Vous êtes sur la page 1sur 24

RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON

Paix – Travail – Patrie NNNNNN Peace – Work – Fatherland


********** **********
MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR MINISTRY OF HIGHER EDUCATION
********** **********
UNIVERSITE DE YAOUNDE 1 THE UNIVERSITY OF YAOUNDE 1
********** **********
CENTRE DE RECHERCHE ET DE FORMATION DOCTORALE EN POST GRADUATE SCHOOL FOR HUMAN, SOCIAL AND
SCIENCES HUMAINES, SOCIALES ET EDUCATIVES EDUCATIONAL SCIENCES
********** **********
UNITE DE RECHERCHE ET DE FORMATION DOCTORALE EN DOCTORAL RESEARCH UNIT FOR HUMAN AND SOCIAL
SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES SCIENCES
********** **********
DEPARTEMENT D’HISTOIRE DEPARTMENT OF HISTORY
********** **********

Les Unités d’Enseignements

CODES INTITULÉS
UE 541 LA GUERRE DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES
SPECIALISATION UE 542 LA PROBLEMATIQUE DES FRONTIERES
UE 543 L’UNION AFRICAINE
UE / INFO 201 RECHERCHE DE L’INFORMATION SCIENTIFIQUE
TRONC COMMUN
UE 511 RÉFLEXION ET ARGUMENTATION EN HISTOIRE

Document pensé, conçu et réalisé par :

ABINI MESSI Raphaël Sexy


ETUDIANT EN MASTER 2

Option : HISTOIRE DES RELATIONS INTERNATIONALES (H.R.I)

ANNEE ACADEMIQUE : 2020 / 2021

©Tout droit réservé

UE / INFO 201 : RECHERCHE DE L’INFORMATION SCIENTIFIQUE

1
ABINI MESSI Raphaël Sexy, MON ESSENTIEL DES SEMINAIRES D’HISTOIRE EN MASTER 2, UY1, 2020 / 2021
Pr MOUSSA II / M. PIAPLIE NJIMFO

I. QU’EST-CE QUE L’INFORMATION SCIENTIFIQUE ?


L’information scientifique est l’ensemble des informations ou des sources dont les professionnels
de l’enseignement (les chercheurs) ont besoin pour faire une recherche scientifique.
II. OÙ RECHERCHE T-ON L’INFORMATION SCIENTIFIQUE ?
C’est INTERNET qui est l’outil de recherche de l’information scientifique. Comme pour dire que
toutes les informations s’y trouvent.
Pour faire une bonne recherche, il faut :
- Savoir exploiter les moteurs de recherche scientifiques (Google, Scholer, Ask, Bing, Duckduckgo,
Dogpile…). Exemple : Si on veut faire la recherche sur ASK, on écrit : http://www.ASK.com.
- Lancer sa recherche à travers les sites officiels des institutions. Exemple : www.OMS.org,
www.minesec.com. ;
- Après avoir trouvé le site, utiliser les bons mots clés pour lancer la recherche. Exemple : coopération
Cameroun PNUD.pdf. Pour les infos publiées dans les grands journaux, on écrit : newspaper.org.
- Avoir une attitude responsable lors de l’exploitation des données.
III. COMMENT CHERCHER L’INFORMATION SCIENTIFIQUE ?
Les moteurs de recherche de l’information scientifique ne fonctionnent pas comme la mémoire
humaine. Ils se contentent essentiellement des mots clés inscrits sur le web. Pour cela il est important de
choisir la langue de travail et les bons mots clés pour effectuer sa recherche.
NB : Moins vous utilisez les mots clés, plus votre recherche sera large.
IV. COMMENT UTILISER LES MOTS CLÉS ?
- Toujours être fidèle à son sujet ;
- Utiliser entre 3 ou 4 mots clés. A la suite de ceux-ci, ajouter « pdf »/« carte »/« tableau » suivant
l’orientation de votre recherche. ;
- S’abstenir de mots de liaison tels que : « et, de, du la, le l’, pour, … » ;
- Aux mots clés, vous pourrez associer les opérateurs booléens. Les opérateurs booléens sont des outils
grâce auxquels l’on peut combiner des recherches informatiques.
V. COMMENT CITER LES SOURCES NUMÉRIQUES ?
- Toujours donner le nom de l’auteur (ce nom peut être une personne, un document, une organisation) ;
- Donner les informations sur le document ;
- Préciser la date de consultation du document. NB : Il n’est pas important de mentionner l’heure.
EXEMPLE THÉORIQUE
- Auteur : une personne, une organisation, une institution … ;
- Titre : (il est porté sur la page d’accueil) ;
- Adresse électronique du site ;
- Jour, mois, année de consultation.
Exemple : M. Dibombè, Les politiques de développement au sein de l’empire colonial français : 1953-
1960, Mémoire de Maîtrise en histoire, Université de Libreville, 2020, Mémoire online.com, consulté le
7 mars 2021.
VI. COMMENT PRÉSENTER L’ARTICLE ?

ABINI MESSI Raphaël Sexy, MON ESSENTIEL DES SEMINAIRES D’HISTOIRE EN MASTER 2, UY1, 2020 / 2021
1. Titre de l’article : il doit être concis et précis. Il doit respecter la spécialisation et doit avoir un
caractère historique ;
2. Les informations sur l’auteur : celles-ci doivent figurer en dessous du titre (Prénoms et noms de
l’auteur, Institution d’attache et grade, Adresse mail et/ou contact téléphonique de l’auteur).
Exemple : DYNAMIQUE SYNDICALE AUX LENDEMAINS DE
L’INDÉPENDANCE DU CAMEROUN : 1960-1986
Par
Raphaël Sexy ABINI MESSI, Université de Yaoundé 1, Cameroun
abinisexy@gmail.com, Tél. 698 88 25 36

- Le résumé : il présente l’ensemble du contenu de l’article pour :


 Présenter l’idée générale ou fondamentale, les objectifs que l’on veut atteindre, le problème à
résoudre et l’hypothèse de l’article ;
 Présenter la méthode de travail et le matériel,
 Montrer la signification scientifique de ce que nous avons découvert, en quoi cela est nouveau
par rapport aux autres résultats de recherche à ce sujet.
- L’abstract : c’est la version traduite en langue anglaise du résumé.
NB : Le résumé et l’abstract ne doivent pas dépasser 100 mots.
- L’introduction de l’article : elle comporte 05 éléments qui sont
 L’objet, c’est-à-dire de quoi est-ce qu’on va traiter ;
 L’objectif visé ;
 Le problème et la problématique ;
 La méthodologie ;
 Les axes (le plan) de travail.
NB : Ces éléments sont interchangeables.
- Le développement : il est conseiller d’avoir des articles à 3 ou 4 parties ;
- La conclusion ;
- La bibliographie.
3. COMMENT REDIGER UN ARTICLE ?
Deux procédés sont présentés pour la rédaction d’un article scientifique. Il s’agit de : la méthode
classique et de la méthode APA.
Dans la méthode classique, les notes explicatives et les références sont portées en bas de page.
Dans la méthode APA, les références sont introduites dans le texte. Exemple : D. Abwa, 2010, 17.
Mais, ici les notes explicatives sont portées en bas de page.
NB : si l’on choisi une méthode de rédaction, on l’utilise jusqu’à la fin.
Ne pas afficher le grade de l’auteur.
L’article ne dépasse pas 15 pages du titre à la bibliographie.
La première page de l’article est consacrée au titre, aux informations sur l’auteur, au résumé et à
l’abstract. Après le résumé, on donne les mots clés en français et après l’abstract, on met les mêmes
mots clés en anglais (05 au minimum).

UE / INFO 201 : RECHERCHE DE L’INFORMATION SCIENTIFIQUE

2
ABINI MESSI Raphaël Sexy, MON ESSENTIEL DES SEMINAIRES D’HISTOIRE EN MASTER 2, UY1, 2020 / 2021
Dr NENKAM
I. Définitions
www : World Wide Web
Web : c’est tout ce qui se rapporte à l’univers de l’internet. C’est un outil qui permet la consultation, la
recherche via un navigateur
http : hypertext transfer protocol (protocole de transfert hypertexte). Dans le langage informatique, c’est
un protocole de communication entre un client et un serveur pour le World Wide Web. C’est un protocole
qui permet à un internaute d’accéder au contenu d’une page web via son navigateur.
Html : Hypertext Markup Language.
URL : (Uniform Ressource Locator), c’est l’adresse d’un site ou d’une page web. Exemple :
http://www.lerobert.com
PDF : Portable Document Format
Blog : journal personnel sur internet (site web) utilisé pour la publication d’articles personnels.
Wifi : Wireless Fidelity (fidélité sans fil)
Serveur web ou serveur informatique : c’est un appareil qui héberge le site web destiné à offrir des
services à des clients en réseau internet. Exemple : ordinateur ou téléphone.
Navigateur internet : c’est un logiciel internet qui permet de consulter les pages web. Exemples de
navigateurs internet : Opéra, Chrome, Firefox, Android, Safari, Samsung internet, Browser, Mozilla
Firefox, Internet explorer …
Moteurs de recherche : c’est une application web permettant de trouver des ressources à partir d’une
requête sous forme de mots. C’est un site web qui aide à trouver des pages web. Exemples de moteurs de
recherche : Google, Yahoo, Gmail, DuckDuckGo, Qwan, PDF Drive, IMAF, News Letters, Academia…
Page web : document qui peut être affiché par un navigateur web.
Site web : ensemble de pages web.
II. QU’EST-CE QUE L’INFORMATION SCIENTIFIQUE ?
L’information scientifique est l’ensemble des informations produites par la recherche et nécessaires
à l’activité et aux avancées scientifiques.
III. LES FONDAMENTAUX DE L’INFORMATION SCIENTIFIQUE
Les missions de l’information scientifique sont : l’archivage, la préservation, l’accès aux travaux de
recherche et l’accompagnement dans la gestion des données de recherche.
Les supports de l’information scientifique sont : les thèses, les mémoires, les articles, les ouvrages, etc.
Les étapes à suivre dans la recherche d’une information scientifique au net sont :
- Définir son sujet par rapport à son besoin d’information : trouver les mots clés de son thème
- Définir les sources et outils adaptés à sa recherche : les types de documents recherchés, les sources
pertinentes, les acteurs et les sites de référence ;

