle est transmise à la chancellerie (Ministère de la justice) puis au H.3C.
5. Elle est homologuée par arrêté du Garde des sceaux puis publiée au Journal Officiel (JO).

c. Les principes de rédaction des normes


Les normes d’exercice professionnel ont toutes un format identique et un principe de rédaction basé
sur le même format. Elles sont rédigées à partir des normes internationales avec certaines règles
françaises. Elles sont immédiatement applicables.

On y trouve toujours une accroche juridique, parfois des définitions en préambule. Elles sont écrites
de façon concise et claire. Elles sont toutes écrites au présent de l’indicatif. Elles sont numérotées par
la C.N.C.C. Elles n’ont pas d’annexe.

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Aujourd’hui, il existe une quarantaine de normes d’exercice professionnel existent. Le site de la
C.N.C.C. propose une table synthétique dans laquelle on trouve toutes les normes d’exercice
professionnel et les anciennes normes qui n’ont pas été remplacées (elles demeurent sans valeur
légale).

d. Calendrier et état des lieux


La Code de Déontologie s’impose à tout commissaire aux comptes, quelle que soit sa forme
juridique. Il a été publié par décret : il a donc une valeur légale. Il est opposable aux tiers. Il s’impose
à nous mais aussi aux autres.

Le Code de Déontologie encadre les conditions d’exercice du commissaire aux comptes en termes
d’intégrité (avec honnêteté et droiture et in ne faut pas que ça soit contraire à l’honneur et la
probité), d’impartialité (analyse objective sans parti pris et le CAC doit éviter toute situation qui
l’exposerait à des influences), de compétence (assurer par le diplôme, par la formation continue tout
au long de la carrière avec environ 40 heures/an. Il faut de plus être formé sur les types de dossiers
que nous allons rencontrer), d’indépendance (éviter toute situation qui pourrait compromettre
l’impartialité du CAC comme le fait d’être dépendant de lui économiquement ou bien d’être locataire
d’un de ses clients), de conflits d’intérêts, la confraternité (Il faut avoir de bons rapports avec les
autres membres de la compagnie, notamment quand on reprend un dossier derrière un confrère
qu’il ne faudrait pas dénigrer), de secret professionnel (s’impose à toute l’équipe et pas seulement
au chef de mission) et de respect de la réglementation.

Il vise à garantir le bon exercice de la mission.

§2. La nature des interventions


Le cadre conceptuel définit les interventions possibles, précise la nature de l’assurance donnée pour
chaque intervention, identifie les limites, assure de la cohérence d’ensemble et harmonise le plus
possible les principales natures des travaux et l’expression des conclusions.

Il contribue à une homogénéité du comportement professionnel et favorise l’appréciation


d’engagement du CAC. Il permet aux personnes destinataires du rapport de distinguer entre elles les
différentes interventions du CAC et d’appréhender les éléments qui ont permis au CAC de fonder ses
opinions.

En résumé : Une personne externe à la profession comprend l’engagement du CAC, les limites de sa
mission et que, quelque soit le CAC face à elle, la nature de la mission, l’entité analysée, la mission
est traitée par tous les professionnels de la même façon avec la même typologie de conclusions.

Le cadre a pour objectif de couvrir tous les champs des CAC (d’aujourd’hui et de demain)

Les autres
L’audit (a) L’examen limité (b) interventions définies
(c)
La nature de Définie par la loi ou par
Raisonnable Modérée
l’assurance le contrat

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Seulement certaines
techniques d’audit
Les tests d’audit Toutes les techniques Adaptées à la mission
((examen analytique +
utilisés d’audit et prévues par la loi
demande de
renseignements)
L’expression de
Forme positive Forme négative Adaptée à la mission
l’assurance
« Nous n’avons pas
La formulation « Nous certifions que » Adaptée à la mission
relevé »

a. L’audit
La mission d’audit a pour objectif de formuler une opinion exprimant si les comptes sont établis
dans leur aspect significatif, conformément au référentiel comptable. L’opinion du CAC pour la
certification en termes de régularité, sincérité et image fidèle.

Pour faire cette mission, le commissaire aux comptes doit obtenir des éléments probants, en nombre
suffisants et appropriés (obligation de moyens). Le commissaire aux comptes par l’assurance élevée
mais non absolue (le CAC n’a jamais de certitude) renforce la crédibilité des comptes (cf. utilisation
de sondages, déductions, etc.).
Les techniques mises en œuvre sont le contrôle physique, l’examen analytique, le sondage, le
contrôle mathématique, le contrôle sur pièce, la lettre d’affirmation, etc.

Différentes techniques classées de la plus à la moins probante :

Inventaire physique (stocks, immo, caisse) (10)


Confirmation des tiers
Circularisation
Contrôle de cohérence/ arithmétique
Lettre d’affirmation rédigée
Sondages
Contrôle sur pièce (niv 6)
Rapprochement de pièces comptables
Interview des personnes de l’entreprise (niv 2)
Examen analytique (voir les ratios comme évol
de la paye par rapport à l’évolution du CA)

Même si nous utilisons le maximum de choses, nous ne pouvons pas tous voir mais il faut voir les
plus grosses choses. Il vaut mieux en faire moins mais voir les plus gros problèmes.

