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Henintsoa Solotiana SVT 1ere D

.BIOLOGIE

MÉTHODES ANALYTIQUES DE DÉTERMINATION DE LA CONSTITUTION CHIMIQUE DE LA MATIÈRE


VIVANTE.

1- ANALYSES QUANTITATIVES

a) Expérience de déshydratation

- Peser 100g de salade fraîche avec une balance de précision : masse fraîche

- Placer la, 48heures dans une étuve à 60°C

- Peser de nouveau: masse sèche

- En effectuant une simple soustraction, on peut calculer la quantité d’eau.

Quantité d’eau = masse fraîche - masse sèche


Résultat
L’expérience montre que la quantité d’eau est largement supérieure à la quantité de matière sèche dans
une matière vivante

b) Expérience de la calcination de la matière sèche

La calcination de la matière révèle la présence de :


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- Substances carbonées combustibles : substances organiques représentant 95%

- Substances minérales incombustibles à l’origine des cendres représentant 5%

Ces analyses quantitatives montrent l’inégale abondance de ces divers constituants de la matière vivante

2 – ANALYSES QUALITATIVES

Des méthodes plus complexes permettent de connaître avec précision la composition chimique de la
matière chimiques du monde vivant.

a) Substances organiques
Les substances organiques se divisent en trois grands groupes : Les glucides, les lipides et les protides.

Les glucides : constitués de trois éléments chimiques principaux C, H et O. Ils comprennent les sucres
(glucose, fructose, lactose….) l’amidon, la cellulose et le glycogène.
- Des réactifs spécifiques sont utilisés pour identifier ces substances dans la matière vivante.
· Réduction de la liqueur de Fehling par le glucose.

On dit que le glucose réduit la liqueur de Fehling.

Réaction de caractérisation de l’amidon et du glycogène utilisant le réactif eau iodée


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- Les principaux glucides

Les lipides : constitués également de C, H et O. Ce sont les constituants des corps gras, corps onctueux,
insolubles dans l’eau. Ils laissent une tache translucide indélébile sur le papier.
Un lipide est un ester c’est-à-dire un corps chimique formé par la combinaison d’acide et d’alcool.

Les acides constitutifs sont les acides gras(chaînes hydrogéno-carbonées terminées par une fonction acide
carboxylique). Si la chaîne hydrogéno-carbonée contient une ou plusieurs doubles liaisons, l’acide gras est
insaturé (acide oléique, linoléique et érucique); s’il n’y a pas de doubles liaisons, l’acide gras est saturé
(acide butyrique, stérique, et palmitique)
L’alcool le plus fréquent est le trialcool, le glycérol (CH2OH-CHOH- CH2OH)

Les glycérides sont les lipides les plus communs, estérification du glycérol par une, deux ou trois molécules
d’acides gras

Exemple la trioléine glycérol estérifiée par trois molécules d’acides oléiques représentée par le schéma
suivant
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Certains lipides libèrent, par hydrolyse, non seulement de l’alcool et des acides, mais également d’autres
molécules : ce sont des lipides complexes
Les protides : constitués de quatre éléments chimiques principaux : C, H, O et N. Le soufre S et le
phosphore P sont le plus souvent présents dans les molécules de protide. Ils comprennent des molécules
plus simples : les acides aminés et des molécules plus complexes : les peptides et les protéines.
Deux types de réaction chimique permettent de mettre en évidence les molécules de peptides et
protéines. (1)

 Réaction xanthoprotéique utilisant de l’acide nitrique, puis après rinçage à l’eau, de l’ammoniaque
comme réactifs spécifiques (2) et (3) (Coloration jaune serin puis teinte orangée)
 Réaction de biuret utilisant le sulfate de cuivre, après rinçage à l’eau, de la soude ou de la potasse (4)
et (5) (teinte violette très intense)

 Principaux protides
Différents Constitution de la
Exemples
protides molécule

- Protides élémentaires Il existe 20 acides aminés dans


de faible masse la matière vivante : Acide
Acides aminés moléculaire aspartique, acide glutamique,
alanine, arginine, asparagine,
Réactions - Chaque acide aminé est cystéine, glutamine, glycine,
caractéristiques caractérisé par : histidine, isoleucine, leucine,
négatives lysine, méthionine,
. une fonction amine – phénylalanine, proline, sérine,
Formule NH2 thréonine, tryptophane, tyrosine
générale : . une fonction carboxyle – et valine.
COOH
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. Un radical –R variable

Polymères formés d’un - Chaînes courtes n<10 ex :


enchaînement d’acides pénicilline
Peptides aminés liés par des liaisons
- Chaînes moyennes
peptidiques :
Réactions oligopeptides, 10 < n < 100
caractéristiques polypeptides(ou ex : hormone hypophysaire
positives holoprotéines) selon le prolactine
nombre n d’acides aminés 100 ex : globuline, LH et FSH-
enchaînés chaines longues n

- Hémoglobine : 4 molécules de
Molécules formées d’un globine chacune associée à un
enchaînement d’acides hème (molécule contenant de
Hétéroprotéine
aminés portant des fer)
s
groupements non
- glycoprotéine : protéine +
protidiques de nature
glucide
diverse

Holoprotéine = polypeptides formées uniquement d’acides aminés

Hétéroprotéine = polypeptides formées d’acides aminés et d’autres groupement non protidiques

Protéine = grosse molécule polypeptidique

 Enchaînement de deux acides aminés

b) Substances minérales
L’eau : Expérience de mise en évidence de l’eau dans la matière vivante.
Les gouttelettes d'eau sur les paroi du tube montrent
la présence de l'eau dans la matière vivante
Les sels minéraux :
Ajouter un litre d’eau distillée dans les cendres après calcination d’une matière vivante (exemple : salade)
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Porter à l’ébullition pendant une quinzaine de minutes, puis filtrer .Le filtrat obtenu est reparti dans
plusieurs tubes à essai. Des réactifs spécifiques sont ajoutés dans chacun de tubes pour mettre en évidence
les sels minéraux correspondants ;
Le tableau suivant résume les résultats :

Réactions Sels minéraux


Réactifs ajoutés au filtrat
obtenues mis en évidence

Précipité blanc de
Solution de Nitrate d’argent chlorure Chlorures
d’argent qui noircit
à la lumière.
Précipité blanc de
Solution de chlorure de baryum Sulfates
sulfate de baryum

Précipité blanc de
phosphate
ammoniaco-
Réactif ammoniaco-magnésien ou Phosphates PO3-
magnésien
Solution nitromolybdique d’ammonium 4

Ou précipité jaune
serin
Précipité en
aiguilles jaunes de Sels de
Acide picrique à saturation
picrate de potassium
potassium

Précipité blanc
Solution d’oxalate d’ammonium d’oxalate de Sels de calcium :
calcium Ca2+

Effervescence
Solutions d’acide chlorhydrique avec dégagement Carbonates
de CO2

Coloration bleue
ou
Diphénylamine ou
Nitrates
dégagement de
Cuivre et acide sulfurique
dioxyde d'azote,
gaz roux

Solutions de ferrocyanure de potassium Précipité bleu Sels de fer

La flamme prend
Ion sodium Na+
Passage à la flamme une coloration
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jaune orangé.

3- EXEMPLE DE COMPOSITION EN ÉLÉMENTS CHIMIQUES DE LA MATIÈRE VIVANTE EN POURCENTAGE

Pourcenta
Elément
ge

Carbone C
19,37
Hydrogène H
9,31
Oxygène O
62,81
Azote N
5,14
Phosphate P Macroélémen
0,63
ts
Soufre S
0,64
Calcium Ca
1,38
Sodium
0,26
Na
0,22
Potassium K

Magnésium
0,04
Mg
0,0001
Aluminium Al Oligo-
éléments
0,004
Silicium Si
0,005
Fer Fe

L’expérience montre que la quantité d’eau est largement supérieure à la quantité de matière sèche dans
une matière vivante
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1-TABLEAU DE CARACTÉRISATION DES IONS

Ions
Réactifs Résultats
testés
On observe un
Ion Solution
précipité
calcium d’oxalate
blanc d’oxalate de
Ca2+ d’ammonium
calcium
La flamme prend
Ion Passage à la une coloration
sodium Na+ flamme jaune
orangé.
Il y a dégagement
d'ammoniac,
caractérisé par son
Chauffage en
odeur, son
Ion présence
caractère acide
ammonium d’acide
(pH> 7) et la
chlorhydrique
présence de fumée
blanche chlorure
d’ammonium.
Ion
Picrate de On observe un
potassium
sodium précipité jaune.
K+
Il y a
effervescence et
Ion dégagement de
hydrogéno- Acide dioxyde de
carbonat chlorhydrique carbone (le pH de
e la solution initiale
est compris entre 6
et 9).
Il y a
effervescence et
dégagement de
Ion Acide
dioxyde de carbone
carbonate chlorhydrique
(le pH de la soluti
on est
supérieur à 11).
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Solution de On observe un
Ion
nitrate précipité blanc qui
chlorure
d'argent noircit à la lumière.
Solution
Ion On observe un
de chlorure
sulfate précipité blanc.
de baryum
Il y a dégagement
Ion Cuivre et acide
de dioxyde d'azote,
nitrate sulfurique
gaz roux.
Ion Solution On observe un
phosphate nitromolybdique précipité jaune
PO3-4 d’ammonium serin

2- QUELQUES ÉLÉMENTS MINÉRAUX ET LEURS FONCTIONS


Quelques éléments minéraux sont indispensables en quantité variable :
-Certains, comme le calcium et le phosphore, sont nécessaires en grande quantité : ce sont
les macroéléments. Le phosphate de calcium est fondamental pour la formation des os et des dents. La
contraction musculaire et l'activité nerveuse exigent du calcium, et le phosphore est un composant des
acides nucléiques.
-D'autres, comme le fluor, le cuivre ou le fer, ne sont utiles qu'en très petite quantité : ce sont
les oligoéléments. ( Le fer se lie à l'oxygène dans l'hémoglobine et la myoglobine, qui le transportent dans le
sang et les muscles. )

Quelques éléments minéraux et leurs fonctions


Éléments Principales origines Fonctions
Constituant des os et
Produits laitiers, œufs, des dents, action sur
Calcium
fruits, légumes les nerfs et sur la
coagulation
Constituant des
Phosphor Produits laitiers, œufs,
acides nucléiques,
e viandes, légumes
de l'ATP, des os
Action sur les nerfs et
Fruits, légumes, viand
Potassium les muscles, synthèse
es
protéique
Produits laitiers, Action sur les nerfs et
Sodium viandes, végétaux, sel les muscles, équilibre
gemme hydrique
Équilibre hydrique,
Chlore Viande, sel gemme
digestion (HCI)
Fluor Eaux, sels fluorés Résistance des dents
Sites actifs des
Viande,
Cuivre enzymes, production
poisson, légumes
d'hémoglobine
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Viande, légumes, Hémoglobine,


Fer
œufs myoglobine
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La nutrition minerale chez les plantes

CHAPITRE I : NUTRITION ET METABOLISME


Introduction

Par ses différentes parties,la plante peut être en contact avec des gazs,particules solides ou des éléments
dissous extrêmement variés .Il s'agit donc de savoir si l'on retrouve dans la plante,tous les éléments présents
dans le milieu ambiant ou seulement certains d'entre eux quelle est l'importance et le rôle de ces
éléments,comment sont-ils absorbés et comment sont-ils transportés.
Pour un agriculteur, les bon rendements des cultures impliquent en effet un apport suffisant et équilibré de
ces éléments (sels minéraux).Les déficiences en tel ou tel élément, se traduisent par des modifications
morphologiques et physiologiques souvent spectaculaires (maladies ou carences),au minimum par des
baises de rendement .L'emploi rationnel des fumures et des engrais permet de pallier les carences et
d'améliorer les rendements; Cet emploi rationnel, exige cependant que soit connues les lois de la nutrition
minérale des plantes
C'est dans le sol que se trouvent tous les éléments minéraux nécessaires à la plante. Les plantes enfoncent
leurs racines plus ou moins profondément dans le complexe argilo humique du sol; poils absorbants des
racines constituent les organes de prélèvement des ions minéraux dans la solution du sol ou à partir des
complexes colloïdaux. Une équation très générale résume les mouvements et les échanges d'ions entre le
sol et la plante, selon les conceptions les plus usuelles. equation
Le nombre élevé de points de fixation possible pour un ion minéral, la multiplicité des voies d'échanges, leur
réversibilité absolue, le caractère constamment dynamique de la relation sol-plante, font que l'étude de la
fixation des ionspar les racines est un problème encore mal cerné par la physiologie végétale: on peut
l'aborder à deux niveaux différents:
-On peut considérer la fixation des ions à l'échelle de la plante toute entière en envisageant

Sol et phénomène physique

1) L’eau dans la sol

Il est essentiel de faire la distinction entre la quantité dans un sol et sa disponibilité dans celui-ci. En effet,
l’eau à une certaine mobilité dans le sol due à la gravité d’une part, et à différentes forces d’autre part :

 Des forces osmotiques, qui sont générées par les ions présents dans le sol, retenant l’eau dans le sol.
Cette rétention est d’autant plus faible que le sol est bien irrigué et donc que les ions sont plus dilués. Ces
forces sont donc généralement faibles, voire négligeables.
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 Des forces matricielles, qui sont générées par les éléments non solubles du sol, qui exercent sur l’eau des
forces capillaires, ainsi que des forces d’imbibition.
o Des forces capillaires, qui sont générées par la tension superficielle existant entre l’eau et les
interstices laissées libres dans le sol.
o Des forces d’imbibition, ou forces colloïdales, qui sont dues à la propriété des substances
colloïdales à gonfler en présence d’eau. Ce sont des attractions électrostatiques entre les charges négatives
des colloïdes du sol et les charges positives de l’eau. Ces forces sont d’autant plus grandes que le sol est
riche en argile, … Ces forces sont d’autant plus fortes que les particules sont petites.

En fonction de ces forces de rétention, on distingue les différents types d’eau dans le sol.

 L’eau de gravitation est une eau disponible qui s’écoule à travers le sol par gravité. Elle est plus ou moins
retenue par les forces osmotiques et par les forces d’imbibition.
 L’eau capillaire est une eau disponible sur laquelle s’exercent les forces capillaires.
 L’eau hygroscopique est une eau indisponible, étant donné qu’elle rentre dans la constitution même du
sol.

2) Phénomène physique

Le potentiel hydrique d’un sol est l’énergie qu’il faut appliquer au sol pour libérer 1g d’eau. Ce potentiel
est toujours négatif, et est d’autant plus bas que la liaison entre l’eau et le sol est forte. On note que le
mouvement de l’eau va du potentiel le plus haut au potentiel le plus bas (du moins négatif au plus négatif),
et donc de la zone retenant le moins l’eau (la plus hydratée), à la zone retenant le plus l’eau (la moins
hydratée). Quand le sol se dessèche on observe donc une diminution du potentiel hydrique, devenant ainsi
plus négatif. L’eau pure possède un potentiel hydrique de 0, mais dans le sol circule un soluté et pas
uniquement de l’eau pure. Le potentiel hydrique peut être décomposé en potentiel osmotique et potentiel
matriciel.

Le potentiel matriciel d’un sol est l’énergie qu’il faut appliquer au sol pour libérer 1g de soluté. Les forces
osmotiques étant faibles, les deux potentiels ont presque la même valeur.

La succion correspond à une pression qui caractérise l’action attractive exercée par le sol sur l’eau. Afin de
déterminer la succion on mesure la dépression minimale qui permet le départ de l’eau. Le potentiel hydrique
est souvent assimilé à la succion car on observe une proportionnalité entre la valeur absolue du potentiel
hydrique et la succion.

II) Absorption et transport de l’eau aux vaisseaux de xylème

1) Mécanismes directs de l’absorption


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a) L’osmose

L’osmose correspond à la diffusion d’eau à travers une membrane hémiperméable du milieu le moins
concentré (hypotonique) vers le plus concentré (hypertonique).

De cette manière lorsque la cellule se situe dans une solution hypotonique, elle va se gorgée d’eau jusqu’à
rétablir l’équilibre osmotique avec le milieu extracellulaire, on dit que la cellule devient turgescente.

Attention, grâce à leur paroi pecto-cellulosique, les cellules végétales n’éclatent pas dans une solution
hypotonique (contrairement à la cellule animale).

Les mécanismes d’osmose sont donc déterminés par les pressions dites osmotiques s’exerçant de part et
d’autre de la membrane semi-perméable. La pression osmotique s’exprime par la lettre Π, suit la loi de Van’t
Hoff et s’exprime en J/m3.

b) La succion

La succion est liée à la différence de pression osmotique des vacuoles. La plante ne peut absorber l’eau que
si la succion de ses racines est supérieure à celle du sol, autrement dit si le potentiel hydrique de la plante
est inférieur à celui du sol.

On observe une diminution du potentiel hydrique du sol vers le sommet de la plante. La circulation de l’eau
dans la plante se fait ainsi dans la direction du potentiel hydrique le plus bas.

2) Transport de l’eau aux vaisseaux de xylème

L’eau est absorbée par les radicelles, qui correspondent aux plus petites racines au niveau desquelles on
peut apercevoir des poils absorbants ; elle doit par la suite atteindre les vaisseaux de xylème, et pour se
faire, elle peut utiliser différentes voies :

 La voie apoplastique correspond à la voie utilisant la paroi végétale.


 La voie symplastique correspond à la voie utilisant le cytoplasme de la cellule végétale (aussi appelé
protoplaste), ainsi que les plasmodesmes, au niveau des ponctuations, pour passer d’un cytoplasme à un
autre.
 La voie transcellulaire, correspond à la voie utilisant le cytoplasme dans la cellule végétale, mais qui
traverse la paroi pour passer d’un cytoplasme à un autre.

Comme dit dans les cours précédent, proche des vaisseaux de xylème (vaisseaux de bois), on observe des
épaississements subéreux en forme de cadre formant les cadres de Caspary qui empêche les transports par
voie apoplasmique en obligeant la voie symplasmique. Cette caractéristique lui permet de jouer son rôle de
filtre.
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Les mécanismes cellulaires de l’absorption au niveau des racines


Quelle que soit la structure considérée, l’absorption d’eau se fait toujours à travers une paroi cellulaire.
Pour expliquer ces mécanismes, il faut se rappeler que les échanges d’eau entre le milieu intra-cellulaire et le
milieu extra-cellulaire se font à travers la membrane cytoplasmique conformément aux lois physiques de la
diffusion : l’osmose qui s’effectue toujours du milieu hypotonique vers le milieu hypertonique. La pression
osmotique qui détermine le flux d’eau est proportionnelle à la différence de concentration entre les deux
milieux.
Ainsi une cellule placée dans une solution hypertonique par rapport au milieu intra-cellulaire perd de l’eau
et devient plasmolysée. En revanche, si elle est placée dans un milieu extra-cellulaire hypotonique par
rapport au milieu intra-cellulaire, de l’eau pénètre dans la cellule, la vacuole gonfle : la cellule est
alors turgescente (Rappel du cours de la classe de seconde)

Dans les conditions naturelles, la cellule du poil absorbant (ou celle du mycélium des mycorhizes) est
toujours hypertonique par rapport à la solution du sol : elle absorbe donc l’eau passivement par osmose
Une plante, arrosée avec une solution trop concentrée en sels minéraux, se fane et meurt car, non
seulement les cellules des racines n’absorbent plus d’eau, mais elles en perdent ce qui entraîne leur
plasmolyse.

Perte d’eau au niveau des feuilles


- Si on coupe un rameau de vigne au printemps, de la sève s’écoule au niveau de la section de la tige : on
dit que la vigne « pleure ».
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Ce phénomène est dû au fait que la sève brute ascendante circule sous pression dans les vaisseaux du bois.
La montée de la sève s’effectue au prix d’une dépense d’énergie de la part de certaines cellules de la racine:
c’est la poussée racinaire.