ABINI MESSI Raphaël Sexy, MON ESSENTIEL DES SEMINAIRES D’HISTOIRE EN MASTER 2, UY1, 2020 / 2021
- Formuler sa recherche : construire sa recherche en utilisant les mots-clés, les opérateurs booléens ou la
recherche avancée ;
- Analyser les résultats de sa recherche et réajuster sa stratégie en cas de besoin : élargir sa recherche en
utilisant les termes génériques, trier les résultats ;
- Traiter l’information trouvée : analyser, critiquer, classer, condenser l’information. Confronter les
sources pour recouper la bonne information de la mauvaise.
- Diffuser l’information par des notes de synthèse, bibliographie…
Processus permettant d’envoyer un message par internet :
- Ouvrir Gmail sur le téléphone ou l’ordinateur ;
- Cliquez sur nouveau message (en haut à gauche) ;
- Ajoutez les destinataires dans le champ « A » :
- Ajoutez un objet ;
- Rédigez le message ;
- Cliquez sur ENVOYER (au bas de la page).
Le processus de téléchargement d’un fichier sur le net :
- Créez une page HTML ou ouvrez une page web ;
- Ouvrez le dossier sur le serveur ou accédez sur le fichier à enregistrer ;
- Téléchargez le fichier pour lequel le lien a été créé ;
- Cliquez sur ENREGISTRER
Les critères de fiabilité d’une source sur internet sont :
- L’auteur ou l’organisme à l’origine de l’information publiée doit être un expert reconnu ;
- La qualité de l’information, du document et la notoriété du site ;
- L’origine géographique de l’information ;
- La période traitée, la date du document ;
- Les objectifs du document et du site.
IV. COMMENT CHERCHER UNE INFORMATION SUR LE NET ?
Pour trouver une information scientifique sur le net, il faut :
- Choisir son thème ou son sujet de recherche ;
- Sélectionner un moteur de recherche. Il existe plusieurs moteurs de recherche. Exemple : Google,
Scholer, Ask, Bing, Duckduckgo, Dogpile…
- Sélectionner un navigateur (Opéra, Chrome, Firefox, Mozilla Firefox, Internet explorer …) ;
- Choisir les mots clés de sa recherche. Utiliser les mots clés qui se rapportent à votre thème de recherche.
A la fin des mots clés introduits à la page d’accueil de votre navigateur de recherche, on met PDF, si on
souhaite lire les documents au format PDF. Si on souhaite exploiter les documents sous forme de cartes,
on met map ou carte après les mots clés. Exemple : RAPPORTS ONU 2010 CAMEROUN PDF.
V. COMMENT UTILISER LES MOTS CLÉS ?
- Choisir un thème ou un sujet ;
- choisir 3 ou 4 mots clés ;
- Identifier la nature du document qu’on recherche. Pour cela, il faut donc ajouter PDF, MAP, CARTE,
etc. à la suite des mots clés.
- Eviter les mots de liaison suivants : « et, ou, de, du la, le l’, pour, … » ;
- Faire usage des opérateurs booléens. Il s’agit d’opérateurs destinés à faciliter notre recherche.

ABINI MESSI Raphaël Sexy, MON ESSENTIEL DES SEMINAIRES D’HISTOIRE EN MASTER 2, UY1, 2020 / 2021
Voici quelques exemples d’opérateurs booléens :
 +, ET, OU, AND, OR, NOT (en majuscule) : ils servent à additionner. En effet, après les mots clés,
on ajoute +, ET, ou AND pdf. Exemple : CAMEROUN FMI + BONNE GOUVERNANCE PDF. / Ou
encore : GARDE CAMEROUN REPUBLICAINE ET PRESIDENTIELLE PDF ;
 Le – (moins) : il sert à soustraire, à réduire, à exclure. Exemple : si on veut connaitre l’implication
des femmes du monde dans le processus électoral sauf au Cameroun, on écrira : FEMME ELECTION
– CAMEROUN PDF.
 (les astérisques) : ils permettent de chercher les mots de la même famille (exemple : polluer,
polluant, pollueur, pollution …). Exemple : Pollu / ou encore : CAMEROUN FMI + BONNE
GOUVERNANCE PDF.
 Les parenthèses ( ). Dans le cadre de la recherche d’un document au net, on écrira : pollution
Cameroun (air et mer), tous les documents traitant de la « pollution » de l’air et de la mer au Cameroun
vont s’afficher.
 Les guillemets « » : sont des opérateurs booléens qui servent à rechercher la signification d’une
citation ou à retrouver son auteur. Ces citations doivent être portées fidèlement telles qu’elles ont été
dites ou écrites par un auteur.
VI. LA RÉDACTION D’UN ARTICLE
La rédaction d’un article scientifique passe par la structuration suivante :
1. Le titre ;
2. Les informations sur l’auteur (noms et prénoms, structure d’attache, adresse) ;
3. Le résumé : il présente l’ensemble du contenu de l’article. C’est un texte autonome, facile à lire.
Pour la rédaction du résumé, il faut se poser les questions suivantes :
 QUOI ET POURQUOI ? Pour présenter le contexte général et le contexte local, le problème à
résoudre, la gestion de la recherche ou l’hypothèse de l’article,
 COMMENT AVONS-NOUS FAIT ? COMMENT AVONS-NOUS PROCÉDÉ ? C’est pour
présenter la méthode de travail et le matériel,
 QUELS SONT LES RESULTATS VISÉS ? C’est pour montrer la signification scientifique de
ce que nous avons découvert, en quoi cela est nouveau par rapport aux autres résultats de
recherche à ce sujet.
Astuces : il vaut mieux rédiger le résumé à la fin de l’analyse. Il ne faut pas évoquer les éléments qui
ne figureront pas dans l’article. Eviter les abréviations, sauf celles qui sont normalisées et reconnues
comme telles. Ne pas insérer les tableaux, les cartes, ni les références bibliographiques dans le résumé.

4. L’abstract : c’est la version traduite en langue anglaise du résumé.


5. L’introduction : est une partie qui donne du sens et de la lisibilité à la réflexion menée par le
chercheur. Elle sert à annoncer la problématique et justifie le choix du thème de la recherche. Elle
sert de cadre aux idées du chercheur. Elle comprend les parties suivantes :
 La présentation du sujet : c’est-à-dire l’objet d’analyse de l’étude ;
 L’objectif encore appelé le cadre théorique ;
 Le problème et la problématique ;
 La méthodologie ;
 Les axes (le plan) de travail.
 Les difficultés rencontrées.

ABINI MESSI Raphaël Sexy, MON ESSENTIEL DES SEMINAIRES D’HISTOIRE EN MASTER 2, UY1, 2020 / 2021
6. Le corps du la rédaction : il doit être développé en 3 ou 4 parties équilibrées.
7. la conclusion est la dernière partie de la production scientifique. Elle résume les principales étapes
de la production scientifique, répond à la problématique et permet de montrer l’intérêt et l’originalité
de l’étude et ouvrir de nouvelles interrogations. Elle comporte les articulations suivantes : le rappel
de la question de la recherche, la description des résultats, le lien de ces conclusions avec la
problématique, l’intérêt de l’étude pour la recherche, l’ouverture vers d’autres centres de réflexion
d’approfondissement.

UE 511 : RÉFLEXION ET ARGUMENTATION EN HISTOIRE

1 Pr BOKAGNE Edouard
Définition
I. QU’EST-CE QUE L’HISTOIRE ?
Le mot « Histoire » vient du grec ancien historia, qui signifie « enquête ». L’Histoire est donc la
« connaissance acquise par l’enquête ».
Sur les murs du Temple de Karnak 1, il est écrit "Hier m’a engendré et voici qu’aujourd’hui, je crée les
lendemains". Cet acrostiche nous résume la signification du concept de l’Histoire.
En effet, la citation parle de MOI. Je suis l’enfant d’hier = "Hier m’a engendré…" et cela représente
une réalité unique. Le créateur crée ce qui n’est pas semblable à lui. Hier est unique, il n’existe pas de
passé alternatif. L’Histoire ne se répète jamais à l’identique.
Tandis que "… et voici qu’aujourd’hui, je crée les lendemains" veut dire les futurs multiples.
En clair, il existe un passé unique qui engendre un présent unique, lequel présent crée des futurs
multiples. La mission du chercheur en Histoire est donc de créer ce passé unique pour comprendre le
présent unique et faire des futurs multiples.
L’Histoire est dynamique, elle est dense et c’est à l’intérieur du mécanisme des civilisations que
s’exprime l’Histoire. La civilisation crée des besoins nouveaux. Tout historien doit pouvoir dire : « je
suis un homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger » parce qu’il sait que le destin des
peuples lointains et inconnus modifiera le sien.
II. LA CAUSALITE EN HISTOIRE
La causalité est le principe selon lequel tout phénomène a une cause. En Histoire, la causalité est un
ensemble, un enchaînement des faits à portée historique. C’est le rapport de la cause à effet. La causalité
permet d’étudier un phénomène à partir de son origine, la manière dont il a évolué jusqu’à une période
donnée. Le passé en histoire peut engendrer plusieurs futurs.
Illustration 1 : Les peuples Sawa et Batanga viennent du Congo. Arrivés sur les côtes
camerounaises, ils ont maîtrisé les techniques de l’eau. Ils ont chassé les Bassa sur la côte et les ont
repoussés vers les grottes Ngok Lituba. Les Bassa devenus maîtres des lieux vont maîtriser les
techniques de l’intérieur.
Illustration 2 : le nom d’Ambazonie vient de Saint Ambroise en 1673 / Par Henri le Navigateur.