L’audit aboutit à une conclusion positive : « nous certifions que ».

b. L’examen limité
Elle a pour but de permettre au CAC, sur la base de diligences ne mettant pas en œuvre toutes les
procédures d’audit (le plus souvent des procédures analytiques ou des demandes de renseignements
via l’interview), de réaliser une mission avec un niveau d’assurance moindre qu’une mission d’audit.

Il aura un examen limité à faire car il n’aura pas une mission « normale ». Nous allons avoir une
mission qui va nous mener à aller chercher si nous n’avons pas d’anomalies, donc ce n’est pas une
certification.

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 Faire communiquer les comptes, analyser les principaux ratios.
 Interview
Exemple : rapport sur compte semestriel (pour les sociétés cotées), rapport de fusion…

c. Les autres interventions définies


D’autres missions peuvent être définies par la loi ou par un contrat. La formulation peut se faire sous
la forme « nous n’avons pas d’observation », « nous portons à votre connaissance », etc.

Exemple : Rapport spécial sur les conventions règlementées (les intégrer dans un rapport et rajouter
celles qui n’ont pas été dites par les dirigeants de l’entreprise), déclarer les 5 ou 10 personnes les
mieux payés de l’entreprise…

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II. La mission générale du commissaire aux comptes

A. La nomination
La loi P.A.C.T.E. a considérablement modifié les règles de nomination des commissaires aux comptes
car elle a supprimé 40% des mandats d’audit.

Pour atténuer les effets de la loi P.A.C.T.E. au sein des cabinets, sa mise en œuvre a été modulée :
elle s’applique en métropole à compter des exercices clos à partir du 27 mai 2019 et dans les D.O.M.-
T.O.M. à compter 2021. Nous avons les règles pour les mandats nés après le 27 mai 2019 et tous les
autres qui sont encore sous l’ancien régime.

Les mandats en cours à la date d’entrée en vigueur de la loi se poursuivent jusqu’à leur terme, mais
les sociétés qui ne franchissent pas les nouveaux seuils peuvent demander au commissaire aux
comptes la mise en place de la mission A.L.P.E. Toute nomination ou tout renouvellement qui
intervient après la date d’entrée en vigueur de la loi est soumis aux nouvelles règles.

§1. Obligation et modalités de nomination

a. Les entités soumises


Selon les anciennes règles, sont soumises à l’obligation de nommer un commissaire aux comptes :

1. Toutes les S.A.


2. Toute les S.A.S. sauf si 2 des 3 seuils ne sont pas atteints :
- 1 000 000€ de total de bilan.
- 2 000 000€ de chiffre d’affaires.
- 20 salariés.
Et celles contrôlées par ou contrôlant une personne morale.
1. Les autres sociétés, dont 2 des 3 seuils suivants sont atteints sont obligés de nommer :
- 1 550 000€ de total de bilan.
- 3 100 000€ de chiffre d’affaires.
- 50 salariés.

Si la société a l’obligation d’établir des comptes consolidés (si le groupe dépasse 2 des 3 seuils
suivants : 24 000 000€ de total de bilan, 48 000 000€ de chiffre d’affaires et 250 salariés cumulés,
sans tenir compte des pourcentages de détention), elle doit nommer 2 commissaires aux comptes
(cf. co-commissariat aux comptes).

Le commissaire aux comptes est nommé pour 6 ans, même si les seuils ne sont plus atteints les
autres années. Les seuils doivent être dépassés 2 années consécutives concernant l’obligation de
nommer un co-commissaire aux comptes.

Avec les nouvelles règles (nomination ou renouvellement après le 27 mai 2019) :

- La loi P.A.C.T.E. a pour objectif d’harmoniser les critères de nomination des


commissaires aux comptes. Désormais, quelle que soit sa forme sociale (donc même
les SA), la société aura l’obligation de nommer un CAC si elle dépasse des 2 des 3
seuils suivants :

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1. 4 000 000€ de total bilan.
2. 8 000 000€ de chiffre d’affaires HT.
3. 50 salariés.

Le renouvellement du mandat ne sera facultatif que si la société n’a pas dépassé 2 des 3 seuils au
cours des 2 derniers exercices qui précèdent l’expiration du mandat.

- Par ailleurs, une société à la tête d’un « petit groupe » est une société autre qu’une
société astreinte à publier des comptes consolidés, ou autre qu’une une E.I.P.
(Entité d’intérêt publique - banque, assurance, mutuelle, sociétés cotées, qui est
obligée dans tous les cas d’avoir un CAC), qui contrôle une ou plusieurs sociétés.
Elles ont l’obligation de nommer un commissaire aux comptes lorsque l’ensemble
qu’elle forme avec les sociétés qu’elle contrôle dépasse 2 des 3 seuils suivants (sans
tenir compte des pourcentages de détention puisque dès qu’on contrôle la société,
on la prend pour 100%) :
1. 4 000 000€ de total bilan.
2. 8 000 000€ de chiffre d’affaires.
3. 50 salariés.

Si elles sont elles-mêmes détenues par une société qui a nommé un commissaire aux comptes, elles
n’ont pas obligation d’en nommer un.

