Vous êtes sur la page 1sur 3

9 Les limites de l’intervention de l’État

PROGRAMME
THÈME 2 : Le fonctionnement de l’économie nécessite une intervention de l’État dont l’intensité peut être variable pour
LA RÉGULATION DE assurer une régulation des marchés, corriger des dysfonctionnements et réguler le niveau de l’activité
L’ACTIVITÉ économique. L’État et ses institutions régulent l’activité des agents, notamment par la production de règles de
ÉCONOMIQUE droit en général et de droits spécifiques, comme les droits de la concurrence ou de la propriété industrielle.
L’entreprise doit prendre en compte la place et le rôle de l’État dans l’analyse économique et juridique de son
Quel est le rôle de environnement. Elle doit également considérer dans la prise de décision les enjeux sociétaux dont l’État
l’État dans la s’empare.
régulation Compétence Savoirs associés
économique ? • Repérer l’impact des politiques • Les limites de l’intervention de l’État dans un contexte
sur l’environnement des d’internationalisation de l’économie
entreprises • Les principes de la régulation supranationale dans le
cadre européen

SYNTHÈSE

1. Les limites des interventions directes de l’État et de ses partenaires


A. Fermetures d’usine et délocalisations
L’État cherche à maintenir une cohésion économique et sociale des agents sur son territoire.
Face aux stratégies des entreprises multinationales qui ferment certains de leurs sites, l’État
développe des outils destinés à intervenir directement, notamment grâce à des subventions
généralement accordées par les collectivités territoriales.
Le problème se pose ainsi : les aides permettent-elles la sauvegarde et un maintien d’activité ?
Ou alors les aides ne sont-elles qu’illusoires sans sauvegarde à moyen terme, c’est-à-dire
correspondant à de l’argent public donné aux firmes sans contrepartie ?
De toutes les façons, l’État ne peut pas sauvegarder toutes les entreprises en difficulté.
B. Les limites au soutien financier par l’État et ses partenaires
Outre les aides directes, l’État a également la possibilité d’utiliser les organisations qu’il
détient pour soutenir les entreprises privées.
− La Banque publique d’investissement accompagne le développement des entreprises, afin
de les rendre plus dynamiques dans leurs projets d’internationalisation et d’innovation.
En 2017, il y a eu 85 000 entreprises financées (pour en savoir plus, consultez le site :
http://www.bpifrance.fr/A-la-une/Actualites/Bilan-d-activite-2017-un-grand-millesime-
38945).
− L’Agence des participations de l’État (APE) incarne l’État actionnaire, investisseur en fonds
propres dans des entreprises jugées stratégiques par l’État, pour stabiliser leur capital ou
les accompagner dans leur développement ou leur transformation. Par exemple, l’État
prend la majorité d’ArevaTA, car elle fait partie des entreprises stratégiques pour la
défense de la France.

1
2. Les effets contre-productifs des décisions de l’État
A. L’impact de la réglementation sur la croissance des entreprises
La réglementation a généralement pour objectif d’orienter les comportements des agents
économiques, afin de répondre à des objectifs généraux associés, notamment de protection,
ou à la limitation de la concurrence.
Les réglementations sont indispensables, mais elles complexifient le fonctionnement des
organisations si elles sont trop nombreuses, parfois contradictoires. Par exemple, le Code du
travail français est considéré trop complexe et difficile à appliquer. Dans le BTP, les normes
peuvent alourdir le coût des projets.
B. L’inefficacité relative des mesures fiscales
La fiscalité est l’outil prépondérant pour orienter les agents économiques. Les gouvernements
ont mis en place un système fiscal qui offre la possibilité de défiscaliser les revenus des
particuliers ou des profits. Or, cette fiscalisation avait notamment comme objectif de donner
du pouvoir d’achat et de permettre à certains secteurs économiques qui en bénéficiaient de
se développer (par exemple, les logements sociaux). Or, le scandale des « Panama Papers »
montre l’échec de ce système au regard des évasions fiscales légales.
C. Les stratégies des firmes conditionnées par les mesures environnementales
La COP21 a permis de définir des objectifs de réduction de la pollution (réduire de 2 °C
d’ici 2100 le réchauffement climatique) et d’orienter la France vers la transition écologique.
L’État a ainsi décidé des mesures fiscales et des plans de développement économique. Par
exemple, le plan éolien a pour finalité de réduire l’énergie fossile en faveur dʼune énergie
propre. De plus, l’État a décidé de taxer davantage les énergies fossiles. Les entreprises privées
ont donc réorienté leurs stratégies (véhicules électriques pour les constructeurs automobiles,
construction de mâts d’éolienne…).

3. Les principes de la régulation supranationale dans un cadre européen


A. L’influence des décisions sur les firmes multinationales
Les firmes multinationales sont des sociétés très puissantes et mettent en concurrence les
systèmes fiscaux et sociaux de chaque pays, de façon à s’implanter là où leurs profits peuvent
être augmentés. Les différents niveaux de décisions étatiques contribuent ainsi à orienter les
décisions de ces firmes. Par exemple, Monsanto a attendu une décision supranationale avant
de pouvoir encore plus développer son produit. La culture des OGM a, quant à elle, été
autorisée par la Commission européenne. Ainsi, la régulation caractérisée par des décisions
du Conseil européen et/ou de la Commission conditionne les stratégies des firmes.
B. L’impact des décisions de l’UE
Les décisions supranationales impactent non seulement les entreprises, la concurrence entre
elles, mais aussi le consommateur et/ou le salarié. Que ce soit sur la concurrence inégale
(secteur du transport) entre les firmes originaires de pays différents de l’UE ou des accords
commerciaux (CETA), les décisions orientent tous les agents économiques, et pas toujours
pour l’intérêt général.
Conclusion
L’État français possède des outils pour orienter directement ou indirectement les agents
économiques sur son espace. Ses choix correspondent soit à des préoccupations stratégiques
et d’indépendance, soit plutôt à des interventions ciblées sur certaines entreprises de façon à

2
leur permettre de survivre et/ou de se développer. Les limites de l’État sont cependant
évidentes car, in fine, c’est l’entreprise privée qui choisit sa stratégie et se gère comme elle le
souhaite.
Ces interventions de l’État sont parfois contre-productives, notamment au niveau de la
fiscalité. L’État propose ainsi des défiscalisations pour promouvoir en cascade certains
secteurs, mais, en réalité, ce sont certains particuliers ou entreprises qui légalement ne payent
pas d’impôts en France, comme Facebook ou Google. L’État a aussi tendance à produire trop
de réglementations qui brouillent les entreprises et les découragent à investir.
La régulation supranationale via la Commission et le Conseil européens régule le marché
intérieur de l’Union européenne et oriente le niveau de concurrence et la vie des agents
économiques.

Vous aimerez peut-être aussi