1
Le Temple de Karnak est un complexe religieux situé à l’extrême-nord de la ville de Louxor en Egypte.

ABINI MESSI Raphaël Sexy, MON ESSENTIEL DES SEMINAIRES D’HISTOIRE EN MASTER 2, UY1, 2020 / 2021
A leur arrivée sur la côte camerounaise, les Portugais changent le nom des Ambroz donné à la région
du Littoral en Baie d’Ambas que les Anglais appelleront : Ambazonia. Le nom va évoluer en Camaroès,
Kamerun, Cameroon, Cameroun avec les autres séquences connues de l’histoire de notre pays.
1. Comment commencer l’étude ? A partir de quel moment l’historien choisit la cause
première de son étude ?
L’historien commence toujours son étude à partir du contexte qui représente la supra cause à
l’intérieure de laquelle l’historien comprend les évènements et les enchaine les uns aux autres.
Pour cela il faut diviser l’histoire en macro-éléments civilisationnels.
PERIODES HISTORIQUES EVENEMENTS MARQUANTS EUROCENTRÉS EVENEMENTS MARQUANTS AFROCENTRÉS
En Afrique par contre, la même période est
En Europe, cette période est marquée marquée par la fin de la domination romaine,
Antiquité par l’apparition de l’écriture, 3000 ans la conquête de l’Egypte par IM IHR, la
Av J.C naissance et l’apogée des royaumes tels que :
Kush, Meroe, Napata 4000 ans Av. JC.
En Europe, cette période est marquée En Afrique par contre, la même période est
Moyen Âge par l’effondrement de l’empire marquée par l’émergence des grands
romain d’occident en 476 avant J.C royaumes du Mali, Songhaï, Kongo…
En Europe, cette période est marquée
En Afrique par contre, la même période est
Temps modernes par la découverte de l’Amérique en
marquée par la Traite négrière
1492 après J.C
En Europe, cette période est marquée En Afrique par contre, la même période est
Temps
par la Révolution française de 1789 marquée par l’abolition de la traite négrière,
contemporains
jusqu’à nos jours. la colonisation et les indépendances.

2. L’Homme : auteur de l’Histoire


L’histoire parle de l’homme et de ses admirables efforts à changer son vécu. L’histoire fait partie de la
vie de l’homme car elle lui est propre. C’est à la fois le récit des faits qui ont eu lieu dans le passé et
l’action qui se déroule dans le présent. L’homme a conscience de lui-même et cette conscience lui
confère une manière d’être au monde, particulière, unique, différente par nature de celle des autres êtres
vivants.
En tant qu’acteur de l’histoire, l’homme devient en même temps catalyseur de l’histoire. En clair,
l’homme est à la fois acteur et auteur de l’histoire. Toutefois, même si l’homme est acteur de l’histoire,
il n’est pas nécessairement sujet de l’histoire, car l’homme ne décide toujours pas du sens de l’histoire.
NB : Tous les évènements ne sont pas historiques. Les évènements historiques sont ceux qui
affectent le vécu de l’homme et sa communauté. Un évènement historique est celui qui cristallise
l’orientation politique, économique, social et culturel.
Les faits historiques deviennent plus importants lorsque l’homme veut changer sa manière de
penser et lorsqu’il veut changer la manière de penser des autres. Tel est le cas de Nelson
MANDELA, ce personnage historique qui, à travers une causalité historique, est devenu un héros.
3. Les caractéristiques d’un phénomène historique
- Chaque phénomène historique se doit d’être réaliste, sincère et exacte.
Exercice : Lire deux livres d’histoire et en faire une note de lecture pour chacun d’eux.
NB : le livre d’histoire est différent d’un simple ouvrage d’histoire.

ABINI MESSI Raphaël Sexy, MON ESSENTIEL DES SEMINAIRES D’HISTOIRE EN MASTER 2, UY1, 2020 / 2021
III. LA CONSTRUCTION DE L’HISTOIRE ET SA COMPREHENSION
L’Histoire se construit avec des faits c’est-à-dire, des évènements qui ont eu lieu. Cela dit, pour
construire l’histoire, il faut raconter et analyser ou expliquer les faits ; il faut utiliser les matériaux (les
sources) et posséder des bases solides pour épuiser les idées (un bagage intellectuel pointu). L’historien
doit accoucher les faits et connaitre leur utilité dans la rédaction.

IV. LA NOTE DE LECTURE


1. L’ouvrage, l’auteur et le thème
 L’ouvrage
L’ouvrage est un document qui renferme un travail d’analyse, de reconstitution, de déconstruction ...
Exemple 1 : Semence et Moisson coloniales est un ouvrage de déconstruction dans lequel KANGUE
EWANE étudie les mentalités de l’époque coloniale.
Exemple 2 : l’accumulation primitive du capital chez Karl MAX. Le capitalisme primitif du monde a
pris naissance dans l’exploitation de l’Afrique.

Le feuillage = activités économiques

La tige et les branches = institutions

Les racines = organisations de la


société collective
Le Moyen âge est un période de régression en Histoire. Comprendre l’histoire de cette période,
demandait à comprendre les mentalités qui dominaient la marche de l’histoire de cette époque. Le
Moyen âge est en effet dominé par les guerres religieuses.
Le mécanisme d’asservissement intellectuel s’appuie sur un certain nombre d’éléments :
l’illumination (la transcendance) → la codification → la dogmatisation.
 Le thème
Quand on lit un ouvrage, il est important que le thème reflète ce que nous étudions.
2. Comment est organisé un ouvrage ?
Un ouvrage est organisé en chapitres. Ces chapitres véhiculent une histoire factuelle, une histoire des
faits réels, des faits vrais qui s’appuient sur des sources crédibles, fiables. L’historien n’a pas le droit de
changer ou de modifier les faits historiques.
L’histoire est l’interprétation à travers les trames historiques.

V. LA CONTEXTUALISATION DES FAITS HISTORIQUES


Dans cette partie, nous allons répondre aux questions de savoir :
- A quoi sert la connaissance en Histoire ?
- Quelle histoire faut-il connaître pour devenir historien ?
1. Définitions
La contextualisation : c’est la mise en relation d’un fait avec des circonstances historiques dans
lesquelles ils se sont produits.

ABINI MESSI Raphaël Sexy, MON ESSENTIEL DES SEMINAIRES D’HISTOIRE EN MASTER 2, UY1, 2020 / 2021
"La vérité historique n’est pas la science des faits historiques, c’est la science de l’homme dans le
temps" Lucien FEBVRE.
La contextualisation d’un sujet historique : c’est donc la présentation du cadre spatial et temporel
ainsi que le public ciblé par la recherche.
a. Le temps et l’espace
La contextualisation se fait dans le temps et l’espace, car un fait se déroule à un moment donné et
dans un espace donné.
Le temps peut être immédiat, court ou long.
L’espace : un même fait étudié dans un espace rural ne peut pas avoir la même influence qu’un fait
analysé dans un espace urbain.
L’objectif est de construire une trame historique factuelle.
Un rappel historique de l’évolution d’un concept et sa position géographique permettent de situer le
sujet. La contextualisation du sujet nous sert aussi à préciser l’actualité du sujet, c’est-à-dire à préciser
dans quelles mesures le sujet est actuel afin de répondre à une problématique précise.
Les éléments de la contextualisation sont : le titre, la date, la source, l’auteur.
Pour comprendre les mutations de l’histoire, comment l’histoire se construit, il faut interroger les
faits sociaux dont l’un des plus saillants est la religion. La religion est le facteur dominant de
l’architecture de la domination par la pensée, la réflexion. Tout commence par la révélation (aux
prophètes), s’ensuit la codification (par les vicaires) et enfin vient la dogmatisation (par les fidèles).
Illustration : les musulmans appellent les africains noirs « Djinn », c’est-à-dire « guinéens ou
démons, les impurs ». D’où l’idée de les asservir. L’idée véhiculée par cette illustration est que le passé
crée et façonne les mentalités à travers les mécanismes sociaux. Le monde s’enrichit par la manière de
penser et non par l’avoir, le matériel.
1. A quoi sert la connaissance en Histoire ? Quelle est l’utilité de l’Histoire ?
La connaissance du passé nous évite de reproduire les mêmes erreurs qui ont été commises
antérieurement. Exemple : les atrocités commises pendant la Deuxième Guerre mondiale doivent nous
éviter de les renouveler. L’histoire aide donc l’homme à entrevoir d’où il vient et où il va.
L’histoire nous fournit aussi des exemples d’hommes et d’actions morales qui doivent constituer des
modèles à suivre pour un futur meilleur.
L’enseignement de l’Histoire a pour objectif l’étude et la compréhension de la diversité et de la
complexité de la réalité humaine.
2. Quelle histoire faut-il connaître pour devenir historien ?
L’historien doit connaître l’histoire contextualisée.
En lisant un livre d’histoire, celui-ci peut facilement nous conduire dans la trame
d’interprétation des phénomènes historiques. C’est important que le thème développé par l’auteur
oriente le lecteur vers les idées qui déclenchent et rendent dynamiques les phénomènes
historiques.
3. Quelle leçon tirée de l’histoire ?
Chaque livre, chaque ouvrage véhicule une leçon qu’un auteur veut dégager vis-à-vis du contexte,
d’un ensemble de faits. A la fin des séquences ou trames d’évènements, le lecteur doit prendre
position, tirer une ou des conclusions.
4. L’homme et la raison d’être de l’histoire