- Pour les filiales significatives de « petit groupe », elles ont l’obligation de nommer un
commissaire aux comptes dès lors qu’elles dépassent 2 des 3 seuils suivants :
1. 2 000 000€ de total bilan.
2. 4 000 000€ de chiffre d’affaires.
3. 25 salariés.

Pour les « petits groupes », la notion de contrôle est caractérisée si (conditions alternatives) :

1. La mère détient la majorité des titres.


2. La mère détient la majorité des droits de vote en vertu d’un accord (pacte d’actionnaire par
exemple).
3. La mère détient le pouvoir de nommer ou révoquer les dirigeants. Elle est présumée
effectuer ce contrôle lorsqu’elle dispose directement ou indirectement de 40% des droits de
vote et qu’aucun autre actionnaire ne détient une part supérieure à la sienne.

Dans tout ce qui a été dit, une fois que nous avons dépassé deux des trois seuils, nous avons
l’obligation de nommer un CAC et lors du 5 ème et 6ème exercice si nous sommes en dessous des seuils
nous n’avons pas l’obligation d’en renommer un.

Depuis l’entrée en vigueur de la loi P.A.C.T.E., il n’est plus obligatoire de nommer un CAC suppléant
dès lors que la CAC est une personne morale sauf si les statuts prévoient l’inverse (il sert à suppléer le
CAC en cas de problème comme un décès).

La loi P.A.C.T.E. a maintenu l’obligation de nommer un commissaire aux comptes sans tenir compte
des seuils dans un certain nombre d’entités : les E.I.P. (entités d’intérêt publics), les établissements
de crédit, les mutuelles, les compagnies d’assurance, les sociétés d’économie mixtes locales

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(sociétés créées entre une société privé et publique), les C.C.I., les fondations reconnues d’utilités
publiques, etc. D’autres structures qui dépassent certains seuils spécifiques ont également
l’obligation de nommer un commissaire aux comptes : les associations (plus de 153 000€ de
subventions), les comités d’entreprise (50 salariés, 3 100 000€ de CA et 1 550 000€ de bilan), les
organismes de formation (plus de 153 000€ de CA, bilan plus de 230 000€ et plus de 3 salariés), les
coopératives agricoles (effectif 10, bilan 267, CA 534 000), les associations (+153 000 de
subventions annuelles) etc.

Universités, hôpitaux, CAC : toujours un CAC.

Sanction :
En cas de défaut de nomination, tout actionnaire peut demander au tribunal de commerce la
nomination d’un commissaire aux comptes.
La sanction pénale est de 2 ans d’emprisonnement et 30 000€ d’amende, ainsi que l’annulation de
toutes les décisions d’’AG. Le commissaire aux comptes devra établir un rapport sur tous les
exercices qui n’avaient pas fait l’objet d’un audit des comptes.

b. Les modalités de nomination


Le commissaire aux comptes est nommé par l’assemblée générale ordinaire (AGO) ou par les
fondateurs de la société dans l’hypothèse d’une fondation. Le commissaire aux comptes doit
informer l’A.M.F. qu’il est pressenti pour obtenir le mandat, qui émet un avis (=courrier
d’acceptation). LE CAC informe la compagnie des CAC = déclenchement de l’assurance.

Nomination d’un CAC (ou deux si cotées) et un suppléant ou deux (sauf si le CAC titulaire est une PM)

Le commissaire aux comptes doit toujours accepter ses fonctions par écrit.

c. Publicité de la nomination
La nomination du commissaire aux comptes doit être publiée au B.O.D.A.C.C. et publiée au greffe.

Le commissaire aux comptes doit informer la C.R.C.C. de sa nomination, ce qui lui permet d’être
couvert par les assurances.

§2. Entrée en fonction et durée de la mission

a. Entrée en fonction
Le commissaire aux comptes est nommé à l’Assemblée Générale Ordinaire d’approbation des
comptes de l’exercice N-1 (en 2019 mais sur résultats 31/12/2018) et sa mission est rétroactive au 1 er
jour de l’exercice N. Le CAC n’a pas à vérifier les comptes antérieurs.

b. Durée de la mission
Le commissaire aux comptes est nommé pour 6 exercices et le renouvellement de son mandat est
express (pas de renouvellement tacite). Le non-renouvellement du mandat n’a pas à être motivé
(hypothèse selon laquelle la société souhaite changer de commissaire aux comptes).

Il existe une rotation obligatoire des cabinets : le commissaire aux comptes ne peut pas l’être pour
un même dossier indéfiniment :

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1. Pour les mandats E.I.P. :
- Avec co-commissaire aux comptes : la durée maximale des mandats est de 24 ans.
- Sans co-commissaire aux comptes : la durée maximale des mandats est de 10 ans.
Toutefois, si le commissaire aux comptes est choisi sur appel d’offre, cette durée
peut être portée à 16 ans.
10 et 16 n’étant pas des multiples de 6, le commissaire aux comptes devra le cas
échéant dénoncer son mandat alors même qu’il est encore en cours.
Le commissaire aux comptes devra respecter un délai de viduité de 4 ans.
2. Pour les mandats non-EIP : pas de rotation obligatoire.