Une coupe transversale, effectuée au niveau de la région pilifère d’une jeune racine, montre l’existence de
deux zones concentriques nettement distinctes : écorce ou cortex et cylindre central ou endoderme où se
trouvent les vaisseaux du bois conducteurs de la sève brute.

Des mesures de pression osmotique réalisée sur une racine indiquent l’existence d’une inversion du
gradient de pression osmotique au niveau de l’endoderme. Des poils absorbants à l’endoderme, l’eau circule
de manière passive selon les lois de l’osmose ; à partir de l’endoderme, la progression nécessite une
dépense d’énergie : c’est un transport actif
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- Une plante ou un rameau de plante enfermé dans un sac en plastique donne lieu à un dépôt de
gouttelettes sur la surface interne du sac ; cela ne se produit pas si la plante est effeuillée : la montée d’eau
résulte d’une aspiration au niveau des feuilles, en conséquence, il existe une véritable transpiration foliaire

On utilise un potomètre pour mesurer la quantité d’eau émise par la plante. Le déplacement du niveau du
liquide dans le tube fin concrétise la transpiration de la plante.

La transpiration se fait en grande partie au niveau des stomates des feuilles. Un stomate est formé par
deux cellules stomatiques en forme de haricot laissant une ouverture appelée ostiole
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Une plante est en permanence traversée par un flux hydrique : poussée racinaire et aspiration foliaire
sont les deux forces impliquées dans ce phénomène.

Zones et mécanisme d’absorption d’ions par les végétaux


L’absorption des ions se fait par les mêmes voies que de l’eau, c’est-à-dire essentiellement au niveau
des poils absorbants ou des mycorhizes.
La plupart des ions ont une concentration dans le milieu intra-cellulaire de la racine supérieure à celle de la
solution du sol ; leur absorption se fait donc en contre-courant du gradient de concentration et donc en sens
inverse de la diffusion passive : la cellule vivante opère un pompage actif de molécules ou d’ions, de
l’extérieur vers l’intérieur, grâce à l’énergie fournie par la respiration cellulaire.
Zone et mécanisme d’absorption de CO2
- Mise en évidence de la fixation de CO2 par une feuille, technique d’autoradiographie : la moitié
d’une feuille verte, est exposée au 14CO2 (isotope radioactif du carbone) à la lumière pendant 5 minutes. A la
fin de l’expérience, on constate que seule la partie de la feuille au contact du 14CO2 et recevant de la lumière
présente de substances organiques marquées au 14CO2, décelables par autoradiographie (partie noircie)

Cette expérience montre bien que la plante verte absorbe du CO2 au niveau des feuilles vertes en présence
de la lumière.
- Cette pénétration du dioxyde de carbone dans la feuille se fait au niveau des stomates par une
diffusion gazeuse entre l’atmosphère et la chambre sous-stomatique. La diffusion se poursuit de cellule à
cellule.

Schéma de la circulation de sève : transit horizontal et vertical


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La sève brute gagne principalement la circulation ascendante dans le xylème ; par le phénomène de
photosynthèse, à partir de l’eau, les ions et le CO2 absorbés, les feuilles vertes fabriquent des substances
organiques qui vont former avec l’eau la sève élaborée. La sève élaborée circule dans l’organisme végétal
via un tissu conducteur, le phloème
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La production primaire au niveau des plantes vertes

LA PHOTOSYNTHESE PAR LES EXPERIENCES


Production de dioxygène à la lumière
Une expérience simple permet de montrer que les plantes vertes produisent du dioxygène à la lumière
alors que, comme tous les êtres vivants, elles le consomment à l'obscurité.

Dans la cloche hermétique, la


bougie La bougie s'éteint si la plante
continue à se consumer si la n'est plus éclairée.
plante verte est éclairée.
Remarque : cette expérience très démonstrative se retrouve dans la plupart des ouvrages anciens. Elle est
malgré tout difficile à réaliser car :
- la chaleur dégagée par la combustion est importante ;
- du noir de fumée se dépose sur la paroi interne de la cloche ;
- la bougie consomme le dioxygène plus vite que la plante ne le produit.
Conclusion : le dioxygène nécessaire à la combustion est produit par la plante verte éclairée.

LA PHOTOSYNTHESE PAR LES


EXPERIENCES
Nécessité du dioxyde de carbone
La production de dioxygène par une plante verte nécéssite une source de carbone. L'expérience peut être
réalisée avec une plante aquatique, comme l'élodée du Canada.
Les plantes sont placées dans de l'eau du robinet et recouvertes par un entonnoir et un tube à essai
remplis d'eau.
La cuve d'eau froide entre la lampe et le bac d'élodées permet d'éviter une élévation de température.
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Pas de dégagement
Dégagement de gaz par les élodées
de gaz à l'obscurité.
après deux heures d'éclairement.

La même expérience est réalisée en présence d'eau distillée (A), d'eau du robinet (B) et d'une solution
de dihydrogénocarbonate de sodium (C).

A B C
Le dégagement de gaz est plus important en présence de dioxyde de carbone.
Pour caractériser ce gaz, une baguette de bois enflammée puis éteinte (extrémité encore incandescente)
est plongée dans un tube de dégagement.

La baguette se rallume, il s'agit de dioxygène.

Conclusion : une plante verte dégage du dioxygène à la lumière. Ce phénomène dépend de l'intensité
lumineuse, de la température et de la présence de dioxyde de carbone.
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L'animation ci-dessous permet de faire varier les différentes solutions d'incubation.


LA PHOTOSYNTHESE PAR LES
EXPERIENCES
Synthèse de l'amidon par les feuilles
On éclaire une plante verte (pélargonium) pendant 12 heures. Certaines feuilles sont partiellement
recouvertes d'un cache de papier noir.

L'expérience est
réalisée avec une
feuille normale, une
feuille dont une
partie a été cachée
par du papier noir
ou une feuille
panachée.

Détacher les
feuilles, les
décolorer par de
l'éthanol bouillant
pendant 5 minutes,

les recouvrir
de lugol (réactif
spécifique de
l'amidon) dans une
boite de Pétri et
observer.
.
Les feuilles se colorent en bleu-violet uniquement au niveau des régions vertes soumises à la lumière.
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Mise en évidence, en travaux


pratiques, de la synthèse
d'amidon par les feuilles. A
gauche, sur un pied de
pélargonium une partie d'une
feuille est masquée par du
papier noir et est vivement
éclairée ; au centre, la feuille
est décolorée par de l'éthanol
bouillant, un réfrigérant
permet d'éviter les vapeurs
éthyliques (prévoir un récipient
d'eau froide en cas d'ébullition
exagérée et utiliser un système
de chauffage électrique et non
pas à gaz) ; à droite, la feuille
plongée dans une boîte de
Pétri contenant du lugol
développe une coloration bleu-
noir uniquement dans les
parties éclairées, elle a donc
synthétisé de l'amidon.
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Même expérience réalisée


sur une feuille panachée. A
gauche, une feuille de coleus,
la partie extérieure est verte
(chlorophylles), la partie
intérieure est rouge
(anthocyanes), la zone
intermédiaire est brune ; à
droite, après exposition à la
lumière, décoloration à
l'éthanol bouillant puis
coloration par le lugol, les
régions vertes et brunes sont
colorées en bleu-noir, elles
ont donc synthétisé de
l'amidon. La couleur brune
est due à l'association de
deux pigments
photosynthétiques (
anthocyanes et
chlorophylles).

Conclusion : la synthèse de matière organique (ici amidon) se réalise uniquement dans les régions vertes
des feuilles lorsqu'elles sont éclairées.
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Synthèse d'amidon par les chloroplastes


Pour obtenir des informations sur la localisation de la synthèse d'amidon à la lumière, on utilise une plante
aquatique, l'élodée du Canada, dont la feuille est constituée seulement de deux assises de cellules. Ceci
permet l'observation aisée des chloroplastes en microscopie photonique.

Portion de feuille d'élodée (taille réelle 10 mm) Cellules de feuille d'élodée

Section transversale d'une feuille d'élodée. Elle


est formée de deux assises cellulaires. Il n'y a pas
de cuticule. Des méats chargés de gaz sont
localisés entre les deux assises

Les feuilles d'élodée sont cultivées à la lumière pendant 12 heures en présence d'hydrogénocarbonate à
1% (source de carbone). Elles sont observées telles quelles (A) ou après coloration par le lugol, réactif
spécifique de l'amidon (B).
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A : Cellules d'élodée vivantes cultivées à la


B: Les mêmes cellules colorées par le lugol,
lumière en présence d'hydrogénocarbonate de
réactif spécifique de l'amidon
sodium.

Dans certaines parties de la feuille, des grains bruns apparaissent dans les chloroplastes. La couleur brune
(au lieu du bleu caractéristique de l'amidon) est due aux couleurs parasites (vert du chloroplaste et jaune
du lugol).

Conclusion : La synthèse d'amidon (glucide) se réalise, à la lumière, en présence de dioxyde de carbone


dans les chloroplastes des cellules des plantes chlorophylliennes.
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Expérience de Hill
La réaction globale de la photosynthèse montre qu'il s'agit d'une réaction d'oxydo-réduction. Est-il possible
de dissocier l'incorporation du CO2 (réduction) de la formation de dioxygène (oxydation) ?
Hill réalise son expérience sur une suspension de chloroplastes éclairée et utilise, en absence de CO2, un
réducteur artificiel : le ferrocyanure de potassium.
Cette expérience peut être réalisée en TP. On utilisera ici le DCPIP (dichloro-phéno-indo-phénol) qui a la
propriété d'être bleu à l'état oxydé et incolore à l'état réduit.Le matériel biologique est une suspension de
chloroplastes préparée à partir, par exemple, de feuilles d'épinard.

On ajoute du DCPIP Le tube est placé à


à la suspension de l'obscurité, Le tube est placé à la lumière, la
chloroplastes, la solution reste solution se décolore.
la solution bleuit. bleue.
Le DCPIP est décoloré, donc réduit à la lumière par la suspension de chloroplastes.
On peut compléter cette expérience par polarographie. A l'aide d'un oxygraphe, lors d'une séquence
obscurité-lumière-obscurité, on enregistre les variations de concentration en dioxygène en présence ou non
de DCPIP. Cette expérience est réalisée en absence de toute source de carbone.
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En absence de source carbonée, à la lumière, les chloroplastes isolés produisent un dégagement de


dioxygène, parallèlement à la réduction du DCPIP.

Conclusion : la photosynthèse peut donc être séparée en 2 réactions couplées à un système d'oxydo-
réduction.

Expériences de Calvin et collaborateurs


Ces expériences ont valu à CALVIN et BENSON de recevoir le prix NOBEL en 1961.
A l'aide d'un dispositif ingénieux appliqué à des algues vertes unicellulaires (chlorelles) cultivées en
conditions optimales pour réaliser la photosynthèse, il est possible de les mettre en contact avec du
CO2 marqué au carbone 14 pendant un temps connu. A l'issue de ce contact, les algues sont fixées
instantanément par de l'éthanol bouillant.
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Les petites molécules organiques sont extraites, séparées sur une chromatographie bidimensionnelle, la
révélation par des réactifs appropriés permet de les reconnaître.

Les chromatographies réalisées sur des chlorelles mises en contact avec le CO2 radioactif pendant des
temps variés sont recouvertes, à l'obscurité, par une plaque photographique (autoradiographie). La plaque
est ensuite révélée. La comparaison avec la chromatographie colorée permet de connaître les substances qui
ont incorporé le carbone radioactif.
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Les résultats montrent que le premier corps formé après seulement 5 secondes est l'acide
phosphoglycérique (APG). L'APG est un corps à 3 carbones, d'où la dénomination de photosynthèse en C3.
Les corps formés ensuite sont des oses phosphorylés. L'un d'entre eux, le ribulose 1-5 bisphosphate (RUBP),
ose à 5 carbones joue un rôle essentiel dans les premières étapes de la photosynthèse. Plus tardivement, du
saccharose, du malate et divers acides aminés sont marqués.
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Le DEVENIR DES ALIMENTS

La DIGESTION
Les aliments consommés par les animaux et par l’Homme sont indispensables au fonctionnement des
différentes cellules de leur organisme. Ces aliments ne peuvent être utilisés tels quels par les cellules ; ils
doivent subir des transformations : c’est la digestion
La digestion est une suite de réactions enzymatiques qui assurent la simplification moléculaire des grosses
molécules alimentaires en plus petites molécules appelées nutriments utilisables par les cellules.

Étude expérimentale de l'action de la salive sur le pain


On donne :
- Coloration à l’eau iodée : Réaction + (couleur bleue) indique la présence d’amidon ;

Réaction – (coloration jaunâtre de l’iode) indique l’absence d’amidon

Couleur rouge violacé indique la présence de dextrines

- Réaction à la liqueur de Fehling : réaction + (précipité rouge brique) indique la présence d’un sucre
réducteur ; réaction – (pas de précipité rouge brique) indique l’absence de sucre réducteur

1- Expérience 1
- Introduis un morceau de pain dans la bouche.

- Malaxe-le lentement et longuement.

- Imprégné par la salive, et écrasé par les dents, le morceau de pain devient une pâte. Il a un goût sucré

Deux tests sont faits : eau iodée et liqueur de Fehling, les résultats sont dans le tableau suivant :

Temps en 1
0 5
minutes 0

Eau iodée + + -

Liqueur de
- - +
Fehling

Interprétation : les deux tests montrent la transformation de l’amidon en sucre réducteur : c’est une
réaction d’hydrolyse.
2- Expérience 2
- Expérience

Deux tubes à essai 1et 2 sont placés au bain-marie de 37°:

-en 1 de l’empois d’amidon

-en 2 de l’empois d’amidon avec un peu de salive fraîche.


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Toutes les cinq minutes, on effectue un prélèvement dans chacun des deux tubes, et on réalise les tests à
l’eau iodée et à la liqueur de Fehling.

- Résultats

Tube 1

Réactifs / 1
0 3 6 9
0
temps en min

Eau iodée + + + + +

Liqueur de
- - - - -
Fehling

Tube 2

Réactifs/ 1
0 3 6 9
0
Temps (min)

Rouge/viol
Eau iodée + + - -
et

Liqueur de
- - - + +
Fehling

- Interprétation : l’hydrolyse de l’amidonen sucre réducteur est progressive, en passant par la dextrine ;
elle est réalisée par un catalyseur contenu dans la salive fraiche à une température 37°C

3- Expérience 3
Expérience : hydrolyse de l’amidon par l’acide chlorhydrique.
On met dans un ballon de l’empois d’amidon et quelques gouttes d’acide chlorhydrique. Le mélange est
porté à 100°c pendant une heure.

Deux prélèvements sont réalisés toutes les vingt minutes : l’un est soumis, après refroidissement au test de
l’eau iodée ; l’autre au test à la liqueur de Fehling bouillante.
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- Résultats

Temps en
Réactifs utilisés
minutes

2 6
0 40
0 0

Rouge
Eau iodée + + -
violacé

Liqueur de
- - - +
Fehling

Interprétation : l’hydrolyse de l’amidon en sucre réducteur est également progressive, en passant


par la dextrine mais elle dure plus longtemps à température très élevée lorsqu’on utilise le H Cl comme
catalyseur
Conclusion : Les expériences 1, 2 et 3 montrent que l’hydrolyse de l’amidon et sa transformation en sucres
réducteurs peuvent être obtenues :
- En 1heure à 100°C en présence de HCl
- En 10 minutes à 37°C en présence de la salive.
HCl et salive activent la réaction d’hydrolyse mais la salive contient un catalyseur beaucoup plus puissant
que le’H Cl. Son action est plus rapide et ne nécessite pas des températures élevées, c’est une enzyme
appelée amylase salivaire.
4- Notion d'enzyme
a- Définition
Une enzyme est un biocatalyseur de nature protéique élaborée par les êtres vivants, agissant dans des
conditions très précises de milieu : pH, température, elles sont spécifiques d’un substrat et d’un type de
réaction
b- Propriétés et terminologie
Les enzymes sont généralement synthétisées sous forme inactive et ne deviennent actives qu’en présence
d’une autre molécule qui constitue son facteur d’activation

Les enzymes sont spécifiques de la réaction qu’elles catalysent et de substrats qu’elles transforment :

Spécificité d’action + spécificité de substrat

Les enzymes sont classées :

- d’après la réaction qu’elles catalysent, ex : hydrolyse pour la décomposition, oxydase, pour l’oxydation,
déshydrogénase pour la déshydrogénation, polymérase pour une polymérisation.
- d’après le substrat qu’elles transforment ex : amylase hydrolyse l’amidon, maltase hydrolyse le maltose…
c- Règles d’activité enzymatique
L’activité d’une enzyme s’apprécie par la vitesse de la réaction enzymatique c’est-à-dire la quantité de
produit formé ou le substrat transformé, par unité de temps

vitesse de la réaction enzymatique = quantité de produit formé ou substrat transformé / unité de temps
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Elle varie selon divers facteurs du milieu qui définissent les conditions de l’activité enzymatique :

- pH : ex amylase salivaire est active seulement en milieu neutre, la pepsine gastrique n’agit qu’en milieu
acide.
Chaque enzyme n’est active que dans de limites de pH bien déterminées ; des pH très élevés ou très bas
dénaturent l’enzyme, or les variations dans la configuration spatiale de l’enzyme entrainent obligatoirement
des modifications de son activité.
- température : L’augmentation de température influence l’activité enzymatique à deux niveaux:

D’une part, elle a un effet positif en accélérant la vitesse de réaction, d’autre part, elle a un effet négatif en
modifiant la structure spatiale de la protéine enzymatique.

Pour la plupart des enzymes, la température optimum a une valeur voisine de celle du milieu cellulaire
37°C et une valeur trop élevée dénature la protéine enzymatique.

- quantité de substrat

En faisant varier expérimentalement la quantité de substrat mise en présence d’une quantité constante
d’enzyme et en mesurant chaque fois la vitesse de la réaction, on constate qu’à partir d’une certaine
quantité de substrat, l’activité enzymatique n’est plus modifiée : la vitesse maximale est atteinte.

L’existence de vitesse maximale s’explique par le fait que les enzymes agissent en constituant un
complexe enzyme-substrat : la vitesse maximale est atteinte lorsque toutes les molécules d’enzymes sont
combinées à des molécules de substrat : on dit alors que ‘enzyme est saturée

Chaque enzyme est caractérisée par une vitesse maximale qui lui est propre : ceci s’explique de la façon
suivante : une molécule d’enzyme se lie à une molécule de substrat un certain nombre de fois par unité de
temps. Le complexe enzyme –substrat se dissocie dès que la réaction a eu lieu, libérant ainsi l’enzyme pour
une nouvelle fixation sur une autre molécule de substrat. Ainsi toute réaction enzymatique peut s’écrire de
la manière suivante :

E + S  E-S P + E

E= enzyme, S= substrat, P= Produit de la réaction, E-S= complexe enzyme-substrat

L’activité d’une enzyme dépend du temps pendant lequel sa molécule reste liée à une molécule de
substrat : plus la dissociation du complexe E-S se fait rapidement, plus vite la molécule d’enzyme devient
disponible pour fixer une nouvelle molécule de substrat et plus la vitesse de la réaction est donc élevée.