ABINI MESSI Raphaël Sexy, MON ESSENTIEL DES SEMINAIRES D’HISTOIRE EN MASTER 2, UY1, 2020 / 2021
Ce sont les mentalités qui créent la trame de l’histoire. Elles génèrent l’économie, les institutions, le
social. L’historien est libre de choisir les axes d’interprétation des faits historiques sans jamais les
extravertir / les déformer. L’historien doit critiquer les sources. La quintessence d’un ouvrage repose sur
la pensée structurante de l’auteur.
Comment est organisé le livre que j’exploite ? L’Histoire est essentiellement interprétation des faits.
Et le fait historique repose sur la source. L’objectif est de construire une trame historique factuelle.
VI. LES ELEMENTS OU OUTILS DE L’HISTOIRE
L’historien étudie toujours l’histoire sur la base des causes à effets. C’est-à dire qu’il rassemble
tous les éléments suivants : les faits, le temps, les repères chronologiques, les sources, la méthode.

UE 511 : RÉFLEXION ET ARGUMENTATION EN HISTOIRE

2 Pr ESSOMBA Philippe Blaise

I. LES FONDAMENTAUX
L’heuristique est l’art de faire des recherches dans le domaine de la connaissance. C’est donc
le procédé de collecte des informations.
L’objectif de ce cours est de voir sur les plans théoriques et pratiques, la démarche à suivre
pour la rédaction d’un mémoire de Master 2 en Histoire.
Sur le plan pratique : il faut systématiser sa démarche en termes de difficultés rencontrées et les
moyens de les contourner.
Dans l’analyse :
- Donner le domaine d’étude ou le centre d’intérêt (Histoire des Relations Internationales, Histoire
économique, sociologie, culture …)
- Repérer les acteurs, les dates ;
- Si possible, porter les notes de bas de page ;
- Se poser des questions s’il y’a des ruptures et des continuités dans la dynamique de l’histoire. A cela, le
chercheur crée d’autres pistes de recherches pour épuiser l’évènement.
- Expliquer pour comprendre le pourquoi des éléments. Ainsi, l’histoire cesse d’être événementielle, elle
devient structurelle dès lors que le chercheur pose des analyses, explique et donne des éclairages
scientifiques au profit des autres générations.
II. COMMENT REFLEXION ET ARGUMENTATION DEVIENNENT REALITE ?
Tout simplement parce qu’il y’a une partie théorique et une partie pratique et parce qu’il
y’a une analyse et une interprétation.
III. COMMENT FAIRE UNE FICHE DE LECTURE ?
- La fiche se fait sur une page rectangulaire sur laquelle on porte les idées suivant leurs approches :
aspects politiques, économiques, culturels, sportifs …

ABINI MESSI Raphaël Sexy, MON ESSENTIEL DES SEMINAIRES D’HISTOIRE EN MASTER 2, UY1, 2020 / 2021
Date
Titre

Marge Idée centrale

Source : (c’est le centre de documentation)

IV. COMMENT FAIRE UNE BONNE SYNTHESE ?


- Utiliser des qualificatifs ou des participes passés ;
- Trouver les sources et les confronter ;
- Utiliser un dictionnaire pour trouver les synonymes des mots à remplacer ;
NB : Eviter d’utiliser le pronom personnel « NOUS » ou « JE » mais aussi, l’usage des auxiliaires
« ÊTRE » et « AVOIR » dans le travail de synthèse.
V. COMMENT UTILISER UN DOCUMENT D’ARCHIVE ?
- Noter la date sur les fiches préalablement établies à la maison ;
- Porter le titre de l’archive sur la fiche ;
- Porter en bas de page de cette fiche, le centre de documentation / la source d’exploitation de l’archive +
la durée de travail ;
- Faire une synthèse des données exploitées.
NB : Sur chaque archive exploitée, le chercheur doit noter si c’est une archive publique ou privée.
Date : Archive exploitée le 22 Avril 2021

Titre : Convaincre la Chine

Esquisse de résumé ou synthèse


Il s’agit de l’état des relations entre le Cameroun et la Chine. A un moment donné, ces
relations ont évolué en dents de scie depuis l’accession du Cameroun à
Marge l’indépendance en 1960. Ainsi donc, ces relations se sont caractérisées par les visites
des responsables camerounais en Chine. Cependant, pendant 12 ans la Chine n’a pas
rendu la politesse au Cameroun. (ici, l’historien doit se demander pourquoi le silence
dure 12 ans ?)

Source : AMRE (Archive du Ministère des Relations Extérieures) + Durée de travail


Initiale du prénom de l’auteur suivi du nom

VI. COMMENT TROUVER D’AUTRES INFORMATIONS FIABLES EN CAS


D’ABSENCE D’ARCHIVES ?
Si les archives n’existent pas ou qu’elles sont classées « secrètes », l’historien doit se référer
aux sources orales en réalisant des interviews auprès des personnes qui se sont frottées aux faits
concernés.

ABINI MESSI Raphaël Sexy, MON ESSENTIEL DES SEMINAIRES D’HISTOIRE EN MASTER 2, UY1, 2020 / 2021
UE 541 : LA GUERRE DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES

1 Pr WANYAKA BOGEN Virginie

I. QU’EST-CE QUE LA GUERRE ?


La guerre est l’ensemble d’actes de violence armée, organisée et collective. La conception classique
de la guerre nous est donnée par Carl Clausewitz (un officier prussien : 1780-1832) qui définit la guerre
comme « un acte de violence destiné à contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté ».
Dans le contexte des relations internationales, la guerre s’entend comme le recours à la force armée
où la volonté de s’affronter en des batailles est suffisamment avérée entre des entités distinctes. Car
comme l’écrit Raymond Aron, les relations internationales « se déroulent à l’ombre de la guerre ». La
disposition avérée de s’affronter a toujours été permanente entre des unités politiques distinctes de tous
les temps historiques et de toutes les civilisations.
Pour le Prof, la guerre est l’une des principales dynamiques liées à la construction des relations
internationales. La guerre est un fait majeur des sociétés.
La problématique de notre séminaire est de savoir : quel est l’impact de la guerre dans les
relations internationales ; comment la guerre influence-t-elle les relations internationales ?
Au XXIè siècle, doit-on encore seulement définir la guerre comme un conflit armé alors que de
nouvelles formes de guerre ont vu le jour ?
Guerre froide et terrorisme international sont d’autres façons de faire la guerre aujourd’hui, même s’il
s’agit de l’opposition entre deux ou plusieurs entités officielles (les Etats) et non officielles (les groupes
terroristes).

II. THEMES DE SEMINAIRES ET EXPOSES


1. La Guerre Froide
2. L’Afrique des indépendances et la Guerre froide
Problématique : les répercussions de la guerre froide dans l’Afrique des indépendances
3. La piraterie maritime dans le Golfe de Guinée
4. L’eau dans les relations internationales
5. L’ONU et le conflit ivoirien
Problématique : l’implication de la communauté internationale dans l’embrasement du conflit
ivoirien
6. Le conflit de Bakassi
7. Guerria, guerres en Afrique Centrale : enjeux d’une appropriation.

Consigne :
Entrez sur net et plus précisément su le site des Nations Unies et lire les sujets sur :
- Le Droit des conflits armés dans l’Afrique traditionnelle ;
- Le Droit International Humanitaire ;
- Le Droit de la guerre ;
- Le Droit de la guerre en Afrique traditionnelle ;
- Semences et moissons coloniales ;
- La Charte africaine de Kourokan-Fouga ou Charte Mandeng

NB : Il faut toujours faire l’effort de ramener ces lectures aux réalités et au contexte africains.