Ce principe a été mis en place en 2016, mais des dispositions transitoires ont été mises en place :

1. Pour les mandats nés avant 1994, l’interdiction tombera le 17 juin 2020.
2. Pour les mandats nés entre 1995 et 2003 : l’interdiction tombera en 2023.
3. Pour les mandats nés à compter de 2004 : les nouvelles règles s’appliquent.

Tous les 6 ans, même si le CAC ne change pas, il faut que le signataire change (donc l’associé
responsable du dossier).

§3. Le choix du commissaire aux comptes

a. Les commissaires aux comptes inscrits


Le commissaire aux comptes doit être choisi parmi ceux inscrits auprès de la C.N.C.C.

Pour être inscrit, le commissaire aux comptes personne physique doit :


1. Être de nationalité française ou ressortissant d’un pays de l’U.E.
2. Avoir minimum 25 ans.
3. Avoir dans garanties de moralité.
4. Avoir des aptitudes professionnelles : le certificat d’aptitude à la profession de commissaire
aux comptes ou le diplôme d’expertise comptable.

Une personne morale peut aussi être inscrite sur la liste des commissaires aux comptes, quelle que
soit sa forme sociale. Pour pouvoir être inscrite, elle doit remplir certaines conditions :

1. La majorité de son capital est détenu par des CAC (personnes physiques ou morales).
2. La majorité des associés ou actionnaires en nombre de tête est CAC.
3. Les fonctions de gérant ou de président sont exercées par un CAC.
4. Les 3/4 au moins des membres du conseil d’administration (s’il existe) sont des CAC.

b. Incompatibilités générales et spéciales


Une fois inscrit, il ne faut pas être frappé d’incompatibilité.

Les incompatibilités générales : elles sont relatives au cabinet. Elles sont prévues par le Code
déontologique. On retrouve :

1. Toute activité ou tout acte de nature à porter atteinte à l’indépendance du CAC . Exemple : le
poids relatif du dossier dans le cabinet (cf. dépendance économique du dossier sur le
cabinet).

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2. Toute activité commerciale, qu’elle soit exercée directement ou par personne interposée.
3. Tout emploi salarié, sauf chez un autre CAC ou un expert-comptable ou en tant que chargé
d’enseignement rattaché à la profession.

Les incompatibilités spéciales : elles sont relatives à la société contrôlée. Elles sont prévues par le
Code déontologique. On retrouve :

1. Le CAC ne peut pas avoir d’intérêts directement ou indirectement dans la société dont il
certifie les comptes ou dans la société qui contrôle celle-ci ou est contrôlée par celle-ci (cela
s’applique aussi aux collaborateurs en charge du dossier).
2. Le CAC ne peut pas fournir à la société qu’il contrôle, qui contrôle celle-ci ou est contrôlée
par celle-ci, de prestations qui n’entrent pas dans sa mission, notamment des prestations
d’expertise-comptable.
3. Si le CAC est affilié à un réseau (groupement de CAC qui ont un intérêt économique commun,
et non un simple échange technique. Exemple : K.P.M.G., E.X.C.O.) il ne peut pas certifier les
comptes d’une société qui perçoit des prestations autres que le commissariat aux comptes
par un autre membre du réseau (exemple : l’expert-comptable est un autre membre du
réseau EXCO ailleurs en France).
4. Le CAC ne peut pas être nommé dirigeant ou salarié d’une société qu’il contrôle, qui contrôle
celle-ci ou est contrôlée par celle-ci, jusqu’à 5 ans après la fin de ses fonctions.
5. Les personnes ayant été dirigeant ou salarié d’une société ne peuvent pas être nommées
CAC de cette société ou de sociétés possédant au moins 10% de celle-ci ou possédées à au
moins 10% par celle-ci.
6. Le commissaire aux comptes ne peut pas avoir de liens personnels ou familiaux avec le
dirigeant, les associés, etc. Il existe un lien familial quand l’un est descendant de l’autre ou
lorsqu’ils ont un ascendant commun au 1 er ou 2ème degré (les conjoints de toutes ces
personnes entrent dans le champ de l’interdiction). Il en va de même lorsqu’un lien
personnel étroit affectant l’indépendance.
7. Pour les mandats E.I.P. : le commissaire aux comptes personne physique ne peut pas signer
le rapport pendant plus de 6 exercices (cf. rotation des signataires).

Sanction d’incompatibilité : Les sanctions du non-respect de ces incompatibilités sont un


emprisonnement de 6 mois, une amende de 75 000 euros et la nullité de la nomination (la société
n’a plus de commissaire aux comptes et il n’y a plus d’assurance).

B. La mission générale

§1. La mission annuelle récurrente

a. La mission d’audit

i. Aspects généraux d’une mission d’audit des comptes

Objectif et principes généraux d’une mission d’audit des comptes


Objectif de l’audit
L’objectif de l’audit est défini par l’article 8823-9 du Code de commerce : le CAC doit justifier en
motivant ses appréciations que les comptes annuels sont réguliers et sincères et donnent une image

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fidèle du résultat de l’entreprise et de la situation financière et du patrimoine de la personne
contrôlée à la fin de l’exercice.