Chaque molécule d’enzyme possède une zone appelée site actifdont la configuration spatiale est très
particulière. Ce site actif a deux fonctions :
- Assurer le complexe enzyme-substrat, en plaçant le site de fixation et le substrat dans une situation
géométrique très précise

- Réaliser la catalyse elle-même ; c’est à ce niveau que certaines liaisons sont détruites et d’autres établies.
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II- Bilan biochimique de la digestion


Des expériences de digestions artificielles réalisées sur des glucides (amidon), des protides (ovalbumine) ou
des lipides (huile) montrent :

- la présence d’enzymes spécifiques dans les sucs digestifs employés


- les conditions (température, pH, état compact ou dispersé de l’aliment…) nécessaires à l’action des
enzymes
- le type de réactions catalysées par les enzymes digestives : ces sont toutes des hydrolyses,
- les produits de transformation allant toujours dans le sens d’une simplification moléculaire
1- Appareil digestif de l’homme
La digestion des aliments est réalisée dans l’appareil digestif de l’Homme. Celui-ci comprend généralement
un tube digestif où transitent les aliments et des glandes qui secrètent des enzymes digestives
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2- Généralité sur les transformations mécaniques et chimiques le long du tube digestif


La digestion s’effectue comme un travail à la chaîne, permettant ainsi la transformation des grosses
molécules alimentaires en nutriments (petites molécules absorbables par les cellules), grâce aux actions
mécaniques des différents organes et actions chimiques des enzymes contenues dans les différents sucs
digestifs :

- Au niveau de la bouche :

Action mécanique : broyage et brassage des aliments assurés respectivement par les dents et la langue

Action chimique : imprégnation de la salive qui contient de l’amylase salivaire

Les bols alimentaires ainsi obtenus sont acheminés par contraction de muscle de l’œsophage vers
l’estomac

-Au niveau de l’estomac,

Action mécanique : brassage des aliments par contraction de muscle stomacal

Action chimique : Imprégnation de suc gastrique qui contient de la pepsine (protéase)


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Le chyme stomacal ainsi obtenu passe dans le duodénum

- Au niveau du duodénum,

Action mécanique : Progression dechymevers l’intestin grêle par contraction de la paroi duodénale

Action chimique : Imprégnation du suc pancréatique contenant de l’amylase pancréatique, de trypsine


(protéase) et de lipase

- Au niveau de l’intestin grêle,

Action mécanique : progression des nutrimentstout le long de l’intestin grêle par contraction de la paroi
intestinale

Action chimique : imprégnation du suc intestinal contenant de l’amylase intestinale, de maltase, de


saccharase, de peptidase, lipase…

Le produit obtenu est un liquide appelé chyle intestinale contenant des nutriments absorbables par les
cellules

- Au niveau du gros intestin

Action mécanique : progression des aliments non digérés

2- Transformation chimique des aliments :action des enzymes des sucs digestifs
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II- Absorption intestinale


1- Une grande surface d’absorption
Au niveau de l’intestin grêle, les substances à petites molécules (nutriments) provenant de l’hydrolyse des
grosses molécules alimentaires forment avec l’eau et les sels minéraux un liquide appelé:chyle intestinal.
La paroi de l’intestin grêle présente un grand nombre de replis, de villosités et microvillosités constituant
ainsi une surface d’échanges très étendue entre le chyle intestinal et le sang. Elle forme une surface
absorbante dont l’aire est considérable (300 m2 chez l’homme)
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Anatomie de la paroi intestinale : replis, villosités et microvillosités

2- Mécanisme d’absorption
Les nutriments ayant traversé la paroi intestinale passent ensuite dans le sang : c’est le
phénomène d’absorption qui peut être passive (par simple diffusion)) mais le plus souvent active(c'est-à-dire
nécessite une dépense énergétique de la part de cellules de l’épithélium intestinal).

3- Voies d’absorption
Après avoir franchi l’épithélium intestinal, les substances absorbées empruntent
empruntent deux voies.

- L’eau, les sels minéraux, les oses et les acides aminés passent directement dans les vaisseaux sanguins ; ils
gagnent le foie où certains d’entre eux peuvent être temporairement mis en réserve.

- Les acides gras et glycérols passent dans


dans les vaisseaux lymphatiques où ils se recombinent aussitôt en
lipide. Les vaisseaux lymphatiques aboutissent par la suite dans la circulation sanguine.

Les substances absorbées au niveau de l’intestin se trouvent en définitive dans le sang et sont distri
distribuées à
toutes les cellules de l’organisme où elles sont utilisées.
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LE DEVENIR DES NUTRIMENTS


METABOLISME

Le métabolisme correspond à l'ensemble de toutes les transformations chimiques, décomposables


en réactions simples, qui se produisent dans une cellule ou un organisme. Il se divise en deux phases :
Le catabolisme : ensemble de réactions enzymatiques de dégradation de macromolécules en molécules de
faible taille. Ces réactions s'effectuent avec une libération d'énergie libre dont une partie est stockée sous
forme d'ATP et de transporteurs d'électrons réduits (NAD(P)H et FADH2).

Les voies cataboliques aboutissent, après oxydation complète, à des produits terminaux communs (CO2et
H2O) et conduisent à la synthèse d'ATP.

L'anabolisme : ensemble de réactions enzymatiques de biosynthèse de macromolécules ou de leurs


précurseurs. Ces réactions nécessitent un apport d'énergie libre fournie généralement par l'hydrolyse de
l'ATP et/ou par le pouvoir réducteur du NAD(P)H et du FADH2.
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RESPIRATION CELLULAIRE
La respiration cellulaire est une dégradation complète du glucose en présence d'oxygène, permettant une libération totale de son énergie.

La respiration = la chaudière de la cellule

Au cours de la deuxième étape, le glucose, servant cette fois d'aliment, est "brûlé" en présence
d'oxygène dans les cellules de animaux et des plantes.

La respiration libère ainsi l'énergie mise en réserve dans le glucose (lors de la photosynthèse). La plus
grande partie de cette énergie est tranféréé dans une molécule énergétique utilisable par toutes les cellules
: l'ATP.

Et les déchets de la respiration sont le dioxyde de carbone et l'eau, qui sont justement les matières
premières de la photosynthèse dans les chloroplastes (= circuit fermé).
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Fermentation
Les deux modes de vie de la levure de bière

- Dans un milieu oxygéné, la levure de bière respire c'est-à-dire, elle oxyde complètement le glucose en eau et en dioxyde de carbone avec libération d’une
importante quantité d’énergie selon la réaction :

C’est le mode de vie aérobie

- En absence d’oxygène dans le milieu, elle fermente le glucose en produisant de l’éthanol et de dioxyde de carbone avec libération d’une faible quantité
d’énergie selon la réaction :

C’est le mode de vie anaérobie

Respiration et fermeture sont des réactions de dégradation des métabolites (ex : glucose) au niveau de cellules vivantes avec libération d’énergie dont une
grande partie est dissipée en chaleur.

Les fermentations diffèrent de la respiration essentiellement par le fait que la dégradation des métabolites est incomplète : en effet, au cours des fermentations,
les déchets organiques sont encore riches en énergie (éthanol). Ainsi à masse égale de métabolite la cellule libère beaucoup plus d’énergie par la respiration que
par la fermentation.
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Respiration et fermentation à l’intérieur de cellule.

Types de fermentation

Types de fermentations Fermentation Fermentation butyriq


Fermentation lactique Fermentation acétique
alcoolique ue
-cellulose
Alcool éthylique ou
Matière organique utilisée glucose lactose
Ethanol
-amidon

-bacilles lactiques
Micro-organisme Clostrodium
Levure de bière -bactéries acétifiantes
responsable butyricum
-streptocoques

Mode de vie de micro


anaérobie aérobie aérobie Anaérobie strict
organisme
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Substance organique Ethanol ou alcool


Acide lactique Acide acétique Acide butyrique
obtenue éthylique

Application technologique Fabrication de vin Fabrication de yaourt,


Fabrication de vinaigre
de fermentations ,bière…. fromage et ensilage
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Fermentation alcoolique

La fermentation alcoolique est principalement utilisée par diverses espèces de levures pour faire de
l'énergie. Si elles ont de l'oxygène à leur disposition, elles oxydent les sucres par respiration cellulaire, et
trouvent ainsi l'énergie nécessaire à la vie. Les sucres sont alors complètement oxydés par une longue chaîne
de réactions enzymatiques (glycolyse - décarboxylation du pyruvate - cycle de Krebs - chaîne respiratoire) en
dioxyde de carbone et en eau, en consommant de l'oxygène. S'il n'y a pas d'oxygène disponible, les levures
ont dans la fermentation alcoolique une autre possibilité de fourniture d'énergie. Mais elles peuvent ainsi —
par comparaison avec la respiration cellulaire — récupérer substantiellement moins d'énergie du glucose,
sous forme d'adénosine triphosphate (ATP) : par oxydation complète, une molécule de glucose fournit 36
molécules d'ATP5, mais par fermentation alcoolique seulement 2 molécules d'ATP. Ces deux molécules sont
obtenues dans la glycolyse, la première étape de la chaîne de réactions aussi bien pour la respiration
cellulaire que pour la fermentation. Les deux étapes supplémentaires de la fermentation, et donc la
production d'éthanol servent non pas à faire de l'énergie, mais à la régénération du cofacteur NAD+ utilisé
par les enzymes de la glycolyse. Comme le NAD+ est disponible en quantité limitée, il est transformé par les
enzymes de fermentation de l'état réduit NADH en état oxydé NAD+ par réduction de l'acétaldéhyde en
éthanol.
Les levures sont donc des aérobies facultatifs. Quand l'oxygène est disponible, le glucose est métabolisé
par voie aérobie. En l'absence d'air, les levures doivent par contre faire la fermentation alcoolique. Comme
celle-ci produit bien moins d'énergie que la respiration aérobie, le besoin en glucose augmente
considérablement. Ce phénomène est nommé effet Pasteur. En raison de la production d'énergie limitée, les
levures se multiplient en l'absence d'air bien moins vite qu'en sa présence. En plus, l'éthanol fabriqué joue le
rôle de poison cellulaire.
On a aussi observé la production d'éthanol par des levures, malgré la présence de suffisamment d'oxygène.
Ceci se produit quand elles vivent dans un milieu sursucré, et que les enzymes de la respiration cellulaire
sont surchargées. Les levures consomment constamment le sucre, et le transforment par fermentation à
côté de la respiration. Il s'agit ici de l'Effet Crabtree6.
Outre les levures, beaucoup de bactéries pratiquent la fermentation alcoolique7. C'est ainsi que Sarcina
ventriculi utilise la même voie enzymatique que la levure, tandis que Zymomonas mobilis emprunte une
autre voie. De même, on a pu démontrer dans certaines plantes de faibles productions d'éthanol sous
l'action du manque d'oxygène8.
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L’ASSIMILATION
(Conditions d’assimilation, montrer l’inter conversion entre nutriments)
L’assimilation: phénomène biologique permettant
- le renouvellement biologique permanent à partir des nutriments absorbés (synthèse de nouvelle matière
chez le jeune être vivant en cours de croissance mais aussi renouvellement permanent de cellules et
d’organe chez l’adulte) et
- la mise en réservedes nutriments sous diverses formes et pour une durée variable selon la nature de
réserve
1- Renouvellement biologique
Un organisme assimile les nutriments lorsqu’il les utilise pour construire sa propre matière. Ceci est vrai
aussi bien chez le jeune en croissance que chez l’adulte où malgré une apparente stabilité, cellules et
molécules se renouvellent constamment
a) Renouvellement des cellules et des molécules
- De très nombreuses cellules de l’organisme se renouvellent en permanence :
Les cellules sanguines : globules rouges et globules blancs ont une durée de vie limitée (120 jours environ).
Il s’en forme continuellement dans la moelle osseuse
Les cellules de l’épiderme de la peau se renouvellent : les couches basales prolifèrent par division
cellulaires repoussant en permanence les couches supérieures qui sont finalement éliminées par
desquamation des cellules mortes les plus externes.
Dans très nombreux organes (intestin, foie…), des cellules sont périodiquement remplacées.
D’autres cellules en revanche ne sont jamais renouvelées ; c’est le cas des cellules nerveuses et cellules
cardiaques.
- A l’intérieur des cellules, la plupart des molécules sont également le siège d’un perpétuel renouvellement.
De nombreuses observations et expériences permettent de mettre en évidence la destruction et la
reconstitution permanente des molécules à l’intérieur des cellules.
Prenons l’exemple de protéine : Un homme adulte, en bonne santé, perd chaque jour de l’azote dans l’urée
et l’urine ; cet azote provient de la dégradation de molécules protidiques ; sa perte est normalement
compensée par l’apport de protéine alimentaire. L’utilisation d’isotopes radioactifs permet de suivre le
devenir des molécules.
b) Construction de la matière : une synthèse de molécules spécifiques
Certaines molécules organiques comme glucides et lipides sont les mêmes chez tous les individus d’une
même espèce. Par contre, les protéines sont des molécules extrêmement variées qui caractérisent chaque
être vivant : deux individus de même espèce ont en commun un certain nombre de protéines identiques
mais en possèdent d’autres qui leur sont propres : la spécificité de celle-ci contribue à faire l’unicité de
chaque être vivant.
Ainsi, un bœuf, en consommant des protéines végétales, fabrique des protéines bovines ; de même, un
homme, en mangeant de la viande de bœuf, synthétise des protéines humaines

A partir des mêmes acides aminés, chaque être vivant d’une espèce fabrique de protéine spécifique dans
laquelle l’ordre de succession ou séquence d’acides aminés constitutifs est imposé par l’information
génétique de sa propre cellule, véritable plan de fabrication de protéine.
2- Mise en réserve
Dans l’organisme vivant, les besoins énergétiques et les phénomènes de synthèse sont permanents. Or,
l’arrivée de nutriments au niveau des cellules est intermittente :
- La prise alimentaire des animaux est discontinue
- la photosynthèse chez les végétaux chlorophylliens ne s’effectue que durant la journée et les belles
saisons
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En fait, les organismes animaux et végétaux possèdent des lieux de stockage leur permettant de mettre en
réserve des nutriments mobilisables en cas de besoin.
a) Mise en réserve chez les animaux
Il existe d’une part une mise en réserve de molécules glucidiques et lipidiques après apport massif de
nutriments, d’autre part, la remise en circulation de ces réserves chaque fois que l’organisme a besoin pour
assurer ses différentes fonctions.
Les réserves glucidiques sont des polymères du glucose : glycogène stocké principalement dans le foie et le
muscle. Seul ce dernier est capable de libérer du glucose dans le sang lorsque la glycémie s’abaisse en
dessous de la valeur normale (1gramme par litre)
Les réserves lipidiques sont constituées par des triglycérides stockés dans le tissu adipeux. Selon le besoin
de l’organisme, les cellule adipocytes synthétisent des triglycérides à partir des acides gras alimentaires ou
libèrent des acides gras dans le sang en hydrolysant les triglycérides stockés.
Les acides aminés ne sont pas mis en réserve : il existe un véritable pool d’acides aminés libres dans
l’organisme, caractérisé par un équilibre entre apports (acides aminés d’origine alimentaire ou résultant de
l’hydrolyse des protéines tissulaires) et pertes (acides aminés oxydés au cours de la respiration cellulaire ou
utilisés pour la synthèse de nouvelles protéines)
b) Mise en réserve chez les végétaux
Les substances non utilisées immédiatement pour les dépenses de maintenance du végétal peuvent être
mise en réserve dans des organes spécialisés souvent liés à la reproduction de l’espèce :
- Graines dans le cas de reproduction sexuée
- Tubercules, bulbes, rhizomes … dans le cas de reproduction végétative
Les réserves sont des réserves énergétiques essentiellement de nature glucidiques (amidon) et rarement
lipidique (certaines graines)
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DEPENSE ENERGETIQUE ET RATION ALIMENTAIRE


1) Dépense énergétique et métabolisme basal

La combustion des aliments par la cellule consomme de l’oxygène et libère de la chaleur qui sera
convertie en une autre forme d’énergie (chimique, électrique, mécanique). Le métabolisme de la matière
concerne les transformations de la matière par l’organisme, le métabolisme énergétique concerne le bilan
de l’énergie de ces transformations.

Couverte par l’apport énergétique alimentaire, la dépense énergétique peut être évaluée à partir de
la mesure de l’énergie dégagée par la combustion des aliments dans l’organisme. Elle dépend de plusieurs
facteurs (âge, sexe, poids, type d'activité, température extérieure), et se compose d'une dépense de fond
(métabolisme basal) et d'une dépense de fonctionnement.
La dépense énergétique doit couvrir l'énergie consommée par le métabolisme basal plus celle liée à
l'activité du sujet.

Le métabolisme de base ou métabolisme basal correspond à la dépense que l'organisme réalise


pour maintenir ses fonctions essentielles: battements cardiaques, mouvement respiratoires, entretien de la
température corporelle, renouvellement cellulaire et moléculaire, activité cérébrale. Par l'oxydation des
nutriments, la respiration fournit l'énergie, sous forme d'ATP. Mesurer les échanges respiratoires permet
donc d'estimer l'intensité ·de la dépense énergétique et d'évaluer le métabolisme de base, lequel est un bon
indicateur du fonctionnement général du métabolisme.

Le métabolisme basal varie en fonction du sexe et de l'âge. Il est en moyenne de 6 700 kJ par jour pour
un homme de 70 kg, et de 5 250 kJ par jour pour une femme de 55 kg. Il est indiqué dans le tableau 1,
ainsi que les quantités d'énergie fournies par l'oxydation des lipides, des glucides et des
protéines.
Le métabolisme basal correspond à la dépense d'énergie minimale et incompressible de l'organisme,
nécessaire aux fonctions vitales

. Tableau 1- Valeurs énergétiques des nutriments et métabolisme basal

Valeurs énergétiques des nutriments


Glucides Lipides Protéines
17,5
39,7 kJ g-I 23,5 kJ. g-I
kJ. g-I
Métabolisme bas
al
Homme de 20 Femme de 20
Bébé
ans ans
215 k].
160 kJ. m-2. h-I 150 k]. m-2. h-I
m-2. h-I L'estimation de la dépense énergétique sert à
déterminer, de façon équilibrée, la ration alimentaire d'un sujet.
La ration alimentaire correspond à la quantité d'aliments couvrant les besoins quotidiens en matière et
en énergie.
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Les variations importantes entre le bébé et les adultes sont dues aux différences de surface corporelle. Plus
le sujet est petit, plus son métabolisme de base sera élevé car la perte de chaleur par unité de masse
dépend de la surface corporelle: un bébé présente une surface corporelle importante par rapport à sa
masse.
Le métabolisme basal représente en outre près des deux tiers des dépenses énergétiques quotidiennes
(figure 1).

2) Les variations de la dépense énergétique


Les dépenses énergétiques, mesurées par la consommation d'oxygène et exprimées en kilojoules
par unité de surface corporelle et par heure, varient en fonction de plusieurs paramètres:
- travail musculaire lors d'un effort,
- ingestion d'un repas (la digestion des lipides et des glucides consomme entre 5 et 10 % de l'apport
d'énergie, celle des protéines de 25 à 30 %)
- maintien d'une température corporelle constante par rapport à celle du milieu environnant (lutte
contre le froid ou contre la chaleur).
La dépense d'énergie minimale ou métabolisme basal d'un organisme placé au repos musculaire, à
jeun depuis 12 heures et à la température de neutralité thermique (19 °C), représente près de 60 % de la
dépense énergétique totale.
Les 40 % restants sont utilisés pour le maintien de la température corporelle et les travaux
musculaires et digestifs.
Ces résultats montrent que le style de vie et le type d'activité pratiqué quotidiennement sont d'importants
facteurs de variation de la dépense énergétique. Ils soulignent aussi l'attention qui doit être portée à la
ration alimentaire. En effet, puisque les aliments ont des valeurs nutritives variées, il conviendra de veiller à
des apports équilibrés de nutriments, correspondant à un bilan énergétique équilibré.
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Définitions
 La couche ou strate géologique correspond à un ensemble sédimentaire plus ou moins homogène
compris entre deux surfaces approximativement parallèles. Ces surfaces correspondent à des discontinuités,
de rapides variations pétrographiques (faciès) permettant de définir un ensemble des terrains voisins.
 Dans le cas d'une roche plus dure, on utilise également banc (ex. un banc calcaire correspondant à un
calcaire récifal, généralement dur).
 Un lit est une couche de faible épaisseur. Les termes de niveau, assisse, horizon sont également utilisés.
Sur la carte géologique ou géomorphologique, on nomme couche, les ensembles sédimentaires représentés
sous un même figuré (voir légende et notice et de la carte). La couche - l'affleurement - est imprimée dans
une même couleur (conventionnelle et généralement identique sur les cartes voisines) et désignée par la
même notation1.
 Par extension, la « strate géologique » correspond à chacune des couches de matériaux qui constituent
un terrain, spécialement sédimentaire mais pas seulement.
 On parle de la puissance d'une strate : c'est la plus petite dimension de celle-ci (supposée plane). Si la
couche est horizontale, elle est égale à l'épaisseur.
 Le sommet d'une strate est appelé toit et la base est appelé mur.
 L'espace éventuel ou la limite entre deux strates superposées est appelé interstrate.

