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Dire que les villes « ça dure » au sens de la pérennité, de la solidité, est un pléonasme. Ce qui
est sous-entendu dans le mot durable fait référence au terme anglais sustainable : « qui
ne met pas en péril la survie des générations futures », autrement dit « qui s’attache au
respect des humains et de leur environnement ». Pour les villes, cela signifie un
développement urbain qui limite sa pression sur les milieux naturels (ressources du sol, eau,
air, matières, déchets, etc.) et qui minimise globalement l’impact sur l’écosystème :
parviendrons-nous à concevoir et à vivre dans des villes qui minimisent notre empreinte
écologique1 ?
Depuis une ou deux décennies, on entend plus souvent parler d’« écoZAC » que de ZAC ;
l’urbanisation s’est faite oublier au profit des « quartiers durables », des « écoquartiers », tout
ça noyé de « ville durable » ou d’« urbanisme durable »… Une nébuleuse sémantique qui
s’associe à la mode du « vert » et se distingue mal du « développement durable », dont on ne
sait plus vraiment ce qu’il veut dire à force d’être servi à toutes les phrases. On emploie un
mot pour un autre, et parfois « écologique » se mêle de la partie.
De la théorie à l’action, pour les projets urbains, il y a souvent… des décennies. Ce décalage
s’accorde de plus en plus mal avec l’urgence environnementale, la rapidité des phénomènes
d’urbanisation et l’accélération du calendrier sociétal.
C’est au Nord de l’Europe que l’on trouve les sites qui ont montré la voie, avec des
aménagements urbains réellement innovants : Hanovre (Allemagne), Malmö (Suède), Eva
Lanxmeer (Pays-Bas), BedZED (Grande-Bretagne)… Des expériences d’aménagements
urbains innovants émergent partout en France : avec des dosages différents de chacune des
thématiques de la ville durable, les projets de ZAC tendent vers une meilleure prise en compte
de l’environnement.
Ces nouvelles urbanisations sont des quartiers, c’est-à-dire quelques hectares d’extension ou
de reconversion de la nappe urbaine. De la même façon que la construction neuve représente
1 % de l’enjeu de l’amélioration des bâtiments, les nouveaux quartiers sont une part mineure
de l’enjeu qui voudrait que toutes les villes, dans tous les quartiers, se mettent en marche vers
la « ville durable ». De l’écoquartier à la ville durable, il n’y a pas qu’un flou sémantique, il y
a surtout une différence d’échelle, et cette idée que c’est dans les villes déjà bâties qu’il faut
faire une place à l’écologie urbaine, dans toutes ses dimensions : humaine, sociale,
économique, culturelle et environnementale.
Et vous, qu’êtes-vous prêts à faire pour que votre ville soit plus « durable » ?
Raphaele Heliot
« Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ; car chacun pense en être si bien
pourvu que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n’ont point
coutume d’en désirer plus qu’ils en ont.
En quoi il n’est pas vraisemblable que tous se trompent : mais plutôt cela témoigne que la
puissance de bien juger et distinguer le vrai d’avec le faux, qui est proprement ce qu’on
nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes ; et ainsi que la
diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres,
mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons
pas les mêmes choses.
Car ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon, mais le principal est de l’appliquer bien. »
Fin décembre 1993, la Ville comprenant que l’urbanisation du projet risque de lui échapper,
rachète les terrains au Bund. En 1994, le Forum Vauban devient officiellement une
association, dont le but est de promouvoir et d’accompagner le déroulement d’une
participation élargie qui commence dès l’amont du projet urbain. Grâce à des fonds
européens, le Forum Vauban emploie à temps partiel jusqu’à quatre salariés, chargés d’animer
des groupes de travail thématiques qui planchent sur des solutions concrètes issues à la fois de
l’expertise d’usage et des résultats d’études ad-hoc commanditées à des prestataires externes.
Sur la mobilité, par exemple, le groupe de travail – constitué par des personnes souhaitant
habiter un quartier sans voiture – est force de proposition auprès de la ville : concept de
stationnement mutualisé en périphérie des habitations, zone sans voiture avec parking virtuel
(non matérialisé), redistribution de l’espace de l’allée centrale au bénéfice des piétons et
cyclistes – avec bande réduite dédiée aux voitures sur un seul côté pour apaiser le trafic
motorisé, desserte résidentielle systématique par des rues en U et à 5 km/h pour annuler le
trafic de transit…
Le quartier Vauban, aujourd’hui visité par quelque 15 000 à 20 000 personnes par an, est donc
loin d’une souvent conflictuelle entre le Forum Vauban et la ville de Fribourg.