ABINI MESSI Raphaël Sexy, MON ESSENTIEL DES SEMINAIRES D’HISTOIRE EN MASTER 2, UY1, 2020 / 2021
UE 541 : LA GUERRE DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES

2 Dr BEKONO Cyril

PREMIERE PARTIE : LA PLACE DE LA GUERRE DANS LES RELATIONS


INTERNATIONALES

Définition de la guerre
Pour définir la guerre dans le contexte des relations internationales, il faut convoquer le droit
international. Selon ce droit, la guerre est l’usage organisé de la violence armée ou militaire entre
plusieurs unités ou entités politiques distinctes.
Cette définition met en exergue le caractère déclaratif, c’est-à-dire le caractère officiel de la guerre.
L’identité politique des belligérants est ici révélée.
Cependant, cette conception de la guerre porte des limites aujourd’hui, car, de nouvelles formes de
guerres sont apparues sur les mutations actuelles de la guerre. C’est le cas de l’approche asymétrique ou
cybernétique de la guerre avec des unités non étatiques, non officielles. Exemples : AL Kaïda, Daesh,
Boko Haram …
La guerre est un mécanisme, un régulateur des relations internationales qui permet aux acteurs
d’atteindre leurs objectifs. Comme quoi, les Etats se font la guerre pour assouvir leurs intérêts.
I. LA LEGITIMATION DE LA GUERRE DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES
Dans cette partie du cours, nous devons montrer :
- Dans un premier temps que, de l’Antiquité jusqu’en 1945, la guerre est un droit ;
- Dans un deuxième temps qu’avec la création de l’ONU, la guerre est devenue un non droit ;
- Dans un troisième temps que, de nos jours, il y’a résurgence du droit de guerre.
1. La guerre comme un droit
Quel est le sens que nos ancêtres ont donné au concept de guerre dans le cadre de sa légitimation ?
Du point de vue théorique, avant l’avènement des religions monothéistes, la guerre s’exprimait
comme « la raison du plus fort ». Mais, avec l’avènement des religions monothéistes (Islam,
Christianisme, bouddhisme…), on est passé au concept de "guerre juste". Toutefois, on se pose la
question de savoir pourquoi les adeptes de ces religions supposées pacifistes vont-ils cautionner l’idée
de la guerre ?
En effet, en 312 avant J.C, l’empereur romain Constantin, dit « Constantin le Grand ». Au lendemain
de son invasion de l’Italie, cet adorateur d’Hercule et d’Apollon, se convertit au catholicisme. Son règne
met fin aux persécutions des chrétiens par l’édit de Milan de 313. A partir de cet instant, la perception
du concept de guerre prend une autre tournure : la pratique de la guerre du plus fort cède à celle de la
guerre juste pour défendre l’église contre la violence et les persécutions. Pour légitimer cette approche,
les théologiens puisant dans les versets bibliques et coraniques refusent d’encourager la guerre des plus
forts ; ils convoquent alors le concept de « guerre juste », une guerre de légitime défense, une guerre par
nécessité d’une cause juste, une guerre préventive, défensive et non offensive. C’est à partir de là que va
naître le concept de légitime défense.
La guerre juste s’oppose à la guerre injuste qui est une guerre offensive.
Dans ce sens, pour être juste, la guerre devrait être engagée en dernier ressort. Ainsi donc, le droit
international va instaurer la guerre seulement que lorsqu’elle est juste.

ABINI MESSI Raphaël Sexy, MON ESSENTIEL DES SEMINAIRES D’HISTOIRE EN MASTER 2, UY1, 2020 / 2021
2. La guerre comme un non droit
La PAIX est l’objectif prioritaire de la Charte des Nations Unies en son article 1 er. L’article 1er de
cette charte rend compte du non droit à la guerre. Il abolit même la guerre. Alors que l’article 51 de la
même charte, bien qu’elle dénonce la guerre comme un fléau, en même temps, cet article recadre la
résurgence du droit à la guerre. De ce fait, pour l’ONU, s’il y’a guerre, celle-ci doit être engagée sous la
bannière du Conseil de Sécurité de l’ONU. Dans ce sens, la guerre est juridiquement encadrée, elle
prend la forme de « guerre déclarée, de guerre juste ». Les armées en guerre doivent respecter les
conventions, les règles de combats. Elles doivent utiliser des armes permettant de ne pas tuer
indignement des combattants et de massacrer des civils.
3. La résurgence du droit de guerre
Pour contourner le Système onusien, certains Etats instrumentalisent l’article 51 de la Charte de
l’ONU. En effet, pour justifier leurs entreprises impérialistes sur les autres Etats, certaines grandes
puissances se servent de l’article 51 de la Charte de l’ONU sous prétexte d’interventions armées faites
au nom du droit, de l’humanitaire ou de la démocratie. Or, en voulant imposer la justice au prix de
guerre, reviendrait à imposer sa propre conception de la « guerre juste ». La violence armée à des fins
politiques s’écarte des objectifs de la Charte des Nations Unies pour faire place à la raison du plus fort.
Question de réflexion : Est-ce que l’interdiction de la guerre rend compte de son inexistence ?
Travail à faire à la maison : Lire la Charte de l’ONU en ses articles 1er et 51, ainsi que le Chapitre 7.
Chercher dans la Bible, les versets qui mettent en relief la guerre juste et la guerre injuste.

II. POURQUOI ENCADRER LA GUERRE DANS LES R.I ?


Dans cette partie du cours, il est question de montrer comment la communauté internationale encadre
les guerres. Pour la communauté internationale, il faut encadrer la guerre pour protéger les civils, les
combattants et les biens, parce que la guerre n’est pas une situation de non droit.
Le 1er objectif de la communauté internationale est de PROTEGER :
- Protéger la population-civile et les biens civils (les biens civils sont différents des équipements
militaires) :
- Se rassurer que chaque partie prenante à la guerre respecte le droit international en la matière.
Le 2ème objectif de la communauté internationale est de LIMITER L’USAGE DE LA
VIOLENCE
- Eviter d’utiliser les armes chimiques, car dans la guerre, il faut avoir l’objectif de protéger et de
limiter l’usage de la violence.

III. COMMENT FAIRE LA GUERRE DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES ?


Pour encadrer la guerre, la communauté internationale fait appel au droit international. On distingue :
1. Le Droit international coutumier
La première catégorie de source d’encadrement de la guerre dans les relations internationales est
puisée dans l’histoire. Celle-ci nous révèle l’existence du droit international coutumier qui est le
moteur de construction du droit international en vigueur de nos jours.
Dans l’Antiquité, la coutume interdisait l’empoisonnement des puits. Il était interdit de tuer les
prisonniers de guerre. L’objectif 1er de cette logique n’était pas humanitaire, on n’empoisonnait pas
seulement les puits pour tuer, mais parce que c’était une tactique de guerre de tuer en grand nombre.
Toutefois, le résultat de cette interdiction a fini par virer vers une dimension humanitaire.

ABINI MESSI Raphaël Sexy, MON ESSENTIEL DES SEMINAIRES D’HISTOIRE EN MASTER 2, UY1, 2020 / 2021
La 2è catégorie de source c’est la religion. Dans la Bible par exemple, il était interdit de tuer les
femmes et les enfants en temps de guerre. Il était même interdit de détruire les arbres fruitiers et autres
biens. (Lire dans la Bible le livre de "Deutéronome").
C’est à partir du 19è siècle que le droit international coutumier sera codifié pour donner naissance au
droit international positif. D’où la signature des Traités. Cette codification est évolutive en fonction du
type d’armes utilisées.
2. Le Droit international positif ou conventionnel
Le droit positif comporte deux orientations : la protection et la limitation des violences.
Le droit positif est encadré par des conventions telles que :
- La Convention de la Haye (1899) : La première Conférence internationale de la Haye (également
appelée Conférence internationale de la Paix) a été organisée en 1899 à l’initiative du Tsar Nicolas
II de Russie. Elle portait sur la prévention de la guerre. Cette conférence a permis de réglementer
les lois et coutumes sur la guerre.
- Les Conventions de Genève et leurs protocoles additionnels : avec l’avènement du nouvel ordre
international et la création de l’ONU, la guerre devient un non droit. A cet effet, tous les pays qui
ont ratifié la charte de l’ONU doivent s’abstenir du conflit armé. Avec la charte de l’ONU, pour
faire la guerre, il faut avoir l’autorisation du Conseil de Sécurité. Néanmoins, certains pays comme
les Etats-Unis peuvent se permettre de déclarer la guerre aux autres en contournant les règles.
Comme ce fut le cas en Irak.

IV. QUELS SONT LES PRINCIPES FONDAMENTAUX QUI ENCADRENT LE DROIT DE


GUERRE DANS LES R.I ?
Les principes fondamentaux qui encadrent le droit de guerre sont :
- La proportionnalité
- La distinction : ce principe exige pour mener une guerre il faut d’abord étudier une tactique qui
permettra de faire la distinction entre ce qui est "civil" de ce qui est "militaire". Parce que l’objectif
de la guerre est surtout de protéger. Suivant la convention de la Haye, il est interdit de tirer sur les
parachutistes, car ces derniers sont pratiquement inoffensifs et donc vulnérables en temps de guerre.
- La limitation de la violence : par ce principe, il est interdit d’utiliser certains types d’armes et il est
recommandé de limiter l’usage abusif de la violence.
- La nécessité militaire : ce principe recommande que seuls les experts de la guerre doivent
déterminer les actions militaires.
- La non discrimination : par ce principe, il faut respecter le soldat vulnérable (blessé…).
- La bonne foi : ce principe fait appel au respect des textes qui réglementent et encadrent la guerre.
Il est important de savoir que tous ces principes ont été élaborés dans l’Antiquité.

DEUXIÈME PARTIE : LES NOUVELLES GUERRES

Au fil du temps, la guerre classique se fait remplacer par de nouvelles formes de guerres : ce sont les
nouvelles.