Indicateurs géologiques
L'épaisseur, la forme et la nature des strates empilées les unes au-dessus des autres sont des indices de
l'action des forces de la nature (compression, contraction, enfoncement, affleurement, etc.).
Certaines couches homogènes peuvent représenter des centaines de milliers de kilomètres carrés de la
surface de la Terre.
Visuellement, on peut souvent distinguer des couches par des couleurs, textures et grains différents,
notamment au niveau des flancs de falaises, des ruptures de chemins et autre tranchées, des carrières, etc.
L'épaisseur des couches varie fortement, de quelques millimètres à un kilomètre ou plus. Elle est un indice
du temps géologique qui a été nécessaire à l'accumulation d'un matériau.
Chacune d'entre elles se distingue par un mode spécifique de dépôt (du dépôt sédimentaire,
éventuellement déformé par les plissements, à la coulée de lave).
Les géologues étudient les couches de roches et les catégorisent selon leurs composantes.
Chaque couche ainsi distinguée est généralement rapprochée d'une formation géologique caractéristique,
dite stratotype de référence, qui porte le nom d'une ville, d'une rivière, d'une montagne ou encore d'une
région où la formation a été exposée pour la première fois et reste visible.
L'étude géophysique et chimique de ces couches, ainsi que des fossiles qu'elles renferment éventuellement
permettent de les dater et de proposer des hypothèses d'histoire du paysage.
Les formations sont souvent classées en groupes, eux-mêmes parfois regroupés en séries.
La strate est l'unité de base de la stratigraphie.
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FOSSILE STRATIGRAPHIQUE
Un fossile stratigraphique est un fossile caractéristique, un marqueur géologique, présent en grand
nombre dans une couche géologique, ayant vécu pendant une période relativement courte et permettant de
dater avec précision une couche géologique.

Ces fossiles stratigraphiques seront alors considérés comme des marqueurs géologiques fiables constituant
des indices précieux pour l'étude géologique de roches.La présence de cet indice paléontologique ou
archéologique peut servir à dater avec une certaine précision l'unité stratigraphique dans laquelle il se
trouve parce qu'il est spécifique ou unique à une période particulière de l'histoire géologique, préhistorique,
ou indicateurs d'un certain paléoenvironnement.

Des fossiles stratigraphiques avec des ammonites:

Les ammonites sont des fossiles stratigraphiques du Jurassique. Ici, quelques exemples avec Phylloceratina
ammonites. A, B, C = Phylloceras (Jurassic moyen) C, D = Ptychophylloceras (Jurassic supérieur) E, F =
Calliphylloceras (Jurassic inférieur) G = Juraphyllites
En général, les taxons ou modes culturels du passé qui ont donné naissance aux fossiles guides ont eu une
durée très courte à l'échelle géologique - ou historique -, ce qui signifie que leur présence est limitée à des
coordonnées chronologiques - ou culturelles -, dans le cas des cultures préhistoriques, très limité. Autrement
dit, si un fossile stratigraphique apparaît dans une strate, et cette strate peut être datée assez précisément.
Cependant, en biostratigraphie, des biozones sont utilisées, des unités stratigraphiques qui dans certains cas
offrent une meilleure résolution temporelle que celle fournie par un seul taxon.

Fossiles caractéristiques en paléontologie:


L'utilisation de fossiles stratigraphiques pour dater les anciennes strates remonte au 19e siècle, lorsqu'il a
été constaté que le contenu de certains ensembles sédimentaires était différent de celui des couches
inférieure et supérieure, de sorte qu'une séquence pouvait être établie, c'est-à-dire un ordre de
séquence claire, dans laquelle des fossiles ont été utilisés pour déterminer l'âge du gisement. Cependant,
certains fossiles sont plus utiles que d'autres.
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En biochronologie, la raison de cette utilité est due au fait que l'évolution est irréversible, entraînant un
changement de ligne phylogénétique dans le temps sans qu'il soit possible de reculer. En d'autres termes,
l'enregistrement fossile ne peut pas être répété, il ne revient pas en arrière. De plus, le critère d'apparition
et de disparition de certaines espèces permet d'établir des divisions stratigraphiques relativement fiables
(biozones). Le concept de biozone est préféré dans les études biostratigraphiques Celui du fossile
stratigraphique, par conséquent, dans certains cas (biozones d'extension coïncidente) peut fournir une
résolution temporelle supérieure à celle d'un taxon unique et permettre d'établir des divisions corrélatives
de l'enregistrement stratigraphique.

Les conditions idéales pour qu'un fossile soit un bon indicateur chronostratigraphique sont, tout d'abord,
qu'il appartient à une lignée en évolution rapide, de sorte qu'ils n'apparaissent que dans une gamme
minimale de strates. Deuxièmement, ils ont une dispersion géographique suffisamment large pour que des
corrélations puissent être établies entre des gisements éloignés. Enfin, ce ne sont pas des espèces rares,
difficiles à trouver, et qu'elles sont abondantes dans tout type de gisement.

Des études taxonomiques sont obligatoires pour déterminer l'occurrence de transport post-mortem ou
fossile re-sédimenté ou retraité, pour éviter les interprétations erronées des archives fossiles (fossiles
d'organismes qui vivaient dans différents paléoenvironnements ou âges pour former
des sédiments résultant dans la roche qui les inclut).

Des exemples de fossiles caractéristiques sont les brachiopodes du paléozoïque dont l'évolution permet
d'établir les biozones du Dévonien inférieur; un rôle similaire est joué par les graptolites du Silurien
supérieur; et également des mammifères (tels que les équidés ou les petits mammifères) du cénozoïque.

Fossiles de la préhistoire:
Dans l'investigation des techno-complexes culturels archéologiques, certains outils en pierre ont souvent
été utilisés pour caractériser certaines époques ou certaines cultures préhistoriques. Le concept est inspiré
de celui de la paléontologie, mais son application est beaucoup plus problématique, fondamentalement,
parce que les processus évolutifs des cultures humaines ne sont pas assez bien connus et, en particulier,
parce qu'il n'est pas possible d'appliquer l'idée que l'évolution La culture est irréversible.

Ainsi, bien que certains types lithiques puissent être caractéristiques de certaines cultures, il est très difficile,
voire impossible, de s'assurer que ces mêmes types n'apparaissent pas dans d'autres cultures avec lesquelles
ils n'ont aucun lien.

Un cas paradigmatique est le biface (un outil de pierre taillée caractéristique des périodes anciennes de la
Préhistoire), qui est considéré comme caractéristique d'une culture du paléolithique inférieur de l'Ancien
Monde, mais qui peut apparaître à des stades très ultérieurs et très loin de la planète. Quelque chose de
semblable se produit lorsqu'il s'agit de techniques spécifiques, qu'elles soient lithiques ou métallurgiques,
car, dans la plupart des cas, l'être humain est capable d'inventer ou de découvrir indépendamment les
mêmes instruments sans contacts culturels (par exemple, arc et flèches, métaux, etc.).
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Informations fournies:
Les informations fournies par les fossiles stratigraphiques sont:

 L'âge d'une strate. Si la roche contient des restes fossiles d'archéocytes, qui ne vivaient que pendant
le cambrien inférieur, cette strate doit s'être formée pendant cette période.
 climat de la région pendant la période de sa formation. Si un corail donné ne vivait que dans
une mer chaude, propre et peu profonde, les sédiments à l'origine de la roche contenant ses restes fossiles
doivent avoir été déposés exposés à ce climat.
 Ils servent également à déduire les relations temporelles entre les strates rocheuses situées dans des
endroits éloignés. Si deux strates éloignées contiennent des fossiles appartenant aux mêmes taxons, ils se
seraient probablement formés au même âge.

Les fossiles stratigraphiques qui fournissent des informations plus précises sur l'âge des roches sont ceux des
espèces qui, au cours de leur vie, ont eu une large distribution et se sont éteintes en peu de temps.
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Les séismes sont des catastrophes naturelles aussi meurtrières qu'imprévisibles. En attendant de
pouvoir prévoir un jour de manière fiable les séismes, il faut absolument prévenir leurs effets. La
construction de bâtiments capables de résister aux secousses, suivant des normes parasismiques,
est la seule manière de protéger de façon efficace les populations vivant dans les zones
dangereuses. évaluer le risque sismique, c'est donc avant tout reconnaître, étudier et évaluer le
potentiel sismique des structures qui produisent les séismes : les failles actives.

Les types de failles


Il existe trois grands types de faille que le géologue est susceptible de rencontrer sur le terrain. Ce
sont les failles normales, inverses et décrochantes. Les deux premiers types sont des plans inclinés
sur lesquels le glissement est à l'origine de la formation de reliefs. Le troisième type de faille
correspond à un plan vertical sur lequel se produit un glissement horizontal.

Failles normales :

La composante horizontale du glissement


correspond à un écartement (E, figure 1a) qui
s'accompagne de l'affaissement d'un des blocs
par rapport à l'autre.

Ces failles se rencontrent dans les régions


étirées et amincies comme les dorsales
médio-océaniques et les rifts continentaux.

Sur le terrain, l'escarpement de faille (Figure


1b) photographié ici 60 ans après le séisme
de Fuyun (Mongolie, M=8, 11 août 1931) est
un bel exemple du jeu d'une faille normale.
Cet escarpement déchire la steppe et
correspond à un affaissement de plusieurs
mètres du bloc aval par rapport au bloc
amont.

Figure 1b : Séisme de Fuyun, Chine-Mongolie,


M=8, 11 août 1931. Cliché P. Tapponnier,
IPGP.
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Failles inverses :

La composante horizontale du glissement


correspond cette fois à un rapprochement
(R, figure 2a) qui s'accompagne du chevauchement
d'un des blocs sur l'autre.

Ces failles se rencontrent dans les régions


raccourcies et épaissies comme au front des
chaînes de montagne.
Un exemple classique de ce type de faille
correspond à l'escarpement formé lors du
séisme d'El Asnam (Algérie, M=7.3,
10/10/1980) (Figure 2b).

Figure 2b : Séisme d'El Asnam, Algérie,


M=7.3, 10/10/1980.
Cliché R. Armijo, IPGP.

Failles décrochantes :

Le troisième type de faille correspond à un plan vertical sur


lequel se produit un glissement horizontal. Ces failles que l'on
appelle décrochements ne créent généralement pas de reliefs
car les déplacements se font parallèlement à la surface de la
terre. Pour un observateur arbitrairement placé sur l'un des
blocs, on parle de décrochement dextre lorsque l'autre bloc
auquel il fait face, se déplace vers sa droite (figure 3a), et de
décrochement sénestre lorsqu'il se déplace vers sa gauche.
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L'escarpement formé lors du


séisme de Landers (Californie,
M=7.2, 28/6/92) correspond
au jeu d'une
faille décrochante dextre
(figure 3b). Le décalage de la
route asphaltée est d'environ 2
mètres.
L'escarpement du séisme de
Luzon (Philippines, M=7.7,
16/7/90) correspond au jeu
d'une
faille décrochante sénestre
(figure 3c). Les bords de
rizières sont systématiquement
décalés d'environ 4 mètres le
long de trace de la faille.
L'absence de décalages plus
importants cumulant les
déplacements associés aux
séismes précédents s'explique
ici par le renouvellement
rapide du paysage dans cette
région inondable et
intensément cultivée.
Figure 3b : décrochement
dextre, séisme de Landers,
Californie. Cliché K. Sieh,
CALTECH.
Figure 3c : décrochement
sénestre, séisme de Luzon,
Philippines. Cliché
J.C Ringenbach.

Ces trois grands types de faille se rencontrent souvent dans la nature. Parfois,
mouvements décrochants et verticaux se combinent et les failles sont mixtes. On parle par
exemple de faille décrochante-normale (combinaison 3a et 1a) ou de faille inverse-
décrochante (combinaison 2a et 3a) suivant la prépondérance d'une des composantes du
mouvement.
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Les séismes

Un séisme correspond à un glissement soudain sur un plan de faille. Ce glissement relâche


l'énergie accumulée sous forme de déformation élastique pendant l'intervalle de temps, ou
récurrence, qui sépare un séisme du suivant. Schématiquement, la partie fragile de la croûte
terrestre étirée se comporte à la manière d'un élastique dont on tire lentement sur les deux bouts
et qui finit par casser brutalement au delà d'un étirement limite. Dans la croûte terrestre, les
forces responsables de cet étirement sont permanentes. Dès qu'un séisme a relâché les
contraintes au voisinage de la faille, le système se met de nouveau en charge, préparant le
prochain séisme.
On comprend donc qu'une faille qui a produit un séisme en produira d'autres. De plus,
conformément aux lois d'échelles reliant magnitude, ampleur de glissement, et dimensions de
rupture, on sait que les séismes destructeurs, de magnitude supérieure à 6, ne se produisent que
sur de grandes failles.

La répartition mondiale des séismes

On peut donc a priori espérer repérer les failles dangereuses en étudiant la répartition des séismes
destructeurs. Les catalogues de sismicité instrumentale donnent une image exhaustive de la
sismicité depuis les années 50, depuis que le réseau sismologique mondial, le WWSSN
(Worldwide Standardized Seismograph Network) permet de localiser et de répertorier tout séisme
important. La carte générale de répartition de la sismicité a ainsi été établie et définit les grandes
provinces sismiques du globe. On reconnaît des zones très sismiques constituées par les frontières
de plaques (fosses de subductions soulignées par des tremblements de terre profonds, dorsales et
limites de plaques décrochantes soulignées par des tremblements de terre superficiels), des zones
assez sismiques comme les cha”nes de montagnes et les rifts intra-continentaux, et des zones
intra-plaques peu sismiques.

L'étude morphologique des reliefs tectoniques

Toutefois, la mémoire de la sismicité instrumentale, souvent trop courte, et celle de la sismicité


historique, souvent défaillante, ne permettent pas de déterminer toutes les zones à risques. En
effet, la récurrence des grands tremblements de terre peut être de l'ordre de quelques centaines à
quelques milliers d'années. D'où l'importance d'étudier la morphologie des failles actives pour
accéder à la mémoire géologique de la sismicité.
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Les géologues ont appris à déchiffrer le relief


et à relier les dénivelés topographiques à des
successions de tremblements de terre (figure
4). En effet, la répétition de séismes
destructeurs sur une même faille et l'addition
des glissements sismiques correspondants
construit généralement un escarpement
cumulé caractéristique des failles actives.

En voici un exemple sur une faille normale


située au Nord du Golfe de Corinthe, en
Grèce (Figure 4a). La trace de cette faille est
soulignée par un escarpement qui décale
d'environ 3 mètres les pentes érodées d'une
colline. A la base de l'escarpement, taillé
dans des calcaires massifs, un liseré de
couleur ocre correspond au décalage
métrique du séisme de 1981 (M=6.2,
04/02/81). Ce liseré est "sorti de terre"
pendant le séisme lors de l'effondrement du
bloc aval.

Figure 4a: faille normale de Kaparelli.


La base de l'escarpement est soulignée par le
glissement cosismique métrique de 1981.
Cliché R. Armijo, IPGP

Les failles normales ont souvent une longue histoire sismique et cumulent les glissements de
plusieurs centaines de séismes, fabriquant ainsi un relief caractéristique. La répétition des
tremblements de terre finit par créer un dénivelé topographique important (figure 4b,c). Le
compartiment que la faille fait monter est soumis à l'érosion alors que le compartiment qu'elle fait
descendre piège les matériaux enlevés au relief naissant. Le front montagneux créé par la faille
normale est incisé par les rivières qui découpent des facettes triangulaires sur sa façade. Les
facettes triangulaires peuvent atteindre plusieurs centaines de mètres de hauteur et représentent
ainsi le déplacement cumulé pendant plusieurs centaines de milliers d'années.
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Figure 4c : Faille de Lamia (Grèce centrale)


Figure 4 b: Failles normales du Basin and Range (Ouest
Cette faille présente de très grandes
des Etats-Unis) : cette faille porte la trace du dernier
facettes triangulaires. La morphologie de
tremblement de terre : liseré blanchâtre réactivant
cette façade montagneuse signe la
la base de l'escarpement cumulé. Cliché R. Wallace,
présence d'une faille active à fort potentiel
USGS
sismique. Cliché B. Meyer, IPGP

Vers une meilleure prévention de l'aléa sismique

L'identification des failles actives nécessite une analyse morphologique axée sur la recherche de
critères attestant de l'activité tectonique. La recherche de cette signature se fait sur le terrain,
mais également grâce à l'observation des failles par les satellites. Les images prises à partir des
satellites LANDSAT et SPOT sont devenues dans les dernières années l'outil de travail
indispensable à toute évaluation du risque sismique. Une bonne connaissance du réseau
de failles actives permet ainsi d'identifier les failles et de documenter leur histoire. Elle devrait
aider à l'établissement de normes parasismiques efficaces pour protéger les constructions, et par
conséquence les populations vivant dans ces zones sismiques.
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La déformation des roches

Lorsqu'elle est soumise à des contraintes, la croûte terrestre se déforme. On peut définir simplement
la contrainte comme étant une force appliquée à une certaine unité de volume. Tout solide possède une
force qui lui est propre pour résister à la contrainte. Lorsque la contrainte dépasse la résistance du matériel,
l'objet est déformé et il s'ensuit un changement dans la forme et/ou le volume. Il existe des cas où la
déformation n'est cependant pas perceptible à l'oeil nu mais détectée seulement par des appareils sensibles,
et c'est le cas de la déformation du matériel solide lors d'un tremblement de terre avant qu'il y ait bris.

Les contraintes peuvent déformer tout aussi bien un volume de pâte à modeler que tout un segment de la
croûte terrestre. La déformation peut être permanente ou non. Le bris d'un vase qu'on échappe par terre est
permanent, alors que la déformation d'une balle de tennis due à l'impact sur la raquette est éphémère. On
reconnaît trois principaux types de déformations qui affectent la croûte terrestre: élastique, plastique et
cassante (un quatrième type n'est pas discuté ici, la déformation visqueuse qui s'applique aux liquides). Le
schéma qui suit montre la relation générale entre contrainte et déformation.