Ainsi la Ville lance un concours d’idées comme pour Rieselfeld, qui sera point par point
remis en cause par les contre-expertises du Forum Vauban. Le cahier des charges à son tour
comporte une annexe, notamment sur les conditions d’attribution des parcelles, en cas de
compétition entre deux acheteurs potentiels, les points seront comptés : 1 point pour les
groupes d’autopromoteurs au détriment des promoteurs immobiliers ou des particuliers, 1
point s’il y a mixité sociale (ethnie, revenus) et/ou intergénérationnelle, 1 point en cas de
mieux-disant énergétique… Selon R.Veith, responsable de l’équipe du projet Vauban (4 à 6
personnes issues des services de planification de la ville de Fribourg et de la société
d’économie mixte chargée de la maîtrise d’oeuvre), 10 % à 15 % des décisions restent
conflictuelles, mais d’autres idées portées par le Forum ont globalement permis d’améliorer la
qualité de vie, notamment le large cheminement piéton de l’allée centrale. Certains anciens
salariés du Forum Vauban (dissous fin 2004) regrettent que l’orientation majoritairement
nord-sud des rues empêchent la conversion des bâtiments à la norme passive lors d’ultérieures
rénovations – les façades sont donc orientées est-ouest.
Comme tous les quartiers durables, Vauban a été construit en plusieurs tranches, dont les deux
premières, qui ont aujourd’hui 10 à 12 ans, sont les plus représentatives de cet esprit de
pionniers participatifs et écologique des débuts, dont la convivialité est inscrite dans l’espace
urbain.
L’ancien terrain militaire, au sol pollué, coincé à la limite sud de Fribourg entre une voie
ferrée et une départementale, habité par de nombreux « anarchistes » dans des roulottes, a été
boudé par les promoteurs et les investisseurs.
Le cahier des charges est assez léger et s’articule autour des points centraux suivants :
• compacité : Vauban est le quartier le plus dense de Fribourg (2 300 logements sur 37,5 ha)
notamment parce que la revente des terrains équipés par la Ville doit entièrement financer le
coût de la ZAC, mais également en raison de la planification intégrée des transports publics et
de l’urbanisation car seule une zone densément peuplée assure des recettes suffisantes à
l’extension et à l’exploitation non déficitaire de la ligne de tramway. Néanmoins, pas de COS,
mais des gabarits sont fixés, tranche de construction par tranche de construction (à chacune
correspond un plan d’aménagement de zone opposable) : hauteurs maximales et minimales,
amplitude maximale entre différentes hauteurs pour une même parcelle, décrochage maximal
autorisé sur les façades, largeur maximale sur rue en fonction de la surface au sol et du type
de bâtiment (individuel, collectif)… Rien sur les couleurs ou les matériaux ;
Le long de l’allée Vauban, on trouve un marché de producteurs locaux tous les mercredis,
mais aussi un supermarché, une banque, des médecins et services à la personne, une boutique
coopérative bio ouverte à tous, plusieurs commerces de proximité. Une petite zone d’activités
de 6 ha voit fleurir les TPE et les artisans, et les offres culturelles depuis les arts martiaux en
passant par
La question d’accès des citadins au logement se pose avec acuité et de diverses manières
partout dans le monde (P. Collier et A. Venables, 2013, p.2 et CAPOD, 2017, p.9). Malgré les
politiques et les dispositifs pour l’encadrer, aucune ville n’a réussi à satisfaire complètement
le besoin en logement de sa population. L’ONU-Habitat et le Haut-Commissariat des Nations-
Unies aux Droits de l’homme (2010, p.1) estiment à plus d’un milliard le nombre de
personnes qui ont de problèmes à se loger dans le monde. La difficulté à satisfaire ce besoin
est liée dans certains pays ou villes non seulement aux ressources financières, mais aussi et
surtout à la croissance de la population très peu maitrisée et à l’absence d’une politique de
logement.
Au Bénin, le manque de clarification de cette politique amène chacun des acteurs à procéder
selon sa perception et ses moyens pour répondre à la demande restée toujours croissante.
Selon l’Agence Foncière de l’Habitat, la demande en logement peut être estimée à environ
320 000 pour la période allant de 2010 à 2020. Un chiffre qui pourrait être largement en deçà
de la réalité puisqu’en 2003, Y. Johnson et O. Ouédraogo l’ont déjà estimé à environ 300 000.