Le CAC doit faire preuve d’un esprit critique en ayant toujours en tête que les anomalies significatives
peuvent aboutir à certaines situations qui donnent une mauvaise appréciation des comptes.

La notion d’assurance raisonnable


Le commissaire aux comptes doit avoir une assurance raisonnable : élevée mais pas absolue.

Risque d’audit et étendue des travaux


Le commissaire aux comptes doit veiller à réduire au maximum son risque d’audit : c’est le risque
qu’il se trompe. Il est composé de 2 types de risque :

1. Le risque d’anomalie significative : il est propre à l’entité. Il est composé du risque inhérent
(propre à l’activité de l’entreprise) et du risque lié au contrôle (lié aux procédures de
contrôle interne mises en place). C’est le CAC qui l’apprécie (jugement personnel) mais avec
des critères que résultat d’exploitation,
2. Le risque de non-détection : il est propre au commissaire aux comptes. Il constitue le risque
que la commissaire aux comptes ne détecte pas l’erreur. S’il est élevé, il faut augmenter le
contrôle.
 Plus le risque d’anomalie significative est élevé, plus le risque de non-détection doit être faible.

Risque d’audit= risque d’anomalie significative + risque de non-détection


Risque d’anomalie significative= risque inhérent + risque lié au contrôle

Termes et conditions de la mission


La mission d’audit n’est pas d’une mission contractuelle mais légale.

La lettre de mission est obligatoire, elle a pour objectif de rappeler l’étendue de la mission, le début
de la mission. Le CAC doit en avoir à minima un accusé de réception, mais idéalement un exemplaire
signé par le client. Elle est en principe élaborée une fois par mandat mais peut être modifiée si la
mission évolue au fil des années.

Dans cette lettre de mission on rappelle plusieurs choses comme la date de début de mission, on
rappelle la mission du CAC, que la direction s’engage à donner les documents dont nous avons
besoin, on a parlé des différentes techniques d’audit utilisés, les honoraires, les intervenants, le
planning de la mission…

Contrôle de qualité
Le CAC a l’obligation de mettre en place un contrôle de qualité en interne pour s’assurer que les
procédures d’audit soient bien respectées : un guide de procédures (principes d’affectation des
dossiers, règles de délégation et de supervision, règles d’acceptation et de maintien de la mission)
doit notamment être élaboré.

Irrégularités et inexactitudes
Le CAC doit prendre en compte le risque d’inégalités/irrégularités (=non-conformité à un texte) ou
d’inexactitudes qui peuvent entrainer des anomalies significatives dans les comptes. Il ne prend en
compte que ceux qui ont une incidence sur les comptes.

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Il n’a pas une obligation de recherche active des inexactitudes, mais il doit les prendre en compte
dans son approche finale.

Prise en compte des textes légaux et réglementaires


Le CAC doit prendre en compte l’ensemble des textes légaux et réglementaires qui s’appliquent à
l’entreprise (règles générales + règles qui s’appliquent à l’activité).

Communication sur la mission


Dans le cadre de ses travaux, le CAC communique régulièrement avec les dirigeants. Ces
communications portent sur les contrôles effectués, les anomalies relevées (celles devant être
corrigées notamment) et sur l’orientation que qu’il va donner à ses travaux.

L’information qu’il transmet aux actionnaires doit être écrite pour des questions de preuve (si elle est
faite oralement, elle sera retranscrite dans le procès-verbal d’assemblée générale).

Le CAC ne peut pas communiquer avec les associés non-gérants : il est tenu au secret professionnel.

Avant de réaliser le rapport, il faut faire la note de synthèse qui pourra servir à différentes
personnes que cela soit les dirigeants où d’autres personnes. On va retrouver plusieurs informations
comme faits importants de l’exercice, les chiffres principaux du bilan et du CR, un tableau de
financement, les différentes étapes de la mission, les procédures d’audit mises en œuvre, une petite
synthèse par cycle, une synthèse générale, les PES, les points que nous pourrons voir l’année
suivante et un point sur la certification des comptes. La note de synthèse sera signée par l’associé en
charge du dossier. Dans une SA, le CAC communique avec le CA qui arrête les comptes.

ii. La démarche d’audit

Acceptation de la mission
Quand il est consulté pour devenir CAC d’une société, le CAC prend connaissance de la société et du
dirigeant et accepte ou non la proposition la proposition de mission. Il doit se demander tous les ans
s’il est en mesure de poursuivre la mission, en termes de compétences, en termes de moyen, si on
est indépendant, si on n’est pas frappé d’incompatibilité … Et on se demandera si on se maintient
dans le mandat.

Orientation et planification de la mission


On va prendre connaissance de l’entreprise pour avoir un plan de mission qui doit être formalisé. Il
comprend les principaux cycles, les risques, les intervenants, le volume horaire prévu, etc.

Le plan de mission détermine le seuil de signification. Souvent, il est un pourcentage du résultat


courant et/ou du résultat net, mêlé avec les capitaux propres.

Une fois établi, le CAC met à jour ses connaissances et fait une analyse du contrôle interne.