La première réponse d'un matériau à la contrainte est la déformation élastique. Quand la contrainte est
relachée, le matériau reprend sa forme et son volume initial, comme la bande élastique que l'on étire ou la
balle de tennis frappée par la raquette. L'énergie emmagasinée par le matériau durant la déformation est
dissipée lorsque la contrainte est relachée; cette énergie est transformée, par exemple, en mouvement dans
le cas de la balle de tennis. Sur le schéma, la relation contrainte-déformation est linéaire dans le cas de la
déformation élastique. A un point donné durant la déformation élastique, la relation contrainte-déformation
devient non linéaire: le matériau a atteint sa limite d'élasticité. Si la contrainte dépasse cette limite, le
matériau est déformé de façon permanente; il en résulte une déformation plastique (l'écrasement d'une
balle de pâte à modeler par exemple) ou une déformation cassante (le verre qui se brise). Dans le cas de la
déformation plastique, toute l'énergie est utilisée pour déformer le matériau. Avec une augmentation de la
contrainte, le matériau atteint un second seuil, son point de rupture, et il casse; c'est la déformation
cassante. Lorsqu'un matériau est soumis à des taux de contraintes très rapides, la déformation plastique est
minime ou même inexistante.
Trois paramètres importants doivent être considérés lorsqu'on applique les concepts de contrainte-
déformation aux matériaux de la croûte terrestre: la température, la pression et le
temps. Température et pression augmentent avec la profondeur dans la croûte terrestre et modifient le
comportement des matériaux. D'une manière très générale, on aura la relation suivante:
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La ligne rouge délimite deux champs: le champ de la déformation cassante (qu'on dit aussi fragile) et celui
de la déformation plastique (qu'on dit aussi ductile). La ligne fléchée bleue symbolise une augmentation
progressive des conditions de température et de pression à mesure que l'on s'enfonce dans la croûte
terrestre. Cette relation nous indique que, de manière générale, les roches de surface seront déformées de
façon cassante, alors que les roches en profondeur le seront de façon plastique. C'est dire que pour un type
de roche donné, celui-ci peut se retrouver sous un état fragile ou ductile, selon la profondeur à laquelle il se
trouve dans la croûte terrestre.

Le temps est aussi un facteur très important lorsqu'on discute de déformation. Si on étire brusquement
(temps court) un cylindre de pâte à modeler, il casse; si on y va plutôt lentement (temps long), il se déforme
de façon plastique. En ce qui concerne la déformation des roches, le facteur temps, qui se mesure ici en
millions d'années, se doit d'être considéré. Il est difficile d'imaginer qu'on puisse plier des couches de grès
par exemple, ... à moins qu'on y mette le temps géologique.

Un autre paramètre à ne pas négliger est la composition de la roche. Certaines roches sont cassantes de
nature (comme les calcaires, les grès, les granites), d'autres plutôt plastiques (comme les roches argileuses).
Les roches sédimentaires sont à l'origine disposées en couches à peu près horizontales puisqu'elles
proviennent de la transformation de sédiments qui se sont déposés à l'horizontale. Mais on les retrouve
souvent inclinées, déformées, affectées par des plis et des failles, particulièrement dans les chaînes de
montagnes. Les contraintes responsables de la déformation des roches de la croûte terrestre ont des
sources multiples. Les déformations résultent le plus souvent des mouvements des plaques lithosphériques
qui se traduisent par des contraintes qui modifient la forme des roches, leur volume et, dans certains cas,
leur composition chimique et minéralogique.
Il y a fondamentalement deux types de contraintes qui déforment les roches: les contraintes de
compression et celles de tension. Dans la compression, les forces convergent; elles peuvent être coaxiales
ou non. La déformation d'un jeu de carte sous contraintes de compression illustre la différence. Dans le cas
d'une contrainte de compression coaxiale, les cartes vont s'arquer, comme illustré ici:
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Si les contraintes ne sont pas coaxiales, il va se développer du cisaillement; le jeu de carte se déforme par
le glissement des cartes les unes sur les autres:

Dans la tension, les contraintes divergent et ont pour effet d'étirer le matériel.

Les schémas qui suivent illustrent la déformation des couches de roches sous des régimes de contraintes
en compression et en tension. Prenons comme volume de départ, un empilement de couches de roches non
déformées à l'horizontal.

Les plis constituent la manifestation d'un comportement plastique (ductile) des roches sous l'effet de
contraintes de compression.

Pour décrire les plis, on utilise les termes d'anticlinal quand le pli se ferme vers le haut et de synclinal
lorsqu'il se ferme vers le bas. Les plis sont dits droits lorsque le plan axial est vertical. A l'autre extrême (non
illustré ici), il y a les plis couchés, lorsque le plan axial est horizontal. Entre les deux, il y a les plis déjetés et
les plis déversés. Les plis droits résultent de contraintes de compression coaxiales, les plis déjetés et
déversés de contraintes qui ne sont pas coaxiales.

La déformation cassante se traduit par des plans de cassures, les failles.


Henintsoa Solotiana SVT 1ere D
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Par convention, on nomme toit le compartiment qui se situe au-dessus du plan de faille, et mur celui qui
est au-dessous. Le rejet est le déplacement net des deux compartiments. Les contraintes de compression
produisent des failles inverses (plan de faille abrupte) ou de chevauchement (plan de faille près de
l'horizontale). Dans ces deux cas, le toit monte par rapport au mur. Les contraintes de tension produisent
des failles normales et listriques; le toit descend par rapport au mur. Les failles de décrochement (ou de
coulissage) constituent un cas particulier; elles se produisent par le déplacement de deux compartiments
l'un par rapport à l'autre dans un plan horizontal. On les retrouve en régimes compressifs ou extensifs.
Une application très importante de tout cela, c'est qu'en étudiant la géométrie des terrains déformés, le
géologue est en mesure de définir la nature des contraintes qui ont produit une géométrie donnée et d'en
déduire l'histoire de la dynamique d'une région.
Henintsoa Solotiana SVT 1ere D
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CARTES MONDIALES DES SEISMES ET DES VOLCANS


Henintsoa Solotiana SVT 1ere D
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Carte de sismicité mondiale, pour des magnitudes supérieures à 5, les épicentres étant indiqués par des
points rouges. On remarque la concentration des foyers aux limites de plaques, le long de ceintures étroites,
ainsi que la distribution répartie sur une vaste zone au nord de l’Inde. Frontières des plaques : Résumé

Types de Caractères Caractères


zones lieux Matières lithosphériques
frontières volcaniques séismiques

Expansion Volcanisme
Ecartement des fonds basaltique
Dorsale Formation de nouvelles c
ou divergence océaniques ou intense mais Séismes superficiels
médio
zone discrète nombreux
océanique
d’accrétion

Volcanisme
Entre plaque
andésitique
océanique plus Séismes superficiels
explosif avec
dense et intermédiaires et
fosses
Affronteme plaque profonds Resserrement de plaque o
océaniques
nt subduction continentale
profondes
ou
convergenc
e Collision : Séismes superficiels
Entre deux
terme ultime Peu ou pas de résultant de fortes
plaques
de la volcanisme compressions
continentales Formation de hautes chaîn
subduction horizontales

Le long des Dépourvue


Séismes superficiels
Glissement coulissage failles d’activité Aucune création ni destru
puissants
transformantes volcanique
Henintsoa Solotiana SVT 1ere D
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Les plaques en mouvement


Objectif(s)
Les données GPS montrent que les plaques lithosphériques sont mobiles : certaines se
rapprochent, d’autres s’écartent.
Les frontières de plaques correspondent aux dorsales et aux fosses océaniques.
• À quel type de mouvement associe-t-on une dorsale océanique ? Une fosse océanique ?
• Quelles sont les conséquences des mouvements des plaques pour notre planète ?

Les plaques sont mobiles les unes par rapport aux autres et leurs mouvements
transforment la surface du globe.
À raison de quelques centimètres par an, les plaques s’écartent et se forment dans l’axe des
dorsales.
Elles se rapprochent et s’enfouissent au niveau des fosses océaniques.
La collision des continents engendre des déformations et aboutit à la formation de chaînes
de montagnes.

1. Les mouvements de plaques au niveau des dorsales


océaniques : exemple de la dorsale Atlantique
Si l'on étudie l’âge des roches constituant les fonds de l’océan Atlantique, on constate
que les roches les plus jeunes (en rouge) se trouvent au niveau de l’axe de la dorsale alors
que les plus anciennes (de vert à bleu) sont proches des continents et donc très éloignées
de l’axe de la dorsale. On peut aussi remarquer qu’il existe une symétrie dans cette
répartition de part et d’autre de la dorsale.
→ D’après cette répartition, on peut supposer que les plaques, donc la lithosphère, se
forment au niveau de la dorsale (Atlantique).

Ceci est confirmé par le fait qu’il existe une activité volcanique de type effusif dans l’axe des
dorsales : on y observe, en effet, des émissions de lave fluide basaltique qui, en se
refroidissant au contact de l’eau, prennent la forme de coussins de lave appelés (en anglais)
« pillow-lavas ».
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Doc. 2 : Formation d'une dorsale.

Ainsi, on peut en conclure que la dorsale atlantique est une zone d’écartement de
plaques (Africaine & Amérique du Sud par exemple) et de création de lithosphère (donc de
plaque tectonique) :
- dans l’axe de la dorsale, le magma fluide remonte, créant finalement de la nouvelle
lithosphère.
- les roches nouvelles qui arrivent dans l’axe de la dorsale vont alors pousser les plus
anciennes, déjà en place, ce qui agrandit petit à petit le plancher de l’océan.

Remarque
On peut comparer le fonctionnement d’une dorsale à un tapis-roulant puisque les nouvelles
roches vont pousser les anciennes et non pas se superposer. Ainsi, un océan s’agrandit alors
que 2 continents vont s’éloigner.
Étant donné que tous les océans communiquent entre eux, la mer envahit le plancher
océanique au fur et à mesure qu’il se crée.

Conclusion
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Au niveau des dorsales, de la lithosphère océanique se crée, ce qui modifie le « visage de la


Terre » : un océan se forme et s’agrandit.
Les dorsales sont donc associées au mouvement d’écartement appelé
également mouvement de divergence.
2. Les mouvements des plaques au niveau des fosses
océaniques : exemple de la fosse du Pérou
« Géographiquement », la fosse du Pérou est la frontière entre les plaques de Nazca et
Amérique du Sud. Ainsi, le côté ouest de l’Amérique du Sud présente les reliefs suivants : la
fosse océanique et des montagnes avec la cordillère des Andes dont plusieurs sommets sont
des volcans.

Un logiciel de sismologie permet d’afficher les foyers des séismes entre ces deux plaques
lithosphériques (voir doc. 3).

Doc. 3 : Foyers sismiques au niveau de la fosse du Pérou.

On réalise ensuite la coupe AB permettant de visualiser la répartition des foyers sismiques


en profondeur (voir doc. 4).

Doc. 4 : Répartition en profondeur des foyers sismiques selon la coupe AB.

D’après le doc. 4, on peut constater que les foyers sismiques ne sont pas répartis au
hasard au niveau de la fosse océanique. En effet, ils sont disposés sur un (même) plan
incliné (direction NO-SE) : ce plan commence donc au niveau de la fosse océanique et se
poursuit sous la chaîne de montagnes.
Ces séismes se trouvent au contact des deux plaques tectoniques qui subissent donc
un mouvement de rapprochement : la plaque de Nazca d’origine océanique passe sous la
plaque sud-américaine d’origine continentale et plonge dans l’asthénosphère.
De la lithosphère océanique disparaît donc au niveau de cette fosse (doc. 5).
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Doc. 5 : Schéma d'interprétation.

Conclusion
Au niveau d’une fosse océanique, de la lithosphère océanique disparaît, ce qui modifie le
« visage de la Terre » : un océan se ferme et disparaît.
Les fosses océaniques sont associées au mouvement de rapprochement appelé
aussi mouvement de convergence.
Enfin, au niveau d’une fosse océanique, une plaque lithosphérique d’origine océanique
passe sous une plaque d’origine continentale et plonge dans l’asthénosphère : ce
phénomène s’appelle la subduction.
3. Le rapprochement des continents
a. Exemple de la formation de l'Himalaya
L’Himalaya est une chaîne de montagnes située à la limite de deux plaques tectoniques qui
sont la plaque indienne et la plaque eurasiatique.

Il y a 70 millions d’années (Ma), l’Inde et l’Asie étaient séparées par l’océan Téthys. La
lithosphère océanique correspondant à cet océan a disparu car la plaque indienne s’est
rapprochée de la plaque eurasiatique au cours du temps.

Lorsque ces 2 plaques se sont « touchées », elles sont entrées en collision : elles se sont, par
conséquent, « écrasées » l’un contre l’autre et ont formé une chaîne de montagnes,
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l’Himalaya.

Ces montagnes grandissent encore actuellement : ces régions sont géologiquement actives
(séismes enregistrés par exemple), témoignant des mouvements de ces plaques.

Remarque
Lorsque deux continents se rencontrent, il n’y a pas de subduction car leurs densités sont
identiques, il n’y en a pas un qui peut passer sous l’autre. Ils vont donc s’affronter.
b. Des traces témoignant de la collision des continents
Dans les chaînes de montagnes comme l’Himalaya, on peut observer des déformations
cassantes, les failles, et des déformations souples, les plis. Ces déformations témoignent de
forces de compression dues à la collision de deux lithosphères continentales (ici, l’inde et
l’Eurasie).
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Doc 6 : Exemple de faille.


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Doc 7 : Exemple de pli.

On peut également observer des traces témoignant de la présence passée d’un océan dans
les roches des montagnes : fossiles marins (animaux ou végétaux), basaltes en coussins,
ophiolites…
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Doc 8 : Chevauchements de la chaîne de l'Himalaya.

Conclusion
Lorsque deux lithosphères continentales s’affrontent dans les zones de rapprochement de
plaques, les masses continentales se déforment et entraînent la formation d’une chaîne de
montagnes : il y a COLLISION entre ces 2 masses.
Au niveau des terrains, on peut observer des traces dues aux fortes pressions qui s’exercent
sur les terrains lors de cette collision (failles, plis).
L'essentiel
► Les plaques tectoniques se forment et s’écartent au niveau des dorsales
océaniques alors qu’elles se rapprochent et disparaissent au niveau des fosses océaniques.
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► Ces mouvements de plaques se font sur des millions d’années. Ainsi, dans les zones de
divergence (ou écartement) des océans se créent alors qu’ils se ferment et disparaissent
dans les zones de convergence (rapprochement).

► Les zones de rapprochement sont également le siège de l’affrontement de (deux) masses


continentales. Celles-ci entrent en collision et entraînent alors la formation d’une chaîne de
montagnes.

Le « visage de la Terre » se trouve ainsi transformé au cours du temps par


ces mouvements de plaques tectoniques.
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Doc. 9 : Schéma bilan des mouvements des plaques tectoniques.

Remarque
Étant donné que le « volume » de la Terre reste le même au cours des temps géologiques,
c’est la répartition des continents et des océans qui changent. Si de la lithosphère océanique
est créée en un point du globe, alors cela implique qu’en un autre lieu, de la lithosphère
océanique disparaît…
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La subduction

Objectif
L’étude des séismes au niveau des fosses océaniques a permis d’observer des séismes très
profonds qui se répartissaient suivant un plan incliné. Ces observations ont permis de mettre
en évidence les zones de subduction.
Quelles sont leurs caractéristiques ?

1. Les marqueurs de la subduction


a. Les manifestations géologiques
L’activité sismique et volcanique des zones de subduction est intense, on les qualifie pour
cela de marge active (dont la ceinture de feu du Pacifique), les séismes délimitent les
frontières de plaque.
Le volcanisme caractéristique de subduction est explosif (exemples : St Helens, Mont
Pinatubo).
La répartition particulière des séismes permet de visualiser la subduction suivant le plan de
Wadati-Bénioff. Les foyers maximums des séismes sont de 700 km, ce qui se traduit par la fin
de la plaque de subduction. Au-delà, la plaque est recyclée au niveau du manteau.

Doc. 1 : Profil sismique d’une zone de subduction (d’après le logiciel SISMOLOGUE)


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Le flux de chaleur d’origine interne, relativement constant à la surface du globe, présente au


niveau des marges actives une double anomalie :

• Anomalie positive : liée au volcanisme ;


• Anomalie négative : liée au fait que la plaque qui s’enfonce est plus froide, et qu’elle ne se
réchauffe pas car la plongée est trop rapide

Doc. 2 : Les isothermes dans une zone de subduction (source : CNRS.fr)

b. Topographie et figure tectonique


Les zones de subductions sont marquées par de forts reliefs :

- positif : ce sont des chaînes de montagnes volcaniques au niveau du continent (cordillère


des Andes) ou des arcs volcaniques insulaires (Japon) ;
- négatif : ce sont des fosses océaniques, elles atteignent une grande profondeur (-11 000
mètres : fosse des Mariannes dans la partie nord-ouest de l’océan Pacifique près de l’île de
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Guam)

D’autres structures tectoniques sont observables au niveau de ces régions :

- l’existence d’un prisme d’accrétion (ex : la Barbade), il s’agit d’un ensemble sédimentaire
provenant de la couverture sédimentaire de la croûte océanique qui est subductée ;
- des plis et des failles inverses ;
- la possibilité d’un bassin arrière-arc, en arrière de la zone de subduction qui traduit en fait
un mouvement d’extension (mer du Japon).
c. Les différents types de subduction
On distingue deux types de subduction :

- océan/continent : type andin avec formation d’une chaîne de montagne.


- océan/océan : type Philippines/Antilles avec arc insulaire et bassin arrière-arc (fosse plus
marquée).

Doc. 3 : Les différents types de subduction

2. Le moteur de la subduction
La subduction constitue l’un des principaux moteurs de la tectonique des plaques. Le
moteur de cette subduction est lié à la différence de densité.

Une plaque va être subductée lorsque son poids est trop important. La densité d’une plaque
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océanique n’est pas constante, la densité dépend directement de la température de la


plaque.
La température d’une plaque océanique n’a de cesse de diminuer en s'éloignant de son point
de naissance : la dorsale. Plus la plaque s’éloigne de la dorsale, plus elle est froide donc plus
elle est dense. Lorsqu’elle atteint une densité critique, supérieure à celle de l’asthénosphère,
la plaque plonge.

L’augmentation de la densité est concomitante de l’âge de la plaque, en effet plus une


plaque est ancienne, plus elle s’est éloignée de la dorsale. Généralement lorsque la plaque
est âgée de 50 Ma, sa densité est telle qu’elle plonge.

Doc. 4 : La densité moteur de la subduction (source : CNRS.fr)

L'essentiel
Les zones de subduction ont une activité sismique et volcanique intense, elles sont
qualifiées de marges actives.
Les séismes délimitent les frontières de plaque et permettent de visualiser la subduction
suivant le plan de Wadati-Bénioff. Le volcanisme caractéristique de subduction est explosif.

Les zones de subduction sont marquées par de forts reliefs :


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- positif : chaînes de montagnes volcaniques au niveau des océans


- négatif : fosses océaniques

Deux types de subduction :


- océan/continent : type andin, avec formation d'une chaine de montagne
- océan/océan : type Philippines/Antilles avec arc insulaire et bassin arrière-arc

En s'éloignant de la dorsale, la plaque vieillit, elle refroidit et sa densité augmente.


Lorsque son poids devient trop important, elle plonge.
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Transformation et mouvements de matières

1. LES SEDIMENTS

Ensemble d'éléments déposés par l'eau, le vent, la glace qui proviennent de l'usure des
continents, c'est à dire de la destruction de roches ou d'être vivants. La destruction se fait par
des mécanismes physiques produisant la fragmentation des matériaux et des réactions
chimiques donnant des solutions de lessivage (altération chimique). Les éléments solides sont
déplacés sous l'effet de la gravité, souvent par l'intermédiaire d'un fluide transporteur (eau,
glace), et sous l'effet des variations de pression atmosphérique qui produisent les vents. Les
éléments en solution sont transportés par l'eau.

 une partie des produits de destruction peut s'accumuler momentanément sur place, sans être
transportée, et constitue alors une couche d'altération ou éluvion.
 les débris, dans leur majeure partie, sont déplacés puis déposés, généralement dans l'eau,
pour former un sédiment détritique (alluvions au sens large). Les éléments en solution qui
précipitent, sous avec intervention des êtres vivants, forment un sédiment d'origine chimique ou
biochimique.

Figure 1-1: Origine des roches sédimentaires.