Selon M. Bertrand (2003, p.3) il y a deux approches dans la production du logement :
l’autoproduction et la production mise sur le marché à la suite à une politique urbaine
planifiée. Si cette approche n’a pas varié dans l’agglomération de Cotonou, elle mérite d’être
questionnée. En effet, l’accès au logement de la population de cette conurbation composée des
communes de Cotonou, d’Abomey-Calavi et de Sèmè-Podji (Cartes n°1 et 3) se traduit par
des interventions disparates et s’appuie sur la promotion immobilière, les lotissements et
l’installation informelle et spontanée de la population en dehors des espaces aménagés. Alors
que les deux premiers modes sont apparus sous l’influence de la colonisation, le troisième
quant à lui est un mélange de la forme traditionnelle et de la forme moderne d’accès au
logement (A. Adégbinni et al., 2019, p.269). Longtemps décriée dans les villes du Sud et
notamment en Afrique, l’extension urbaine presqu’incontrôlée de l’agglomération de Cotonou
serait non seulement la conséquence de ces formes d’accès à la terre et au logement, mais
aussi de la faible présence de l’État dans le secteur du logement. Sous quelle forme ces modes
d’accès au logement se manifestent-ils à la fois sur le foncier, la morphologie urbaine et le
développement durable?
« Pour le logement, les démarches d’habitat alternatif autogéré sont une perspective vers
laquelle tendre : inspirées des expériences des années 1980 en France, et de plusieurs
décennies de pratique dans beaucoup de pays (Danemark, Belgique, Allemagne, Québec,
Pays-Bas, Italie), les groupes qui se constituent pour envisager d’élaborer ensemble leur
habitat, au sens le plus entier du mot, tentent de conjurer toutes sortes de fléaux : difficulté
d’accès au logement privé ou social, manque de solidarité, envie d’écologie, besoin de
voisinage, partage des frais et des espaces, échanges de services, entraide… Les motivations
sont diversement dosées selon les personnes, mais le mouvement est là. Les obstacles aussi :
humains, juridiques, financiers, des années d’individualisme et la tension très forte qui
entoure les enjeux du logement. Ces projets ne pourront prendre une place sur la scène du
logement que si les collectivités les accueillent : municipalité, département ou région, État ou
Europe, plusieurs niveaux d’action peuvent être mobilisés pour faciliter l’émergence de ces
initiatives qui, pour l’instant, ne parviennent à se concrétiser qu’avec un soutien affirmé
(identification de foncier, appels à projets, financement des faisabilités ou même du
projet…). »
Il s’agit du mode d’accès basé sur la promotion immobilière assurée principalement par l’État
central, du mode d’accès fondé sur les projets de lotissement et du mode d’accès reposant sur
l’occupation informelle et spontanée des espaces non-aménagés.
Depuis la période révolutionnaire, les gouvernants successifs ont tenté de répondre aux
besoins en logement de la population par la construction des habitations adéquates.
la forme traditionnelle d’accès au logement et les failles des formes officielles; il s’agit des
habitations qui se développent en dehors des espaces aménagés. Ce mode d’accès au
logement découle du morcellement des domaines des collectivités ou des familles en parcelles
constructibles avec l’appui des techniciens géomètres. Dès que les parcelles sont obtenues, les
ayant-droits les mettent en vente pour permettre aux acquéreurs de construire leurs
habitations. Les parcelles issues de ce morcellement reviennent moins chères car elles ne
remplissent pas toutes les conditions prévues par l’arrêté de 1992 et peuvent être déplacées
voire perdues lors des opérations d’aménagement. Ce mode d’accès au logement est
accessible à tous et concerne ainsi toutes les catégories socioprofessionnelles. Trois raisons
justifient ce fait.
1) Il est moins cher. Une parcelle en zone non-aménagée peut être deux voire trois fois moins
chère qu’en zone aménagée. Par exemple, juste au lendemain du lotissement de Womey
(Abomey-Calavi), le prix de la parcelle est passé de 2 500 000 à 7 500 000 f CFA.
2) Le paiement peut s’échelonner sur plusieurs années. L’acquéreur peut négocier les
modalités de paiement de la parcelle. Après avoir versé un montant de base plus ou moins
important, il peut périodiquement ajouter la somme qu’il trouve jusqu’à ce qu’il ait fini de
tout payer.
3) Il permet aux propriétaires terriens de trouver les moyens financiers pour faire face aux
frais de lotissement du reste de son domaine lesquels peuvent aller à plusieurs millions de
francs CFA.