I. L’EMERGENCE DE NOUVELLES FORMES DE GUERRES


Les nouvelles formes de guerres apparaissent après le nouvel ordre économique mondial. En effet,
ces nouvelles formes de guerres viennent mettre en cause la forme classique de guerre pour traduire
l’idée selon laquelle, la guerre n’est pas que militaire, la violence peut être matérielle et immatérielle.

ABINI MESSI Raphaël Sexy, MON ESSENTIEL DES SEMINAIRES D’HISTOIRE EN MASTER 2, UY1, 2020 / 2021
Parmi les nouvelles formes de guerres, on peut citer :
Les guerres économiques ;
Les guerres cybernétiques ;
Les guerres hybrides ;
Les guerres asymétriques …
1. La guerre économique : un conflit entre des économies concurrentes orientées vers la recherche de
la puissance dans le jeu des échanges internationaux destinés à déréglementer le système économique
de son adversaire. En clair, il s’agit d’une concurrence loyale qui sort du cadre loyal pour un cadre
déloyal. Elle se manifeste par les embargos imposés par une puissance à un autre pays ; du
protectionnisme, de l’espionnage …
2. La guerre cybernétique ou cyberguerre : est l’utilisation d’internet dans l’anonymat et
l’imprévisibilité en vue s’infiltrer dans les réseaux d’informations d’un tiers en d’en assurer une
domination et leur contrôle. La cyberguerre repose sur la maitrise des nouveaux réseaux de
communication dans le cyberespace. Exemple : le cyber espionnage de la Russie à l’élection de
Donald Trump aux USA.
3. La guerre hybride : est un ensemble d’opérations de guerre non conventionnelle (asymétrique ou
irrégulière) pour contrer une force supérieure utilisant une guerre conventionnelle (militaire ou
régulière). Exemple : Cameroun ≠ Boko Haram.
La guerre hybride est qualifiée d’irrégulière parce que l’adversaire qui en fait usage, utilise une
combinaison de méthodes conventionnelles et non conventionnelles comme les armes, les tactiques,
les actions terroristes, des outils de communication de masse pour sa propagande et des champs de
batailles distincts.

II. QUELLES SONT LES RAISONS QUI DONNENT LIEU AUX NOUVELLES FORMES
DE GUERRES ?
1. Le caractère coûteux des guerres classiques : les guerres classiques nécessitent d’énormes
dépenses matérielles, financières, militaires…
2. La nature démocratique de certains Etats : de par leurs valeurs, les démocraties ne se font pas la
guerre entre elles, mais plutôt elles s’organisent davantage pour faire la guerre aux Etats non
démocratiques (USA ≠ IRAK) et aux groupes terroristes (Démocraties ≠ Etat islamique).
3. L’interdépendance des Etats : il est difficile pour les Etats de se lancer dans des guerres
classiques, parce que les Etats actuels encouragent davantage les regroupements et la vision vers
des systèmes de solidarité entre eux (Union Européenne, CEMAC …)
4. Les restrictions de l’ONU : la Charte des Nation Unies encourage la Paix au détriment de la
guerre.

ABINI MESSI Raphaël Sexy, MON ESSENTIEL DES SEMINAIRES D’HISTOIRE EN MASTER 2, UY1, 2020 / 2021
UE 542 : LA PROBLEMATIQUE DES FRONTIERES
"BOUNDARIES AND CONFLICTS"

1 Pr NZE NGWA Wilibroad

La problématique de ce séminaire est de savoir :


Comment les frontières sont à la base des conflits ? / Les frontières : sources de conflits.

I. GENERALITES

Dans un espace de plus en plus mondialisé, les frontières semblent davantage constituer des espaces
de divisons et de conflits.
La frontière est une limite symbolique entre deux Etats, deux systèmes politiques, idéologiques,
monétaires, historiques, sociales, culturelles …
Un conflit est un affrontement d’idées, de points de vue, ouvert ou non. Il survient intérieurement
ou extérieurement et peut être violent ou non violent.
La paix est une notion abstraite. Elle désigne la conséquence d’actions concrètes pour minimiser
les conflits afin d’impulser la justice sociale. La paix n’existe pas, elle désigne une notion abstraite. La
paix sans la justice sociale est négative. La paix négative est celle qu’on impose avec des armes.

II. LES TYPES DE FRONTIERES


Il existe plusieurs types de frontières, mais celles qui retiennent plus notre attention sont : les
frontières conventionnelles et les frontières idéologiques.
1. Les frontières conventionnelles ou physiques
Il s’agit principalement des limites géographiques qui servent à délimiter les territoires officiels ou
revendiqués par un Etat, à protéger les populations et à contrôler les réseaux d’échanges.
2. Les frontières idéologiques
Il s’agit principalement des barrières idéologiques qui proviennent de l’opposition des idées. Elles
sont perceptibles dans la religion, la politique, la langue, la culture, la communication, etc.

III. LES FRONTIERES COMME SOURCES DE CONFLITS


La mondialisation a semblé dématérialiser les frontières. Elle a rendu la notion de frontière moins
visible, mais à cause des tensions migratoires, des attentats terroristes, des conflits entre les Etats, des
crises graves, une sorte de retour aux frontières semble s’imposer de nos jours. L’un des symptômes de
retour aux frontières est exprimé par les conflits. Au delà de ces conflits, le Covid 19, les questions
d’immigration, ont fait renaitre la question des frontières que le phénomène de mondialisation avait
atténué.
Les frontières géographiques ou conventionnelles sont à l’origine de plusieurs conflits à cause
de la persistance des pressions migratoires, des revendications sécessionnistes, la réaffirmation des
frontières internationales sous l’impulsion des organisations internationales ou régionales, de la
contestation des délimitations issues de la colonisation.
Exemples de quelques conflits frontaliers
Cameroun ≠ Nigéria sur la presqu’île de Bakassi
Tchad ≠ Libye pour la Bande d’Aouzou

ABINI MESSI Raphaël Sexy, MON ESSENTIEL DES SEMINAIRES D’HISTOIRE EN MASTER 2, UY1, 2020 / 2021
Ethiopie ≠ Erythrée
Bali ≠ Bawok pour des questions de terres
Cameroun ≠ sécessionnistes "ambazoniens" au NOSO. Cette crise contient des causes à la fois
idéologiques et géographiques.
Les frontières idéologiques sont à l’origine des conflits du fait des intégrismes, des extrémismes
ou du fondamentalisme religieux = (Exemple : Cameroun ≠ Boko Haram ; Israël ≠ Es Bolah ; Proche
Orient ≠ Daesh), des barrières linguistiques, du débat politique contradictoire, du tribalisme ( des
pratiques qui ont rendu la perception de l’autre comme une menace), des systèmes idéologiques
différents = (le Rideau de fer est la frontière idéologique la plus connues de la Guerre froide, séparant
le bloc capitaliste au bloc communiste. Son équivalent se trouve en Asie entre les deux Corées), du
repli identitaire, des pensées philosophiques, etc. Le développement de ces concepts crée des barrières
fondamentalistes à l’origine des conflits idéologiques entre les hommes.
Pour transcender les frontières, il faut obéir à un certain nombre d’obligations :
- Administratives : l’établissement des visas, les passeports et autres documents de transit ;
- Politiques : l’ouverture des frontière à la libre-circulation ;
- Idéologique : la culture de la tolérance.

Policy : entité
Politics : art de gouverner
Policies : règles du jeu

UE 542 : LA PROBLEMATIQUE DES FRONTIERES

2 Pr KENNE Faustin

INTRODUCTION
Il existe plusieurs types de frontières (idéologiques, géographiques, économiques, religieuses,
identitaire, …), mais notre cours abordera uniquement la question des frontières entre les Etats.
On aborde ce séminaire en tant que "problématique" parce que les frontières sont des sources de
conflits entre de nombreux Etats dans le monde. Les frontières posent aussi les questions identitaires
entre les peuples qui ont été divisés à la suite de certaines situations comme c’est le cas de la
colonisation en Afrique.

I. LA NOTION DE FRONTIERES ENTRE LES ETATS


La notion de frontière a plusieurs sens. Cette notion ne date pas d’aujourd’hui.
Pendant la première période coloniale, les Etats délimitaient les frontières à travers des résolutions
qui donnaient la possibilité à une puissance quelconque d’étendre son territoire. C’est donc à partir de
ces accords que les frontières africaines par exemple, ont été tracées sans tenir compte des relations
entre les peuples d’Afrique. Ainsi, les frontières entre les territoires africains sont pour la plupart
héritées des fabrications coloniales au mépris des groupes de peuples séparés.
Après les indépendances, les frontières héritées de la colonisation seront reconduites. D’où
l’émergence de nombreux conflits frontaliers entre de nombreux Etats africains qui, en s’inspirant de
leur passé historique commun, contestent ces délimitations arbitraires.

ABINI MESSI Raphaël Sexy, MON ESSENTIEL DES SEMINAIRES D’HISTOIRE EN MASTER 2, UY1, 2020 / 2021
Le problème qui se pose dans ce séminaire est le suivant : Doit-on maintenir les frontières
coloniales ou est-il possible de redessiner les frontières africaines à la manière voulue par les
Africains ?
L’objectif de ce séminaire est que les étudiants soient capables de présenter la perception
africaine des frontières, de montrer comment se passe la coopération transfrontalière entre les
Etats, le rôle de l’OUA et de l’UA dans la gestion des frontières (lire le Programme Frontières de l’UA).
Les causes des conflits frontaliers en Afrique sont : les problèmes d’autochtonie, la xénophobie, le
complexe d’hégémonie, le tribalisme, le sécessionnisme, le contrôle des richesses.
L’OUA a mis en place en 1964, le principe d’intangibilité des frontières issues de la colonisation.
Sujets de réflexion :
1. comment les peuples coloniaux définissaient-ils les frontières ? (arbres, cours d’eau …).
2. La frontière comme génératrice d’identité.
3. La différence entre la nationalité et la frontière.