2. LES ROCHES SEDIMENTAIRES

Les sédiments, généralement meubles, sont finalement transformés en roches consolidées


(lithification). Ces transformations physiques et chimiques sont produites par la charge des
sédiments sus-jacents et par la circulation des solutions entre les éléments (eaux interstitielles):
c'est la diagénèse. Les aspects de la diagénèse varient selon le type de sédiments.

 sédiments carbonatés: la précipitation de carbonates dans les pores est un phénomène rapide
et peut se produire en plusieurs phases successives: la roche présente plusieurs générations de
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ciments. Des dissolutions locales sont possibles. L'exemple des bouteilles de Coca-Cola
cimentées dans les sables calcaires des îles Bahamas a fait le tour du monde géologique.

Figure 1.2: Diagénèse des roches carbonatées.

 sédiments siliceux: c'est d'abord la compaction qui intervient et diminue les espaces vides
entre les éléments et corrélativement augmente les zones de contact. Les solutions interstitielles
dissolvent certains constituants (silice, carbonates...) et se concentrent. Elles déposent de
nouveaux minéraux entre les grains (ciments argileux, siliceux, carbonaté...) oubien sur les grains
qui augmentent de taille: ce nourissage est souvent de même nature chimique que le grain et de
même orientation cristalline. Sous l'effet de l'acroissement de la température et de la pression
en profondeur, certains minéraux se transforment. Ils recristallisent d'abord suivant un réseau
plus régulier: c'est le cas de l'agradation des minéraux argileux. A plus grande profondeur, les
espèces cristallines sont modifiées: c'est le niveau de l'anchizone, début du métamorphisme.
L'enfouissement se traduit généralement par une diminution de la porosité, par rapprochement
des grains et colmatage des pores par le ciment: ces modifications de porosité prennent une
grande importance dans la recherche des réservoirs potentiels en hydrocarbures.
 sédiments argileux: les minéraux argileux recristallisent, le sédiment perd sa plasticité et
devient compact; s'il reste lité, c'est une shale.
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Figure 1.3: diagénèse des roches détritiques siliceuses.

3. COMPOSITION CHIMIQUE ET MINERALOGIQUE

Les éléments chimiques des roches sédimentaires proviennent de la lithosphère continentale


et de l'atmosphère; les êtres vivants de la biosphère peuvent intervenir comme intermédiaires
en concentrant ou libérant certains éléments (oxygène, CO2, calcium...). Il s'agit essentiellement
d'éléments légers avec prédominance du silicium, calcium, oxygène, dioxyde de carbone. Les
combinaisons minéralogiques consistent surtout en silicates et azccessoirement carbonates.
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Figure 1-4: Mouvement de matière au niveau de l'écorce

% roches % roches sédimentaires


magmatiques
SiO2 59,14 57,95
TiO2 1,05 0,57
Al2O3 15,34 13,39
Fe2O3 3,08 3,47
FeO 3,80 2,08
MgO 3,49 2,65
CaO 5,08 5,89
Na2O 3,84 1,13
K2O 3,13 2,86
H2O 1,15 3,23
P2O5 0,30 0,13
CO2 0,10 5,38
SO3 0,54.
BaO 0,06
C 0,66
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TOTAL 99,56 99,93

Figure 1-5: Principaux éléments chimiques dans les roches magmatiques et dans les roches
sédimentaires

On remarque dans ce tableau synthétique que la teneur des éléments chimiques dans les
roches sédimentaires est généralement voisine ou inférieure à celle des roches magmatiques,
sauf pour le CO2, l'eau et le Fe2O3 qui représentent l'apport de l'atmosphère et de la biosphère.

Figure 1-6: Composition des principaux groupes de roches sédimentaires. La zone inférieure
blanche correspond à des compositions rares ou inconnues.

4. MILIEUX DE DEPOT

Les éléments destinés à former un sédiment sont d'abord généralement transportés à l'état
solide ou en solution. Ils se déposent ou précipitent ensuite dans un milieu de sédimentation. Un
milieu de sédimentation est une unité géomorphologique de taille et de forme déterminée où
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règne un ensemble de facteurs physiques, chimiques et biologiques suffisamment constants


pour former un dépôt caractéristique; exemples: milieu lacustre, milieu deltaïque..Cette
définition reste vague quant à la taille d'un milieu: on parle souvent de milieu continental, mais
celui-ci comprend les milieux torrentiels, fluviatiles, lacustres...A l'opposé, différents milieux
peuvent être regroupés en unités spatialement plus grandes: un bassin sédimentaire regroupe
les différents milieux d'une même entité géographique dont les sédiments ont des caractères
communs (origine, âge...) Un exemple est fourni par le fossé actuel du Rhin qui regroupe les
milieux des pente des Vosges, de la Forêt Noire et ceux des plaines Bade et d'Alsace. Le point
fondamental à retenir, c'est la notion de dépôt caractéristique d'un milieu. Ainsi, le géologue
pourra reconstituer les conditions ayant règné dans un milieu ancien à l'aide des caractéristiques
de ses dépôts: la reconnaissance et la répartition des milieux anciens de sédimentation
constituent une des bases de la paléogéographie . Les dépôt ne sont qu'en transit dans les
milieux continentaux du fait de l'action de la gravité. Tôt ou tard, ils sont repris et transportés
finalement jusqu'au point le plus bas, la mer. Les milieux sédimentaires continentaux sont locaux
et transitoires par rapport aux milieux marins qui fournissent la majeure partie des roches
sédimentaires.

5. PRINCIPAUX TYPES DE ROCHES SEDIMENTAIRES

Les roches sédimentaires sont de composition chimique et minéralogique variée; elles sont
souvent faites de mélanges. Leur origine est souvent multiple. Il est ainsi difficile de proposer
une classification satisfaisante .

D'après leur origine, on distingue:

* les roches détritiquesprovenant de la destruction de roches, ou d'organismes: cailloutis,


sables, sables coquiliers et leur correspondants indurés, les conglomérats, grès et grès coquiliers.

* les roches chimiques issues de la précipitation des corps dissous dans l'eau: sel gemme,
potasse, tufs calcaires, silex...

* les roches biochimiques provenant de l'activité synthétique des organismes: charbons,


travertins... En fait, de nombreuses roches ont des origines mixtes: une accumulation de
coquilles peut être considérées d'origine biochimique, puisque ce sont les animaux qui ont
sécrété leur coquille, et d'origine détritique si ces coquilles sont brisées. Il est également délicat
de faire la part des activités algaires ou bactériennes dans les précipitations chimiques.

D'après la composition chimique, on distingue:

* les roches siliceuses (silice)

* les roches argileuses(phyllosilicates d'aluminium)


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* les roches carbonatées(carbonates de calcium et magnésium)

* les roches phosphatées(phosphates de calcium)

* les roches carbonées(carbone et hydrocarbures)

* les roches salines (chlorures, sulfates de Ca, Na, K)

* les roches ferrifères (oxydes, hydroxydes de fer

 Dans cette classification, les roches faites d'un mélange de constituants chimiques pourront
être rangées dans plusieurs catégories: par exemple, les marnes (argile + calcaire), les brèches
polygéniques (éléments de divers types pétrographiques), le loess (dépôt éolien formé de
quartz, d'argile et de calcaire)...

LES MILIEUX DE SEDIMENTATION

1 PARAMETRES D'UN MILIEU DE DEPOT


Au cours de la sédimentation, les facteurs physiques, chimiques et biologiques interviennent
d'une façon conjointe: cette interdépendance rend difficile leur étude systématique.

1.1 Agents de Transport

a)Principaux agents
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Figure 2-1: Principaux agents de transport

b) Caractéristiques physiques de l'agent

La densité, la viscosité et la vitesse de l'agent de transport déterminent la forme de


l'accumulation sédimentaire (corps sédimentaire), et la texture du sédiment (taille, surface,
agencement spatial des grains, figures de courant...) Schématiquement:

* vitesse forte : pas de dépôt

* vitesse faible: décantation, lamination

* viscosité faible: courant de traction, éléments classés

* viscosité forte: coulée de débris, éléments en vrac.

c) Recherche de l'agent dans un sédiment ancien.

On cherche à reconnaître l'agent qui a transporté les éléments dans un milieu de


sédimentation ancien à partir des caractères (facies) du dépôt. C'est un exercice difficile qui
permet néanmoins de reconnaître un milieu aérien ou aquatique.

Exemple: comment faire la distinction entre dunes éoliennes, produites par le vent en milieu
aérien, et les dunes hydrauliques, formées par un courant d'eau en milieu aquatique? On
étudiera les caractères du sable formant l'accumulation dunaire ancienne, à savoir:
* l'état de surface des grains de quartz: les grains transportés par le vent montrent des traces de
choc de haute énergie; leur surface prend un aspect dépoli; * l'orientation des plans de litage: la
variance est plus grande pour un dépôt éolien;
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* l'inclinaison des litages est plus forte dans un dépôt en milieu aérien (force de frottement plus
grande entre les grains);
* le rapport hauteur/longueur d'onde des rides de courant sur la dune qui sont plus serrées dans
le cas du vent,
* le type de fossiles et de traces biologiques observées.

Néanmoins aucun de ces caractères n'a une valeur définitive; les transformations
diagénétiques faisant passer le sédiment à l'état de roche modifient les caractères d'origine: la
corrosion chimique altèrent la surface des grains, la compaction change la forme des structures
sédimentaires, les restes biologiques peuvent avoir été remaniés...Dans bien des cas le doute
demeure quant à la nature exact du milieu de dépôt d'un sable ancien.

1.2 Profondeur d'un milieu de dépôt aquatique

La profondeur de l'eau est accompagnée des variations de l'énergie du milieu, de son potentiel
redox (oxygénation), de la composition minéralogique du dépôt (néoformation de certains
minéraux, teneur en carbonates...), de son contenu biologique, lui-même fonction de la lumière,
l'oxygénation et la salinité. Dans un milieu ancien on ne pourra estimer la profondeur du dépôt
que d'une façon indirecte, à partir des caractères physiques, chimiques et biologiques des
sédiments.

a) estimation de l'énergie

En général, l'énergie hydrodynamique (agitation de l'eau) règnant dans un milieu diminue


quant la profondeur augmente. En surface, le mouvement des vagues et les courants créent une
agitation constante de l'eau: l'énergie est forte. En profondeur, l'agitation est faible, les
sédiments décantent lentement. On admet qu'en mer, les vagues font sentir leur effet juqu'à
une profondeur d'une centaine de mètres, peut-être plus, pendant les tempêtes. Selon la
théorie d'AIRY, l'amplitude d'une vague est fonction de sa longueur d'onde. Néanmoins,
l'hydrodynamisme peut être important à plus d'un millier de mètres de profondeur: le long des
marges continentales, les courants marins de contour forment des rides de courant sur le fond;
les courants de turbidité déplacent d'énormes volumes de sédiments en suspension au pied des
talus continentaux.

La texture et les structures sédimentaires sont des indicateurs d'énergie et non de profondeur
s.s.

* énergie très forte: pas de dépôt; figures d'érosion sur le fond,

* énergie moyenne: accumulation de sédiments sous forme de corps sédimentaires irréguliers


(dunes, rubans sableux), rides de courant; sédiments grossiers (galets, graviers, sables)
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* énergie faible: accumulation sous forme de corps sédimentaires réguliers; sédiments fins
laminés.

Les exceptions sont nombreuses: des courants rapides peuvent déposer des sables en lamines
régulières sur un fond plat (lamines de haut régime d'écoulement); les courants de turbidité de
haute énergie déposent des corps sédimentaires étendus et réguliers.

b) Utilité des fossiles et des traces fossiles

L'état de conservation des fossiles donne une indication sur l'hydrodynamisme du milieu de
dépôt. Des fossiles fragiles délicatement conservés (fins tests de foraminifères, articles de
crinoïdes en connexion...) témoignent d'une énergie trés faible. En revanche, des coquilles
cassées et classées sont caractéristiques d'un milieu agité. Leur orientation indique
l'intervention d'un courant tracteur. Les traces de locomotion laissées sur le fond par un
organisme correspondent à un milieu calme; l'absence de traces d'activité biologiques indique
souvent un milieu agité: les organismes non fixés ne peuvent pas s'installergénéralement, les
traces biologiques sont remplacées par des traces mécaniques produites par le courant.

La nature des fossiles peut être également un bon indicateur du milieu où les organismes ont
vécu, et donc de celui où leurs restes se sont déposés s'il n'y a pas eu transport latéral. La
présence d'algues est liée à la photosynthèse, donc à la lumière de la zone photique, quelques
dizaines de mètres de profondeur au maximum. Les coraux, contenant pour la plupart des
algues symbiotiques, ne se développent généralement que dans la zone photique. Certaines
espèces de foraminifères benthiques actuels ne se rencontrent qu'à des profondeurs
déterminées: on peut généraliser les conclusions aux espèces voisines fossiles.

Le problème principal rest néanmoins de savoir si les restes trouvés correspondent à des
organismes ayant vécu sur place. Les courants de turbidité peuvent disperser les coquilles de la
plate-forme littorale dans les plaines bathyales océaniques. En l'absence de restes organiques,
les traces d'activité peuvent se montrer trés utiles. Des traces sont laissées par des organismes
vivant à faible profondeur (plage, plate-forme littorale), d'autres à des profondeur plus grandes
(bassin océanique). Des assemblages de traces caractéristiques ont pu être corrélées avec la
profondeur.
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Figure 2-2 : Répartition des traces d'activité en milieu marin selon SEILACHER. Dans la zone
tidale, les organismes fouisseurs creusent des terriers en U (comme celui de l'annelide actuel du
genre Arenicola) et se nourissent de suspension. Sur la plate-forme, on trouve les terriers
également en U mais d'animaux se nourissant de la matière organique du sédiment. Plus
profondément, les terriers des animaux fouisseurs sont plus complexes .

c) Liaison profondeur-anoxie

Le teneur en oxygène de l'eau diminue généralement avec la profondeur si le corps d'eau n'est
pas intensément brassé.
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Figure 2-3: Teneur en gaz dissous dans la Mer Noire. La teneur en O2 décroit avec la
profondeur; elle est nulle au-delà de 200 m; sa diminution à la surface est due au métabolisme
du plancton. Le sulfure d'hydrogène et le méthane sont produit par la décomposition bactérienne
de la matière organique des sédiments du fond.

Les zones profondes et calmes sont pauvres en oxygène (anoxie). Cependant, une agitation,
même temporaire, de l'eau apporte de l'oxygène de la surface: c'est le cas des tempêtes, des
courants profonds, des courants de turbidité. Certains corps ne peuvent se former ou
s'accumuler qu'en milieu anoxique: la matière organique est fermentée par les micro-
organismes et produit des sulfures et du méthane.

d) Profondeur de compensation des carbonates

Le carbonate de calcium est dissous en profondeur; il n'y a plus de carbonate dans les mers
actuelles au delà de 5400 m de profondeur. Les tests calcaires de foraminifères issus du plancton
sont dissous et ne laissent plus de trace dans le sédiment. La profondeur de compensation des
carbonates (Carbonate Compensation Depth ou CCD) varie selon les mers actuelles, à plus forte
raison pour les mers anciennes. Néanmoins on peut toujours affirmer qu'un sédiment carbonaté
ne s'est pas formé à grande profondeur: c'est le cas de la craie constituée de test calcaires de
micro-organismes planctoniques.

e) Structures de glissement
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Un sédiment qui glisse sur une pente se déforme est acquiert des structures particulières, les
structures de glissement, dont les slumps sont les plus représentatifs. Ces structures sont
préservées ensuite dans la roche. On estime qu'une pente minimale de 1°30 est nécessaire pour
permettre un glissement. La présence de slumps dans une couche permettra d'estimer
grossièrement la pente ancienne (paléopente) et indirectement la profondeur minimale d'un
bassin d'accumulation.

f) figures indiquant une mise à l'air libre.

Les fentes de dessication, les traces de gouttes de pluie, les traces de locomotion de vertébrés
terrestres (comme les traces de pas de dinosaures, au Secondaire, et celle d'australopithèques
au Quaternaire), témoignent d'une mise à l'air du sédiment meuble. Les traces d'activité algaire,
ou stromatolites, sont assez caractéristiques des zones intertidales. De nombreuses formes
d'érosion ne se produisent qu'en milieu aérien (fragmentation des roches par variations de
température, galets éolisés par exemple). Les altérations donnant naissance aux sols et aux
croûtes calcaires ne peuvent se produire qu'en milieu continental.

g) Rapports brome/chlorures dans les évaporites.

La quantité de brome dans l'eau de mer augmente en fonction de la profondeur si la masse


d'eau est immobile. Les roches produites par précipitation des sels de l'eau, ou évaporites,
contiendront une quantité de brome qui dépendra de la profondeur de formation. Cette
méthode a apporté des arguments à l'hypothèse qui suggère que les évaporites anciennes ne
résultent pas toutes de l'évaporation superficielle d'un volume d'eau mais peuvent être
également précipitées au fond de bassins marins sursalés.

1.3 Action de la température

Son action est multiple. Elle agit d'abord sur la solubilité de nombreux corps. En général, les
minéraux sont plus solubles à chaud, néanmoins, c'est l'inverse pour le CO2 et les carbonates:
les carbonates précipitent quand la température s'élève. La température conditionne également
l'état physique de l'eau: glace , liquide transporteur, vapeur accompagnée de la précipitation des
corps en solution (évaporites). D'une façon générale, elle agit sur la vitesse des réactions
chimiques: son rôle est particulièrement important dans les phénomènes d'altérations.

Plusieurs méthodes permettent d'évaluer les températures règnant dans les milieux anciens
(paléotempérature). La composition de la faune et de la flore donne de bonnes indications pour
les périodes récentes: des restes d'hippopothames dans un dépôt quaternaire indiquent un
climat chaud, ceux de rennes, un climat froid. Il faut que le sédiment contienne des restes
fossiles, que les espèces identifiées soient identiques ou voisines des espèces actuelles, et
qu'elles aient des exigences écologiques définies. La couleur du sédiment peut apporter
quelques renseignements sur les dépôts continentaux: les dépôts sont plutôt rouges en climat
tropical (fer à l'état ferrique), ils sont plutôt gris en climat froid où les réactions d'oxydation sont
Henintsoa Solotiana SVT 1ere D

plus lentes. Certains minéraux ne se forment que dans des conditions de température
particulière: le sulfate de calcium précipite à l'état de gypse pour une température inférieure à
25°C, à l'état d'anhydrite pour une température supérieure.

D'autres caractères sédimentologiques peuvent avoir une utilité: l'accumulation de moraines,


les roches striées indiquent le passage d'un glacier, donc un climat froid; les évaporites pour se
former demandent une forte évaporation, donc un climat chaud.

Une méthode précise mais plus délicate à mettre en oeuvre est celle des isotopes de l'oxygène.
Au cours de l’évaporation d’un corps d’eau, le départ de l'isotope léger est favorisé par rapport à
l’isotope lourd. Le rapport 18O/16O sert donc de (paléo)thermomètre. On dose ainsi les
carbonates marins, en particulier ceux des coquilles mais aussi les dépôts continentaux. On a pu
mettre ainsi en évidence de grandes fluctuations climatiques au cours des temps géologiques.

Figure 2-4: Variation isotopique de l'oxygène contenu dans les tests d'un foraminifère
planctonique dans une carotte de sédiment du Pacifique équatorial. La teneur en isotope 18 est
exprimé par rapport à un standard international, le PDB .

1.4 Paramètres chimiques

Ils dépendent des paramètres physiques comme la température et la profondeur; ils


conditionnent les facteurs biologiques.

a) Potentiel d'oxydo-réduction (Eh)

Eh des milieux sédimentaires:

* Eh > 0 : milieux oxydants en contact avec l'air: milieux aériens, milieux aquatiques superficiels
ou agités
Henintsoa Solotiana SVT 1ere D

* Eh < 0 : milieux réducteurs, à l'abri de l'air: milieux aquatiques calmes, eaux stratifiées, sols
hydromorphes.