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Appréciation du contrôle interne

Evaluation du risque et contrôle interne


L’appréciation du contrôle interne se fait essentiellement en période d’intérim. Elle se fait par
interview des membres de l’entreprise, qui décrivent l’organisation de l’entreprise. Cela va nous
permettre d’orienter les travaux.

Le CAC doit faire des tests pour savoir si les procédures sont effectivement mises en place.

Evaluation du risque et contrôle interne dans des environnements particuliers


Le contrôle interne doit prendre en compte les environnements particuliers, notamment en matière
de systèmes d’information.

Obtention d’éléments probants


Le CAC doit collecter les éléments probants (cela se fera dans le 1er trimestre de l’année N+1). Plus les
éléments viennent de l’extérieur, plus ils sont probants. Plus le contrôle interne est efficace
(exemple : séparation de fonctions), plus les éléments sont probants. Plus les documents sont
originaux, plus ils sont probants.

Le CAC doit répondre à un certain nombre d’assertions : critères dont la réalisation conditionne la
régularité, la sincérité et l’image fidèle des comptes. On distingue :

1. Celles qui se rapportent à des flux d’opérations. Permettent de s’assurer de la réalité,


l’exhaustivité, la mesure, la séparation des exercices et la classification (qu’ils atterrissent
dans les bons comptes).
2. Celles qui se rapportent aux soldes de fin d’exercice. Permettent de s’assurer de leur
existence, de leurs droits et obligations, l’exhaustivité, l’évaluation et l’imputation.
3. Celles qui se rapportent à la présentation des comptes. Permettent de s’assurer de
l’exhaustivité, la réalité, les droits et obligations, la présentation intelligible, et la qualité de la
mesure.

Utilisation des travaux d’autres professionnels


Le commissaire aux comptes doit avoir la compétence pour effectuer les travaux. Sinon, il peut avoir
recours aux travaux d’autres professionnels : il doit s’assurer que ces travaux respectent les objectifs
d’audit.

Le professionnel peut être un expert dans certains domaines, y compris l’expert-comptable : en effet,
il a effectué un certain nombre de contrôles (remarque : l’expert-comptable ne peut pas donner son
dossier de travail sans l’accord du client).

Les travaux de fin de mission


On commence par rapprocher les documents comptables. On va s’interroger sur ce qui c’est passer
depuis la fin de l’exercice (évènements postérieurs à la clôture), on va regarder les différentes
vérifications spécifiques (rapports de gestion…) et avant la note de synthèse et le rapport du CAC, il
nous faudra la lettre d’affirmation où les dirigeants nous disent qu’ils n’ont pas connaissance d’autres
éléments qu’ils n’auraient pas dit au CAC.

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La note de synthèse rend compte des travaux effectués : présentation des évolutions, conclusions
des cycles, etc. Elle aboutit à une proposition de conclusion et des recommandations d’orientation
des travaux pour l’année suivante.

iii. Rapports
Le rapport du CAC est écrit. Il est communiqué, au plus tard, à l’entreprise 15 jours avant l’assemblée
générale pour les SA (8 jours dans les S.A.S. si les statuts le prévoient). Il est daté du jour de l’envoi. Il
est près au plus tôt le lendemain de l’arrêté des comptes (donc c’est entre le 15 mai et le 15 juin).

Il doit être mis à la disposition des associés. Il est lu à l’assemblée par le commissaire aux comptes ou
par le dirigeant ou secrétaire avant l’approbation des comptes. Il est ensuite publié auprès du greffe.
Les sociétés cotées ont l’obligation de le publier sur leur site internet.

Même si nous avons deux CAC, nous avons un seul rapport même si nous avons une divergence
d’opinion.

Avec le rapport nous avons en plus en annexe le bilan, le CR et l’annexe lors que son dépôt au greffe.

b. Les vérifications spécifiques


Nous n’avons pas à mettre en œuvre les vérifications d’audit, nous avons des missions spécifiques en
fonction de la mission (Les personnes les mieux rémunérés, les CR, la vérification des éléments
envoyés aux actionnaires et la concordance avec les données réels, la vérification de l’égalité entre
actionnaires et qu’il n’y est pas de rupture d’égalité…)

La mission d’audit légale des petites entreprises (A.L.P.E) : Une société peut décider de limiter la
mission du CAC pour 3 exercices au lieu de 6 dans deux cas :

- Lorsque le CAC est nommé volontairement (franchises par exemple)


- Soit dans les petits groupes (en fonction de seuils : CA < 8 000 000, bilan < 4 000 000
et effectif < 50 salariés) et les filiales significatives (en fonction de seuils qui sont les
seuils ci-dessus divisés par deux)

Le but est de limiter la mission du CAC, avec un premier rapport sur les comptes annuels et un
deuxième rapport identifiant les risques financiers, comptables et de gestion de l’entreprise qui est
un rapport visant à réduire le risque. Mais dans ce cas-là, la responsabilité du CAC pourra être
engagée si nous avons un accident que le CAC ne pouvait voir venir.

C’est vendu comme une mission moins chère mais cela va être en fait plus chère et les CAC vont voir
leur responsabilité augmenter, donc fausse joie.