Ainsi, ceux qui sont dans les petits métiers ou ne peuvent pas mobiliser une grande épargne
pour s’acheter des parcelles loties ou des maisons dans les programmes de promotion
immobilière vont vers ce mode. Après acquisition de la parcelle, chacun des acquéreurs se
charge de régulariser sa situation dès que le lotissement est programmé. Toutefois ce mode
leur permet de commencer de façon progressive la construction de leur habitation en attendant
que le lotissement soit régulièrement réalisé. Il devient alors de plus en plus fréquent de
s’éloigner pour construire avant le lotissement
Le logement est un besoin prioritaire de vie avant qu’il ne soit un besoin d’affirmation de soi
ou du rang social. L’enjeu capital de ce secteur dans le développement urbain n’est plus à
démontrer. Il fait partie des quatre principales fonctions de l’urbanisme. Si l’on considère les
trois modes d’accès au logement des habitants de l’agglomération de Cotonou, le rôle de
l’État y est insignifiant, il est intervenu à hauteur de 942 logements, soit 6,25% de la demande
nationale. De plus, en dehors de cette proportion, la fourniture des services urbains prioritaires
n’est pas assurée pour les autres occupants, il faut attendre la fin des lotissements qui durent
des années avant que l’État ne s’engage à répondre à ces besoins. Ces résultats montrent que
l’auto-construction est l’approche dominante pour accéder au logement, soit environ 93,75%.
La question du logement ne paraît donc pas comme une priorité pour les gouvernants
béninois. Or selon l’ONU-Habitat (2010, p.1), il ne devrait pas en être ainsi. Pour cette
institution, « Les villes doivent devenir des domaines prioritaires pour l’action publique, avec
les investissements voulus pour mettre en place de bonnes structures de gouvernance, une
fourniture équitable de services, des logements d’un coût abordable et une meilleure
distribution des fruits de la prospérité ». Le premier responsable de l’action publique et de la
fourniture de services et des logements est l’Etat et ses démembrements que constituent les
collectivités locales. Ces deux acteurs se montrent moins dynamiques dans ces secteurs
surtout dans le domaine de logement. Cette démarche de la collectivité publique éloigne des
possibilités d’emplois pour les uns et ne permet pas aux autres d’être des acteurs à part entière
dans l’animation économique et sociale de leur ville (ONU-Habitat, 2010, p.1).
La gestion des déchets, une des branches de la rudologie appliquée, regroupe la collecte, le
négoce et courtage, le transport, le traitement (le traitement des rebuts), la réutilisation ou
l'élimination des déchets, habituellement ceux issus des activités humaines. Cette gestion vise
à réduire leurs effets sur la santé humaine et environnementale et le cadre de vie. Un accent
est mis depuis quelques décennies sur la réduction de l'effet des déchets sur la nature et
l'environnement et sur leur valorisation dans une perspective d'économie circulaire.
Tous les déchets sont concernés (solides, liquides ou gazeux, toxiques, dangereux, etc.),
chacun possédant sa filière spécifique. Les modes de gestion diffèrent selon que l'on se trouve
dans un pays développé ou en développement, dans une ville ou dans une zone rurale, que l'on
ait affaire à un particulier, un industriel ou un commerçant. Les déchets non dangereux sont
habituellement gérés sous la responsabilité des autorités locales, alors que les déchets des
commerces et de l'industrie tendent à l'être sous leur propre responsabilité : on parle de
« responsabilité élargie du producteur » (REP)1.
Cela relève surtout de la foresterie urbaine. Les plans des espaces verts, des places boisées,
des jardins, etc.
L'économie circulaire consiste à produire des biens et des services de manière durable en
limitant la consommation et le gaspillage des ressources et la production des déchets.
L'économie circulaire prend en considération l'ensemble des étapes du cycle de vie d'un
produit : l'extraction ou la récolte des matières premières et la production de l'énergie
nécessaire, la conception, la fabrication, l'emballage, le transport, l'usage par les ménages et
les industriels, le tri et le traitement de ...
L’économie circulaire consiste à produire des biens et des services de manière durable en
limitant la consommation et le gaspillage des ressources et la production des déchets. Il s’agit
de passer d’une société du tout jetable à un modèle économique plus circulaire.
Le gouvernement estime que 300 000 emplois pourraient être créés dans le secteur de
l’économie circulaire.
Les industriels et acteurs économiques proposent aux pouvoirs publics, pour un secteur ou
une activité précise, d'accélérer la transition vers l'économie circulaire en identifiant les freins
qu’ils ressentent et les moyens de les lever. Industriels et pouvoirs publics prennent alors des
engagements contractuels réciproques, qui peuvent être générateurs d’avancées significatives
pour la protection de l’environnement et le développement économique.