Le potentiel d'oxydo-réduction régnant dans le milieu de dépôt agit sur l'intensité de l'activité
biologique, sur l'état d'oxydation de certains éléments (fer, manganèse...), sur l'évolution de la
matière organique. L'Eh agit sur la nature des espèces vivantes et sur l'abondance des individus.
En milieu réducteur, pauvre en oxygène (anoxique), la faune est rare, les espèces sont adaptées
aux conditions défavorables, les bactéries réductrices contribuent à l'abaissement de l'Eh. Les
minéraux à base de fer sont des oxydes ferriques (Fe+++) en milieu oxydant, des oxydes,
carbonates et sulfures à fer ferreux (Fe++) en milieu réducteur. La couleur du sédiment varie du
rouge ou jaune (oxydant) au vert-gris (réducteur). Les restes organiques disparaissent par
oxydation pour un Eh>0; ils sont conservés, s'accumulent et sont réduits en hydrocarbures et
carbone en Eh négatif: le sédiment est noir.

b) Acidité ou basicité du milieu (pH)

Un milieu de sédimentation est généralement proche de la neutralité: son pH est compris entre
6 et 8. Il existe des milieux particulièrement acides comme les tourbières (pH voisin de 5) ou
basiques comme les lacs sodiques du grand Rift africain (pH > 9). Certains minéraux comme la
calcite et la silice, sont sensibles au pH qui agit sur leur solubilité.

Dans l'eau de mer:

* la calcite précipite en totalité pour pH > 8; elle est dissoute aux pH inférieurs

* la silice précipite en grande partie pour pH < 7.

Figure 2-5: solubilité de la silice amorphe et de la calcite dans l'eau de mer à 20°C.
Henintsoa Solotiana SVT 1ere D

On voit que ces deux minéraux ne sont généralement pas simultanément en équilibre avec leur
environnement chimique dans un même sédiment; s'ils coéxistent, l'un a toujours tendance à se
substituer à l'autre. Dans les grès à ciment calcaire, les grains de quartz sont trés souvent
corrodés par le ciment calcitique. La nature du sulfure de fer dépend également du pH. La
marcasite se forme préférentiellement en pH acide (c'est le cas des marais houillers); la pyrite se
forme en milieu basique comme dans l'eau de mer (pH voisin de 8). Parmi les minéraux argileux,
la kaolinite est plutôt formée en milieu acide, à l'inverse des smectites. Le pH agit conjointement
avec l'Eh dans un milieu. Des champs de stabilité caractérisent les conditions de formation des
minéraux.

Figure 2-6b: Stabilité de quelques compo


sédimentaires
en fonction de l’Eh et du pH (d'après GARR

Figure 2-6a: Eh et pH de quelques milieux de dépôt

c) Salinité
Henintsoa Solotiana SVT 1ere D

La salinité d'un milieu marin est évaluée en g/l de sels dissous (surtout NaCl) ou en % d'ion
chlorure (chlorinité). La salinité de l'eau de mer est d'environ 35 g/l, sa chlorinité de 19,4 pour
mille. La salinité des milieux aquatiques varie de 0 g/l à plus de 100 g/l. On parle d'eau douce,
d'eau saumâtre, d'eau de mer, d'eau sursalée (hypersaline). Les sels précipitent à saturation.
Certains caractères faciologiques permettent de connaître la salinité d'un milieu ancien
(paléosalinité). La faune est un bon critère: des espèces vivent en eau douce, d'autres en eau de
mer; certaines supportent des variations de salinité (espèces euryhalines), d'autres non. Les
populations animales des milieux sursalés sont pauvres en espèces mais nombreuses en
individus souvent de petite taille. La présence d'évaporites (gypse, halite...) indiquent une
sursalure; la précipitation des sels de potassium est la preuve d'une évaporation complète de la
masse d'eau. Ces évaporites se trouvent en bancs continus ou dispersées en cristaux dans le
sédiment (cristaux de sel). Les cristaux de sels peuvent être par la suite dissous et laisser une
cavité cubique qui est remplie par un sédiment fin: ce moulage est une pseudomorphose de
cristal de sel.

La teneur en bore des argiles constitue un bon indicateur de paléosalinité. En effet, la teneur
en bore de l'eau est fonction de sa salinité. Le bore se fixe dans les feuillets argileux, surtout
ceux des illites qui enregistrent donc la salinité de leur milieu de dépôt. Des illites contenant
moins de 50 ppm de bore ont été déposées en eau douce. Des teneurs voisines de 300 ppm
indiquent un milieu salé de type marin. Des teneurs supérieures sont celles de sédiments de
milieux sursalés.

1.5 Paramètres biologiques

Les êtres vivants dépendent étroitement des autres paramètres: énergie du milieu,
température, salinité, Eh-pH, teneur en oxygène. Ils dépendent également les uns des autres
(équilibre d'une population avec son milieu, notion de chaîne alimentaire, nourriture disponible,
surpopulation...). Ils agissent en retour sur les paramètres physico-chimiques directement et
indirectement:

 sur l'énergie du milieu: par exemple, les organismes marins fixés diminuent par leur présence
l'hydrodynamisme ambiant (cas des récifs, des herbiers) et favorisent le dépôt des sédiments; ils
créent un micro-milieu protégé (lagon d'un atoll par exemple).

sur l'Eh et le pH: la surproduction de matières organiques par dans un milieu aquatique
entraîne son eutrophisation; la teneur en oxygène de l'eau diminue(anoxie), la matière
organique s'accumule au fond et subit l'action des bactéries réductrices (production de
méthane, de sulfures).

 sur le taux d'accumulation de sédiments en produisant des débris organiques (déjections...) et


minéraux (squelettes, coquilles, tests...) qui constituent les bioclastes des roches calcaires
(principale source des carbonates marins).
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2. PRINCIPAUX MILIEUX DE SEDIMENTATION


2.1 Les milieux continentaux

a) milieux aériens

* sols

* pentes: éboulis, coulées de solifluxion

* vallées torrentielles: alluvions

* piedmonts:

* milieux glaciaires

* dépôts éoliens

b) milieux aquatiques:

* plaines alluviales (grandes rivières permanentes)

* lacs

* marécages

2.2 Les milieux marins

a) milieux littoraux (plage et plate-forme littorale)

- sédimentation à dominance silico-clastique quand l'apport détritique est fort

- sédimentation à dominance carbonatée là où l'apport détritique est faible et le climat


favorable au développement des organismes contructeurs.

b) milieux de talus sous-marin:

sédiments détritiques rythmés mis en place en bas du talus par les courants de turbidité

c) bassin et fosse océanique:


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détritiques fins venant du talus auxquels s'ajoutent les particules fines tombant de la surface:
débris planctoniques, poussières volcaniques...dépôt de boues pélagiques ou hémi-pélagiques.
Le long des marges actives, un prisme sédimentaire souligne la position de la subduction.

3. Les milieux intermédiaires

Ils sont situés aux limites du domaine marin et du domaine continental et présentent des
caractères mixtes.

* estuaires: influence de la mer prépondérante

* deltas: le fleuve a une action dominante; sédimentation abondante.

* lagunes: trés étendues si la bordure du continent est trés plane.

Figure 2-7: principaux milieux de dépôt.

Les minéraux constituant des roches ne sont stables que dans des domaines définis de température (T) et de pression (P).
Lors d'un cycle orogénique, les roches sont entraînées pour des raisons tectoniques vers la profondeur : il y a transformation
des minéraux par réaction entre eux. De nouveaux assemblages apparaissent, typiques des conditions P-T rencontrées
durant ce parcours : c'est le métamorphisme qui peut se définir comme l'ensensemble des modifications intervenant à
l'état solide dans la composition minérale et dans la structure d'une roche soumise à des conditions de température et de
pression différentes de celles où elle s'est formée.
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- Les facteurs du métamorphisme : température - pression - composition chimique - temps.


- Les différents types de métamorphisme : hydrothermal - d'impact - de contact - régional - classification de Miyashiro
- Les transformations minéralogiques : réactions paramorphiques - réactions entre plusieurs minéraux - grilles
pétrogénétiques
- L'intensité du métamorphisme : isogrades, faciès et climats (gradients) métamorphiques
- Les déformations métamorphiques : à l'échelle de l'échantillon - du minéral
- Classification et nomenclature des roches métamorphiques : en fonction du faciès pétrographique, du faciès
métamorphique, des séquences métamorphiques.
- Le rétrométamorphisme

II - LES FACTEURS DE METAMORPHISME


Il existe 4 facteurs principaux : la température, la pression, le temps et la composition chimique.
♦ La température est fonction de la profondeur ou est en liaison avec la poximité d'une chambre magmatique. On sait que
l'énergie thermique provient du flux de chaleur de la planète, généré essentiellement par la désintégration d'éléments
radioactifs (U, Th, K) très présents dans la croûte continentale : on considère que la température est de l'ordre de 800°C à la
base de cette enveloppe.
Le gradient géothermique est dit "normal" (30°C / km) dans la croûte continentale, élevé (50°C / km) dans les zones
tectoniquement actives et faible (aux alentours de 6°C / km) dans les anciens boucliers continentaux.
En principe, le domaine de métamorphisme s'étend en température de 50°/100°C à 650/700°C

♦ La pression : on peut distinguer 3 "types" de pression s'exerçant sur une roche.

 la pression lithostatique (PL) qui est la pression


exercée sur une roche, par les roches qui la
surmontent. Cette pression est fonction de la densité
des roches et de la profondeur à laquelle elle s'exerce.
Elle est isotrope, c'est à dire homogène dans toutes les
directions et n'engendre donc pas de déformation.
 les contraintes tectoniques (CT) : il s'agit de la
pression exercée sur les roches par l'action des forces
tectoniques, elle est liée aux chevauchements et aux
processus orogéniques. Elle est donc anisotrope car
elle n'est pas homogène dans toutes les directions de
lespace : elle est orientée et engendre des Fig.1 - Cours MasterPro - Université de Bourgogne
déformations et l'apparition de nouvelles structures à
différentes échelles.
⇒ L'action combinée de ces 3 pressions engendre des
 la pression des fluides (Pf) : c'est la pression
transformations.
exercée au sein des pores des roches par les fluides.
Elle dépend de la présence d'H2O et de CO2 qui
peuvent être présents dans les interstices et libérés
lors de réactions chimiques de déshydratation ou de
décarboxylation. La Pf favorise la circulation de fluides,
accélère les réactions de transformations minérales,les
Henintsoa Solotiana SVT 1ere D

échanges de matière et abaissent la température de


début de fusion des matériaux.
♦ La composition chimique : Au cours du métamorphisme, la composition chimique peut :
- restées inchangée (à l'exception des teneurs en H2O et CO2) : il s'agit donc de transformations isochimiques qui ont lieu
en "système fermé (métamorphisme isochimique)
ex : NaAlSi3O8 ----------> NaAlSi2O6 + SiO2
albite jadéite quartz

- être sensiblement modifiées par apport d'éléments


d'éléments chimiques (Si, Al, Na, K, etc...) : ce sont donc des transformations
allochimiques

ex : 3 CaMg(CO3)2 + 4 SiO2 + H2O ----------> Mg3Si4O10(OH)2 + 3 CaCO3 + 3 CO2


dolomite quartz talc calcite

Dans ce dernier cas, les fluides jouent un grand rôle : apport d'eau et départ de dioxyde de carbone. c'est souvent le cas
dans le cadre de conditions de P et T peu élevées. Dans le métamorphisme prograde, l'eau est chassée des assemblages
minéralogiques et des fuides minéralisés sont ainsi extraits des roches.

♦ Le temps : c'est
'est un facteur important car il faut que les conditions physico-chimiques
physico chimiques soient modifiées durablement pour
que les transformations minéralogiques et structurales aient le temps de se produire.
La plupart des minéraux sont métastables, c'est à dire qu'ils se mantiennent sans modifications sensibles en dehors de leur
domaine de formation : c'est cette propriété qui permet d'observer à l'affleurement des paragenèses (*) d'origine profonde.
Les réactions de formation des minéraux sont réversibles mais les réactions
réactions rétrogrades ne se produisent pas ou à des
vitesses extrêmement faibles. La vitesse d'exhumation est donc un facteur essentiel de conservation des assemblages
métamorphiques.

(*) Paragenèse : association de minéraux qui sont, ensemble, stables dans certaines
certaines conditions pression
pression-température et
qui caractérise le chimisme général de la roche.

II - LES DIFFERENTS TYPES DE METAMORPHISME


Le domaine du métamorphisme est borné par deux limites :

 La diagenèse pour les basses températures : ensemble des processus transformant un dépôt sédimentaire en roche
sédimentaire (compaction, dissolution, lithification)
 L'anatexie pour les hautes températures : ensemble des processus par lesquels les roches mé
métamorphiques subissent
une fusion partielle.
Henintsoa Solotiana SVT 1ere D

♦ Le métamorphisme d'impact (shock


metamorphism) : il est la conséquence de la chute
d'une météorite à la surface de la planète. Le choc
engendre des températures et des pressions
énormément élevées qui transforment
ment les minéraux
de la roche choquées, des températures et des
pressions qui sont bien au-delà
delà de celles atteintes
dans le métamorphisme régional.

PlanetTerre : cas de l'astroblème de


Rochechouart–Chassenon
Chassenon
♦ Le métamorphisme hydrothermal (seafloor
metamorphism) : apport d'élémentss chimiques par
circulation de fluides
♦ Le métamorphisme de contact : extension limitée
(quelques centimètres à quelques kilomètres),
ilomètres), se
développant autour d'une intrusion magmatique.
♦ Le métamorphisme régional (ou général) : Fig.2
constitue des formations
mations étendues sur des dizaines ou
des centaines de kilomètres.

1) Le métamorphisme hydrothermal
Ce type de métamorphisme se caractérise par des transformation d'une roche originelle par apport d'éléments chimiques
lié à la circulation de fluides. Il concerne essentiellement la lithosphère océanique. En effet, dès sa mise en place au nive
niveau
de la dorsale, la croûte subit de profondes transformations par un hydrothermalisme
hydrothermalisme de haute température qui bouleverse
les associations monérales initiales par hydratation et échanges d'ions en réponse à la circulation active de l'eau de mer
dans ces roches très fracturées. Les phénomènes essentiels sont le passage danns le faciès amphibolites puis schistes verst
des gabbros et la serpentinisation des roches mantelliques jusqu'à des profondeurs importantes (probablement plusieurs
kilomètres).

Il en résulte une modification chimique globale importante de la lithosphère océanique


océanique : augmentation globale de la
teneur en eau par cristallisation des minéraux hydroxylés (amphiboles, chlorite) et augmentation de la teneur globale en Na,
K, et Si.

2) Le métamorphisme de contact

Il s'agit de transformations liées aux intrusions


magmatiques et qui sont donc imitées dans l'espace
(d'une dizaine de m² au km²). C'est principalement la
température qui intervient ici, il y a peu de déformations
liées à la pression (l'intrusion du magma peut toutefois,
en "poussant" les terrains déjà en place, induire une
schistosité). Il n'y a souvent qu'un réarrangement
minéralogique, sans échange avec d'autres corps que la
roche originalle (métamorphisme isochimique). La
nature des transformations et leur intensité sont donc
fonction de :

 la nature du pluton

 la distance par rapport au magma

 la nature des roches originelles


Henintsoa Solotiana SVT 1ere D

Apparaît alors une auréole de métamorphisme où l'on


observe une zonation des transformations autour de
l'intrusion magmatique.

Dans l'environnement du pluton, les isothermes sont


déformés et l e transfert de chaleur se fait par
conduction.

Fig.3 - Cliquer sur l'image pour l'agrandir


Source : Introduction à la géologie des ressources minérales

Le granite de Flamanville
anville (granite à amphiboles) est intrusif dans un
série sédimentaire plissée constituée de schistes et de calcaires daté
du Dévonien-Silurien.
Silurien. Au contact du granite, sur environ 150 à 20
mètres, les roches sédimentaires sont affectées de modification
texturales et minéralogiques : elles forment une auréole d
métamorphisme.

A partir d'un affleurement de schistes et en se rapprochan


progressivement du granites, on peut observer :

 des schistes tachetés (nodules de cordiérite),

 des schistes noduleux et micacés (apparition de micas e


d'andalousite)
 des cornéennes, roches dures, massives à grains fins et isotropes
cordiérite et andalousite.
Dans la majorité des cas, les roches métamorphiques de l'auréol
ont globalement la même composition chimique que celles des roche
sédimentaires dont elles proviennent. Il y a eu un simpl
réarrangement minéralogique, éventuellement accompagné d
départ d'eau et de CO2.
Bordas -1994
Fig.4 - Cliquer sur l'image pour l'agrandir

L'apparition de minéraux nouveaux traduit les modifications des conditions physiques régnant au voisinage de l'intrusion. Dan
Dans ce cas
c'est principalement la chaleur dissipée par le corps magmatique en cours de refroidissement qui est responsable des modi
modifications :
s'agit d'un thermométamorphisme.

Comme on l'a vu, ce type de métamorphisme peut engendrer des transformations chimiques mais les transformations structurale
sont limitées.

PlanetTerre : Métamorphisme et tectonique dans l'encaissant du granite de Ploumanac'h


Henintsoa Solotiana SVT 1ere D

3) Le métamorphisme régional (ou général)


C'est le type de métamorphisme qui produit la plus grande quantité de roches métamoprhiques. Les transformations
observées sont liées aux mouvements tectoniques, affectant de vastes régions (des centaines de kilomètres-carrés). Elles
peuvent résulter :

 l'enfouissement par subsidence (partie profonde d'épais bassins sédimentaires),

 l'empilement d'unités tectoniques crustales dans le cas d'orogenèse,

 la subduction d'une lithosphère océanique

 la collision de lithosphère continentale.


Dans ce cadre, les transformations chimiques sont possibles mais limitées. Par contre, les transformations minéralogiques
et structurales sont importantes : les recristallisations se font sous contraintes orientées. Des structures caractéristiques
apparaissent (schistosité, foliation, linéation).

Un exemple de métamorphisme régional : le massif de l'Arize (Ariège - Carte de Saint Girons 1/50.000). Cet ensemble
appartient à la zone structurale nord-pyrénéenne. Il est principalement constitué d'une série d'âge paléozoïque.
- Légendes - En allant du nord vers
le sud :
- la série (Silurien à
Carb : Carbonifère Carbonifère) correspond
/ Dév : Dévonien à des roches
Sil : Silurien sédimentaires peu ou pas
/ Ord : Ordovicien transformées.
Camb : Cambrien
- dans les roches datées
du Silurien contenant de
1 : isograde nombreux fossiles
d'apparition de la (Trilobites,
séricite (+), de la Brachiopodes...)
chlorite (+) et de la commencent à
muscovite (+) apparaître des minéraux
2 : isograde nouveaux (séricite,
d'apparition de la chlorite, muscovite) : les
biotite (+) roches sont
3 : isograde métamorphisées.
d'apparition de
- Dans un complexe
l'andalousite (+)
schisto-gréseux avec
4 : isograde de
intercalations de bancs
disparition de la
calcaires d'âge cambro-
muscovite (-), de
ordovicien, les minéraux
l'andalousite (-),
cités ci-dessus sont
4 : isograde
toujours présents mais
d'apparition de la
Fig.5 - Source : Pomerol - "Eléménts de géologie" les fossiles ont disparu.
sillimanite (+), des
Un peu plus au sud de
feldspaths potassiques
cette zone, la structure
(+) et microcline (+)
des roches change de
façon importante : elles
Henintsoa Solotiana SVT 1ere D

sont formées de lits, de


nature minéralogique
différente,
alternativement clairs
(quartz) et sombres
(ferro-magnésiens).

- Au-delà, de nombreux
changements
minéralogiques s'opèrent
(voir disposition des
isograde). Les feldspaths
qui n'étaient que
microscopiques dans les
roches précédents se
développent et
deviennent visibles à
l'oeil nu : les roches sont
alors appelées des gneiss.