Le CAC n’aura plus certaines missions à établir comme la mission des CR, des personnes les mieux
payés, des DPS…

§2. Les missions connexes


Les missions connexes sont définies par la loi ou par des règlements. Elles apparaissent en cas de
faits ou de décisions particulières prises par l’entité.

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a. La procédure d’alerte

i. Critères de l’alerte
Le commissaire aux comptes doit déclencher une procédure d’alerte sur tout fait susceptible de
compromettre la continuité de l’exploitation à un horizon de 12 mois. Il doit déclencher la
procédure d’alerte dès qu’il a connaissance de la situation, sans attendre la clôture de l’exercice.

Exemples de cas de déclenchement de la procédure : Un fonctionnement qui génère de fortes


pertes, capitaux propres négatifs, le société-mère retire le soutien qu’elle apportait, forte
augmentation du B.F.R., forte hausse des taux d’intérêts, grève, destruction de l’outil de production,
rupture de covenant (emprunt banque).

ii. Phases de l’alerte


Le CAC doit pour commencer entrer en contact avec la direction (par écrit pour avoir une preuve) : il
lui expose les faits qui selon lui sont susceptible de remettre en cause la continuité de l’exploitation
et lui demande quelles sont les mesures prises.

Si elle répond, et que cela me satisfait, cela s’arrête là. Si elle ne répond pas ou si des mesures ne
sont pas prises ou si les réponses ne sont pas satisfaisantes, le CAC doit ensuite entrer en contact
avec le conseil d’administration puis il pourra demander (si le CA ne répond pas ou mal) à convoquer
une Assemblée Générale à laquelle il expose un rapport sur les faits susceptibles de remettre en
cause la continuité de l’exploitation.

Si l’AGE ne répond pas ou si cela ne me convient pas, le CAC doit ensuite informer le Président du
Tribunal de Commerce et lui demander d’ouvrir une procédure collective.

Si nous sommes dans une SARL, pas de phase de CA. Et si nous n’avons pas d’organe collégial, nous
devons informer le tribunal de commerce dès la phase 1 qui pourra ouvrir une procédure collective
ou non en fonction de l’entretien qu’il aura eu avec les dirigeants.

Nous avons en général 15 jours entre chaque étape de la procédure d’alerte.

Si non déclanchement de la procédure d’alerte, la responsabilité du CAC peut être engagé et on va


dire que l’augmentation du passif est en partie de sa faute et on va lui impacter une partie de ce
passif.

iii. Rapport spécial d’alerte


Si le CAC va jusqu’à prévenir l’assemblée générale, il doit établir un rapport spécial d’alerte.

Il doit présenter les comptes en valeurs liquidatives.

b. La révélation des faits délictueux

i. Objets de la révélation
Le CAC doit prévenir le Procureur de la République dès lors qu’il a connaissance de faits délictueux
commis au sein de l’entreprise.

Les contraventions, délits et crimes constituent des faits délictueux.

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Pour révéler des faits délictueux, ils doivent être prévus par la loi sur les sociétés commerciales ou
par un autre texte si elles ont une influence significative et délibérée sur les comptes annuels. Un fait
sera délictueux lorsqu’il modifie la situation nette de l’entreprise.

Exemples : publication des comptes qui ne donnent pas une image fidèle, absence de nomination d’un
CAC (il faut être nommé CAC pour aller dire que par le passé ils auraient dû en avoir un et ils n’avaient
pas), une société qui a une filiale qui devrait avoir un compte, nous n’avons pas le droit de le dire, un
ABS.

Certains exemples ne sont pas prévus par le droit commercial, exemple : vente à perte mais vu qu’on
n’ait pas dans la loi de 1966, on va se demander si c’est significatif et délibéré ; si je paye les
contraventions de mes employés, le CAC va devoir balancer car l’entreprise paye pour une personne
en particulier et non pour l’entreprise donc elle n’a pas à la prendre en charge.

ii. Forme de la révélation


Le commissaire aux comptes fait un écrit envoyé en L.R.A.R. au Procureur de la République (LRAR
pour être couvert), qui le convoquera à un entretien ou non s’il donne sans suite.

Il n’a pas l’obligation de prévenir le client de sa révélation de faits délictueux (mais il peut tout de
même choisir aller chez le Procureur de la République avec lui).

Si le commissaire aux comptes révèle à tort des faits délictueux, personne ne pourra le lui
reprocher.

iii. Diligences du commissaire aux comptes

c. La distribution d’acomptes sur dividendes


Quand une société décide de distribuer son résultat ou une partie par anticipation, le commissaire
aux comptes vérifie par le biais d’une situation intermédiaire que qu’elle fait apparaitre un bénéfice
net distribuable qui est suffisant pour assurer la distribution du dividende.

Il vérifie que le résultat existe et qu’il existera toujours à la clôture de l’exercice !

d. Augmentation de capital par compensation avec une créance


Un associé ayant un compte courant dans la société peut demander à transformer sa créance en
capital.

Le commissaire aux comptes doit vérifier l’existence, la liquidité et l’exigibilité (pas une créance
payé dans 5 ans) de la créance.

e. Convocation d’une assemblée générale en cas de carence des dirigeants


En cas de carence des dirigeants, le CAC peut convoquer l’assemblée générale. Il doit avoir requis
cette convocation auprès du dirigeant (il ne peut pas le faire spontanément). Le cas échéant, il devra
faire un rapport à destination de l’assemblée générale et expliquer les motifs de sa convocation.