II. LA FRONTIERE COMME SOURCE DE CONFLITS


Les frontières sont des zones crisogènes, elles sont à la base de nombreux conflits entre les Etats.
Exemples : le conflit frontalier Cameroun ≠ Nigéria à cause des enjeux économiques dans la presqu’île
de Bakassi. Cette frontière attise les convoitises des grandes puissances qui souhaitent exploiter le
pétrole de la zone de Bakassi.
L’Afrique est constituée de précarrés contrôlés par de grandes puissances et il est difficile voire
impossible de retracer les frontières héritées de la colonisation entre les Etats africains de nos jours.
Pour contourner ces obstacles, il est plutôt préconiser dans le Programme frontière de l’OUA/UA, de
réajuster, de rectifier certaines frontières entre les Etats.
Par ailleurs, la coopération transfrontalière est à encourager. C’est un mécanisme mis sur pied par
les Etats pour gérer les frontières et éviter la résurgence des conflits. Elle est exercée par des
Commissions mixtes.
Dans la même logique, lors des défilés, les autorités de certains adressent souvent des invitations
aux autorités des pays voisins pour assister aux parades destinées à créer des chaines de solidarité
autour des frontières. C’est aussi le rôle joué par les foires interfrontalières et les rencontres de haut
niveau pour éviter la résurgence des conflits frontaliers.
Les frontières distinguent les nationalités. Toutefois, on peut perdre sa nationalité en sauvant son
identité.
Lire : - l’artificialité des frontières en Afrique
- Le Programme frontière de l’UA

ABINI MESSI Raphaël Sexy, MON ESSENTIEL DES SEMINAIRES D’HISTOIRE EN MASTER 2, UY1, 2020 / 2021
UE 543 : L’UNION AFRICAINE

Pr TSALA TSALA Christian

RESUME
Cette leçon porte sur la problématique de l’unité africaine.
On ne peut pas parler de l’Union Africaine sans évoquer l’évolution du concept de panafricanisme.
En effet, La problématique du développement de l’Afrique et de son unité après son indépendance vers
les années 1960 puise ses origines dans le rude combat mené par les Noirs d’origine africaine contre la
domination blanche. Cette lutte traduite en un élan de solidarité, s’est identifiée sous l’appellation de
panafricanisme. En Afrique, ce combat s’est progressivement identifié dans la perspective de la mise
sur pied des Etats Unis d’Afrique. C’est ainsi qu’après la conférence de Manchester en 1945, les
leaders africains à l’instar de Kwame Nkrumah du Ghana, Nnamdi Azikiwe du Nigéria, Jomo
Kenyatta du Kenya, Modibo Keita du Mali, vont militer pour la réalisation de ce projet en portant
l’idéologie panafricaniste au sein de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), créée en 1963.
En effet, après les indépendances, les dirigeants africains ont considéré que l’unité africaine pourrait
être une stratégie économique pour le développement de l’Afrique, car la balkanisation du continent du
fait de la conférence de Berlin de 1884, a constitué un facteur de vulnérabilité économique et de
marginalisation de l’Afrique au plan international. C’est dans cette optique que naitra les premières
tentatives d’union africaine. Ainsi, du 22 au 26 mai 1963, 32 États créèrent l’Organisation de l'Unité
Africaine (OUA) à Addis-Abeba en Éthiopie.
Toutefois, parmi les chefs d'État fondateurs de l’OUA, les avis divergeaient sur la nature même de
l’unité africaine. Sous l’impulsion du président Ghanien, Kwamé Nkrumah, les partisans du
fédéralisme, c’est-à-dire, des dirigeants africains favorables à la création des Etats-Unis d’Afrique dans
la perspective d’une unité continentale avec un gouvernement fédéral, s’opposaient les tenants d’une
« Afrique des États » avec à leur tête le président sénégalais Léopold Sédar Senghor et ivoirien, Félix
Houphouët Boigny. Du fait de la récupération et de l’instrumentalisation de ce dernier groupe par les
impérialistes (les Français plus précisément) qui ne souhaitent pas perdre le contrôle du continent, les
tenants de « l’idéologie souverainiste », c’est-à-dire, les partisans de l’Afrique des Etats, sont ceux qui
ont fini par imposer leur vision à la Conférence d’Addis-Abeba du 22 au 26 mai 1963 au cours de
laquelle l’OUA a été créée. Aussi, à cause de son contrôle de l’extérieur par les puissances
impérialistes, l’Organisation de l'Unité Africaine (OUA) devint un outil de coopération, un syndicat de
chefs d’Etats et de gouvernements acquis au régionalisme et non un outil d’intégration entre les États.
Malgré donc la volonté de regroupement des Etats africains indépendants, l’OUA qui est mise sur pied
souffre de l’absence d’un cadre juridique dont l’UA tentera d’apporter la solution.
Lire les exposés pour approfondir le cours

1. Le Groupe de Casablanca
2. Le Groupe de Monrovia
3. L’OUA
4. L’UA
5. L’UA, UNE OUA BIS ? …

ABINI MESSI Raphaël Sexy, MON ESSENTIEL DES SEMINAIRES D’HISTOIRE EN MASTER 2, UY1, 2020 / 2021
La charte de kouroukan-fouga ou charte du mandén est un ensemble de règles juridiques proclamée
en 1236 par l’empereur du mandén (Sondjada kèta, 1190-1255) à kouroukan-fouga (plaine située à
Kâaba à la frontière entre le Mali et la Guinée-Conakry). Elle fut la constitution de l’empire
mandingue (appelé aussi empire du Mali). Classée patrimoine culturel immatériel de l’humanité par
l’Unesco en 2009, cette charte au-delà de ce statut culturel, est une véritable valeur juridique dont les
pays mandingues directement concernés devraient s’inspirer.
Décryptage juridico-historique du texte
La charte de kouroukan-fouga est l’un des premiers textes à vocation constitutionnelle connus dans le
monde à l’image de la magna carta britannique (1215). Proclamée en 1236, elle n’était pas écrite car
l’Afrique n’avait pas d’écriture encore. Son contenu fut transmis de génération en génération à
travers les Djély (Griots : caste des communicateurs traditionnels en Afrique de l’ouest
essentiellement). De peur qu’elle ne disparaisse ou qu’elle ne soit profondément altérée, elle a été
organisée en chapitres et transcrite en 1998 sur initiative conjointe de CELTHO (centre d’étude
linguistique historique et de la tradition orale) et de inter-media consultants (ONG suisse) à
l’occasion d’une rencontre sous régionale tenue à kankan (en Guinée-Conakry). Intégrée dans la liste
des patrimoines culturels immatériels de l’Unesco en 2009 (sur demande de l’Etat malien), sa seule
valeur importante aujourd’hui semble se résumer à ce statut. Or, malgré 782 ans de traversée du
temps (1236-2017), beaucoup de domaines qu’elle régissait sont encore d’actualité notamment les
dispositions afférentes à ces derniers. D’autres exclusivement propres aux communautés mandingues
(le cousinage à plaisanterie, la médiation par les griots) n’ont, malheureusement, aucune place
aujourd’hui dans la législation de ces communautés. Comprendre la charte de kouroukan-fouga sous
l’angle de son importance pour ces Etats mandingues nécessite de répondre à trois questions. Quelle
est son histoire ? (I). Est-elle authentique ? (II). Enfin, quelle est sa teneur juridique ?
I. Histoire de la charte
En 1235, se tint la bataille de kirina (actuel cercle de kangaba au Mali) qui opposa Sondjada kèta du
royaume mandingue à Soumawolo kantè du royaume sosso. Pour le premier, il s’agissait de libérer le
territoire de ses ancêtres de la domination sosso tandis que pour le second, il était question de
maintenir ce royaume sous son contrôle. Mais la troupe mandingue remporta la victoire et se libéra.
Sous la domination sosso, le royaume mandingue connut toute forme d’exaction et d’humiliation.
C’est pourquoi, après cette brillante victoire réussie par Sondjada kèta (car il y eut auparavant 4
grandes batailles : tabon, niany, nèguèboria, kanfignè, toutes remportées par Soumawolo kantè alors
que Sondjada était en exil (1222-1232) chez Moussa Tounkara à Mèmah) et compte tenu de la vague
d’allégeances de tous les autres chefs de guerre et rois qui l’aidèrent à vaincre le roi sosso, ce dernier
décida de fonder un empire (futur empire mandingue ou du Mali) dont la capitale fut Niany (actuelle
ville de Siguiri en république de Guinée où Soundjada naquit le 20 août 1190). Il décida également
d’organiser le nouvel empire dans tous les domaines. C’est ainsi qu’en 1236 à l’occasion de son
élévation au rang du roi des rois à kouroukan-fouga, il fit proclamer les règles à vocation juridique et
à caractère impératif sensées régir la nouvelle vie par Balla fassakè kouyaté ( ce dernier s’appelait
Gnankouman Douga avant la domination sosso) alors maître des cérémonies. C’est pourquoi, la
charte prit le nom du lieu qui servit de cadre à l’événement (charte de kouroukan-fouga ). De nos
jours, le Mali, la Guinée, la Guinée Bissau, la Gambie, le Burkina fasso, le Sénégal, la Mauritanie et
une grande partie de la côte d’ivoire, forment l’empire Mandingue.
Mais bien avant cette charte et l’invasion sosso, il existait dans le royaume mandingue, le mandén
kalikan ou le serment du mandén édicté par la confrérie des chasseurs (il comportait un préambule et
7 articles). Celui-ci a inspiré le comité de réflexion sur les nouvelles règles devant régir le nouvel
empire. Ce comité était formé des 12 hommes clefs qui furent les alliés directs de Sondjada kèta lors
de la bataille de kirina : Kanmandian Camara, Tiramagan Traoré, Fakoly koroma, Gassim Goundo,