- Dans ces gneiss,


l'apparition du microline
correspond à un début
d'anatexie. Cette zone
comporte donc des
migmatites.

Par rapport à l'exemple précédent, on peut donc noter des différences importantes : l'étendue de la zone métamorphique,
l'architecture anisotrope des micaschistes et des gneiss, le passage progressif vers un phénomène de fusion.

III - LES TRANSFORMATIONS mineralogiques

Le métamorphisme se caractérise par :

 la disparition de minéraux instables si la pression


et la température varient,
 l'apparition de minéraux stables, caractéristiques
des nouvelles conditions (P,T)
 la présence de minéraux originels.

1) Les transformations polymorphiques :


Henintsoa Solotiana SVT 1ere D

Fig.6
Elles sont caractérisées par l'apparition d'un
nouveau minéral de composition identique (même
formule chimique) mais de structure cristalline
différente.

L'exemple le plus simple est celui des silicates


d'alumine : andalousite, disthène, sillimanite, tous de
formule Al2SiO5 mais satble dans des conditions (P,T)
différentes.

Disthène - Sillimanite

Source : PlanetTerre - Droits réservés - © 2002


Véronique Gardien

Andalousite

Source : UniCiel

2) Les réactions entre plusieurs minéraux

Sans fluide

♦ Minéral A + Minéral B ----------> Minéral C +


Minéral D
♦ Minéral A ----------> Minéral B + Minéral C
ex : Enstatite + Anorthite ----------> Diopside +
ex : Albite ----------> Jadéite + Quartz
Silicate d'alumine
NaAlSi3O8 NaAlSi2O6 SiO2
MgSiO3 CaAl2Si2O8 CaMgSi2O6
Al2SiO5

Avec apport et/ou production de fluides

♦ Minéral A + Minéral B + H2O ----------> Minéral C + ♦ Minéral A + Minéral B ----------> Minéral C +


Minéral D + CO2 Minéral C + H2O
Henintsoa Solotiana SVT 1ere D

ex : Dolomite + Quartz + Eau ----------> Talc + Calcite ex : Albite + Glaucophane ----------> Grenat +
+ Diox. de Carbone Jadéite + Eau

3[CaMg(CO3)2)] 4SiO2 H2O Mg3Si4O10(OH)2 3 Si3AlO8Na Na2(Mg,Fe)3Al2Si8O22(OH)2 Mg3Al2(SiO4)3


CaCO3 3 CO2 NaAlSi2O6 H2O

Ces transformations minéralogiques peuvent


être observées à l'échelle de la lame mince sous la
forme d'auréole réactionnelle

Le minéral originel, l'olivine ici, se situe au


centre. L'orthopyroxène (type enstatite) se crée au
dépend de l'olivine. De même, l'hornblende
apparaît au dépend du clinopyraxène (type augite)

Fig.7 - Cours MasterPro - Université de Bourgogne

Les minéraux néoformés constituent de nouvelles associations minéralogiques appelées paragenèse. Il s'agit donc d'une
association de minéraux issus d'un même processus géologiques et stables simultanément dans une même gamme de
conditions physico-chimiques (Pression et Température).
Henintsoa Solotiana SVT 1ere D

La succession des réactions minéralogiques peut alors


être représentée graphiquement par des grilles
pétrogénétiques qui présententt des champs de stabilité
(P-T)
T) des minéraux, délimités par les lignes ou des
courbes de réactions minéralogiques (apparition et/ou
disparition de phase minérale). Elles peuvent être plus ou
moins complètes.
Les courbes d'équilibre univariants sont des droites.
dro
L'allure de ces courbes nous renseigne sur les paramètres
P, T qui contrôlent ces réactions : si l'équilibre est très
sensible à la pression, la courbe sera plus ou moins
parallèle à l'axe des températures. Ce sera l'inverse pour
la sensibilité aux températures.

Les courbes en traits rouges sont les trajets P-T


P pour les
trois types de métamorphisme principaux de
la classification de Miyashiro :
 Climat de haute pression (jadéite-quartz)

 Climat de pression intermédiaire (disthène-sillimanite)


(disthène
 Climat de basse pression (andalousite-sillimanite)
sillimanite)

Fig.8 - Source : Pomerol - "Eléménts de géologie" p.480

IV - l'intensite du metamorphisme

1) Les isogrades de métamorphisme


Au début du siècle, Barrow et Tilley remarquent l'apparition successive, dans une série alumineuse, de certains minéraux
en fonction de l'intensité du métamorphisme : chlorite, biotite, staurotide,
staurotide, disthène puis sillimanite. Ils les considèrent alors
comme des minéraux repère dont l'apparition permet de définir une ligne d'égale intensité de métamorphisme
ou isograde sur une carte. (voir fig.5)
Henintsoa Solotiana SVT 1ere D

2) La zonéographie métamorphique

Dans ce système, trois zones se succèdent, de plus en


plus profondes.

Elles présentent un intérêt limité car elles ne


fournissent acune indication sur les gradients
géothermiques concernés (haute ou basse
température, par exemple).

Ce système est utilisé en France sur les anciennes


cartes au 1/80.000, il est très imprécis.

Fig.9 - La zonéographie métamorphique

3) Les faciès métamorphiques


C'est une classification universelle, proposée au
debut du XXè siècle par le géologue finlandais Eskola,
où pression et température sont nettement explicitées,
quelle que soit la profondeur. Elle a été établi, non plus
à partir de la série alumineuse, mais de la série basique
où la variété minérale est plus grande. Il regroupe
ainsi, dans un même faciès des roches qui ont subi un
métamorphisme dans des conditions physiques
voisines, quelle que soit leur composition. Un faciès
correspond donc à un domaine défini de température
et de pression. Cependant, l'appartenance d'une roche
métamorphique à un faciès donné n'implique pas
nécessairement qu'elle ait la composition de la
référence basique.
Exemple : une basalte porté à 20 km de profondeur à
550°C devient une amphibolite, ce qui donne le nom
au faciès, mais un gneiss à deux micas (plagioclases,
quartz, feldspath potassique) appartient aussi faciès
amphibolites bien qu'il ne contienne pas d'amphiboles.

○ Faciès des zéolites (cristallinité de l'illite) : marque


la transition entre diagenèse et métamorphisme
(température inférieure à 300°C)

○ Faciès des cornéennes (à amphiboles, à pyroxènes)


: caractéristique du métamorphisme de contact Répartition des principaux faciès métamorphiques en fonction de la
(température élevée, faible pression) température et de la pression
Fig.10 - Source : Pomerol - "Eléménts de géologie" p.483
○ Faciès des schistes verts (zoïsite, épidote, albite) :
basse température et faible pression
Henintsoa Solotiana SVT 1ere D

○ Faciès des schistes bleus (jadéite, glaucophane,


lawsonite) = faciès barrovien : moyenne température
et moyenne pression

○ Faciès des amphibolites (horneblende, plagioclases)


: pressions élevées (2 à 3 kbar) et températures de 600
à 700°C, voisines de la fusion.

○ Faciès des granulites : (absence de micas,


pyroxènes, sillimanite, disthène, grenat) : pression et
températue élevées atteignant le domaine de
l'anatexie.

○ Faciès des éclogites où basaltes et gabbros en une


roche à pyroxène (ex : jadéite) et grenats :
température élevée et pression considérable

○ Faciès des sanidinites (sanidine, corindon et formes


de haute tempéraure de la silice) : faciès de haute
température instantanée et pression très faible qui
concerne des roches au contact des laves ou enclaves.

Chaque faciès métamorphique est donc défini par une gamme de P et de T° et par la présence de minéraux index
(minéraux ayant un champ de stabilité (P,T) restreint.

Faciès T P
Minéraux index
métamorphiques (°C) (Kbar)

50
Zéolite <4 Zéolite
- 200

10
Préhnite +
Préhnite - Pumpellyite 0- <5
Pumpellyite
300

20
Cornéenne 0- <2
1000

30 Chlorite +
Schistes verts 0- 2-8 Epidote +
500 Actinote

10 4- Glaucophane +
Schistes bleus
0- 14 Epidote
Henintsoa Solotiana SVT 1ere D

500

50
2- Hornblende +
Amphibolites 0-
10 Anorthite
750

30
Pyrope (grenat)
Eclogite 0- 8<
+ Omphacite
1000

65 2- Hypersthène +
Granulite
0< 14 Cordiérite

90
Sanidinites <1 Sanidine
0>

4) Les climats (ou gradients) métamorphiques

Cette classification a été élaborée dans les années


60 par Miyashiro à partir de l'étude des ceinture
métamorphiques de l'arc japonais. Les variations
relatives de la pression et de la température
permettent de définir des "climats" métamorphiques
qu'il ne faut pas confondre avec des intensités de
métamorphisme car dans chaque climat om peut
rencontrer tous les degrés de métamorphisme.

○ Le climat BP-HT (ou série Abukum-Rioké). Le


gradient géothermique est fort : la température
augmente très vite même pour une faible profondeur
et aboutit souvent à l'anatexie. Les minéraux
caractéristiques sont l'andalousite et la sillimanite.
○ Le climat MP-MT (ou série barrovienne). Le
gradient géothermique est moyen, Il aboutit souvent à
l'anatexie et les minéraux caractéristiques sont le
disthène et la sillimanite. Cette série correspond
souvent à une tectonique type collision.
○ Le climat HP-BT (ou série franciscaine). Le gradient
géothermique est faible : la pression augmente sans
élévation otable de la température. Les schistes bleus
se forment souvent dans ce contexte qui n'aboutit
jamais à l'anatexie. Ce climat s'observe souvent dans Fig.11 - Source : Cours C.Nicollet
les contextes de subduction.
Il faut donc comprendre qu'une roche évoluera
différemment selon le climat métamorphique. Par
Henintsoa Solotiana SVT 1ere D

exemple, un basalte deviendra successivement schiste


vert puis amphibolite, puis granulite en climat MP-MT
mais deviendra schiste bleu puis éclogite en climat HP-
BT.

Il est à noter qu'aucun des 3 gradients ne coïncide


avec le géotherme moyen d'une lithosphère stabe
(GLs) ce qui signifie que ces gradients ne sont pas
apparus dans les conditions de lithosphère stable mais
dans différents contextes géodynamiques.

5) Les trajets Pression-Tempétature-temps

En réalisant des datations isotopiques sur des


roches métamorphiques, on peut intégrer le temps sur
les diagrammes P-T. On réalise alors des "chemins"
pression-température-temps traduisant de façon
visuelle l'évolution des séries métamorphiques dans les
orogenèses.

Dans la figure ci-contre, 3 chemins P,T,t sont


présentés :

En 1, on observe une évolution rapide vers les hautes


pressions et basses températures (ex : éclogites) suivi
par une retour sans réchauffement : on peut supposer
que les unités profondes ont été exhumées
rapidement.

En 2, on assiste à un début d'évolution semblable


mais un retour par des conditions de plus fortes
températures indiquant un réchauffement. Ceci n'est
possible que si les roches ont pu se rééquilibrer
thermiquement, ce qui suppose une remontée lente.

En 3, on observe une évolution de la température


conduisant à une anatexie.
Fig.12 - Source : Pomerol - "Eléménts de géologie"
Henintsoa Solotiana SVT 1ere D

- Quelques exemples de trajets P


P-T-t produits dans
différents contextes géodynamiques -

Fig.13 et 14 - Source : Cours C.Nicollet

Voir animation "Les trajectoire Pression-


Température-Temps"

Modèle simplifié de l'évolution thermique et


mécanique d'une chaîne de montagnes résultats de
la collision de 2 continents initialement séparés par
un océan.

GLs : géotherme moyen à l'intérieur de la lithosphère stable

1 et 2 : Roches au sommet de la croûte continentale chevauchée lors d'une collision continent-continent


continent continent et remo
remontant à des vitesses variables (avec ici v1
> v2)

3 : Roche à la base de cette même croûte

4 : Roche magmatique (basique) mise en place et refroidissant à la base d'une croûte continentale en extension ou sous un arc insulaire. Un nouvel
évènement orogénique
ue est nécessaire pour ramener les roches 3 et 4 à la surface.

5 : Gabbro mis en place et refroidissant dans la croûte océanique.

6 : Epaississement acompagné d'intrusions magmatiques.

Les portions en trait plein de ces trajets sont les seules susceptibles d'être préservées par les paragenèses des roches. En conséquence, les portions
préservées des trajets 3 et 4 permettent difficilement de faire la distinction entre les deux.

Le contexte d'enfouissement (cours actuel de Terminale S) :


Henintsoa Solotiana SVT 1ere D

"Au cours de l'enfouissement, les roches chevauchées s'enfoncent


rapidement : la pression augmente régulièrement en fonction de la
profondeur. Par contre, à cause de leur mauvaise conductivité
thermique, les roches se réchauffent lentement. Ainsi, dans le
diagramme P-T, elles suivent des trajets proches de l'axe des P.

Le géotherme (pointillés jaunes) se déplace vers vers les basses


températures (t0).

Lorsque la convergence ralentit puis s'arrête, les roches se


réchauffent alors qu'elles commencent à remonter (P diminue alors
que T augmente encore) : le géotherme évolue vers de plus haites
températures (t1, t2 puis t3) et dépasse GLs (géotherme de la
lithosphère stable).

Lorsque la remontée s'accentue, P et T diminue ensemble.

Fig.15 - Source : Cours C.Nicollet

V - LES DEFORMATIONS METAMORPHIQUES

1) A l'échelle de l'échantillon, le métamorphisme peut se traduire par une disparition de la structure originelle et
l'apparition de nouvelles structures. A ce titre, il existe différents types de déformations structurales liées au
métamorphisme.
La schistosité (s1)

Dans une région affectée par un métamorphisme régionale, la stratification planaire initiale (notée S0) est rarement préservée. O
assiste à une ré-orientation des grains suivant des plans parallèles (notés S1), perpendiculaires à la direction de compression de
contraintes tectoniques. Cette réorientation est d'autant plus forte que les grains sont fins.

Cela donne lieu à un feuilletage plus ou moins serré selon lequel la roche peut se débiter en lames plus ou moins épaisses e
régulières.

La schistosité se développe lorsque la déformation a dépassé un certain seuil et les plans de schistosité sont alors aprallèles au pla
d'aplatissement.
Henintsoa Solotiana SVT 1ere D

Source : http://davidsandra.pagesperso-orange.fr

Source : dictionnaire de géologie (Foucault-Raoult)

Pour aller plus loin... "Plans d'aplatissement, plans de schistosité et plans de cisaillement" (PlaneTerre)

2) A l'échelle des minéraux, on peut observer différents types de déformations :


Ainsi, à l'échelle du minéral, il est possible d'établir la
structurales en observant leurs relations. Il est égaleme
l'analyse des texture et des structures.
Henintsoa Solotiana SVT 1ere D

Evolution de la forme d'un minéral et de la


schistosité lors d'un cisaillement senestre

Fig.16 - Cours MasterPro - Université de Bourgogne

Vi -CLASSIFICATION
CLASSIFICATION ET NOMENCLATURE DES ROCHES
METAMORPHIQUES
Contrairement à ce que l'on constate pour les roches magmatiques et sédimentaires, il n'existe pas de classification de
référence pour les roches métamorphiques. En effet, le classement est beaucoup plus complexe car il faudrait pouvoir tenir
compte : de la roche originelle, du type de métamorphisme,
métamorphisme, des compositions minéralogiques et chimiques et des facteurs
du métamorphiques (dynamiques et/ou thermiques).

Afin de pouvoir malgré tout donner un nom à une roche métamorphique, la classification est basée sur la prise en compte
concomitante du faciès
aciès prétrographique, du faciès métamorphique et de la séquence métamorphique.

1) En fonction du faciès pétrographique


On tient alors compte de l'agencement et de la nature des minéraux constituant la roche :

Granulit Amphiboli Quarzi


Gneiss Eclogite Schiste
e te te

Hornblend
Quartz, Mica,
Minéraux Feldspath e verte, Grenat,
Grenats, minéraux Quartz
dominants s, Quartz Feldspaths Omphacite
Feldspaths argileux
Ca
Henintsoa Solotiana SVT 1ere D

Moyen à Fin à
Grain Fin Moyen à grossier Moy
grossier moyen

vert
Couleur Claire Claire Sombre Sombre Claire
sombre

Foliation Schistosité Schistosi


Structure Foliation Massive
(rare) , foliation té

Type de
Régional Région
métamorphisme

- Migmatite -
- Gneiss -
Leucosome : partie granitoïdique
Lits clairs : quartz et feldspaths
Mélanosome : partie gneissique
Lits sombres : micas, amphiboles
Aspect : folié
Aspect : folié

2) En fonction du faciès métamorphique


On tient alors compte du domaine Pression / Température dans lequel l'ensemble des minéraux sont susceptibles d'être
stables simultanément pour nommer la roche. (voir fig. 10).

3) En fonction des séquences métamorphiques


Une séquence métamorphique rassemble l'ensemble des roches métamorphiques, de degré variable, issu d'un même type
de roche originalle, caracérisé par une composition chimique donnée.
Henintsoa Solotiana SVT 1ere D

Roches originelles Métamorphisme


Chimi Minéraux
Sédimentair Magmatiqu e index De
Séquences Régional
es es contact

Min.
argileux
Micaschist
Micas Schiste, e
Argilo-
Argile Al2O3
pélitique Silicates Cornéen Gneiss
d'alumine ne
Granulite
Cordiérite
- Grenats

Phyllites
Grès Granite SiO2 - Quartzite
Quartzo- Grenats Quartzit
Al2O3
feldspathique NaO2 e
Grauwacke Rhyolite Gneiss
- K2O Quartz -
Feldspaths

Calcite -
Dolomite
Calcschist
e
Calcaire CaO - Epidote - Marbre
Carbonatée Grenats Ca
MgO Marbre
Dolomie Cipolin
Diopside -
Cipolin
Feldspaths
Ca

Schiste

Basalte - Epidote - Amphiboli


Marne Gabbro CaO - Amphiboles te
Cornéen
Basique MgO
ne
Grauwacke Andésite - - FeO Pyroxènes Pyroxénit
Diorite - Olivine e

Eclogite

Exemple de la séquence pélitique :


---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------->
Augmentation du degré de métamorphisme (enfouissement de la roche)
Henintsoa Solotiana SVT 1ere D

Faible Faible Moyen Moyen Fort Fort

Schistosité + Schistosité +
Schistosité Schistosité Foliation Foliation
Foliation Foliation

Muscovite + Début de fusion


Séricite Chlorite Biotite
Biotite partielle

Schiste Séricitoschis Paragnei


Chloritoschiste Micaschiste Anatexite
ardoisier te ss

VII - LE RETROMETAMORPHISME
Le rétrométamorphisme correspond à la transformation d'une roche métamorphique (par un métamorphisme ultérieur)
dans un faciès minéral plus faible que celui de la roche de départ. (ex : une amphibolite donne une chlorite).

Reprenons l'exemple d'un contexte d'enfouissement puis


pu de
remontée de roches :

♦ Au cours du trajet prograde (augmentation de température mais


surtout de pression), la minéralogie des roches est modifiée. Se
produisent notamment des réactions de déshydratation du type :
H = A + V où H est une ensemble de minéraux hydratés, A des minéraux
anhydres et V la phase vapeur (H2O)

L'eau libérée par la roche, de moindre densité, remonte vers la


surface.

♦ Au cours du métamorphisme rétrograde,


rétrograde lorsque la température
diminue, de telles réactions peuvent être franchies
fran en sens inverse
mais l'eau nécessaire n'est plus disponible : les associations minérales
de plus hautes températures persistent.
Ainsi, chaque roche rencontrée à la surface indique le plus souvent
les conditions P-TT maximales atteintes lors du métamorphisme
prograde.

Fig.15 - Source : Cours C.Nicollet

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