Il décide l’ordre du jour mais se limite à demander la nomination de nouveaux dirigeants.

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III. Les missions particulières

A. Le commissariat aux apports


Le CAA vérifie que les actifs apportés n’ont pas été surévalués. Il vérifie que la valeur est au moins
égale au montant de l’augmentation de capital.

Le CAA est nommé par le Président du tribunal de commerce à la demande des dirigeants ou d’un ou
plusieurs souscripteurs en cas de création.

Dans une S.A.R.L., il peut être nommé à l’unanimité des associés. La société peut se dispenser du CAA
à l’unanimité des associés si la somme des apports en nature est inférieure à la moitié du capital
social et qu’aucun apport en nature ne dépasse pas 30 000€.

Le CAA apprécie la valeur des apports et il vérifie que la valeur nominale des actions n’est pas
supérieure à la valeur du bien apporté. Il émet un rapport envoyé à l’entreprise au moins 8 jours
avant l’assemblée générale

B. Le commissariat à la fusion
Le CAF vérifie l’évaluation des sociétés. Il contrôle les modalités de la fusion la parité d’échange.

Son rapport est sur la valeur des apports et sur la parité d’échange, de plus il est déposé au siège de
l’entreprise au moins 1 mois avant l’opération.

IV. L’organisation de la profession

A. Le H.3C. Haut Conseil du CAC.


Le H.3C. est une autorité de contrôle indépendante/externe à la profession. Il a été créé pour une
meilleure transparence de la profession et de l’économie en générale.

Ses missions sont de veiller au respect de la déontologie et notamment l’indépendance du


commissaire aux comptes. Il émet un avis sur le code de déontologie, les NEP. Il identifie et promeut
les bonnes normes professionnelles. Il a la charge de la discipline de la profession. Il a des fonctions
disciplinaires également (chambre de jugement).

Il comprend 14 membres, dont aucun commissaire aux comptes en exercice : 4 magistrats, le


président de l’A.M.F., le président de l’A.C.P.F., le directeur du Trésor, 1 professeur d’Université, 4
personnes qualifiées et 2 CAC (qui n’exercent plus).

B. La Compagnie des commissaires aux comptes


La Compagnie des commissaires aux comptes est une instance fédératrice.

La C.N.C.C. dispose 2 organes de gouvernance :


1. Le conseil national : il est l’organe décisionnaire. Il composé de 94 commissaires aux
comptes. Il élabore les N.E.P., il propose un contenu pour notre formation professionnelle, et
soumet aux pouvoirs publics des propositions relatives à l’organisation de la profession et
effectue le contrôle qualité en accord avec le H.3C.
2. Le bureau national : il est représenté par le président de la compagnie et il coordonne
l’action des conseillers régionaux et prépare les travaux du conseil national.

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Les C.R.C.C. sont administrées par un conseil régional qui désigne un bureau et un président. Il
surveille l’exercice de la profession dans son ressort, d’en assurer la gestion administrative et
d’organiser le contrôle de qualité.

C. Le contrôle qualité
C’est un contrôle périodique qui est gage pour la sécurité financière des entreprises.

Le contrôle qualité s’est considérablement renforcé. Il intervient à plusieurs niveaux.

1. Au sein de chaque cabinet (cf. mise en place d’un guide des procédures).
2. Externe aux cabinets : on distingue :
- Le contrôle sur pièce : tous les 30 septembre, les cabinets envoient à la C.R.C.C. une
déclaration d’activités (avec le nom des sociétés, si nous avons fait une procédure
d’alerte…)
- Le contrôle de dossiers : il se passe au sein du cabinet mais est fait par des personnes
externes. Il a lieu au minimum tous les 6 ans, sauf pour les entités ayant des mandats
E.I.P. pour lesquelles le délai est de 3 ans. Des contrôleurs viennent contrôler le
cabinet par des professionnels d’autres régions.

D. Les honoraires
Les honoraires du CAC sont libres. Nous avons un barème qui prévoit le nombre d’heure prévu pour
chaque dossier en fonction de la somme des produits d’exploitation, des produits financiers et du
total du bilan (barème défini par décret). Si le CAC pense qu’il va passer plus de temps que prévu, il
faut aller demander au client. Si ce dernier dit non, cela peut être une limite à notre fonction qui
peut amener à une réserve.

Le commissaire aux comptes peut faire une demande de dérogation à la C.R.C.C. s’il veut passer
moins de temps que ce que demande le barème en justifiant sa demande à l’aide d’un plan de
mission. (Cela peut être dû à un bon contrôle interne, à un bon EC, s’il y a un avocat…).

En moyenne, le taux de facturation est de l’ordre de 100€ H.T. de l’heure. Il est néanmoins libre.

Si la crise covid nous amène à nous dire que nous n’allons pas pouvoir continuer notre exploitation,
les dirigeants doivent arrêter les comptes en valeurs liquidatives, c’est-à-dire la valeur comptable
moins les moins-values latentes que nous pouvons avoir.

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