ABINI MESSI Raphaël Sexy, MON ESSENTIEL DES SEMINAIRES D’HISTOIRE EN MASTER 2, UY1, 2020 / 2021
Farawani Condé, Serrakoman konaté, Mandé Bouari, sidimanba koïta, Daman Diawara, Môlia
Maghan Magassouba, Samary Böbö et Sondjada kèta lui-même.
Rapportée de génération en génération par les djély (griots), cette charte soufre aujourd’hui de
contestation de son authenticité voire de son existence même.
II. Authenticité de la charte
Dans certains livres d’histoire, articles et sur certaines antennes (notamment RFI), on peut relever
quelques propos tendant à mettre en doute l’existence de la charte de kouroukan-fouga. Pour les
auteurs de ces propos, personne ne savait ni lire ni écrire au mandén à l’époque de sorte qu’on ne
peut comprendre que cet empire ait pu écrire une charte de la valeur juridique du texte actuel. Mieux,
disent-ils, les mots comme article, chapitre n’existent pas dans le vocabulaire mandingue. Cette
charte serait donc une simple invention de la communauté mandingue en 1998 à kankan afin de
glorifier son histoire aux yeux du monde sinon, soutiennent-ils, comment expliquer que Sekou Touré
(premier président de la Guinée-Conakry) n’ait pas imposé son enseignement à l’école ?
Il est indéniable que les populations mandingues ne disposaient pas à l’époque de système d’écriture
et ne savaient pas lire. C’est en cela même que la tradition africaine est dite orale. C’est pourquoi, Il
ne peut être dit que la charte de kouroukan-fouga fut écrite. Sinon, elle aurait été gardée intacte
comme plusieurs autres objets historiques de l’époque tels le sosso balla (le ballafon de Soumawolo
kantè) gardé à Niagassola en Guinée Conakry, les barres de fer ayant aidé sondjada kèta à marcher (il
fut infirme des jambes jusqu’à l’âge de 17 ans), les 333 talakoudoun (fétiches) de
gnanadjoukouroulaye (esclave de Fakoly koroma) gardés quant à eux, au vestibule de kaaba au Mali
actuel. En conséquence, le manque d’écriture et l’analphabétisme fréquemment mis en relief par ces
auteurs ne sauraient justifier, à notre sens, le doute sur cette charte et a fortiori son inexistence. Quant
à son non enseignement sous le régime du feu président guinéen Sekou Touré (1958-1984), on peut
aussi poser la question de savoir pourquoi le même personnage n’a pas adopté et fait enseigner
l’alphabet N’ko (inventé en 1949 par le savant guinéen feu Solomana Kantè pour la transcription
phonétique et phonologique des langues africaines) alors qu’il lui avait été officiellement présenté ?
C’était, selon plusieurs témoignages, par peur d’antagonisme ethnique plus nocif en Afrique qu’une
maladie épidémique (l’inventeur et le président étaient de la même ethnie). D’ailleurs jusqu’à nos
jours, l’alphabet N’ko peine encore à être adopté officiellement par le gouvernement guinéen pour
son enseignement (pourtant enseigné dans 7 universités américaines dont Harvard et dans plusieurs
autres universités dont l’université de Caire, Madrid, saint Petersburg et à Paris INALCO etc),
pourquoi ?
Par ailleurs, les mots et expressions utilisés au mandén bien avant même 1235 sont les mêmes utilisés
de nos jours dans les milieux mandingues même s’ils avaient commencé à disparaître avant 1949
faute d’écriture. Les mots chapitre et article existent bel et bien en mandingue : chapitre (siyda ) et
article (kouroundousén). S’ils ne furent pas usités en 1236 c’est parce que tout simplement la charte
ne fut pas écrite. Toutefois, dire que le caractère oral de la charte a très probablement favorisé
certaines discussions (par exemple, certains djély disent que l’esclavage fut aboli par la charte tandis
que pour d’autres, il fut juste réglementé comme l’atteste la transcription officielle), nous paraît
irréfutable. En définitive, jeter du doute sur l’authenticité voire l’existence même de la charte de
kouroukan-fouga nous semble être une démarche simpliste de la négation d’un élément important de
la civilisation africaine. Voyons à présent ce que vaut cette charte au regard du temps moderne.
III. La Teneur juridique de la charte
Il comporte 44 articles (issus des travaux de transcription réalisée en 1998). Plusieurs dispositions de
ces articles étaient en avance sur leur temps. En effet, 553 ans avant la déclaration des droits de
l’homme et du citoyen de France en 1789, la charte du mandén reconnaissait déjà le caractère sacré
de la vie humaine et l’intégrité physique et prévoyait la peine de mort comme mesure de protection
(article 5). L’esclavage s’il n’avait pas été aboli, était tout de même réglementé de manière à accorder
un traitement digne à l’esclave comme les horaires de travail acceptables et un jour de repos par
semaine (article 20). L’âge auquel le jeune garçon pouvait se marier était fixé à 20 ans (article 27) car

ABINI MESSI Raphaël Sexy, MON ESSENTIEL DES SEMINAIRES D’HISTOIRE EN MASTER 2, UY1, 2020 / 2021
avant cet âge, il passait par l’initiation (période de circoncision au cours de laquelle on lui apprenait
les règles et secrets de la vie sociale et de la brousse). L’émancipation des femmes était déjà une
réalité car leur association aux prises de décisions et à la gouvernance était reconnue (article 16). De
plus, il était formellement interdit de les offenser (article 14). Toutes ces dispositions étaient une
récompense à l’endroit de ces femmes qui jouèrent un rôle déterminant dans la victoire fondatrice de
l’empire lors de la bataille de kirina.
Aussi, le droit de la propriété était érigé en institution. Car avant, les plus forts dépossédaient les
faibles de leurs biens sans aucune procédure probante. C’est pourquoi, la charte déterminait 5 façons
d’acquérir un bien, toute autre forme d’acquisition étant réputée suspecte. Il s’agit de l’achat, de la
donation, de l’échange, du travail et de la succession (article 31). Tout bien perdu et retrouvé était
gardé pour son propriétaire pendant 4 ans et ne devenait propriété commune qu’à l’expiration de ce
délai (article 32). Par ailleurs, même l’environnement était protégé au point qu’un ministre (allusion
faite à notre époque) était nommé en vertu de l’article 37 de la charte. On le sait bien, la nature
sauvage était l’économie de base de l’époque. C’est de là que provenaient les biens de consommation
et la plupart des outils de travail.
Si ces articles susmentionnés se reconnaissent aujourd'hui dans les différents codes des pays
mandingues, il n’en demeure pas moins que ces Etats ont omis de perpétuer certaines institutions de
leur charte médiévale à l’image du sanankoungna (cousinage à plaisanterie, article 7) et le
tèfögnonya (la médiation, combinaison des articles 25 et 43). En effet, la charte de kouroukan fouga
avait institué le sanankoungna entre les différents patronymes (kourouma et kanté, kéita et Bérété,
Condé et Traoré, Bah et Diallo etc.) Afin que la chaleur sociale se ravive. Rappelons que sous
couvert de cette institution, un kéita peut se moquer voire dire tout d’énervant à un Bérété sans rien
risquer et de cette manière, l’institution facilitait la médiation dans des conflits difficiles. Pourquoi
ces pays n’ont-ils pas jugé nécessaire de reprendre cette valeur dans la législation d’autant qu’au sein
des populations, elle s’applique encore à plein régime ? Quant à l’autre institution, la charte avait
élevé le griot Balla fassakè kouyaté au rand de médiateur principal entre les gouvernants et les
gouvernés (article 43) et précisé qu’il ne craint rien dans l’accomplissement de sa fonction (article
25). C’est lui qui pouvait dire ce que personne n’osait dire à l’empereur. Jusqu’à nos jours, les griots
jouent spontanément le même rôle dans ces sociétés sans base juridique. Pourquoi ces pays n’ont-ils
pas voulu perpétuer cela ?
En Afrique, au lieu de légiférer en tenant compte dans la mesure du possible, des valeurs
socioculturelles des peuples, on préfère plutôt obliger ces peuples à s’adapter aux textes inspirés
d’autres réalités au nom d’une prétendue mondialisation. Depuis que l’Afrique a cessé de s’assumer,
elle s’est fait consumer.

ABINI MESSI Raphaël Sexy, MON ESSENTIEL DES SEMINAIRES D’HISTOIRE EN MASTER 2, UY1, 2020 / 2021

Vous aimerez peut-être aussi